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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

Éclosion de fièvre hémorragique virale : virus de Marburg

Mise à jour : 27 mai 2005

L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) surveille une éclosion de la maladie de Marburg, une fièvre hémorragique virale, en Angola.

En date du 26 mai 2005, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les autorités sanitaires de l'Angola ont confirmé 399 cas d'infection, dont 335 décès, lors d'une éclosion du virus de Marburg dans le nord-ouest de l'Angola. On a recensé des cas dans les sept provinces du nord-ouest suivantes : Uige, Luanda, Cabinda, Malange, Kuanza Norte, Kuanza Sul et Zaire. La province d'Uige, où l'on a recensé 90 % de tous les cas et décès, demeure la zone centrale de l'éclosion [carte]. Aucun cas n'a été signalé hors de la province d'Uige depuis les six dernières semaines.

L'OMS et plusieurs équipes internationales multidisciplinaires assistent le ministère angolais de la Santé dans l'évaluation et la gestion de cette éclosion.

Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS)

Le virus de Marburg appartient à la famille des Filoviriade. C'est un virus rare qui cause une grave forme de maladie fébrile aiguë. Il s'agit d'une maladie animale qui peut affecter les humains et certains primates non humains comme le grivet d'Afrique (aussi appelé singe vert). On ne sait toutefois pas quel est le réservoir naturel de ce virus.

La période d'incubation du virus varie de trois à neuf jours. La maladie se manifeste ensuite soudainement, se caractérisant d'abord par des symptômes non spécifiques comme une forte fièvre, des malaises et de la myalgie (sensibilité et douleurs musculaires). Une éruption maculopapulaire peut apparaître sur le tronc (poitrine, dos, estomac) de la personne infectée environ cinq jours après les premiers symptômes. Le malade peut aussi avoir la nausée, des vomissements, des douleurs à la poitrine, un mal de gorge, des douleurs abdominales et de la diarrhée. Les symptômes s'aggravent et peuvent progresser, notamment sous forme de jaunisse, inflammation du pancréas, perte de poids drastique, délire, état de choc, insuffisance hépatique, hémorragie massive et dysfonction de nombreux organes.

Le virus de Marburg s'acquiert par contact direct avec le sang, les liquides organiques et les sécrétions respiratoires d'une personne ou d'un primate non humain infecté. Il n'y a eu aucun signalement de transmission occasionnelle de ce virus d'une personne à une autre. Les infections acquises en milieu hospitalier ont été causées par des seringues contaminées.

Bien que le grivet d'Afrique soit le vecteur du virus responsable d'une épidémie en 1967, aucun autre renseignement n'est disponible quant aux autres espèces d'animaux pouvant être porteuses du virus.

Il n'existe pas de vaccin, de médication préventive de type prophylactique ou de traitement curatif pour le virus de Marburg. Le traitement vise à maintenir les fonctions rénales et l'équilibre électrolytique et à combattre l'hémorragie et l'état de choc.

À l'échelle mondiale, à l'exception des éclosions en laboratoire qui ont eu lieu en Allemagne et en Yougoslavie, on a signalé dans le passé le virus de Marburg au Zimbabwe, au Kenya et en République démocratique du Congo.

Le virus de Marburg a été identifié en 1967 alors que des travailleurs en laboratoire en Allemagne et en Yougoslavie ont développé une fièvre hémorragique virale aiguë après avoir été en contact avec des grivets d'Afrique importés de l'Ouganda. L'éclosion s'est soldée par 31 cas et 7 décès.

Ce n'est qu'une décennie plus tard, en 1975, que le virus a refait surface, signalé chez un voyageur qui aurait été exposé au virus au Zimbabwe. Le voyageur a transmis le virus à son compagnon de voyage ainsi qu'à une infirmière qui le soignait pendant son hospitalisation en Afrique du Sud. Le voyageur est mort de la maladie, mais son compagnon de voyage ainsi que l'infirmière ont survécu.

Le virus est ensuite réapparu au Kenya, en 1980 (deux cas, dont un décès) et en 1987 (un seul cas mortel).

De 1998 à la fin de l'an 2000, la République démocratique du Congo a enregistré la plus importante éclosion du virus de Marburg à ce jour, comptant 149 cas et 123 décès.

Recommandations

En ce qui concerne l'éclosion actuelle dans le nord-ouest de l'Angola, l'Agence de santé publique du Canada estime que le risque d'acquérir le virus de Marburg est extrêmement faible, à moins que les voyageurs se trouvent dans la province d'Uige au nord du pays et qu'ils prennent soin d'une personne infectée du virus de Marburg.

Les professionnels de la santé ou les autres voyageurs qui se trouvent dans une zone d'éclosion du virus de Marburg et qui prennent soin de personnes malades, doivent prendre des précautions rigoureuses en ce qui a trait aux contacts en plus des précautions et pratiques de base. Ils doivent être bien informés des façons de réduire l'exposition directe au sang et aux liquides organiques.

Rappel aux Canadiens qui voyagent à l'étranger

L'ASPC recommande fortement aux voyageurs d'inclure à leurs préparatifs de voyage une consultation dans une clinique santé voyage ou chez leur médecin, de six à huit semaines avant leur départ. Selon l'évaluation des risques personnels encourus, le professionnel de la santé pourra déterminer les besoins en matière d'immunisation ou de médication préventive (prophylaxie) et donner des conseils quant aux précautions à prendre pour éviter les risques de maladie.

L'ASPC recommande également aux voyageurs qui deviendraient malades ou ne sentiraient pas bien à leur retour au Canada de consulter leur médecin et de l'informer, dès le début de l'entrevue, de leur voyage ou séjour à l'étranger, en précisant les endroits visités.

Pour obtenir d'autres renseignements sur les voyages, consultez la page des Conseils généraux à l'intention des voyageurs de l'Agence de santé publique du Canada.

 

Mise à jour : 2005-05-27 haut de la page