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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

Paludisme en République dominicaine

Mise à jour : 7 novembre 2005

L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) a pris connaissance de deux cas au total de paludisme à falciparum (P. falciparum) chez des voyageurs européens revenant de la province de la Altagracia, dans la région sud-est de la République dominicaine. [carte]

Le premier cas, dont l'ASPC a fait état dans ses Conseils de santé aux voyageurs du 20 octobre 2005, est une jeune Française âgée de 24 ans qui a contracté le paludisme à falciparum pendant son voyage dans le secteur de Bavaro, dans la province de La Altagracia, en août et septembre 2005. Le deuxième cas, confirmé plus tard, est un touriste espagnol âgé de 20 ans, qui a également voyagé dans la région de Bavaro à la fin du mois d'août 2005.

L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) travaille de concert avec le ministère de la Santé de la République dominicaine pour s'assurer que l'on continue les mesures intensives prises pour interrompre la transmission de la maladie, y compris la surveillance et le contrôle accrus du vecteur, dans la province de La Altagracia.

L'Agence continue de collaborer avec les Centres for Disease Control and Prevention et l'OPS dans la surveillance de la situation et la publication de tout nouveau cas de paludisme chez des voyageurs revenant de République dominicaine.

Source  : GEOSentinel, Eurosurveillance, Organisation panaméricaine de la santé.

Le paludisme est une affection pseudo-grippale aiguë causée par une des quatre espèces de parasites du genre Plasmodium, soit Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale et Plasmodium malariae. L'infection à Plasmodium falciparum peut être mortelle.

La maladie est généralement transmise aux humains par la piqûre d'un moustique infecté, tout particulièrement la femelle du moustique Anopheles, un insecte qui pique pendant la soirée et la nuit.

Le paludisme est endémique (c.-à-d. toujours présent) dans presque toute l'Afrique subsaharienne, dans de nombreuses régions du Moyen-Orient, de l'Asie méridionale, de l'Asie du Sud-Est, de l'Océanie, de l'île d'Haïti, d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, dans certaines régions du Mexique, de l'Afrique du Nord et de la République dominicaine.

Pour des renseignements complets sur le paludisme, veuillez co nsulter la page d'information sur le paludisme de l'Agence de santé publique du Canada

Le paludisme est endémique (c'est-à-dire constamment présent) dans les régions rurales de la République dominicaine, les zones frontalières avec Haïti étant le plus à risque. La République dominicaine déclare environ 1 000 cas de paludisme annuellement. Toutefois, en 2004, ce nombre s'est élevé à plus de 2 000 cas à cause des pluies abondantes, de l'augmentation de la population de moustiques et du déplacement accru des travailleurs entre les régions rurales et les zones touristiques.

Bien que les complexes touristiques ne sont habituellement pas des régions à risque, il y a eu au cours des dernières années des petites éclosions localisées de paludisme dans les complexes touristiques et leurs environs, dans la province de La Altagracia.

  • En 1999, une éclosion localisée de paludisme a affecté un complexe touristique de la province de La Altagracia. Elle a duré cinq mois et a donné lieu à 359 cas de paludisme. La majorité des cas (76,6 %) était des travailleurs temporaires de la construction venus d'autres régions du pays, tandis que 16,9 % des cas ont eu lieu chez les résidants locaux de la région.
  • En 2004, une autre éclosion localisée de paludisme a eu lieu dans des complexes touristiques et leurs environs, dans la province de La Altagracia. L'éclosion a débuté à la mi-octobre 2004 et a pris fin en janvier 2005. Chez les touristes, on a recensé 21 cas confirmés de paludisme chez des Canadiens, des Américains et des Européens, entre la fin de l'année 2004 et janvier 2005

Recommandations

L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) continue de recommander l'utilisation d'antipaludéens en prophylaxie (médication) et de mesures de protection personnelle (comme les insectifuges) contre les piqûres de moustiques aux voyageurs qui se déplacent en zones rurales en République dominicaine.

En outre, à la lumière des preuves de transmission continue de paludisme dans les complexes touristiques de la province de La Altagracia et leurs environs, l'ASPC, en consultation avec le sous-comité sur le paludisme du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV), recommande également ce qui suit :

Pour les voyageurs se rendant en zones rurales de la République dominicaine ET dans toute région de la province de La Altagracia (y compris les complexes touristiques) :

  • l'Agence recommande l'utilisation d'antipaludéens en prophylaxie (médication) et de mesures de protection personnelle contre les piqûres de moustiques

Les complexes touristiques de Punta Cana et de Bavaro sont situés dans la province de La Altagracia.

Nota  : La chloroquine est le médicament antipaludique de choix conseillé pour la République dominicaine. Toutefois, la combinaison d'atovaquone et de proguanil (Malarone ® ), la doxycycline et la méfloquine sont tout aussi efficaces que la chloroquine et sont disponibles sans problème.

Comment prévenir l'infection paludéenne

Deux mesures importantes peuvent vous aider à prévenir l'infection paludéenne : éviter les piqûres de moustique et utiliser des médicaments antipaludéens efficaces.

Mesures de protection personnelle contre les moustiques anophèles

Les moustiques Anopheles femelles piquent principalement en soirée et pendant la nuit. En utilisant des mesures de protection personnelle contre les insectes, vous diminuerez le risque d'être piqué par ces moustiques.

  • Demeurez dans un endroit muni de moustiquaires ou dans des lieux complètement fermés et climatisés;
  • Dormez sous une moustiquaire de lit imprégnée d'insecticide;
  • Portez des vêtements qui réduisent la surface de peau exposée : chemise à manches longues (tissu tissé serré, manches déroulées, bien boutonnée ou fermée, bien inséré dans le pantalon) et un pantalon long (bien inséré dans les chaussettes ou dans les souliers
  • Les vêtements de couleur claire peuvent être moins attirants pour certains moustiques et rendre les moustiques plus visibles.
  • Utilisez des insectifuges à base de DEET sur la peau exposée. Les concentrations les plus élevées protègent pendant une plus longue période, mais ce rapport atteint un plateau à des concentrations de 30 à 35 % de DEET. Les formulations de DEET qui sont de « durée prolongée », comme des polymères, fournissent une plus longue protection et pourraient être associées à une absorption réduite de DEET. Les formulations contenant plus de 30 % de DEET ne sont pas offertes actuellement au Canada. Sachez que les produits vendus à l'extérieur du Canada n'ont pas été évalués par Santé Canada. La plupart des insectifuges contenant des produits « naturels » sont efficaces pendant des périodes de temps plus courtes que le DEET et c'est pour cette raison qu'ils ne sont pas considérés comme les produits de préférence pour la protection contre les piqûres de moustiques

    Les organismes de réglementation dans les pays occidentaux peuvent avoir des opinions différentes quant à la concentration maximale recommandée de DEET, tout particulièrement en ce qui concerne les enfants. Le CCMTMV juge que pour tout voyage à l'extérieur du Canada dans des endroits où le risque de contracter le paludisme est supérieur au risque de toute réaction néfaste au DEET, il devrait y avoir peu d'hésitation à employer cet insecticide.

    Le CCMTMV recommande d'utiliser des formulations contenant jusqu'à 35 % de DEET pour tout groupe d'âge.

    Pour les jeunes enfants, les solutions de rechange, comme l'utilisation de moustiquaires de lit imprégnées d'insecticide, pour la protection contre les moustiques devraient constituer la première ligne de défense, et ce, surtout pour les bébés âgés de moins de six mois. Les moustiquaires portatives, y compris les moustiquaires autoportantes, placées au-dessus d'un siège d'auto, d'un berceau, d'un parc pour enfant ou d'une poussette, aident à protéger les enfants contre les moustiques. Néanmoins, en complément aux autres méthodes de protection, l'utilisation judicieuse de DEET peut être envisagée pour les enfants de tout âge. La documentation médicale publiée récemment au Canada donne à penser que le DEET ne pose pas de risque important ou accru pour les bébés et les enfants. Les produits qui combinent un écran solaire et du DEET ne sont généralement pas recommandés car le DEET peut diminuer l'efficacité de l'écran solaire. De plus, l'écran solaire doit être utilisé abondamment et souvent tandis que le DEET doit être appliqué parcimonieusement et seulement au besoin. S'il faut utiliser les deux produits, l'Association canadienne de dermatologie recommande d'appliquer l'écran solaire en premier et d'attendre 20 minutes pour qu'il pénètre bien la peau et appliquer ensuite le DEET.

Médication antipaludéenne (prophylaxie)

Les médicaments antipaludéens diminuent le risque de développer le paludisme symptomatique. Ils ne protègent toutefois pas à 100 % contre la maladie. Vous devez discuter de la nécessité d'une médication antipaludéenne avec votre médecin de famille ou un professionnel en santé voyage plusieurs semaines avant votre départ.

Si votre médecin vous prescrit un médicament antipaludique, il est important que vous le preniez comme on vous l'a demandé afin d'en maximiser l'effet protecteur. Chaque médicament a son propre schéma posologique qui doit être suivi à la lettre. À cause de la période d'incubation de la maladie, ces médicaments doivent être pris avant le départ, durant et après le retour de voyage.

L'ASPC rappelle aux voyageurs qu'ils doivent suivre le schéma posologique prescrit et prendre la médication dans son entier. À l'exception du médicament atovaquone-proguanil qui doit être pris la semaine suivant le retour d'une région où le paludisme est endémique, la chloroquine, la doxycycline et la méfloquine doivent se prendre pendant les quatre semaines suivant le retour d'une région où le paludisme est endémique.

Quant aux voyageurs qui n'ont pas pris d'antipaludéens pendant leur voyage dans la province de La Altagracia, l'ASPC ne recommande pas de commencer la chimioprophylaxie à leur retour au Canada. Toutefois, en cas de fièvre, il importe de consulter immédiatement un médecin et l'informer de votre voyage dans une région touchée par le paludisme afin qu'il effectue sans délai les tests appropriés.

Fait important à souligner : Si vous faites de la fièvre dans les trois mois suivant votre retour d'une région où il y a du paludisme, vous devez consulter immédiatement le médecin. Assurez-vous d'informer votre médecin de votre voyage dans une région touchée par le paludisme afin qu'il effectue sans délai les tests appropriés. Le diagnostic de paludisme ne peut être écarté qu'après observation au microscope d'un ou de plusieurs frottis sanguins.

À titre de rappel…

L'ASPC recommande fortement aux voyageurs d'inclure à leurs préparatifs de voyage une consultation dans une clinique santé-voyage ou chez leur médecin, de six à huit semaines avant leur départ. Selon l'évaluation des risques personnels encourus, le professionnel de la santé pourra déterminer les besoins en matière d'immunisation ou de médication préventive (prophylaxie) et donner des conseils quant aux précautions à prendre pour éviter les risques de maladie.

L'ASPC recommande également aux voyageurs qui deviendraient malades ou ne sentiraient pas bien à leur retour au Canada de consulter leur médecin et de l'informer, dès le début de l'entrevue, de leur voyage ou séjour à l'étranger, en précisant les endroits visités.

Pour d'autres renseignements sur le paludisme :

 

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