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Vie saine

Le tabagisme chez les francophones du Canada Les leçons à retenir de la Stratégie de lutte contre le tabagisme 1994-1997

Introduction

Au Canada, où l'usage du tabac demeure la principale cause de décès prématuré, la guerre du tabac se poursuit intensément. Dès le début des années 1980, le gouvernement fédéral a commencé à décréter des hausses régulières des taxes sur les produits du tabac et d'un niveau supérieur au coût de la vie. En 1987, ce dernier a lancé la Stratégie nationale de lutte contre le tabagisme (SNLCT), laquelle représentait le tout premier effort national de collaboration dans la croisade contre le tabac. Les efforts se sont intensifiés en 1994 avec l'ajout de la Stratégie triennale de réduction de la demande de tabac (SRDT).

Tout en épousant les objectifs de la première stratégie, la SRDT visait tout particulièrement à minimiser les risques d'une hausse du tabagisme chez les groupes les plus susceptibles de commencer à fumer ou de fumer davantage à la suite d'une baisse du prix de détail du tabac. Par sa mise en application, on voulait également accorder une plus grande priorité à la lutte pour le contrôle du tabac en tant que mesure d'hygiène publique. De 1994 à 1997, d'un bout à l'autre du pays, les organismes engagés dans la lutte pour le contrôle du tabac, appuyés par des milliers d'intervenants, ont donc mis en oeuvre un ensemble de programmes et de mesures aux chapitres de la prévention, de la protection et de la cessation en vue de réduire la demande de tabac au Canada.

Bien que le Canada ait remporté un certain nombre de batailles au cours des 20 dernières années - une diminution considérable du nombre de fumeurs entre autres succès - force nous est de reconnaître que la guerre du tabac est loin d'être gagnée en ce qui touche certains groupes au sein de la population canadienne. Les francophones en particulier, tant ceux vivant au Québec qu'ailleurs au Canada, se classent parmi les groupes les plus à risque. Les adolescents, les jeunes adultes ainsi que les personnes à faible revenu et celles ayant un faible niveau de scolarisation ou d'alphabétisation sont particulièrement vulnérables au tabagisme.

Ceci dit, les leçons tirées de l'expérience canadienne anti-tabac de 1994 à 1997 nous offrent aujourd'hui l'occasion de rajuster le tir stratégique en milieu franco-canadien en vue de donner un second souffle à lutte pour le contrôle du tabac. Dans cette perspective, le présent document trace d'abord un profil de ce groupe à risque élevé. Puis, il présente une synthèse des principales leçons apprises dans le cadre de la Stratégie de réduction de la demande de tabac. La toute dernière section du document met en évidence les lacunes qu'il importe de combler et présente une série de recommandations. Celles-ci constituent, à toutes fins pratiques, les grandes priorités d'action qu'on aurait intérêt à adopter dans les années à venir, si le Canada doit réussir à mettre au monde une première génération de francophones non-fumeurs.

D'entrée de jeu, l'on doit préciser que le présent document s'attarde tout autant à décrire la situation tabagique des francophones vivant à l'extérieur du Québec que celle des francophones habitant cette province. Pour bien les distinguer, ce document emploie les termes suivants :

  • "Franco-Canadiens" en référence aux francophones vivant à l'extérieur du Québec;
  • "Québécois francophones" lorsqu'il est question de la population francophone du Québec;
  • " francophones" lorsqu'on se réfère aux deux groupes à la fois.

Ces distinctions sont très importantes en raison du fait que les études et recherches existantes ne précisent pas toujours s'il s'agit de tous les francophones au pays ou seulement des Québécois. La situation tabagique qui prévaut au Québec peut différer, dans une mesure ou une autre, de celle qui prévaut en milieu franco-canadien, et ce en dépit du fait que les deux groupes partagent une même langue.

Par ailleurs, soulignons que, dans le cadre de l'élaboration du présent document, l'objectif principal se limitait à brosser un portrait aussi complet que possible de la situation tabagique francophone au Canada. Toutefois, l'on reconnaît qu'il y aurait lieu, lorsque que le contexte s'y prêtera, de procéder à une analyse comparative des contextes tabagiques anglophone et francophone, un exercice qui permettrait de cerner tant les différences que les similarités et de prendre pleinement avantage des connaissances et de l'expérience acquises au cours des dernières années sur le plan stratégique.

Mise à jour : 2005-05-01 Haut de la page