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Vie saine

Le tabagisme au travail : tendances, enjeux et stratégies

Répercussions des restrictions de l'usage du tabac en milieu de travail - Répercussions des programmes de renoncement au tabac

Avantages limités

Les estimations suggèrent qu'une minorité importante d'employeurs subventionnent les programmes d'abandon du tabac (Benowitz et Leistikow, 1994). L'étude de Santé et Bien-être Canada qui vient d'être mentionnée suggère des avantages modestes à cet égard. La recherche récente sur les répercussions des études d'abandon du tabac a cependant eu des résultats mitigés. Nous ne comprenons toujours pas bien ce qui constitue un programme d'abandon efficace. Une méta-analyse de 20 études de programmes d'abandon du tabac au travail a révélé un taux d'abandon moyen de 13 % après 12 mois (Fisher, Glasgow et Terborg, 1990). Les interventions réussies étaient davantage intensives, utilisaient une combinaison de temps de travail et de temps des employés et étaient menées dans de plus petites organisations. Les taux d'abandon semblent plus élevés chez les grands fumeurs. Ces éléments expliquent cependant uniquement en partie l'écart de succès des programmes d'abandon.

Évaluation de programmes particuliers

Des spécialistes soutiennent que les lieux de travail n'ont pas encore réalisé les taux élevés de renoncement au tabac qu'ils étaient capables de faire naître (Hymowitz, Campbell, Feuerman, 1991:366). Un exemple de tentative d'accroissement des taux de renoncement est le programme « Live for Life Wellness » de Johnson & Johnson, qui crée des cliniques de renoncement au tabac dans un cadre enrichi par des activités d'éducation et de promotion sanitaires. Une évaluation sur trois ans de ce programme a permis de constater que 31,6 % des fumeurs ayant fréquenté ces cliniques ne fumaient plus et que la durée moyenne de cette renoncement au tabac était de 16 mois. Des chercheurs ont comparé sous l'angle de l'efficacité les programmes collectifs de renoncement menés dans un cadre enrichi (activités d'éducation et de promotion sanitaires et politiques antitabac en milieu de travail) aux autres programmes (sans mesures d'appui) de même nature. Dans les six établissements de cols blancs étudiés, 252 salariés ont participé à 23 séances d'un programme de renoncement au tabac en trois ans. Ce programme prévoyait huit séances successives de deux heures et une brève séance de suivi. Le personnel médical de la société a aménagé des salles d'attente pour faciliter l'abandon du tabac et a donné des conseils de renoncement aux fumeurs. Il y a aussi eu de vastes activités d'éducation sanitaire. Certains des établissements en cause étaient dotés d'une politique complète anti-tabagisme.

D'après les résultats, si les taux de renoncement avec persévérance étaient impressionnants chez tous les participants du programme (20 % ne fumaient plus 12 mois après la séance qu'ils avaient suivie), on ne relevait aucune différence de taille entre les établissements sans restrictions anti-tabagisme et les autres. On ne sait au juste si des facteurs organisationnels ou des variations dans l'exécution des programmes de renoncement (compétences des animateurs, par exemple) peuvent expliquer ces différences.

D'autres évaluations de programmes de renoncement au tabac montrent qu'ils n'ont guère d'effets positifs sur les comportements de renoncement (Sorensen, Rigotti, Rosen, Pinney et Prible, 1991). Certaines constatations suggèrent que la réduction du tabagisme après l'application de restrictions de l'usage du tabac est de courte durée (Hudzinski et Sirois, 1994). La conception de l'intervention est primordiale et il faut l'adapter à l'organisation en particulier (Lichtenstein et Glasgow, 1992:523). Dans une étude de trois usines chimiques, on est parvenu à la conclusion qu'un programme complet (appelé SmokeFree) de renoncement, d'incitations à renoncer et de lutte contre le tabagisme est plus efficace que de simples programmes d'abandon (Dawley, Dawley, Glasgow, Rice et Correa, 1993). Dans cette étude, il y avait des cols bleus dont les taux de renoncement étaient élevés dans le programme complet, d'où l'idée que des efforts encore plus concertés s'imposent si l'on veut encourager ce groupe à renoncer au tabac.

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