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Introduction
La prise en charge des hépatites virales a connu
une
évolution très rapide ces derniers temps.
Plusieurs
nouveaux médicaments ont été mis sur
le marché, de
même que de nouveaux tests pour mesurer la charge
virale.
De plus, on dispose à présent de nouvelles
informations
concernant l'histoire naturelle des maladies causées
par les
virus de l'hépatite et la réponse au
traitement.
Depuis l'introduction de l'interféron-a
pour le traitement
de l'hépatite virale chronique, l'Association
canadienne
pour l'étude du foie a parrainé une
série de conférences à
l'occasion desquelles divers spécialistes
ont examiné les
publications consacrées à ce sujet et proposé des
lignes
directrices de pratique clinique pour la prise en charge
des
hépatites virales chroniques. Ces lignes directrices
ont été
publiées dans le Canadian Journal of Gastroenterology
(1,
2) et le Canadian Journal of Infectious Diseases, ainsi
que
sur différents sites Web. La conférence dont
il est question
dans ces pages a été organisée conjointement
par
l'Association canadienne pour l'étude
du foie, l'Association
pour la microbiologie médicale et l'infectiologie
Canada,
le Service correctionnel Canada, la Canadian Association
of Hepatology Nurses, le Réseau canadien de l'hépatite
virale, la Division des infections acquises dans la
collectivité, ainsi que la Division de l'hémovigilance
et des
infections acquises en milieu de soins de santé de
Santé
Canada. Le financement a été fourni par Santé Canada
et
le Service correctionnel Canada. La conférence s'est
déroulée du 7 au 9 novembre 2003 à Ottawa
(Ontario). Les
conférenciers invités ont examiné les
publications sur la
question et, en l'absence de publications, présenté des
opinions d'experts. Un comité s'est
chargé de la première
ébauche des recommandations, qu'il a présentée à
différents intervenants parmi lesquels figuraient
des
spécialistes dans le domaine, des médecins
de première
ligne, des patients infectés par le virus de l'hépatite
C et des
groupes d'intervention, des ministères provinciaux
et
territoriaux de la Santé et des associations professionnelles.
Des médecins rattachés à l'industrie
pharmaceutique et des
représentants pharmaceutiques ont également été invités à
titre d'observateurs. Ce comité a entendu
les commentaires
des participants, puis a révisé ses recommandations
en vue
de leur publication. Le présent document fournit
différents
niveaux de preuves à l'appui des énoncés
et
recommandations formulés, conformément aux
normes
de qualité de l'Infectious Diseases Society
of America
(tableau 1) (3). Ces niveaux de preuves sont précisés
entre
parenthèses en fin de phrase.
La prise en charge des hépatites virales évolue
rapidement,
et les changements doivent être intégrés
rapidement à la pratique. Par conséquent, un
nombre important d'études
auxquelles il est fait allusion dans ce document n'ont
pour
l'heure été publiées que sous
forme de résumé. Dans tous
les cas, les données correspondantes ont été présentées
dans le cadre de congrès internationaux, et les conclusions
de ces résumés sont généralement
réputées valides.
Cette conférence de
consensus n'avait pas pour
but de
donner un aperçu exhaustif de toutes les questions
entrant
dans la prise en charge des hépatites virales. Son
intention
générale était d'évoquer
certains des changements qui sont
intervenus dans la prise en charge et le traitement médical
des hépatites B et C chroniques, là où les
changements
intervenus depuis la dernière conférence de
consensus
avaient été importants. En plus de fournir
des
renseignements à jour sur les traitements aux
professionnels de la santé, cette conférence
de consensus a
également donné l'occasion d'identifier
les lacunes de la
prise en charge globale des hépatites virales au Canada
et
de tracer les contours des futures orientations stratégiques
nationales en la matière (voir
le préambule).
Après la publication des actes de la dernière
conférence de
consensus, certains régimes provinciaux/territoriaux
ont
adopté les lignes directrices dans le but de définir
les
catégories de patients admissibles au remboursement
des
médicaments qui leur étaient prescrits. Ces
lignes
directrices ont également été utilisées
pour définir les
catégories de patients et les formes de traitement
qui
seraient exclues du remboursement. Il est donc devenu
extrêmement difficile d'obtenir le remboursement
des
médicaments antiviraux, dès lors que le patient
ne
réunissait pas les critères des lignes directrices,
et d'obtenir
parallèlement le remboursement des traitements par
facteur de croissance, même dans les cas où ce
traitement
était approprié. Cette question est particulièrement
importante au Canada étant donné que le coût élevé du
traitement de l'hépatite est essentiellement à la
charge des
pouvoirs publics et qu'une partie relativement peu
importante est prise en charge par les assureurs privés.
Le présent document a vocation de servir de guide
pour le
traitement et ne prétend pas proposer une manière
unique
de traiter les patients. Ni ce document ni aucun autre ne
peut décrire le traitement qui convient à chaque
patient.
Les besoins des patients doivent faire l'objet d'une
évaluation individuelle et le traitement doit être
remboursé lorsqu'il est indiqué. En
outre, l'utilisation hors
étiquette de médicaments pour aider les patients
porteurs
d'une hépatite virale chronique devrait être
autorisée
(B)(III). Les pouvoirs publics devraient mettre en place
des
mécanismes pour autoriser le remboursement des
médicaments utilisés hors étiquette
lorsque cela est
approprié et devraient également fixer des
mécanismes pour s'assurer que les patients recevant
des médicaments
dont l'utilité n'a pas été établie
par des preuves de grande
qualité soient traités adéquatement
(C)(III). Ces mécanismes
pourraient prévoir la création de comités
d'experts chargés
d'évaluer les demandes individuelles de remboursement
qui
dépassent les lignes directrices générales.
La prise en charge des patients porteurs d'hépatites
virales
chroniques mobilise beaucoup de temps et de ressources et
ne peut être assurée par des médecins
travaillant
isolément. On obtient de meilleurs résultats
lorsque les
patients sont pris en charge par une équipe soignante,
comprenant au minimum des médecins et des infirmières.
Il est donc fortement recommandé de former des
infirmières dans le domaine de la prise en charge
des
hépatites et d'assurer leur déplacement, à l'image
de ce qui
se fait pour le diabète, le cancer et les soins palliatifs,
et
d'apporter le soutien financier nécessaire à la
création de
cliniques vouées à la prise en charge des hépatites.
Ce document ne précise pas volontairement les groupes
particuliers de patients qui devraient être traités
ou exclus
du traitement. La pondération des avantages du traitement
par rapport au taux de réponse escompté et
aux effets
secondaires significatifs est laissée à l'appréciation
du
médecin. En conséquence, et contrairement aux
documents précédents, ce document n'exclut
pas la prise
en charge des usagers actifs de drogues par injection. Dans
tous les cas, la décision de traiter doit faire
l'objet
d'une
décision individuelle.
Table des
matières
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