Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada (ESUTC) 2005

Sommaire des résultats annuels de 2005

L'Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada (ESUTC) est une composante de la mission nationale consistant à surveiller et à évaluer la consommation de tabac ainsi que les connaissances, les attitudes et les comportements connexes. L'ESUTC est un outil de surveillance établi en 1999 par Santé Canada (SC) avec l'apport de ses partenaires et elle est réalisée en son nom par Statistique Canada. Cela permet à SC de faire état de la prévalence du tabagisme et des questions connexes (p. ex., consommation de tabac dans les lieux public, exposition des enfants, des jeunes et des adultes à la fumée de tabac) à l'échelle nationale et par province, sur une base semi-annuelle et annuelle. L'enquête a comme principal objectif de suivre les changements dans l'usage du tabac et le nombre de cigarettes fumées, notamment chez les 15 à 24 ans qui sont les plus susceptibles de commencer à fumer. L'ESUTC fournit des données actuelles, fiables, comparables et constantes sur la consommation de tabac. Elle s'inscrit dans le cadre d'un effort plus vaste visant à assurer l'accès aux données, à l'analyse et à l'information qui sont essentielles à l'élaboration, à la mise en oeuvre et à l'évaluation efficaces des stratégies, des politiques et des programmes de lutte au tabagisme. Il convient de souligner que toutes les différences signalées ici sont statistiquement pertinentes sauf dans les cas indiqués.

Aperçu

Selon les résultats de cette année, la prévalence du tabagisme a diminué chez les Canadiens âgés de 15 ans et plus¹.

D'après les derniers résultats de ESUTC relatifs aux données recueillies entre février et décembre 2005, un peu moins de cinq millions de Canadiens, soit 19 % de la population des 15 ans et plus étaient des fumeurs actuels¹. Quinze pour cent (15 %) des Canadiens âgés de 15 ans et plus ont eux‑mêmes déclaré qu'ils fumaient quotidiennement en moyenne 15,7 cigarettes par jour. Quatre pour cent (4 %) des Canadiens âgés de 15 ans et plus ont eux‑mêmes déclaré qu'ils fumaient à l'occasion. Environ 22 % de la population masculine de 15 ans et plus fumait en 2005, contre 16 % des femmes.

Jeunes de 15 à 19 ans

En 2005, le pourcentage de jeunes fumeurs de 15 à 19 ans, soit 18 % (environ 385 000 adolescents), n'a pas changé par rapport à la même période l'année précédente; 11 % ont dit qu'ils fumaient quotidiennement et 7 %, à l'occasion. Le taux de tabagisme chez les adolescentes et les adolescents était également de 18 % en 2005. 

Les jeunes fumeurs quotidiens ont eux‑mêmes déclaré une consommation moyenne de 11,0 cigarettes par jour; chez les adolescents de sexe masculin, la consommation autodéclarée était de 11,9 cigarettes par jour, contre 11,7 pour la même période l'année précédente². Chez les adolescentes, la consommation autodéclarée était de 10,0 cigarettes par jour, contre 11,6 l'année précédente².

Jeunes adultes de 20 à 24 ans

En 2005, la prévalence déclarée du tabagisme chez les jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans était de 26 % (environ 579 000 jeunes adultes), le plus faible taux jamais enregistré depuis que Santé Canada a commencé à faire état de la prévalence, comparativement au taux déclaré de 28 % pour la même période l'année précédente². La prévalence quotidienne et occasionnelle chez les jeunes adultes en 2005 s'élevait à 19 % et 7 % respectivement, contre 20 % et 8 % respectivement en 2004². Chez les 20‑24 ans, le taux de fumeurs actuels était plus élevé chez les hommes (29 %) que chez les femmes (23 %). 

Les fumeurs quotidiens de 20 à 24 ans ont eux‑mêmes déclaré une consommation moyenne de 13,3 cigarettes par jour en 2005, contre 12,8 en 2004². Les jeunes adultes de sexe masculin qui fumaient quotidiennement ont signalé une consommation moyenne de 14,8 cigarettes par jour, comparativement à 11,3 cigarettes par jour dans le cas des jeunes fumeuses. 

Dans l'ensemble, la diminution de la prévalence parmi ce groupe en 2005 est encourageante, bien que les jeunes adultes continuent de déclarer la prévalence la plus élevée de tous les groupes d'âge.

Nombre et type autodéclarés de cigarettes fumées

Au Canada, les fumeurs quotidiens ont eux‑mêmes déclaré une consommation moyenne de 15,7 cigarettes par jour, une légère hausse par rapport à 15,2 cigarettes pour la même période l'année précédente². Les hommes fument toujours davantage que les femmes, soit 17,2 cigarettes par jour contre 13,7 cigarettes chez les femmes. Plus de la moitié de tous les fumeurs actuels (58 %) ont eux‑mêmes dit qu'ils consommaient des cigarettes dites « douces » ou « légères », tandis que 42 % fumaient des cigarettes « régulières » ou sans aucun qualificatif. Un plus gros pourcentage de fumeurs occasionnels (67 %) étaient plus susceptibles de fumer des cigarettes dites « douces » ou « légères », comparativement aux fumeurs quotidiens (56 %).

Le tabagisme dans les provinces

Le taux de prévalence parmi les fumeurs actuels a continué de varier à travers le Canada. Les résultats provinciaux sont encourageants, puisque l'écart entre les taux de tabagisme dans les différentes provinces a encore diminué : dans toutes les provinces, l'écart par rapport au taux national moyen de tabagisme (19 %) était de ±4 %.

Sur le plan provincial, le taux de tabagisme allait d'un minimum de 15 % en Colombie‑Britannique (aucun changement par rapport à la même période l'année précédente) à un maximum de 22 % au Nouveau‑Brunswick, au Québec, au Manitoba et en Saskatchewan. Le plus grand pourcentage de personnes n'ayant jamais fumé (59 %) a été enregistré en Ontario et le plus faible pourcentage (44 %), au Québec. 

La consommation journalière autodéclarée variait. L'écart entre les provinces où la consommation moyenne était la plus élevée (au Nouveau‑Brunswick - 16,9) et la plus faible (en Saskatchewan et au Manitoba - 14,1) était de 2,8 cigarettes.  

Restrictions à l'usage du tabac

Dans l'ESUTC de 2005, on a encore demandé l'opinion des répondants sur la consommation de tabac dans les restaurants, les bars, les tavernes et, pour la première fois, en milieu de travail. Près des deux tiers (63 %) des répondants de 15 ans et plus étaient d'avis qu'il devrait être interdit de fumer dans les restaurants, quelle que soit la section et  42 % étaient d'accord pour que cette interdiction s'applique également dans les bars ou les tavernes. Trente‑quatre pour cent (34 %) trouvaient que l'usage du tabac devrait être interdit partout en milieu de travail, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, alors que plus de la moitié (51 %) croyaient qu'il ne devrait être permis de fumer que dans des endroits extérieurs désignés pour les fumeurs.

En 2005, l'ESUTC a demandé aux répondants sur les restrictions à l'usage du tabac dans leur milieu de travail. Quatre‑vingt‑quatorze pour cent (94 %) des personnes ayant occupé un emploi ou travaillé dans une entreprise au cours des 12 derniers mois ont déclaré que certaines restrictions B l'usage du tabac étaient en vigueur B leur lieu de travail, soit une hausse de 3 points de pourcentage par rapport à la même période l'année précédente. De ce groupe, 54 % ont signalé que le tabac était complètement interdit dans leur lieu de travail, soit 17 points de pourcentage de moins que le chiffre obtenus des données de l'ESUTC pour l'année 2004 (71 %). Ce changement est peut‑être attribuable au plus grand nombre de répondants qui ont signalé que l'usage du tabac était permis dans des endroits désignés de leur lieu de travail, qui pourraient être tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. En 2005, 34 % des répondants ont dit que l'usage du tabac était permis dans des endroits désignés du lieu de travail, comparativement à 16 % en 2004. Étant donné que des dispositions législatives d'interdiction ou de restriction du tabac en milieu de travail sont aujourd'hui monnaie courante dans la plupart des provinces, les employeurs informent peut‑être leurs employés que l'usage du tabac est maintenant restreint juridiquement et, le cas échéant, permis uniquement dans les endroits désignés. Six pour cent (6 %) des répondants ont dit que l'usage du tabac n'était nullement restreint dans leur milieu de travail. 

Usage du tabac à la maison

Dans 15 % des ménages canadiens, au moins une personne fumait B l'intérieur de la maison chaque jour ou presque chaque jour. Des ménages où personne ne fumait régulièrement dans la maison, 86 % interdisaient tout usage du tabac dans la maison. Quarante pour cent (40 %) des ménages où il était permis de fumer dans la maison, ou bien où une personne fumait régulièrement dans la maison, imposaient certaines restrictions. On a également déclaré que 9 % des enfants de moins de 12 ans (environ 380 000 enfants) étaient régulièrement exposés à la fumée secondaire à la maison.

Accès à la cigarette/sources sociales

On a demandé aux fumeurs actuels à quel endroit ils se procuraient habituellement leurs cigarettes. Les endroits les plus populaires pour les 15 ans et plus étaient une petite épicerie ou un dépanneur (59 %), une station-service (13 %) ou un supermarché (10 %). 

On a aussi demandé aux fumeurs actuels s'ils avaient essayé d'acheter des cigarettes à moindre prix durant les 6 derniers mois. D'après les résultats pour l'année 2005, 36 % des fumeurs actuels ont acheté une marque de cigarettes à rabais durant les 6 derniers mois, 17 % ont acheté des cigarettes dans une réserve des Premières nations, 11 % en ont acheté à l'extérieur de leur province et 3 % ont répondu qu'ils avaient acheté des cigarettes qui provenaient peut‑être de la contrebande. 

Parmi les jeunes Canadiens de plus de 15 ans qui se sont déclarés fumeurs actuels mais qui étaient trop jeunes pour que des produits du tabac leur soient vendus légalement dans leur province respective, 52 % ont dit qu'ils obtenaient leurs cigarettes principalement d'une source sociale (un ami ou un parent à qui ils prenaient ou achetaient des cigarettes ou qui leur en donnait), tandis que les autres (48 %) ont indiqué qu'ils les achetaient eux-mêmes chez un détaillant; le tiers (33 %) d'entre eux ont précisé qu'ils les achetaient dans une petite épicerie ou un dépanneur. 

Lors de l'ESUTC de 2005, on a posé une série de questions aux jeunes Canadiens de moins de 19 ans qui s'étaient déclarés fumeurs actuels, afin de mieux comprendre leur comportement et celui des détaillants au point de vente. Des répondants qui ont dit qu'ils avaient acheté ou essayé d'acheter des cigarettes d'un détaillant au cours des 12 derniers mois, 59 % ont indiqué qu'on leur avait demandé une pièce d'identité au moment de l'achat, 46 % qu'un détaillant avait refusé au moins une fois de leur vendre des cigarettes au cours des 12 derniers mois et 56 %, qu'ils avaient demandé à quelqu'un d'acheter des cigarettes à leur place au cours de la dernière année.

Exposition à la fumée secondaire

Pour la première fois en 2005, l'ESUTC a interrogé les répondants sur leur exposition à la fumée secondaire ailleurs qu'à la maison. Voici les endroits où ils ont déclaré avoir été exposés à la fumée secondaire au cours du dernier mois : 49 % à l'entrée d'un immeuble, 32 % dans une maison autre que la leur, 32 % sur la terrasse extérieure d'un restaurant ou d'un bar, 26 % dans une auto ou un autre véhicule et 23 % en milieu de travail. De façon générale, 37 % des répondants ont dit qu'ils étaient exposés à la fumée secondaire au moins une fois par semaine et 14 %, tous les jours. 

Risque d'incendie

Également, en 2005 l'ESUTC a demandé les fumeurs actuels sur leur usage du tabac et leur comportement présentant un risque d'incendie à la maison. Douze pour cent (12 %) des fumeurs actuels de 15 ans et plus ont dit qu'ils avaient fumé au lit dans la dernière semaine (environ 580 000 des fumeurs actuels). Parmi les fumeurs actuels qui ont déclaré avoir fumé au lit au cours de la dernière année, 18 % ont dit qu'ils l'avaient fait tous les jours et 20 %, au moins une fois par semaine, mais pas tous les jours.

D'après les résultats, 10 % des fumeurs actuels ont déclaré s'être endormis au moins une fois avec une cigarette allumée (dans un lit, sur un divan ou dans un fauteuil) et 24 % une fois dans la dernière année (environ 116 000 fumeurs actuels).
 
Parmi les fumeurs actuels au Canada (environ 1,9 million) qui ont déclaré avoir laissé une cigarette allumée dans un cendrier au cours des 12 derniers mois, 17 % ont dit qu'ils l'avaient fait tous les jours et 30 %, au moins une fois par semaine, mais pas tous les jours.

Référence

L'ESUTC a été élaborée en vue de fournir à Santé Canada et à ses partenaires des données à jour, fiables et constantes sur le tabagisme et des questions connexes. Le principal objectif de l'enquête est de déterminer les changements dans les habitudes tabagiques et la quantité de cigarettes fumées, en particulier chez les 15 à 24 ans qui sont les plus à risque de commencer à fumer. Pour l'ensemble de l'année d'enquête de l'ESUTC, des données ont été recueillies auprès de 20 800 répondants de février à décembre 2005. La marge d'erreur globale dans l'estimation du taux de tabagisme au Canada est de +/- 1,1 %. Nous nous attendons donc à ce que la prévalence réelle du tabagisme pour cette population se situe entre 17,6 % et 19,8 %, 19 fois sur 20.

Il convient de mentionner que, lors de la comparaison des résultats provenant de différentes périodes de collecte de données de l'ESUTC, Santé Canada estime qu'il est plus juste et fiable de comparer les résultats d'une phase à ceux d'autres phases, de même que les résultats annuels à d'autres résultats annuels.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur l'enquête et ses résultats, veuillez écrire au Programme de la lutte au tabagisme, Bureau de la recherche, de la surveillance et de l'évaluation, Santé Canada, 123, rue Slater, Indice de l'adresse 3507C, Ottawa (Ontario), K1A 0K9, ou envoyer une demande par courrier électronique à l'adresse TCP-PLT-questions@hc-sc.gc.ca ou encore consulter le site Web du Programme de la lutte au tabagisme de Santé Canada, www.vivezsansfumee.ca/esutc.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le fichier de microdonnées à grande diffusion, veuillez communiquer avec les services à la clientèle de Statistique Canada (1 800 461-9050; (613) 951-3321; télécopieur : (613) 951-4527; ssd@statcan.ca), Division des enquêtes spéciales.

¹ Les différences ne sont pas statistiquement significatives de 2004 à 2005, mais le sont de 1999 à 2005.

² Les différences ne sont pas statistiquement significatives.

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