Agence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
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Volume 17, No 1- 2000

 

 

Agence de santé publique du Canada

Réimpression de résumés


1. A meta-analysis of infant diet and insulin-dependent diabetes mellitus: do biases play a role?
Jill M. Norris, Fraser W. Scott Epidemiology 1996;7:87-92 [traduction]

Nous avons évalué la relation entre l'alimentation du nourrisson et le risque de diabète insulinodépendant par la méta-analyse de 17 études cas-témoins. En résumant les études en question, nous avons pu constater l'effet modéré de l'alimentation aux préparations lactées pour nourrissons (rapport de cotes [RC] = 1,38; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,18-1,61) et aux substituts à base de lait de vache (RC = 1,61; IC à 95 % = 1,31-1,98) avant l'âge de 3 mois. Dans 14 des études, on s'est fondé sur ce que les femmes ont pu retenir à long terme à propos de l'alimentation de leur enfant : les données pourraient donc être biaisées ou inexactes; par contre, dans les trois autres études, nous avons évalué l'exposition aux divers types de lait d'après les dossiers existants, ce qui réduit le risque de biais de mémoire et les données inexactes. Dans les études fondées sur des dossiers, on ne constate guère d'association par comparaison à celles où l'on se base sur ce que les mères ont pu retenir à long terme. Par ailleurs, dans les études où la participation des sujets témoins était inférieure dans une proportion de plus de 20 % à celle des cas étudiés, l'effet diabétogène pour les sujets n'ayant jamais reçu de lait maternel était plus prononcé (RC = 1,58) que dans les études où la participation des cas et des sujets témoins était comparable (RC = 1,06). Ainsi, la différence de participation entre les cas étudiés et les sujets témoins pourrait avoir biaisé les résultats de ces études. Notre méta-analyse indique que la faible association mise en évidence entre l'alimentation du nourrisson et le risque de diabète sucré pourrait avoir des causes méthodologiques.

2. Seasonality in the clinical onset of insulin-dependent diabetes mellitus in Finnish children
Marjatta Karvonen, Jaakko Tuomilehto, Esa Virtala, Janne Pitkäniemi, Antti Reunanen, Eva Tuomilehto-Wolf, Hans K. Åkerblom Am J Epidemiol 1996;143(2):167-76 [traduction]

Il s'agissait de décrire les caractéristiques saisonnières de l'incidence du diabète insulinodépendant d'après l'étude de 2 062 cas diagnostiqués chez des Finlandais de 14 ans ou moins de 1987 à 1992. Pour estimer les profils saisonniers, nous avons regroupé les données en une courte série de Fourier comprenant jusqu'à trois harmoniques avec une tendance linéaire possible. Cette méthode permet de conférer une forme arbitraire à l'effet saisonnier. Pour déterminer le nombre d'harmoniques nécessaires pour la modélisation du cycle saisonnier et pour tester les différences selon le groupe d'âge et selon le sexe, nous avons employé le test du rapport des maximums de vraisemblance et le critère d'information d'Akaike. Nous avons comparé les profils saisonniers de l'incidence en fonction du sexe et entre les trois groupes d'âges formés par tranches de 5 ans, l'effet des autres étant éliminé dans chaque cas. Nous avons constaté que l'incidence du diabète insulinodépendant possède un caractère saisonnier dans une mesure significative lorsque les sexes sont confondus ainsi que pour deux groupes d'âge (0-9 ans et 10-14 ans). Il a été possible de confirmer l'existence d'un profil saisonnier statistiquement significatif pour les sujets masculins, mais non pour les sujets féminins. Par ailleurs, en considérant l'ensemble de l'année civile, nous avons découvert un cycle montrant une baisse de l'incidence du diabète insulinodépendant en juin chez les jeunes garçons. Chez les garçons plus âgés, nous avons constaté l'existence de deux cycles distincts montrant une baisse de l'incidence, la première en juin et la deuxième en novembre-décembre. Le profil saisonnier le plus manifeste est la baisse du nombre de cas diagnostiqués en juin, l'incidence demeurant relativement stable et élevée le reste de l'année. L'incidence annuelle moyenne se chiffrait à 35,6 cas par 100 000 habitants sans pics.

3. Insulin and colon cancer
Edward Giovannucci Cancer Causes Control 1995;6:164-79 [traduction]

Certains facteurs liés à l'occidentalisation ou à l'industrialisation augmentent le risque de cancer du côlon. Bien des gens croient que cette augmentation est liée aux effets directs de la présence de gras et de fibres alimentaires dans la lumière du côlon. Or, les hypothèses relatives aux gras et aux fibres, au moins dans leur forme originale, n'expliquent pas de façon satisfaisante bon nombre de faits nouveaux découverts dans les dernières études épidémiologiques. Nous avançons ici une nouvelle hypothèse selon laquelle l'hyperinsulinémie favoriserait la cancérogénèse dans le côlon. L'insuline est un important facteur de croissance des cellules épithéliales du côlon et a un effet mitogène sur la croissance des cellules tumorales in vitro. Les données épidémiologiques qu'on peut invoquer à l'appui de ce lien possible entre l'insuline et le cancer du côlon sont en grande partie indirectes et sont fondées sur la similitude observée entre des facteurs faisant augmenter le taux d'insuline et d'autres facteurs liés au risque de cancer du côlon. Plus précisément, l'obésité, et particulièrement l'obésité centrale, la sédentarité et peut-être un faible ratio gras alimentaires polyinsaturés-saturés sont au nombre des déterminants majeurs de l'insulinorésistance et de l'hyperinsulinémie et semblent liés au risque de cancer du côlon. En outre, une alimentation riche en glucides raffinés et faible en fibres hydrosolubles, facteur associé à un risque accru de cancer du côlon, entraîne le passage rapide du glucose dans le sang par absorption intestinale, ce qui conduit à une hyperinsulinémie post-prandiale. La conjugaison de l'insulinorésistance et d'un fort apport glycémique donne lieu à une insulinémie particulièrement élevée. Par conséquent, l'hyperinsulinémie pourrait expliquer pourquoi l'obésité, la sédentarité et une alimentation pauvre en fruits et en légumes et riche en viande rouge et en aliments très transformés, tous des facteurs communs dans le monde occidental, font augmenter le risque de cancer du côlon.

4. Long-term trends in incidence of and mortality from acute myocardial infarction and stroke in women: analyses of total first events and of deaths in the Uppsala Health Care Region, Sweden
Margareta Falkeborn, Ingemar Persson, Andreas Terént, Reinhold Bergstrom, Hans Lithell, Tord Naessén Epidemiology 1996;7:67-74 [traduction]

Nous avons étudié les tendances de l'incidence et de la mortalité par infarctus aigu du myocarde et par accident cérébro-vasculaire (ACV) observées entre 1969 et le milieu des années 1980 chez les Suédoises de la région sanitaire d'Uppsala. Nous avons déterminé les valeurs totales de l'incidence des premières attaques et du taux de mortalité d'après les registres sur les malades hospitalisés et sur les causes de décès. Dans la population étudiée, nous avons relevé 20 182 infarctus aigus du myocarde et 30 462 ACV avec, respectivement, 17 359 et 21 336 décès. L'incidence standardisée pour l'âge de l'infarctus aigu du myocarde a augmenté d'une valeur globale annuelle moyenne de 1,3 %, durant les années 1970, puis les taux sont descendus au début des années 1980. La mortalité, par contre, est demeurée pratiquement inchangée. Entre autres, la tendance était à la hausse durant toute la période de l'étude chez les femmes de 45 à 49 ans, alors que chez celles du groupe d'âge le plus élevé, l'augmentation s'est ralentie, et la tendance a fini par s'inverser durant les années les plus récentes. Pour ce qui est des ACV, l'incidence et la mortalité ont toutes deux baissé régulièrement : l'incidence standardisée pour l'âge a baissé en moyenne de 2,1 % par année pour tous les types d'ACV et de 7,8 % pour l'hémorragie intracérébrale. La meilleur explication qu'on puisse donner de la baisse de l'incidence des ACV est l'effet de la cohorte de naissance, la réduction étant de 30 % chez les femmes nées en 1920 et après, par comparaison à celles nées en 1890. Nous en concluons que la santé cardio-vasculaire des Suédoises a changé de façon notable et que le tabagisme et le traitement antihypertenseur, tous deux plus répandus, sont des déterminants majeurs.

5. Cancer risk following a community-based programme to prevent cardiovascular diseases
Tapio Luostarinen, Timo Hakulinen, Eero Pukkala Int J Epidemiol 1995;24(6):1094-9 [traduction]

Contexte. Le projet de la Carélie du Nord, un programme communautaire de prévention des maladies cardio-vasculaires mis en oeuvre de 1972 à 1977 en Carélie du Nord, a permis de réduire certains facteurs de risque importants des maladies cardio-vasculaires. Nous avons cherché à déterminer si l'incidence des cancers reliés au tabagisme ou à l'alimentation en Carélie du Nord a évolué différemment de celle observée dans une région de référence ne disposant pas d'un programme préventif.

Méthodes. Des modèles de régression de Poisson âge-période-cohorte-comté ont été ajustés à chacune des combinaisons cancer-sexe. Par ailleurs, nous avons ajouté aux meilleurs modèles des variables spécialement conçues pour détecter tout changement de tendance de l'incidence survenu après le programme en Carélie du Nord.

Résultats. L'incidence du cancer du poumon chez les hommes de la Carélie du Nord, qui était au départ constamment supérieure à celle du comté de référence, est descendue en dessous de cette valeur entre 1987 et 1991. Le rapport de risques lié au programme pour la période allant de 1987 à 1991 dénote un effet salutaire significatif de 20 %. Pour ce qui est du cancer de l'estomac, par contre, la tendance chez les hommes était plus favorable dans le comté de référence qu'en Carélie du Nord.

Conclusion. La réduction plus rapide du tabagisme pourrait être à l'origine de la tendance plus favorable observée relativement au cancer du poumon chez les hommes de la Carélie du Nord par comparaison à ceux du comté de référence.

6. Employment and coronary risk in women at midlife: a longitudinal analysis Jeannette R. Ickovics, Allison C. Morrill, Andrew W. Meisler, Judith Rodin, Joyce T. Bromberger, Karen A. Matthews Am J Epidemiol 1996;143(2):144-50 [traduction]

De 1985 à 1988, nous avons étudié la relation entre le travail et le taux de cholestérol chez 541 femmes du comté d'Allegheny (Pennsylvanie) âgées de 42 à 50 ans. Nous avons noté si les sujets travaillaient et mesuré diverses variables de santé, dont le taux de cholestérol, au début de l'étude et trois ans plus tard. Au début, il n'y avait pas de différence de taux de cholestérol ou d'habitudes en matière de santé entre les femmes qui travaillaient et les femmes sans emploi. Au contrôle du suivi, toutefois, nous avons observé chez les femmes qui travaillaient au début de l'étude une baisse importante du cholestérol HDL total (1,9 mg/dL) et du cholestérol HDL2 (3,2 mg/dL). C'est chez les femmes qui travaillaient au début de l'étude et au moment du contrôle que nous avons mesuré le taux de cholestérol HDL le plus faible. Ces effets ne peuvent s'expliquer par des variables socio-démographiques ou des variables relatives à la qualité de l'emploi. Nous avons effectué des analyses ultérieures pour déterminer si les habitudes en matière de santé pourraient expliquer l'association observée entre le travail et le taux de cholestérol. Nous avons constaté que les femmes qui travaillaient au début de l'étude étaient moins nombreuses à avoir augmenté leur niveau d'activité physique et plus nombreuses à avoir pris du poids durant la période d'observation que celles qui n'avaient pas d'emploi au début. Vu les changements métaboliques qui caractérisent la ménopause, ces facteurs pourraient se traduire par des effets négatifs sur le taux de cholestérol et sur la santé cardio-vasculaire. Les résultats mettent en lumière l'importance de l'évaluation longitudinale dans l'étude de la santé en fonction du travail.

7. Physical exercise and reduced risk of nonfatal myocardial infarction Gerald T. O'Connor, Charles H. Hennekens, Walter C. Willett, Samuel Z. Goldhaber, Ralph S. Paffenbarger Jr, Jan L. Breslow, I-Min Lee, Julie E. Buring Am J Epidemiol 1995;142(11):1147-56 [traduction]

L'association inverse qui existe entre l'activité physique et le risque de coronaropathie est bien connue, mais il reste des points obscurs en ce qui touche l'intensité de l'exercice, la possibilité d'une confusion à cause d'autres facteurs de risque de coronaropathie et le rôle des lipides et des apolipoprotéines du sang. Nous avons examiné ces aspects de la question dans le cadre de la Boston Area Health Study, une étude cas-témoins portant sur 340 personnes (266 hommes et 74 femmes) qui ont survécu à un premier infarctus du myocarde entre le 1 er janvier 1982 et le 31 décembre 1983, et sur 340 sujets témoins appariés par sexe, âge et lieu de résidence. Le risque relatif d'infarctus du myocarde chez les personnes du quartile le plus élevé pour l'activité physique était, par comparaison à celui du quartile le plus bas, de 0,50 (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 0,31-0,80) chez les hommes, et de 1,00 (IC à 95 % = 0,41-2,43) chez les femmes. Lorsque nous avons réparti les sujets selon la dépense énergétique déterminée uniquement d'après la pratique de sports exigeant une dépense modérée à élevée, le risque pour les hommes de la catégorie la plus active était 0,39 (IC à 95 % = 0,23-0,69) fois le risque des hommes de la catégorie la moins active; pour les femmes, le facteur était 0,43 (IC à 95 % = 0,15-1,26). Les résultats n'ont pas été changés de façon substantielle par l'ajustement effectué pour tenir compte de l'indice de masse corporelle, du tabagisme, de la consommation d'alcool, de l'alimentation, des antécédents médicaux personnels et familiaux et du type de personnalité; l'ajustement additionnel apporté pour la lipidémie n'a pas eu d'effet non plus. Ces constatations n'ont rien d'étonnant, car la dépense énergétique totale ne corrélait pas avec les taux sanguins de lipides ou d'apolipoprotéines. L'activité sportive modérée à intense semblait toutefois directement liée à un taux élevé de cholestérol HDL (p = 0,06), surtout à la fraction HDL2 (p = 0,10). Ces données laissent penser que l'activité physique est liée dans un rapport inverse au risque d'infarctus du myocarde et ce, indépendamment des autres facteurs de risque de coronaropathie.

8. Influence of systolic and diastolic blood pressure on stroke risk: a prospective observational study
Ewa Lindenstrøm, Gudrun Boysen, Jørgen Nyboe Am J Epidemiol 1995;142(12):1279-90 [traduction]

Cette étude visait à estimer l'influence de la pression artérielle (PA) systolique et diastolique sur le risque d'accident cérébro-vasculaire (ACV). La Copenhagen City Heart Study est une étude prospective portant sur 19 698 femmes et hommes qui ont subi deux examens cardio-vasculaires à cinq années d'intervalle. À chacun des deux examens, nous avons mesuré la tension artérielle des sujets, en plus d'autres variables. Les ACV et les ischémies cérébrales transitoires (ICT) initiaux ont été recensés dans les registres d'hospitalisation et sur les certificats de décès de 1976 à 1988. Appliquées séparément au modèle de Cox, la PA systolique et la PA diastolique ont toutes deux eu des effets significatifs sur le risque d'ACV. Dans le bas de la distribution de la tension artérielle (portion de 60 %) de la population, le risque relatif d'ACV était presque constant; sa valeur augmentait graduellement dans le haut (portion de 40 %) de la distribution. Toutefois, lorsque la PA systolique et la PA diastolique ont été appliquées en même temps au modèle, l'effet de la PA diastolique est disparu; quant à l'association entre la PA systolique et le risque d'ACV, elle n'a pas changé. Pour les hypertendus sous traitement, le risque d'ACV était plus élevé que pour les personnes non traitées ayant la même tension artérielle (risque relatif de 1,6 avec intervalle de confiance [IC] à 95 % de 1,2-2,2). Pour les personnes ayant la PA systolique la plus élevée, soit près du 3 % de la population, le risque relatif était de 4,0 (IC à 95 % = 2,2-7,3). Dans le haut (40 %) de la distribution, le risque attribuable de la PA systolique, c'est-à-dire au-dessus de la moyenne pour chaque groupe défini en fonction de l'âge et du sexe, était de 22 %. Nos résultats ont révélé que : 1) l'association entre la tension artérielle et le risque d'ACV n'était pas log-linéaire et 2) comme prédicteur d'ACV, la PA systolique est plus puissante que la PA diastolique.

9. Maternal asthma and idiopathic preterm labor
Michael S. Kramer, Allan L. Coates, Marie-Claire Michoud, Suzanne Dagenais, Dimitra Moshonas, G. Michael Davis, Emily F. Hamilton, Bahij Nuwayhid, A.K. Joshi, Apostolos Papageorgiou, Robert H. Usher Am J Epidemiol 1995;142(10):1078-88 [traduction]

Selon des études antérieures, les femmes asthmatiques risquent davantage d'accoucher prématurément. En outre, les médicaments (plus particulièrement les bêta-agonistes) qui s'emploient dans le traitement de l'asthme servent également à traiter le travail prématuré. Dans notre étude cas-témoins, nous avons considéré le cas de 555 femmes (réparties entre trois centres hospitaliers) ayant eu un travail prématuré idiopathique (< 37 semaines); deux des sous-échantillons se recoupaient (c.-à-d. qu'il n'y avait pas exclusion mutuelle) : les cas de travail très prématuré idiopathique (< 34 semaines) et les cas de travail prématuré idiopathique récurrent (< 37 semaines avec antécédents d'accouchement prématuré ou de fausse couche au second trimestre). Les sujets témoins ont été appariés aux cas en fonction de la race et des antécédents de tabagisme avant et durant la grossesse. Tous les sujets ont répondu en personne à des questions concernant les antécédents de troubles atopiques, respiratoires et obstétriques et les caractères socio-démographiques. Nous avons en plus demandé aux femmes ayant eu un travail très prématuré ou un travail prématuré récurrent de se soumettre à une évaluation spirométrique et à une épreuve de provocation à la méthacholine, 6 à 12 semaines après l'accouchement. La probabilité d'antécédents de symptômes asthmatiques et d'asthme diagnostiqué par un médecin (rapport de cotes après appariement de 2-3) était significativement plus élevée chez les cas que chez les sujets témoins, et plus particulièrement chez les cas d'accouchement prématuré récurrent. Aucune association significative n'a toutefois été mise en évidence par la provocation à la méthacholine. Ces résultats ne peuvent être expliqués par l'effet confusionnel résiduel du tabagisme ou d'autres variables, ni par le rappel sélectif des symptômes asthmatiques et autres antécédents chez les cas. Les femmes asthmatiques sont plus susceptibles d'avoir un travail prématuré idiopathique. Le fait que cette association ne soit pas mise en évidence par la provocation à la méthacholine donne à penser que la sensibilité des muscles lisses bronchiaux pourrait être liée à celle des muscles lisses utérins par des mécanismes non atopiques et non cholinergiques.

10. Low blood lead levels in Northern Ontario-what now?
Lesbia F. Smith, Elizabeth Rea Can J Public Health 1995;86(6):373-6

Objectif : Évaluer le degré d'exposition des enfants au plomb et orienter les efforts faits par la santé publique pour réduire cette exposition dans les collectivités du nord de l'Ontario.

Protocole : Enquête transversale auprès de la population.

Lieu : Nord de l'Ontario, de septembre à octobre 1992.

Participants : 395 enfants âgés de 1 à 6 ans et vivant à Moosonee ou Moose Factory (68 % de tous les enfants dans le groupe cible).

Résultats : La moyenne géométrique du niveau de plomb a été de 3,10 mg/dL) (range, 0 à 18,9 mg/dL); 4 % des enfants avaient une concentration de plomb supérieure à 10 mg/dL et aucun n'avait de concentration supérieure à 20 mg/dL. Les petits garçons et les enfants âgés de deux ans avaient les plus fortes concentrations de plomb.

Conclusions : Dans cette enquête, les concentrations de plomb apparaissent faibles mais, de façon surprenante, très proches de celles des enfants du centre-ville de Toronto, tant dans les quartiers proches d'une source d'émission que dans les autres. Des interventions sont nécessaires au niveau de l'ensemble de la population plutôt qu'au niveau individuel pour réduire encore davantage l'exposition au plomb. Les balles de plomb sont parmi les sources importantes d'exposition insidieuse au plomb présentes dans l'environnement, et c'est peut-être plus grave encore pour les enfants participant à des activités de chasse. Au vu des résultats de cette étude, il apparaît nécessaire de mettre au point des produits de remplacement des balles de plomb qui présentent moins de risques.

11. Childhood and adolescent leukaemia in a North American population Peter Peizhong Wang, Carol S. Haines Int J Epidemiol 1995;24(6):1100-9 [traduction]

Objectif. Description et analyse de données sur l'incidence des leucémies de l'enfance et sur la survie.

Échantillon. Cette étude descriptive a porté sur les cas incidents de leucémie diagnostiqués chez les sujets de 0 à 19 ans d'après le registre des cancers de la province de la Saskatchewan durant les soixante années écoulées entre 1932 et 1991.

Méthodes. Nous avons étudié les tendances de l'incidence ajustée pour l'âge et spécifique à l'âge, au type histologique, au sexe et à la cohorte. Des analyses de survie univariées et multivariées ont permis d'examiner les effets attribuables à la période d'observation, à l'âge au diagnostic, au sexe et au type histologique.

Résultats. Nous avons constaté que les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) étaient plus communes chez les garçons et chez les moins de 5 ans; pour la période allant de 1982 à 1991, l'incidence ajustée pour l'âge est de 3,1/100 000. Nous avons noté une augmentation régulière de l'incidence, mais à partir de 1971, sa valeur a diminué. En prenant les données relatives aux enfants nés entre 1944 et 1948 comme valeurs de base, nous avons déterminé que le risque relatif d'être atteint d'une LAL avant l'âge de neuf ans a augmenté à chaque cohorte de naissance de 5 années jusqu'à celle de 1969 à 1973 : par la suite, le risque est resté stable. Les autres types histologiques étaient rares; sur une période de 60 ans, nous n'avons relevé que 85 cas pouvant être placés dans le groupe des leucémies aiguës non lymphoblastiques (LANL); pour la période de 1982 à 1991, l'incidence de LANL ajustée pour l'âge est de 0,6/100 000. Nous avons constaté une amélioration remarquable de la survie au cours des soixante dernières années, essentiellement dans les cas de LAL. Chez les enfants de moins de 5 ans atteints de LAL, la survie était supérieure à celle mesurée chez les enfants plus âgés et chez les adolescents; dans le cas de la LANL, nous avons constaté l'inverse.

Conclusions. La LAL et la LANL sont des entités cliniquement distinctes qui diffèrent également sur le plan épidémiologique. Ce que nous avons observé au sujet de la LAL concorde avec les résultats d'un certain nombre d'autres travaux. Toutefois, les déductions possibles sont limitées en raison du nombre réduit de cas de LANL.

12. Cohort study of Air Canada pilots: mortality, cancer incidence, and leukemia risk
Pierre R. Band, Nhu D. Le, Raymond Fang, Michèle Deschamps, Andrew J. Coldman, Richard P. Gallagher, Joanne Moody Am J Epidemiol 1996;143(2):137-43 [traduction]

Malgré le caractère particulier du milieu de travail et de l'exposition professionnelle des pilotes de ligne, il n'existe qu'un corpus de données limité sur le risque de décès et sur l'incidence du cancer dans ce groupe professionnel. Nous avons étudié une cohorte de 2 740 pilotes d'Air Canada, ce qui représente 62 449 années-personnes en observation. Tous les pilotes masculins employés depuis au moins 1 an le 1 er janvier 1950 et depuis cette date ont été retenus. La date limite pour les informations d'issue était le 31 décembre 1992. Nous avons utilisé le rapport standardisé de mortalité (RSM) et le rapport standardisé d'incidence (RSI) pour comparer les taux de mortalité et d'incidence de cancer de la cohorte avec les valeurs correspondantes pour la population canadienne. Nous avons aussi calculé les intervalles de confiance (IC) à 90 % du RSM et du RSI. Une baisse de mortalité statistiquement significative est apparue pour toutes les causes (RSM = 0,63, IC à 90 % = 0,56-0,70), pour tous les cancers (RSM = 0,61, IC à 90 % = 0,48-0,76) et pour toutes les maladies autres que le cancer (RSM = 0,53, IC à 90 % = 0,45-0,62). La mortalité due aux accidents aériens était supérieure dans une mesure significative (RSM = 26,57, IC à 90 % = 19,3-35,9). L'incidence de cancer était inférieure dans une mesure significative pour tous les types de cancer (RSI = 0,71, IC à 90 % = 0,61-0,82), pour le cancer du rectum (RSI = 0,42, IC à 90 % = 0,14-0,96), pour le cancer du poumon (RSI = 0,28, IC à 90 % = 0,16-0,46) et pour le cancer de la vessie (RSI = 0,36, IC à 90 % = 0,12-0,82). Nous avons mesuré une incidence significativement accrue de cancers de la prostate (RSI = 1,87, IC à 90 % = 1,38-2,49) et de cas de leucémie myéloïde aiguë (RSI = 4,72, IC à 90 % = 2,05-9,31). Nous avons appliqué à la cohorte le meilleur modèle de risque relatif pour la leucémie lymphoïde non chronique radioinduite (rapport Beir V) en utilisant les données estimatives publiées sur la radio-exposition durant les vols aériens. Le risque relatif estimé s'échelonne de 1,001 à 1,06, ce qui ne diffère pas significativement du RSI observé (RSI = 1,88, IC à 90 % = 0,8-3,53). Cependant, le taux d'incidence de leucémie myéloïde aiguë était significativement plus élevé. Il faudra une surveillance de la radio-exposition durant les vols aériens et un suivi à long terme des équipages des avions civils pour pousser l'évaluation de l'incidence du cancer et du risque de leucémie chez ce groupe de professionnels particulier.

13. The 1993 General Social Survey I: alcohol use in Canada
Eric W. Single, Joan M. Brewster, Patricia MacNeil, Jeffrey Hatcher, Catherine Trainor Can J Public Health 1995;86(6):397-401

L'auteur évoque les taux et les corrélations liés à la consommation d'alcool à partir des données tirés de l'Enquête sociale générale, un sondage téléphonique auprès de 10 385 ménages canadiens mené en 1993 par Statistique Canada. La consommation d'alcool est à la baisse, ce qui confirme une tendance récente. Le portrait type du Canadien le plus susceptible de boire, et même de boire abondamment, est celui d'un jeune homme, célibataire, plutôt à l'aise, qui n'assiste que rarement, voire jamais à un service religieux. Grâce à une analyse à variables multiples, il a été possible d'analyser l'impact combiné des facteurs socio-démographiques sur les habitudes et les niveaux de consommation d'alcool. On constate notamment que la fréquence de la pratique religieuse et l'âge apparaissent comme les facteurs les plus probants pour prédire le niveau de consommation d'alcool actuel. Le sexe apparaît comme le facteur le plus important pour prédire la quantité d'alcool consommée tandis que la pratique religieuse, l'âge, l'état civil et l'emploi sont également des facteurs de prédiction importants.

14. The 1993 General Social Survey II: alcohol problems in Canada
Eric W. Single, Joan M. Brewster, Patricia MacNeil, Jeffrey Hatcher, Catherine Trainor Can J Public Health 1995;86(6):402-7

L'auteur évoque les taux et les corrélations liés à la consommation d'alcool au Canada, tels que dégagés de l'Enquête sociale générale de 1993. Approximativement 1 buveur sur 11 (9,2 %) indique qu'au cours de l'année précédente, la boisson a eu un effet néfaste sur sa vie sociale, sa santé physique, sa joie de vivre, sa vie familiale ainsi que sur son mariage, son travail, ou sa situation financière. Les problèmes les plus fréquemment cités touchaient à la santé physique (5,1 %) et à la situation financière (4,7 %). Au cours de l'année précédente, approximativement un buveur sur huit (12,9 %) a pris le volant dans l'heure qui a suivi la consommation de deux verres ou plus. En outre, plus de deux répondants sur cinq ont indiqué avoir eu des problèmes causés par la consommation d'alcool de personnes tierces. Dans le cadre d'une analyse à variables multiples, on a constaté que l'âge, l'état civil, le sexe, la pratique religieuse et la situation d'emploi étaient les facteurs de prédiction les plus significatifs de problèmes de consommation d'alcool. Le nombre d'occasions de forte consommation d'alcool est un facteur de prédiction encore plus significatif que le niveau global de consommation.

15. Costs associated with gunshot wounds in Canada in 1991
Ted R. Miller Can Med Assoc J 1995;153(9):1261-8

Objectif : Estimer les coûts (de 1993 en dollars) liés aux blessures par balle au Canada en 1991.

Conception : Analyse des coûts fondée sur des estimations séparées des taux d'incidence de blessures par balle et sur les coûts par incident dans le cas des victimes qui sont mortes, de celles qui ont survécu et ont été hospitalisées et de celles qui ont survécu, ont été traitées à l'urgence et libérées ensuite. Les estimations ont été fondées sur les coûts des soins médicaux, des soins de santé mentale et des services publics (c.-à-d. enquêtes policières), sur les pertes de productivité, sur les frais funéraires, la douleur, la souffrance et la perte de qualité de vie des personnes et des membres de leur famille.

Contexte : Canada.

Mesures des résultats : Coûts par cas, coûts par type d'incident (c.-à-d. agression, suicide ou atteinte non intentionnelle) et coûts par habitant.

Résultats : Le coût estimatif total lié aux blessures par balle s'est établi à 6,6 milliards de dollars. On a consacré environ 63 millions de dollars aux soins médicaux et aux soins de santé mentale et 10 millions de dollars aux services publics. Les pertes de productivité ont dépassé 1,5 milliard de dollars. Les autres coûts ont représenté la valeur attribuée à la douleur, à la souffrance et à la perte de qualité de vie. Les suicides et les tentatives de suicide ont représenté le gros des coûts (4,7 milliards de dollars), suivis des homicides et des agressions (1,1 milliard de dollars). Le coût par survivant hospitalisé a dépassé les 300 000 $, dont presque 29 000 $ en soins médicaux et soins de santé mentale. Conclusion : Les coûts liés aux blessures par balle se sont établis à 235 $ par habitant au Canada en 1991, contre 595 $ aux États-Unis en 1992. Les différences dans ces coûts peuvent être attribuables à la disponibilité différente des armes à feu dans les deux pays. Le resserrement du contrôle des armes à feu pourrait réduire les coûts du Canada, surtout ceux qui sont liés au suicide.

16. The effects of a 4-year program promoting bicycle helmet use among children in Quebec
Céline Farley, Slim Haddad, Bruce Brown Am J Public Health 1996;86(1):46-51 [traduction]

Objectifs. Il s'agissait d'évaluer l'efficacité d'un programme de quatre ans destiné à promouvoir le port du casque protecteur pour l'utilisation de la bicyclette chez les enfants des écoles primaires d'une région du Québec. Le programme s'articulait avant tout sur la communication persuasive et l'organisation communautaire, et combinait des activités éducatives ordinaires avec des activités destinées à faciliter l'acquisition et l'utilisation d'un casque protecteur.

Méthodes. Nous avons comparé l'utilisation du casque protecteur chez plus de 8 000 jeunes cyclistes de villes situées dans la zone d'application du programme et hors de cette zone. Nous avons vérifié les facteurs influant sur le port du casque protecteur par des analyses multivariées.

Résultats. Le port du casque protecteur, qui se chiffrait à 1,3 % avant la mise en oeuvre du programme, s'est élevé à 33 % en 1993. Le programme a été d'une efficacité incontestable dans la plupart des conditions de cyclisme et chez divers groupes de jeunes. Toutefois, les effets bénéfiques du programme étaient distribués inégalement : l'efficacité du programme dans les municipalités moins riches représentait le tiers de l'efficacité mesurée dans les municipalités «moyennement riches».

Conclusions. Ce programme communautaire combinant divers types d'activités semble avoir été efficace. Il faudrait des nouveaux modèles d'intervention pour que la distribution des résultats positifs soit équitable.

Dernière mise à jour : 2002-10-29 début