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Le rôle des vaccins et des antiviraux dans le contrôle et la prévention de la grippe

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La propagation de la grippe aviaire H5N1 partout en Asie du Sud-Est et jusqu'en Europe a soulevé beaucoup d'intérêt à l'égard de ce virus et de ce que sa propagation signifie pour la santé humaine. Cela a également suscité des questions au sujet des virus de la grippe aviaire et de la grippe humaine, ainsi de la préparation du Canada à une éventuelle pandémie de grippe, particulièrement en ce qui a trait aux vaccins et aux médicaments antiviraux.

Les vaccins servent à protéger la population canadienne contre de nombreuses maladies graves, y compris la grippe (qu'on appelle également « influenza »). Chaque année, des centaines de milliers de Canadiens sont vaccinés contre la grippe afin d'éviter de contracter les types de virus de la grippe qui circulent dans les collectivités. Ce vaccin confère l'immunité en stimulant le corps pour qu'il produise des anticorps qui combattent certains virus. Les anticorps produits sont efficaces pendant une période de quatre à six mois. Lors d'une exposition au virus de la grippe, la présence des anticorps permettra soit de prévenir une infection, soit de réduire la gravité de la maladie. Le vaccin est généralement administrés par injection; il contient une forme morte ou affaiblie du virus, de telle sorte qu'il est inoffensif pour les humains.

Le vaccin antigrippal offert est modifié chaque année afin pour offrir une protection contre les souches de virus qui, selon les prévisions, seront les plus communes. Les scientifiques du Canada et du monde entier évaluent les souches de grippe qui circulent sur la planète et formulent des recommandations quant aux trois souches à incorporer dans le vaccin annuel. Puisque ces souches peuvent varier d'une année à l'autre et que les anticorps produits grâce au vaccin ne subsistent que de quatre à six mois, on doit se faire vacciner tous les ans si l'on veut continuer d'être protégé.

En raison de son efficacité pour prévenir la maladie, la vaccination constitue le meilleur moyen de défense également en cas d'une pandémie de grippe. Une pandémie peut se produire lorsqu'une souche courante de virus grippal s'est combinée à une souche virale différente pour créer une nouvelle souche contre laquelle les humains n'ont aucune immunité.

Cela peut se produire, par exemple, si une personne atteinte du virus de la grippe humaine contracte le virus de la grippe aviaire et que les deux virus se réassortissent (se « mélangent »). Dans un tel cas, le virus de la grippe aviaire prend des gènes du virus de la grippe humaine; le virus résultant peut être d'un nouveau sous-type ou d'une nouvelle souche. Si ce nouveau virus se transmet facilement d'un humain à un autre, un grand nombre de personnes dans toutes les régions du monde pourraient devenir malades et peut-être en mourir. On appelle « pandémie de grippe » une telle situation.

À l'heure actuelle, il n'y a aucune pandémie de grippe dans le monde. Toutefois, il s'en est produit trois au cours du siècle dernier, et les scientifiques reconnaissent que la survenue d'une nouvelle pandémie de grippe est inévitable. Aujourd'hui, les scientifiques et les gouvernements surveillent le virus de la grippe aviaire de sous-type H5N1 qui a touché bon nombre de populations de volaille et certains humains en Asie du Sud-Est et dans certaines régions d'Europe. Plus il y aura d'oiseaux infectés, plus il est probable qu'il y aura des contacts entre les humains et des oiseaux malades; or, ces contacts créent des occasions pour que le virus de grippe aviaire H5N1 se réassortisse avec une autre souche grippale pour créer une nouvelle forme de virus.

Comme dans le cas des vaccins antigrippaux annuels, la production d'un vaccin spécifique contre la grippe pandémique exige qu'on y incorpore la souche de virus contre laquelle on veut se protéger. Il est donc impossible de produire ou de stocker un tel vaccin avant l'apparition de la souche qui soit à l'origine d'une pandémie de grippe. À compter de l'émergence et de l'identification de cette nouvelle souche, il faudra environ six mois pour mettre au point et fabriquer un vaccin antigrippal approprié. Par conséquent, il n'y aura pas de vaccin spécifique aux débuts d'une pandémie et il se pourrait que l'on soit confronté à une pénurie de vaccin au cours des premières phases.

Le Canada a conclu un contrat d'une durée de 10 ans avec un fabricant pour la production, au besoin, d'un vaccin contre la grippe pandémique. Bien que ce vaccin ne puisse être mis au point avant l'apparition de la nouvelle souche de virus, l'existence d'un contrat avec un fournisseur du pays permet au Canada de mettre en place l'infrastructure et les systèmes nécessaires à la production d'une quantité suffisante de vaccin pour toute la population canadienne en cas de pandémie. De plus, dans le cadre du budget 2005, le gouvernement du Canada a prévu 34 millions de dollars sur cinq ans afin de contribuer au développement et à la mise à l'essai d'un prototype de vaccin contre la grippe pandémique.

Jusqu'à ce qu'un vaccin spécifique puisse protéger la population, les médicaments antiviraux constitueront un volet important de l'intervention canadienne en réponse à une pandémie. Contrairement aux vaccins, les antiviraux ne préviennent pas la maladie en procurant une immunité. Les antiviraux, produits généralement sous forme de pilule, servent à détruire un virus ou à nuire à sa capacité de fonctionner et de se reproduire. On donne habituellement ces médicaments aux patients malades pour atténuer les symptômes, raccourcir la durée de la maladie et minimiser les complications graves. Lorsque les antiviraux sont utilisés à titre préventif, il faut continuer de les prendre tant et aussi longtemps qu'y il a exposition au virus.

Il est possible de constituer des réserves d'antiviraux et d'administrer ceux-ci au besoin aux personnes des groupes à risque élevé. L'efficacité des antiviraux est toutefois limitée et, par conséquent, ils ne constituent qu'une partie de la stratégie globale d'intervention. On ne peut pas compter uniquement sur les antiviraux pour réduire les effets d'une pandémie.

Au total, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux disposent actuellement d'une provision de 35 millions de gélules de l'antiviral oseltamivir, et ils en ont commandé 5 millions de plus.

 

Mise à jour : 2006-01-30 haut de la page