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Comprendre la petite enfance Développement de la petite enfance à Niagara Falls, Ontario - Juin 2003

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IV. Façon dont les familles et les collectivités de Niagara Falls peuvent améliorer les résultats des enfants

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De nombreuses études sur les résultats des enfants ont été fondées sur la théorie de l'investissement, une théorie économique qui suppose que les enfants reçoivent un capital de leurs parents. Il s'agit d'attributs biologiques et d'un capital culturel qui dépendent des normes, des valeurs et des préférences des parents, de leur revenu et de leur richesse, ainsi que de leur accès aux ressources. Les parents investissent du temps et de l'argent dans leurs enfants, principalement sous forme de dépenses aux titres de l'éducation et des soins de santé8.

D'autres théories laissent supposer que les résultats des enfants découlent des pratiques familiales et des styles parentaux. Les enfants sont moins susceptibles d'avoir des problèmes de comportement ou de se développer de façon inadéquate sur le plan cognitif si leurs parents les appuient, se montrent réceptifs et leur prodiguent de l'affection. Les parents qui sont déprimés ou très stressés sont plus susceptibles d'être tendus et irritables avec leurs enfants, et de participer dans une moindre mesure aux activités qui contribuent à leur développement affectif et intellectuel. Les rapports matrimoniaux deviennent tendus, et la capacité globale de la famille de fonctionner comme une unité cohérente est compromise. Ces pressions ont aussi des répercussions sur le développement de l'enfant.

Des recherches récentes sur les enfants vulnérables fondées sur le premier cycle de l'Étude longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ)9 tiennent à la fois compte de l'influence des processus familiaux et des facteurs communautaires sur les résultats des enfants. Ces études ont constaté que les processus familiaux les plus importants comprennent le « style » parental, la dépression chez la mère, la cohésion ou la capacité d'adaptation de la famille, et la mesure dans laquelle les enfants participent régulièrement à des activités d'apprentissage. Les modalités de garde de l'enfant jouent aussi un rôle essentiel. De nombreux enfants ont de meilleurs résultats s'ils disposent de services de garde de qualité, particulièrement dans le cas des familles ayant un faible statut socio-économique10.

Le quartier et la collectivité plus large peuvent augmenter ou réduire la capacité des parents de fournir du soutien à leurs enfants11. La qualité et la sécurité du quartier sont importantes, mais les facteurs sociaux jouent aussi un rôle. Par conséquent, nous nous intéressons donc aussi au niveau de soutien social dont disposent les parents et à leur niveau d'accès à de l'information et du soutien, grâce à un réseau important d'amis et de collègues — des facteurs qui sont intégrés au terme « capital social ».

Le soutien social et des niveaux élevés de capital social sont plus faciles à atteindre dans une collectivité où la population est stable. C'est donc dire que nous nous attendons aussi à ce que le développement de l'enfant soit affecté par le niveau de stabilité de la population.

Enfin, le développement de l'enfant est plus susceptible d'être favorisé si les familles ont accès à des ressources éducatives, culturelles et récréatives. Celles-ci sont importantes, non seulement parce qu'elles contribuent directement au développement de l'enfant, mais aussi parce qu'elles favorisent le soutien social et font augmenter le capital social dans la collectivité.

Nous avons vu dans la section II du présent rapport que les enfants de Niagara Falls ont obtenu des résultats inférieurs à ceux de l'échantillon de l'IMDPE-16 au regard d'une des cinq mesures de l'IMDPE et des résultats supérieurs à ceux de l'échantillon pour quatre des cinq mesures. Leurs scores sont proches des normes nationales de rendement découlant des mesures des résultats de l'ELNEJ.

Cette situation est conforme aux attentes, malgré l'éventail des conditions socio-économiques dans lesquelles vivent les enfants, puisque relativement peu d'enfants vivent dans des familles ayant un niveau de scolarité peu élevé. Toutefois, de nombreux enfants vivant dans des secteurs de dénombrement (SD) plus favorisés de Niagara Falls ont obtenu des scores inférieurs à ce qui était attendu. Des facteurs autres que ceux liés à leur situation socio-économique immédiate peuvent également être en jeu.

La stratégie utilisée dans l'analyse qui suit a consisté à combiner un nombre important de variables familiales et communautaires en dix indicateurs qui sont essentiels au bon développement de l'enfant. Ces indicateurs devaient respecter deux critères :

  • Il devait exister une preuve que les indicateurs étaient liés aux résultats des enfants du point de vue du développement, soit dans les documents spécialisés antérieurs, ou dans des analyses des données de CPE et de l'ELNEJ.
  • Ces indicateurs devaient pouvoir être modifiés grâce aux efforts et aux actions des familles et des collectivités, au soutien des organismes communautaires et bénévoles, ainsi qu'aux politiques sociales aux niveaux local, provincial et national.

Dans cette section, on décrit les dix indicateurs; on présente les résultats des analyses effectuées à partir des données de CPE, avec une indication de l'importance relative de ces facteurs; et on fournit les scores au titre de ces indicateurs pour la collectivité de Niagara Falls.

A. Dix indicateurs de succès au niveau de la famille et de la collectivité

Chacun de ces indicateurs est présenté sur une échelle de 0 à 10, 10 correspondant au score positif le plus élevé12.

1) Style parental positif

Cet indicateur a été fondé sur des recherches qui ont démontré que les enfants obtiennent de meilleurs résultats du point de vue du développement lorsque leurs parents surveillent leur comportement, répondent à leurs besoins et les encouragent à l'indépendance, grâce à une approche démocratique.

Ce « style » parental, appelé « autoritaire », se distingue du style dit « dictatorial », qui est caractéristique des parents qui exercent beaucoup de contrôle et qui sont assez durs dans leur approche à l'égard de la discipline, ce qui contraste avec le style parental « permissif », qui est caractéristique des parents très indulgents qui imposent peu de limites en ce qui a trait au comportement de leurs enfants13.

L'échelle comprend des éléments permettant d'évaluer l'étendue des interactions positives — fréquence à laquelle les parents complimentent leur enfant, lui parlent et jouent avec lui, et fréquence à laquelle ils rient ensemble. Elle comprend des éléments liés à la constance et à la rationalité de l'approche des parents.

Par exemple, nous avons posé des questions aux parents au sujet de situations où leur enfant avait eu un mauvais comportement : étaient-ils susceptibles d'élever la voix, de le gronder ou de crier, de discuter calmement du problème, ou d'examiner avec lui d'autres comportements acceptables? Devaient-ils punir leur enfant souvent pour le même comportement? La punition dépendait-elle de leur état d'esprit à ce moment-là?

2) Participation des parents

Cet indicateur sert à déterminer dans quelle mesure les parents participent aux activités d'apprentissage de leurs enfants. Il comprend des données sur la fréquence à laquelle les parents racontent des histoires à leurs enfants, leur enseignent des lettres et des chiffres, leur montrent à lire et les encouragent à utiliser des chiffres dans leurs activités quotidiennes. Il sert en outre à mesurer la fréquence à laquelle les enfants regardent des livres et des magazines, en discutent avec leur famille et leurs amis, et écrivent ou font semblant d'écrire avec des stylos feutres ou des crayons14.

3) Fonctionnement de la famille

Le concept de fonctionnement de la famille se rapporte principalement à la cohésion et au niveau d'adaptation de la famille. Il a trait à la façon dont la famille fonctionne comme unité, plutôt qu'aux rapports entre les conjoints ou entre les parents et leurs enfants. Un certain nombre d'études ont démontré que le fonctionnement de la famille est lié aux résultats qu'obtiennent les enfants du point de vue du développement, particulièrement en matière de comportement.

Dans la présente étude, cet élément est évalué parallèlement aux 12 éléments de l'ELNEJ relatifs à la capacité de la famille de communiquer, de prendre des décisions et de résoudre des problèmes en tant que groupe, de discuter de sentiments et de préoccupations, de s'entendre et de se sentir acceptée.

4) Santé mentale de la mère

Le bien-être des parents a des répercussions sur leur style parental et leur capacité de participer et de réagir aux diverses activités d'apprentissage de leurs enfants15. Le bien-être de la mère a un effet plus grand que celui du père sur les résultats des enfants.

Cet indicateur a été fondé sur 12 éléments de l'ELNEJ qui sont couramment utilisés pour mesurer la dépression. Par exemple, il comprend des questions au sujet de la fréquence à laquelle une personne a un sentiment de dépression et de solitude, fait des crises de larmes, ressent un faible niveau d'énergie, se sent incapable de se concentrer et de dormir et a l'impression de ne pas être aimée par les autres. Les scores ont été codés de façon à ce que les scores élevés correspondent à une santé mentale positive, c'est-à-dire à l'absence de sentiments dépressifs.

5) Soutien social

Le niveau de soutien social offert aux parents a des répercussions sur leur bien-être et affecte indirectement leur capacité de fonctionner comme parents et comme modèles au sein de la famille et de la collectivité.

Cet indicateur mesure le niveau de soutien offert au répondant et décrit le soutien que reçoit une personne de ses amis et des membres de sa famille.

À cette fin, on demande aux parents s'ils ont pu obtenir de l'aide dans diverses situations, y compris des situations d'urgence; s'ils ont pu se confier et obtenir des conseils; s'ils se sont sentis proches d'une autre personne; et s'ils pensaient être membres d'un groupe de personnes dont les attitudes et les croyances étaient les mêmes que les leurs.

6) Capital social

Le capital social est un indicateur distinct mais connexe qui représente une mesure du niveau de soutien disponible globalement pour les groupes d'une collectivité. Il comprend donc de l'information au sujet de la capacité des voisins de collaborer pour résoudre des problèmes, de s'entraider, de surveiller les enfants des autres, et de fournir aux enfants des modèles à l'extérieur de leur famille immédiate.

7) Qualité du quartier

Cet indicateur sert à vérifier la perception qu'ont les parents de leur quartier comme endroit où élever leurs enfants. Il mesure des aspects comme la propreté, la sécurité, la qualité des écoles et des garderies, la pertinence des installations pour les enfants (comme les piscines et les terrains de jeu), les établissements de santé et le niveau de participation des résidents. Il comporte aussi une question en vue de permettre aux personnes d'évaluer leur quartier actuel par rapport à celui où elles vivaient précédemment.

8) Sécurité du quartier

Cet indicateur permet d'évaluer le niveau de préoccupation des parents à l'égard de la sécurité de leurs enfants dans leur quartier. Par exemple, on a demandé aux parents de se prononcer sur la sécurité des parcs et d'autres espaces de jeu, le taux de criminalité, les problèmes liés aux enfants plus vieux du quartier, et leur niveau d'inquiétude lorsque leurs enfants jouent à l'extérieur pendant le jour.

9) Utilisation des ressources

Cet indicateur sert à mesurer l'utilisation des installations récréatives, y compris les parcs, ruelles, espaces de jeu, patinoires, piscines, terrains de camping, centres de ski, parcs d'amusement et centres communautaires; les services éducatifs, comme les bibliothèques, centres de sciences, centres de ressources familiales et haltes-garderies; et les ressources culturelles, comme les musées d'arts, les pièces de théâtre, les spectacles de musique, les événements sportifs et les films.

10) Stabilité résidentielle

Ce facteur a été calculé à partir d'une analyse factorielle de quatre variables comprises dans le Recensement de 1996, en vue de déterminer le degré de mobilité de la population locale. Il s'agit notamment de la proportion de personnes qui ont déménagé au cours des cinq dernières années ou de la dernière année, ainsi que des pourcentages de chefs de familles monoparentales et de personnes âgées dans le quartier. L'échelle est établie sur une base positive, un score élevé correspondant à une plus grande stabilité. Le score moyen pour tous les secteurs de dénombrement au Canada est de cinq sur une échelle de dix.

B. Rapport entre les facteurs liés au quartier et les résultats des enfants

Dans la section III, une technique statistique, la régression logistique, a été utilisée pour évaluer le rapport entre les facteurs liés aux antécédents familiaux et le fait qu'un enfant ait un « bon départ dans la vie ». Dans la pratique, cela signifiait qu'un enfant ne risquait pas de ne pas réaliser son plein potentiel en raison de problèmes dans un des trois domaines du développement.

Dans cette section, l'analyse est étendue aux dix facteurs liés à la famille et au quartier décrits précédemment. Il s'agit d'un test relativement conservateur sur les effets de ces facteurs, l'analyse consistant essentiellement à poser la question suivante : « Quels sont les effets de ces facteurs, lorsque l'on tient compte des antécédents familiaux de l'enfant? »

Comme c'est le cas pour la section III, les résultats sont présentés sous forme de rapports des cotes (voir le carton intérieur de la section III). Dans le cas des dix échelles décrivant les processus familiaux et les facteurs liés au quartier, on obtient une estimation de l'effet d'une augmentation d'un point dans l'échelle pertinente. Les résultats, qui sont fondés sur les données combinées des sept collectivités visées par l'initiative CPE, sont présentés au tableau 4.116.

Tableau 4.1 - Lien entre les résultats des enfants et les antécédents familiaux, les processus familiaux et les facteurs communautaires
  Résultats des enfants
Développement cognitif Comportement Santé physique et bien-être
Antécédents familiaux
Revenu familial (unités de 10,000 $ 1,02 1,00 1,08
Scolarité de la mère (années) 1,08 1,02 1,09
Scolarité du père (années) 1,08 1,03 1,06
Mère ne travaillant pas à l'extérieur de la maison 0,74 0,97 0,68
Père ne travaillant pas à l'extérieur de la maison 0,58 0,68 0,45
Famille monoparentale 0,72 0,75 0,59
Nombre de frères et soeurs 0,94 0,96 0,92
Processus familiaux
Pratiques parentales positives 1,05 2,08 1,16
Participation aux activités d'apprentissage 1,01 0,98 1,05
Fonctionnement de la famille 1,02 1,05 0,99
Santé mentale de la mère 1,04 1,24 1,08
Facteurs communautaires
Soutien social 1,14 0,94 0,93
Qualité du quartier 1,00 1,00 1,06
Sécurité du quartier 1,06 1,03 1,02
Capital social 0,97 1,08 1,01
Utilisation des ressources 1,18 0,98 1,02
Stabilité résidentielle 1,01 1,02 0,88
Nota : Les chiffres en bleu sont statistiquement significatifs à p<0,10. Les résultats sont fondés sur le lien entre les variables liées aux antécédents familiaux de l'ELNEJ et les trois résultats touchant le développement de l'étude des sept collectivités de CPE 2001-2002.

Parmi les 10 facteurs liés à la famille et à la collectivité, deux ont un lien statistiquement significatif dans le domaine cognitif : soutien social et utilisation des ressources communautaires. Les résultats ayant trait au soutien social laissent supposer qu'un enfant appartenant à une famille obtenant une note de 6,0 sur l'échelle de 10 sera moins susceptible dans une mesure de 14 % d'être à risque dans le domaine cognitif qu'un enfant vivant dans une famille obtenant une note de 5,0 (ou une famille obtenant une note de 5,0 plutôt que de 4,0, etc.).

Une augmentation d'un point dans « l'utilisation des ressources communautaires » est liée à une augmentation de 18 % des scores dans le domaine cognitif. Autrement dit, les familles qui utilisent les diverses installations récréatives, éducatives et de loisirs, comme les piscines, les terrains de jeu, les bibliothèques, les haltes-garderies, les musées d'arts et les cinémas, ont des enfants qui ont de meilleurs scores au niveau cognitif.

En ce qui a trait au comportement, les styles parentaux positifs sont de loin le facteur le plus important. Une augmentation d'un point sur l'échelle des styles parentaux positifs est liée à une augmentation de 108 % de la probabilité d'obtenir de bons résultats du point de vue des comportements. Cela signifie que les parents qui surveillent le comportement de leurs enfants, répondent à leurs besoins et encouragent leur indépendance sont beaucoup plus susceptibles (au moins deux fois plus) d'avoir des enfants qui n'ont pas de problèmes de comportement.

Deux autres facteurs ont des effets statistiquement significatifs et positifs : la santé mentale de la mère, et le capital social. Une augmentation d'un point sur l'échelle de 10 de la santé mentale de la mère est liée à une augmentation de 24 % de la probabilité qu'un enfant ne soit pas à risque en raison de problèmes dans le domaine du comportement. Le fait de vivre dans un quartier au capital social élevé est associé à une augmentation de 8 % des probabilités d'obtenir des résultats positifs dans le domaine du comportement.

Le soutien social a des effets contraires aux attentes. Cela peut venir du fait que les parents dont les enfants ont des problèmes de comportement sont plus sensibilisés au soutien social qui leur est offert et indiquent donc des niveaux plus élevés de soutien.

Enfin, en ce qui a trait à la santé physique et au bien-être, aucun des facteurs familiaux ou communautaires ne constitue un facteur de protection statistiquement significatif. La stabilité résidentielle a des effets contraires aux attentes qui laissent supposer que les enfants qui vivent dans un quartier où le pourcentage de familles de passage est élevé sont moins susceptibles d'avoir des problèmes de santé. Il faut noter à cet égard que parce qu'il tient compte des enfants vivant dans une famille monoparentale, le modèle peut avoir saisi certains des effets négatifs normalement associés à une population mobile.

C. Scores au titre des indicateurs liés à la collectivité pour Niagara Falls

La figure 4.1 montre les scores de Niagara Falls pour chacun des 10 indicateurs décrits dans la présente section. Les chiffres entre parenthèses correspondent aux scores moyens pour les sept collectivités visées par CPE 2001-2002.

La collectivité a obtenu de très bons résultats pour ces indicateurs, ses scores étant nettement supérieurs à la moyenne de CPE pour trois mesures et essentiellement identiques à cette moyenne pour les sept autres mesures.

Les parents ont tendance à accorder des notes relativement élevées à leur quartier. Les scores de Niagara Falls sont à ce chapitre supérieurs aux normes de CPE pour la stabilité résidentielle (+0,7) et l'utilisation des ressources (+0,2). De plus, les scores sont comparables aux normes de CPE pour le soutien social, la qualité du quartier, la sécurité du quartier et le capital social. Ces résultats sont impressionnants si l'on considère qu'il y a à Niagara Falls un certain nombre de quartiers de très faible statut socio-économique. Les analyses qui précèdent indiquent que le soutien social et l'utilisation des ressources sont d'importants facteurs de protection pour le développement cognitif. Ces résultats concordent avec les bons résultats obtenus par Niagara Falls en matière de développement cognitif.

Figure 4.1 - Scores au titre des indicateurs liés à la collectivité pour Niagara Falls

Les deux scores relatifs aux processus familiaux qui retiennent le plus l'attention ont trait aux pratiques parentales positives et à la santé mentale de la mère. Les pratiques parentales positives et la santé mentale de la mère sont d'une importance capitale durant les premières années. Les analyses de cette section indiquent que ces facteurs sont particulièrement importants pour les résultats liés au comportement durant les premières années et d'autres études indiquent qu'ils constituent des variables explicatives importantes des résultats scolaires obtenus aux cycles primaire et secondaire17. Niagara Falls a obtenu un score de + 0,1 point de plus sur l'échelle des pratiques parentales positives, une différence statistiquement significative, et un score correspondant à la moyenne pour la santé mentale de la mère. Compte tenu du SSE généralement faible de cette collectivité ainsi que de la proportion de familles monoparentales, on aurait pu s'attendre à des scores plus faibles pour les résultats mesurés, plus particulièrement dans les domaines liés au comportement. Cependant, les parents de cette collectivité participent beaucoup à des activités avec leurs enfants, obtenant un score de 0,6 point supérieur à la moyenne pour cet indicateur lié à un processus familial. Il est donc probable que ces processus familiaux et facteurs communautaires constituent des éléments de protection contre des scores plus faibles, surtout dans les domaines liés au comportement.

Comme il a été décrit précédemment, il y a au total 10 indicateurs de succès au niveau de la famille et de la collectivité. Chaque échelle d'indicateur va de 0 à 10, 10 correspondant à un score positif. Un score total sur 100 peut être calculé pour chaque collectivité. Le score total sur 100 pour Niagara Falls est de 68,8, soit 1,6 point au-dessus de la moyenne de 67,2 des sept collectivités de CPE 2001-2002.

En raison des scores moyens relativement faibles obtenus par chacune des sept collectivités de CPE pour ce qui est de l'utilisation des ressources, nous avons examiné de façon plus poussée cette variable afin de déterminer si le problème découle principalement du manque de disponibilité des ressources. Pour chacun des trois types de ressources, on a posé la question suivante aux parents : « La plupart de ces ressources sont-elles situées à distance de marche de votre domicile, ou à courte distance en voiture ou en autobus? » Les résultats, qui sont présentés à la figure 4.2, indiquent que les enfants de Niagara Falls ont un accès légèrement plus faible que la moyenne aux ressources éducatives, mais un peu plus élevé que la moyenne aux ressources récréatives. Pour ce qui est des ressources culturelles, leur accès est comparable à celui de la moyenne des collectivités de CPE.

Figure 4.2 - Disponibilité des ressources de Niagara Falls et des sept collectivités visées par CPE, 2001-2002

Figure 4.2 - Disponibilité des ressources de Niagara Falls et des sept collectivités visées par CPE, 2001-2002

 

Figure 4.3 - Types de modalités de garde

Les données de l'ELNEJ englobent aussi les services de garde. Les programmes destinés à la petite enfance, comme ceux offerts dans les services de garde, peuvent augmenter la capacité d'apprendre d'un enfant, et favoriser par conséquent son développement scolaire et personnel toute la vie durant.

Toutefois, pour que ces programmes soient efficaces, ils doivent être appropriés sur le plan du développement et correspondre aux expériences, aux antécédents et aux besoins des enfants18. Les recherches laissent supposer que, peu importe le statut socio-économique d'un enfant, quatre types de ressources contribuent à son développement optimal : services de garde, services préscolaires, prématernelles et maternelles.

Qui plus est, des recherches fondées sur le premier cycle de l'ELNEJ laissent supposer que les services de garde, agréés ou non agréés, ont des effets positifs sur les capacités linguistiques des enfants des familles à faible revenu. Toutefois, les enfants des familles relativement à l'aise ont tendance à obtenir des résultats à peu près égaux, peu importe les modalités de garde utilisées19.

En 1996-1997, selon l'ELNEJ, près de la moitié (43,4 %) des enfants âgés de 5 et 6 ans au Canada étaient gardés, pendant au moins une partie de la journée, par une personne autre que leurs parents. À Niagara Falls, 43,3 % des enfants étaient gardés par une personne autre que leurs parents, ce qui est semblable à la moyenne canadienne.

La figure 4.3 montre le pourcentage d'enfants, selon les divers types de modalités de garde à Niagara Falls, ainsi que les chiffres pour le Canada tirés de l'ELNEJ 1996-1997.

Les enfants de Niagara Falls avaient juste un peu plus de chances d'être gardés que les enfants vivant ailleurs au Canada, mais étaient beaucoup plus susceptibles d'être gardés par un membre de la famille, à la maison ou à l'extérieur de la maison. Seulement 10,1 % des enfants de cette collectivité étaient gardés à l'extérieur de la maison par une personne non apparentée, soit le type de garde le plus populaire au Canada. Comparativement, 13,9 % étaient gardés par un membre de la famille à l'extérieur de la maison, un chiffre qui représente plus du double de la moyenne nationale pour ce type de modalité de garde.

En résumé, Niagara Falls possède un certain nombre de points forts. Elle compte des quartiers de grande qualité, la participation des parents y est très élevée et ces derniers disent pouvoir compter sur un niveau élevé de soutien social. On y trouve un niveau relativement élevé de ressources et celles-ci sont en général mieux utilisées par les familles que ce n'est le cas dans les autres collectivités visées par l'étude CPE 2001-2002. Il est probable que ces caractéristiques positives sur le plan des processus familiaux et des facteurs liés aux quartiers protègent les enfants des répercussions négatives que pourraient avoir certaines autres conditions dans lesquelles ils vivent.

  • 8Becker, G. S., A treatise on the family, Cambridge, MA, Harvard University Press, 1981.
  • 9Willms, J. D., Vulnerable Children: Findings from Canada's Longitudinal Study of Children and Youth, Edmonton (Alberta) University of Alberta Press, 2002.
  • 10Kohen, D., C. Hertzman, J.D. Willms, « The importance of quality child care » dans Vulnerable Children: Findings from Canada's Longitudinal Study of Children and Youth, sous la dir. de J. D. Willms, Edmonton (Alberta), University of Alberta Press, 2002.
  • 11Brooks-Gunn, J., G.J. Duncan, J.L. Aber, (sous la dir.), Neighbourhood Poverty: Context and Consequences for Children, New York, Russell Sage Foundation, 1997.
  • 12Ce résultat a été obtenu en rééchelonnant les valeurs de chacune des réponses de l'échelle de Likert (p. ex., tout à fait en désaccord, en désaccord, d'accord, tout à fait d'accord) de 0, 1, 2, 3 à 0, 3,33, 6,67, 10.
  • 13Baumrind, D., « The influence of parenting style on adolescent competence and substance abuse », Journal of Early Adolescence, (1991), II (1), p. 56-95.
  • 14McCain, M. N et J. F. Mustard, Inverser la véritable fuite des cerveaux : Rapport final de l'Étude sur la petite enfance, Publications Ontario, 1999.
  • 15Brooks-Gunn, J., G.J. Duncan et P.R. Britto, « Are Socio-economic Gradients for Children Similar to Those for Adults? Achievement and Health of Children in the United States », dans Developmental Health and the Wealth of Nations, sous la dir. de D.P. Keating et C. Hertzman, New York, The Guilford Press, 1999.
  • 16Les coefficients du tableau 4.1 diffèrent légèrement de ceux du tableau 3.1 parce que les facteurs communautaires sont mis en corrélation avec les antécédents familiaux. Par exemple, une famille qui a un revenu plus élevé habite en général dans un quartier relativement plus sûr et de meilleure qualité.
  • 17Pour une analyse documentaire et des résultats du premier cycle de l'ELNEJ, voir Willms, J. D., Vulnerable Children: Findings from Canada's Longitudinal Study of Children and Youth, chapitre 8 « The effects of parenting practices on children's outcomes », Ruth Chao et J. Douglas Willms, chapitre 9 « Parenting and children's behaviour problems », Fiona Miller, Jenny Jenkins et Dan Keating, et chapitre 10 « Maternal depression and childhood vulnerability », Marie-Andrée Somers et J. Douglas Willms, University of Alberta Press, 2002.
  • 18Doherty, G., De la conception à six ans : les fondements de la préparation à l'école, Développement des ressources humaines Canada, Politique stratégique, Direction générale de la recherche appliquée, document de recherche R-97-8F, Hull (Québec), 1997.
  • 19Kohen, D., C. Hertzman et J.D. Willms, « The importance of quality child care », dans Vulnerable Children: Findings from Canada's National Longitudinal Study of Children and Youth, sous la dir. de J. D. Willms, University of Alberta Press, Edmonton, 2002.
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Mise à jour : 2005-01-12 haut Avis importants