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Vie saine

Le tabagisme au travail : tendances, enjeux et stratégies

Introduction

En moins de dix ans, le Canada a réussi à réduire nettement la consommation de tabac, en partie grâce à l'adoption successive de mesures de plus en plus globales de restriction du tabagisme professionnel aux niveaux fédéral, provincial et municipal. Le début des années 1990 est en quelque sorte le point tournant dans la campagne des services de santé publique contre la fumée de tabac ambiante (FTA). Sous l'aiguillon de la caractérisation en 1992 de la FTA comme substance cancérigène de catégorie A par l'agence de protection environnementale (EPA) des É.-U. et du désir grandissant de la population d'assainir l'air des immeubles, l'interdiction totale du tabagisme au travail s'est répandue tant au Canada qu'aux États-Unis.

Malgré ces progrès, un certain nombre de branches d'activité et de professions présentent des taux de tabagisme et d'exposition involontaire à la FTA qui sont bien supérieurs à la moyenne. Ainsi, on voit une industrie de l'accueil et du tourisme en croissance comme un des secteurs où des mesures de réglementation s'imposent immédiatement. La majorité des travailleurs canadiens se trouvent dans de petites entreprises, où les restrictions de l'usage du tabac sont cependant moins fréquentes que dans les grandes entreprises ou les administrations publiques. Ajoutons que l'entier respect de la réglementation actuelle demeure un but lointain, principalement à cause de la faiblesse des mécanismes de surveillance et d'application.

La Stratégie nationale de lutte contre le tabagisme (SNLT) vise 1) à réduire la fréquence globale du tabagisme de 29 % en 1993 à 24 % d'ici l'an 2000, et 2) à ramener de 45 % en 1992 à 23 % d'ici l'an 2000 le taux d'exposition des travailleurs à la FTA (Santé Canada, 1993, 1995a). Les non-fumeurs sont exposés à la FTA en milieu de travail dans une proportion approximative de 80 % (Repace et Lowery, 1985). Il faut aussi dire que bien des lieux de travail sont plus fermés et moins bien aérés que le domicile des gens. En fait, les non-fumeurs constamment exposés à la FTA au travail courent de plus grands risques sur ce plan que les conjoints au foyer qui ne fument pas, bien que la recherche épidémiologique sur les effets sanitaires de la FTA ait surtout porté jusqu'à récemment sur le tabagisme au domicile des gens (Hammond, Sorensen, Youngstrom et Ockene, 1995).

Dans cet exposé, nous faisons le point sur nos connaissances au sujet de l'exposition des non-fumeurs à la FTA au travail. L'information probante contenue dans ce document est tirée d'un vaste sondage portant sur l'information dans le domaine médical et des sciences sociales, ainsi que sur les données et l'information non publiées de récents sondages nationaux sur le comportement lié au tabagisme. Notre propos est avant tout de fournir des éléments d'information et d'analyse pour une planification de nouvelles mesures de réduction de l'exposition à la FTA dans les lieux de travail au Canada. Le document fait valoir qu'une action concertée au travail est essentielle et traite des facteurs qui empêchent ou facilitent la réalisation d'un tel objectif. Le document donne en particulier de l'information sur les tendances liées au tabagisme en milieu de travail au Canada, les restrictions de l'usage du tabac au travail, les répercussions de ces restrictions et le soutien du public, ainsi que les répercussions économiques des restrictions de l'usage du tabac au travail. Dans la conclusion du document, nous énumérons des recommandations particulières sur des mesures politiques à prendre et la recherche à venir qui découlent de l'analyse.

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