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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

Éclosion de fièvre hémorragique virale : virus de Marburg

Mise à jour : 8 juin 2005

L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) continue de surveiller d'une éclosion de la maladie de Marburg, une fièvre hémorragique virale, en Angola.

En date du 5 juin 2005, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les autorités sanitaires de l'Angola signalaient 423 cas d'infection, dont 357 décès, au cours de l'éclosion de fièvre virale de Marburg dans le nord-ouest de l'Angola. Le nombre de nouveaux cas déclarés a diminué de façon importante, avec un seul nouveau cas confirmé dans la province d'Uige, au cours de la semaine dernière. La province d'Uige, où l'on a recensé 95 % de tous les cas et décès, demeure la zone centrale de l'éclosion [carte]. On a recensé des cas dans les sept provinces du nord-ouest suivantes : Uige, Luanda, Cabinda, Malange, Kuanza Norte, Kuanza Sul et Zaire.

Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS)

Le virus de Marburg appartient à la famille des Filoviriade. C'est un virus rare qui cause une grave forme de maladie fébrile aiguë. Il s'agit d'une maladie animale qui peut affecter les humains et certains primates non humains comme le grivet d'Afrique (aussi appelé singe vert). On ne sait toutefois pas quel est le réservoir naturel de ce virus.

La période d'incubation du virus varie de trois à neuf jours. La maladie se manifeste ensuite soudainement, se caractérisant d'abord par des symptômes non spécifiques comme une forte fièvre, des malaises et de la myalgie (sensibilité et douleurs musculaires). Une éruption (maculopapulaire) peut apparaître sur le tronc (poitrine, dos, estomac) de la personne infectée environ cinq jours après les premiers symptômes. Le malade peut aussi avoir la nausée, des vomissements, des douleurs à la poitrine, un mal de gorge, des douleurs abdominales et de la diarrhée. Les symptômes s'aggravent et peuvent progresser, notamment sous forme de jaunisse, inflammation du pancréas, perte de poids drastique, délire, état de choc, insuffisance hépatique, hémorragie massive et dysfonction de nombreux organes.

Le virus de Marburg s'acquiert par contact direct avec le sang, les liquides organiques et les sécrétions respiratoires d'une personne ou d'un primate non humain infecté. Il n'y a eu aucun signalement de transmission occasionnelle de ce virus d'une personne à une autre. Les infections acquises en milieu hospitalier ont été causées par des seringues contaminées.

Bien que le grivet d'Afrique soit le vecteur du virus responsable d'une épidémie en 1967, aucun autre renseignement n'est disponible quant aux autres espèces d'animaux pouvant être porteuses du virus.

Il n'existe pas de vaccin, de médication préventive de type prophylactique ou de traitement curatif pour le virus de Marburg. Le traitement vise à maintenir les fonctions rénales et l'équilibre électrolytique et à combattre l'hémorragie et l'état de choc.

À l'échelle mondiale, à l'exception des éclosions en laboratoire qui ont eu lieu en Allemagne et en Yougoslavie, on a signalé dans le passé le virus de Marburg au Zimbabwe, au Kenya et en République démocratique du Congo.

Le virus de Marburg a été identifié en 1967 alors que des travailleurs en laboratoire en Allemagne et en Yougoslavie ont développé une fièvre hémorragique virale aiguë après avoir été en contact avec des grivets d'Afrique importés de l'Ouganda. L'éclosion s'est soldée par 31 cas et 7 décès.

Ce n'est qu'une décennie plus tard, en 1975, que le virus a refait surface, signalé chez un voyageur qui aurait été exposé au virus au Zimbabwe. Le voyageur a transmis le virus à son compagnon de voyage ainsi qu'à une infirmière qui le soignait pendant son hospitalisation en Afrique du Sud. Le voyageur est mort de la maladie, mais son compagnon de voyage ainsi que l'infirmière ont survécu.

Le virus est ensuite réapparu au Kenya, en 1980 (deux cas, dont un décès) et en 1987 (un seul cas mortel).

De 1998 à la fin de l'an 2000, la République démocratique du Congo a enregistré la plus importante éclosion du virus de Marburg à ce jour, comptant 149 cas et 123 décès.

Recommandations

En ce qui concerne l'éclosion actuelle dans le nord-ouest de l'Angola, l'Agence de santé publique du Canada estime que le risque d'acquérir le virus de Marburg est extrêmement faible, à moins que les voyageurs se trouvent dans la province d'Uige au nord du pays et qu'ils prennent soin d'une personne infectée du virus de Marburg.

Les professionnels de la santé ou les autres voyageurs qui se trouvent dans une zone d'éclosion du virus de Marburg et qui prennent soin de personnes malades, doivent prendre des précautions rigoureuses en ce qui a trait aux contacts en plus des précautions et pratiques de base. Ils doivent être bien informés des façons de réduire l'exposition directe au sang et aux liquides organiques.

Rappel aux Canadiens qui voyagent à l'étranger

L'ASPC recommande fortement aux voyageurs d'inclure à leurs préparatifs de voyage une consultation dans une clinique santé voyage ou chez leur médecin, de six à huit semaines avant leur départ. Selon l'évaluation des risques personnels encourus, le professionnel de la santé pourra déterminer les besoins en matière d'immunisation ou de médication préventive (prophylaxie) et donner des conseils quant aux précautions à prendre pour éviter les risques de maladie.

L'ASPC recommande également aux voyageurs qui deviendraient malades ou ne sentiraient pas bien à leur retour au Canada de consulter leur médecin et de l'informer, dès le début de l'entrevue, de leur voyage ou séjour à l'étranger, en précisant les endroits visités.

Pour obtenir d'autres renseignements sur les voyages, consultez la page des Conseils généraux à l'intention des voyageurs de l'Agence de santé publique du Canada.

Pour d'autres renseignements sur le contrôle de l'infection dans le cas de fièvres hémorragiques virales dans les centres de soins de santé africains, cliquer ici! Ouvre une nouvelle fenêtre

 

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