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Santé Canada

Communiqué

Le 25 octobre 2005
Communiqué

Ottawa 2005 : Préparation mondiale à une éventuelle pandémie de grippe
Réunion internationale des ministres de la Santé

1. Les ministres de la Santé et les délégués1 des pays développés ou en développement participant, dont certains où sévit la grippe aviaire, venus des quatre coins du monde, ont convenu aujourd'hui à Ottawa de priorités et de mesures stratégiques clés permettant d'orienter les efforts déployés à l'échelle internationale afin de prévenir une pandémie de grippe, de s'y préparer et d'intervenir, le cas échéant.

2. Ils ont souligné que, pour l'instant, il n'y a nulle part au monde de pandémie de grippe. Toutefois, la vigilance et la surveillance doivent demeurer élevées.

3. Ils ont aussi souligné l'importance de faire la distinction entre les éclosions de grippe humaine saisonnière et l'éclosion de grippe aviaire (virus H5N1) qui touche actuellement diverses régions du monde. Le virus H5N1 est responsable d'une morbidité élevée et de décès chez les oiseaux migrateurs et la volaille. Pour devenir une souche de grippe pandémique capable d'infecter les humains, le virus H5N1 devrait subir des changements lui permettant de se transmettre aisément d'une personne à une autre. Il est essentiel que les pays continuent de surveiller le virus H5N1 et intensifient les efforts pour se préparer à une pandémie grippale.

4. Les ministres ont convenu que l'élaboration à l'échelle internationale d'une approche coordonnée de préparation à une pandémie doit reposer sur une approche multisectorielle, à commencer par les secteurs de la santé animale et de la santé humaine, compte tenu notamment de la souche actuelle de grippe aviaire qui est apparue récemment dans une partie de l'Europe et de l'Asie. Comme la souche H5N1 du virus ne s'est pas révélée facilement transmissible entre humains, l'enjeu immédiat en santé publique mondiale est de collaborer avec le secteur de la santé animale dans le but de prévenir et de circonscrire la propagation du virus H5N1 chez les animaux et sa transmission de l'animal à l'homme. Les ministres ont souligné l'importance de la collaboration et du soutien entre les pays pour élaborer des plans nationaux et régionaux de prévention de la grippe aviaire et de préparation à une pandémie de grippe dans le cadre d'une approche internationale homogène de gestion des risques.

5. En plus de la collaboration sur la santé animale et humaine, les ministres ont désigné trois autres secteurs névralgiques qui nécessitent une attention immédiate afin que les activités de prévention, de planification et d'intervention en cas de pandémie de grippe soient menées avec l'entière collaboration de tous les pays et des organismes multilatéraux, à savoir :

a) renforcer la capacité de surveillance, de dépistage et de diagnostic précoces de toute une gamme de maladies infectieuses, ainsi que les moyens de communication et d'intervention rapides;
b) élaborer une approche mondiale pour l'élaboration de politiques sur la recherche, le développement, la capacité de production accrue, l'accessibilité et la distribution de vaccins et d'antiviraux;
c) coordonner les communications sur les risques.

6. Les ministres ont entériné deux principes pour l'efficacité de la collaboration mondiale : la transparence absolue entre les pays et les organismes dans le cadre de la préparation à une pandémie de grippe et le soutien intégral du rôle de premier plan des organismes multilatéraux.

7. Les ministres ont bien accueilli les travaux internationaux de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement, de l'ANASE et de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), dont les rôles en matière de prévention et de planification en prévision d'une pandémie sont au coeur de ces travaux internationaux.

8. Les ministres ont également salué la nomination, par le Secrétaire général des Nations Unies, d'un coordonnateur principal de l'ONU pour la grippe aviaire et humaine.

9. Les ministres ont souligné que les documents stratégiques sur la préparation à la pandémie de grippe et la lutte contre la grippe aviaire rédigés par l'OMS, la FAO et l'OIE constituent les assises de la coordination internationale.

10. Afin de maximiser notre capacité mondiale de protéger la santé humaine, la e dépistage précoce et la compréhension du risque de propagation des virus entre les animaux, et de l'animal à l'homme, sont essentielles. À cette fin, les ministres ont demandé :

a) l'accroissement de la recherche sur les virus de la grippe aviaire, notamment leur aptitude à se propager des animaux aux humains;

b) l'accroissement de la capacité de surveillance et d'échange de renseignements entre les secteurs de l'agriculture et de la santé aux échelles locale, nationale et internationale;

c) l'élargissement et l'intégration du réseau des centres collaborateurs pertinents de l'OMS et des laboratoires de référence FAO-OIE, en vue de l'identification rapide des souches virales;

d) l'élaboration, sous l'égide de l'OIE et avec le soutien de la FAO et de l'OMS, de directives pratiques et scientifiques en matière de biosécurité pour le secteur de la volaille, convenues à l'échelle internationale, et de directives sur la conception et la mise en oeuvre de politiques vétérinaires constituant le fondement des conseils prodigués aux collectivités agricoles, afin d'assurer l'établissement de normes de santé publique et animale appropriées en ce qui a trait à l'élevage, à la manipulation et au transport d'animaux pouvant être porteurs du virus de la grippe.

11. Les ministres ont reconnu que la capacité des pays et des organismes internationaux d'assurer la surveillance, le dépistage précoce et le diagnostic des maladies, leur signalement et des interventions rapides est essentielle pour prévenir et circonscrire les maladies infectieuses, et ils ont insisté pour que l'on renforce cette capacité mondiale par les moyens suivants :

a) appuyer le renforcement à l'échelle nationale des capacités des laboratoires, les enquêtes épidémiologiques, les activités de surveillance et les capacités d'intervention, notamment grâce à la collaboration et au renforcement des capacités au niveau régional;

b) renforcer et harmoniser au niveau mondial les systèmes de surveillance systématique;

c) mettre en commun les plans de gestion des situations d'urgence et les expériences pertinentes;

d) améliorer la coordination internationale et établir des protocoles pour assurer un échange transparent et efficace des renseignements, à l'appui des objectifs du Règlement sanitaire international révisé (2005), et reconnaître les obligations de l'OIE;

e) élaborer un programme coordonné de santé publique et d'assistance et de soutien vétérinaires à l'intention des pays touchés;

f) élaborer et mettre en oeuvre dans les différents pays des plans nationaux de lutte contre la grippe aviaire et de préparation à une pandémie de grippe qui tiennent compte de l'étendue des répercussions économiques et sociales, avec l'aide de la FAO, de l'OIE, de l'OMS et de la Banque mondiale, au besoin;

g) répondre rapidement aux demandes d'experts chargés de conseiller le directeur général de l'OMS sur les risques de pandémie grippale.

12. Les ministres ont convenu que, dans le cadre de la planification des préparatifs, le développement, la production, l'accessibilité et la distribution de vaccins et d'antiviraux sont des difficultés communes qui ont des dimensions scientifiques, techniques, économiques et stratégiques. Ils ont convenu :

a) de faire des vaccins et des antiviraux des éléments essentiels des plans de préparation et d'intervention en cas de pandémie de grippe, tant à l'échelle nationale qu'à l'échelon international;

b) de collaborer entre les pays à l'avancement des activités de recherche et de développement relatives aux vaccins;

c) d'élaborer, aussi rapidement que possible, des moyens d'accroître la capacité de production et d'améliorer l'approvisionnement pharmaceutique afin d'assurer l'accès équitable aux vaccins et aux antiviraux à l'échelle mondiale;

d) de demander la tenue d'une réunion des organismes de réglementation des médicaments afin d'élaborer un cadre permettant d'accélérer l'homologation et la disponibilité des vaccins par la résolution des problèmes communs en matière de réglementation.

13. Les ministres ont reconnu que la coordination des activités de communication des risques entre les pays et les organismes multilatéraux est essentielle pour informer la population, éviter la panique et prévenir les perturbations économiques et sociales. Ils ont également reconnu l'importance des lignes directrices de l'OMS sur la communication lors des flambées de maladies et enjoignent aux autorités :

a) d'inclure la communication sur les risques dans la planification nationale en prévision d'une pandémie;

b) d'établir des protocoles pour l'échange de renseignements entre les pays et les organismes multilatéraux, avant et pendant une pandémie, de sorte que les communications soient efficaces et fructueuses;

c) d'amorcer des recherches sur des approches efficaces de communication des risques;

d) d'établir des partenariats efficaces avec les médias et d'autres intervenants clés pour faciliter l'échange et la diffusion de renseignements exacts et opportuns qui favorisent la mise en oeuvre de pratiques de santé publique et de zootechnie appropriées aux niveaux individuels et collectifs afin d'assurer une bonne protection contre les infections.

14. Les ministres ont également reconnu que les efforts multisectoriels doivent faire appel à tous les intervenants, entre autres à la société civile, au milieu universitaire, aux médias, aux consommateurs et au secteur privé, aux niveaux local, national, régional et international, pour que la collaboration internationale soit efficace.

15. Les ministres ont souligné que le renforcement et la planification des capacités dans tous les pays seront favorisés par des investissements nationaux et internationaux et un partage des ressources appropriés grâce à des efforts bilatéraux et multilatéraux. Ils sont également conscients de l'importance de la coordination de l'aide et du soutien technique à l'échelle internationale et se réjouissent de la prochaine conférence conjointe OMS/FAO/OIE/Banque mondiale sur la grippe aviaire et pandémique, qui se tiendra à Genève du 7 au 9 novembre 2005, et où ces questions figureront à l'ordre du jour.

16. Les ministres ont fait observer que cette rencontre s'ajoute à d'autres initiatives importantes en matière de santé mondiale, notamment la création, par les États-Unis, d'un nouveau Partenariat international pour la grippe aviaire et pandémique, l'adoption, en mai 2005, du Règlement sanitaire international révisé de l'OMS, qui entrera en vigueur en 2007, l'initiative sur la sécurité de la santé mondiale (Rome, les 17 et 18 novembre 2005) et la réunion de consultation de l'OMS sur la communication des risques (Genève, du 6 au 8 décembre 2005).

17. Les ministres ont également reconnu l'importance d'initiatives régionales comme le Sommet des Amériques, qui aura lieu en Argentine du 3 au 5 novembre 2005, la conférence des leaders économiques de l'APEC, qui aura lieu en Corée les 18 et 19 novembre et l'atelier OMS/UE sur la grippe pandémique, qui se tiendra à Copenhague du 24 au 26 octobre. Ils ont encouragé la mise en oeuvre d'autres initiatives du même genre, car elles représentent des occasions importantes d'amener la sensibilisation et l'engagement politique à l'échelle mondiale à des niveaux inégalés afin d'améliorer la préparation mondiale à une éventuelle pandémie.

18. Enfin, les ministres sont d'avis que la rencontre d'Ottawa est une étape importante vers l'obtention d'un engagement politique et institutionnel soutenu à long terme en préparation à une pandémie de grippe.

Pièce jointe

Ottawa 2005 : Préparation mondiale à une éventuelle pandémie de grippe
Réunion internationale des ministres de la Santé

Ministres et chefs de délégations

Dr Ginés González Garcia, ministre de la Santé et de l'Environnement, Argentine

Hon. Tony Abbott, ministre de la Santé et du Vieillissement, Australie

Dr Saraiva Felipe, ministre de la Santé, Brésil

Son Excellence Huot Eng, Secrétaire d'État à la Santé, Cambodge

Hon. Ujjal Dosanjh, ministre de la Santé, Canada

Hon. Carolyn Bennett, ministre d'État à la Santé publique, Canada

Qiang Gao, ministre de la Santé, Chine

Dr Amr Mohamed Kandeel, directeur général, Administration générale des maladies infectieuses, Égypte

Son Excellence Daniel Jouanneau, ambassadeur au Canada, France

Franz-Josef Bindert, directeur général adjoint, Unité infectieuse et sanitaire, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Allemagne

Niraj Srivastava, haut commissionnaire adjoint, Haut-commissariat de l'Inde

Dr Siti Fadilah Supari, ministre de la Santé, Indonésie

Hon. Cesare Cursi, sous-secrétaire d'État, Italie

Hon. John Junor, ministre de la Santé, Jamaïque

Dr Motoyuki Fujii, secrétaire parlementaire pour la Santé, le Travail et le Bien-être, Japon

Erbolat Dossaev, ministre de la Santé, Kazakhstan

Chiang-Jin Moon, sous-ministre de la Santé et du Bien-être, Corée

Dr Nor Shahidah Khairullah, directeur, Institut national pour les produits naturels, Vaccins et produits biologiques, et directeur, recherche sur les maladies infectieuses, ministre de la Santé, Malaisie

Julio Frenk, ministre de la Santé, Mexique

Roel Bekker, secrétaire général, ministre de la Santé, Pays-Bas

Chef (Mme) Helen Udoakha Esuene, ministre d'État à la Santé, Nigeria

Dr Yuri M. Federov, directeur adjoint, département de la Protection sanitaire de la Fédération de Russie, Service fédéral de surveillance de la protection des droits des consommateurs et du bien-être humain, Fédération de Russie

Dr Balaji Sadasivan, ministre d'État à la Santé principal, Singapour

Nobayeni C. Dladla, attaché de la Santé, Ambassade d'Afrique du Sud, Washington

Johan Carlson, médecin chef adjoint, Conseil national de la santé et du bien-être, Suède

Gaudenz Silberschmidt, vice-directeur, chef des Affaires internationales, Office fédéral de la santé publique, Suisse

Praphasri Jongsuksuntigul, directeur, Bureau du programme anti-influenza, Département de la lutte contre les maladies, Ministère de la Santé publique, Thaïlande

Son Excellence Aydemir Erman, ambassadeur de Turquie au Canada, Turquie

Rosie Winterton, ministre d'État aux Services de santé, Royaume-Uni

Michael Okerlund Leavitt, secrétaire de la Santé et des Services humains, États-Unis

Tran Hien Nguyen, directeur, Institut national d'hygiène et d'épidémiologie, Vietnam

Dr Wilfrido V. Villacorja, secrétaire général adjoint, ANASE

Son Excellence Eric John Hayes, ambassadeur, Délégation de la Commission européenne au Canada

Dr Jacques Diouf, directeur général, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)

Dr Alejandro Thiermann, président, Commission du Code sanitaire pour les animaux terrestres, OIE

Dr David Nabarro, coordonnateur principal pour l'influenza aviaire et humaine, systèmes des Nations Unies, Bureau du secrétaire général

Dr Jong-wook Lee, directeur général, Organisation mondiale de la Santé

Jean-Louis Sarbib, premier vice-président, Développement humain, Banque mondiale

1 Les ministres désignent à la fois les ministres et les chefs de délégation

De gauche à droite, Ujjal Dosanjh, le ministre canadien de la Santé; le docteur Jong-wook Lee, directeur général, Organisation mondiale de la Santé; le docteur Jacques Diouf, directeur général, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et; le docteur Alejandro Thiermann, président, Commission du Code sanitaire pour les animaux terrestres, Organisation mondiale de la santé animale.

De gauche à droite, Ujjal Dosanjh, le ministre canadien de la Santé; le docteur Jong-wook Lee, directeur général, Organisation mondiale de la Santé; le docteur Jacques Diouf, directeur général, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et; le docteur Alejandro Thiermann, président, Commission du Code sanitaire pour les animaux terrestres, Organisation mondiale de la santé animale.

De gauche à droite, lors de la conférence de presse finale : Michael Okerlund Leavitt, secrétaire de la Santé et des Services humains, États-Unis; Ujjal Dosanjh, ministre de la Santé, Canada; Tony Abbott, ministre de la Santé et du Vieillissement, Australie; Rosie Winterton, ministre d'État aux Services de santé, Royaume-Uni et; le docteur Jong-wook Lee, directeur général, Organisation mondiale de la Santé.

De gauche à droite, lors de la conférence de presse finale : Michael Okerlund Leavitt, secrétaire de la Santé et des Services humains, États-Unis; Ujjal Dosanjh, ministre de la Santé, Canada; Tony Abbott, ministre de la Santé et du Vieillissement, Australie; Rosie Winterton, ministre d'État aux Services de santé, Royaume-Uni et; le docteur Jong-wook Lee, directeur général, Organisation mondiale de la Santé.

Mise à jour : 2005-11-08 Haut de la page