Évaluation du comportement des détaillants face à certaines restrictions de l'accès au tabac chez les jeunes (Rapport final des résultats : 2005)
Partie A - Loi sur la vente de tabac
aux mineurs
Section 2.0 - Affichage
de l'avis sur l'âge ou sur les risques pour la santé
Cette section du rapport résume les
observations faites sur la conformité des détaillants quant aux dispositions
sur l'affichage des avis sur l'âge minimal pour la vente de tabac aux mineurs
par tout le Canada.
Les lois fédérale et provinciale sur la
vente de tabac aux mineurs régissent l'apposition d'avis sur l'âge minimal
requis pour acheter du tabac ou d'affiches exposant les risques pour la santé,
dans les établissements de vente au détail où sont vendus les produits de tabac.
Le nombre et le type d'affiches qui doivent être apposées dans chaque
établissement varient selon les provinces en vertu de la loi en vigueur. La
législation stipule que les affiches doivent être placées à certains endroits
obligatoires; cependant, la loi utilise les mots « sur ou près » de
ces endroits obligatoires. Puisque le terme « près » n'est pas défini
avec précision et que le point central de cette étude est, à des fins de
recherche, de vérifier si les détaillants respectent l'esprit général de la loi
et non son application, nos résultats pour la conformité sur l'affichage ne
prennent pas la position en compte. La seule présence des affiches
obligatoires ou l'absence d'affiches non autorisées suffit.
Les exigences fédérales obligatoires en
matière d'affichage n'ont pas été modifiées depuis la précédente étude réalisée
en 2004.
Une définition libérale de conformité a été
adoptée pour cette partie de la recherche. La conformité est présumée exister,
à condition que les détaillants respectent les exigences fondamentales et
minimales de la loi suivantes :
- que tous les types d'affiches
obligatoires devant être visibles pour le client soient apposés; et
- au Québec, au Manitoba et en Alberta,
comme la loi l'exige, que les affiches apposées le soient dans les deux
langues officielles. Puisque l'affichage fédéral est imprimé uniquement
dans un format bilingue, cette observation était silencieuse - si
l'affiche avait été présente là, elle saurait bilingue.
La présence des affiches conçues pour être
uniquement visibles par les caissiers, ou celles classées optionnelles, n'a pas
été mesurée et n'a donc aucun effet sur les résultats. Nous ne nous soucions
pas des affiches non apposées exactement à l'emplacement précis où la loi le
stipulait, à condition qu'elles fussent bien présentes et qu'elles soient
visibles par le client. La seule tentative de vérifier la dimension des
affiches, stipulée dans les dispositions de certaines lois, est dans le cas des
avis sur les « Risques pour la santé » selon la Loi de l'accès au
tabac de la Nouvelle-Écosse. Dans tous les autres cas, nous n'avons retiré
aucun point aux détaillants ayant négligé de respecter les dimensions
stipulées.
Aucun compromis n'a été fait quant à
l'exigence de poser uniquement les affiches qui étaient approuvées
officiellement par la loi provinciale sur le tabac. Aucun crédit n'a été
accordé pour la présence de toute autre affiche sur l'âge ou sur les risques
pour la santé liés au tabac, qu'elle soit écrite à la main par le détaillant,
émise par une autre organisation ou même provenant d'une autorité gouvernementale
en matière de santé.
La loi modifiant la Loi sur la protection
de la santé des non-fumeurs de
Manitoba (No 37) qui a modifié la Loi sur la protection
de la santé des non-fumeurs a reçu
la Sanction royale le 9 août, 2002. L'amendement inclus une interdiction des
affichages de tabac ou de produits reliés au tabac dans la plupart des lieux au
détail où de tels affichages seraient visiblent aux enfants, ainsi qu'une
interdiction de la publicité et à la promotion du tabac et de produits reliés
au tabac dans la plupart des lieux au détail où les enfants ont accès. Ces dispositions
ne sont pas entrées en vigueur jusqu'au 1er janvier, 2004.
Cependant, Manitoba n'a pas commencé à imposer la loi en ce qui concerne
l'affichage, la publicité et la promotion jusqu'après la décision de la cour Suprême
en janvier 2005 sur la législation semblable en Saskatchewan et après davantage
consultation avec des détaillants. Les dispositions ont entré en vigueur le 15
août, 2005.
La loi de la Saskatchewan exige que les affiches
provinciales soient apposées et qu'elles stipulent : « Il est illégal
de vendre du tabac aux personnes âgées de moins de 18 ans. » et « La
présentation d'une pièce d'identité émise par le gouvernement est
exigée ». Tout avis sur l'âge minimal et toute affiche de message relatif
à la santé sont interdits sans l'autorisation préalable de la Saskatchewan
Health. À l'heure actuelle, Saskatchewan Health n'a toujours pas approuvé
aucune affiche relative à limite d'âge ou à la santé, autre que la sienne, pour
apposition chez les détaillants. L'apposition d'affiches Opération carte
d'identité qui contiennent un avis sur l'âge n'est pas autorisée;
cependant, la plupart des autres affiches Opération carte d'identité sont
autorisées, y compris le matériel de formation. La publicité et la promotion de
produits de tabac ou de produits connexes au tabac ne sont pas non plus
autorisées dans les établissements de vente au détail auxquels les jeunes (de
moins de 18 ans) ont accès; toutefois, les affiches extérieures indiquant le
produit générique et le prix sont autorisées.
2.1 Conformité générale - nationale
Approximativement les deux tiers (66,4 %)
de tous les points de vente pondérés se conforment aux lois sur l'affichage des
dispositions, ce qui représente une augmentation par rapport au résultat de
l'an dernier (56,5 %). Ce chiffre représente le pourcentage pondéré des
détaillants des 30 villes qui étaient en entière conformité avec les conditions
que nous avons mesurées quant à l'affichage.
La conformité est à la hausse par rapport
aux années précédentes. Depuis 2002, la tendance est à une augmentation
annuelle de 6 % à 10%.
Les données du Graphique 14 sont le reflet
du pourcentage de détaillants à l'échelle nationale qui posent sur les lieux
toutes les affiches obligatoires à tous les emplacements désignés, comme le
prescrivent les lois fédérales ou provinciales. Au Nouveau-Brunswick, par
exemple, pas moins de trois affiches obligatoires doivent être posées. Chaque
affiche a un emplacement désigné. Si les détaillants omettent d'apposer ne
serait-ce qu'une de ces affiches à un emplacement, ils ne figureraient pas dans
les données sur la conformité nationale. Dans les provinces où les affiches
désignées doivent être apposées dans les deux langues officielles, tout
détaillant apposant une affiche dans une seule des deux langues serait lui
aussi exclu de la moyenne de conformité et, de fait, ferait baisser la moyenne
du taux de conformité nationale. Plus grand est le nombre d'exigences
individuelles qu'un détaillant doit observer en accord avec les dispositions
obligatoires sur l'affichage de la Loi sur le tabac ou d'un équivalent
provincial, plus il y a de chances qu'une des conditions ne soit pas satisfaite
et qu'ainsi, le taux de conformité dans cette région soit plus faible
qu'ailleurs. À l'échelle nationale, les nombreuses exigences obligatoires touchent
huit différentes lois et nombre de combinaisons d'affiches, sans oublier la
langue et l'emplacement.
2.2 Conformité par catégorie de commerce
La tendance est à une amélioration
constante de la conformité vis-à-vis de l'affichage du tabac. Bien qu'il y ait
eu une baisse de la conformité des pharmacies en 2004, cette catégorie de
commerce possède le taux de conformité le plus élevé en 2005 (Graphique 15).
Parmi les différentes catégories de commerce, les dépanneurs indépendants sont
les seuls à se situer en dessous de la moyenne nationale. Ceci est conforme aux
observations des années passées.
Dans l'ensemble des régions, les points
saillants suivants sont notés par catégorie de commerce (Tableau 18) :
Dépanneurs sous bannière :
Cette catégorie de commerce possède le
troisième meilleur taux de conformité et dépasse la moyenne nationale de 5,0 %.
Seize des villes et six des provinces visitées ont surpassé la moyenne
nationale.
Stations-service/postes d'essence :
Cette catégorie de commerce ne surpasse la
moyenne nationale que très légèrement; dix villes obtiennent un meilleur
résultat.
Marchés d'alimentation :
Cette catégorie de commerce possède, après
les pharmacies, le deuxième meilleur taux de conformité vis-à-vis de
l'affichage du tabac avec un taux de 73,3 %. Quatre villes, St. John's,
Moncton, Red Deer et Chicoutimi/Jonquière ont obtenu 100 % de conformité
avec l'affichage dans les marchés d'alimentation. Quatorze villes ont obtenu de
meilleurs résultats que la moyenne nationale.
Dépanneurs indépendants :
Cette catégorie de commerce est la seule à
obtenir des résultats inférieurs à la moyenne nationale et affiche un taux de
conformité vis-à-vis de l'affichage du tabac de 56,0 %. Les dépanneurs
indépendants représentent 32,8 % des points de vente visités et possèdent
donc un poids important sur l'extrapolation nationale. Seize villes ont obtenu
des résultats inférieurs à la moyenne nationale.
Pharmacies :
Présentes dans seulement cinq des dix
provinces et dans 6,5 % de l'échantillon visité, les pharmacies affichent
le meilleur taux de conformité vis-à-vis de l'affichage sur le tabac parmi
toutes les catégories de commerce (79,9 %). Parmi les 12 villes ayant des
pharmacies qui vendent du tabac, six ont obtenu des résultats supérieurs à la
moyenne nationale.
2.3 Conformité générale par région
Le taux national de conformité des affichages continue à
augmenter tous les ans; cependant, les baisses de 12 villes comparés à l'étude
2004 ont causé que le taux national demeure bas (66.4%). La moyenne de l'augmentation pour les 12 villes
est -15,5 %. Les baisses les plus importantes et les plus significatives
(c.-à-d. dans les deux chiffres) ont été notées dans sept villes où la moyenne
de la baisse est de 24,0 % (Tableau 19). Ces villes sont :
- Saint
John (-39,3 points)
- Sydney
(-42,7 points)
- Sherbrooke
(-23,6 points)
- Charlottetown
(-18,0 points)
- Thunder
Bay (-16,8 points)
- Halifax
(-15,5 points)
- Fredericton
(-12,0 points)
Ces collectivités représentent plusieurs
provinces et sont légiférées par une variété de lois sur le tabac.
Dans 18 des 30 villes visitées, une
augmentation de la conformité vis-à-vis de l'affichage sur le tabac a été
observée avec une moyenne de la hausse de 28,4 %. Les augmentations à deux
chiffres ont été notées dans 15 d'entre elles :
- Chicoutimi/Jonquière
(+76,1 points)
- St.
John's (+64,2 points)
- Medicine
Hat (+50,4 points)
- Red
Deer (+55,3 points)
- Moncton
(+43,0 points)
- Bathurst
(+33,0 points)
- Ottawa
(+28,8 points)
- Campbell
River/Courtenay (+ 23,9 points)
- Kingston
(+22,4 points)
- Regina
(+21,2 points)
- Sudbury
(+19,8 points)
- Montréal
(+18,2 points)
- Toronto
(+17,0 points)
- Calgary
(+15,3 points)
- Kelowna
(+14,6 points)
Seize villes
ont obtenu des résultats inférieurs à la moyenne nationale de 66,4 % :
- Halifax 27,3 %
- Charlottetown 33,2 %
- Kingston 34,7 %
- Saint John 44,2 %
- Sherbrooke 44,3 %
- Ottawa 47,5 %
- Sydney 50,2 %
- Sudbury 52,1 %
- Medicine Hat 53,5 %
- Windsor 54,6 %
- Québec 58,1 %
- Montréal 60,3 %
- Toronto 60,9 %
- Bathurst 63,5 %
- Saskatoon 64,1 %
- Thunder Bay 64,5 %
De nombreuses villes
sont situées dans des provinces où la loi sur le tabac exige davantage des
détaillants qu'une seule affiche. En Ontario, par exemple, la loi exige que
trois affiches différentes soient apposées. La piètre conformité de Toronto,
Kingston, Ottawa et Sudbury est directement attribuable aux détaillants de ces
villes qui ont apposé seulement deux ou trois des affiches exigées, sans
afficher le panneau « Défense de fumer », également exigé par la loi.
Les plus hauts taux de
conformité ont été notés dans dix villes où la conformité se situe à 70 %
ou plus :
- Chicoutimi/Jonquière 99,1 %
- Moncton 91,7 %
- Calgary 90,3 %
- St. John's 89,9 %
- Kelowna 87,4 %
- Red Deer 87,2 %
- Brandon 85,1
%
- Edmonton 78,3 %
- Regina 75,9 %
- St. Catharines 73,9 %
2.4 Conformité à la loi sur l'affichage selon la
composante législative provinciale
Le Tableau 20 indique la conformité des détaillants selon
chaque composante pour les affiches exigées par la Loi sur le tabac ou par la
législation provinciale correspondante.
Vingt-quatre des 30 villes visitées (80 %)
ont atteint un taux de conformité pour l'affichage de 50 % ou plus. Les
cinq villes les mieux placées sont :
- Chicoutimi/Jonquière 99,1 %
- Moncton 91,7 %
- Calgary 90,3 %
- St. John's
(T.-N.-L.) 89,9 %
- Kelowna 87,4 %
À l'échelle régionale, les provinces et les
villes où la conformité à la loi sur l'affichage est faible sont généralement
celles où d'autres versions de l'avis sur l'âge sont apposées, mais où les
détaillants ont également négligé d'apposer tous ces affiches, ou encore aux
endroits où l'on était moins discipliné à poser les affiches auxiliaires.
En Saskatchewan, la loi provinciale sur le
tabac interdit d'apposer des affiches autres que celles expressément
autorisées. Les affiches obligatoires sont les deux émises par la province. En
plus de celles-ci, mais sans toutefois les remplacer, l'affiche fédérale sur
l'âge minimal désigné par la Loi sur le tabac est aussi permise. En tout,
presque tous les détaillants de la Saskatchewan (69,8 %) satisfaisaient
aux exigences de la nouvelle loi sur l'affichage dans son intégralité. Ces
chiffres sont en augmentation par rapport à l'an passé (62,6 %).
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