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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

Rapports de cas de paludisme en République dominicaine

Mise à jour : 29 mars 2005

L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) recommande aux voyageurs se déplaçant en zones rurales pendant la nuit, de prendre des antipaludéens en prophylaxie (médication) et des mesures de protection personnelle (comme les insectifuges) contre les piqûres de moustiques. L'Agence recommande également aux Canadiens qui se rendent dans les complexes touristiques de la province de La Altagracia, de prendre des antipaludéens en prophylaxie (médication) et des mesures de protection personnelle contre les piqûres de moustiques. La province de La Altagracia se situe dans la région sud-est du pays.

Nota : Même si le médicament antipaludique de choix conseillé pour la République dominicaine est la chloroquine, la malarone (combinaison d'atovaquone et de proguanil), la doxycycline et la méfloquine sont également efficaces que la chloroquine et disponibles sans problème.

L'ASPC est au courant des problèmes de disponibilité de la chloroquine au Canada. Elle est en contact avec la société Novopharm qui commercialise ce médicament au Canada. Novopharm a fourni une grande quantité du médicament aux grossistes mais certaines pharmacies au pays éprouvent des difficultés d'approvisionnement. L'ASPC travaille en collaboration avec Novopharm et les grossistes afin d'identifier où se trouvent les réserves du médicament au Canada et de quelle façon en améliorer la distribution afin de subvenir aux besoins.

L'ASPC rappelle aux voyageurs qu'ils doivent suivre le schéma posologique prescrit et prendre la médication dans son entier. À l'exception du médicament atovaquone-proguanil qui doit être pris la semaine suivant le retour d'une région où le paludisme est endémique, la chloroquine, la doxycycline et la méfloquine doivent se prendre pendant les quatre semaines suivant le retour d'une région où le paludisme est endémique.

Quant aux voyageurs qui n'ont pas pris d'antipaludéens pendant leur voyage à Punta Cana, l'ASPC ne recommande pas de commencer la chimioprophylaxie à leur retour au Canada. Toutefois, en cas de fièvre, il importe de consulter immédiatement un médecin.

L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) continue de surveiller de près les rapports de cas de paludisme chez des touristes ayant visité la province de La Altagracia en République dominicaine.

L'ASPC investigue actuellement des rapports préliminaires de cas d'infection paludéenne chez trois voyageurs canadiens ayant séjourné à Punta Cana au début de mars. Des analyses additionnelles sont en cours et nous communiquerons les résultats dès qu'ils seront disponibles. Les trois voyageurs ont tous bien répondu au traitement.

Des six cas de paludisme à P. falciparum précédemment signalés chez des voyageurs canadiens ayant séjourné à Punta Cana (République dominicaine), tous se sont bien remis.

À ce jour, on a signalé cinq cas de paludisme chez des voyageurs américains (quatre cas provenant de Punta Cana et un cas provenant de San Francisco de Macoris) et dix cas de paludisme chez des voyageurs européens (huit cas provenant de Punta Cana, un cas provenant de Playa Bavaro et un cas provenant de la province de La Romana).

Jusqu'à maintenant, on fait état de 21 cas de paludisme au total chez des touristes canadiens, américains et européens ayant voyagé dans les régions suivantes de la République dominicaine : Punta Cana (18 cas), San Francisco de Macoris (1 cas), Playa Bavaro (1 cas), et La Romana (1 cas).

L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) travaille en collaboration avec le ministère de la Santé de la République dominicaine pour assurer que des mesures intensives sont mises en œuvre pour interrompre la transmission de la maladie, y compris la surveillance et le contrôle accrus du vecteur, dans la province de La Altagracia.

L'Agence continue de collaborer avec les Centers for Disease Control des États-Unis et l'OPS dans la surveillance et la publication de tout nouveau cas de paludisme chez des voyageurs revenant de République dominicaine.

Source : Centres for Disease Control and Prevention des États-Unis, TropNetEurop ; Organisation panaméricaine de la santé.

On sait que le paludisme est endémique (c'est-à-dire constamment présent) dans les régions rurales de la République dominicaine, les zones frontalières avec Haïti étant le plus à risque. Les complexes touristiques ne sont habituellement pas à risque. Cependant, il y a parfois des flambées de transmission de paludisme dans ces zones libres de la maladie compte tenu de la présence du moustique vecteur et des déplacements de gens provenant des régions endémiques.

La République dominicaine déclare environ 1 000 cas de paludisme annuellement. Cette année, les autorités font état de plus de 2 000 cas et d'une flambée de cas dans des secteurs préalablement exempts de la maladie. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, notamment les deux ouragans qui ont affecté l'île, l'augmentation de la population du moustique vecteur (Anopheles) et le déplacement des travailleurs de la construction des régions rurales vers les zones touristiques.

En 1998, il y a eu une flambée localisée de paludisme dans une zone touristique de l'Est du pays (Bavaro, Punta Cana). Bien que tous les cas de paludisme en République dominicaine soient causés par P. falciparum, il n'y a pas de cas documenté de résistance aux médicaments.

En consultation avec le sous-comité sur le paludisme du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV), voici ce que l'Agence de santé publique du Canada recommande actuellement aux voyageurs se rendant en République dominicaine :

Recommandations

L'Agence de santé publique du Canada vous recommande fortement de consulter un médecin spécialisé en médecine des voyages ou votre médecin de famille pour obtenir une évaluation personnelle du risque d'exposition au paludisme et vous voir prescrire au besoin le prophylactique antipaludique approprié, en fonction de votre itinéraire de voyage et de vos antécédents médicaux.

Deux mesures importantes peuvent vous aider à prévenir l'infection au paludisme : éviter les piqûres de moustique et prendre des médicaments antipaludiques efficaces.

Mesures de protection personnelle contre les moustiques anophèles

Les moustiques anophèles femelles piquent principalement en soirée et pendant la nuit. En utilisant des mesures de protection personnelle contre les insectes, vous diminuerez le risque d'être piqué par ces moustiques.

  • Demeurez dans un endroit muni de moustiquaires ou dans des lieux complètement fermés et climatisés;
  • Dormez sous une moustiquaire de lit imprégnée d'insecticide;
  • Portez des vêtements qui réduisent la surface de peau exposée : chemise à manches longues (tissu tissé serré, manches déroulées, bien boutonnée ou fermée, bien inséré dans le pantalon) et un pantalon long (bien inséré dans les chaussettes ou dans les souliers
  • Les vêtements de couleur claire peuvent être moins attirants pour certains moustiques et rendre les moustiques plus visibles.
  • Utilisez des insectifuges à base de DEET sur la peau exposée. Les concentrations les plus élevées protègent pendant une plus longue période, mais ce rapport atteint un plateau à des concentrations de 30 à 35 % de DEET. Les formulations de DEET qui sont de « durée prolongée », comme des polymères, fournissent une plus longue protection et pourraient être associés à une absorption réduite de DEET. Les formulations contenant plus de 30 % de DEET ne sont pas disponibles actuellement au Canada. Sachez que les produits vendus à l'extérieur du Canada n'ont pas été évalués par Santé Canada. La plupart des insectifuges contenant des produits « naturels » sont efficaces pendant de périodes de temps plus courtes que le DEET et c'est pour cette raison qu'ils ne sont pas considérés comme les produits de préférence pour la protection contre les piqûres de moustiques

    Les organismes de réglementation dans les pays occidentaux peuvent avoir des opinions différentes quant à la concentration maximale recommandée de DEET, tout particulièrement en ce qui concerne les enfants*. Le CCMTMV juge que pour tout voyage à l'extérieur du Canada dans des endroits où le risque de contracter le paludisme est supérieur au risque de toute réaction néfaste au DEET, il devrait y avoir peu d'hésitation à employer cet insecticide.

    Le CCMTMV recommande d'utiliser des formulations contenant jusqu'à 35 % de DEET pour tout groupe d'âge.

    Pour les jeunes enfants, les solutions de rechange, comme l'utilisation de moustiquaires de lit imprégnées d'insecticide, pour la protection contre les moustiques devraient constituer la première ligne de défense et ce, surtout pour les bébés âgés de moins de six mois. Les moustiquaires portatives, y compris les moustiquaires autoportantes, placées au-dessus d'un siège d'auto, d'un berceau, d'un parc pour enfant ou d'une poussette, aident à protéger les enfants contre les moustiques. Néanmoins, en complément aux autres méthodes de protection, l'utilisation judicieuse de DEET peut être envisagée pour les enfants de tout âge. La documentation médicale publiée récemment au Canada donne à penser que le DEET ne pose pas de risque important ou accru pour les bébés et les enfants. Les produits qui combinent un écran solaire et du DEET ne sont généralement pas recommandés car le DEET peut diminuer l'efficacité de l'écran solaire. De plus, l'écran solaire doit être utilisé abondamment et souvent tandis que le DEET doit être appliqué parcimonieusement et seulement au besoin. S'il faut utiliser les deux produits, l'Association canadienne de dermatologie recommande d'appliquer l'écran solaire en premier et d'attendre 20 minutes pour qu'il pénètre bien la peau et appliquer ensuite le DEET.

Médication antipaludique (prophylaxie)

Les médicaments antipaludiques diminuent le risque de développer le paludisme symptomatique. Ils ne protègent toutefois pas à 100 % contre la maladie. Vous devez discuter de la nécessité d'une médication antipaludéenne avec votre médecin de famille ou un professionnel en santé voyage plusieurs semaines avant votre départ.

Si votre médecin vous prescrit un médicament antipaludique, il est important que vous le preniez tel qu'on vous l'a demandé afin d'en maximiser l'effet protecteur. Chaque médicament a son propre schéma posologique qui doit être suivi à la lettre. À cause de la période d'incubation de la maladie, ces médicaments doivent être pris avant le départ et après le retour de voyage.

Fait important à souligner

Si vous faites de la fièvre dans les trois mois suivant votre retour d'une région où il y a du paludisme, vous devez consulter immédiatement le médecin. Assurez-vous d'informer votre médecin de votre voyage dans une région touchée par le paludisme afin qu'il effectue sans délai les tests appropriés. Le diagnostic de paludisme ne peut être écarté qu'après observation au microscope d'un ou de plusieurs frottis sanguins.

Pour d'autres renseignements sur le paludisme :

 

Mise à jour : 2005-03-29 haut de la page