Initiatives de préventions de la noyade
Version définitive 2001
Collaborer pour créer des collectivités sûres et sans risque de traumatismes pour aujourd'hui et demain
Introduction
Nous sommes nombreux à savoir que les blessures représentent
un problème important chez les Autochtones. Nous disons
qu'il faut que plus de gens soient conscients de l'ampleur du problème,
que plus de gens interviennent pour le régler et qu'il faut
agir ensemble d'une manière qui soit efficace et concertée.
Pour commencer, le Groupe de travail national des Premières
nations et des Inuits sur la prévention des blessures (Groupe
de travail) s'est constitué pour servir d'organe
national à l'élaboration et à la promotion
d'un cadre national de prévention des blessures qui soit
adapté au contexte culturel des populations des Premières
nations et des Inuits. Dans le cadre de ses travaux, le Groupe
de travail s'engage à sensibiliser les populations visées
au problème des blessures ainsi qu'à échanger
des renseignements et des idées sur les ressources, les
initiatives et les programmes communautaires de prévention
susceptibles de changer les choses!
S'il reste encore beaucoup de pain sur la planche, nous savons
d'ores et déjà que le travail de prévention
déjà fait ici et là porte fruit. Nous espérons,
en échangeant des renseignements sur les bonnes mesures
de préventions des blessures, encourager l'échange
de renseignements sur divers problèmes liés aux blessures
et diverses activités de prévention des blessures.
De même, nous espérons que le processus d'échange
de renseignements sur les mesures de prévention jugées
utiles nous permettra d'apprendre les uns des autres, pour que
nous puissions être mieux placés pour collaborer en
vue de régler les problèmes de blessures auxquels
font face nos gens.
Initiatives de prévention de la noyade
D'après le tableau d'ensemble brossé à l'échelon
de la collectivité, le Groupe de travail national
des Premières nations et des Inuits sur la prévention
des blessures espère vous transmettre des informations
que vous jugerez utiles. Voici ce que nous savons de la situation
: la NOYADE est un problème important : or, les initiatives
de prévention de la noyade ont un effet certain au Manitoba.
Nous donnons plus loin des renseignements sur les programmes de
prêt de gilets de sauvetage. Ensuite, nous traitons d'une
ressource qui pourrait se révéler utile à votre
collectivité en ce qui concerne la sécurité autour
des plans d'eau.
La noyade : Un tableau d'ensemble
Le rapport intitulé Unintentional and Intentional Injury
Profile for Aboriginal People in Canada, 1990-1999 et les données
accessibles par l'entremise de la Société canadienne
de la Croix-Rouge et tirées du Système canadien de
surveillance des décès liés à l'eau
nous donnent les renseignements suivants.
- Qu'en est-il de l'ampleur du problème de la
noyade au Canada?
- La noyade vient au deuxième rang des causes de décès
dans nombre de communautés autochtones au Canada.
- À certains endroits, au Canada, le nombre de noyades
est supérieur au nombre d'accidents de la route, si
on inclut le cas des motoneigistes qui se noient.
- En 1996, à l'échelle nationale, le taux de
noyade des Autochtones était six fois plus élevé que
celui des autres Canadiens.
- À l'échelle nationale, le taux de noyade
chez les petits enfants autochtones est 15 fois plus élevé que
celui des autres enfants canadiens. Cela s'explique en partie
par le fait que la proportion d'enfants est plus élevée
au sein de la population autochtone.
- Qu'en est-il des activités entourant les cas
de noyade?
- La noyade survient surtout dans les situations suivantes
: quelqu'un qui se trouve sur un bateau ou qui s'adonne à une
activité aquatique - nager, faire un tour dans l'eau,
etc. - tombe dans l'eau. Les tendances à cet égard
sont les mêmes chez les Autochtones que chez les autres
Canadiens.
- La plupart des accidents de bateau concernent des plaisanciers.
- Un nombre important d'accidents de bateau surviennent dans
le cadre d'activités quotidiennes.
- Ce que nous savons des facteurs de risque et des raisons
pour lesquelles les Autochtones sont plus à risque
- Un grand nombre de collectivités autochtones sont
situées près des rivières et des lacs.
- Un grand nombre de services importants - magasins, services
de santé, etc. - sont situés de l'autre côté d'un
plan d'eau.
- Le risqué de noyade est plus élevé dans
le Nord en raison de la température relativement moins élevée
de l'eau. Cela fait qu'il y a un plus grand risque d'hypothermie
et de décès.
- Dans le Nord, on a moins accès à des cours
de natation et de sauvetage.
- Les plus grands risques pour les adultes sont les bateaux,
les motoneiges et la glace.
- Les plus grands risques pour les petits enfants sont :
les bateaux, tomber tout simplement dans l'eau.
- Ce que nous savons de la sécurité, des
habitudes de vie et des cas de noyade
- En 1996, 6 % seulement des victimes de noyade portaient
un gilet de sauvetage; et
- les deux tiers (64 %) des victimes de noyade ayant plus
de 15 ans présentaient une alcoolémie supérieure à la
limite légale.
- Ce que nous savons du problème au Manitoba
- Durant la période de cinq ans allant de 1991 à 1996,
il y a eu 192 cas signalés de noyade dans la province
du Manitoba.
- Des 192 victimes, 67 étaient autochtones.
- Le taux de noyade chez les enfants de moins de cinq ans était
22 fois plus élevé chez les Autochtones que
chez l'ensemble des habitants de la province.
Initiatives qui portent fruit au Manitoba
Manitoba Coalition for Safer Waters
Ce regroupement provincial, qui remonte à 1998, vise à faire
en sorte que tous les Manitobains aient l'attitude, les connaissances
et les aptitudes nécessaires pour prendre des décisions éclairées
concernant leur sécurité et la sécurité d'autrui
au moment où ils participent à des activités
sur l'eau ou la glace et dans les environs. La coalition travaille
en vue de réduire le nombre de décès et de
blessures attribuables aux activités pratiquées sur
l'eau et la glace, en insistant sur les projets qui favorisent
l'éducation et la sensibilisation du public.
La coalition est née des travaux de nombre de groupes au
Manitoba sur une période de huit ans. L'été sec,
venteux et très chaud de 1995 s'est révélé un
moment clé. Sept noyades que l'on aurait pu éviter
ont coûté la vie à des jeunes sur la rive sud
du lac Winnipeg. L'attention des médias a permis de sensibiliser
les gens au problème de la noyade et a fait ressortir la
nécessité de pratiques sécuritaires sur l'eau.
Les autorités ont procédé à un examen
en bonne et due forme des décès en question et produit
un rapport renfermant 22 recommandations. Selon l'une des principales
recommandations, les organismes touchés devaient se réunir
pour agir sur les plages. Le groupe ainsi constitué s'est
appelé le Provincial Coordinating Committee on Recreational
Water Safety (comité coordonnateur provincial de la sécurité entourant
les activités aquatiques). Pour régler la situation
sur les plages, le comité en question a élaboré et
diffusé largement les Waterfront Safety Guidelines (lignes
directrices sur la sécurité dans les secteurs riverains,
offertes en français et en anglais). Cela fait, le comité a
continué de collaborer à d'autres questions liées à la
prévention des noyades et a fini par devenir la Coalition
for Safer Waters. Le regroupement est actuellement coprésidé par
la Garde côtière canadienne et par la Société canadienne
de la Croix-Rouge.
Si ces organisations se sont regroupées, c'est en raison
des décès tragiques dus à la noyade et d'un
objectif commun qui consiste à promouvoir la sécurité sur
les plans d'eau. À la suite des événements
tragiques, un groupe solide s'est formé et est voué à lutter
contre les décès par noyade évitables, au
moyen d'efforts collectifs. À l'heure actuelle, la coalition
regroupe quelque 40 organisations et organismes. Par ce travail
collectif, la coalition a constaté qu'elle est souvent en
mesure d'éviter le dédoublement des efforts. De même,
les membres de la coalition peuvent faire front commun et diffuser
avec conviction des messages concernant la sécurité sur
les plans d'eau à l'échelle provinciale et locale.
Le fait de se regrouper a également permis à la coalition
de mieux recueillir des renseignements sur les accidents autour
des plans d'eau et de travailler en vue de répondre aux
besoins des Autochtones, des résidents des collectivités
du Nord et des collectivités éloignées, des
enfants et des adolescents ainsi que des plaisanciers et des motoneigistes.
Voici certaines des activités de la coalition :
- planifier et mettre en oeuvre la journée de la sécurité aquatique
(« Be Water Wise Day » à Winnipeg;
- créer un message interactif de gilet de sauvetage que
l'on peut utiliser à l'occasion de foires sur la santé dans
les collectivités;
- participer au salons nautiques qui comprennent un centre d'activités
pour les enfants;
- soutenir le SAFE Baby Programme et le Fire Fighters Burn Fund;
et
- inclure une page sur la sécurité autour des plans
d'eau dans le cahier d'activités annuel de l'hôpital
pour enfants. Les cahiers en question ont été distribués
sans frais à 10 000 participants - hôpitaux, centres
de santé, divers programmes de services aux victimes,
enfants de tous âges.
Pour de plus amples renseignements sur la Manitoba Coalition for
Safer Waters et les travaux qu'elle accomplit, veuillez communiquer
avec les coprésidents de la coalition en utilisant les coordonnées
fournies ci-dessous.
Gail Henderson Brown
Société canadienne de la
Croix-Rouge
Coordonnatrice, prévention des blessures
Région du Manitoba
Tél. : (204) 982-7330
Fax : (204) 942-8367
Courriel :
gail.henderson-brown@redcross.ca |
Sue Macdonald-Simcox
Garde côtière canadienne
Manitoba
Tél. : (204) 642-6580
No de tél. sans frais: 888 728-8884
Fax : (204) 642-6581
Courriel : macdonalds@dfo-mpo.gc.ca
Site Web de la Garde côtière canadienne : www.ccg-gcc.gc.ca |
Programmes de prêt de gilet de sauvetage
De quoi s'agit-il?
Le programme de prêt de gilets de sauvetage consiste à fournir
aux collectivités des gilets de sauvetage (que l'on qualifie
parfois de vêtements de flottaison individuels) qui peuvent être
prêtés aux personnes et aux familles SANS FRAIS. L'idée
principale, c'est de favoriser l'utilisation des gilets de sauvetage,
car ceux-ci sauvent des vies!
- Le gilet de sauvetage aide la personne à flotter sur
l'eau;
- si la personne n'est pas consciente, le gilet de sauvetage
l'aide à se maintenir à flot; et
- les gilets de sauvetage sauvent des vies!
Comment un programme de prêt de gilets de sauvetage
peut-il être utile aux collectivités?
En règle générale, le programme de prêt
aide à prévenir les noyades en favorisant l'utilisation
des gilets de sauvetage. Les collectivités en profitent
de plusieurs façons. Le programme est utile sur les plans
suivants :
- il élimine un facteur qui peut faire que les gens n'utilisent
pas de gilet de sauvetage - le coût;
- il fait qu'il est plus facile de disposer du gilet de sauvetage
de la taille voulue pour des enfants qui grandissent;
- il sert à expliquer la sécurité sur les
plans d'eau et la manière d'utiliser un gilet de sauvetage;
- il permet d'aller sauver les gens au terme d'une opération
de recherche; et
- il fait de l'usage du gilet de sauvetage une pratique ACCEPTÉE,
NORMALE et NATURELLE.
En quoi consiste un programme de prêt de gilets
de sauvetage?
Chaque collectivité finit habituellement par trouver sa
meilleure façon à elle d'appliquer le programme.
Le programme de prêt de gilets de sauvetage devrait toutefois
comprendre trois volets de base.
Formation
La formation des membres de la collectivité permet d'être
certain que certaines personnes désignées peuvent
:
- vérifier les gilets de sauvetage pour s'assurer qu'ils
peuvent être utilisés en toute sécurité;
- déterminer s'il faudrait remplacer les gilets de sauvetage;
- aider à ajuster les gilets de sauvetage; et
- promouvoir la sécurité autour des plans d'eau.
Système de prêt
La collectivité devra élaborer un « système
de prêt » qui fonctionne pour elle.
- Il importe de savoir où les gens de la collectivité peuvent
se rendre pour emprunter un gilet de sauvetage.
- Il importe aussi de garder la trace des gilets de sauvetage
empruntés et de noter le moment où ils sont remis.
Contrôle
Il importe de contrôler le programme d'une année à l'autre.
En contrôlant vos efforts, vous pouvez envisager de modifier
des aspects du programme qui ne fonctionnent peut-être pas.
Vous serez aussi mieux en mesure de répondre aux besoins
changeants au fur et à mesure que vous les repérez
ou que vous les prévoyez. Vous pouvez jauger vos efforts
en prenant en considération les éléments suivants
:
- Qui utilise les gilets de sauvetage?
- À quel moment les gilets de sauvetage sont-ils utilisés
et à quel moment sont-ils en demande?
- Que disent les gens au sujet du programme ?
Ce genre de renseignement vous permet de déterminer si
vous avez la bonne combinaison de gilets pour adultes et pour enfants.
Cela peut également vous aider à déterminer
qui est le plus susceptible d'en avoir besoin, pour que vous en
ayez à votre disposition. Recensez le nombre de noyades
ou de quasi-noyades dans votre collectivité. Cela vous donnera
des renseignements précieux sur l'efficacité du programme.
Le programme de prêt de gilets de sauvetage dans les collectivités manitobaines
D'où est venue l'idée du programme?
Le programme de prêt de gilets de sauvetage est une idée
qui n'est pas vraiment neuve. Nous ne savons pas tout à fait
d'où vient le programme, mais nous savons que le programme
manitobain était modelé sur un programme dont la
coordination était assurée par la Garde côtière
canadienne dans les territoires du Nord-Ouest. Le programme de
prêt de gilets de sauvetage est devenu un élément
du Programme de sensibilisation sur la sécurité des
petites embarcations de la Garde côtière, mis en branle
en 1995. Le programme était un effort conjoint faisant appel à plusieurs
ministères dont les Transports, Pêches et Océans
et la Garde côtière canadienne. Le programme visait
d'abord et avant tout à lutter contre un nombre inacceptable
de noyades découlant d'accidents de bateau.
Le programme de prêt de gilets de sauvetage dans le Nord
est né en 1997 grâce à l'apport des fonds du
programme du Secrétariat national Recherche et sauvetage.
Le choix des collectivités appelées à participer
au programme reposait sur les statistiques relatives à la
noyade, le caractère éloigné de la collectivité et
la disponibilité des gilets de sauvetage.
Les premières collectivités ayant participé au
projet pilote dans les territoires
Saison de navigation 1998 |
Saison de navigation 1999 |
Fort Simpson
Rae (ouest de l'Arctique)
Wrigley (ouest de l'Arctique)
Cambridge Bay (est de l'Arctique)
Gjoa Haven (est de l'Arctique)
Pelly Bay (est de l'Arctique) |
Aklavik (ouest de l'Arctique)
Deline (ouest de l'Arctique)
Lutsel K'e (ouest de l'Arctique)
Paulatuk (ouest de l'Arctique)
Tuktoyuktuk (ouest de l'Arctique)
Wha Ti (ouest de l'Arctique)
Baker Lake (Nunavut)
Clyde River (Nunavut)
Hall Beach (Nunavut)
Pangnirtung (Nunavut)
Kugluktuk (Nunavut)
Arviat (Nunavut) |
Le programme a reçu un bon accueil.
Les collectivités signalent une utilisation accrue
des gilets de sauvetage pour les tours en bateau, les sorties
familiales et les sorties toute l'année durant. |
|
Comment le programme est-il né au Manitoba?
Le Northern and Remote Advisory Committee, maintenant appelé Manitoba
Coalition for Safer Waters, a mis en place le programme de prêt
de gilets de sauvetage au Manitoba à l'été 1999.
Avant que le programme ne puisse être mis sur pied, la première
tâche du comité consistait à trouver les fonds
nécessaires pour acheter les gilets de sauvetage. La Garde
côtière canadienne a parrainé l'achat des gilets
de sauvetage et, à l'aide des fonds en place, l'étape
suivante consistait à travailler auprès des collectivités
prêtes à participer au projet pilote. L'occasion s'est
présentée en juin 1999.
Une organisation du nom d'IMPACT (Injuries Manitoba for the Prevention
of Adolescent and Childhood Trauma) animait une réunion
de travailleurs communautaires de première ligne en vue
de lancer une discussion sur le problème des blessures au
sein des collectivités des Premières nations. Dans
le contexte de cette réunion, un certain nombre de conférenciers
ont été invités à révéler
ce qu'ils savent sur les divers problèmes liés aux
blessures. La Société canadienne de la Croix-Rouge
a présenté des renseignements sur la « sécurité aquatique ». À la
fin de l'exposé, les collectivités intéressées
ont été invitées à discuter de la possibilité de
participer au programme de prêt de gilets de sauvetage.
Sept collectivités ont manifesté de l'intérêt
au départ. Après la réunion, la Société de
la Croix-Rouge a communiqué individuellement avec chacun
des membres ayant exprimé de l'intérêt à ce
sujet. Cela a permis de discuter plus à fond, au téléphone,
du programme. À la fin, quatre collectivités ont été choisies
comme étant le lieu du projet pilote : Waterhen (population
: 1 120 personnes), Moose Lake (population : 967
personnes), York Landing (population : 828 personnes),
et Split Lake (population : 2 391 personnes).
Comment a-t-on choisi les collectivités appelées à travailler
de concert avec la Société canadienne de la Croix-Rouge?
Comme nous l'avons déjà mentionné, c'est l'exposé de
la Croix-Rouge sur la sécurité aquatique qui a fait
connaître le programme aux gens. La Croix-Rouge comptait
sur le fait que les membres des collectivités expriment
de l'intérêt. Autre élément important
du processus de sélection : les collectivités elles-mêmes
devaient décider si la noyade était l'élément
jugé prioritaire, par rapport à une autre forme de
blessure.
Outre ces facteurs clés, la Croix-Rouge a pris en considération
divers éléments : la collectivité était-elle
en région éloignée ou dans le Nord ? Le projet
ferait-il concurrence à des fournisseurs locaux ? La collectivité a-t-elle
déjà collaboré avec la Croix-Rouge et a-t-elle
déjà connu des noyades ou des quasi-noyades ? Il semblait
raisonnable de présumer qu'un partenariat serait plus susceptible
de porter fruit si la Croix-Rouge et la collectivité avaient
déjà travaillé ensemble et si la collectivité avait
une raison particulière d'être motivée ou intéressée.
En dernier lieu, il était entendu que les collectivités
devaient assumer la responsabilité du programme au même
titre que de l'équipement. Les collectivités participantes
savaient que la Croix-Rouge ou la Garde côtière ne
pouvaient remplacer le matériel perdu ou endommagé.
Quels étaient les objectifs et les résultats
escomptés du programme manitobain de prêt de gilets
de sauvetage?
Le programme comportait l'objectif suivant : sensibiliser les gens
au problème et leur faire comprendre que le fait de porter
un gilet de sauvetage au moment de faire un tour en bateau est
une décision intelligente. Le répondant et les collectivités
avaient certaines attentes en commun : 1) les hommes (qui risquent
davantage de se noyer) essaieraient tout au moins de porter un
gilet de sauvetage, car le matériel était prêté sans
frais; et 2) les résidents ACCEPTERAIENT que
les plaisanciers portent un gilet de sauvetage et s'y ATTENDRAIENT même.
Comment le programme pilote manitobain a-t-il fonctionné?
Une fois le partenariat établi entre les collectivités
et la Croix-Rouge, les activités principales ont rapidement été mises
en branle, de sorte que le programme a commencé à s'appliquer
pendant la saison de navigation de 1999.
- On a décidé combien de gilets de sauvetage chacune
des collectivités recevrait. Le calcul a été fait à partir
du nombre de résidents dans chacune des collectivités
et du nombre estimé d'utilisateurs de gilets de sauvetage.
- La Croix-Rouge a préparé des trousses didactiques à l'intention
des coordonnateurs des collectivités. Cela comprenait
des fiches sur l'utilisation judicieuse du gilet de sauvetage
pour eux-mêmes ainsi que pour les personnes appelées à les
emprunter. Les trousses contenaient également des cahiers
d'activités, un formulaire de prêt et un formulaire
pour consigner des statistiques. Le matériel était
modelé sur le programme des Territoires du Nord-Ouest.
Les formulaires fournis aux coordonnateurs étaient conçus
pour être faciles à remplir. Il appartenait au coordonnateur
individuel d'utiliser ou de ne pas utiliser le formulaire.
- La Croix-Rouge a fait transporter par autobus l'ensemble du
matériel - trousses et gilets de sauvetage - à destination
des collectivités.
À partir de là, les collectivités elles-mêmes
ont décidé comment les choses fonctionneraient chez
elles. Les communications téléphoniques se sont poursuivies
pendant la durée du programme entre la Croix-Rouge et les
collectivités participant au projet pilote.
Quels échos ont reçu les collectivités
en question au sujet du programme?
À l'automne 2000, la Croix-Rouge a communiqué avec les collectivité ayant
participé au projet pilote pour réaliser une enquête téléphonique.
Elle s'intéressait aux points suivants : 1) savoir si le programme avait été offert
pendant une deuxième année; et 2) noter l'expérience des
collectivités en ce qui concerne le programme pilote.
- D'abord et avant tout, les quatre collectivités ont
signalé qu'elles avaient appliqué les programme
l'été suivant. Cela a été considéré comme
une réalisation de taille, car le programme officiel n'avait
eu lieu que durant le premier été. Son application
l'été suivant représente l'effort et la
concertation de la collectivité, sans aucun soutien de
la part de la Croix-Rouge ni aucune communication avec elle.
- Les collectivités ont signalé que ceux qui se
prévalaient le plus souvent du programme étaient
les chasseurs, les pêcheurs, les chasseurs de caribou ainsi
que les familles et les enfants qui s'en allaient en colonie
de vacances.
- La promotion du programme au sein des collectivités
se faisait au moyen d'affiches, de bulletins, de réunions
publiques et du bouche à oreille.
- Trois des quatre collectivités ont signalé que
les plaisanciers utilisaient le gilet de sauvetage.
- Les quatre collectivités ont signalé que les
gens avaient emprunté les gilets de sauvetage plus d'une
fois.
- Les collectivités ont signalé qu'elles ont perdu
deux gilets de sauvetage. En même temps, elles disent les
avoir remplacés, en avoir acheté un plus grand
nombre de la taille des enfants et avoir mis des fonds en place
pour remplacer les gilets de sauvetage au besoin.
- Les quatre collectivités ont indiqué qu'elles
appliqueraient le programme durant l'été 2001.
Échos concernant les améliorations et les
futurs programmes
- Pour ce qui est de l'attribution des gilets de sauvetage, c'est
la population de la collectivité qui devrait en déterminer
le nombre. En règle générale, il faudrait
envisager d'accroître le nombre de gilets pour adultes.
- Certaines collectivités envisagent de mettre en place
un système de dépôt.
Qu'est-ce que les coordonnateurs des collectivités
ont eu à dire à propos du programme?
- « La plupart des membres de la collectivité n'ont
pas les moyens de s'acheter un gilet de sauvetage; le fait qu'ils
puissent s'en servir, c'est tout simplement exceptionnel, surtout
pour les chasseurs à l'automne. Il y a eu un chasseur
qui portait son gilet de sauvetage, qui l'a très certainement
aidé quand il est tombé dans l'eau à la
fin de l'automne » (Isla Chartrand, conseil
communautaire, Waterhen)
- «Deux chasseurs ont acheté des gilets de sauvetage
au magasin à The Pas. » (Doris Dorian,
préposé, collectivité de Moose Lake)
- « Je crois que nous avons créé un programme
qui est pratique et qui peut s'appliquer dans nos collectivités. » (Mike
Moose, coordonnateur BFI, Split Lake)
- « Un grand nombre des chasseurs voulaient savoir où on
peut aller acheter des gilets. Les enfants n'avaient pas peur
de demander un gilet de sauvetage, et certains enfants ont fini
par être plus à l'aise dans l'eau parce qu'ils les
portaient. » (Evelyn Beardy, directrice (loisirs/jeunes),
York Landing)
Une ressource en matière de sécurité aquatique pour les collectivités
Au Manitoba, le Northern and Remote Water Safety Education Advisory
Committee et la société canadienne de la Croix-Rouge
ont mis au point un guide utile intitulé Northern and Remote
Water Safety Community Resource.
Le but du comité consistait à créer des façons,
pour les localités du Nord et les collectivités éloignées,
de promouvoir la sécurité aquatique et d'en apprendre
plus à ce sujet. La ressource prend en considération
diverses activités qui se déroulent sur l'eau et
autour de l'eau - depuis les tours en bateau jusqu'à la
pêche, en passant par la motoneige ou la conduite sur les
chemins l'hiver. La ressource comporte quatre grands thèmes LA
SÉCURITÉ EN BATEAU, LA SÉCURITÉ À LA
PLAGE, LA SÉCURITÉ DES ENFANTS PRÈS DE L'EAU
ET LA SÉCURITÉ SUR LA GLACE. On y trouve également
une section sur les ressources utiles et une liste de contacts.
Il s'agit d'une reliure à trois anneaux. Cela fait qu'il
est facile de reproduire l'information, de la mettre à jour
ou d'y ajouter. Le vocabulaire utilisé demeure simple, et
les images sont claires et intelligibles. Pour obtenir un exemplaire
de la trousse (en anglais seulement), veuillez communiquer avec :
Gail Henderson Brown
Société canadienne de la Croix-Rouge
Coordonnatrice, prévention des blessures
Région du Manitoba
Tél. : (204) 982-7330
Fax : (204) 942-8367
Courriel : gail.henderson-brown@redcross.ca
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