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Vie saine

Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes : Rapport technique

Usage du tabac

Philip Smith, PhD
Département de psychologie
Université de l'Île-du-Prince-Édouard

Lorraine Begley, BA (Hon)
Département de psychologie
Université de l'Île-du-Prince-Édouard

Jennifer L. O'Loughlin, PhD
Département d'épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail
Université McGill

Judy Snider, MSc
Programme de la lutte au tabagisme
Santé Canada

Remerciements : Les auteurs désirent remercier Michael Chaiton (Université de Toronto), Scott Leatherdale (Action cancer Ontario) et Allison McKinnon (Alberta Alcohol and Drug Abuse Commission) qui ont révisé la version précédente de ce chapitre et fait des commentaires constructifs.

Points saillants

  • En 2002, 77 % des jeunes Canadiens de la 5e à la 9e année n'avaient jamais fumé et n'avaient jamais essayé de fumer une cigarette, ne serait-ce que quelques bouffées de cigarette. Quelques 23 %, soit 457 000 jeunes Canadiens, avaient déjà fumé. Dix pour cent (209 000) des jeunes avaient pris quelques bouffées, essayé de fumer, mais jamais fumé de cigarette au complet. Un autre 10 % (212 000) des jeunes avaient pris plus que quelques bouffées, mais n'étaient pas des fumeurs quotidiens. Deux pour cent (36 000) des jeunes étaient des fumeurs quotidiens, ayant fumé tous les jours au cours des sept jours qui ont précédé l'enquête;
  • Le pourcentage de jeunes ayant déjà essayé de fumer en 2002, soit 23 %, était inférieur à celui de 1994 (40 %). Toutefois, les fumeurs quotidiens fumaient un plus grand nombre de cigarettes par jour en 2002 (8,1) qu'en 1994 (7,4);
  • Les jeunes qui n'avaient jamais fumé et qui avaient sérieusement pensé à essayer de fumer (10 %) présentaient davantage de similitudes avec les jeunes ayant déjà essayé de fumer que les jeunes qui n'avaient jamais fumé, ni sérieusement pensé à fumer. Ces similitudes étaient les suivantes : une plus forte proportion de jeunes avaient peu d'argent à dépenser ou à économiser chaque semaine, une plus faible proportion de jeunes avaient une haute estime de soi et, dans le cas des filles, une plus forte proportion désirait avoir un poids inférieur à son poids actuel;
  • Le niveau d'études était fortement lié à l'usage du tabac. Le pourcentage de jeunes ayant déjà fumé est passé de 7 % en 5e année à 42 % en 9e année. Parmi les élèves qui fumaient, ceux qui se trouvaient aux niveaux supérieurs fumaient plus de cigarettes par jour que ceux qui se trouvaient à des niveaux inférieurs;
  • En général, on ne constatait aucune différence au plan de la distribution des filles et des garçons selon la catégorie de tabagisme. En moyenne, les fumeuses quotidiennes fumaient moins de cigarettes par jour (7,3) que les fumeurs quotidiens (8,8);
  • L'usage du tabac variait considérablement d'une province à l'autre. Les pourcentages de jeunes ayant déjà fumé se situaient entre 16 %, en Colombie-Britannique et en Ontario, et 37 % au Québec. La perception des non-fumeurs à l'effet qu'il est facile de se procurer des cigarettes allait de 12 % au Manitoba à 23 % au Québec. Depuis 1994, les proportions de jeunes ayant déjà fumé ont diminué dans toutes les provinces;
  • En 2002, un pourcentage plus faible de jeunes n'ayant jamais fumé a indiqué que, s'ils désiraient essayer de fumer, ils pourraient facilement se procurer des cigarettes (17 % en 2002 contre 24 % en 1994);
  • La consommation d'autres produits du tabac était associée à la consommation de cigarettes. En 2002, 59 % des jeunes ayant déjà fumé avaient essayé, à une ou plusieurs reprises, de fumer le cigare ou la pipe, de chiquer du tabac, de priser du tabac ou de fumer des bidis, alors que seulement 3 % des jeunes n'ayant jamais fumé en avaient fait autant. Le pourcentage des répondants ayant indiqué avoir fumé le cigare ou la pipe en 2002 (13 %) était inférieur au pourcentage de 1994 (20 %). Le pourcentage des élèves ayant indiqué avoir fumé le cigare ou la pipe augmentait selon le niveau d'études (passant de 4 % en 5e à 26 % en 9e ) et était plus élevé au Québec (24 %) que dans les autres provinces;
  • Ces résultats soulignent l'importance d'une approche globale et écologique en matière de prévention et de réduction de l'usage du tabac chez les jeunes, afin que les progrès accomplis au plan de la santé publique au cours des dernières années se maintiennent, et que d'autres progrès puissent être enregistrés. Il convient de mettre en place un programme de recherche pour guider et appuyer les initiatives en matière de lutte contre le tabagisme au plan de la législation, de la réglementation, de la politique, de l'éducation et des programmes.

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Méthode

Le présent chapitre décrit la prévalence des comportements en matière de tabagisme chez les jeunes de la 5e à la 9e année en plus d'examiner les liens entre l'usage du tabac, les activités parascolaires des jeunes et la perception qu'ils ont d'eux-mêmes. Les données relatives à la prévalence de l'usage du tabac en 2002 sont comparées à celles de 1994. Dans ce chapitre, on trouve les définitions et les questions relatives à l'échantillonnage propres à ce chapitre. Pour obtenir une description détaillée des méthodes, consulter le chapitre 2.

Définitions

Les critères de classification relatifs à l'usage du tabac utilisés dans l'ETJ de 2002 sont très différents de ceux utilisés en 1994 et de ceux habituellement utilisés dans la documentation. Pour définir les fumeurs, les rapports antérieurs se servaient d'un critère courant, plutôt arbitraire, celui d'avoir fumé 100 cigarettes ou plus. Ce critère était utilisé dans les recherches menées auprès de fumeurs adultes1, et ne reflétait donc pas les premières expériences de l'usage du tabac chez les jeunes. De plus, il n'existait aucune preuve d'un lien appréciable entre ce critère et les répercussions prévues du tabagisme, y compris la dépendance et les autres effets sur la santé. Les mesures antérieures utilisaient une catégorie « non-fumeurs », qui regroupait des sujets pouvant être fort différents les uns des autres, par exemple des jeunes qui n'avaient jamais pris la moindre bouffée de cigarette et n'avaient jamais sérieusement pensé à essayer de fumer et des jeunes qui avaient fumé jusqu'à 99 cigarettes. Dans le but de mieux décrire le début du tabagisme et de mieux utiliser les données provenant de cet échantillon de jeunes, un groupe de chercheurs en matière de lutte antitabac chargé d'analyser les données de l'ETJ de 2002 a mis au point une nouvelle méthode de classification de l'usage du tabac (voir le chapitre 2, tout particulièrement le tableau 2-C).

Tout au long de ce chapitre, l'utilisation de la classification plus détaillée de l'usage du tabac est subordonnée à la taille de l'échantillon et à la nature des relations examinées. Pour permettre la comparaison des résultats de l'ETJ de 2002 et ceux de l'ETJ de 1994, lorsque les critères de classification ou les autres définitions du tabagisme étaient très différents, les données de 1994 ont été analysées de nouveau à la lumière des définitions de 2002.

Parmi les variables qui ont servi à décrire l'ampleur du tabagisme, on trouve le nombre de jours durant lesquels, au cours des 30 derniers jours, le jeune a fumé au moins une cigarette (Y_Q19), le nombre habituel de cigarettes fumées les jours où le jeune a fumé (Y_Q20) et le nombre moyen de cigarettes fumées durant les sept journées précédant l'enquête (calculé à partir de Y_Q21). L'âge auquel les jeunes déclarent avoir fumé une cigarette au complet et pour la première fois (Y_Q15) est un indicateur de l'initiation au tabagisme au-delà de quelques bouffées. (Aucune question de l'ETJ ne porte sur l'âge auquel les jeunes prennent la première bouffée.) L'enquête a également évalué la perception des non-fumeurs quant à la facilité d'accéder aux cigarettes (Y_Q13).

L'enquête porte aussi sur l'utilisation d'autres produits du tabac, notamment les cigares et la pipe, le tabac à chiquer et à priser et les bidis (Y_Q10).

Plusieurs données démographiques ont été analysées à la recherche de liens éventuels avec le tabagisme, dont le sexe des répondants (Y_Q2), le niveau d'études (NIVEAU), la province (PROVINCE), le statut d'Autochtone (Y_Q4), l'argent reçu par semaine pour les dépenses personnelles ou pour les épargnes (Y_Q59) et la langue parlée le plus souvent à la maison (Y_Q3). En ce qui a trait à la langue, nous avons aussi établi une distinction entre les élèves francophones qui vivent au Québec et ceux qui vivent ailleurs, afin d'analyser les liens éventuels entre l'usage du tabac et l'appartenance à un groupe linguistique minoritaire. Le niveau de scolarité des parents a servi de variable substitutive du statut socioéconomique et a été fondé sur le niveau d'études le plus élevé indiqué par le parent dans le questionnaire du parent accompagnant l'ETJ (P_Q14a). Le questionnaire du parent tenait aussi compte du revenu total annuel du ménage, un autre indicateur du statut socioéconomique (P_Q17).

Parmi les autres variables analysées pour vérifier les liens possibles avec l'usage du tabac, on trouve les perceptions des élèves concernant leur rendement scolaire comparativement à celui des pairs (Y_Q54), l'estime de soi (Y_Q9), la satisfaction à l'égard du poids corporel (Y_Q8), la participation à des activités parascolaires (Y_Q5a-h), le fait de regarder la télévision ou des films vidéo (Y_Q6) et la lecture pour le plaisir (Y_Q7).

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Échantillon et réponse

Conformément aux directives de Statistique Canada (2004)2, les données ne sont pas déclarées lorsque la taille de la cellule est inférieure à 30 ou lorsque le coefficient de variation est supérieur à 33,3 % (voir la discussion sur l'erreur d'échantillonnage et la fiabilité au chapitre 2); ces restrictions et la faible prévalence de certains types de tabagisme chez les jeunes Canadiens limitent l'analyse de certaines habitudes tabagiques dans plusieurs sous-populations.

Pour la plupart des questions abordées dans le présent chapitre, moins de 10 % des réponses manquaient, des élèves n'ayant pas répondu à certaines questions auxquelles ils auraient dû répondre. Il est possible que les répondants aient sauté des questions par erreur ou aient choisi de ne pas répondre à des questions précises. À la question 8, question portant sur le poids désiré des élèves, 15 % des réponses manquaient. À la question 59, qui portait sur l'argent dont les élèves disposent chaque semaine, 23 % des réponses manquaient.

Les résultats présentés dans le présent chapitre sont descriptifs. Ils fournissent des renseignements sur la prévalence de l'usage du tabac chez les jeunes et les liens entre le tabagisme et d'autres variables d'intérêt. Ces analyses ne permettent pas les interprétations causales, car les données ont été recueillies dans le cadre d'une enquête transversale.

Résultats

Comportements en matière de tabagisme

Prévalence du tabagisme pour l'ensemble de l'échantillon

Parmi tous les jeunes ayant participé à l'enquête, 77 % (soit 1 570 000 Canadiens de la 5e à la 9e année) se sont classés dans la catégorie des jeunes n'ayant jamais fumé, car ils ont déclaré n'avoir jamais essayé de fumer une cigarette, ne serait-ce que quelques bouffées. Vingt-trois pour cent (soit 457 000 jeunes) se sont classés dans la catégorie des jeunes ayant déjà fumé. Dix pour cent (209 000 jeunes) se sont classés dans la catégorie des jeunes ayant pris quelques bouffées, car ils ont déclaré qu'ils avaient essayé de fumer, mais n'avaient jamais fumé une cigarette au complet. Dix pour cent (212 000 jeunes) se sont classés dans la catégorie des jeunes qui ont pris plus que quelques bouffées sans être des fumeurs quotidiens, ayant déclaré qu'ils avaient fumé une cigarette au complet, mais qu'ils ne fumaient pas tous les jours. Deux pour cent (36 000 jeunes) se sont classés dans la catégorie des fumeurs quotidiens, déclarant avoir fumé tous les jours au cours des sept derniers jours. Comme le montre la figure 3-A, la prévalence du tabagisme en 2002 chez les jeunes Canadiens de la 5e à la 9e était bien inférieure à celle de 1994.

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Figure 3-A - Comparaison entre les catégories de tabagisme par année, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes et Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Figure 3-A - Comparaison entre les catégories de tabagisme par année, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes et Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

(a) Jeune qui n'a jamais fumé et n'a jamais sérieusement pensé à essayer de fumer
(b) Jeune qui n'a jamais fumé et a déjà sérieusement pensé à essayer de fumer
(c) Jeune qui a pris plus que quelques bouffées sans être un fumeur quotidien
La somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100 en raison de l'arrondissement des chiffres.

Parmi les jeunes qui avaient fumé au cours des 30 derniers jours, 62 % avaient fumé 5 cigarettes ou moins les journées où ils avaient fumé, 28 % avaient fumé entre 6 et 20 cigarettes et 11 % avaient fumé plus de 20 cigarettes les jours où ils avaient fumé (tableau 3-1). Ces chiffres n'étaient pas significativement différents de ceux de 1994. Parmi les jeunes qui avaient fumé au cours des 30 derniers jours, le nombre de jours où ils avaient fumé était de un à cinq jours dans 44 % des cas (comparativement à 40 % en 1994), et 25 % avaient fumé tous les jours (comparativement à 16 % en 1994).

Parmi les jeunes ayant déclaré avoir fumé au cours des sept derniers jours, le nombre de cigarettes fumées en moyenne était de 4,2 cigarettes par jour, comparativement à 3,9 cigarettes en 1994. Les répondants à l'enquête de 2002 fumaient davantage de cigarettes les vendredis et les samedis (5,0) que les autres jours, c.-à-d. du dimanche au jeudi (4,0). Les fumeurs quotidiens avaient fumé en moyenne 8,1 cigarettes par jour en 2002, ce qui représente une augmentation par rapport à 1994 (7,4).

Outre les cigarettes, les jeunes ont indiqué utiliser d'autres produits du tabac, notamment le cigare ou la pipe (13 %), les bidis (3 %), le tabac à priser (2 %) et le tabac à chiquer (2 %) (tableau 3-2a). Le nombre de jeunes ayant déclaré fumer le cigare ou la pipe et chiquer du tabac en 2002 est inférieur à celui de 1994 (tableau 3-2b). Alors que 23 % des élèves ont déclaré avoir déjà fumé une cigarette, 25 % ont mentionné avoir déjà utilisé des produits du tabac. Plus de la moitié des jeunes ayant déjà fumé (58 %) avaient essayé d'autres produits du tabac, alors que seulement 3 % des jeunes n'ayant jamais fumé une cigarette en avaient fait autant.  

Jeunes n'ayant jamais fumé

Le fait de penser à essayer de fumer est un indicateur possible de la vulnérabilité envers l'initiation au tabagisme chez les jeunes n'ayant jamais fumé. Nous avons demandé aux jeunes n'ayant jamais fumé s'ils avaient déjà sérieusement pensé à essayer de fumer. Quatre-vingt-dix pour cent d'entre eux ont répondu non; ces répondants, qui représentent 69 % de la population, ont été classés dans la catégorie des jeunes n'ayant jamais fumé et n'ayant jamais sérieusement pensé à essayer de fumer. Les 10 % restants parmi les jeunes n'ayant jamais fumé, qui représente 8 % de la population, ont été classés dans la catégorie des jeunes n'ayant jamais fumé et ayant déjà sérieusement pensé à essayer de fumer (figure 3-B).

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Figure 3-B - Pourcentage des jeunes n'ayant jamais fumé qui ont déjà sérieusement pensé à essayer de fumer, par niveau d'études, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Figure 3-B - Pourcentage des jeunes n'ayant jamais fumé qui ont déjà sérieusement pensé à essayer de fumer, par niveau d'études, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Nous avons aussi demandé aux jeunes n'ayant jamais fumé s'ils pensaient essayer de fumer pendant le prochain mois. Moins de 1 % des jeunes ont répondu « Oui », alors que 6 % des jeunes ont répondu « Je ne sais pas » (tableau 3-3a). La grande majorité des jeunes, soit 94 %, ont répondu « Non ».

Nous avons demandé aux jeunes n'ayant jamais fumé s'ils estimaient qu'il serait difficile ou facile de se procurer des cigarettes s'ils voulaient essayer de fumer. Dix-sept pour cent des jeunes n'ayant jamais fumé (comparativement à 24 % en 1994) ont jugé qu'il serait facile de se procurer des cigarettes (tableau 3-4).

Jeunes ayant pris plus que quelques bouffées

Nous avons demandé aux jeunes qui ont déjà fumé une cigarette au complet l'âge auquel ils l'avaient fait. La figure 3-C illustre que, dans le cas des jeunes de la 9e année (le seul niveau pour lequel nous disposons de données pouvant être communiquées sur les fumeurs quotidiens), les fumeurs quotidiens étaient beaucoup plus nombreux à avoir fumé leur première cigarette au complet avant l'âge de 11 ans que les jeunes ayant pris plus que quelques bouffées sans être des fumeurs quotidiens.

Figure 3-C - Âge auquel les jeunes de la 9e année ont fumé leur première cigarette au complet, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Figure 3-C - Âge auquel les jeunes de la 9e année ont fumé leur première cigarette au complet, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

* modérée d'échantillonnage; interpréter avec prudence
# Données supprimées en raison de la grande variabilité de l'échantillon

Sous-groupes de la population

Niveau d'études

Il existe une forte association entre le niveau d'études et l'usage du tabac. La prévalence du tabagisme grimpe de 7 % en 5e année à 42 % en 9e  année (figure 3-D). Les hausses de la 5e à la 9e année ont été observées dans les trois catégories de jeunes ayant déjà fumé (tableau 3-5a).

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Figure 3-D - Jeunes ayant déjà fumé, selon le niveau d'études, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Figure 3-D - Jeunes ayant déjà fumé, selon le niveau d'études, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Parmi les élèves qui avaient fumé au cours des sept derniers jours, les élèves des niveaux supérieurs ont déclaré avoir fumé un plus grand nombre de cigarettes par jour que les élèves des niveaux inférieurs (figure 3-E).

Figure 3-E - Nombre moyen de cigarettes fumées par jour par les élèves qui avaient fumé au cours des sept derniers jours, selon le niveau d'études, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Figure 3-E - Nombre moyen de cigarettes fumées par jour par les élèves qui avaient fumé au cours des sept derniers jours, selon le niveau d'études, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Le pourcentage de jeunes qui ont essayé de fumer le cigare ou la pipe augmente selon le niveau, passant de 4 % en 5e année à 26 % en 9e année (tableau 3-2).

Sexe

La répartition générale des filles et des garçons selon les catégories de fumeurs en 2002 et en 1994 est semblable (tableaux 3-6a,b). Les différences selon le sexe dans les pourcentages de jeunes n'ayant jamais fumé étaient évidentes à deux niveaux : en 5e année, 95 % des filles n'avaient jamais fumé, comparativement à 92 % des garçons; en 8e année, 64 % des filles n'avaient jamais fumé, comparativement à 71 % des garçons.

Les fumeurs fumaient un plus grand nombre de cigarettes chaque jour que les fumeuses. Parmi les jeunes qui ont déclaré avoir fumé au cours des sept derniers jours, les filles et les garçons ont déclaré avoir fumé, respectivement, 3,7 et 4,7 cigarettes par jour en moyenne; en 1994, les moyennes atteignaient, respectivement, 3,4 et 4,4 cigarettes par jour pour les filles et les garçons. Parmi les fumeurs quotidiens, c'est-à-dire ceux qui avaient fumé tous les jours au cours des sept derniers jours, les filles ont déclaré avoir fumé, en moyenne, 7,3 cigarettes par jour, et les garçons, 8,8 cigarettes (données non présentées) .

Il n'y avait pas de différences significatives selon le sexe en ce qui concerne l'intention d'essayer de fumer pendant le prochain mois, la perception de l'accessibilité des cigarettes par les jeunes n'ayant jamais fumé et l'âge auquel les jeunes avaient commencé à prendre plus que quelques bouffées (données non présentées).

En 1994, une plus forte proportion de garçons que de filles ont déclaré avoir utilisé des produits du tabac autres que les cigarettes (tableau 3-2b). En 2002, cet écart entre les sexes n'était pas statistiquement significatif, principalement en raison de la baisse de la consommation, tout particulièrement, mais non exclusivement chez les garçons (tableau 3-2a). En 2002, un plus fort pourcentage de garçons n'ayant jamais fumé (4 %) que de filles dans la même situation (2 %) a indiqué avoir utilisé des produits du tabac autres que des cigarettes (données non présentées).

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Province et région

Les écarts entre les provinces en matière de tabagisme étaient importants. La figure 3-F montre la proportion de jeunes qui se sont classés dans la catégorie des jeunes ayant déjà fumé par province. Les proportions de jeunes ayant déjà fumé ont diminué dans toutes les provinces entre 1994 et 2002; elles ont diminué de plus de la moitié en Colombie-Britannique, en Ontario, à l'Île-du-Prince-Édouard, en Alberta et au Manitoba. Dans ces cinq provinces, le pourcentage de jeunes ayant déjà fumé en 2002 était inférieur à la moyenne canadienne, qui était de 23 %. Au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador, le pourcentage se situait à l'intérieur d'une fourchette de cinq points de pourcentage par rapport à la moyenne nationale. Le Québec affiche le pourcentage le plus élevé de jeunes ayant déjà fumé.

Figure 3-F - Catégorie de jeunes ayant déjà fumé, selon la province, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Figure 3-F - Catégorie de jeunes ayant déjà fumé, selon la province, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Parmi tous les répondants qui se sont classés dans la catégorie des fumeurs quotidiens, 58 % vivaient au Québec, province qui comprend 24 % de la population canadienne. En revanche, seulement 9 % des fumeurs quotidiens vivaient en Ontario, province qui comprend 38 % de la population canadienne (données non présentées).

Les écarts entre les provinces sur le plan de la quantité de cigarettes fumées étaient évidents (tableau 3-7). Les répondants ontariens qui avaient fumé au cours des sept derniers jours ont déclaré avoir fumé, en moyenne, 1,5 cigarette par jour au cours de la semaine ayant précédé l'enquête, ce qui est très inférieur à la moyenne canadienne qui était de 4,2 cigarettes par jour. À titre de comparaison, les répondants à Terre-Neuve-et-Labrador, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et au Québec qui avaient fumé au cours des sept derniers jours ont déclaré avoir fumé, en moyenne, 5,0 cigarettes ou plus par jour.

La perception, chez les jeunes n'ayant jamais fumé, qu'il serait facile de se procurer des cigarettes s'ils voulaient essayer de fumer se situait entre 12 % au Manitoba et 23 % au Québec. La moyenne canadienne était de 17 % (tableau 3-4).

Les différences entre les provinces pour ce qui est de l'utilisation d'autres produits du tabac étaient, en général, modestes. Toutefois, nous devons mentionner que la proportion de répondants du Québec ayant déclaré avoir essayé de fumer le cigare ou la pipe était fortement supérieure à la proportion observée dans les autres provinces (tableau 3-8a).

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Langue

La langue habituellement parlée à la maison était associée au tabagisme (tableau 3-9a). Un pourcentage supérieur d'élèves francophones ont déclaré avoir déjà fumé (39 %); venaient ensuite les élèves qui disaient parler anglais et français (34 %), les élèves anglophones (18 %) et les élèves qui parlaient d'autres langues que le français ou l'anglais (13 %). Ce classement des proportions de jeunes ayant déjà fumé, selon la langue, est semblable aux résultats obtenus en 1994 (tableau 3-9b). Le pourcentage d'élèves francophones vivant à l'extérieur du Québec qui ont déclaré avoir déjà fumé était de 23 %, un chiffre comparable à la moyenne nationale. Le pourcentage d'élèves anglophones vivant au Québec qui ont déclaré avoir déjà fumé atteignait 17 %.

Les répondants francophones qui ont déclaré avoir fumé au cours des sept derniers jours avaient fumé, en moyenne, 5,6 cigarettes par jour, chiffre supérieur à celui enregistré chez les anglophones, qui avaient fumé 3,7 cigarettes par jour (données non présentées).

Variables substitutives pour le statut socioéconomique

Nous avons utilisé le niveau de scolarité des parents comme principale variable substitutive du statut socioéconomique. Les données sur le plus haut niveau de scolarité atteint par le parent ayant répondu au questionnaire du parent ont été comparées aux réponses de l'ETJ. Les données sur les catégories de fumeurs pour chacune des trois catégories de scolarité des parents - c'est-à-dire moins que le diplôme d'études secondaires, diplôme d'études secondaires / formation postsecondaire et diplôme universitaire - sont présentées dans le tableau 3-10. On constate que plus le niveau de scolarité des parents est élevé, moins les jeunes fument.

En 2002, la proportion de jeunes ayant déjà fumé était inférieure à celle de 1994 en fonction de tous les niveaux de scolarité des parents. Toutefois, les réductions enregistrées dans les proportions de fumeurs étaient supérieures chez ceux dont les parents avaient un niveau de scolarité plus élevé (figure 3-G). La baisse du pourcentage de jeunes ayant déjà fumé chez les enfants dont les parents avaient un diplôme universitaire atteignait 53 %. Cette baisse était plus importante que la baisse de 43 % enregistrée chez les enfants dont les parents avaient un diplôme d'études secondaires ou une certaine formation postsecondaire. En revanche, la diminution du pourcentage de jeunes ayant déjà fumé chez les enfants dont les parents n'avaient pas de diplôme d'études secondaires n'était que de 27 %.

Figure 3-G - Pourcentage de jeunes ayant déjà fumé, selon le niveau de scolarité des parents, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Figure 3-G - Pourcentage de jeunes ayant déjà fumé, selon le niveau de scolarité des parents, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Le lien entre la catégorie de fumeurs et le niveau de scolarité des parents était semblable chez les filles et les garçons (données non présentées).

Le lien entre le tabagisme chez les jeunes et le niveau de scolarité des parents correspond aux résultats associés au revenu total annuel du ménage, tel que mentionné dans le questionnaire du parent de l'ETJ. C'est une autre variable substitutive du statut socioéconomique. Les pourcentages d'élèves qui ont déjà fumé se situent entre 31 % dans les ménages dont le revenu total annuel est de moins de 30 000 $ et 16 % dans les ménages dont le revenu total annuel est de plus de 80 000 $ (données non présentées).

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Statut d'Autochtone

Les répondants autochtones pouvaient indiquer s'ils étaient des Indiens de l'Amérique du Nord, des Métis ou des Inuits, mais en raison de la petite taille des échantillons (accentuée par l'exclusion de l'enquête des jeunes vivant dans les territoires, des jeunes vivant dans les régions nordiques des provinces et des jeunes vivant dans les réserves), l'analyse par groupe autochtone spécifique a été impossible. En regroupant tous les groupes autochtones, nous avons pu effectuer une comparaison du tabagisme chez les jeunes Autochtones et chez les non-Autochtones.

Un pourcentage plus faible d'Autochtones s'est classé dans la catégorie des jeunes n'ayant jamais fumé (61 %), comparativement aux non-Autochtones (78 %) (tableau 3-11). En raison du nombre limité de données provenant de l'ETJ de 1994, nous n'avons pas pu comparer les résultats de 2002 à ceux de 1994 relativement au tabagisme chez les Autochtones au Canada. Il est cependant possible de comparer le tabagisme chez les jeunes Autochtones dans les quatre provinces de l'Ouest pour 2002 et 1994 (tableaux 3-12a,b); dans ces provinces, un pourcentage plus élevé de jeunes Autochtones n'avaient jamais fumé en 2002 (64 %) qu'en 1994 (42 %). En 2002, un plus faible pourcentage de jeunes Autochtones s'est classé dans la catégorie des jeunes ayant pris plus que quelques bouffées sans être des fumeurs quotidiens (17 %), comparativement à 33 % en 1994.

Il n'existait pas de différences marquées entre les Autochtones et les non-Autochtones dans le nombre de cigarettes fumées, l'âge auquel les jeunes ont fumé leur première cigarette au complet (10,5 ans chez les Autochtones et 11,5 ans chez les non-Autochtones), et la perception, par les jeunes n'ayant jamais fumé, de la facilité avec laquelle ils pourraient se procurer des cigarettes (données non présentées).

Revenu des élèves

Nous avons demandé aux élèves d'indiquer combien d'argent ils reçoivent habituellement par semaine pour leurs dépenses personnelles ou leurs épargnes. Ces montants ont été liés aux catégories d'usage du tabac. Tel qu'illustré à la figure 3-H, une plus forte proportion de jeunes n'ayant jamais fumé et n'ayant jamais sérieusement pensé à essayer de fumer reçoivent moins de 10 $ chaque semaine, comparativement aux jeunes qui se sont classés dans les autres catégories - y compris les jeunes n'ayant jamais fumé qui ont sérieusement pensé à essayer de fumer. La proportion de fumeurs quotidiens qui ont déclaré recevoir une somme de 20 $ ou plus chaque semaine est presque trois fois plus élevée que chez les jeunes qui n'ont jamais fumé et qui n'ont jamais sérieusement pensé à fumer.

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Figure 3-H - Revenu hebdomadaire selon la catégorie de tabagisme, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Figure 3-H - Revenu hebdomadaire selon la catégorie de tabagisme, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

(a) Jeune qui n'a jamais fumé et n'a jamais sérieusement pensé à essayer de fumer
(b) Jeune qui n'a jamais fumé et a déjà sérieusement pensé à essayer de fumer
(c) Jeune qui a pris plus que quelques bouffées sans être un fumeur quotidien
* Variabilité d'échantillonnage modérée; interpréter avec prudence

Parmi les jeunes n'ayant jamais fumé, un pourcentage plus élevé d'élèves ayant signalé un revenu hebdomadaire de 20 $ ou plus a indiqué qu'il serait facile pour eux de se procurer des cigarettes s'ils voulaient essayer de fumer (29 %), comparativement aux élèves ayant signalé un revenu hebdomadaire de 10 à 19 $ (19 %) ou de moins de 10 $ (13 %) (données non présentées).

Perception des élèves de leur rendement scolaire

L'ETJ n'a pas recueilli d'information sur le rendement scolaire réel des élèves. On a cependant demandé aux élèves d'évaluer comment ils réussissaient à l'école comparativement aux autres élèves de leur classe. Seulement 7 % des répondants ont indiqué que leur rendement scolaire était inférieur à la moyenne; 56 % ont indiqué que leur rendement était dans la moyenne, et 37 % ont déclaré avoir un rendement supérieur à la moyenne. Lorsque nous comparons les élèves de ces trois catégories, nous ne comparons pas des élèves qui se situent dans les tiers inférieur, moyen et supérieur sur le plan du rendement scolaire; nous comparons plutôt des élèves ayant des perceptions différentes de leur rendement scolaire.

Le pourcentage de jeunes ayant déjà fumé différait de façon marquée selon le rendement scolaire déclaré : inférieur à la moyenne (47 %), dans la moyenne (24 %), et supérieur à la moyenne (15 %) (figure 3-I). Un plus fort pourcentage d'élèves ayant déclaré que leur rendement était inférieur à la moyenne avait déjà pris plus que quelques bouffées (29 %), comparativement aux élèves qui estimaient que leur rendement scolaire était dans la moyenne (14 %) ou supérieur à la moyenne (7 %).

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Figure 3-I - Catégorie de tabagisme, selon le rendement scolaire perçu par les élèves, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Figure 3-I - Catégorie de tabagisme, selon le rendement scolaire perçu par les élèves, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Parmi les jeunes ayant fumé au cours des sept derniers jours, ceux qui estimaient que leur rendement scolaire était inférieur à la moyenne avaient fumé un plus grand nombre de cigarettes (5,9) par jour que ceux jugeant leur rendement dans la moyenne (3,9) ou supérieur à la moyenne (3,5).

Parmi les élèves qui avaient déclaré un rendement scolaire inférieur à la moyenne, un plus fort pourcentage a indiqué avoir essayé de fumer le cigare ou la pipe (32 %) que parmi les élèves ayant déclaré que leur rendement scolaire était dans la moyenne (14 %) ou supérieur à la moyenne (9 %) (données non présentées).

Estime de soi

L'ETJ comprenait un instrument de mesure en quatre points tiré de l'échelle générale-personnelle du questionnaire d'auto-description de Marsh3 servant à évaluer l'estime de soi (voir les points dans le tableau 3-13). Pour tous les points de l'échelle, un nombre plus élevé de jeunes n'ayant jamais fumé que de jeunes ayant déjà fumé étaient entièrement d'accord avec les énoncés sur l'estime de soi (c.-à-d. qu'ils ont répondu plus fréquemment par « vrai » que par « plutôt vrai », « parfois vrai/parfois faux », « plutôt faux » ou « faux »).

La moitié des répondants à l'ETJ (49 %) ont obtenu un résultat supérieur à 12 sur l'échelle de 16 points. Un résultat supérieur suggère une estime de soi élevée. La figure 3-J décrit la proportion d'élèves qui ont obtenu un résultat supérieur à 12 en fonction de la catégorie de tabagisme et du sexe. Une plus forte proportion d'élèves n'ayant jamais fumé et n'ayant jamais sérieusement pensé à essayer de fumer a obtenu un résultat supérieur à 12 à l'évaluation de l'estime de soi comparativement aux autres élèves. Les jeunes n'ayant jamais fumé et ayant sérieusement pensé à essayer de fumer ont obtenu des résultats sur le plan de l'estime de soi qui ressemblaient davantage à ceux des fumeurs qu'à ceux des jeunes n'ayant jamais fumé et n'ayant jamais sérieusement pensé à essayer de fumer. Un pourcentage plus faible de filles a obtenu un résultat supérieur à 12 (47 %), comparativement aux garçons (52 %).

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Figure 3-J - Estime de soi, selon la catégorie de tabagisme et le sexe, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Figure 3-J - Estime de soi, selon la catégorie de tabagisme et le sexe, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

(a) Jeune qui n'a jamais fumé et n'a jamais sérieusement pensé à essayer de fumer
(b) Jeune qui n'a jamais fumé et a déjà sérieusement pensé à essayer de fumer
(c) Jeune qui a pris plus que quelques bouffées sans être un fumeur quotidien
* Variabilité d'échantillonnage modérée; interpréter avec prudence
# Données supprimées en raison de la grande variabilité de l'échantillon

Poids désiré

Le poids désiré n'a pas été lié aux catégories de tabagisme (données non présentées). Toutefois, une plus forte proportion de filles ayant déjà fumé que de filles n'ayant jamais fumé ont déclaré qu'elles désiraient peser moins qu'actuellement. Une plus faible proportion de filles ayant déjà fumé que de filles n'ayant jamais fumé a indiqué vouloir peser le même poids qu'actuellement (figure 3-K). De plus, les filles n'ayant jamais fumé et ayant déjà sérieusement pensé à essayer de fumer ont indiqué souhaiter (comme les filles ayant déjà fumé) peser moins qu'actuellement.

Figure 3-K - Poids désiré, selon la catégorie de tabagisme, filles, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Figure 3-K - Poids désiré, selon la catégorie de tabagisme, filles, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

(a) Jeune qui n'a jamais fumé et n'a jamais sérieusement pensé à essayer de fumer
(b) Jeune qui n'a jamais fumé et a déjà sérieusement pensé à essayer de fumer

Activités parascolaires

Les jeunes n'ayant jamais fumé et ceux ayant déjà fumé ne différaient pas en ce qui concerne les sports et les activités physiques pratiqués sans entraîneur ou instructeur. Leurs réponses étaient également semblables en ce qui a trait aux jeux sur ordinateur et aux jeux vidéos (données non présentées).

Une plus forte proportion de jeunes n'ayant jamais fumé que de jeunes ayant déjà fumé a déclaré participer à différentes activités organisées, avoir des loisirs et lire pour le plaisir (tableau 3-A). Une plus forte proportion de jeunes ayant déjà fumé que de jeunes n'ayant jamais fumé a déclaré regarder la télévision ou des films vidéo et faire différents petits travaux.

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Table 3-A - Pourcentage de jeunes ayant déjà fumé et de jeunes n'ayant jamais fumé qui participent à des activités parascolaires, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeun

 

% n'ayant jamais fumé

% n'ayant jamais fumé

Est. de la pop. (en milliers)

1,570

457

Sports avec un entraîneur ou instructeur, en dehors de la classe d'éducation physique, une fois par semaine ou plus durant les 12 derniers mois

61

54

Cours ou groupes de danse, de gymnastique, de karaté ou autres, en dehors des heures de classe, une fois par semaine ou plus durant les 12 derniers mois

38

32

Cours ou groupes ou clubs d'art, de théâtre ou de musique, en dehors des heures de classe, une fois par semaine ou plus durant les 12 derniers mois

33

23

Clubs ou groupes comme les guides, les scouts, les clubs 4-H, ou des groupes communautaires ou religieux, une fois par semaine ou plus durant les 12 derniers mois

23

15

Passe-temps ou bricolage une fois par semaine ou plus durant les 12 derniers mois

57

47

Lecture pour le plaisir quelques fois par semaine ou plus

64

41

Regarder la télévision ou des films vidéo 3 heures ou plus par jour

48

56

Différents petits travaux (p. ex., distribution du journal, gardiennage) au moins une fois par semaine au cours de la dernière année

36

44

Aucun menu travail au cours de la dernière année

33

20

Discussion

Prévalence

Les baisses remarquables enregistrées entre 1994 et 2002 dans la proportion de jeunes de la 5e à la 9e année qui ont déjà fumé, ne serait-ce que quelques bouffées, ou qui ont pris plus que quelques bouffées sont une réussite importante pour le Canada en matière de santé publique. Les baisses de la proportion de jeunes ayant déjà fumé sont importantes, évidentes chez les filles et les garçons, à tous les niveaux d'études et dans toutes les provinces.

Il est rare que l'on observe des améliorations aussi importantes des comportements en matière de santé dans un laps de temps aussi court, aussi est-il essentiel de tenter de mieux comprendre les raisons expliquant cette réussite. L'une des raisons possibles pourrait être l'approche adoptée par le Canada en matière de lutte contre le tabagisme. Contrairement aux approches individualisées dans ce domaine adoptées au cours des dernières décennies, le Canada met maintenant l'accent sur les mesures écologiques et environnementales de lutte contre le tabagisme. Plus précisément, les initiatives législatives, réglementaires, fiscales, politiques et éducatives des gouvernements fédéral, provinciaux et locaux insistent sur le caractère inacceptable du tabagisme au plan social, et limitent l'accès aux produits du tabac d'une manière jamais vue au Canada.

Malgré cette réussite, nous sommes toujours préoccupés par la santé des 23 % (457 000) de jeunes Canadiens qui ont essayé de fumer, dont 10 % (208 000) ont pris quelques bouffées, 10 % (212 000) ont pris plus que quelques bouffées sans être des fumeurs quotidiens, et 2 % (36 000) qui étaient des fumeurs quotidiens. Tel que prévu, le tabagisme augmente avec le niveau d'études. En fait, en 9e  année, la moitié des élèves (51 %) avaient déjà essayé de fumer, et 26 % des jeunes avaient pris plus que quelques bouffées. Cinq pour cent des jeunes de la 9e  année étaient des fumeurs quotidiens.

Alors que la proportion de jeunes ayant déjà fumé, de jeunes ayant pris quelques bouffées et de jeunes ayant pris plus que quelques bouffées a diminué entre 1994 et 2002, le nombre total de cigarettes fumées par jour est passé de 7,4 à 8,1. Cette hausse de la consommation est fortement préoccupante, en raison de l'exposition quotidienne accrue à la nicotine et aux autres substances cancérigènes dangereuses présentes dans les cigarettes. Cette hausse de l'exposition se traduira probablement par l'apparition plus précoce de problèmes de santé plus importants chez de nombreux jeunes Canadiens qui sont des fumeurs quotidiens.  

En raison des similitudes qu'ils présentent avec les jeunes ayant déjà fumé, les jeunes qui n'ont jamais fumé et ont déjà sérieusement pensé à essayer de fumer, soit 10 %, pourraient être plus enclins à commencer à fumer. Tout comme chez les jeunes ayant déjà fumé (et comparativement aux jeunes n'ayant jamais fumé qui n'ont jamais sérieusement pensé à essayer de fumer), une plus faible proportion de jeunes a obtenu des résultats élevés à l'évaluation de l'estime de soi, une plus faible proportion de jeunes ont indiqué qu'ils disposaient de moins de 10 $ par semaine et, chez les filles, une plus forte proportion désirait avoir un poids inférieur à leur poids actuel.

Comparativement à 1994, une plus petite proportion de jeunes n'ayant jamais fumé en 2002 a déclaré pouvoir facilement se procurer des cigarettes s'ils voulaient essayer de fumer. La proportion variait selon l'argent que les jeunes recevaient pour leurs dépenses personnelles ou les épargnes. Les élèves ayant un revenu supérieur ont indiqué qu'ils pourraient plus facilement se procurer des cigarettes.

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Sous-groupes de la population

Les différences entre les provinces au plan du tabagisme décrites dans le présent chapitre sont saisissantes. Il convient particulièrement de noter la prévalence relativement élevée du tabagisme au Québec. La mise en évidence de différences entre les provinces ne permet pas d'expliquer les différentes variables culturelles, environnementales, éducatives, législatives et politiques favorisant l'apparition de telles différences au plan du tabagisme. Il serait donc souhaitable d'analyser attentivement les politiques et les pratiques sur le plan de la législation, de la réglementation, de l'éducation et des messages présentés en relation avec les résultats dans les différentes provinces, mais en tenant compte du contexte culturel et politique propre à chaque province.

Tout comme en 1994, les habitudes tabagiques étaient très semblables chez les filles et les garçons. Toutefois, on peut constater une exception importante, également présente dans les données de 1994 : les fumeuses fument un moins grand nombre de cigarettes par jour que les fumeurs (c.-à-d. 7,3 cigarettes par jour chez les fumeuses quotidiennes contre 8,8 cigarettes par jour chez les fumeurs quotidiens). En outre, une plus forte proportion de filles que de garçons a obtenu des résultats élevés à l'évaluation de l'estime de soi, variable associée aux catégories de tabagisme. On a aussi découvert un lien, uniquement chez les filles, entre la catégorie de tabagisme et les préférences relatives au poids. Ce résultat corrobore les études antérieures ayant fait ressortir des liens entre l'usage du tabac chez les femmes et les préoccupations relatives au poids. Des études longitudinales donnent à penser que les préoccupations concernant le poids permettent de prédire le début du tabagisme un an plus tard4,5. Les résultats de la présente enquête font ressortir l'importance de cet aspect même chez les filles n'ayant jamais fumé et, tout particulièrement, chez les filles qui n'ont jamais fumé et qui ont déjà sérieusement pensé à essayer de fumer.

Aux États-Unis, l'appartenance à un groupe linguistique minoritaire semble protéger les jeunes contre l'utilisation des produits du tabac6. Les résultats de l'ETJ appuient cette hypothèse. Les francophones étaient beaucoup plus nombreux que les anglophones à déclarer qu'ils avaient déjà fumé, mais ce n'était vrai que pour les francophones vivant au Québec. Il convient d'interpréter ces résultats avec prudence, en raison du petit nombre de francophones demeurant à l'extérieur du Québec qui faisaient partie de l'échantillon. Ces résultats confirment toutefois le fait que la langue ne doit pas être examinée indépendamment des autres facteurs lorsque l'on tente de mieux comprendre les déterminants de l'usage du tabac chez les jeunes.

En raison de la petite taille de l'échantillon des groupes autochtones, nous avons regroupé les données des Indiens de l'Amérique du Nord, des Métis et des Inuits. Le regroupement de ces données peut avoir pour effet de dissimuler certaines distinctions au plan des habitudes tabagiques entre les trois groupes. Tout comme en 1994, une plus forte proportion de jeunes Autochtones que de non-Autochtones fumait en 2002. Cet écart est préoccupant. La diminution importante de la proportion de jeunes Autochtones qui fument observée depuis 1994 constitue un résultat notable et encourageant au plan de la santé publique.

La principale variable substitutive utilisée pour déterminer le statut socioéconomique, c'est-à-dire le niveau de scolarité des parents, fait ressortir un lien extrêmement fort avec l'usage du tabac. Le pourcentage de jeunes qui avaient déjà fumé et dont les parents n'avaient pas de diplôme d'études secondaires (36 %) était beaucoup plus élevé comparativement aux jeunes dont les parents avaient un diplôme d'études universitaires (16 %). Cet écart est digne d'intérêt. L'importance du statut socioéconomique en tant que déterminant de la santé et son lien avec différents comportements en matière de santé sont bien établis7. Les résultats de la présente enquête confirment l'existence d'un lien avec les habitudes tabagiques, même chez les très jeunes Canadiens.

Le lien fort observé entre le revenu hebdomadaire supérieur des élèves et l'usage du tabac est intrigant. Le fait d'avoir un revenu plus élevé facilite-t-il l'accès aux cigarettes? Les élèves ayant un revenu supérieur effectuent-ils un travail ou évoluent-ils dans un milieu où les cigarettes sont plus facilement accessibles ou encore où le fait de fumer est davantage la norme? Si les parents remettent moins d'argent aux jeunes, ces derniers auront-ils moins facilement accès aux cigarettes? Contrairement à l'ETJ de 1994, l'ETJ de 2002 n'a pas recueilli d'information sur le nombre d'heures de travail rémunéré des jeunes. Toutefois, nous savons qu'une plus forte proportion de jeunes ayant déjà fumé que de jeunes n'ayant jamais fumé a indiqué qu'ils avaient effectué différents petits travaux au cours de l'année précédente. Nous ne connaissons pas la source des revenus hebdomadaires indiqués par les élèves.

En tant que groupe, les jeunes ayant déjà fumé ont, de façon constante, indiqué qu'ils participaient moins à différentes activités organisées, notamment des sports avec un entraîneur ou un instructeur, des cours ou des groupes de danse, de gymnastique, ou autres en dehors des heures de classe, des cours, des groupes ou des clubs de d'art, de théâtre ou de musique en dehors des heures de classe, des clubs ou des groupes, comme les guides, les scouts, ou des groupes communautaires ou religieux. Nous ne connaissons pas les raisons expliquant cette faible participation. Toutefois, nous pensons qu'elle pourrait être liée au statut socioéconomique plus faible des jeunes qui fument, qui a pour effet de réduire l'accès aux activités qui ne sont pas gratuites. Elle peut aussi être liée à une attirance plus faible des jeunes ayant déjà fumé envers les activités organisées. Il convient d'envisager la possibilité que les activités organisées aient un effet protecteur à l'égard de l'initiation au tabagisme.

Même si une plus faible proportion de jeunes ayant déjà fumé participait à des activités organisées, il n'existait pas de différence entre les jeunes n'ayant jamais fumé et ceux ayant déjà fumé sur le plan des sports ou des activités physiques sans entraîneur ou instructeur. Les jeunes ayant déjà fumé regardaient davantage la télévision ou des films vidéo que les jeunes n'ayant jamais fumé. En revanche, les deux catégories de jeunes consacraient le même nombre d'heures à des jeux sur ordinateur ou à des jeux vidéos. Les jeunes n'ayant jamais fumé étaient plus nombreux à consacrer du temps à la lecture. En résumé, il a été impossible de déterminer s'il existe un lien entre la sédentarité et le tabagisme.

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Incidence sur la réglementation, la législation et l'éducation

Depuis l'ETJ de 1994, plusieurs changements ont été apportés aux activités de lutte contre le tabagisme au Canada, notamment l'apparition de nouvelles mises en garde sur les paquets de cigarettes (1994 et 2000), l'application de la nouvelle législation fédérale sur le tabac du gouvernement ( Loi sur le tabac de 1997 ) et le lancement de trois stratégies fédérales de lutte contre le tabagisme - la Stratégie de réduction de la demande de tabac (SRDT, 1994-1997), l'Initiative de lutte contre le tabagisme (ILT, 1997-2002) et la Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme (SFLT, 2001). Ces stratégies ont été accompagnées de plusieurs stratégies provinciales et territoriales, souvent assorties de dispositions réglementaires et législatives intégrées à un programme global de lutte contre le tabagisme. Le lecteur trouvera au chapitre 1 la liste des stratégies provinciales et territoriales.

La Loi sur le tabac, adoptée en 1997 a pour objet de protéger la santé des Canadiennes et des Canadiens, compte tenu des preuves établissant, de façon discutable, un lien entre l'usage du tabac et de nombreuses maladies débilitantes ou mortelles; de préserver notamment les jeunes (moins de 18 ans) des incitations à l'usage du tabac et du tabagisme qui peut en résulter; de protéger la santé des jeunes par la limitation de l'accès au tabac; de mieux sensibiliser la population aux dangers que l'usage du tabac présente pour la santé.

Des messages relatifs à la santé ont été apposés sur les produits du tabac, conformément à la Loi ; ils servent à mieux sensibiliser la population aux dangers que posent les produits du tabac pour la santé. De 1994 à 2000, des messages écrits relatifs à la santé ont été apposés sur les paquets de cigarettes. Depuis 2000, 16 messages plus grands et montrant des photos sont apposés. Depuis l'apparition de ces messages, on surveille et évalue régulièrement l'effet de ces messages relatifs à la santé chez les jeunes de 12 à 18 ans8. Selon les résultats, ces messages semblent être un moyen efficace pour communiquer avec les jeunes. Les jeunes fumeurs ont déclaré que les messages les informent des effets du tabagisme sur la santé, les incitent à moins fumer lorsqu'ils sont en compagnie d'autres personnes, augmentent leur désir de cesser de fumer, les incitent à tenter de le faire et à moins fumer. Les fumeurs éventuels (ceux qui ont essayé de fumer, qui ont déjà sérieusement pensé à essayer de fumer ou croient qu'ils pourraient essayer de fumer au cours du prochain mois) ont déclaré que les messages relatifs à la santé semblaient exacts, leur fournissaient de l'information importante sur les effets du tabagisme sur la santé et rendaient le fait de fumer moins attrayant.

Plus précisément, la Loi interdit, dans des lieux publics ou dans des lieux où le public a normalement accès, de fournir des produits du tabac à un jeune. De plus, le détaillant doit placer dans son établissement des affiches informant la population que la loi leur interdit de vendre ou de donner des produits du tabac à un jeune. Les inspecteurs du tabac de Santé Canada collaborent avec les individus et les détaillants, afin de limiter l'accès des jeunes au tabac. Selon la Loi , ces inspecteurs doivent s'assurer que le détaillant a apposé des affiches indiquant l'âge légal pour l'achat de produits du tabac, demande une preuve d'âge de toute personne qui ne semble pas avoir l'âge légal et qui désire acheter des produits du tabac, ne vend pas de cigarettes à l'unité ou de paquets de moins de 20 cigarettes, et respecte les restrictions relatives à la publicité sur les produits du tabac.

En 1998, une modification a été apportée à la Loi afin de mettre en place une période de transition de cinq ans devant conduire à l'interdiction des commandites par l'industrie du tabac, y compris celles associées à des événements culturels et sportifs. L'interdiction totale est entrée en vigueur le 1er  octobre 2003.

La plupart des provinces, les territoires et plus de 300 municipalités et administrations régionales au Canada disposent maintenant d'une loi ou d'un règlement anti-tabac9. Les restrictions imposées à l'usage du tabac contribuent à rendre inacceptable l'utilisation des produits du tabac dans un contexte social, réduisent l'exposition à la fumée secondaire, aident les jeunes à ne pas commencer à fumer et limitent le nombre de lieux où ils peuvent fumer. Dans le cadre de cette enquête, on a évalué les connaissances relatives aux interdictions de fumer à l'école et l'effet sur l'usage du tabac chez les jeunes. Vous trouverez les résultats au chapitre 10.

Il est établi que les prix plus élevés découragent la consommation de produits du tabac. Des données ont montré que des politiques efficaces et durables en matière de taxes sur le tabac peuvent grandement aider à réduire la consommation des produits du tabac, surtout chez les jeunes. Entre l'ETJ de 1994 - quelques mois après des baisses dramatiques des taxes fédérales sur le tabac et des taxes provinciales dans cinq provinces - et celle de 2002, les taxes fédérales et provinciales ont augmenté10,11. Depuis 2001, une stratégie fédérale, provinciale et territoriale conjointe visant à augmenter les taxes est en place. Dans toutes les provinces, les taxes ont augmenté en 2002.

Parmi les éléments clés permettant de maintenir la diminution du tabagisme chez les jeunes, on trouve différentes stratégies d'éducation du public (information, communications de masse, programmes et services), la recherche, la législation, les politiques et les programmes conçus et coordonnés à l'échelle locale, provinciale/territoriale, nationale et internationale. Il importe de collaborer à tous les niveaux si l'on veut déployer des efforts complets et intégrés.

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Incidence sur les futurs programmes de surveillance et de recherche

Contrairement aux données sur les Canadiens âgés de 15 ans ou plus, les données fiables sur le tabagisme chez les Canadiens de moins de 15 ans sont rares. C'est particulièrement vrai chez les adolescents de la 5e à la 9e année qui risquent davantage de commencer à fumer. L'ETJ de 1994 était la première enquête nationale de grande envergure qui portait sur l'usage du tabac et sur les attitudes des jeunes âgés de 10 à 19 ans. L'enquête de 2002 menée auprès des élèves de la 5e à la 9e année a permis de mettre ces données à jour. En continuant de surveiller les tendances relatives au tabagisme chez les jeunes à l'aide de l'ETJ au cours des prochaines années, nous obtiendrons continuellement des données pertinentes et détaillées sur le tabagisme, les attitudes et les opinions des jeunes Canadiens.

Il convient d'effectuer des recherches pour mieux comprendre la baisse spectaculaire de la prévalence du tabagisme chez les jeunes entre 1994 et 2002. Les leçons que nous pouvons en tirer auront des effets, non seulement sur la lutte contre le tabagisme, mais dans tous les secteurs de la santé publique. Plus précisément, nous devons déterminer comment les modifications législatives, réglementaires et politiques ont eu un effet sur le tabagisme chez les jeunes. De façon plus générale, comment les mesures écologiques et environnementales complètes ont-elles contribué à ce changement? Que doit-on faire pour assurer la durabilité des gains effectués et continuer de progresser?

Comment pouvons-nous interpréter les différences marquées entre les provinces en ce qui a trait au tabagisme, ainsi qu'aux progrès accomplis dans la lutte contre le tabagisme? Quelle combinaison de mesures législatives, réglementaires, politiques et éducatives a le plus d'incidence sur le tabagisme? Comment cette combinaison est-elle liée aux caractéristiques sociales, culturelles, économiques et politiques d'une province et de sa population?

Les résultats de l'ETJ de 2002 montrent les progrès réalisés en matière de réduction de l'usage du tabac chez les jeunes au Québec et dans les autres provinces. Toutefois, on doit explorer les différences importantes constatées entre les jeunes du Québec et ceux des autres provinces. Les politiques à l'école ou ailleurs sont-elles différentes au Québec? Les différences culturelles sont-elles un facteur? Quelles sont les raisons expliquant la plus forte prévalence du tabagisme chez les jeunes francophones au Québec? Existe-t-il des obstacles à la transmission de messages efficaces axés sur la promotion de la santé et la prévention du tabagisme aux jeunes du Québec?

Quelles leçons pouvons-nous tirer des baisses de la proportion de jeunes ayant déjà fumé chez les jeunes Autochtones entre 1994 et 2002? Quels facteurs écologiques et environnementaux ont favorisé conjointement la réduction du tabagisme. Que peut-on faire pour réduire l'écart constant entre les jeunes Autochtones et les non-Autochtones?

Parmi les résultats les plus étonnants de l'enquête de 2002, on compte l'augmentation, depuis 1994, du nombre moyen de cigarettes que les fumeurs quotidiens fument par jour (qui est passé de 7,4 à 8,1). Une surveillance accrue sera nécessaire pour déterminer si les résultats de 2002 sont anormaux ou s'ils représentent une nouvelle tendance chez les jeunes fumeurs quotidiens. D'ici là, il faut élaborer un plan de recherche axé sur les facteurs sous-jacents à ce phénomène, afin d'obtenir rapidement les données nécessaires pour guider la conception, la mise en oeuvre et l'évaluation des stratégies d'intervention visant à réduire le tabagisme chez les jeunes fumeurs quotidiens.

Nous devons mieux comprendre les jeunes qui n'ont jamais fumé et qui ont déjà sérieusement pensé à essayer de fumer. À maints égards, ces jeunes présentent davantage de similitudes avec les jeunes ayant déjà fumé qu'avec les autres jeunes n'ayant jamais fumé. De quelle façon pouvons-nous le plus efficacement réduire leur vulnérabilité à l'égard de l'initiation au tabagisme? Quelles interventions ciblées pouvons-nous utiliser?

Les fumeurs fument plus que les fumeuses. Quels sont les facteurs associés à cet écart? Des mesures adaptées au sexe sont-elles requises, afin de pouvoir aborder efficacement les risques accrus que pose l'usage du tabac pour la santé des fumeurs de sexe masculin?

Il convient de mener des recherches afin de mieux comprendre le lien entre les préoccupations concernant le poids et le tabagisme chez les filles. Il faut mettre sur pied un programme de recherche complet qui examine la question du poids dans le contexte de la situation personnelle et sociale des filles, y compris l'estime de soi et la relation avec les pairs et la famille.

On ne saurait comprendre le tabagisme chez les jeunes sans tenir compte de l'incidence du statut socioéconomique. Pourquoi le niveau de scolarité des parents et le revenu familial sont-ils si étroitement liés au tabagisme chez les jeunes Canadiens? Quelles politiques et quels programmes devrait-on mettre en oeuvre pour permettre au Canada de réduire les risques que pose l'usage du tabac principalement pour la santé des jeunes citoyens à faible revenu?

Nous devons analyser les liens entre le revenu des élèves, la participation à des activités organisées, le style de vie sédentaire et les habitudes tabagiques des jeunes. Une meilleure compréhension des liens ou de l'absence de liens entre ces facteurs et le tabagisme pourrait faciliter la mise en place de mesures de lutte contre le tabagisme à l'intention des familles, des écoles et des collectivités.

En plus d'offrir des données de référence sur la prévalence nationale du tabagisme, l'ETJ brosse un portrait détaillé des habitudes d'achat (chapitre 9) et de la connaissance des risques pour la santé (chapitre 8). Elle est également l'occasion d'accroître nos connaissances des corrélats psychosociaux de l'initiation au tabagisme et des habitudes tabagiques, ainsi que des corrélats du renoncement au tabac (chapitre 4). La collecte simultanée de données auprès des parents et des jeunes est unique dans une enquête nationale sur le tabagisme chez les jeunes. Cette information nous aidera à interpréter les influences sociales sur l'usage du tabac (chapitre 5). Elle nous permettra également de déterminer s'il convient de renforcer les mesures législatives de lutte contre le tabagisme, de favoriser l'appui du public à l'égard de ces politiques et d'évaluer l'efficacité des mesures de lutte contre le tabagisme.

En raison des changements observés au cours des huit dernières années, nous devons continuer de surveiller les comportements en matière de tabagisme dans ce groupe de jeunes. Les résultats de la présente enquête et des enquêtes ultérieures nous aideront à concevoir et à orienter des stratégies de prévention ou de réduction du tabagisme et à informer les analystes des politiques dans ce domaine. Ils serviront aussi d'outil d'éducation pour les parents et les enseignants et permettront d'évaluer l'effet des mesures de prévention et de lutte. De plus, ils nous permettront de mieux comprendre les facteurs psychosociaux et environnementaux influant sur le tabagisme chez les jeunes Canadiens.

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Limites

Comme nous l'avons déjà précisé dans le présent chapitre, ainsi qu'au chapitre 2, nous décrivons ici le lien entre les comportements en matière de tabagisme et certaines variables d'intérêt. Toutefois, nous ne pouvons pas établir de liens de causalité à partir des données de l'ETJ. De plus, le fait de tester un nombre important de liens possibles, comme c'est le cas dans le présent chapitre, augmente le risque de faire ressortir des liens qui sont le fruit du hasard, plutôt que le reflet de liens réels dans la population. De plus, en raison de la grande taille de l'échantillon de l'ETJ, il se peut que même des liens modestes soient jugés statistiquement significatifs; cela ne signifie pas pour autant que ces résultats présentent un intérêt dans les faits.

Renvois

1. Mills C., T. Stephens et K. Wilkins . « Rapport sommaire de l'Atelier sur la surveillance de l'usage du tabac ». Maladies chroniques au Canada , 1994; 15: 120-125.

2. Statistique Canada . Enquête sur le tabagisme chez les jeunes 2002 : guide de l'utilisateur des microdonnées . Division des enquêtes spéciales, 2004.

3. Marsh H.W.. Self-description Questionnaire, SDQ Manual . San Antonio: The Psychological Corporation 1990.

4. Field A.E., S.B. Austin et A.L. Frazier . « Smoking, getting drunk and engaging in bulimic behaviours: In which order are the behaviours adopted? », Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry 2002; 41: 846-853.

5. Stice E et H. Shaw . « Prospective relations of body image, eating, and affective disturbances to smoking onset in adolescent girls: How Virginia slims », Journal of Consulting and Clinical Psychology 2003; 71 : 129-135.

6. Unger J, T. Cruz et L. Rohrbach . « English language use as a risk factor for smoking initiation among Hispanic and Asian-American adolescents: Evidence for mediation by tobacco-related beliefs and social norms », Health Psychology 2000; 19: 403-410.

7. Institut canadien d'information sur la santé . Améliorer la santé des Canadiens. 2004. Ottawa : Auteur.

8. Environics Research Group Limited . Sondages, 8e Étape : Les effets du tabac sur la santé et les messages d'avertissement concernant la santé sur les paquets de cigarettes - Sondage mené auprès des jeunes . 2004. Ottawa : Santé Canada.

9. Programme de la lutte au tabagisme . 2003. Règlements municipaux sur le tabac au Canada en 2001. Tiré le 28 octobre 2004 de Santé Canada, Programme de la lutte au tabagisme

10. Le lien suivant s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre Taux moyen de taxation. Tiré le 2 février 2005

11. Unité de recherche sur le tabac de l'Ontario . 2003. Tobacco Control Highlights: Ontario and Beyond . [Special Reports: Monitoring and Evaluation Series, 2002-2003, 9(1) ]. Toronto: Author.

Tableau 3-1 - Au cours des 30 derniers jours, quantité fumée les jours où le jeune a fumé, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Tableau 3-2a - Prévalence de l'usage d'autres produits du tabac que les cigarettes, selon le sexe et le niveau d'études, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-2b - Prévalence de l'usage d'autres produits du tabac que les cigarettes, selon le sexe et le niveau d'études, Canada, Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-3a - Pourcentage de jeunes n'ayant jamais fumé qui pourraient essayer de fumer pendant le prochain mois, selon le niveau d'études et le sexe, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-3b - Pourcentage de jeunes n'ayant jamais fumé qui pourraient essayer de fumer pendant le prochain mois, selon le niveau d'études et le sexe, Canada, Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-4 - Perception de facilité d'accès aux cigarettes parmi les jeunes n'ayant jamais fumé, selon la province, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Tableau 3-5a - Catégorie de tabagisme, selon la province et le niveau d'études, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-5b - Catégorie de tabagisme, selon la province et le niveau d'études, Canada, Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-6a - Catégorie de tabagisme, selon le sexe et le niveau d'études, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-6b - Catégorie de tabagisme, selon le sexe et le niveau d'études, Canada, Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-7 - Nombre moyen de cigarettes fumées par jour au cours des sept derniers jours - par les jeunes qui ont déclaré avoir fumé au cours des sept derniers jours - selon la province, Canada, Enquête sur le tabagisme chez les jeunes, 2002 et 1994

Tableau 3-8a - Jeunes ayant déjà fait usage d'autres produits du tabac, selon la province, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-8b - Jeunes ayant déjà consommé d'autres produits du tabac, selon la province, Canada, Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-9a - Catégorie de tabagisme, selon la langue habituellement parlée à la maison et le niveau d'études, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-9b - Catégorie de tabagisme, selon la langue habituellement parlée à la maison et le niveau d'études, Canada, Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-10a - Niveau de scolarité des parents, selon la catégorie de tabagisme, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-10b - Niveau de scolarité des parents selon la catégorie de fumeur, Canada, Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-11 - Catégorie de tabagisme, selon le statut d’Autochtone, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-12a - Catégorie de tabagisme, selon le statut d'Autochtone dans les provinces des Prairies et en Colombie-Britannique, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-12b - Catégorie de tabagisme, selon le statut d'Autochtone dans les provinces des Prairies et en Colombie-Britannique, Enquête de 1994 sur le tabagisme chez les jeunes

Tableau 3-13 - Accord total avec les énoncés sur l'estime de soi, selon la catégorie n'a jamais fumé/a déjà fumé, Canada, Enquête de 2002 sur le tabagisme chez les jeunes

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