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Science et recherche

4e conférence annuelle Amyot - « Recherche mondiale sur la santé autochtone : une occasion de leadership canadien »

Presentée par le Dr Jeff Reading, Directeur scientifique de l'Institut de la santé des Autochtones

Le mardi 5 novembre 2002
14 h 00
Théâtre Banting, Pré Tunney
Ottawa (Ontario)


La Biographie de Dr Jeff Reading

Le Dr Jeff Reading, un Mohawk du sud de l'Ontario et un nouvel enquêteur des IRSC, a obtenu un doctorat en philosophie (1994) et une maîtrise en sciences(1990) du Département de santé communautaire de l'Université de Toronto. Depuis 1994, le Dr Reading partage son temps entre un poste de professeur adjoint au Département des sciences de la santé communautaire de la Faculté de médecine de l'Université du Manitoba et ses activités de conseiller en recherche sur la santé auprès de l'Assemblée des Premières nations à Ottawa et de consultant à titre privé en recherche sur la santé à Victoria (Colombie-Britannique). Il est actuellement professeur au Département des sciences de la santé publique de l'Université de Toronto et il occupe la chaire de recherche TransCanada PipeLines en santé et bien-être des Autochtones. Sa réputation est établie au Canada et sur la scène internationale grâce à ses recherches relatives à la santé, aux politiques et aux déterminants sociaux des Autochtones où il a démontré une expertise particulière en recherche participative et en méthodes de recherche d'enquête, outre un intérêt appréciable pour les questions du diabète, du tabagisme et des maladies cardiaques. Le Dr Reading est membre de nombreux organismes nationaux tels des conseils, comités, organes consultatifs, et il a récemment siégé aux conseils consultatifs du ministre fédéral de la Santé sur le VIH/sida et sur l'information sur la santé.Haut de la page


Notes d'allocution pour le Dr Jeff Reading, directeur scientifique de l'Institut de la santé des Autochtones à la 4e Conférence annuelle Amyot

Le 5 novembre 2002
Ottawa (Ontario)

Version définitive

Merci beaucoup de cette aimable présentation.

J'ai l'honneur, aujourd'hui, de m'adresser à vous à l'occasion de la 4e Conférence annuelle Amyot. Comme le Dr J.A. Amyot, pionnier de la médecine préventive, l'Institut de la santé des Autochtones, qui fait partie des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), est un pionnier de la recherche sur la santé des Autochtones. J'aimerais simplement expliquer la bannière qui figure sur cette diapositive. Je trouve qu'elle illustre concrètement certains des défis de la recherche sur la santé des Autochtones. Nous sommes en pleine toundra. Bien sûr, il commence à faire sombre là-bas dans les Territoires du Nord-Ouest. Ces petits points à droite représentent des habitations. Vous avez maintenant une idée de l'immensité et du dénuement de la région, des problèmes que pose la prestation de services de santé dans des conditions géographiques très difficiles.

Nous poursuivons un programme ambitieux et énergique, tant à l'échelle internationale que nationale. Au cours de mon exposé, je vais :

  • présenter l'Institut, expliquer qui nous sommes et vous présenter notre vision, notre mission et nos objectifs ;
  • démontrer que le Canada s'impose comme un précurseur de la recherche mondiale sur la santé autochtone à l'aide d'alliances et de partenariats stratégiques ;
  • parler de certaines des obstacles que rencontre l'Institut dans son propre secteur et des moyens qu'il utilise pour les surmonter.

Nous sommes un des treize instituts fondateurs des Instituts de recherche en santé du Canada et chacun de ces instituts travaille sur un aspect différent de la recherche en santé. Évidemment, nous sommes toujours prêts à collaborer avec les autres instituts dans divers dossiers de la santé.

Comme vous pouvez le constater, la partie centrale de cette diapositive est un élément d'ancrage - elle représente le bureau de l'administration des IRSC. C'est la Direction des programmes, regroupant les quatre vice-présidents des IRSC et leurs employés, qui gère le bureau central. Mais chacun des instituts est dirigé par un directeur scientifique. À titre d'universitaire, ce directeur doit effectuer de la recherche et enseigner, tout comme un professeur de carrière. Il doit aussi diriger l'institut. Ce modèle virtuel concrétise une expérience audacieuse du Canada. Une expérience dont s'inspirent d'autres pays pour organiser et réaliser leurs recherches dans le domaine de la santé.

À l'Institut de la santé des Autochtones, notre vision est d'améliorer le bien-être des Premières nations, des Inuits et des Métis du Canada en appuyant les programmes de recherche novateurs fondés sur l'excellence scientifique et la coopération des collectivités. En fait, notre mission est simple - elle vise à améliorer la santé et le bien-être des Autochtones. Si nous échouons, l'Institut lui-même aura été un échec.

Nous avons aussi pour mission d'aider les collectivités autochtones à faire de la recherche. Par la même occasion, nous aidons aussi les collectivités autochtones du monde entier grâce à des alliances et à des partenariats dans l'arène mondiale de la recherche en santé.

Le partenariat avec des organismes internationaux participant à des recherches sur la santé autochtone est prioritaire pour l'Institut de la santé des Autochtones depuis sa création en l'an 2000 et continuera de l'être au cours des prochaines années.Haut de la page

Nous cherchons résolument à susciter la collaboration internationale avec des conseils nationaux de recherche en santé afin de créer un réseau mondial de chercheurs. Pourquoi ? Parce que les écarts entre la santé autochtone et celle de l'ensemble de la population canadienne sont très semblables à ceux q'on rencontre dans d'autres pays développés qui ont des populations autochtones minoritaires. Autrement dit, il existe beaucoup de points communs entre les indicateurs de santé des Aborigènes australiens, des Amérindiens, des Autochtones canadiens, des Maoris de Nouvelle-Zélande et des Autochtones des nations circumpolaires du Nord.

Cette diapositive tirée d'un exposé présenté par Zimmet et coll., avec la Banque mondiale, montrent des Aborigènes qui habitent le Territoire du Nord de l'Australie. On constate une transition rapide vers des aliments fortement transformés, comme le Coca-Cola, les plats de poisson et frites, les aliments frits et les laits frappés. Cette transition et la modification des écosystèmes sont en grande partie responsables de l'épidémie de diabète.

Les milieux scientifiques australiens ont entamé des recherches sur les aborigènes afin d'analyser certaines des interactions complexes. Selon nous, il est très important d'apprendre de nos collègues d'Australie et d'ailleurs, car c'est ces des questions sont difficiles et nous croyons que le Canada peut jouer un rôle de premier plan en l'occurrence. C'est un rôle que nous avons joué dans le passé et je trouve que nous devrions maintenir cette tradition.

Une situation semblable existe au Canada. La prochaine diapositive est issue de l'étude régionale de la santé mentionnée par Ian (Potter) tout à l'heure. Elle montre l'âge et le pourcentage des personnes atteintes du diabète de type 2 parmi les Canadiens et Canadiennes - une situation inquiétante. Cette diapositive montre la croissance rapide du nombre de cas de diabète dans la population générale, ce qui a poussé des organismes comme l'Association canadienne du diabète et Santé Canada à réagir à ce problème urgent.

La situation des femmes et des hommes est déplorable dans les Premières nations. C'est incroyable qu'une femme autochtone sur trois, entre l'âge de 55 et 64 ans, souffre du diabète de type 2. Ceux d'entre nous qui connaissons un peu le diabète et ses effets cliniques savent que cette maladie est très difficile à gérer et entraîne un taux élevé de maladies vasculaires périphériques morbides provoquant la cécité et l'insuffisance rénale. C'est un prédicteur de maladie cardiaque et une cause de décès en soi.

Chez les plus jeunes, la différence est énorme. Il n'y a pas si longtemps, on considérait le diabète de type 2 comme une maladie d'adulte, mais on note une incidence élevée - surtout chez les Autochtones - même chez des jeunes de sept ou huit ans. Selon moi, le recours à des agents hypoglycémiants dès l'âge de huit ans n'est pas une très bonne façon de commencer sa vie. C'est donc une épidémie sévère et nous ignorons si cela va empirer.

Le troisième élément que j'attire à votre attention sur cette diapositive est celui-ci : lorsqu'on compare les groupes d'âge, on constate qu'il existe un écart de 20 à 30 ans environ entre l'apparition du diabète chez les Autochtones et dans le reste de la population canadienne. Par exemple, la situation des femmes des Premières nations à l'âge de 25 ans se compare à celle des autres Canadiennes de 55 ans et plus. Le problème est très grave. Il n'est pas près de disparaître et exige une entreprise de recherche de pointe.

Ce n'est pas tout. Cette diapositive provient également du rapport Zimmet et coll. qu'a publié la Banque mondiale sur la pandémie mondiale. Les femmes diabétiques identifiées dans le système médical constituent seulement la partie visible de l'iceberg. Les cas non déclarés sont légion, car bien des personnes ignorent qu'elles sont diabétiques. Sans compter les personnes qui souffrent d'intolérance au glucose. Ces personnes représentent sans doute les deux tiers de tous les cas. Dans les faits, on peut donc en conclure que la plupart des adultes inuits et des Premières nations vivant dans leurs collectivités natales sont très susceptibles de contracter le diabète. Cela constitue un problème très grave.Haut de la page

L'étude du milieu peut nous aider à élucider certains liens ou certaines causes du diabète. Dans la prochaine diapo, j'attire votre attention sur les premiers stades de la vie et le stade adulte. Nous croyons qu'un excès de poids à la naissance, la malnutrition et la pauvreté aux premiers stades de la vie sont des facteurs clés du diabète. Bien sûr, au stade adulte, un mode de vie sédentaire, les facteurs diététiques et la pauvreté sont aussi des facteurs prédisposants au diabète. Un peu partout sur la planète, de nombreux Autochtones vivent dans la pauvreté, ce qui contribue à un état de santé déficient.

La situation n'est guère plus reluisante au Canada. J'aimerais attirer votre attention sur une théorie qui retient l'attention. C'est l'hypothèse du génotype vigoureux, qui dit en essence que les Autochtones font partie d'une société de chasseurs-cueilleurs, que nous avons évolué pour survivre en temps d'abondance ou de famine. Du point de vue métabolique, cela veut dire que nous pouvons en quelque sorte mieux emmagasiner la graisse. Malheureusement, à cause de la pauvreté, de la disponibilité d'aliments fortement transformés ayant une valeur nutritive négligeable et qui contiennent trop de sucre et de matières grasses - il n'y a pas de famine. Ces types d'aliments sont facilement disponibles et l'obésité en est le résultat.

Cette hypothèse me laisse un peu sceptique, car le diabète était absent chez les Autochtones avant les années 1940. Des médecins sont allés dans les régions nordiques pour mesurer les taux de glycémie et n'ont pas trouvé de cas de diabète. Donc, sur une période de 50 ans, nous sommes passés d'une absence de diabète à une pandémie.

L'autre élément à considérer, c'est que, partout dans le monde, le diabète est un problème répandu dans les populations autochtones minoritaires vivant en pays développé. Il semble donc peu probable que des populations aussi diverses et dispersées puissent présenter un phénotype génétique commun qui les prédisposerait au diabète. Il est clair que cette question nécessite plus de recherche. Elle pourrait offrir aux milieux de la recherche biomédicale une occasion rêvée de participer à la résolution d'un problème très complexe qui touche un grand nombre de personnes, pas seulement au Canada mais partout dans le monde.

L'ISA-IRSC ou Institut de la santé des Autochtones (Instituts de recherche en santé du Canada) entend jouer un rôle de premier plan à l'étranger. Le Canada peut apprendre énormément des recherches qui s'effectuent outre-frontière. À cette fin, nous avons communiqué avec plusieurs organismes de recherche sur la santé autochtone dans d'autres pays et obtenu des résultats impressionnants. Voici quelques-unes de nos principales réalisations.

Les chefs de direction des Instituts de recherche en santé du Canada, du National Health and Medical Research Council of Australia et du Health Research Council of New Zealand signaient en avril un protocole d'entente novateur pour collaborer à la recherche sur la santé des populations autochtones.

Je profite de l'occasion pour remercier le Dr Alan Bernstein, chef de la direction et président des Instituts de recherche en santé du Canada et ses collègues australiens, le Dr Allan Pettigrew, et Néo-Zélandais, le Dr Bruce Scoggins, d'avoir piloté cet accord novateur.

Cette diapositive est tirée du préambule de l'accord. On peut y lire que les signataires sont conscients du fait que les Autochtones souhaitent que la recherche s'effectue selon leurs conditions. Il est très important de protéger les connaissances et les valeurs culturelles, de participer à toutes les étapes de recherche et de promouvoir la recherche sur la santé autochtone comme une question d'intérêt mondial. Les trois pays préparent une approche plus coordonnée afin d'améliorer la santé des populations autochtones, tout en portant une attention particulière aux déterminants sociaux, écologiques et économiques de la santé.

En janvier 2002, le secrétariat de la santé des États-Unis du Mexique et les IRSC signaient une lettre d'intention afin de stimuler, en l'appuyant sur la réciprocité et les avantages mutuels, la recherche, la formation scientifique, la formation clinique et la mise en pratique des connaissances.Haut de la page

Les secteurs de collaboration éventuelle avec le Mexique sont les suivants :

  • écosalubrité ;
  • génétique et génomique ;
  • besoins des Autochtones et des populations vulnérables ;
  • élaboration de politiques et de services de santé ;
  • moyens de télétransfert du savoir.

La semaine dernière, une délégation mexicaine est venue à Ottawa et cette visite a consolidé les relations entre le Mexique et le Canada.

Par ailleurs, en mai 2002, lors de la 55e Assemblée mondiale de la santé, la ministre de la Santé du Canada, l'honorable Anne McLellan, et Tommy G. Thompson, secrétaire des Health and Human Services des États-Unis, signaient un protocole d'entente pour améliorer l'état de santé des personnes inuites et des Premières nations au Canada, des Amérindiens vivant aux États-Unis et des Autochtones de l'Alaska. Cela concrétise notre intention commune d'échanger nos connaissances et expériences d'apprentissage, ce qui renforcera nos approches respectives pour améliorer la santé des Autochtones.

Ensemble, nous préparons, avec Santé Canada, un plan de travail portant sur diverses activités conjointes pour stimuler la recherche sur la santé autochtone, notamment :

  • échanger de l'information sur nos capacités respectives dans les domaines de la télémédecine et de la télésanté ;
  • collaborer aux études sur les maladies chroniques qui ont un taux de prévalence élevé dans les populations autochtones ;
  • coopérer à des stratégies pour appuyer les populations autochtones de l'hémisphère ;
  • inculquer une orientation, de concert avec les milieux universitaires et d'autres organismes non gouvernementaux ;
  • partager l'information sur la réforme du système de santé et les approches novatrices de la prestation des soins de santé.

Je profite de l'occasion pour remercier M. Ian Potter, sous-ministre adjoint de la Santé et membre de notre Conseil consultatif, qui a joué un rôle clé pour amener les parties à signer cet accord historique. Certes, c'est une occasion importante de coopération transfrontalière entre les organismes nationaux de recherche en santé du Canada et des États-Unis.

De plus, la Dre Judy Bartlett, chercheuse autochtone basée à l'Université du Manitoba qui siège à notre Conseil consultatif, collabore activement avec des collègues de partout du monde entier à la planification du premier forum international de recherche sur la santé autochtone. Des chercheurs autochtones et non autochtones ainsi que des experts stratégiques des quatre pays concernés se réuniront à Townsville, en Australie, en octobre prochain, pour échanger de l'information sur diverses stratégies de mise en pratique du savoir.

L'Institut de la santé des Autochtones, des IRSC, appuie cette conférence de trois jours. Nous prévoyons y envoyer un certain nombre d'étudiants diplômés, car ils représentent notre génération montante de chercheurs en santé.

En tout, on prévoit qu'environ 200 personnes participeront à la conférence pour y discuter de la mise en pratique du savoir, que les IRSC définissent ainsi :

« ...l'échange, la synthèse et l'application éthique de connaissances - dans un système complexe d'interactions entre chercheurs et utilisateurs - pour accélérer la concrétisation des avantages de la recherche pour les Canadiens, à savoir une meilleure santé, des services et produits de santé plus efficaces et un système de santé plus vigoureux. »

La mise en pratique du savoir, à mon avis, c'est l'art d'utiliser les résultats de la recherche sur la santé plutôt que de les mettre au rancart. C'est l'art de planifier à partir de données probantes. Lorsqu'on travaille dans ce domaine, il faut se demander : Pourquoi donne-t-on aux Autochtones une somme d'argent fixe pour couvrir la prestation de leurs services de santé, alors que le système général semble axé sur une approche clinique de la résolution de problèmes ? Je crois que la mise en pratique du savoir nous permettra d'adopter, à l'égard des services de santé et de la prévention des maladies dans les collectivités autochtones, une véritable approche fondée sur les besoins.Haut de la page

En outre, la Dre Bartlett travaille assidûment avec des chercheurs de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, des États-Unis et du Mexique, à la recherche de façons inédites d'inciter les chercheurs à collaborer de façon soutenue avec les Autochtones -- plutôt que de se limiter à les rencontrer une fois aux deux ans dans le cadre d'un forum spécial. La création d'un réseau virtuel mondial de recherche sur la santé autochtone est l'une des options envisagées pour resserrer les liens.

La création d'alliances avec des pays circumpolaires constitue un autre volet important de notre stratégie internationale. Le Canada fut l'un des premiers à organiser des réunions pour les pays circumpolaires du monde et à y participer. M. Earl Nowgesic, directeur adjoint de l'Institut de la santé des Autochtones, a participé à une conférence cette année à Copenhague pour mieux comprendre les conditions défavorables que doivent surmonter les Autochtones d'Alaska, de Russie, des pays scandinaves, d'Islande, du Groënland et du Danemark, qui sont semblables à celles que vivent les Autochtones des régions nordiques du Canada.

La recherche de pointe en collectivités autochtones complétera l'Initiative des IRSC pour la recherche en santé dans les régions rurales et du Nord, sous la direction de l'ISA-IRSC, de concert avec la Dre Renée Lyons de l'Université Dalhousie. Nous nous intéressons aussi à l'autre initiative similaire des IRSC, soit le programme de recherche sur les liens entre la santé et le milieu que dirige le Dr John Challis, directeur scientifique de l'Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents, des IRSC.

De plus, l'Institut de la santé des Autochtones est ravi de participer à une initiative de recherche intitulée Subventions d'élaboration et de planification de programmes de recherche en santé mondiale que dirige le Dr John Frank et que gère Alita Perry des IRSC. L'initiative mondiale a reçu l'appui inconditionnel du sénateur Michael Kirby, qui présidait le Comité permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Dans son rapport final, le Comité recommande au gouvernement fédéral de fournir des ressources additionnelles à l'initiative de recherche en santé mondiale.

Quatre organismes dirigent l'initiative, les IRSC, l'Agence canadienne de développement international, Santé Canada et le Centre de recherches pour le développement international. Ces organismes ont signé un protocole d'entente historique pour collaborer à une initiative de recherche en santé mondiale, puis ont lancé un appel de demandes qui a suscité un vif intérêt - quelque 77 demandes reçues avant l'échéance du 1er octobre 2002. Il est intéressant de noter que 6 de ces demandes émanaient de chercheurs autochtones. Les IRSC prévoient annoncer les noms des gagnants en janvier 2003.

Nous avons contribué à cette initiative transversale d'envergure, de concert avec sept autres instituts : santé publique et des populations ; santé circulatoire et respiratoire ; santé des femmes et des hommes ; maladies infectieuses et immunitaires ; neurosciences ; santé mentale et toxicomanies ; nutrition, métabolisme et diabète.

Cet appel de demandes favorise de véritables partenariats entre les chercheurs canadiens travaillant dans des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Cette approche ouvre la voie à la recherche conjointe tenant compte des populations autochtones minoritaires dans les pays développés post-coloniaux.Haut de la page

Demain, je m'en vais en Afrique, avec quelques-uns de mes collègues des IRSC, pour participer à une rencontre du Forum mondial sur la recherche en santé, basé à Genève et créé par l'Organisation mondiale de la Santé. Il y sera question de la répartition des fonds, alors que moins de 10 % des dépenses mondiales pour la santé, secteurs public et privé confondus, servent à régler 90 % des problèmes mondiaux en santé, ce qui constitue un énorme écart.

Au cours du Forum, les IRSC feront valoir leur rôle de précurseur dans la communauté mondiale et l'excellence de la recherche canadienne en santé mondiale. L'ISA-IRSC profitera de l'occasion pour montrer comment nous suscitons l'effort dans les collectivités et la recherche de pointe grâce à nos activités et à notre réseau national de centres CDCARS, dont je vais parler de façon plus approfondie.

Le réseau mondial de chercheurs en santé des Autochtones prend de l'expansion, en grande partie sous l'impulsion du Canada. Avec le soutien des IRSC et les conseils judicieux des employés et du Conseil consultatif de l'Institut, nos réalisations et nos objectifs de programme sont tout à fait remarquables.

En tant que premier directeur scientifique de l'Institut, j'ai le privilège de travailler avec un groupe formidable de chercheurs dévoués dont l'objectif est d'améliorer la santé des peuples autochtones, partout dans le monde.

J'ai le plaisir de vous informer qu'aujourd'hui vous aurez deux discours pour le prix d'un. Maintenant que j'ai exposé la situation de la santé mondiale et décrit le travail que nous avons accompli en un peu moins de deux ans, il est important, je crois, de vous montrer comment nous participons à un ensemble de réseaux.

À quoi ressemble le réseau canadien ?

C'est l'initiative phare des Instituts de recherche en santé du Canada que nous appelons le programme des Cadres de développement de la capacité autochtone de recherche en santé. L'important ici est de se concentrer sur le milieu qui favorise la recherche.

Cette diapositive montre le Dr Malcolm King, membre du conseil de direction des IRSC. Il est Indien de plein droit de la bande de Mississauga, à Credit River, et professeur titulaire en physiologie à l'Université de l'Alberta. Nous avons présenté un exposé des IRSC en Alberta l'année dernière qu'a diffusé le canal A (nord et sud de l'Alberta).

Au Canada, les chercheurs en santé autochtone sont associés à l'Institut. En moins de deux ans, ils ont fait beaucoup de chemin vers l'atteinte de nos quatre grandes priorités, soit :

  • créer et soutenir le partenariat de recherche en santé ;
  • influencer les normes d'éthique relatives à l'examen par les pairs et le transfert du savoir dans le respect des valeurs et des cultures autochtones ;
  • renforcer la capacité autochtone de recherche en santé, un sujet sur lequel je reviendrai plus à fond ;
  • financer des initiatives qui touchent des aspects urgents et nouveaux de la santé autochtone.

Ces priorités témoignent de notre volonté de réduire les écarts de santé entre les collectivités autochtones et le reste du Canada par la recherche scientifique et dans le respect des cultures autochtones.Haut de la page

L'Institut de la santé des Autochtones a reçu un autre vote de confiance du sénateur Michael Kirby et du Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Le volume six du rapport final du Comité dit :

« ... selon le Comité, c'est la recherche qui pourrait contribuer le plus à l'amélioration de l'état de santé des Autochtones canadiens. Selon nous, la création de l'Institut de la santé des Autochtones constitue une étape importante dans l'atteinte de cet objectif. »

Le Comité ajoute :

« ... les fonds fédéraux supplémentaires devront être affectés à des projets de recherche pouvant influer considérablement sur l'état de santé ou contribuer à améliorer grandement la qualité et la prestation des soins de santé. La priorité absolue doit être accordée à la recherche dans des domaines comme la santé... des Autochtones. »

Le rapport contenait deux recommandations précises touchant la recherche sur la santé autochtone. D'abord, le gouvernement fédéral devrait fournir des fonds supplémentaires aux IRSC pour accroître la participation des chercheurs canadiens, y compris les Autochtones eux-mêmes, à des recherches qui amélioreront la santé des Canadiens et des Canadiennes autochtones. Deuxièmement, Santé Canada devrait disposer de ressources additionnelles pour renforcer ses capacités de recherche et de mise en pratique dans le domaine de la santé autochtone.

Il est urgent de combler le fossé. Ceci représente l'écart en santé au Canada - l'écart entre le Nord et le Sud, entre les Autochtones et le reste de la population canadienne. Même si l'Organisation des Nations Unies a classé le Canada comme le pays avec la meilleure qualité de vie, l'Organisation mondiale de la Santé considèrent déplorables les conditions dans les réserves autochtones du pays qu'elle classe au 63e rang, après la Thaïlande et le Mexique.

En effet, la Commission canadienne des droits de la personne soutient que « la situation critique des Autochtones au Canada est une tragédie nationale ».

Nos objectifs sont ambitieux. Mais les défis sont de taille.

Santé Canada, Développement des ressources humaines Canada et Affaires indiennes et du Nord publiaient récemment le document Les Canadiens en santé - Rapport fédéral sur les indicateurs comparables de la santé 2002. On y expose des tendances troublantes :

  • À peine 38 % des citoyens des Premières nations se considèrent en très bonne ou en excellente santé, comparativement à 61 % pour l'ensemble des Canadiens.
  • Les tentatives pour réduire l'incidence de la tuberculose dans les Premières nations, surtout dans l'Ouest du Canada et dans les Territoires, n'ont pas eu beaucoup de succès. Le taux tuberculose est huit fois plus élevé chez les Canadiens autochtones que dans l'ensemble de la population.
  • En 1999, les Premières nations ont perdu près de cinq fois plus d'années de vie potentielles en raison de blessures accidentelles et trois fois plus en raison du suicide.

Le taux élevé de tabagisme chez les jeunes autochtones est alarmant. Chez les jeunes de 20 à 24 ans, près des trois quarts fument. Le taux de tabagisme est deux fois plus élevé chez les jeunes des Premières nations et les jeunes Inuits du Labrador, que chez les autres Canadiens du même âge - environ 62 % contre 31 % respectivement.Haut de la page

La grande majorité des jeunes commencent à fumer à 16 ans. S'ils ne fument pas à 19 ans, il y a peu de chances qu'ils le fassent plus tard dans la vie. C'est l'une des conclusions de l'Enquête régionale de 1997 sur la santé des Premières nations et des Inuits.

Comme directeur scientifique, je dois réaliser mon propre programme de recherche. Mon équipe de recherche, basée à l'Université de Toronto, a mené une étude sur le mode de vie des jeunes autochtones, cet été, lors des Jeux autochtones nord-américains, à Winnipeg (Manitoba). Comme il y avait là environ 6 500 jeunes Autochtones de partout en Amérique u Nord, c'était l'occasion idéale pour y observer de jeunes Autochtones en santé ainsi que ce qui explique qu'ils le soient.

Il est important de mettre l'accent sur la santé et le bien-être dans les collectivités autochtones. Les Autochtones sont souvent considérés comme des gens malades et mal organisés, ce qui favorise des rapports de pouvoirs inégaux et sape, en partie, leurs espoirs légitimes d'autodétermination. Donc, cette enquête veut montrer les jeunes Autochtones sous un jour plus positif, dans un environnement positif, comme les Jeux autochtones.

Un frisbee et un hackey sack en prime servaient à inciter les jeunes à participer à l'enquête. Cela crée, à mon avis, une image positive de la recherche en santé.

Comme le montre la diapositive suivante, pour comparer les taux de tabagisme chez les jeunes participant aux Jeux, nous avons caractérisé ces jeunes comme athlètes participants ou non. Le nombre de fumeurs chez les athlètes était beaucoup plus bas que chez les autres jeunes. De plus, les jeunes athlètes autochtones étaient deux fois plus susceptibles d'avoir cessé de fumer que les autres jeunes.

Cela indique que nous devrions promouvoir davantage les modes de vie propices à la santé dans les collectivités autochtones, conformément à la stratégie de Santé Canada pour une vie saine et des collectivités en santé.

À vrai dire, cela montre qu'il y a une énorme possibilité d'intervention. Bien sûr, les sports ne constituent pas une panacée pour tous les problèmes de santé, mais ces résultats préliminaires renforcent intuitivement l'idée que le sport et les loisirs pourraient avoir un effet bénéfique sur la santé. Surtout si on tient compte du fait que le tabac est considéré comme une drogue d'initiation associée à divers comportements nocifs, notamment la toxicomanie.

Cette diapositive indique simplement que les jeunes sportifs sont beaucoup moins enclins à fumer, dans toutes les catégories d'âge examinées. Donc, tout ce qui est en dessous de 50 % montre que les athlètes fument moins que les jeunes sédentaires.

Outre ces tendances, la géographie du Canada rend difficile le contact avec les collectivités autochtones. Il existe plus de 630 collectivités des Premières nations, en plus des collectivités inuites et métisses, éparpillées dans dix provinces et trois territoires.

Par contre, la technologie aide à combler l'écart, accélérant les communications et le transport, ce qui facilite la réalisation de nos programmes de recherche.Haut de la page

Chaque collectivité autochtone est unique, avec ses propres traditions, problèmes, valeurs et modes de guérison. Contrairement aux idées reçues, les Autochtones ne sont pas tous pareils et on ne peut tous les mettre dans la même catégorie. Il n'y a pas de remède miracle pour améliorer la santé - quiconque soutient le contraire est un menteur ou un idiot. Nous devons consulter les collectivités une à une et respecter leurs façons d'être. Le défi, c'est de trouver ensemble des solutions efficaces.

Pour atteindre un meilleur état de santé, les Autochtones adhèrent aux principes de recherche liés à la propriété, au contrôle, à l'accès et à la possession des données (PCAP). Ce sont les capacités que nous jugeons importantes pour un système intégral de gestion de l'information sur la santé autochtone. Des objectifs clairs et des stratégies de partenariat bien définies sont indispensables pour faire progresser l'infostructure sur la santé des Autochtones.

Plusieurs collectivités et individus en ont assez de toutes ces recherches et hésitent à participer à d'autres projets menés par des étrangers. Nous sommes déterminés à renverser cette tendance par une pleine collaboration avec les groupes autochtones. Nous devons nous doter de capacités de recherche pour éviter la rhétorique et nous engager dans des partenariats fructueux avec les collectivités. Nous sommes déterminés à honorer le monde autochtone et à l'harmoniser avec les milieux scientifique et universitaire.

Maintenant nous allons parler de l'initiative phare de l'Institut de la santé des Autochtones qui a pour but de créer un réseau de recherche national. L'initiative s'appelle CDCARS - le programme des Cadres de développement de la capacité autochtone de recherche en santé.

Les CDCARS visent avant tout le développement des capacités de recherche de pointe pour appuyer les jeunes chercheurs autochtones en santé. Les centres des CDCARS offrent de multiples avantages aux jeunes chercheurs, notamment :

  • un environnement et des ressources qui encourageront les étudiants autochtones à envisager une carrière dans la recherche sur la santé autochtone ;
  • l'environnement propice pour que les scientifiques oeuvrant dans les quatre domaines des IRSC puissent susciter des occasions de recherche en partenariat avec les collectivités autochtones ;
  • des occasions pour les collectivités et les organismes autochtones de se donner des objectifs de recherche, de concert avec des chercheurs autochtones en santé ;
  • ces centres faciliteront l'utilisation des résultats de recherche au moyen de stratégies appropriées de communication et de diffusion.
    Avant la création de l'Institut, en 2000, la recherche sur la santé autochtone se faisait dans le cadre d'Alliances de recherche université-collectivité, à l'Université du Manitoba et à McGill, d'une équipe interdisciplinaire de recherche en santé, à l'Université de Toronto, et d'une subvention de fonctionnement au Mount Sinai Hospital à Toronto.

Le 11 octobre 2001, l'ancien ministre de la Santé, l'honorable Allan Rock, annonçait quatre bourses complètes pour les centres des CDCARS en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario. Cela signifie jusqu'à 12 millions de dollars sur une période de six ans. Il a également accordé quatre bourses de planification uniques pour un total de 200 000 $.

Quatre autres centres CDCARS se sont ajoutés au réseau, en octobre dernier, au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse. Ils ont, eux aussi, reçu 12 millions de dollars sur six ans. Donc, en une courte période, nous avons alloué jusqu'à 25 millions de dollars à un réseau national de centres de recherche employant des personnes effectuant des recherches de pointe sur la santé autochtone.Haut de la page

Il y a maintenant huit centres CDCARS. Cette nouvelle équipe de recherche de pointe se concentrera sur les aspects suivants :

  • la santé de la population et les déterminants de la santé ;
  • la santé des femmes et le développement d'enfants en santé ;
  • l'éthique et la recherche sur des sujets humains, le traitement et les soins communautaires sous l'autorité gouvernementale autochtone ;
  • la prévention et le contrôle des maladies chroniques ;
  • la toxicomanie et la santé mentale ;
  • l'environnement et la santé.

Nous voulons établir au moins dix centres qui fonctionneraient comme un réseau national, avec la possibilité d'un engagement financier pour six ans. Il faut vraiment soutenir ces centres et le milieu de la recherche en santé peut leur accorder ce soutien. Ils deviennent des endroits à la mode, où l'enthousiasme et la passion pour la recherche sont omniprésents. Je pense que nous pouvons réaliser cela au Canada. Ces centres pourront compter sur des subventions et d'autres sources de financement, au pays et de la part de fondations étrangères. Cela constitue une grande partie de notre collaboration internationale.

Soixante pour cent de ces fonds doivent aller aux étudiants diplômés qui font de la recherche. Sous la férule de l'Institut de la santé des Autochtones et de son réseau national de centres émerge une nouvelle génération de chercheurs en santé autochtone tout à fait conscients du besoin de suivre les normes éthiques.

D'ailleurs, l'Institut a été l'hôte de deux réunions nationales où les étudiants-chercheurs diplômés ont pu échanger leurs idées, les résultats de leurs recherches et tisser des liens. La première réunion se tenait à Vancouver, en 2001, et la deuxième, à Ottawa en mars dernier. Une troisième réunion doit se tenir à Montréal en juin de cette année.

Sur cette diapositive on peut voir le ministre de la Santé de la Saskatchewan lors de l'ouverture de notre centre CDCARS en Saskatchewan. Ici on voit le grand chef Cyr des Indiens de la Saskatchewan, et, ici, le Dr Eber Hampton, président du Collège de la Fédération des Indiens de la Saskatchewan.

Le centre CDCARS logera dans cet établissement conçu par l'architecte cri de renommée mondiale, Douglas Cardinal. C'est une occasion unique, car la province et les IRSC y contribuent chacun 3 millions de dollars pour un total de 6 millions. Cela a aussi permis au Collège de la Fédération des Indiens de la Saskatchewan de s'associer à l'Université de Regina et à l'Université de la Saskatchewan pour effectuer de la recherche de pointe. Ce fut, à mon avis, une mesure très positive.

Le dernier commentaire que j'aimerais ajouter, c'est qu'il est rare de réunir un ministre, un chef et un président universitaire sur la même scène, célébrant ensemble une réalisation que tous considèrent positive.

La Dre Marlene Brant-Castellano, une aînée mohawk respectée, sommité de la recherche sur la santé autochtone, experte en politiques canadiennes, en plus de siéger à notre conseil consultatif, explique que « la recherche qui contribue à l'impuissance est, tout simplement, nuisible à la santé. »

Notre programme appuie sans réserve cette opinion d'une grande sagacité.

Durant les quelques minutes que nous avons passées ensemble, j'espère vous avoir présenté une image claire et brève de l'Institut de la santé des Autochtones. J'aurais pu aborder bien d'autres sujets, mais apparemment le temps m'a échappé.

De toute façon, j'imagine que vous avez une bonne idée de nos objectifs, de notre approche du partenariat international et de la raison d'être de cette activité. Quant à notre programme national, nous avons créé une infrastructure solide à partir de laquelle nous pouvons effectuer et promouvoir de la recherche de classe mondiale sur la santé autochtone.

Il y a tant de personnes que j'aimerais remercier pour leur dévouement et leur soutien à l'Institut, notamment le Dr Alan Bernstein, mes collègues directeurs scientifiques, les vice-présidents des IRSC et leurs employés.

Enfin, je tiens à remercier les personnes suivantes : tous les membres du conseil consultatif de l'ISA-IRSC que préside John O'Neil, de l'Université du Manitoba ; Mme Laura Commanda, que nous avons récemment recrutée pour gérer des projets de recherche à Ottawa ; Mme Linda Day, que nous avons ravie aux chefs du Sommet de la Colombie-Britannique et qui gère maintenant des projets de recherche à l'Université de Toronto ; Trudy Jacobs, notre secrétaire ; M. Earl Nowgesic, que nous avons recruté de l'Assemblée des Premières nations pour se joindre à notre équipe, à l'Université de Toronto et qui est aussi professeur adjoint à la Faculté des sciences de la santé publique ; Mme Alita Perry, qui gère l'initiative de recherche en santé mondiale, à Ottawa ; Mme Sittanur Shoush, experte-conseil qui travaille à Edmonton et, enfin, Ginette Thomas, qui gère l'Initiative pour la recherche en santé dans les régions rurales et du Nord, depuis ses bureaux d'Ottawa, et qui agissait comme personne-ressource pour l'Institut.

Merci à tous.

Mise à jour : 2005-12-19 Haut de la page