Choléra en Afrique occidentale
Diffusion : 23 septembre 2005
L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) surveille actuellement
une hausse de l'activité de choléra en Afrique occidentale.
L'Afrique occidentale a connu un nombre exceptionnellement élevé de
cas de choléra cette année avec 43 279 cas déclarés,
y compris 724 décès, en date du 23 septembre 2005.
Les facteurs saisonniers, notamment une intense saison des pluies, ainsi
que des mouvements de population accrus dans la région ont contribué à l'augmentation
d'activité du choléra.
Répartition des cas de choléra par pays :
Bénin : Le pays a fait état de 210 cas,
dont 4 morts, pendant la période du 6 juin au 4 septembre.
L'éclosion, qui a commencé à Cotonou au début
de juin, s'est maintenant propagée à la région
d'Oueme.
Burkina Faso : Les autorités ont signalé 615 cas,
dont 9 morts, dans la ville d'Ouagadougou, pendant la période
du 8 août au 4 septembre. Les secteurs affectés
sont ceux où les conditions sanitaires et d'eau potable
sont précaires. L'éclosion semble actuellement maîtrisée.
Guinée : On a fait état de 1 956 cas,
dont 72 morts, de la mi-juillet au 4 septembre. Les deux villes
les plus touchées sont Conakri et Kindia. Les autorités
s'efforcent de maîtriser la situation.
Guinée-Bissau : Le pays a signalé 14 303 cas,
dont 252 morts, entre le 6 juin et le 11 septembre. Les
cas sont concentrés (83 %) dans les régions de Bissau
et Bimbo. Le choléra se répand maintenant dans des secteurs
plus reculés et les 11 régions du pays sont touchées
par la maladie.
Mali : Les autorités ont déclaré 158 cas,
dont 20 morts, entre le 20 juin et le 24 juillet. Bien
que le choléra soit un problème continu au Mali, la situation
semble être maintenant maîtrisée.
Mauritanie : On a signalé 2 640 cas,
dont 55 morts, dans six régions du pays, pendant la période
du 20 juillet au 21 septembre. La majorité des cas (89 %)
sont dans la région de Nouakchott.
Niger : On a signalé 431 cas, dont
44 morts, du 13 juillet au 19 septembre. Le district de
Bouza est le plus touché. Les autorités ont mis en place
des mesures de lutte contre la maladie, mais le risque des maladies d'origine
hydriques est exacerbé compte tenu de la situation humanitaire
actuelle.
Sénégal : Lors de l'éclosion
de choléra qui a commencé en janvier et a connu son pic à la
fin de mars, on a déclaré 23 325 cas, dont 303 morts.
La ville de Dakar est la plus touchée, à cause des pluies
inhabituellement intenses.
Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS)
Le choléra est une infection intestinale aiguë causée
par la bactérie Vibrio cholerae. Celle-ci produit une
toxine qui provoque la déshydratation de la personne infectée,
par vomissements et une diarrhée liquide profuse.
On contracte le choléra soit directement en consommant de l'eau
ou des aliments contaminés, soit indirectement en venant en contact
avec les excréments ou les vomissures d'une personne infectée.
La contagion de personne à personne est peu probable, pour autant
que l'on observe de bonnes pratiques hygiéniques (p. ex.,
se laver les mains). Dans le passé, on a déjà lié l'infection à des
aliments crus ou non suffisamment cuits, comme les crabes et les crevettes,
les poissons, les moules et les huîtres ainsi que divers fruits
et légumes non pelés. Les éclosions de choléra
sont habituellement causées par de l'eau contaminée,
dans des endroits où les installations de traitement des eaux
usées et de l'eau potable font défaut.
Le choléra est présent toute l'année dans
de nombreux pays tropicaux en Afrique, en Asie et en Amérique
du Sud. Les éclosions ont généralement lieu pendant
la saison des pluies.
Pour des renseignements détaillés sur cette
maladie, veuillez consulter la page d'information sur le choléra
du Programme
de médecine des voyages.
Recommandations
Le choléra se propage par l'eau et les aliments contaminés.
L'Agence de santé publique du Canada recommande donc
fortement aux voyageurs se rendant dans des régions où sévit
une éclosion de choléra de prendre les précautions
qui s'imposent avec l'eau et les aliments afin de minimiser
le risque d'exposition. Les grands principes à garder
en tête sont les suivants : Que ce soit bouilli,
que ce soit cuit, que ce soit pelé. Sinon, n'y touchez
pas!
- Ne consommez que les aliments bien cuits, et qui sont encore
chauds lorsque servis.
- Ne buvez que de l'eau purifiée qui a été bouillie
ou désinfectée au chlore ou à l'iode,
ou de l'eau embouteillée commercialement et vendue
dans des contenants scellés.
- La consommation de boissons gazeuses sans glace, y compris
la bière, est habituellement sécuritaire.
- Évitez la glace, à moins que vous sachiez pertinemment
qu'elle a été fabriquée avec de l'eau
purifiée.
- Faites bouillir le lait non pasteurisé.
- Évitez les laitages (produits laitiers) non pasteurisés,
notamment la crème glacée.
- Évitez les aliments crus – tout particulièrement
les crustacés – et les salades. Les fruits et légumes
que l'on peut peler sont habituellement sécuritaires.
- Évitez de consommer des aliments offerts par des vendeurs
ambulants.
- Lavez-vous les mains avant de manger ou de boire.
Il existe un vaccin contre le choléra homologué au
Canada. Cependant, pour la majorité des voyageurs
visitant les régions où le choléra est endémique,
l'Agence de santé publique du Canada ne recommande
pas la vaccination pour la prévention du choléra.
Toutefois, les voyageurs courant un risque accru de contracter le choléra,
notamment les professionnels de la santé travaillant dans les régions
endémiques, les gens travaillant dans les camps de réfugiés
et les voyageurs se rendant dans des régions éloignées où sévit
le choléra et où il n'y a pas d'accès à de
l'eau potable, peuvent choisir de recevoir le vaccin. On recommande aux
voyageurs d'obtenir une évaluation personnelle détaillée
du risque encouru afin de déterminer s'ils ont besoin d'être
vaccinés. |
À titre de rappel…
L'Agence de santé publique du Canada recommande habituellement
aux Canadiens se rendant à l'étranger, peu importe
la destination, de consulter leur médecin de famille ou une
clinique santé-voyage avant leur départ pour obtenir
une évaluation personnelle des risques encourus et pour déterminer
leurs besoins en matière d'immunisation ainsi que les
médicaments prophylactiques
et les mesures de protection personnelle nécessaires.
En outre, l'Agence de santé publique du Canada recommande
aux voyageurs qui tombent malades ou ne se sentent pas bien à leur
retour au Canada de prendre rendez-vous avec leur médecin pour
une évaluation de leur condition. Ces voyageurs doivent informer
leur médecin, dès le début de l'entrevue,
qu'ils ont voyagé ou ont vécu hors du Canada et
préciser les endroits visités.
Renseignements additionnels de l'Agence de santé publique
du Canada :
La Déclaration
sur le nouveau vaccin oral contre le choléra et la diarrhée
du voyageur du Comité consultatif de
médecine tropicale et de médecine des voyages (CCMTMV),
fournit des renseignements complets sur la vaccination contre
le choléra
Sources externes de renseignements :
Le Site
Web de l'Organisation mondiale de
la santé offre d'autres renseignements sur le choléra , notamment la répartition
mondiale des cas par pays, au cours des dernières années
|
