Le ministre de la Santé, Ujjal Dosanjh, répond aux questions du journaliste Michael Harris, en direct de New Dehli, en Inde.
Transcription d'une entrevue du journaliste Michael Harris avec le ministre de la Santé, Ujjal Dosanjh,
le 5 janvier 2005.
SOURCE : CFRA-AM ÉMISSION : MICHAEL HARRIS SHOW
DATE : 5 JANVIER 2005 HEURE : 13 h 8
REFERENCE : 0501b DURÉE : 10 MINUTES
UJJAL DOSANJH À NEW DELHI, EN INDE
MICHAEL HARRIS (animateur) : Je vous demande aussi de rester à l'écoute, je m'entretiendrai
avec le ministre de la Santé du Canada, qui est présentement à New Delhi, en Inde. Ujjal Dosanjh
nous parlera de ce qui s'y passe. Il s'est rendu là-bas pour assister à une séance d'information.
Il s'est rendu à New Delhi pour discuter avec ses homologues, et tenter de déterminer avec exactitude
quels sont les besoins, quels sont les besoins dans la région. Et nous allons maintenant parler avec
le ministre Dosanjh. Je crois que nous pouvons maintenant lui parler.
Bienvenue à notre émission monsieur le Ministre.
UJJAL DOSANJH (Ministre de la Santé) : Oui, comment allez-vous?
HARRIS : Bonjour, comment allez-vous?
DOSANJH : Je vais bien. Comme je le disais, ici il est 23 h 40.
HARRIS : Bon, écoutez...
DOSANJH : En fait, je me prépare à aller au lit.
HARRIS : Je sais que vous êtes très, très occupé et je sais que vous êtes à New
Delhi pour assister à des séances d'information avec vos homologues. Pouvez-vous nous dresser un
portrait à partir des évaluations communiquées par les gouvernements touchés, y compris pour l'Inde,
où il y a eu près de 10 000 victimes, si l'on inclut les archipels des Andaman et des Nicobar,
pouvez-vous nous donner une idée de la situation telle qu'elle se présente?
DOSANJH : Et bien, la situation qui se dessine, telle que décrite au cours des
séances d'information auxquelles j'ai assisté, est que le nombre de personnes disparues est supérieur à ce
que les chiffres nous indiquent actuellement. On a également indiqué que les responsables indiens,
le gouvernement de l'Inde s'occupe de la population de manière appropriée. Ce sont les renseignements
qui m'ont été communiqués par notre haut-commissariat.
Pour ce qui est du Sri Lanka, on m'a dit que notre gouvernement et d'autres gouvernements de partout
dans le monde offrent des fonds, dont ce pays a besoin, comme vous le savez, je m'y rendrai dans
les prochaines 36 heures et j'y resterai un autre 36 heures. Et j'espère pouvoir revenir et vous
présenter un rapport sur ce que j'y apprendrai.
HARRIS : Donc, une des choses que peut constater la population canadienne est le
rôle que vous anticipez pour l'équipe d'intervention en cas de catastrophe (DART) du Canada, c'est-à-dire
l'unité responsable des soins hospitaliers. Plusieurs pays contribuent. Nous savons que l'Indonésie
a été la plus durement touchée. Nous savons que le Sri Lanka a subi de grandes pertes, de même que
l'Inde, mais également la Thaïlande et d'autres endroits. Quand prendra-t-on une décision quant à l'établissement
du quartier général de l'équipe DART?
DOSANJH : Et bien je crois que l'équipe DART, si je comprend bien, sera envoyée
au Sri Lanka. Et vous savez que je suis bien loin du Canada à l'heure actuelle. Vous serez sûrement
mieux informé sur le sujet que moi. Mais j'espère voir certains éléments de l'équipe DART affectés
au Sri Lanka. Je crois comprendre que cela pourrait se faire dans la région administrée par le gouvernement
mais aussi multiethnique, avec des Tamouls, des Musulmans et des Cinghalais, avec une majorité de
Tamouls, dans une région administrée par le gouvernement. Et j'espère que certains éléments de l'équipe
DART arriveront d'ici à ce que je m'y rende. Et je crois que l'équipe DART est requise là-bas car
il s'agit de la région où, je crois comprendre, les hôpitaux ont carrément été anéantis par l'eau.
HARRIS : Oui.
DOSANJH : Aspirés par l'océan. Et l'équipe DART pourra également trouver de l'eau,
ce qui est très important pour cette région, et pourra fournir des services médicaux. Tout ce qui
se rapproche de la chirurgie, les chirurgies plus graves, et je crois que c'est très, très important
pour cette région du Sri Lanka qui, je crois comprendre, est envisagée pour l'équipe DART.
HARRIS : Monsieur le Ministre, vous avez assisté à certaines réunions gouvernementales
avec vos homologues. A-t-on une idée de ce qui est perçu en Inde, par exemple, pour ce qui est de
la réponse rapide des autres pays du monde, y compris le Canada?
DOSANJH : Et bien, permettez-moi de mieux vous informer. Vous savez, je n'ai assisté à aucune
réunion avec le gouvernement. J'ai rencontré des représentants du haut-commissariat du Canada afin....
HARRIS : Je vois. Des représentants canadiens.
DOSANJH : Oui, pour être prêt à aller au Sri Lanka. Mais je crois comprendre de
leurs conversations et de leurs discussions avec les représentants de l'Inde qu'il n'y a aucune inquiétude.
Je crois que le monde entier comprend que tout le monde est très, très préoccupé par le désastre
qui a eu lieu. Ce n'est pas une situation que l'on peut contrôler.
Il n'y a aucun doute, je crois que nous reconnaissons tous que la réponse a été quelque peu lente,
mais je crois que cela était compréhensible puisque cela nous a pris un certain temps pour réaliser
l'ampleur de la tragédie. Je crois que nous avons pris connaissance de la situation par étape, et
au fur et à mesure que nous en avons pris connaissance, notre réponse a évolué. Et c'est le cas pour
l'Allemagne, les états-Unis, le Japon, la Chine et l'Inde. Je viens d'apprendre que l'Inde s'occupe
non seulement de ses citoyens, mais a également envoyé de l'aide au Sri Lanka et est un des participants
actifs du groupe principal de pays qui veulent coordonner les interventions face à de tels désastres.
Je crois donc que ce qui est encourageant au sujet de tout cela est que la réponse des Canadiens
a été impressionnante.
HARRIS : Oui.
DOSANJH : ... et vous, vous avez recueilli plus d'un million de dollars. Lorsque
je suis parti, les Canadiens avaient déjà donné, il y a de cela quelques jours, plus de 35 millions
de dollars en réponse à cette tragédie. D'autres peuples dans le monde l'ont fait. Je sais que les
Britanniques l'ont fait. Et que les citoyens des états-Unis l'ont fait également. Et je crois qu'il
s'agit d'une situation qui rassemble les gens, qui éveille quelque chose en nous qui rassemble l'humanité et
qui montre, malgré toutes les divisions dans le monde ou au sein des pays concernant la race, la
langue, l'origine ethnique ou autre, que nous intervenons lorsque nous sommes touchés. Ce qui est
en fait un signe positif.
HARRIS : Monsieur le Ministre, une dernière question. Tout le monde, je crois est
conscient de l'ampleur de ce qui est arrivé. Et comme vous le dites, le monde a répondu à l'appel.
Mais à long terme, lorsque nous prenons connaissance des dommages à l'économie asiatique et examinons
les industries primaires telles que le poisson, la pêche qui a essuyé un revers dévastateur, croyez-vous
que l'engagement du Canada va aller au-delà de l'étape du désastre et au-delà de l'étape de l'aide?
DOSANJH : Absolument. Je crois que le Premier ministre l'a déjà dit; il ne s'agit
pas d'un engagement à court terme, mais bien d'un engagement à long terme. Ce n'est pas une affaire
de secours aux sinistrés, mais une affaire de reconstruction. C'est au sujet de la réhabilitation
et de voir à ce que ceux qui ont tout perdu peuvent être réintégrés à la société en tant que participants à part
entière et d'une manière significative alors qu'ils pourront vivre comme ils le pouvaient avant le
désastre. Je suis réellement encouragé par les documents d'information que j'ai reçu concernant les
pêcheurs de la côte est de l'Inde qui ont été dévasté. Je comprends que certains d'entre eux ont
déjà entrepris des démarches pour recommencer à pêcher grâce à l'aide qu'ils ont reçu.
Je crois qu'il est important que les gens reconnaissent que l'argent qu'ils donnent au Canada et
partout dans le monde est utile, important et bénéfique pour les gens qui ont souffert le plus de
ce désastre.
HARRIS : Dernier point, nous nous attendons tous à ce que notre gouvernement représente
le coeur de la nation dans cette situation, mais nous savons également qu'il y a un rôle pour les
personnes qui communiquent avec les stations de radio et de télévision au Canada pour faire un don.
Selon vous, Monsieur le Ministre, quelle est l'importance de la réponse privée?
DOSANJH : La réponse privée est la plus importante. Pour plusieurs raison, mais
d'une manière des plus importantes. Premièrement, en donnant eux-mêmes, parce que ce qui est requis
du monde entier sont des habiletés dans le domaine médical et peut-être en santé publique, mais l'argent
est encore plus important car il permet d'acheter des ressources du marché local ou d'ailleurs de
manière à ce que les gens gagnent de nouveau leur vie. Deuxièmement, je crois qu'il est important
que les gens reconnaissent que cela canalise nos interventions d'ordre éthique, émotionnel et moral
dans le monde et rétablit notre statut à titre de citoyens du monde. Je crois que cela est très,
très, très important.
HARRIS : Très bien dit. Je tiens à vous souhaiter un voyage en toute sécurité et
plein succès dans votre mission.
DOSANJH : Merci.
HARRIS : J'espère que le Canada et vous serez en mesure de faire une différence
là-bas.
DOSANJH : Je l'espère. Merci.
HARRIS : Faites attention à vous.
DOSANJH : Au revoir.
HARRIS : Alors chers auditeurs, nous nous entretenions avec le ministre canadien
de la Santé directement de New Delhi en Inde peu de temps avant minuit. Il n'a pas encore assisté aux
réunions avec ses homologues, mais a rencontré des représentants consulaires canadiens et ils lui
ont dit que du point de vue de l'information, le gouvernement de l'Inde semble être organisé et être
très satisfait de la réponse du monde entier. Nous verrons ce qui arrivera lorsque Ujjal Dosanjh
visite certaines des régions dévastées.
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