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Les jeunes canadiens
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Section 10. Les jeunes autochtones

À peine au-delà de 3 % de Canadiens s'identifient1 comme étant autochtones2. Or, de cette population, les jeunes (de 15 à 24 ans) composent un segment considérable, et les enfants (sous l'âge de 15 ans), un segment encore plus grand. De ce fait, les questions relatives aux enfants et aux jeunes revêtent une importance particulière pour l'ensemble des populations tant canadiennes qu'autochtones. Les données de la présente section proviennent en grande partie du recensement de 2001, lequel définit les Autochtones en fonction de leur identité, non de leur descendance ou de leur origine.

10.1 Le profil démographique

Par rapport au reste de la population canadienne, les peuples autochtones sont jeunes et en croissance; en 2001, la cohorte d'âge de 15 à 24 ans comptait en effet pour 17 % de l'ensemble de ce groupe. Près de 50 % de ces peuples étaient alors composés de personnes de moins de 25 ans3. À titre comparatif, cette même année, seulement 13 % de la population non autochtone avait entre 15 et 24 ans. De plus, les enfants de moins de 15 ans formaient 33 % de la population autochtone, par rapport à 19 % chez les non Autochtones.


Figure 10-1 : Population d'identité autochtone selon l'âge, 2001

Figure 10-1

Source : Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01001.


La population en réserve est également relativement jeune. En 2001, 54 % de tous les résidents des réserves avaient en effet moins de 25 ans4. Chez les personnes hors réserve, 49 % avaient moins de 25 ans, et la moitié vivaient dans des RMR urbaines5.

La figure 10-2 montre la répartition des identités autochtones au sein de la cohorte des 15 à 24 ans. Les tendances qu'on y observent correspondent aux chiffres de la population autochtone dans son ensemble, puisque le segment des moins de 25 ans en représente le coeur. En 2001, le peuple inuit comptait 39 % de jeunes de moins de 15 ans, et 18 % de personnes de 15 à 24 ans6. Vingt-neuf pour cent des Métis étaient âgés de moins de 15 ans, et 18 %, de 15 à 24 ans. Finalement, 35 % des Indiens d'Amérique du Nord étaient âgés de moins de 15 ans et 17 %, de 15 à 24 ans.


Figure 10-2 : Jeunes (de 15 à 24 ans) d'identité autochtone selon le type, 2001

Figure 10-2

Source : Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01001.


10.1.1 Le taux de natalité et l'espérance de vie

Remarque aux lecteurs : Les données de la présente section ne touchent que les Premières nations, soit les Indiens du Canada, inscrits ou non.

Près du quart des naissances des Premières nations étaient attribuables à des mères adolescentes. Selon des données de 1999 fournies par Santé Canada, la plus importante proportion de naissances vivantes (33 %) appartenait au groupe des 20 à 24 ans, tandis que 24 % d'entre elles se produisaient au sein de la cohorte des 15 à 19 ans7. De son côté, le taux canadien atteignait alors son sommet (32 %) chez les femmes de 25 à 29 ans, les cohortes de 20 à 24 ans et de 15 à 19 ans ne composant respectivement que 18 % et 6 % de l'ensemble.

Toutes proportions gardées, beaucoup moins de Canadiennes de 15 à 24 ans ont donné naissance que de femmes des Premières nations8. De ce groupe, celles âgées de 10 à 14 ans affichaient un taux de natalité neuf fois plus élevé que leurs homologues canadiennes, et celles de 15 à 19 ans, presque cinq fois plus élevé. Comme dans le cas des Premières nations, le taux de grossesse et de naissance chez les adolescentes inuites est plus élevé que celui de l'ensemble de la population canadienne.

L'espérance de vie à la naissance s'est améliorée au sein de la population des Premières nations. En 2000, celle-ci est passée à 68,9 ans chez les hommes et à 76,6 ans chez les femmes. En 1999, on a estimé que l'espérance de vie des Inuits habitant au Nunavut était de 67,7 ans chez les hommes et de 70,2 ans chez les femmes. Cette hausse pourrait être attribuable en partie au fait que le statut de certains enfants a été rétabli aux termes du projet de loi C-31.

10.1.2 Les conditions de logement

En 2001, presque tous les jeunes Autochtones de 15 à 24 ans étaient célibataires (96 %)9. Un peu en deçà de 4 % étaient légalement mariés, et moins de 1 %, séparés, divorcés ou veufs. La majorité d'entre eux vivaient dans des ménages familiaux10; plus de la moitié (62 %) habitaient avec leurs parents, 8 % étaient des parents seuls et 16 % étaient époux ou partenaires en union libre. De ceux vivant dans des ménages non familiaux11, 4 % demeuraient avec des personnes apparentées, 7 %, avec des personnes non apparentées et 3 %, seuls.

10.1.3 La langue

En général, la conservation et la transmission des langues autochtones sont souvent difficiles, parce que les gens ont peu l'occasion de les employer et, souvent, moins de possibilités encore de les apprendre. Le recensement de 2001 indique qu'une majorité de jeunes Autochtones ne parlaient que l'anglais comme langue maternelle.


Figure 10-3 : Langues maternelles et connaissance des langues des jeunes, 2001

Figure 10-3

Source : Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01040.


La majorité (70 %) des jeunes Autochtones (de 15 à 24 ans) ont déclaré ne connaître12 qu'une seule langue, et, dans ce groupe, c'était l'anglais qui dominait (98 %). La connaissance unique du français et des langues autochtones était beaucoup moins commune, se chiffrant à 2 % dans le premier cas et à 0,3 % dans l'autre. Parmi les langues autochtones, l'algonquin, l'inuktitut et l'athapascan étaient les plus couramment parlées à des taux respectifs de 0,14 %, 0,12 % et 0,02 %.

Les autres jeunes Autochtones (30 %) connaissaient plusieurs langues : 58 % avaient une connaissance de l'anglais et d'une ou plusieurs langues autochtones, 5 %, du français et d'une ou plusieurs langues autochtones et 33 %, d'autres combinaisons.

Des résultats semblables ont été obtenus du côté de la langue maternelle13. En ce qui a trait aux deux langues officielles, 80 % des jeunes Autochtones ont cité l'anglais, et 4 % seulement, le français14. Quinze pour cent ont par ailleurs déclaré que leur langue maternelle était autochtone, les plus communes étant l'algonquin (11 %), l'inuktitut (3 %) et l'athapascan (1 %). Parmi les jeunes qui ont dit avoir plusieurs langues maternelles (2 %), la majorité ont cité l'anglais avec une ou plusieurs langues autochtones (70 %) ou d'autres combinaisons langagières (24 %).

10.2 La scolarité

La scolarisation des jeunes Autochtones est beaucoup moins élevée que celle des jeunes Canadiens en général. Les jeunes Autochtones, mis à part les diplômés universitaires, ont de moins bons résultats sur le marché du travail que leurs homologues ayant la même scolarité. Or, il est essentiel pour le bien-être à venir des collectivités autochtones de trouver des moyens d'encourager leurs jeunes à poursuivre leurs études et à comprendre les facteurs qui les empêchent de tirer les mêmes bénéfices que les autres sur le marché du travail canadien15. À moins d'avis contraire, les données apparaissant plus bas dans la présente section ont été tirées de la publication de Statistique Canada intitulée Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 - Premiers résultats : Bien-être de la population autochtone vivant hors réserve16.

10.2.1 Les études primaires et secondaires

Selon les données de l'Enquête effectuée auprès des peuples autochtones par Statistique Canada en 2001, les jeunes Autochtones de 15 à 19 ans ont le plus souvent décroché de l'école primaire ou secondaire parce qu'ils s'y ennuyaient. Le cinquième (20 %) des intéressés ont cité ce motif et environ 15 % ont dit avoir quitté l'école parce qu'ils voulaient travailler. Les motifs évoqués variaient selon le sexe. Près du quart des jeunes hommes de 15 à 19 ans (24 %) disaient s'ennuyer et 19 %, voulaient travailler. Chez les jeunes femmes de ce groupe d'âge, le quart (25 %) ont dit avoir quitté parce qu'elles étaient enceintes ou devaient prendre soin d'enfants et 15 % parce qu'elles s'ennuyaient.

Les jeunes Autochtones sont plus nombreux à obtenir leur diplôme d'études secondaires que par le passé. Néanmoins, selon les données du recensement, un peu plus de la moitié (52 %) des Autochtones hors réserve de 20 à 24 ans en 1996 n'avaient pas terminé leurs études secondaires17. En 2001, ce pourcentage était passé à 48 %, mais il demeurait considérablement supérieur à celui de leurs homologues canadiens qui atteignait 26 %. La proportion d'Inuits de 20 à 24 ans n'ayant pas terminé leurs études secondaires a de son côté chuté de 66 % à 59 % de 1996 à 2001. Chez les Métis de la même tranche d'âge, la proportion correspondante est tombée de 47 % à 42 %. Chez les Indiens de l'Amérique du Nord hors réserve, la situation des jeunes est cependant inchangée, la proportion correspondante était de 52 %.

10.2.2 Les études postsecondaires

La situation des Autochtones hors réserve s'améliore aussi au niveau postsecondaire. Les données du recensement de 2001 indiquent en effet qu'environ 13 % des jeunes ont déclaré avoir fait certaines études de ce niveau; 8 % avaient obtenu un diplôme collégial ou d'une école de métiers et un peu plus de 1 % avaient un diplôme universitaire de premier cycle. Le pourcentage de finissants du secondaire augmentant graduellement, à mesure que la population vieillit, il nous est donné de croire que la majorité des jeunes Autochtones pourraient à l'avenir obtenir des diplômes ou des grades postsecondaires.


Figure 10-4 : Niveaux de scolarité des jeunes Autochtones (15 à 24 ans), 2001

Figure 10-4

Source : Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB1042.


10.2.3 Le retour ultérieur aux études

Une partie des jeunes de 15 à 19 ans qui décrochent du système scolaire avant d'avoir terminé leur secondaire finiront par retourner à l'école et achever leurs études. Selon les données du recensement de 2001, 9 % de la population autochtone hors réserve de 20 à 64 ans fréquentait l'école à plein temps comparativement à 7 % de la population canadienne totale hors réserve18. En fait, les Autochtones d'âge adulte étaient proportionnellement plus nombreux à fréquenter l'école à plein temps en 2001 que les Canadiens de tous les groupes d'âge, à l'exclusion des 20 à 24 ans. Dans la tranche d'âge des 25 à 29 ans par exemple, 14 % des Autochtones hors réserve étaient à l'école à plein temps comparativement à 11 % de l'ensemble de la population canadienne hors réserve du même âge. Le tableau est à peu près semblable pour les 30 à 34 ans avec des proportions de 10 % pour la population autochtone hors réserve et 5% pour tous les Canadiens hors réserve19.

10.2.4 Les enseignants autochtones

La présence d'enseignants et d'aides-enseignants autochtones dans les écoles pourrait rendre plus positive l'expérience scolaire, ceux-ci pouvant servir de modèle et employer des méthodes d'enseignement qui épousent la culture des élèves autochtones.

Selon les données de l'Enquête auprès des peuples autochtones, une proportion de 30 % des Autochtones hors réserve de 15 à 24 ans ont dit avoir eu un Autochtone comme enseignant ou aide-enseignant. Les jeunes Inuits du Grand Nord (proportion approximative de 81 %) avaient le plus de chances d'en avoir eu un; c'est bien plus que les 32 % de jeunes Indiens de l'Amérique du Nord hors réserve et les 22 % de jeunes Métis20.

10.3 L'emploi et le revenu

Lorsqu'on examine les données relatives à l'ensemble de la jeunesse autochtone, force est de constater qu'une troublante tendance s'en dégage. En 2001, bon nombre des jeunes Autochtones n'avaient en effet pas obtenu de diplôme d'études secondaires et leur participation au sein de la population active se limitait à 49 %. De ceux-là, 36 % avaient un emploi.

Au niveau de la population autochtone dans son ensemble, tous âges confondus, le taux d'activité se chiffrait à 69 % et celui de chômage, à 19 %. On constate que les jeunes affichent un taux d'activité plus faible, et un taux de chômage plus élevé. Toutefois, on peut attribuer en partie la faiblesse du taux de participation chez les jeunes de 15 à 24 ans à leur fréquentation accrue des établissements d'études postsecondaires.

Parmi les personnes faisant partie de la population active, presque toutes étaient rémunérées ou employées et moins de 2 % étaient des travailleurs autonomes ou des travailleurs familiaux non rémunérés. Les emplois les plus courants chez les jeunes selon la profession (classification pour les statistiques de 2001) étaient dans les domaines des ventes et services (43 %), des métiers, du transport et de la machinerie (13 %), des affaires, de la finance et de l'administration (10 %). Il faut par ailleurs noter que 9 % de ces jeunes n'avaient jamais occupé un emploi rémunéré. La figure 10 5 illustre ces données.


Figure 10-5 : Professions des jeunes Autochtones (15 à 24 ans), 2001

Figure 10-5

Source : Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01045.


Toutes les données relatives au revenu des jeunes Autochtones ont été tirées des résultats du recensement effectué par Statistique Canada en 2001, lesquels visent les sommes gagnées en 2000. Un peu moins de la moitié des jeunes Autochtones n'ont pas travaillé en 2000 (46 %) et parmi ceux qui ont travaillé, 9 % l'ont fait à temps plein toute l'année, tandis que 45 % étaient à temps partiel. Le revenu moyen d'emploi pour ces jeunes était de 8 119 $21, somme qui correspondait à 73 % de l'ensemble de leurs revenus; le 27 % restant provenait de transferts gouvernementaux ou d'autres sources. La figure 10-6 illustre la distribution des revenus des jeunes Autochtones avec revenus en 2000.


Figure 10-6 : Revenus des jeunes Autochtones (15 à 24 ans), 2000

Figure 10-6

Source : Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01047.


Il y a une forte incidence de personnes à faible revenu au sein de la population autochtone, soit 31 % chez les familles économiques. Si les enfants de 14 ans et moins affichaient le plus de retard à ce niveau (41 %), les jeunes arrivent bons deuxièmes avec un taux de faible revenu de 31 %. Quant aux jeunes ne vivant pas dans une famille économique (un seul soutien économique), 75 % ont dû composer avec un faible revenu en 200022.

Si des mesures ont été prises récemment pour favoriser l'emploi des jeunes, le fait de ne pas terminer leurs études secondaires ou de ne pas obtenir les compétences nécessaires les place dans une situation fort désavantageuse au sein d'une économie de plus en plus axée sur la main-d'oeuvre qualifiée. Or, les jeunes Autochtones, composant le segment de jeunesse ayant un des plus forts taux de croissance au Canada, font face à des défis particulièrement complexes.

10.4 La santé

L'état de santé des jeunes Autochtones ressemble à celui des autres jeunes Canadiens. En 2001, environ 69 % des Autochtones hors réserve de 15 à 24 ans se jugeaient en très bonne ou en excellente santé, comparativement à 71 % de toute la population de la même tranche d'âge. Les trois quarts environ (74 %) des hommes de ce groupe d'âge ont déclaré avoir un état de santé excellent ou très bon, comparativement à 65 % des femmes. Seulement 7 % des femmes et 5 % des hommes ont plutôt qualifié leur état de santé de passable ou de mauvais. Comme c'est la fraction autochtone de la jeune population qui est la plus en croissance, ces jeunes joueront dans l'avenir un rôle de premier plan en ce qui a trait à la santé globale de leurs peuples23.

10.5 Les jeunes Autochtones et le système de justice

Les jeunes autochtones sont disproportionnellement représentés dans tous les aspects du système de justice pénale. En effet, bien qu'ils ne constituaient que 5 % de la population en 2001-2002, ils comptaient pour près de 25 % des placements en détention provisoire, 22 % des placements en garde ordonnée, 17 % des mises sous probation et 16 % des applications de mesures de rechange24. Cette surreprésentation est encore plus évidente chez les jeunes femmes autochtones, lesquelles comptaient pour 32 % des placements en détention provisoire et pour 25 % des placements sous garde ordonnée. Ces tendances sont encore plus marquées dans l'Ouest canadien et les territoires, où on trouve les plus grandes concentrations d'Autochtones.

10.5.1 Les jeunes Autochtones et les mesures de rechange

Les données d'un rapport soumis au ministère de la Justice en 2003 indiquent que les corps policiers ayant compétences sur des territoires comprenant des populations autochtones étaient légèrement plus susceptibles que d'autres corps policiers de recourir à des mesures officieuses, deux fois plus susceptibles de renvoyer un adolescent à un programme de justice réparatrice, moins susceptibles de recourir à des sommations et à des citations à comparaître, plus susceptibles de recourir à une promesse de comparaître et à une promesse remise à un fonctionnaire responsable, et plus susceptibles de maintenir l'adolescent sous garde jusqu'à une audience en vue de sa mise en liberté provisoire par voie judiciaire parce que l'adolescent est récidiviste ou est intoxiqué ou encore pour assurer la sécurité de ce dernier25.

Or, la jeunesse autochtone était également surreprésentée dans l'application de mesures de rechange26. Il existe des programmes structurés par lesquels des jeunes qui seraient autrement traduits en justice peuvent être assujettis à des mesures de rechange non judiciaires dans leur milieu, comme rendre des services personnels à la victime, verser une indemnité financière à la victime, fournir des services communautaires, suivre des séances de formation, transmettre des excuses personnelles ou écrites ou rédiger un essai ou un exposé sur l'infraction qu'ils ont commise. En 1998-1999, bien qu'ils ne représentaient que 4 % de la population des jeunes, les jeunes Autochtones ont fait l'objet de 15 % des mesures de rechange dans les provinces et territoires qui ont pu fournir ces données27. Il s'agissait d'une proportion légèrement plus élevée qu'en 1997-1998 (12 %).

Parmi les secteurs de compétence qui ont fourni des données, c'est en Saskatchewan que la plus forte proportion de jeunes Autochtones a participé à des mesures de rechange, puisque 48 % de ces mesures y ont été appliquées. Cette proportion est plus de trois fois plus élevée que le pourcentage de jeunes Autochtones (15 %) en Saskatchewan. Outre la Saskatchewan, il y a eu également en Alberta et au Yukon des proportions beaucoup plus élevées de jeunes Autochtones qui ont participé à des mesures de rechange par rapport à leur proportion relative dans la population. Les jeunes Autochtones représentaient alors 6 % des jeunes en Alberta, mais 14 % des jeunes ayant participé à des mesures de rechange étaient autochtones. Bien que 24 % de la population des jeunes au Yukon était autochtone, 38 % des jeunes ayant participé à des mesures de rechange étaient autochtones.

10.5.2 Les jeunes Autochtones, plus susceptibles d'être gardés en détention provisoire

En 1998-1999, on a dénombré 24 061 admissions de jeunes en détention provisoire, ce qui représentait 60 % du total des admissions de jeunes en détention28. Parmi les secteurs de compétence déclarants où le statut d'Autochtone était connu29, les admissions de jeunes Autochtones représentaient 26 % du total des admissions en détention provisoire (voir le tableau 6). Par comparaison, les jeunes Autochtones comptaient pour seulement 7 % des jeunes âgés de 12 à 17 ans dans ces secteurs.

La représentation la plus disproportionnée était évidente dans les provinces de l'Ouest. Au Manitoba, par exemple, 69 % des jeunes admis en détention provisoire étaient identifiés comme Autochtones, alors que seulement 16 % de la population de jeunes du Manitoba était d'origine autochtone. En Alberta, 33 % des jeunes admis en détention provisoire étaient des Autochtones, comparativement à leur proportion de 6 % dans la population de jeunes. En comparaison, dans les provinces de l'Est qui ont fait rapport (Terre-Neuve, Île-du-Prince-Édouard et Nouvelle-Écosse), les jeunes Autochtones représentaient 4 % des jeunes en détention provisoire et 2 % de la population des jeunes dans l'ensemble.

10.5.3 La surreprésentation des jeunes Autochtones condamnés admis en détention

Dans les secteurs de compétence déclarants où le statut d'Autochtone était connu, en 1998-1999, les admissions de jeunes Autochtones comptaient pour près du quart de toutes les admissions à la détention de jeunes condamnés30.

À l'exception de l'Île-du-Prince-Édouard, les jeunes Autochtones étaient surreprésentés dans chaque secteur de compétence déclarant, particulièrement dans les provinces de l'Ouest. Au Manitoba, par exemple, les trois quarts (75 %) des admissions en détention de jeunes condamnés visaient des Autochtones, même si 16 % de la population de jeunes du Manitoba était d'origine autochtone. La situation en Saskatchewan était semblable, où 74 % des admissions de jeunes visaient des Autochtones, alors que seulement 15 % de la population de jeunes dans cette province était d'origine autochtone. La période de probation est la peine la plus souvent infligée aux jeunes contrevenants. Dans ce cas, encore une fois, les jeunes Autochtones sont surreprésentés pour les admissions en probation, surtout dans les provinces de l'Ouest. En 1998-1999, les jeunes Autochtones ont compté pour 14 % des admissions en probation31.


1 Définition de l'identité selon Statistique Canada : fait référence aux personnes ayant déclaré appartenir à au moins un groupe autochtone, c'est-à-dire Indiens de l'Amérique du Nord, Métis ou Inuits (Esquimaux) ou personnes ayant déclaré être Indiens des traités ou Indiens inscrits tel que définis par la Loi sur les Indiens du Canada ou personnes ayant déclaré appartenir à une bande indienne ou à une Première nation. Définition de l'origine selon Statistique Canada : fait référence aux personnes ayant déclaré avoir au moins une origine autochtone (indienne d'Amérique du Nord, métis ou inuite). L'origine ethnique fait référence au(x) groupe(s) ethnique(s) ou culturel(s) auquel (auxquels) appartenaient les ancêtres du répondant.

2 Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01001.

3 Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01001.

4 Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01001 (toutes les données de cette section).

5 RMR est l'abréviation de région métropolitaine de recensement. Selon Statistique Canada, les RMR ou les agglomérations de recensement (AR) sont composées d'une très grande région urbaine (appelée noyau urbain) ainsi que de régions urbaines et rurales adjacentes dont le degré d'intégration économique et sociale avec le noyau urbain est élevé. La population d'une RMR compte au moins 100 000 habitants, d'après les résultats du recensement précédent.

6 Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01001 (toutes les données de cette section).

7 Les données de cette section ont été tirées du document intitulé Profil statistique de la Santé des Premières nations au Canada publié par Santé Canada en 2003; 92-353-XPB.

8 Santé Canada, Profil statistique de la Santé des Premières nations au Canada, 2003; 92-353-XPB.

9 Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01040.

10 Tel qu'il est défini par Statistique Canada, un ménage familial comprend au moins une famille de recensement, c'est-à-dire un couple marié ou vivant en union libre, avec ou sans enfants, ou un parent seul demeurant avec au moins un enfant (famille monoparentale).

11 Tel qu'il est défini par Statistique Canada, un ménage non familial est constitué d'une personne vivant seule ou d'un groupe de deux personnes ou plus demeurant dans un logement privé, mais qui ne forment par une famille de recensement.

12 Statistique Canada définit la connaissance d'une langue comme la capacité de soutenir une conversation dans une langue donnée.

13 Statistique Canada définit la langue maternelle comme la langue apprise en premier lieu à la maison dans l'enfance et encore comprise par le répondant au moment du recensement.

14 Statistique Canada, recensement de 2001; produit de données 97F0011XCB01040.

15 Données tirées du document de Développment des ressources humaines Canada (maintenant RHDS) intitulé Profil des jeunes Canadiens sur le marché du travail : Deuxième rapport annuel au Forum des ministres du marché du travail, 2000.

16 Statistique Canada, recensement de 2001, Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 - Premiers résultats : Bien-être de la population autochtone vivant hors réserve, 2003; 89-589-XIF.

17 Statistique Canada, recensement de 2001; Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 - Premiers résultats : Bien-être de la population autochtone vivant hors réserve, 2003; 89-589-XIF.

18 Statistique Canada, recensement de 2001; Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 - Premiers résultats : Bien-être de la population autochtone vivant hors réserve, 2003; 89-589-XIF.

19 Statistique Canada, recensement de 2001 : Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 - Premiers résultats : Bien-être de la population autochtone vivant hors réserve, 2003; 89-589-XIF.

20 Statistique Canada, recensement de 2001 : Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 - Premiers résultats : Bien-être de la population autochtone vivant hors réserve, 2003; 89-589-XIF.

22 Statistique Canada note une erreur type de revenu moyen de 31 $ (97F0011XCB01047).

23 Statistique Canada, recensement de 2001; 97F0011XCB01047.

24 Statistique Canada, recensement de 2001 : Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 - Premiers résultats : Bien-être de la population autochtone vivant hors réserve, 2003; 89-589-XIF.

25 Statistique Canada, Juristat, Les services communautaires et le placement sous garde des jeunes au Canada, 2001/2002; 85-002-XIF, vol. 24, n° 3.

26 Ce paragraphe a été tiré du rapport du ministère de la Justice du Canada intitulé Pouvoir discrétionnaire de la police à l'égard des jeunes contrevenants, auquel on peut accéder au : http://www.justice.gc.ca/fr/ps/yj/research/carrington-schulenberg/report.html

27 Les données de cette section ont été tirées du document de la Série de profils du Centre canadien de la statistique juridique, Les Autochtones au Canada, Statistique Canada, n° 85F0033MIF01001.

28 Il n'y avait pas de données pour Terre-Neuve, le Québec, l'Ontario (12-15 ans), le Manitoba, la Colombie-Britannique et les Territoires du Nord-Ouest. Par conséquent, les données sur la population dans ces secteurs de compétence ont également été exclues du calcul des proportions. Dans les secteurs où il y avait des données sur le statut autochtone, la proportion de «non déclarés » s'échelonnait de 0 % à l'Île-du-PrinceÉdouard et au Yukon à 44 % en Alberta.

29 Chiffre excluant les admissions en détention provisoire en Saskatchewan, qui n'ont pas été déclarées.

30 Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba, l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest ont déclaré des admissions en détention provisoire selon le statut autochtone. Le Nouveau-Brunswick, le Québec, le MSSC de l'Ontario et la Saskatchewan n'ont pu déclarer de données sur la détention provisoire selon le statut autochtone.

31 Dans les secteurs de compétence qui ont indiqué le « statut autochtone », dans 7 % des cas il était inconnu. Le Nouveau-Brunswick et le Québec n'ont pu fournir de données sur les admissions en détention de jeunes condamnés selon le statut autochtone. Cette proportion passe à 18 % si l'on tient compte seulement des secteurs de compétence qui ont pu indiquer les admissions à la fois en détention et en probation selon le statut autochtone. Il s'agit des secteurs suivants : Terre-Neuve, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Alberta, Colombie-Britannique et Yukon.


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Page créée le : 2005-02-16
Page mise à jour le : 2005-05-25
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