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CONSEIL NATIONAL DE PRÉVENTION DU CRIME CANADA
COMITÉ SUR LA PRÉVENTION ET LES ENFANTS

PROFIL DES DÉLINQUANTS
Mars 1996

     Le Comité sur la prévention et les enfants, du Conseil national de prévention du crime, est en train d'élaborer une stratégie afin d'améliorer le sort des enfants, à partir de la période prénatale jusqu'à l'âge de six ans. Des soins continus de haute qualité et un milieu sûr au plan physique et émotif amélioreront les chances que l'enfant réussisse sa vie et diminueront les cas de victimisation plus tard ou les mauvaises expériences dans le système de justice pénale.

     La présente fiche d'information résulte des travaux du Comité. Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec le Conseil national de prévention du crime au (613) 941-0505.

I.     Conclusions générales

Les conclusions générales suivantes sont tirées d'études touchant les délinquants canadiens coupables d'infractions de compétence fédérale (reconnus coupables et condamnés à deux ans d'emprisonnement ou plus), sauf indication contraire.

Violence familiale

Une étude nationale des dossiers de violence familiale chez les détenus purgeant une peine fédérale, dirigée par Service correctionnel Canada, a établi un échantillonnage aléatoire de 935 dossiers d'hommes admis dans des établissements fédéraux entre juin et novembre 19921. L'étude a révélé les estimations suivantes :

  • Un dossier de prisonnier sur trois rendait compte d'une certaine forme de violence familiale où le délinquant était le coupable (violence envers la partenaire ou envers un enfant) et qui appelait une réaction officielle du système judiciaire.
  • Dans plus de la moitié des cas où le délinquant était coupable de violence physique ou sexuelle envers une partenaire, une blessure physique nécessitant une intervention médicale avait été infligée à la victime.
  • Dans un tiers des cas où le délinquant était coupable de violence physique ou sexuelle envers un enfant, une blessure physique nécessitant une intervention médicale avait été infligée à la victime.

  •  
  • Près de la moitié des dossiers de détenus indiquaient que le délinquant a été victime de mauvais traitements (physiques, sexuels, psychologiques, ou de négligence) dans son enfance ou dans son adolescence, ou qu'il a été témoin de violence familiale.
  • Dans trois quarts des cas de victimisation dans l'enfance (à l'exception des témoins), des mauvais traitements (physiques, sexuels, psychologiques, ou négligence) ont été infligés aux délinquants par leur père. Dans moins de la moitié des cas, les délinquants ont été brutalisés par leur mère.
  • Dans les deux tiers des cas où les délinquants ont été témoins de violence dans leur enfance ou dans leur adolescence, la victime était la mère (ou une adulte). Dans la plupart des cas, la violence dont les délinquants ont été témoins était physique.
  • Les délinquants qui ont été victimes dans leur enfance étaient plus enclins à être coupables de violence familiale à l'âge adulte.
  • Le fait d'avoir été témoin de violence dans l'enfance était également fortement lié à la perpétration de la violence à l'âge adulte.
    Les dossiers d'établissement concernant les délinquants peuvent sous-estimer l'incidence et la prédominance de la participation de ces délinquants à la violence familiale. Dans une autre étude2 (Dutton et Hart, 1992), basée sur des rapports personnels réalisés durant des entrevues avec des délinquants et leur partenaire féminine, la violence familiale est signalée dans 58 % des cas. En contraste, l'examen national des dossiers du SCC a révélé que seulement 29 % des dossiers d'établissement concernant des délinquants et leurs partenaires faisaient état de violence familiale3.

Santé

  • En 1992-1993, une étude4 dirigée par le Service correctionnel du Canada (dans huit établissements fédéraux en Colombie-Britannique) a révélé que 69 % des membres du groupe de détenus examinés souffraient d'une déficience auditive. Ce taux est plus de neuf fois celui (7 %) de la déficience auditive dans le grand public canadien. Des études analogues ont été réalisées aux États-Unis et elles ont appuyé les constatations d'une plus grande perte de l'acuité auditive dans la population des détenus que la moyenne nationale.
  • Plusieurs dangers médicaux et neurologiques sont rattachés au faible poids à la naissance. Ils peuvent entraîner une mauvaise croissance et une mauvaise santé physique et mentale. Le fait d'avoir une mère célibataire, adolescente, ayant peu d'instruction, victime de malnutrition, mal soignée avant l'accouchement et grande fumeuse augmente d'autant les risques de faible poids à la naissance.
  • On estime que les conditions sociales et le tabagisme sont les principales causes d'un faible poids à la naissance5.
  • Les enfants touchés par le syndrome d'alcoolisme foetal peuvent subir des dommages neurologiques qui entraînent de l'hyperactivité, des troubles de comportement, des troubles d'apprentissage, des incapacités d'apprentissage et une inaptitude générale à fonctionner normalement dans un milieu social6.
Santé mentale
  • De récentes études sur les détenus d'établissements fédéraux ont révélé que la prédominance de troubles mentaux importants (schizophrénie, dépression grave, trouble bipolaire) dans ces populations dépasse considérablement celle du grand public canadien7.
  • On s'est penché sur la prédominance des troubles mentaux dans la population des délinquants de compétence fédérale dans une enquête dirigée par Service correctionnel Canada8:

  •  
      - Troubles psychotiques         10,4%
      - Troubles psycho-sexuels      24,5%
      - Dépression                          29,8%
      - Anxiété                               55,0%
  • Seulement 48 % des détenus souffrant d'un trouble mental important ont fait part de leur état à un médecin ou à un spécialiste de la santé mentale9.
Antécédents criminels
  • On reconnaît généralement que la majorité des crimes sont commis par une minorité de récidivistes de sexe masculin. Quelque 75 à 80 % des adultes incarcérés étaient des récidivistes dans leur jeunesse10.

  •  
  • Il y a une relation étroite entre la criminalité juvénile et adulte. Des études ont montré qu'il y a une suite de croissance entre un comportement perturbateur à huit ans et un comportement criminel à 21-24 ans11.
  • En 1990-1991, dans 19 % des cas juvéniles, l'accusé avait été reconnu coupable dans cinq, ou plus, cas précédents12.
  • Une étude longitudinale britannique dans laquelle on a suivi des garçons jusqu'à au moins 25 ans a révélé une association étroite entre la participation juvénile et adulte à la criminalité. Parmi les garçons reconnus coupables comme juvéniles, plus de 70 % ont été reconnus coupables comme adultes alors que seulement 16 % de ceux qui n'ont pas été reconnus coupables comme juvéniles l'ont été comme adultes13.
  • On a constaté que plus les activités criminelles commencent tôt et plus le casier judiciaire juvénile d'un délinquant est grave et important, plus grande est la probabilité que le délinquant reste actif sur le plan criminel à l'âge adulte14.
  • Une étude de groupe comprenant 1 222 personnes aux États-Unis a permis de constater que les délinquants juvéniles primaires étaient moins souvent arrêtés à l'âge adulte (36,1 %), alors que 77,5 % des délinquants juvéniles chroniques effectuaient la transition au système adulte15.
Éducation
  • La plupart des détenus relevant de l'autorité fédérale sont peu instruits bien que le quotient intellectuel parmi cette population ne soit pas très différent de celui du grand public16.
  • Un étude de 1993 fait ressortir la relation entre l'expérience scolaire au début et à la fin de l'adolescence et la criminalité. On a jugé que le rendement scolaire était le meilleur et le plus stable prédicateur de délinquance adulte. Un mauvais rendement scolaire et un faible engagement à l'école augmentent la probabilité de mauvais comportement à l'école ce qui, à son tour, provoque des réactions disciplinaires. Cette escalade se poursuit durant les cycles primaire et secondaire et conduit à un plus haut niveau de délinquance adolescente et, en fin de compte, à la délinquance adulte.17
  • Un mauvais rendement scolaire est un point commun chez les délinquants relevant de l'autorité fédérale. Parmi les délinquants admis dans un établissement fédéral, quelque 65 % sont évalués à un niveau inférieur à une huitième année et 82 % à un niveau inférieur à une dixième année18.
Toxicomanie
  • Bien que la nature exacte de la relation entre la consommation d'alcool et de drogue et le comportement criminel ne soit pas connue, on admet depuis longtemps qu'un lien existe19.
  • Les données actuelles indiquent que 55 % des délinquants sous compétence fédérale ont déclaré être sous l'effet de l'alcool, de la drogue ou des deux le jour où ils ont commis le crime pour lequel ils sont en ce moment incarcérés20.
  • Quelque 50 % de la population de délinquants relevant de l'autorité fédérale souffre d'un problème de toxicomanie21 .
  • Une étude de SCC auprès de quelque 9 000 délinquants22 s'est penchée sur la toxicomanie précoce et ses effets sur les problèmes d'alcool et de drogue des délinquants adultes. Cette étude conclut ce qui suit :
- l'âge moyen où les délinquants ont consommé de l'alcool pour la première fois était 14 ans;
- parmi ceux qui ont consommé de l'alcool, 29 % étaient dans la pré-adolescence (12 ans ou moins);
- l'âge moyen où les délinquants ont consommé des substances ordonnancées ou non à des fins non médicales était 16 ans;

- quelque 58 % des membres de l'échantillon total ont indiqué qu'ils avaient participé à des activités illégales avant 18 ans. De ce sous-échantillon, près de 90 % ont été reconnus coupables d'un crime comme délinquant juvénile. Les délinquants qui ont essayé l'alcool une première fois dans la pré-adolescence ont participé à des activités illégales beaucoup plus jeunes (15,8 ans) que ceux qui ont essayé l'alcool à l'adolescence (l 8,8 ans).

II.     Catégories spéciales de délinquants
Une recherche sur la définition des profils des délinquants a également été réalisée dans les catégories de délinquants suivantes :
Délinquants autochtones
  • Une étude socio-démographique des détenus autochtones par rapport aux détenus non autochtones23 a révélé que dans de nombreux cas, les détenus autochtones étaient encore plus défavorisés sous certains aspects que les détenus non autochtones.
- L'alcoolisme était désigné comme un problème chez 76 % des détenus autochtones en comparaison de 64,6 % chez les détenus non autochtones.
- Moins de 20 % des délinquants autochtones avaient une instruction au niveau de la 10e année ou plus par rapport à plus de 30 % des autres délinquants.
- Les taux d'emploi variaient également avec moins de 17 % des délinquants autochtones employés au moment de leur infraction, en comparaison de près de 30% des délinquants non autochtones.
  • Bien que les autochtones ne constituent que 2,5 % de la population canadienne, environ 9 % des hommes incarcérés dans des établissements fédéraux sont autochtones24.
  • Les membres des Premières nations sont six fois plus susceptibles d'aller en prison que la majorité de la population canadienne non autochtones25.
  • Bien que les femmes des Premières nations constituent seulement 3 % de la population du Canada, elles représentent quelque 17 % des femmes purgeant une peine fédérale26.
  • Les taux de criminalité dans les réserves autochtones et les collectivités autochtones, en particulier dans les régions nordiques du Canada, sont plus élevés que les taux de la population en général27.

  •  
  • Le taux de criminalité parmi les autochtones inscrits du Canada est près de deux fois supérieur à celui du taux de criminalité nationale28.
  • Le taux de crimes violents pour les bandes autochtones est 3,5 fois plus élevé que le taux national29.
  • Un examen des dossiers de SCC sur les détenus autochtones de la région des Prairies révèle qu'en 1984, bien que seulement 24 % de ces détenus soient nés dans des collectivités de plus de 10 000 personnes, au moment de leur admission dans un établissement fédéral, 67 % des délinquants autochtones avaient résidé dans des collectivités urbaines (plus de 10 000 personnes)30.

  •  
  • Seulement 22,5 % des délinquants autochtones avaient une formation professionnelle et environ deux tiers n'avaient occupé aucun emploi qualifié auparavant31.

  •  
  • Le Conseil canadien de développement social a décelé un taux élevé de violence familiale, d'agression sexuelle et d'inceste dans de nombreuses collectivités autochtones32.
  • Voici quelques conclusions d'une étude menée par l'Association ontarienne des femmes autochtones33:

  •  

      - 85 % des femmes ayant fait l'objet d'enquête ont indiqué que la violence familiale sévissait dans leur collectivité;

- 80 % des femmes avaient personnellement subi la violence familiale;
- près de 80 % des femme ont désigné l'alcoolisme comme la principale cause de violence familiale.
Jeunes contrevenants
  • Chaque année, près d'un jeune sur dix a affaire à la police pour une infraction au Code criminel ou à d'autres lois fédérales34.
  • Le taux d'accusation des jeunes a été beaucoup plus élevé et a augmenté plus rapidement que le taux d'accusation des adultes. En 1992, le taux d'accusation des jeunes était de 63 par 100 000 jeunes, 2,5 fois le taux des adultes de 25. (Bien que les augmentations du taux d'accusation des jeunes puissent refléter une augmentation de la criminalité juvénile, elles peuvent également indiquer une intensification des méthodes d'accusation des services de police 35.)

  •  
  • Toutes les études reconnaissent l'existence de deux catégories de crime. L'une concernant les crimes plus épisodiques et occasionnels et généralement moins dangereux est associée à l'adolescence : environ 80 % des adolescents y entrent à un moment ou à un autre. La deuxième touche des crimes plus permanents et résulte en un mode de vie criminel qui continue à un stade avancé de l'enfance36.
  • Une étude montréalaise a conclu que 6 % des personnes nées au cours d'une année donnée constitueront 20 % des délinquants et commettront 50 % des infractions37.
  •  Une étude longitudinale de 10 000 garçons nés à Philadelphie en 1945 a révélé que moins de 7 % de l'échantillon était responsable de près de 70 % de tous les crimes attribués aux 10 000 garçons38.
  • Les facteurs familiaux à risque élevé couramment traités dans la documentation sur la délinquances39 sont :

  •  

      - négligence (faibles niveaux d'engagement des parents et de surveillance des enfants);

    - conflit (résultant d'un style de discipline inapproprié ou irrégulier; rejet parent-enfant);

    - caractéristiques parentales (alcoolisme, criminalité, violence, absence de maturité),

    - séparation (relations maritales malsaines, absence des parents, santé physique et émotionnelle des parents).
     

  • La criminalité dans la famille, que ce soit les parents ou les frères et soeurs, est un puissant incitatif à la délinquance juvénile, plus puissant que la délinquance précoce chez les enfants, plus puissant que la classe sociale et aussi fort pour les garçons que pour les filles. La probabilité qu'un garçon devienne délinquant augmente plus de 2,5 fois si un membre plus âgé de sa famille est reconnu coupable d'une infraction criminelle.40

  •  
  • Les amitiés accrues avec des pairs délinquants sont associées à une délinquance plus fréquente et sont expliquées par le fait que cette interaction donne au délinquant la «permission» de commettre une infraction.41

  •  
  • Parmi les plus forts facteurs d'incitation à la délinquance chez les garçons, on compte l'agression, la toxicomanie et le vol42.

  •  
  • Une récente étude portant sur une période de dix ans, menée par des chercheurs à l'université McGill et à l'Université Laval révèle trois facteurs essentiels qui déterminent quels garçons de cinq ans risquent le plus de devenir des délinquants violents à l'adolescence. Les petits garçons qui sont hyperactifs, rarement anxieux ou inquiets et qui s'engagent rarement à aider ou à réconforter une autre personne, sont les plus susceptibles de se comporter ultérieurement de manière violente et antisociales.43

  •  
  • Un résumé des études disponibles conclut que 70 à 90 % des délinquants violents ont été très agressifs dans leur jeunesse44.

  •  
  • Une étude montre qu'en deuxième année, 45 % des délinquants avaient pris du retard en lecture et 36 % en rédaction.45

  •  
  • Dans une enquête auprès de 489 jeunes fugueurs à Edmonton, on a découvert que 71 % des fugueurs ont indiqué qu'ils avaient été encouragés par d'autres à devenir criminels quand ils étaient dans la rue, de plus, 49 % ont reconnu avoir employé des moyens illégaux non précisés pour répondre à leurs besoins46.

  •  
  • Même si les jeunes sans domicile ne constituent qu'une proportion relativement faible de tous les adolescents, ils sont responsables d'un nombre important et disproportionné d'actes crîminels47.

  •  
  • Par rapport aux jeunes ayant un foyer, les jeunes sans domicile sont plus enclins à avoir vécu dans une famille dont un parent ou les deux parents naturels manquaient, et ils ont connu moins de contrôle relationnel et instrumental de la part des parents et davantage de contrôle coercitif et d'agression sexuelle48.

  •  
  • Les jeunes sans domicile sont nettement plus susceptibles d'être victimes de mauvais traitements physiques et sexuels et de négligence parentale49.

  •  
  • La pauvreté et les inconvénients qui s'y rattachent créent chez les enfants de nombreux problèmes qui sont liés à un engagement ultérieur dans le crime. L'absence des nécessités fondamentales pour les familles qui vivent dans la pauvreté peuvent accroître le stress des parents et détourner l'attention de la qualité du temps passé avec les enfants. Une étude québécoise50 touchant 4 000 écoliers a révélé ce qui suit :

  •  

    - plus la pauvreté est profonde, plus l'incidence de la violence chez les enfants est grande;

    - 14 % des garçons les plus pauvres étaient violents, par rapport à 5 % des garçons qui vivaient dans les quartiers prospères;

    - 5 % des filles très pauvres et 1 % des filles aisées ont commis des actes de violence.

    Délinquantes
     

  • Selon des statistiques officielles, seulement une faible minorité de Canadiennes s'engage dans le crime. Par exemple, en 1992, les femmes ne comptaient que pour 16,4 % de toutes les accusations criminelles portées contre des adultes51.

  •  
  • Les statistiques officielles montrent que les femmes s'engagent principalement dans les «crimes de rue» (infractions contre la personne, la propriété et la moralité) par opposition au crime des cols blancs, au crime industriel, au crime organisé ou politique .52

  •  
  • Les femmes sont concentrées dans certaines catégories d'infractions moins dangereuses. En 1992, quelque 55 % des femmes adultes accusées faisaient face à des inculpations de larcin, de fraude et de violation de lois provinciales53.

  •  
  • La pauvreté chez de nombreuses femmes accusées est directement liée à leur manque d'instruction et de qualification professionnelle. Incapables de subvenir à leurs propres besoins, elles vivent souvent seules dans des conditions de pauvreté extrême en comptant sur les prestations d'aide sociale gouvernementale ou sur l'aide d'amis, de parents et d'organismes de charité54.

  •  
  • La Fondation de droit de la NouvelleÉcosse a financé une étude sur les crimes commis par les femmes dans cette province. Cette étude a montré que la plupart des infractions sont des crimes liées à la pauvreté. Elle a également révélé que le nombre d'accusations de vol de moins de 1 000 $ augmentait généralement en août et atteignait un sommet en décembre - «les moments où les mèrs peuvent subir le plus de pression inhabituelle pour fournir des vêtements d'école et des cadeaux de Noël »55.

  •  
  • La pauvreté chez les femmes a également été soulignée par le fait que 49 % de l'ensemble des femmes accusées avaient recours à l'aide juridique, ce qui signifie obligatoirement que leur revenu est sous le seuil de la pauvreté fixé par la province56.
  • Deux tiers des femmes emprisonnées à la prison fédérale pour femmes ont des enfants. Avant leur incarcération, la plupart de ces femmes étaient la principale et habituellement la seule personne à s'occuper de ses enfants. Conséquemment, beaucoup de ces enfants finissent par être pris en charge par l'État par suite de l'emprisonnement de leur mère57.

  •  
  • 75 % des femmes emprisonnées à la prison fédérale pour femmes ont une instruction de base (élémentaire) ou inférieure, et 40 % ont été classées comme fonctionnellement analphabètes.58
  • 43 % des femmes condamnées à une peine fédérale éprouvent des problèmes de toxicomanie ou de dépendance et 69 % ont indiqué que la drogue ou l'alcool ont joué un rôle important dans leur infraction ou leurs antécédents de délinquance59.
  •  82 % des femmes purgeant des peines fédérales et 72 % des femmes purgeant des peines provinciales ont subi des mauvais traitements physiques ou sexuels60.
  • Les blessures y compris les mutilations que les femmes purgeant une peine fédérale s'infligent elles-mêmes sont également courantes. Près de 59 % des femmes de la prison des femmes ont affiché des comportements d'automutilation. 61
  • Les troubles alimentaires, de même que les troubles de santé mentale comme la dépression, les troubles du sommeil et les niveaux élevés d'anxiété, sont prédominants chez les femmes purgeant des peines fédérales62.
  • Agresseurs sexuels

        Un examen de 785 cas d'agression sexuelle dans des établissements correctionnels fédéraux63, dirigé par Service correctionnel Canada, a produit les résultats suivants :

    Antécédents de délinquance juvénile

  • Plus de 40 % ont des antécédents d'arrestations comme juvéniles.
  • Études et emploi
  • 4 agresseurs sexuels sur 5 ont moins d'une 12e année, et 1 sur 2 moins d'une 10e année.
  •  
  • Plus de 50 % ont été jugés instables dans leur comportement professionnel.
    •  
  • 65 % étaient des travailleurs non qualifiés.
    •  
  • 2 agresseurs sexuels sur 3 comptaient sur l'aide sociale.
  • Historique familial
    • La majorité des agresseurs sexuels (60 %) ont été séparés de leurs parents naturels avant l'âge de 16 ans.

    •  
    • Un tiers de ceux qui ont été séparés de leurs parents naturels ont été placés dans des organismes d'aide à l'enfance et de centres de formation.
    • Plus d'un tiers des agresseurs sexuels à l'étude ont subi de mauvais traitements (agression physique ou négligence émotionnelle) de la part de leurs parents ou des principaux responsables avant l'âge de 16 ans.
    • Selon les renseignements fournis, plus de la moitié des parents/responsables principaux des délinquants éprouvaient des problèmes d'alcool/drogue, 8 % souffraient de troubles psychiatriques et 6 % avaient des antécédents criminels.
    Agression sexuelle
    • Un tiers des agresseurs sexuels à l'étude ont subi une agression sexuelle avant l'âge de 16 ans.
    • Parmi les délinquants victimes de mauvais traitements, plus des trois quarts ont été maltraités par des adultes et un quart par des personnes en position d'autorité, et un tiers d'entre eux ont subi une agression physique par un agresseur sexuel.
    Santé mentale
    • Un tiers des agresseurs sexuels à l'étude ont souffert de graves troubles émotionnels avant l'infraction.
    Toxicomanie
    • Trois quarts des agresseurs sexuels à l'étude avaient des antécédents d'alcoolisme à l'âge adulte.
    • Environ deux tiers des agresseurs sexuels à l'étude avaient des antécédents de toxicomanie à l'âge adulte64.
    Auteurs de vols qualifiés

    Un profil des auteurs de vols qualifiés au Canada, tracé par Service correctionnel Canada65, a révélé que :

    • Le vol qualifié est presque exclusivement une infraction commise par de jeunes hommes.
    • Au Canada, environ deux tiers des personnes accusées de vol qualifié ont moins de 25 ans et pratiquement aucun accusé n'a plus de 50 ans.
    • Par rapport à l'ensemble de la population criminelle, il n'y a pas de violence criminelle excessive dans les antécédents des auteurs de vols qualifiés.
    • En 1987, un groupe de travail de l'Université de Montréal sur les vols à main armée a établi une typologie du vol à main armée en décomposant un échantillonnage d'auteurs de vols qualifiés. Il a découvert que la plupart des voleurs armés interrogés :

    • - avaient moins de 30 ans;

      - n'avaient qu'une instruction du niveau secondaire;

    - avaient passé moins d'un an dans un même emploi;
      - n'avaient pas d'enfant (la moitié de ces gens étaient mariés, les autre célibataires);

      - avaient tendance à changer de résidence souvent;
       

    • étaient entrés dans la criminalité en moyenne à 12 ans pour devenir auteurs de vols qualifiés à main armée;
      •  
    • pour les délinquants qui ont commencé très tôt (vers 10 ans), ils avaient tendance à progresser graduellement des simples vols aux cambriolages, puis, à la fin de l'adolescence ou à l'âge adulte, aux vols qualifiés;
    • pendant l'adolescence, environ la moitié d'entre eux buvaient de l'alcool régulièrement et consommaient des drogues (en particulier de la marijuana et du haschisch).
  • En 1988, Service correctionnel Canada a commandé une enquête nationale66 visant à évaluer la prédominance, la nature et la gravité des problèmes de santé mentale chez les délinquants de sexe masculin en détention dans des établissements fédéraux.

  • - Par opposition aux taux de prédominance permanente de troubles mentaux dans les groupes d'infractions graves (meurtre, homicide involontaire, vols qualifiés, sexe, drogues), la probabilité de présenter des critères de trouble de personnalité asociale était plus grande chez les auteurs de vols qualifiés (près de 9 sur 10).

    - Uenquête a également révélé que les auteurs de vols qualifiés, comme groupe, étaient caractérisés par la prédominance permanente relativement élevée de troubles causés par la consommation de substances toxiques (plus des deux tiers) et d'alcool (trois quarts) parrnieux.

    Références

    1. Caroline Cyr, Modèle conceptuel: Programmation de la violence familiale dans un cadre correctionnel, mai, 1994, Service correctionnel Canada.

    2. Donald G. Dutton et Stephen D. Hart, «Risk Markers for Family Violence in a Federally Incarcerated Population», International Journal of Law and Psychiatry, vol. 15. p. 101 -112.

    3. Ibid.

    4. Marilyn Dahl, «Under-identification of hearing loss in the Canadian féderal inmate population», Forum on Corrections Research, mai 1994, volume 6, numéro 2.

    5. Canadian Paediatric Society, «The Health Needs of Disadvantaged Children and Youth», The Ninth Canadian Ross Conférence in Paediatrics, novembre 1992.

    6. Comité permanent de la santé et du bien-être social, Affaires sociales, Personnes âgées et condition féminine, Syndrome d'alcoolisme foetal. Une tragédie qui peut être évitée (Ottawa: Approvisionnnements et Services, juin 1992).

    7. Sheilagh Hodgins et Gilles Coté, «The Criminality of Mentally Disordered Offenders», Criminal Justice and Behaviour, vol. 20, n° 2, juin 1993, 115-129.

    8. Service correctionnel Canada, Rapport du groupe de travail sur la santé mentale, septembre 1991.

    9. Ibid.

    10. Dr Bob Horner, Prévention du crime au Canada: Vers une stratégie nationale, douzième rapport du Comité permanent de la justice et du Solliciteur général, février 1993.

    11. Irvin Waller et Dick Weiler, Prévention du crime par le développement social: un aperçu avec les sources, Ottawa: Conseil canadien du développement social, 1985.

    12. Ministère de la Justice, Objectif: sécurité communautaire - lutte contre la violence et la récidive des jeunes, 1993

    13. Thomas Gabor, The Prediction of Criminal Behaviour Statistical Approaches, Toronto: University of Toronto Press, 1986.

    14. Ibid.

    15. Ministère de la Justice des États-Unis, The Young Criminal Years of the Violent Few, National Institute for Juvenile Justice and Delinquency Prevention, juin 1985.

    16. J.W. Cosman, «Penitentiary Education in Canada», dans Lucien Morin (éd.) On Prison Education, 1981, Approvisionnements et Services Canada.

    17. Marc Leblanc, Evelyne Vallières et Pierre MacDuff, «The prédiction of males' adolescent and adult offending from school experience», Canadian Journal of Criminology, octobre 1993, 459 à 478.

    18. Service correctionnel Canada, Programmes éducatifs correctionnels, septembre 1992.

    19. Service correctionnel Canada, Rapport du groupe de travail sur la réduction de la toxicomanie.

    20. Suzan A. Vanderberg, John R.Weekes et William A. Millson, «Early substance use and its impact on adult offender alcohol and drug problems. »Forum on Corrections Research, janvier 1995, vol. 7, n° 1.

    21. Ibid.

    22. Suzan A. Vanderberg, John R.Weekes et William A Millson. «Early substance use and its impact on adult offender alcohol and drug problems. » Forum on correction Research, janvier 1995, vol. 7, no 1.

    23. Ibid

    24. Solliciteur général du Canada, Rapportfinal; Groupe de travail sur les autochtones dans les établissements correctionels fédéraux, septembre 1988

    25. Canadian Association of Elizabeth Fry Societies, «Fact Sheet: Alternatives to Incarceration», mai 1995.

    26 Ibid.

    27, Curt T. Griffiths et J. Colin Yerbury, Understanding Aboriginal Crime and Criminality: A Case Study dans Canadian Criminology de Margaret A. Jackson et Curt T. Griffiths, 1995.

    28. Ibid.

    29. Ibid.

    30. Solliciteur général du Canada, Rapport final; Groupe de travail sur les autochtones dans les établissements correctionnels fédéraux, septembre 1988.

    31. Ibid.

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