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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

Rapports de cas de paludisme en République dominicaine

Mise à jour : 6 mai 2005

Depuis le 30 novembre 2004, l'Agence de santé publique du Canada (ASPC) surveille une éclosion de paludisme chez des touristes ayant visité la province de La Altagracia, en République dominicaine. À ce jour, on a recensé 21 cas confirmés de paludisme chez des voyageurs canadiens, américains et européens ayant séjourné en République dominicaine. Le dernier cas déclaré date du début de janvier.

Afin d'évaluer la situation, l'ASPC a été en communication avec l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), le ministère de la Santé de la République dominicaine et les U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Les autorités dominicaines ont informé l'OPS que le ministère de la Santé du pays avait mis en place de nombreuses mesures intensives pour interrompre la transmission de la maladie, y compris une surveillance et un contrôle accrus du vecteur, dans la province de La Altagracia.

Ces mesures ont été efficaces pour contrôler l'éclosion. En conséquence, l'ASPC ne recommande plus aux voyageurs se rendant dans les zones touristiques situées dans les régions préalablement affectées de prendre une médication antipaludique . Néanmoins, l'Agence recommande des précautions générales (ci-après) pour éviter les piqûres de moustiques :

L'Agence continue de collaborer avec les CDC et l'OPS dans la surveillance de la situation et la publication de tout nouveau cas de paludisme chez des voyageurs revenant de République dominicaine.

Source  : Centres for Disease Control and Prevention des États-Unis, TropNetEurop, Organisation panaméricaine de la santé.

On sait que le paludisme est endémique (c'est-à-dire constamment présent) dans les régions rurales de la République dominicaine, les zones frontalières avec Haïti étant le plus à risque. Les complexes touristiques ne sont habituellement pas à risque. Cependant, il y a parfois des flambées de transmission de paludisme dans ces zones libres de la maladie compte tenu de la présence du moustique vecteur et des déplacements de gens provenant des régions endémiques.

La République dominicaine déclare environ 1 000 cas de paludisme annuellement. Cette année, les autorités font état de plus de 2 000 cas et d'une flambée de cas dans des secteurs préalablement exempts de la maladie. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, notamment les deux ouragans qui ont affecté l'île, l'augmentation de la population du moustique vecteur (Anopheles) et le déplacement de nombreux travailleurs de la construction des régions rurales vers les zones touristiques.

Recommandations

En consultation avec le sous-comité sur le paludisme du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV), voici ce que l'Agence de santé publique du Canada recommande aux voyageurs se rendant en République dominicaine à ce moment :

Aux voyageurs se déplaçant en zones rurales pendant la nuit

Puisque l'on sait que le paludisme est endémique ( c'est-à-dire constamment présent) dans les régions rurales de la République dominicaine, l'ASPC recommande l'utilisation d'antipaludéens en prophylaxie (médication) et de mesures de protection personnelle (comme les insectifuges) contre les piqûres de moustiques aux voyageurs qui se déplacent en zones rurales, du crépuscule au levée du jour .

Aux voyageurs se rendant dans des complexes touristiques

L'ASPC recommande aux Canadiens qui se rendent dans les complexes touristiques de la province de La Altagracia, de prendre des mesures de protection personnelle contre les piqûres de moustiques.

Mesures de protection personnelle contre les moustiques anophèles

Les moustiques anophèles femelles piquent principalement en soirée et pendant la nuit. En utilisant des mesures de protection personnelle contre les insectes, vous diminuerez le risque d'être piqué par ces moustiques.

  • Demeurez dans un endroit muni de moustiquaires ou dans des lieux complètement fermés et climatisés;
  • Dormez sous une moustiquaire de lit imprégnée d'insecticide;
  • Portez des vêtements qui réduisent la surface de peau exposée : chemise à manches longues (tissu tissé serré, manches déroulées, bien boutonnée ou fermée, bien inséré dans le pantalon) et un pantalon long (bien inséré dans les chaussettes ou dans les souliers
  • Les vêtements de couleur claire peuvent être moins attirants pour certains moustiques et rendre les moustiques plus visibles.
  • Utilisez des insectifuges à base de DEET sur la peau exposée. Les concentrations les plus élevées protègent pendant une plus longue période, mais ce rapport atteint un plateau à des concentrations de 30 à 35 % de DEET. Les formulations de DEET qui sont de « durée prolongée », comme des polymères, fournissent une plus longue protection et pourraient être associées à une absorption réduite de DEET. Les formulations contenant plus de 30 % de DEET ne sont pas offertes actuellement au Canada. Sachez que les produits vendus à l'extérieur du Canada n'ont pas été évalués par Santé Canada. La plupart des insectifuges contenant des produits « naturels » sont efficaces pendant de périodes de temps plus courtes que le DEET et c'est pour cette raison qu'ils ne sont pas considérés comme les produits de préférence pour la protection contre les piqûres de moustiques

Les organismes de réglementation dans les pays occidentaux peuvent avoir des opinions différentes quant à la concentration maximale recommandée de DEET, tout particulièrement en ce qui concerne les enfants. Le CCMTMV juge que pour tout voyage à l'extérieur du Canada dans des endroits où le risque de contracter le paludisme est supérieur au risque de toute réaction néfaste au DEET, il devrait y avoir peu d'hésitation à employer cet insecticide.

Le CCMTMV recommande d'utiliser des formulations contenant jusqu'à 35 % de DEET pour tout groupe d'âge.

Pour les jeunes enfants , les solutions de rechange, comme l'utilisation de moustiquaires de lit imprégnées d'insecticide, pour la protection contre les moustiques devraient constituer la première ligne de défense et ce, surtout pour les bébés âgés de moins de six mois. Les moustiquaires portatives, y compris les moustiquaires autoportantes, placées au-dessus d'un siège d'auto, d'un berceau, d'un parc pour enfant ou d'une poussette, aident à protéger les enfants contre les moustiques. Néanmoins, en complément aux autres méthodes de protection, l'utilisation judicieuse de DEET peut être envisagée pour les enfants de tout âge. La documentation médicale publiée récemment au Canada donne à penser que le DEET ne pose pas de risque important ou accru pour les bébés et les enfants. Les produits qui combinent un écran solaire et du DEET ne sont généralement pas recommandés car le DEET peut diminuer l'efficacité de l'écran solaire. De plus, l'écran solaire doit être utilisé abondamment et souvent tandis que le DEET doit être appliqué parcimonieusement et seulement au besoin. S'il faut utiliser les deux produits, l'Association canadienne de dermatologie recommande d'appliquer l'écran solaire en premier et d'attendre 20 minutes pour qu'il pénètre bien la peau et appliquer ensuite le DEET.

Médication antipaludique (prophylaxie)

Les médicaments antipaludiques diminuent le risque de développer le paludisme symptomatique. Ils ne protègent toutefois pas à 100 % contre la maladie. Vous devez discuter de la nécessité d'une médication antipaludéenne avec votre médecin de famille ou un professionnel en santé voyage plusieurs semaines avant votre départ.

Si votre médecin vous prescrit un médicament antipaludique, il est important que vous le preniez tel qu'on vous l'a demandé afin d'en maximiser l'effet protecteur. Chaque médicament a son propre schéma posologique qui doit être suivi à la lettre. À cause de la période d'incubation de la maladie, ces médicaments doivent être pris avant le départ et après le retour de voyage.

Un rappel aux Canadiens voyageant à l'étranger…

L'ASPC recommande fortement aux voyageurs d'inclure à leurs préparatifs de voyage une consultation dans une clinique santé-voyage ou chez leur médecin, de six à huit semaines avant leur départ. Selon l'évaluation des risques personnels encourus, le professionnel de la santé pourra déterminer les besoins en matière d'immunisation ou de médication préventive (prophylaxie) et donner des conseils quant aux précautions à prendre pour éviter les risques de maladie.

L'ASPC recommande également aux voyageurs qui deviendraient malades ou ne sentiraient pas bien à leur retour au Canada de consulter leur médecin et de l'informer, dès le début de l'entrevue, de leur voyage ou séjour à l'étranger, en précisant les endroits visités.

Fait important à souligner : Si vous faites de la fièvre dans les trois mois suivant votre retour d'une région où il y a du paludisme, vous devez consulter immédiatement le médecin. Assurez-vous d'informer votre médecin de votre voyage dans une région touchée par le paludisme afin qu'il effectue sans délai les tests appropriés. Le diagnostic de paludisme ne peut être écarté qu'après observation au microscope d'un ou de plusieurs frottis sanguins.

Pour d'autres renseignements sur le paludisme :

 

Mise à jour : 2005-05-06 haut de la page