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Relevé des maladies transmissibles
au Canada - Supplément
Volume: 23S8
décembre 1997
GUIDE DE PRÉVENTION DES INFECTIONS
Prévention des infections à entérocoques résistants à la vancomycine
(ERV) au Canada
Épidémiologie des ERV
Les espèces du genre Enterococcus sont maintenant reconnues
comme d'importants pathogènes en milieu hospitalier. D'après
les rapports publiés récemment par le système national de surveillance
des infections nosocomiales (NNIS) des Centers for Disease Control
and Prevention (CDC) des États-Unis, ils seraient devenus la
deuxième ou la troisième plus fréquente cause d'infections nosocomiales(2,3).
La proportion d'infections à ERV était 23 fois plus élevée en 1993
qu'en 1989, passant durant cette période de 0,3 % à 7,9 % de toutes
les infections nosocomiales à entérocoques signalées au système
NNIS(4). Cette hausse était due principalement à une augmentation
du taux d'infection par les ERV dans les unités de soins intensifs, qui
est passé de 0,4 % à 13,6 %. La présence de souches d'ERV dans
les hôpitaux répondants est associée à deux caractéristiques,
soit une taille égale ou supérieure à 200 lits et l'affiliation à
une université(4). Comme les appareils de lecture automatisée
utilisés dans de nombreux laboratoires cliniques ont de la difficulté
à déterminer la résistance à la vancomycine, on se demande maintenant
si une résistance modérée à la vancomycine aurait pu passer inaperçue
dans de nombreux établissements de santé aux États-Unis. La prévalence
des ERV a progressé en Europe depuis leur mise au jour en 1986(5,6).
L'épidémiologie des ERV au Canada n'a pas encore été complètement
élucidée. Les premiers isolats, qui provenaient de deux patients, ont
été signalés en 1993(7). Bien qu'on ait fait sporadiquement
état de petits nombres de patients infectés ou colonisés(8),
la première éclosion d'infection à ERV au Canada est survenue
à l'automne de 1995(9) et touchait 38 patients, en dialyse
pour la plupart. En 1996, une enquête auprès des membres du
Comité canadien d'épidémiologie hospitalière (CCEH) représentant
21 établissements de santé au Canada a révélé que 12 (57 %) d'entre eux
avaient déjà mis en oeuvre un programme de surveillance des ERV
et quatre avaient isolé des ERV chez un total de 37 patients(10).
Depuis que cette enquête a été réalisée, un nombre croissant d'établissements
de soins actifs au Canada ont dit avoir isolé des ERV chez des patients.
Le projet d'étude nationale de la prévalence ponctuelle des ERV ainsi
que l'établissement d'un programme national de surveillance des ERV dans
les hôpitaux sentinelles devraient permettre de mieux définir la
prévalence des ERV dans les établissements de santé au Canada.
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