Annexe B - Analyse des options
Introduction
Dans le contexte de l’enrichissement facultatif, il est
essentiel de répondre à trois questions principales
concernant la mise en oeuvre de la politique. La première
consiste à déterminer les aliments admissibles à l’enrichissement.
La deuxième vise à déterminer quels minéraux
et vitamines peuvent être ajoutés, et la troisième,
en quelle quantité ils peuvent l’être.
Les options concernant les aliments admissibles varient de « aucune
exclusion » à l’« exclusion des aliments
contenant des quantités importantes de constituants associés à des
risques pour la santé », comme les acides gras saturés
et les acides gras trans, en passant par l’exclusion de
certains aliments de base et aliments normalisés de consommation
courante. Ces options (voir le tableau 1) ont été évaluées
en fonction de critères reflétant les principales
questions d’intérêt déterminées
par le Comité consultatif externe et les intervenants
dans le cadre de la première phase de l’examen de
la politique :
- protection des consommateurs;
- disponibilité et choix/innovation;
- commerce et compétitivité.
De plus, les répercussions de chacune des options sur
les plans de l’éducation, de l’information,
de la communication des risques, de la surveillance, de la réglementation
et de l’application de la loi ont été examinées
en fonction des commentaires faits par les intervenants.
Tableau 1 : Options concernant les critères de sélection
des aliments pouvant faire l’objet d’un enrichissement à la
discrétion des fabricants
Option 1
a)
b) |
Aucune exclusion autre que les aliments énumérés
dans la liste des exclusions générales |
Scénarios de marché établi - aucune
exclusion autre que les exclusions générales,
sauf le lait et la margarine; des hypothèses ont été avancées, à savoir
que seulement certaines catégories de produits seraient
enrichies (p. ex. les céréales de petit déjeuner,
les petits déjeuners instantanés, les « barres » (barres
céréalières, les barres énergétiques,
y compris les confiseries), les boissons, y compris le lait,
les boissons et jus de fruits et de légumes, les boissons
et l’eau gazéifiées, les boissons et
les produits au soya, le ketchup, les saucisses et les viandes
transformées, les plats cuisinés congelés.
Sont également comprises les grignotines comme les
croustilles. Le tiers des aliments choisis étaient
considérés comme enrichis. |
Option 2 |
En plus des aliments énumérés dans
la liste des exclusions générales, exclut
les aliments contenant des constituants associés à des
risques pour la santé, c.-à-d. :
- les aliments contenant > 2 g d’acides gras
saturés et trans combinés et fournissant > 15
% de l’apport énergétique provenant au
total des acides gras saturés et des acides gras
trans;
- les aliments contenant > 480 mg de sodium (par
quantité de référence ou par portion
déterminée ou par 100 g si l’aliment
est un repas préemballé); ou
- les aliments contenant > 0,5 % d’alcool
|
Option 3 |
En plus des aliments énumérés dans
la liste des exclusions générales, exclut
les aliments contenant des constituants associés à des
risques pour la santé et les aliments ayant peu
de valeur nutritive, c.-à-d. :
- les aliments contenant > 2 g d’acides gras
saturés et trans combinés et fournissant > 15
% de l’apport énergétique provenant
au total des acides gras saturés et des acides
gras trans;
- les aliments contenant > 480 mg de sodium (par
quantité de référence ou par portion
déterminée ou par 100 g si l’aliment
est un repas préemballé);
- les aliments contenant > 0,5 % d’alcool;
- les aliments contenant < 10 % de l’apport
nutritionnel recommandé pondéré (ANRP)
en un nutriment
|
Option 4 |
Aucune exclusion autre que les aliments énumérés
dans la liste des exclusions générales. Enrichissement
facultatif défini, selon la catégorie de produits
alimentaires, p. ex. boissons, céréales de
petit déjeuner, où les niveaux d'adjonction
sont définis pour chaque catégorie de produits. |
Méthodes :
A. Questions et critères liés à la prise
de décisions
Les principales questions d’intérêt dans
l’élaboration de la politique révisée étaient
la santé de la population; la protection des consommateurs;
l’innocuité et l’efficacité; la disponibilité et
le choix; le commerce et la compétitivité. Ces
questions ont été soulevées dans le cadre
de la consultation des intervenants durant la première
phase de l’examen de la politique. Celles-ci ont servi à l’élaboration
de critères pour la prise de décisions visant à évaluer
les options stratégiques proposées en 1999. Ces
critères ont été retenus et précisés
dans le cadre de la présente évaluation de l’enrichissement
facultatif, et ils sont décrits ci-après.
-
Protection des consommateurs
Ce critère est une mesure du degré de
compatibilité des options avec le rôle primordial
que joue Santé Canada dans la protection de la
santé et la sécurité des Canadiens
et des Canadiennes. Il concerne les répercussions
de la consommation à volonté d’aliments
enrichis à la discrétion des fabricants
sur le risque d’apports excessifs ou déséquilibrés.
Il concerne également la question de la promotion
potentielle d’aliments contenant des constituants
reconnus pour accroître les risques pour la santé.
Il est possible que l’enrichissement facultatif
procure des bienfaits pour la santé dans la mesure
où un apport inadéquat est compensé par
un aliment enrichi en tel ou tel nutriment qui n’est
pas consommé en quantité suffisante par
la personne. Cependant, les bienfaits ne peuvent faire
l’objet d’une étude à l’échelle
de la population ni d’une modélisation statistique
parce qu’on ne sait pas qui choisira tel produit
enrichi, compte tenu du choix qui s’offre ou de
l’état nutritionnel de la personne. En général,
l’insuffisance de l’apport nutritionnel, et
ce pour la plupart des nutriments, sauf pour le magnésium
et, chez les adultes, la vitamine C et, chez les adultes âgés,
la vitamine B12 et la vitamine B6, est un problème
peu répandu au Canada. Certains groupes ont en
outre des apports médians en calcium inférieurs à l’apport
suffisant, ce qui permet de conclure à un risque
de carence nutritionnelle. Ainsi, les bienfaits de l’enrichissement
facultatif à l’échelle de la population
seraient vraisemblablement mineurs. Par conséquent,
la question de l’enrichissement facultatif n’a
rien à voir avec la présence ou l’absence
de bienfaits, mais il s’agit plutôt d’une
question de gestion des risques, principalement le risque
d’apport excessif.
1.1 Évaluation des options liées à l’enrichissement
facultatif sur le plan de l’innocuité
1.1.1 Méthode d’évaluation des risques
1.1.1.1 Catégorisation des risques
des nutriments
L’évaluation des options liées à l’enrichissement
facultatif sur le plan de l’innocuité est facilitée en partie
par l’utilisation des catégories de risque des nutriments, que la
Direction des aliments a proposées en s’inspirant des ANREF. La
catégorisation reposait sur l’écart entre l’ANR ou
l’AS maximal pour les adultes et l’AMT pour les enfants ou le groupe
le plus exposé. Elle tenait également compte de la gravité des
effets indésirables attribuables à un apport excessif et de la
question de savoir si l’AMT avait été fixé pour un
apport total ou pour les suppléments seulement. L’ANR maximal pour
les adultes a été retenu comme limite inférieure en raison
de la pratique utilisée aux États-Unis, où les aliments
sont enrichis selon un pourcentage de la valeur quotidienne, qui est basée
sur l’ANR maximal pour les adultes. Ainsi, un aliment qui est enrichi selon
un pourcentage de 100 % de l’ANR en certains nutriments (p. ex. zinc, acide
folique, vitamine A sous forme de rétinol et niacine) fournirait un apport
supérieur à l’AMT à un enfant en une seule portion
de l’aliment. Trois catégories de nutriments ont été proposées
et étudiées par les intervenants en novembre 2002.
Les catégories de risque ci-après ont été utilisées
entre 2002 et 2003 à des fins de modélisation statistique
et de consultation. Les commentaires concernant l’exercice
initial d’établissement des catégories, combinés à la
modélisation, ont facilité la mise au point des
catégories qui sont présentées dans le document
de Santé Canada intitulé Politique finale et plans
de mise en oeuvre proposés, p. xx.
Catégorie de risque A : thiamine, riboflavine, vitamine B12, acide pantothénique,
biotine
Catégorie de risque B : vitamine B6, vitamine E, vitamine C, niacine
Catégorie de risque C : calcium, acide folique, vitamine A sous forme
de rétinol, zinc, vitamine D, iode, fer, cuivre, sélénium,
manganèse, magnésium (AMT pour les suppléments de magnésium
seulement).
Autres nutriments pour lesquels un ANR ou un AS a été établi,
mais qui n’ont été classés dans aucune catégorie
de risque : choline, chrome, fluorure, molybdène, phosphore et vitamine
K. Pour diverses raisons brièvement énoncées ci-après,
il est proposé d’exclure ces nutriments de l’enrichissement
facultatif (la choline : il existe très peu de données permettant
d’établir un AS et un AMT et sa marge de sécurité est égale à deux
fois l’apport suffisant; le chrome : données trop limitées
pour établir un AMT; le molybdène : les données sur les
animaux servant à établir un AMT sont limitées; le phosphore
: faible marge de sécurité et emploi de plus en plus répandu
comme additif; la vitamine K : données insuffisantes pour établir
un AMT, mais vu son rôle dans la coagulation du sang, on peut l’utiliser
comme supplément, sur ordonnance seulement).
Bien que les intervenants aient indiqué qu’ils étaient
relativement d’accord avec les catégories de risque
susmentionnées en réponse au document de consultation
d’octobre 2002, un grand nombre d’entre eux ont recommandé d’attendre
le rapport de l’IOM sur l’application des ANREF à l’étiquetage
nutritionnel et à l’enrichissement facultatif, qui
devait être publié à la fin de 2003. Néanmoins,
l’établissement de catégories de risque a
démontré son utilité pour évaluer
l’innocuité de niveaux d’adjonction de nutriments
définis selon divers scénarios. Le rapport de l’IOM
a été publié en décembre 2003. Ce
rapport énonce une série de principes directeurs.
En ce qui concerne l’application des AMT, le principe directeur
15 stipule ce qui suit : [TRADUCTION] « Il faudrait examiner
la gravité de l’effet indésirable sur lequel
repose l’AMT selon la méthode de décision
conceptuelle présentée (dans le rapport) lorsque
l’on envisage l’enrichissement facultatif au moyen
d’un nutriment ». L’hétérogénéité de
la gravité des effets indésirables d’apports
nutritionnels excessifs et, dans le cas de certains nutriments,
le peu de données disponibles pour fixer l’AMT,
sont deux des facteurs qu’il est important de prendre en
considération dans l’utilisation des AMT. Les sources
des nutriments pour lesquels des effets indésirables ont été déterminés
dans le cadre de l’établissement des AMT sont d’autres
facteurs à prendre en considération dans l’évaluation
des risques d’effets indésirables attribuables à une
exposition importante. Il s’agit d’une recommandation
utile dont Santé Canada a tenu compte dans l’établissement
des catégories de risque finales des nutriments.
1.1.1.2 Évaluation de l’exposition
Les évaluations de l’exposition sont des éléments
clés de l’évaluation du risque. L’évaluation
des options liées à l’enrichissement facultatif sur le plan
de l’innocuité a été faite à l’aide de
scénarios de modélisation de l’exposition de la population
canadienne aux nutriments de chacune des catégories de risque, dans les
conditions expérimentées.
Les données de trois enquêtes fédérales/provinciales
(Colombie-Britannique, Manitoba et Ontario) ont été fusionnées,
représentant un échantillon de 4 489 personnes,
et elles ont été utilisées pour produire
les résultats chez les adultes, et les données
de l’enquête menée au Québec auprès
des enfants et des jeunes (n = 1 932) ont été utilisées
pour générer les résultats chez les enfants.
Tous les répondants à ces enquêtes ont participé à un
rappel alimentaire de 24 heures, et environ le tiers ont participé à un
deuxième rappel, ce qui a permis d’effectuer un
rajustement pour tenir compte des apports habituels. Tous les
apports ont été calculés à partir
du Fichier canadien sur les éléments nutritifs
de 1999.
Selon chaque scénario, tous les aliments admissibles ont été enrichis
de manière à porter leur teneur en nutriments au niveau évalué selon
la quantité de référence. Cependant, pour évaluer
les scénarios représentant plus fidèlement les pratiques
commerciales réelles, on a appliqué la simulation de Monte Carlo.
En l’occurrence, 33 % des aliments choisis au hasard parmi les aliments
admissibles ont été enrichis, reflétant un marché établi
où, selon les données fournies par un groupe industriel, environ
le tiers des consommateurs ont indiqué qu’ils achèteraient
un produit enrichi (p. ex. boissons, céréales, pain, barres)
s’ils en avaient le choix. Dans les scénarios de « marché établi »,
toutes les céréales prêtes à manger ont été enrichies
au même niveau à cause de la fidélité des consommateurs à un
nombre limité de marques de céréales, sinon à une
seule. Il faudrait souligner que dans le cadre de la modélisation, les
surtitrages des nutriments ajoutés n’ont pas été inclus.
Dans la pratique, ceux-ci varient, allant de 20 à 200 % de la valeur
déclarée selon la stabilité du nutriment.
Les scénarios d’enrichissement décrits dans le
tableau 1 (options 1, 2, 3, 4 pour la consultation de juin 2003 et option
1- pour les scénarios de marché établi par la suite)
ont été testés.
- Disponibilité et choix/innovation
Ce critère vise la mesure dans laquelle l’option prévoit
un plus grand choix d’aliments et une distribution à plus
grande échelle des nutriments dans l’approvisionnement alimentaire.
L’innovation correspond à la mesure dans laquelle on développe
de nouveaux produits enrichis susceptibles d’occuper un créneau
du marché.
-
Respect /application des Principes généraux
du Codex et des nouveaux apports nutritionnels de référence
Au début du processus d’examen de la politique, les
intervenants approuvaient la prise en compte, par Santé Canada,
des Principes généraux régissant l’adjonction
d’éléments nutritifs essentiels aux aliments.
Par ailleurs, on reconnaissait que ces principes ne prévoient
pas l’enrichissement facultatif, c.-à-d. la possibilité d’enrichir
un aliment sans fournir une justification précise sur le plan
nutritionnel. Par conséquent, les Principes généraux
du Codex s’appliqueront systématiquement à l’adjonction
de nutriments sauf l’enrichissement facultatif.
Cependant, les nouveaux apports nutritionnels de référence
peuvent être appliqués d’une manière pertinente
dans le cadre de l’évaluation des risques (IOM, 2000,
2003), de l’établissement des niveaux d’adjonction
(IOM, 2003) et, à plus long terme, de l’étiquetage,
selon toutes les options relatives à l’enrichissement
facultatif.
-
Commerce et compétitivité
Ce critère concerne la mesure dans laquelle les différentes
options faciliteraient la commercialisation des aliments et boissons
enrichis auprès de nos principaux partenaires commerciaux. La
mesure dans laquelle les fabricants canadiens développeraient
des produits enrichis pour exportation et la capacité du Canada
d’importer plus de produits de ses principaux partenaires commerciaux
sont prises en considération.
4.1 Situation aux États-Unis
Aux États-Unis, l’enrichissement est la
prérogative exclusive du fabricant. L’enrichissement
obligatoire n’est prévu pour aucun produit
alimentaire. Chacune des normes d’identification
d’un aliment enrichi est couplée à la
norme d’identification de la version non enrichie
du même aliment.
Le US Code of Federal Regulations prévoit une
politique d’enrichissement (21CFR§104.20) qui
décrit les circonstances et les conditions dans
lesquelles l’enrichissement des aliments est considéré comme
approprié : pour compenser un apport insuffisant
en nutriments; pour compenser les pertes en nutriments;
pour équilibrer la valeur nutritive et la valeur
calorique de l’aliment (concentration nutritionnelle);
et pour empêcher la consommation d’aliments
de remplacement ayant une valeur nutritive moindre. Bien
qu’elle soit énoncée dans le Code of
Federal Regulations, la politique n’est pas exécutoire.
4.2 Situation dans les pays de l’Union européenne
En Europe, la responsabilité de la réglementation des aliments
enrichis incombe aux États membres. En date de 1998, les contrôles
législatifs ou réglementaires variaient considérablement,
certains pays autorisant l’enrichissement presque sans restriction,
dans la mesure où il ne présentait aucun risque pour la santé (p.
ex. Autriche, Royaume-Uni), et d’autres, autorisant l’enrichissement
seulement sous réserve de l’approbation du ministre de la Santé (p.
ex. Italie).
Le Livre blanc sur la sécurité alimentaire, adopté par la
Commission européenne le 12 janvier 2000, recommandait, dans son Plan
d’action détaillé sur la sécurité alimentaire,
d’« arrêter des dispositions applicables à la commercialisation
des aliments auxquels ont été ajoutés des nutriments tels
que vitamines et sels minéraux ». Les dispositions devaient être
adoptées par la Commission en septembre 2000 et par le Conseil/Parlement
en septembre 2001. L’adoption d’une proposition a été différée,
et la Commission a publié une proposition de règlement à l’intention
du Parlement européen et du Conseil concernant l’adjonction de vitamines
et de minéraux et de certaines autres substances aux aliments (Proposal
for a Regulation for the European Parliament and of the Council on the addition
of vitamins and minerals and of certain other substances to food), le 10 novembre
2003, pour commentaires. Le document met l’accent sur l’enrichissement
volontaire (facultatif). La proposition comprend une liste formelle de vitamines
et de minéraux qui peuvent être ajoutés. La Commission recommande
en outre d’établir des niveaux maximaux sûrs d’adjonction,
tenant compte des apports provenant d’autres sources alimentaires et des
concentrations maximales sûres (CMS) établies par le Comité scientifique
sur les aliments de la Commission européenne. Les seuls aliments exclus
sont les produits frais, y compris les fruits, les légumes, le poisson
et la viande, de même que les boissons dont la teneur en alcool est supérieure à 1,2
% par volume. Pour tenir compte des préoccupations selon lesquelles les
produits qui ne présentent pas un profil nutritif « souhaitable »,
comme les friandises et les grignotines riches en sel et en matières grasses,
ne devraient pas être admissibles à l’enrichissement, il est
proposé que le profil nutritif de l’aliment soit utilisé comme
critère lorsqu’il s’agit de déterminer si un aliment
enrichi peut faire l’objet d’allégations (relatives à la
santé ou à la valeur nutritive).
4.3 Situation en Australie et en Nouvelle-Zélande
L’une des normes de Food Standards Australia and New
Zealand (FSANZ) (Standard 1.3.2 - Vitamins and Minerals) interdit
spécifiquement l’adjonction de vitamines et de
minéraux aux aliments d’usage général
sauf autorisation expresse (les niveaux d’adjonction
sont également précisés). Les principes
réglementaires s’inspirent des Principes
généraux
régissant l’adjonction d’éléments
nutritifs aux aliments.
B. Répercussions de chaque option
Les intervenants ont commenté les avantages et inconvénients
de chaque option dans le cadre d’une consultation tenue
en juin 2003. En tenant compte de ces commentaires, on a
subséquemment examiné les répercussions
de chaque option liée à l’enrichissement
facultatif sous les angles additionnels suivants :
- Éducation/Information/Communication des
risques - Comprennent le type et les caractéristiques ou la
nature des messages concernant la santé publique nécessaires
pour réduire les risques potentiels de l’option.
- Surveillance - Comprend le type de surveillance
requise pour évaluer les répercussions de la
mise en oeuvre de l’option, de même que l’autorité responsable
de la surveillance.
- Réglementation et application de la loi
- Comprend le fardeau réglementaire associé à l’option
pour Santé Canada et la facilité d’application
des mesures.
C. Évaluation des options liées à l’enrichissement
facultatif
Les quatre options principales, de même que les scénarios
de marché établi prévus dans l’option
1, présentés dans le tableau ci-après,
ont été évalués en regard des
critères liés à la prise de décisions.
Selon un scénario de marché établi,
seules certaines catégories de produits seraient enrichies
en fonction des données fournies par l’industrie,
et un tiers des aliments choisis seraient enrichis. Les nutriments
représentatifs des catégories de risque B et
C présentés à la p. x de la présente
annexe ont été modélisés. Les
niveaux ont été établis à partir
des nouveaux apports nutritionnels (ANR) et apports suffisants
(AS) recommandés par l’IOM.
Exclusions générales
Tous les scénarios de modélisation et toutes
les options excluaient la viande, la volaille, le poisson
frais, non traités, les oeufs, les fruits et légumes,
les grains de café, les feuilles de thé. Les
aliments pour bébés étaient également
exclus. Tous les scénarios de modélisation
et toutes les options excluaient en outre certains aliments
de base et aliments normalisés de l’enrichissement
facultatif parce qu’ils se retrouvent dans l’ensemble
de l’approvisionnement alimentaire et que leur enrichissement à la
discrétion des fabricants risquerait d’exposer
une grande partie de la population à des apports excessifs
ou déséquilibrés. La liste des aliments
normalisés exclus de la modélisation de novembre
2002 comprenait les farines, les pains, les pâtes,
le riz, le lait et la margarine. D’autres aliments
ont été ajoutés à la liste des
aliments de base et aliments normalisés pour la modélisation
de juin 2003 en vue d’exclure en outre les fromages
dénommés, le sucre, le miel, le sirop d’érable,
la mélasse, le sel, le poivre, d’autres épices,
les agents de levage et les édulcorants artificiels.
Il est également proposé d’exclure les
boissons alcooliques. Lors d’examens plus approfondis
de l’option 1, dans le cadre des scénarios de
marché établi, le lait, sous forme de boisson,
et la margarine ont été inclus dans la modélisation pour évaluer les répercussions d’une
proposition faite par l’industrie visant à autoriser
l’enrichissement facultatif ce ces deux aliments de
base normalisés.
Les options concernant les vecteurs alimentaires pour l’enrichissement
facultatif ont fait l’objet d’un atelier de consultation
le 23 juin 2003. Les analyses subséquentes de l’application
des conditions de marché établi à l’option
1 ont été terminées en décembre
2003, et leurs résultats sont actuellement communiqués
aux intervenants.
Justification des critères d’exclusion
:
Le marché croissant des aliments enrichis indique
que l’enrichissement augmente effectivement la consommation
d’aliments enrichis. Il a été suggéré de
restreindre l’enrichissement facultatif aux aliments
qui satisfont aux critères nutritionnels pour les
options qui augmenteraient la disponibilité d’aliments
enrichis tout en empêchant la promotion des aliments
enrichis renfermant des constituants associés à un
risque pour la santé ou des aliments ayant une faible
valeur nutritive. Dans l’option 2, le premier critère
correspondrait à l’allégation « faible
teneur en acides gras saturés ». Selon le rapport
sur les ANREF (IOM, 2002), [TRADUCTION] « la moindre
augmentation de l’apport en acides gras saturés
[et acides gras trans] augmente le risque de coronaropathie ».
L’établissement d’une teneur en sodium > 480
mg demeure conforme aux Recommandations
sur la nutrition : un appel à l’action (1990), faites par Santé Canada,
quant à un apport plus faible en sodium. Cette teneur
satisfait également à l’exigence concernant
les aliments qui peuvent faire l’objet de l’allégation
santé reliant le sodium à l'hypertension.
Dans l’option 3, le critère des 10 % de l'ANRP
a été inclus afin de veiller à ce que
les aliments éventuellement enrichis aient une valeur
nutritive propre et d’exclure les aliments composés
principalement de sucres. Il faudrait souligner qu’aucun
AMT n’a été fixé pour l’apport
en sucres dans le rapport sur les ANREF, bien que le rapport
recommande que les sucres ajoutés ne représentent
pas plus de 25 % de l’apport calorique.
Comme l’industrie l’a proposé, les options
non assorties de critères d’exclusion ont également été étudiées.
Selon l’option 1, toutes les catégories de produits
sont traitées de la même manière. L’option
4 prévoit des niveaux d’adjonction définis
pour chaque catégorie de produit. Une hypothèse
sous-tend l’application des options 1 et 4, à savoir
que les catégories de produits ne seraient pas toutes
enrichies, et que, de surcroît, seule une partie des
catégories de produits admissibles à l’enrichissement
seraient effectivement enrichies.
Résultats
1. Protection des consommateurs
Parmi toutes les options, c’est l’option 3 qui
assure la protection maximale des consommateurs dans le contexte
de l’enrichissement facultatif, tant en ce qui concerne
les aliments pouvant être enrichis que le risque d’exposition à des
apports excessifs si tous les aliments admissibles étaient
effectivement enrichis. Le risque d’exposition à des
apports alimentaires excessifs est limité, compte
tenu des restrictions quant au nombre et au type d’aliments
qui peuvent être enrichis. Cependant, les personnes
qui ont déjà de saines habitudes alimentaires
sont celles qui sont le plus à risque d’apports
excessifs selon l’option 3.
Option 3 : La modélisation statistique a indiqué que
l’adjonction de nutriments de la catégorie
de risque B à une teneur correspondant à 50
% des ANR pour tous les aliments admissibles présente
un risque minimal d’exposition à des apports
excessifs. Quant aux nutriments de la catégorie
de risque C testés, leur adjonction à une
teneur correspondant à 10 % des ANR pour tous
les aliments admissibles s’est traduite par une
faible exposition à des apports excessifs (chez
moins de 5 % des membres de la population les plus exposés,
les apports étaient supérieurs aux AMT).
Par exemple, l’adjonction de calcium à une
teneur correspondant à 10 % de l’AS pour
tous les aliments admissibles s’est traduite par
un apport supérieur à l’AMT chez
environ 5 % des adolescents de sexe masculin. Par suite
de l’adjonction d’acide folique à une
teneur correspondant à 10 % de l’ANR, moins
de 1 % des enfants de 6 à 8 ans ont présenté des
apports supérieurs à l’AMT, comparativement à environ
16 % lors de l’adjonction à une teneur correspondant à 25
% des ANR. |
L’option 2 vient au deuxième rang pour ce qui est de la
protection des consommateurs, et elle est compatible avec le rôle
que joue Santé Canada dans la protection de la santé,
puisqu’elle réduirait la promotion d’aliments enrichis
contenant des constituants associés à une augmentation
des risques pour la santé. Quant aux nutriments des catégories
de risque A et B, les niveaux d’adjonction qui ne présentent
aucun risque s’apparentent à ceux prévus dans l’option
3, mais les nutriments de la catégorie de risque C ne pourraient être
ajoutés qu’à de faibles teneurs et dans la mesure
où les aliments admissibles à l’enrichissement ne
seraient pas tous effectivement enrichis.
Option 2 : La modélisation statistique a indiqué que
pour les nutriments de la catégorie de risque
B, l’adjonction à une teneur correspondant à 50
% de l’ANR a entraîné une faible exposition à un
apport excessif. L’adjonction modélisée à uen
teneur correspondant à 50 % de l’ANR à tous
les aliments admissibles dans le cadre de cette option
a entraîné des apports supérieurs à l’AMT
chez moins de 1 % des enfants. Par ailleurs, en ce qui
concerne les nutriments de la catégorie de risque
C, des niveaux d’enrichissement modestes, correspondant à 10
% de l’ANR ou de l’AS, pour tous les aliments
admissibles, ont entraîné une certaine exposition à des
apports supérieurs à l’AMT (apport
en acide folique supérieur à l’AMT
chez 6 % des enfants; apport en calcium supérieur à l’AMT
chez 25 % des garçons). |
Selon l’option 4, il serait
difficile d’assurer la protection des consommateurs,
compte tenu de l’exposition continuellement changeante à des
nutriments visés par l’enrichissement facultatif
défini (EFD), par suite de l’approbation de
catégories de produits additionnelles. Une solution
consisterait à définir toutes les catégories
EFD possibles au départ, ainsi que les niveaux d’adjonction
maximaux. L’application de cette solution serait très
fastidieuse, compte tenu des nombreuses permutations et combinaisons
possibles dans le cadre de l’enrichissement par catégorie
de produits, de même qu’en raison de la participation
des intervenants à chacune des étapes. Le danger
que comporte cette approche réside dans l’établissement
d’un mécanisme rigide incapable de s’adapter à l’évolution
des connaissances scientifiques et de l’approvisionnement
alimentaire. Compte tenu des niveaux d’adjonction des
nutriments proposés par l’industrie, l’EFD
présente actuellement le risque le plus élevé d’exposition à des
apports excessifs, ce qui s’explique par la consommation
importante de boissons et de céréales de petit
déjeuner, soit des catégories visées
par l’EFD, et les niveaux d’adjonction proposés
pour les nutriments de la catégorie de risque C. Si
seulement une faible partie des produits alimentaires étaient
enrichis, comme l’industrie l’a proposé,
l’exposition à des apports supérieurs à l’AMT
pourrait être réduite, mais cela n’éliminerait
pas pour autant le risque qu’une proportion élevée
d’aliments d’une catégorie soient enrichis,
comme dans le cas des céréales de petit déjeuner.
Option 4 : Dans la modélisation statistique
d’un exemple d’exposition maximale dans
le cadre de l’EFD, où l’on ajoute
de la vitamine C à toutes les boissons à une
teneur correspondant à 100 % de l’ANR
et à tous les autres vecteurs à une teneur
correspondant à 25 % de l’ANR, environ
2 % des enfants de 6 à 8 ans présentent
un apport supérieur à l’AMT. L’adjonction
de vitamine C à toutes les boissons à une
teneur correspondant à 100 % de l’ANR
et à tous les autres vecteurs à une teneur
correspondant à 50 % de l’ANR a entraîné un
apport supérieur à l’AMT chez 14
% de ces enfants. Ces résultats démontrent
les répercussions potentielles de l’EFD
(pour les boissons) combiné à l’option
1 (tous les autres vecteurs).
Quant à l’EFD de trois catégories
de produits, l’adjonction de calcium conformément
aux demandes suivantes a été modélisée
: 110 mg par quantité de référence
dans les céréales prêtes à manger;
308 mg par tasse dans les boissons (quantité déjà mise
en marché dans le cadre des LAMMT); 216 mg par
quantité de référence dans les
préparations de fromage fondu. Si les niveaux
d’adjonction demandés pour les trois catégories
visées par l’EFD étaient approuvés
et si tous les fabricants décidaient d’enrichir
ces produits, plus de 50 % des adolescents de sexe
masculin pourraient être exposés à des
apports en calcium supérieurs à l’AMT,
compte tenu des habitudes alimentaires actuelles des
Canadiens.
Un deuxième exemple de l’adjonction
d’un nutriment de la catégorie de risque
C, l’acide folique, à deux catégories
d’aliments visées par l’EFD, soit
les céréales de petit déjeuner
prêtes à manger (PAM), et les boissons,
a été modélisé. Une quantité de
100 μg d’acide folique par quantité de
référence a été ajoutée à toutes
les céréales PAM et 100 μg d’acide
folique par 250 ml ont été ajoutés à toutes
les boissons. Si tous les fabricants de ces deux catégories
d’aliments seulement décidaient d’enrichir
leurs produits selon ces niveaux d’adjonction
d’acide folique, environ 21 % des enfants de
6 à 8 ans pourraient présenter des apports
en acide folique supérieurs à l’AMT,
soit 400 μg. L’apport au 99e percentile était
de 740 μg. |
En ce qui concerne la modélisation
statistique des autres options, où l’exposition
a été évaluée sur la base de
l’hypothèse que tous les aliments admissibles
seraient enrichis si leur enrichissement était autorisé,
on a d’abord procédé de la même
manière que pour l’option 1. D’après
les résultats obtenus dans ce scénario, aucun
risque d’exposition n’a été associé à des
quantités de nutriments de la catégorie de
risque A ne dépassant pas 100 % de l’ANR (étant
donné qu’aucun AMT n’a été fixé pour
ces nutriments et qu’aucune préoccupation n’a été soulevée)
et à des quantités de nutriments de la catégorie
de risque B ne dépassant pas 25 % de l’ANR,
et il n’existe aucun risque d’exposition à des
apports alimentaires supérieurs à l’AMT.
Cependant, selon la même hypothèse, il n’y
a pas de niveau sûr d’adjonction de nutriments
de la catégorie de risque C.
Dans l’option 1, compte tenu des habitudes alimentaires
actuelles des Canadiens, l’adjonction de nutriments
de la catégorie de risque B (p. ex. vitamine C) à une
teneur correspondant à 25 % de l’ANR à tous
les aliments admissibles ne contenant pas déjà au
moins cette quantité n’entraîne un
apport supérieur à l’AMT chez aucun
des groupes les plus vulnérables. Un niveau d’adjonction
correspondant à 50 % de l’ANR pourrait entraîner
un apport supérieur à l’AMT chez
environ 5 % des enfants.
L’option 1, à l’instar de l’option
4, entraînerait fort probablement des apports
déséquilibrés ou excessifs en
nutriments de la catégorie de risque C variant
selon les fourchettes autorisées. Si tous les
aliments admissibles étaient enrichis dans le
cadre de l’option 1, même à une
teneur correspondant à 5 % de l’ARN/l’AS,
l’exposition aux nutriments de la catégorie
de risque C entraînerait un apport supérieur à l’AMT.
Par exemple, en ce qui concerne le calcium, les adolescents
de sexe masculin représentent le groupe le plus
exposé. L’adjonction de calcium à une
teneur correspondant à 5 % de l’AS (65
mg de calcium par quantité de référence)
pour tous les aliments admissibles, si elle était
autorisée, entraînerait un apport supérieur à l’AMT
chez environ 21 % d’entre eux, et à une
teneur correspondant à 10 % de l’AS, le
pourcentage dépasserait 70 %. De la même
manière, chez les adolescentes, l’adjonction à une
teneur correspondant à 10 % de l’AS entraînerait
un apport supérieur à l’AMT chez
environ 22 % d’entre elles. L’adjonction
d’acide folique à une teneur correspondant à 5
% de l’ANR pour tous les aliments admissibles
entraînerait un apport supérieur à l’AMT
chez 5 % des enfants de 6 à 8 ans, et à une
teneur correspondant à 10 % de l’ANR,
cette proportion serait de 61 %. |
Les intervenants de l’industrie
ont indiqué que les modélisations reposant
sur l’hypothèse que tous les aliments seraient
enrichis si le règlement le permettait surestiment
l’exposition puisque cette hypothèse n’est
pas réaliste. Un groupe d’intervenants de ce
secteur a fourni à Santé Canada des données
indiquant que dans un marché établi où prédomine
l’enrichissement facultatif, comme aux États-Unis,
seule une faible partie des catégories de produits
sont enrichies, et même dans ces catégories,
les produits ne sont pas tous enrichis et ceux qui le sont
ne sont pas systématiquement enrichis selon les niveaux
maximaux autorisés. De plus, le groupe a fourni des
données indiquant qu’environ le tiers des consommateurs
seraient intéressés à acheter un aliment
enrichi, c.-à-d. « ayant des constituants fonctionnels
ajoutés » (boissons - 32 % des consommateurs
en achèteraient; céréales - 47 % en
achèteraient; barres - 20 % en achèteraient)
s’ils étaient disponibles.
Par conséquent, d’autres modélisations
ont été faites dans le cadre de l’option
1 pour simuler des scénarios de « marché établi » (appelé ici
pénétration continue du marché (PCM))
en vue d’examiner les niveaux d’adjonction de
nutriments de la catégorie de risque C qui pourraient
entraîner une faible exposition à des apports
excessifs. Comme le groupe de l’industrie l’a
indiqué, les principaux aliments qui feraient l’objet
d’un enrichissement facultatif dans un marché établi
comprendraient les céréales de petit déjeuner,
les petits déjeuners instantanés, les « barres » (barres
céréalières, barres énergétiques,
y compris les confiseries), les boissons, y compris le lait,
les boissons et les jus de fruits et de légumes, les
boissons et l’eau gazéifiées, les boissons
et les produits au soya, le ketchup, les saucisses et les
viandes transformées et les plats cuisinés
congelés. Les grignotines comme les croustilles étaient également
comprises. Seulement un pourcentage infime des aliments des
autres catégories, par exemple 8 % des produits de
boulangerie et 2 % des soupes, seraient vraisemblablement
enrichis (données fournies par un groupe industriel).
Dans les scénarios de « marché établi »,
toutes les céréales prêtes à manger
ont été enrichies au même niveau à cause
de la fidélité des consommateurs à un
nombre limité de marques de céréales,
sinon à une seule.
La modélisation statistique, dans le scénario
de l’option 1, appelée pénétration
continue du marché, comprenant le lait et la margarine
(PCM-cér. cuites+lait), et les céréales
prêtes à manger (PAM) à une teneur établie
(l’inclusion de céréales cuites n’influe
pas sur les résultats, mais celles-ci ont été exclu
es de cet exemple étant donné qu’elles
sont moins susceptibles d’être enrichies),
a indiqué que l’adjonction de calcium dans
tous ces aliments à une teneur correspondant à 5
% de l’AS par quantité de référence
a entraîné un apport supérieur à l’AMT
chez environ 10 % des garçons de 14 à 16
ans. En se basant sur le même scénario mais
en appliquant la simulation de Monte Carlo, où le
tiers des aliments sont enrichis au hasard à des
teneurs correspondant à 5, 10 ou 25 % de l’AS,
environ 5, 8 et 30 % des membres de ce groupe présenteraient
un apport supérieur à l’AMT (figure
1).
La simulation de Monte Carlo « PCM-cér.
cuites + lait » de l’adjonction d’acide
folique à des teneurs correspondant à 5,
10 ou 25 % de l’ANR pour 33 % des aliments choisis
au hasard, compte tenu d’une teneur en acide
folique de 200 μg pour toutes les céréales
PAM, indique qu’environ 2, 4 et 33 % des enfants
de 6 à 8 ans pourraient présenter un
apport supérieur à l’AMT (figure
2).
La simulation de Monte Carlo de l’adjonction
de zinc à des teneurs correspondant à 5,
10 et 25 % de l’ANR pour 33 % des aliments a
entraîné un apport supérieur à l’AMT
chez environ 25, 40 et 85 % des enfants de 6 à 8
ans, respectivement (figure 3). |
![calcium chart](/web/20061211093631im_/http://hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/vitamin/images/f_foritfication_final_doc_app_b-fig1.gif)
Figure 1 Option 1 : Pourcentage des garçons de 14 à 16
ans présentant un apport en calcium supérieur à l’AMT
dans des conditions de marché établi, où 100
% des aliments choisis sont enrichis (ligne continue) et
où 33 % des aliments choisis sont enrichis (ligne
pointillée). L’apport de base est indiqué à gauche
dans le scénario « PCM-céréales
cuites + lait » enrichis à des teneurs correspondant à 5
%, 10 % ou 25 % de l’AS en calcium, mais toutes les
céréales PAM contiennent 110 mg de calcium.
![folic acid chart](/web/20061211093631im_/http://hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/vitamin/images/f_foritfication_final_doc_app_b-fig2.gif)
Figure 2 Option 1 : Pourcentage des enfants de 6 à 8
ans présentant un apport en acide folique supérieur à l’AMT
dans des conditions de marché établi, où 100
% des aliments choisis sont enrichis (ligne continue) et
où 33 % des aliments choisis sont enrichis (ligne
pointillée). L’apport de base est indiqué à gauche
dans le scénario « PCM-céréales
cuites + lait » enrichis à des teneurs correspondant à 5
%, 10 % ou 25 % de l’ANR en acide folique, mais 200 μg
d’acide folique ont été ajoutés à toutes
les céréales PAM.
![zinc chart](/web/20061211093631im_/http://hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/vitamin/images/f_foritfication_final_doc_app_b-fig3.gif)
Figure 3 Option 1 : Pourcentage des enfants de 6 à 8
ans présentant un apport en zinc supérieur à l’AMT
dans des conditions de marché établi, où 100
% des aliments choisis sont enrichis (ligne continue) et
où 33 % des aliments choisis sont enrichis (ligne
pointillée). L’apport de base est indiqué à gauche
dans le scénario « PCM-céréales
cuites + lait » enrichis à des teneurs correspondant à 5
%, 10 % ou 25 % de l’ANR en zinc, mais 1,5 mg de zinc
ont été ajoutés à toutes les
céréales PAM.
En résumé, pour toutes les options, il n’existe
aucun risque d’apport excessif en nutriments de la
catégorie de risque A (p. x de la présente
annexe) dans l’alimentation, étant donné qu’aucun
AMT n’a été fixé et qu’aucune
préoccupation n’a été soulevée à cet égard
par les groupes d’experts de l’IOM. Selon toutes
les options sauf l’option 4, il n’y avait aucune
exposition à des apports excessifs en nutriments de
la catégorie de risque B (p. x de la présente
annexe) dans l’alimentation, même si tous les
aliments étaient enrichis à uen teneur correspondant à 25
% de l’ANR ou de l’AS; cependant, l’enrichissement
de tous les aliments admissibles à en teneur correspondant à 50
% de l’ANR ou de l’AS entraînerait un apport
supérieur à l’AMT. Quant aux nutriments
de la catégorie de risque C (p. x de la présente
annexe), l’option 3 était la seule qui était
associée à une faible exposition (< 10 %) à un
apport supérieur à l’AMT (sauf pour les
nutriments pour lesquels l’apport dépasse actuellement
l’AMT, p. ex. le zinc), si tous les aliments admissibles étaient
enrichis à une teneur correspondant à 10 %
de l’ANR ou de l’AS.
Par conséquent, la protection des consommateurs est
le mieux assurée par les options 2 et 3 quant au risque
d’apports excessifs et de promotion d’aliments
enrichis contenant des constituants susceptibles d’entraîner
des effets nocifs pour la santé. L’option 2
vise particulièrement les nutriments de la catégorie
de risque C, qui pourraient être ajoutés à des
niveaux modérés.
2. Disponibilité et choix/innovation
L’option 1 est associée au nombre le plus élevé d’aliments
enrichis et à la distribution la plus répandue
de nutriments dans l’approvisionnement alimentaire, étant
donné que tous les aliments, sauf ceux figurant dans
une liste d’aliments de base et d’aliments normalisés,
de même que la viande et le poisson frais, non traités,
les oeufs, les fruits et légumes frais et les aliments
pour bébés, peuvent être enrichis. Cette
option présente en outre le potentiel d’innovation
le plus intéressant. L’importance du potentiel
d’innovation dépend des décisions concernant
les niveaux d’adjonction des nutriments de la catégorie
de risque C autorisés.
L’option 2 restreint la gamme des aliments enrichis
selon leur teneur en acides gras saturés et en acides
gras trans, ainsi qu’en sodium. Elle restreint également
le potentiel d’innovation aux aliments qui satisfont à ces
critères. Un certain nombre d’aliments de consommation
courante, p. ex. le beurre d’arachide, les préparations
de fromage fondu, les soupes et les jus de légumes,
les viandes froides et les saucisses, seraient exclus de
l’enrichissement. Les intervenants se sont opposés à l’exclusion
de ces aliments, invoquant que ces derniers sont couramment
consommés et qu’ils peuvent contribuer à une
alimentation saine.
L’option 3 est la plus restrictive en ce sens qu’elle
limite la gamme des aliments enrichis à ceux qui sont
déjà des choix santé. Elle ne permet
pas une distribution plus répandue des nutriments
dans l’approvisionnement alimentaire. Les possibilités
de commercialisation restreintes pour l’industrie alimentaire
limitent le potentiel d’innovation.
L’option 4 entraîne une plus grande distribution
des nutriments dans certaines catégories de produits,
de même qu’un certain potentiel d’innovation
dans les catégories approuvées. Cependant, à mesure
qu’un plus grand nombre de catégories visées
par l’EFD accapareraient les niveaux sûrs d’adjonction
de nutriments des catégories de risque B et C, les
choix d’aliments enrichis ou d’autres aliments
comme source de nutriments dans le reste de l’approvisionnement
alimentaire se restreindraient.
3. Commerce et compétitivité
C’est l’option 1 qui offre le plus de souplesse
sur le plan du commerce. En effet, elle n’exclut aucun
aliment de l’enrichissement facultatif (sauf ceux de
la liste des aliments de base et des aliments normalisés,
les boissons alcooliques, les aliments pour bébés
et les fruits et légumes frais (voir p. x de la présente
annexe).
Les options 2 et 3 entraîneraient une réduction
relativement importante du commerce en raison de l’exclusion
de certains produits de l’enrichissement. L’option
3, en particulier, restreint considérablement la gamme
de vecteurs alimentaires pour l’enrichissement.
L’option 4 soulèverait moins de préoccupations
d’ordre commercial en ce qui concerne les catégories
de produits approuvées; cependant, les niveaux d’adjonction
des nutriments de la catégorie de risque C autorisés
restreindraient le commerce. Les nutriments et les niveaux
d’adjonction autorisés dépendraient du
nombre de catégories de produits auxquels les fabricants
désireraient ajouter un nutriment donné. La
règle du « premier arrivé, premier servi »,
qui pourrait être invoquée pour obtenir l’exclusivité concernant
l’adjonction de tous les nutriments présentant
un intérêt commercial, privilégierait
certains fabricants et constituerait un obstacle aux innovations
ou aux changements futurs.
Répercussions
1. Éducation/information/communication des
risques
La communication des risques pourrait être
très difficile dans le cadre de l’option 1, étant
donné que cette option ne prévoit pas de critères
d’admissibilité à l’enrichissement
et que la promotion des aliments enrichis peut amener les
consommateurs à se tourner vers des aliments enrichis
qui renferment des constituants entraînant des risques
connus pour la santé ou qui présentent peu
d’avantages nutritionnels, voire aucun, par rapport à des
aliments non enrichis mais néanmoins bons pour la
santé. À ce jour, aucun élément
ne démontre que les consommateurs agissent en ce sens,
mais leur comportement n’a pas été examiné systématiquement.
Pour empêcher ces changements dans les choix alimentaires,
il faut informer les consommateurs des lignes directrices
en matière de saine alimentation et leur fournir plus
de renseignements sur la composition des aliments. Il faudrait
en outre que l’industrie alimentaire prenne des décisions
responsables concernant l’enrichissement des aliments
et élabore des messages appropriés visant à éclairer
et à renseigner les consommateurs quant aux risques
associés à l’adjonction des nutriments.
Selon l’option 2, Santé Canada conserverait
sa crédibilité en diffusant des messages de
santé publique cohérents sur les acides gras
saturés et les acides gras trans et le sodium.
L’enrichissement des aliments ayant peu de valeur
nutritive (aliments principalement composés de sucres,
boissons gazéifiées) serait autorisé en
vertu de cette option, situation qui n’a pas l’aval
du secteur de la santé publique. Cependant, le risque
potentiel pour la santé associé à cette
option découlerait principalement d’apports
excessifs en nutriments, qui peuvent être contenus
par les niveaux d’adjonction autorisés.
L’option 3 est celle qui faciliterait le plus la communication
des risques, étant donné que les messages sur
la saine alimentation seraient compatibles avec les autres
activités de promotion de Santé Canada axées
sur la nutrition. Cependant, les messages poseront néanmoins
certains problèmes lorsqu’il s’agira d’expliquer
les raisons pour lesquelles les fabricants enrichissent des
aliments qui sont déjà des choix santé.
Cette option est celle qui est privilégiée
par le secteur de la santé publique dans l’éventualité de
la mise en oeuvre de l’enrichissement facultatif.
Les répercussions de l’EFD sont les mêmes
que pour l’option 1, mais la plus grande difficulté concerne
la question de la communication des risques ou des messages.
La consommation d’aliments contenant des constituants
associés à des risques pour la santé peut
donner lieu à des messages confus, mais l’exposition
potentielle de certains sous-groupes à des teneurs élevées
en nutriments de la catégorie de risque C est encore
plus préoccupante. En d’autres termes, le risque
d’apports excessifs est beaucoup plus important que
pour l’option 1, étant donné que plus
le nombre de catégories d’aliments approuvées
augmente, avec les niveaux définis d’adjonction
de nutriments de la catégorie de risque C, plus le
risque d’exposition à ces nutriments augmente.
L’application sûre de cette option nécessiterait
que les consommateurs soient informés des AMT et de
la contribution que représentent les aliments à ces
apports.
2. Surveillance
Les exigences en matière de surveillance dépendent
des aliments qui sont enrichis, de la portée de l’enrichissement
de l’approvisionnement alimentaire et des nutriments
et des niveaux d’adjonction. Celles de l’option
1 sont les plus rigoureuses, étant donné que
tout l’approvisionnement alimentaire serait visé.
L’augmentation potentielle du risque pour la santé entraîné par
la consommation d’aliments contenant des constituants
associés à un risque connu pour la santé devra
faire l’objet d’une surveillance, de même
que l’exposition à des apports excessifs en
nutriments. Il faudra à tout le moins évaluer
les habitudes de consommation pour tout l’approvisionnement
alimentaire. L’Enquête sur la santé dans
les collectivités canadiennes - Cycle 2.2 (Volet nutrition),
une enquête nationale sur la consommation alimentaire
et le mode de vie sain entreprise en janvier 2004, pourra
fournir de bonnes données de base. Une deuxième
enquête, qui devrait être menée sur le
terrain en janvier 2006, durant laquelle des échantillons
de sang et d’urine seront prélevés et
feront l’objet de certaines mesures biochimiques, de
même que de mesures physiques de l’état
nutritionnel, fournira des données complémentaires
importantes.
La surveillance, dans le cadre de l’option 1 en particulier,
nécessitera la participation de l’industrie
pour la coordination de méthodes efficaces et efficientes
de collecte et d’analyse des données pertinentes.
L’accès, par les gouvernements, à des
données sur la commercialisation, les habitudes de
consommation, et d’autres tendances du marché,
faciliterait grandement ce processus. Si la mise en oeuvre
de l’option 1 diffère des mesures envisagées
raisonnablement par l’industrie, alors les règlements
pourront être modifiés afin de veiller à ce
que les risques pour la santé soient réduits
au minimum.
Bien que les exigences en matière de surveillance
pour l’option 2 soient semblables à celles des
autres options, l’urgence de leur mise en oeuvre est
moindre, car cette option est moins susceptible d’entraîner
la consommation d’aliments qui présentent un
risque pour la santé. Elle ne risque donc pas de faire
augmenter l’incidence des coronopathies, de l’hypertension,
etc.
C’est dans le cadre de l’option 3 que l’urgence
de surveiller les répercussions est la moindre, car
cette option ne risque pas d’entraîner une augmentation
de l’incidence des maladies chroniques (hypertension,
cardiopathies, etc), du fait que les aliments comprenant
des constituants associés à des risques pour
la santé ne seraient pas enrichis. De plus, les risques
d’apport excessif sont minimes, étant donné que
le nombre d’aliments qui seraient admissibles à l’enrichissement
est très faible. La nécessité d’établir
des mécanismes de surveillance est également
moindre selon cette option, compte tenu de la faible proportion
de l’approvisionnement alimentaire qui comprendrait
des produits enrichis. Il serait plus facile de gérer
les rôles du gouvernement et de l’industrie dans
la surveillance des répercussions des aliments admissibles à l’enrichissement
selon cette option, puisque l’enrichissement facultatif
serait effectué à une échelle plus petite.
Les exigences en matière de surveillance selon l’option
4 (EFD ou EFD combiné à une autre option) seraient
semblables à celles de l’option 1. Il faudrait
cependant composer avec une difficulté additionnelle,
soit les fluctuations constantes du marché associées à l’approbation
d’un nombre croissant de catégories d’aliments
admissibles à l’EFD au fil du temps. Cette option
pourrait avoir des répercussions sur tout l’approvisionnement
alimentaire avec le temps.
3. Réglementation et application de la loi
toutes les options, l’option 1 est celle qui est associée
au fardeau réglementaire le plus faible. Les exigences
prévoient des niveaux précis d’adjonction
de nutriments pour les différentes catégories
de risque.
L’application efficace des niveaux acceptables d’adjonction
de nutriments nécessitera beaucoup de ressources humaines,
techniques et analytiques. L’industrie et le gouvernement
devront collaborer aux mécanismes d’application
requis dans le cadre de cette option.
Selon les options 2 et 3, Santé Canada assume un
fardeau réglementaire plus lourd, en ce qu’il
doit établir des critères d’admissibilité pour
les vecteurs alimentaires et des niveaux d’adjonction.
Cependant, l’application de la loi constitue le fardeau
principal, compte tenu de la nécessité d’évaluer
la teneur en scides gras saturés et en acides gras
trans, de même qu’en sodium, et d’évaluer
la valeur nutritive totale des produits aux fins de conformité prévues
dans l’option 3. En l’occurrence, il faudrait
prévoir et maintenir beaucoup de ressources. Essentiellement,
en l’absence d’un plan concret d’application
de la loi, l’industrie s’autoréglementerait
en vertu de cette option.
Le fardeau réglementaire associé à l’EFD
est plus lourd que pour les autres options, étant
donné que les nouvelles catégories de produits,
de même que les niveaux d’adjonction connexes,
seraient approuvés successivement dans le cadre de
discussions avec les intervenants concernés. Puisque
les catégories de produits seraient définies
au fil du temps, Santé Canada ne serait pas en mesure
de prévoir les niveaux d’adjonction sûrs
pour les utilisations futures et pourrait alors être
perçu comme inefficace et mal préparé.
Bien que l’ACIA puisse être mieux en mesure d’assurer
l’application de la loi pour des catégories
définies de produits et des niveaux définis
d’adjonction, les fluctuations du marché associées à l’approbation
de nouveaux produits alourdiraient le fardeau au fil du temps.
Tableau 1 : Options et niveaux d'enrichissement - 27 nov. 2003
|