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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

Éclosions d’encéphalite japonaise en Inde et au Népal

Mise à jour : 20 octobre 2005

L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) surveille des éclosions d'encéphalite japonaise (EJ) en Inde et au Népal.

Inde
Le 14 octobre 2005, l’État d’Uttar Pradesh a déclaré que, depuis le début de l’éclosion en juillet dernier, le nombre de cas présumés d’EJ s’élevait à 4,679 cas, dont 1,016 morts. De ce nombre, 352 cas et 84 décès proviennent de l’État voisin du Bihar.

Népal
Le 27 septembre 2005, le Népal faisait état de 1,879 cas d’EJ au total, dont 298 morts. De ce nombre, 1,636 cas et 262 décès ont eu lieu dans les régions de l’ouest, du centre ouest et de l’extrême ouest du Népal, situées à la frontière de l’État indien d’Uttar Pradesh.

Source : Organisation mondiale de la Santé

Causée par un flavivirus, l'encéphalite japonaise est transmise aux humains principalement par la piqûre d'un moustique infecté. Les animaux sauvages et domestiques, comme les porcs et les oiseaux, sont les principaux hôtes du virus de l'EJ. La plupart des infections ne se traduisent pas par la maladie; toutefois, lorsqu'une infection grave survient et que la maladie se développe, le taux de mortalité peut être aussi élevé que 30 % et de 33 à 50 % des survivants présentent des séquelles psychologiques et neurologiques permanentes. En Asie, on signale annuellement plus de 50,000 cas d'EJ. Les enfants de moins de dix ans et les personnes âgées sont les plus à risque.

Les moustiques qui transmettent habituellement l'EJ sont surtout concentrés dans les rizières, en zones rurales, et ils piquent leurs hôtes surtout en fin d'après-midi et en début de soirée. Le virus peut être transmis toute l'année mais les épidémies débutent généralement pendant la saison des pluies, lorsque les populations de moustiques atteignent leur sommet. Dans les régions tempérées de Chine, du Japon et de la Corée et dans les régions de l'est de la Fédération de Russie, la transmission a lieu en général entre mai et septembre. Dans les régions subtropicales et tropicales, les périodes de transmission sont plus longues et varient selon la saison des pluies. L'irrigation agricole est également un facteur important car les rizières inondées constituent d'excellentes aires de reproduction des moustiques.

L'EJ est endémique dans certaines régions en Chine, en Inde, en Corée, au Japon, au sud-est de la Fédération de Russie, dans les îles du détroit de Torres, en Australie, au Népal, en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge, en République démocratique populaire du Laos, aux Philippines, à Taïwan, en Indonésie, en Malaisie et au Sri Lanka. Les éclosions d'envergure sont communes en Inde et au Népal.

La période d'incubation de l'EJ varie de 5 à 15 jours et les symptômes varient en fonction de la gravité de l'infection. Les infections mineures peuvent uniquement causer de la fièvre et un mal de tête tandis que les symptômes associés à des infections plus graves incluent l'apparition rapide de la maladie, maux de tête, fièvre, raideurs au cou, stupeur, désorientation, coma, tremblements, convulsions occasionnelles (surtout chez les enfants) et paralysie spastique. L'encéphalite aiguë peut mener à la paralysie, des crises épileptiques, au coma et à la mort
Bien qu'il n'existe aucun remède ni traitement, il y a quand même un vaccin inactivé qui est utilisable au Canada et offre une protection contre l'avènement de la maladie symptomatique.

Recommandations

L’ASPC recommande aux Canadiens se rendant dans l’ouest du Népal ou dans les États d’Uttar Pradesh et de Bihar en Inde de consulter leur médecin de famille ou un spécialiste en santé-voyage, de quatre à six semaines avant leur départ, afin de déterminer le risque d’exposition et la nécessité d’une immunisation contre l’EJ, en fonction de leur itinéraire de voyage et leurs antécédents médicaux.

En outre, les mesures de protection personnelle contre les insectes (ci-dessous) sont très efficaces pour prévenir les maladies transmises par les arthropodes et elles sont recommandées à tous les voyageurs se rendant dans des régions où l'EJ est endémique ou épidémique. 

  • Demeurez dans un endroit muni de moustiquaires ou dans des lieux complètement fermés et climatisés;
  • Dormez sous une moustiquaire de lit imprégnée d'insecticide;
  • Portez des vêtements qui réduisent la surface de peau exposée : chemise à manches longues (tissu tissé serré, manches déroulées, bien boutonnée ou fermée, bien inséré dans le pantalon) et un pantalon long (bien inséré dans les chaussettes ou dans les souliers
  • Les vêtements de couleur claire peuvent être moins attirants pour certains moustiques et rendre les moustiques plus visibles.
  • Utilisez des insectifuges à base de DEET sur la peau exposée. Les concentrations les plus élevées protègent pendant une plus longue période, mais ce rapport atteint un plateau à des concentrations de 30 à 35 % de DEET. Les formulations de DEET qui sont de « durée prolongée », comme des polymères, fournissent une plus longue protection et pourraient être associées à une absorption réduite de DEET. Les formulations contenant plus de 30 % de DEET ne sont pas offertes actuellement au Canada. Sachez toutefois que les produits vendus à l'extérieur du Canada n'ont pas été évalués par Santé Canada. La plupart des insectifuges contenant des produits « naturels » sont efficaces pendant de périodes de temps plus courtes que le DEET et c'est pour cette raison qu'ils ne sont pas considérés comme les produits de préférence pour la protection contre les piqûres de moustiques

Nota : Les organismes de réglementation dans les pays occidentaux peuvent avoir des opinions différentes quant à la concentration maximale recommandée de DEET, tout particulièrement en ce qui concerne les enfants. Le CCMTMV juge que pour tout voyage à l'extérieur du Canada dans des endroits où le risque de contracter une maladie transmise par les moustiques (paludisme, EJ, dengue) est supérieur au risque de toute réaction néfaste au DEET, il devrait y avoir peu d'hésitation à employer cet insecticide.

Le CCMTMV recommande d'utiliser des formulations contenant jusqu'à 35 % de DEET pour tout groupe d'âge.

Pour les enfants, les solutions de rechange, comme l'utilisation de moustiquaires de lit imprégnées d'insecticide pour la protection contre les moustiques devraient constituer la première ligne de défense et ce, surtout pour les bébés âgés de moins de six mois. Les moustiquaires portatives, y compris les moustiquaires autoportantes, placées au-dessus d'un siège d'auto, d'un berceau, d'un parc pour enfant ou d'une poussette, aident à protéger les enfants contre les moustiques. Néanmoins, en complément aux autres méthodes de protection, l'utilisation judicieuse de DEET peut être envisagée pour les enfants de tout âge. La documentation médicale publiée récemment au Canada donne à penser que le DEET ne pose pas de risque important ou accru pour les bébés et les enfants.

Les produits qui combinent un écran solaire et du DEET ne sont généralement pas recommandés car le DEET peut diminuer l'efficacité de l'écran solaire. De plus, l'écran solaire doit être utilisé abondamment et souvent tandis que le DEET doit être appliqué parcimonieusement et seulement au besoin. S'il faut utiliser les deux produits, l'Association canadienne de dermatologie recommande d'appliquer l'écran solaire en premier et d'attendre 20 minutes pour qu'il pénètre bien la peau et appliquer ensuite le DEET.

On rappelle aux voyageurs que l’EJ est présente dans de nombreuses régions de l’est, du sud-est, du centre sud de l’Asie, dans l’extrême est de la Fédération de Russie et dans certaines des îles du Pacifique, et que les éclosions d’EJ dans ces régions ne sont pas rares.

À titre de rappel …

L'Agence de santé publique du Canada recommande habituellement aux Canadiens se rendant à l'étranger, peu importe la destination, de consulter leur médecin de famille ou une clinique santé-voyage avant leur départ pour obtenir une évaluation personnelle des risques encourus et pour déterminer leurs besoins en matière d'immunisation ainsi que les médicaments prophylactiques et les mesures de protection personnelle nécessaires.

En outre, l'Agence de santé publique du Canada recommande aux voyageurs qui tombent malades ou ne se sentent pas bien à leur retour au Canada de prendre rendez-vous avec leur médecin pour une évaluation de leur condition. Ces voyageurs doivent informer leur médecin, dès le début de l'entrevue, qu'ils ont voyagé ou ont vécu hors du Canada et préciser les endroits visités.

Pour d'autres renseignements :

La Déclaration sur le vaccin contre l'encéphalite japonaise du Comité consultatif de la médicine tropicale et de la médicine des voyages de l'Agence de santé publique du Canada fournit des renseignements complets sur cette maladie, notamment sur la vaccination et les régions géographiques où il y a risque de transmission. On peut consulter ce document au lien suivant : Relevé des maladies transmissibles au Canada.

 

Mise à jour : 2005-10-20 haut de la page