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Séance d'information à l'intention des médias concernant la réunion internationale des ministres de la Santé sur la préparation à une éventuelle pandémie de grippe

TRANSCRIPTION

Disponibilité aux médias :
Transcription préparée par Media Q Inc. exclusivement pour Santé Canada

DATE :
Le 20 octobre 2005 - 9 h

ENDROIT :
Théâtre national de la presse, Ottawa (Ontario)

PRINCIPAUX : Ian Shugart, sous-ministre adjoint, Santé Canada
David Butler-Jones, administrateur en chef de la santé publique, Agence de santé publique du Canada
Judith Bossé, vice-présidente, Science, Agence canadienne d'inspection des aliments

SUJET : Séance d'information technique précédant la réunion internationale des ministres de la Santé sur la préparation à une éventuelle pandémie de grippe de la semaine prochaine

 

Modératrice : Bonjour et bienvenue au Théâtre de la presse. Nous sommes en compagnie aujourd'hui de hauts fonctionnaires de Santé Canada. Ils sont ici pour une séance d'information avant la réunion internationale des ministres de la santé sur la préparation à une éventuelle pandémie de grippe. Je vous présente les gens qui sont en notre compagnie. À ma droite, M. Ian Shugart, qui est le sous-ministre adjoint principal de Santé Canada, excusez-moi. Nous avons, au milieu, le Dr David Butler-Jones, administrateur en chef de la santé publique auprès de l'Agence de santé publique du Canada, et la Dre Judith Bossé, vice-présidente, sciences, Agence Canadienne d'Inspection des Aliments.

Je rappelle à toutes les personnes présentes d'éteindre leurs cellulaires ou leurs appareils. Nous allons commencer par une courte présentation de M. Shugart et du Dr David Butler-Jones. Je vous cède donc la parole.

Ian Shugart : Merci. Bonjour, merci d'être venus à cette séance d'information au sujet de la réunion internationale sur la pandémie de grippe qui doit avoir lieu sous peu, lundi et mardi de la semaine prochaine. Puisqu'il est impossible de prédire quand surviendra la prochaine pandémie, la planification et les préparations sont essentielles afin de réduire au minimum les risques pour tout le pays.

En organisant cette réunion internationale, le Canada encourage tous les pays à collaborer à un effort de planification mondial afin de diminuer le risque d'une éventuelle pandémie de grippe. Les pays doivent faire de leur mieux pour se soutenir entre eux en partageant l'information et les plans de même que les compétences et les ressources. Le Canada est heureux d'être l'hôte de cette rencontre. C'est une occasion pour les ministres de la Santé de toutes les régions du monde de se rassembler afin de faire progresser le travail qui est déjà en cours et d'accroître la collaboration internationale.

L'événement réunit, pour la première fois, les ministres de la Santé et les hauts fonctionnaires d'une trentaine de pays développés et en voie de développement ainsi que les dirigeants d'organismes internationaux clés. Nous aurons l'occasion de partager nos opinions et d'entendre les points de vue entre autres de l'Organisation mondiale de la santé, de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et de l'Organisation mondiale de la santé animale. La réunion s'ajoutera et contribuera à différentes initiatives internationales en cours comme le plan stratégique de l'OMS pour la préparation à une éventuelle pandémie et le partenariat international des États-Unis sur la grippe aviaire et pandémique.

Pendant deux jours, les délégués se pencheront premièrement sur les moyens de réduire la propagation des maladies infectieuses chez les animaux et la transmission de ces maladies des animaux aux humains en s'attaquant à la source des éclosions y compris l'importance des enjeux de santé humaine et animale dans le dossier qui nous préoccupe, soit le virus de la grippe aviaire, H5N1. Deuxièmement, nous discuterons du renforcement de la capacité mondiale de dépistage précoce et d'intervention en cas de l'éclosion de grippe. Nous discuterons également de la mise au point de vaccins et de l'accès à ceux-ci et finalement des moyens d'assurer l'échange de renseignements exacts et actuels tant avant que pendant une pandémie.

Le Canada reconnaît l'importance de travailler au-delà de ses frontières. Notre propre expérience avec le SRAS accentue cette importance. Nous espérons aider les pays touchés à élaborer leurs plans et à renforcer leurs moyens de détection précoce et d'intervention advenant une pandémie de grippe. Nous sommes ici aujourd'hui pour répondre aux questions sur la réunion en tant que telle et j'aimerais inviter le Dr Butler-Jones, l'administrateur en chef de la santé publique du Canada, à nous parler des enjeux de la grippe pandémique. Merci.

David Butler-Jones : Bonjour. C'est mon grand plaisir d'être ici aujourd'hui et merci pour votre attention sur ce défi. J'aimerais vous remercier d'être parmi nous et de votre intérêt pour cette importante réunion internationale et, en particulier, pour la question de la collaboration mondiale en vue de la planification d'une éventuelle pandémie de grippe.

Maintenant, l'Agence de la santé publique est le principal organisme fédéral chargé de préparer les réactions à la menace d'une pandémie de grippe, mais comme nous savons que ce sera une urgence complexe qui dépassera largerment le cadre de la santé, les autres ministères travaillent en étroite collaboration avec nous. Comme vous n'êtes pas sans le savoir, une pandémie de grippe survient lorsqu'il y a effectivement une nouvelle souche, une mutation du virus de la grippe. Nous observons chaque année de petites modifications, mais nous pouvons, à deux ou trois reprises dans un siècle, constater un virage majeur chez le virus pour plusieurs raisons possibles. Ce qui veut donc dire que la population humaine n'a pratiquement aucune immunité et qu'il peut se propager très facilement et très rapidement dans le monde entier.

Il y a eu trois grippes pandémiques au cours du siècle dernier et nous reconnaissons que de nouvelles éclosions de grippe pandémique surviendront. Ce que nous ignorons, c'est le moment où elles se manifesteront et la gravité qu'elles revêtiront. À l'heure actuelle, la grippe aviaire, la souche H5NI, est celle qui est la plus susceptible de se traduire par une pandémie grave. Ça ne veut pas dire pour autant que ce sera la souche H5NI, et même si le virus était dérivé de cette souche particulière, il se serait transformé d'ici ce temps-là, car il devrait acquérir la faculté de se propager aisément d'une personne à une autre et d'infecter les gens facilement.

Si, par contre, la nouvelle souche est capable de se transmettre facilement d'une personne à une autre, elle pourrait se propager très rapidement et causer beacoup de maladies, de décès et de perturbations sociales. La réalité est que nous ne savons pas si un virus mutant sera issu de ce virus particulier, d'un autre virus animal ou d'une variante du virus humain. Par contre, le moment où la souche pandémique pourrait se manifester ou la forme qu'elle prendra ne change pas le besoin de planifier et de se préparer à l'avance afin d'en réduire les incidences au minimum.

Au Canada, nous avons effectivement un plan en place à l'échelle nationale afin de réagir à une pandémie. Le Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza est un plan national conçu par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux auquel plus de 200 experts et responsables ont contribué. Nous avons déjà pris des mesures sur un certain nombre d'initiatives clés, qui sont élaborées dans le plan, y compris une surveillance active dans les hôpitaux des maladies respiratoires nouvelles, la constitution d'une réserve nationale d'antiviraux, la gestion d'un système de réserve d'urgence et l'établissement d'un contrat pour la production canadienne de vaccins contre une pandémie.

Permettez-moi toutefois de vous dire qu'alors que nous sommes reconnus comme l'un des chefs de file en matière de préparation à la pandémie, il reste encore beaucoup de travail à faire dans plusieurs secteurs du système et c'est la raison pour laquelle notre travail, l'attention qu'on y accorde, a une très grande importance pour l'avancement de nos efforts.

Comme je crois que nous le savons tous, l'étendue éventuelle d'une pandémie aurait des répercussions sur chaque pays et nous ne devrions jamais rester les bras croisés en pensant que nous sommes tout à fait préparés et, comme nous en apprenons de plus en plus sur la menace qui nous préoccupe actuellement ainsi que sur d'autres menaces possibles, notre approche doit continuer d'évoluer et de s'adapter aux circonstances dans lesquelles nous nous trouvons ou auxquelles nous pourrions être confrontés. Bien que l'Agence soit l'organisme fédéral directeur, notre approche est ancrée dans le partenariat, autant avec l'ensemble de l'administration fédérale qu'avec toute l'étendue des partenaires de la santé publique, entre autres les gouvernements provinciaux et territoriaux, les organismes non gouvernementaux et du secteur privé ainsi que nos propres partenaires internationaux du domaine de la santé. Composer efficacement avec une pandémie qui constitue une menace à la santé publique à l'échelle nationale, qu'il s'agisse de grippe ou d'autre chose, exige une collaboration, une coordination et une coopération pleines et entières dans l'ensemble des provinces et des territoires et dans tous les secteurs.

C'est une des raisons pour lesquelles la réunion internationale des ministres de la Santé est si importante. Je crois que l'éclosion du SRAS nous a fait comprendre plusieurs choses. La première de ces choses est que tout est relié. La deuxième est que les maladies infectueuses ne respectent ni les frontières, ni les politiques, les perspectives, les partis ou les religions. Elles ne font que se déplacer et nous devons constamment resserrer nos liens nationaux et internationaux afin que l'intervention soit coordonnée.

Le Canada joue un rôle de coopération de premier plan sur la scène internationale par le biais de son travail avec l'Institut national d'hygiène, qui n'est qu'un exemple parmi tant d'autres dans le domaine de l'épidémiologie au Vietnam, afin d'améliorer les capacités de dépistage du virus aviaire de ce pays. Le partenariat Canada-Asie récemment créé afin de faire face aux urgences régionales associées aux maladies infectueuses émergentes vise à renforcer les capacités de diagnostic et l'infrastructure de santé en Asie tout comme l'Initiative de protection de la santé mondiale.

Avant de passer aux questions, j'aimerais insister sur un dernier point. Comme je l'ai déjà mentionné, nous ne savons pas vraiment la forme que prendra la pandémie lorsqu'elle arrivera, nous ne savons pas quand elle se manifestera et nous ne savons pas quelles en seront les incidences sur notre santé ou sur notre société. C'est la raison pour laquelle notre planification en cas de pandémie ne doit pas se limiter à des antiviraux et à des vaccins, mais également prévoir les interventions que les collectivités et les particuliers peuvent faire par le biais de la santé publique et d'autres mesures.

Les efforts entrepris afin d'améliorer la préparation et la réaction à une grippe pandémique servent à renforcer notre capacité globale à composer avec la santé publique et avec d'autres menaces. C'est quelque chose qui est omniprésent dans notre monde, que ce soit les récents événements en Nouvelle-Orléans ou au Pakistan ou le bioterrorisme potentiel ou encore, l'émergence de nouvelles infections, tout servira. Comme nous savons que nous devrons faire face à des urgences en santé publique et qu'elles seront probablement d'envergure internationale, les occasions de rencontre comme celles que nous aurons dans les jours qui viennent s'avéreront importantes, quels que soit le défi en matière de santé publique qui se présentent à nous. Merci.

Modératrice : Bien, nous allons maintenant passer aux questions. Nous allons commencer par une question de l'assistance, mais nous avons également beaucoup de journalistes au téléphone. Je vous rappelle donc d'abréger vos questions le plus possible. Commençons par David Lundgren, de Reuters.

Question : M. Shugart, pouvez-vous nous parler plus en détail de ce que vous désirez accomplir et nous expliquer aussi -- je veux dire, votre collègue a parlé de l'importance de la planification. Qu'est-ce qui n'a pas été fait dans le monde jusqu'à présent? Je veux dire que, les intervenants du monde entier se réunissent évidemment dans un but précis. Ce doit être pour combler des lacunes. Quelles sont ces lacunes présentement et qu'est-ce que vous espérez accomplir plus précisément avant la fin de la réunion? Est-ce qu'il y a un plan d'action, une déclaration, un énoncé, un engagement? Je veux dire...

Ian Shugart : Les ministres devraient émettre un communiqué à la fin de la rencontre. Permettez-moi d'insister sur quatre points au sujet des objectifs de la réunion. Comme le Dr Butler-Jones l'a mentionné, la pandémie sera, si elle survient, un enjeu mondial et le -- chaque pays dépend en grande partie de la préparation et de la capacité de tous les autres pays à composer avec. Nous voulons donc faire en sorte que tous les pays s'engagent autant sur le plan politique que sur le plan technique. Cette réunion concernera toutes les régions du monde, les pays développés comme les pays en voie de développement, les pays qui ont été considérablement touchés par la grippe aviaire comme ceux qui ne l'ont pas encore connue ou qui n'en subiront peut-être pas les conséquences à court terme.

Nous avons l'intention d'aborder quatre thèmes prioritaires lors de la rencontre. Le premier est la collaboration intersectorielle sur les questions de santé animale et humaine. Le Dr Butler-Jones a indiqué l'importance de réunir ces deux secteurs en particulier. Le deuxième thème prioritaire est la surveillance et le renforcement des capacités afin que chaque pays, chaque région du monde soit en mesure de détecter ce qui se passe sur le terrain, de le signaler et de partager cette information avec une grande certitude en ce qui a trait à la qualité de cette information.

Le troisième thème prioritaire concerne la conception et l'accessibilité des vaccins et des antiviraux. Nous devons tenir des discussions avec ces pays sur les questions d'équité et sur la capacité dans le monde d'établir la nécessité de ces médicaments, de déterminer les bons médicaments et de les distribuer. Et finalement, la communication et l'évaluation des risques afin de nous assurer que nos communications, en tant que gouvernements et en tant qu'autorités en santé publique, avec la population et différents secteurs de la société soient cohérentes, fondées sur de bonnes informations et branchées sur ce qui se passe ailleurs dans le monde.

Ce sont donc les quatre thèmes qui devraient alimenter les discussions des ministres et des hauts fonctionnaires. Il y a plusieurs rencontres et mécanismes de collaboration internationaux, dont certains à l'échelon régional. Par exemple, les dirigeants de l'APEC se réuniront plus tard dans l'année afin de discuter de cet enjeu. Les États-Unis viennent de lancer un partenariat international sur la grippe aviaire pour lequel ils ont tenu une première rencontre dernièrement, à Washington. Il s'agit d'un mécanisme de collaboration informel ouvert à tous les pays qui se sont déterminés à faire face à ce problème en se basant sur des principes d'ouverture et de collaboration.

L'OMS convoquera une réunion plus tard - je crois que c'est au début ou au milieu du mois de novembre, où les pays se rassembleront afin de planifier et d'échanger des connaissances techniques. Cette rencontre vise à apporter un soutien et à mettre toutes ces connaissances à profit. Ce sera une occasion pour les ministres de mettre des idées sur la table, d'entendre les dirigeants des organisations multilatérales pertinentes dont je vous ai parlé il y a quelques minutes les informer directement de leur état de préparation. Nous croyons que les pays qui n'ont pas de plans bien élaborés s'engageront, et s'engagent déjà, à perfectionner ces plans et à apprendre des pays qui sont plus avancés et que les pays comme le nôtre, qui ont une longueur d'avance, continueront de tirer profit du contenu et des leçons qui ont déjà été apprises dans d'autres pays.

Question : Êtes-vous en train de nous dire que sans ce genre de réunion, la luttre contre -- que sans une réunion comme celle-là, la lutte contre la grippe aviaire serait compromise ou beaucoup moins efficace qu'elle ne pourrait l'être? Que tout le monde se préoccupe de sa propre petite région et que personne ne se parle?

Ian Shugart : Sans un échange efficace de renseignements et sans un partage de l'information au niveau des techniques et au niveau des idées pour relever un certain nombre des défis qui se présentent à nous, nous ne serons pas en mesure de nous préparer efficacement à un éventuelle pandémie. Nous devons absolument avoir ce genre d'engagement politique et technique et, comme je le dis, il y a plusieurs véhicules pour le faire. Cette réunion est la première occasion que nous avons de réunir les ministres et les experts techniques qui proviennent d'un groupe de pays très représentatif. Nous sommes donc assez convaincus que cet événement contribuera à l'effort mondial.

Modératrice : Daniel Bouchard, Radio-Canada.

Question : Deux petites questions. La première, c'est une question technique. A partir de quel moment vous considérez que ce ne sont plus des éclosions ou une éclosion, mais que ça devient une pandémie techniquement? Est-ce que c'est le nombre de cas, le nombre de pays, le nombre de continents? Ma deuxième question, vous dites que c'est un phénomène assez rare, ce genre de pandémie. Est-ce qu'aujourd'hui par exemple, à comparer à la grippe espagnole, je pense que c'est en 1919, est-ce qu'aujourd'hui, si on soupèse les pours et les contres, c'est-à-dire qu'on est en mesure du côté des pours de mieux sensibiliser la population plus rapidement, plus facilement avec Internet, avec la télévision? D'un autre côté, il y a eu des mouvements de population depuis très importants. On voyage plus facilement aussi. Diriez-vous que c'est un plus gros défi aujourd'hui de faire face à une telle pandémie qu'il y a 75, 100 ans?

David Butler-Jones : Excuse, en anglais peut-être. Certainement, si nous regardons l'expérience tirée des différentes pandémies, la grippe espagnole ou la grippe de 1918, 1919 a été clairement la plus grave et elle présentait plusieurs différences par rapport à aujourd'hui. Dans les années 50 et 60, le taux de mortalité lié à la grippe était plus faible. Le risque d'en mourir était beaucoup moins grand et la population touchée était bien différente. Évidemment, au fur et à mesure que nous devenons de plus en plus mobiles, il faut absolument augmenter la capacité d'obtenir de l'information sur Internet, voir à ce que les gens aient accès aux bons renseignements à tous les échelons. Le déplacement libre des personnes est une réalité qui augmente certainement la possibilité que les maladies naissent n'importe où dans le monde et se propagent n'importe où dans le monde assez rapidement, mais nous sommes également très dépendants les uns des autres dans le sens où chaque pays dépend essentiellement du monde entier.

Nous nous trouvons donc aujourd'hui devant une situation bien différente de celle des années 50 et 60 sur le plan du transport aérien. Cela dit, plus nous collaborerons avec différents pays, plus nous serons tous dans une position avantageuse. Je veux dire, prenons pendant le SRAS, par exemple. C'est grâce aux efforts de plusieurs pays et de plusieurs laboratoires scientifiques que nous avons pu identifier le virus et mettre au point un test qui nous a ensuite permis de diagnostiquer cette maladie, et c'était une collaboration sans précédent. Je pense donc que plus nos approches seront coordonnées, plus nous serons efficaces collectivement.

Question : Mais ce n'est pas ce que vous avez dit, ce que vous dites c'est que le défit est plus grand maintenant?

David Butler-Jones : C'est un moins grand défi sur un plan, dans le sens où nous sommes mieux préparés. Nous sommes mieux informés, les gens sont, du moins dans notre partie du monde, plus en santé qu'ils ne l'étaient en 1918-19. Les défis sont par contre au niveau de la rapidité du déplacement et de la capacité des maladies de voyager rapidement autour du monde ainsi qu'au niveau de la densité des populations et la densité, dans ce cas-ci, des populations d'oiseaux entre autres dans la production de la volaille dans les pays du monde entier. Je veux dire que, comme la population animale domestiquée est également beaucoup plus importante, la capacité de propagation de l'animal à l'humain dans le monde en général est plus grande.

Il faut comprendre que, par exemple, la plupart des grandes épidémies que nous avons connues, que ce soit la variole, la tuberculose ou la rougeole, étaient à l'origine des maladies animales et qu' il y a plusieurs centaines d'années, les hommes et les animaux vivaient très près les uns des autres. Dans les régions rurales, les gens tenaient leur bétail, leurs moutons et autres animaux du genre à côté de la maison ou même, dans la maison. Alors, quand Colomb est arrivé en Amérique, par exemple, il a apporté ces maladies, qui ont anéanti 90 p. 100 de la population des Amériques, mais il s'agit d'une transmission d'un animal à un humain, mais en même temps, ce n'est pas facile. Quand on y pense, il y a seulement quelques poignées de maladies qui peuvent faire le saut. Plusieurs maladies animales sont capables -- d'infecter les gens, mais pas en grand nombre. Je veux dire que le SRAS, par exemple, est fondamentalement une maladie animale qui a effectivement infecté des centaines et peut-être des milliers de personnes, mais pas des millions d'êtres humains et qu'elle ne s'est pas transmise très facilement d'une personne à l'autre.

La grippe humaine peut le faire. La grippe aviaire, pour qu'elle soit capable de se propager comme une maladie humaine, c'est un grand pas pour les virus, mais on ne peut jamais prédire ce qui peut arriver ou, dans le cas du scénario le plus probable, qui est celui des années 50 et 60, où il y a présence de co-infection, où il y a un porc ou des gens, et c'est la raison pour laquelle plus il y a de grippe aviaire en circulation, plus il y a de gens exposés et de chance qu'un virus humain et le virus aviaire infectent la même personne ou le même porc par exemple. Ils peuvent ensuite échanger du matériel génétique et créer effectivement un nouveau virus qui est capable de se propager comme un virus humain, mais qui se modifie suffisamment pour que notre système immunitaire ne le reconnaisse pas comme quelque chose qu'il aurait déjà vu.

Question : Mon autre question...

Modératrice : Un instant, vous avez eu vos deux questions. Donc on passe à...

Question : Non mais ...

Modératrice : Non, vous avez eu vos deux questions, je m'excuse.

Question : Il a pas répondu à la première.

Modératrice : Non, je m'excuse, il y a beaucoup de gens qui veulent poser des questions. Je vais passer à d'autres personnes. Je m'excuse, Toronto Star, je ne me souviens plus de votre nom.

Question : (Inaudible). M. Shugart, je me demande si -- quelles sont les propositions sur la table de cette réunion-là pour des pays comme le Canada qui sont, vous savez, relativement bien préparés à une pandémie pour amener les pays qui ne le sont pas autant à mieux s'y préparer? De quels moyen on discute pour amener ces pays à se rattraper?

Ian Shugart : Certainement, au niveau le plus rudimentaire, le partage des plans, le fait que les pays qui ont des plans les rendent accessibles à ceux qui n'en n'ont pas, et nous avons déjà vu des pays qui, grâce à l'OMS, ont appris des autres et qui commencent à adopter leurs propres plans en se fondant sur ceux qui existent déjà. Donc, la chose la plus simple à faire est de partager l'information et d'insister pour qu'une réunion de ce genre prône ce partage et de s'engager à échanger les renseignements afin que les autres pays puissent simplement adopter les meilleures pratiques.

À un niveau un peu plus sophistiqué, les pays qui ont des capacités importantes de contrôle en laboratoire ou de surveillance peuvent rendre ces ressources et ces connaissances techniques accessibles à la communauté internationale afin que le partage de l'information, des données techniques, des échantillons et des choses dans ce genre-là, je laisserai mon collègue spécialiste commenter davantage sur ce point si vous le désirez, permettent que des ressources spécialisées et techniques comme celles-là soient disponibles dans les réseaux internationaux.

À plus long terme, je crois qu'il y aura des idées comme celle du ministre de la Santé du Mexique, qui a indiqué qu'il partagera, au moment de la réunion, des suggestions sur les moyens, par exemple, de rendre les vaccins disponibles à l'échelle planétaire et que les pays qui ont les ressources pourraient contribuer à le faire grâce à des mécanismes qui pourraient être conçus en collaboration avec l'OMS et ainsi de suite. Je dirais donc, qu'à ces trois niveaux de partage de l'information sur les plans, l'échange de connaissances techniques et, s'il y a lieu, le partage des ressources, sont les trois niveaux auxquels les pays comme le Canada peuvent contribuer à l'effort mondial. David, désiriez-vous ajouter quelque chose?

David Butler-Jones : Je voudrais simplement ajouter rapidement ceci. Le Canada a été le premier pays à dresser un plan national qui a été adapté et adopté par dix autres pays. Nous pouvons, de la même manière dont nous apprenons les uns des autres -- ce qui rend le processus beaucoup plus facile que lorsque nous répétons tous la même chose les uns après les autres ou que nous découvrons tous la même chose. Le partage de l'information, sur le plan des collaborations dans le domaine de la recherche à l'échelle internationale, sur le plan de la création de nouveaux vaccins, la conception d'antiviraux, la recherche qui déterminerait la méthode la plus pratique et la plus utile afin d'intervenir ou d'élaborer ces plans, ainsi que la planification, non seulement d'un plan national, mais de plans provinciaux, régionaux ou locaux, le partage de l'information entre les hôpitaux jusqu'aux municipalités, etc.

Deuxièmement, comme le disait Ian, le soutien technique, la formation, nous participons actuellement à la formation des travailleurs de laboratoire dans d'autres pays et leur fournissons de l'aide ou nous penchons sur les moyens des les aider dans leur surveillance; une surveillance qui permettrait de détecter le plus tôt possible une mutation du virus sera essentiel à notre délai d'exécution. Un autre élément important, c'est le RMISP, le Réseau mondial d'information sur la santé publique, que nous avons mis sur pied et que nous exploitons essentiellement au nom du monde, qui parcourt constamment Internet à la recherche de signes de nouvelles éclosions ou de bioterrorisme, des événements au sujet desquels nous pouvons aviser le pays et l'OMS afin qu'ils puissent venir, enquêter et aborder un problème lorsque les cas se comptent, avec un peu de chance, par centaines plutôt que par milliers ou par dizaines de milliers.

C'est quelque chose que nous faisons et, si on fait un retour en arrière, il semblerait, que nous avons, en fait, décelé le SRAS dans une version antérieure avant qu'il n'ait été véritablement établi, que nous aurions détecté le SRAS en novembre alors que la situation a explosé en février. Alors je pense que tout ça, c'est une contribution majeure que nous pouvons collectivement apporter et que le Canada est certainement un élément clé de cette contribution et que nous pouvons ensuite nous tourner vers l'Asie du Sud-Est, par exemple, en raison de l'importante présence, de la quantité considérable d'oiseaux et d'habitants, la possibilité -- eh bien, ça pourrait survenir n'importe où. Un nouveau virus pourrait naître n'importe où au monde et c'est pour ça que les chances sont plus grandes là-bas et que travailler avec ces pays sur -- et avec les autres pays aussi, sur les moyens de cibler, d'aborder et de contenir les éclosions le plus rapidement possible est, d'après moi, très important.

Modératrice : Comme il ne nous reste plus beaucoup de temps, je vais vous demander d'écourter vos réponses au maximum afin que nous puissions répondre au plus grand nombre de questions possible. Alors, Emmanuelle Latraverse, Radio-Canada.

Question : Je voudrais savoir s'il y a quelqu'un qui peut justement me répondre en français sur qu'est-ce qui reste à faire au niveau mondial, justement pour qu'on soit préparé à cette potentielle pandémie? Qu'est-ce qui doit être atteint? Qu'est-ce qui doit être réalisé entre autres lors de la conférence de la semaine prochaine, pour que vraiment on soit prêt là?

David Butler-Jones : Certainement la collaboration entre les pays, les opportunités pour l'échange d'informations et aussi la préparation pour la grippe ou les autres maladies, c'est très important pour les pays entre et avec nous. Je pense que si chaque pays comprend l'importance et fait les préparations, Canada aussi, c'est un bénéfice pour nous.

Judith Bossé : Est-ce que je peux répondre?

David Butler-Jones : Oui.

Judith Bossé : Du côté animal, il est très certain que si on peut assister ces pays-là à développer une meilleure capacité de prévention d'introduction de la maladie dans les pays qui l'ont pas et aussi une prévention de la dissémination de la maladie et de l'exposition des humains à la maladie, il y a pas de doute que ça, ça serait bénéfique. Donc les meilleures pratiques des pays qui ont des plans en place, qui ont des expériences, à assister les pays qui ont moins de capacité, à pouvoir développer cette capacité-là. Évidemment, plus on va être capable de contenir l'infection du côté animal, le mieux ça va être du côté humain. Il y a moins d'exposition et effectivement moins de chances d'interrelation entre des virus humains et animal et aussi probablement moins de chances de la mutation de la souche animale directement à l'humain.

Question : Nous avons déjà eu des alertes à propos de la grippe porcine, la grippe du porc ou...

Ian Shugart : La grippe porcine.

Question : La grippe porcine et le SRAS, et ils ne sont jamais devenus de grandes pandémies mondiales meurtrières. Pourquoi est-ce que celle-là présenterait un plus grand risque? En quoi est-ce qu'elle serait plus susceptible d'être la grosse pandémie qui frappe fort?

David Butler-Jones : Eh bien, je crois certainement qu'il y a deux choses. La première, c'est le SRAS, on ne connaissait pas grand-chose à ce moment-là et donc, dans les premiers temps, ça aurait pu être le cas, mais une fois qu'on a découvert que la capacité d'infection de personne à personne n'était pas très forte, on a pu la contenir en recourant à la mise en quarantaine. Quant à la grippe porcine, qui remonte aux années 70, elle n'avait touché, encore une fois, qu'un très petit nombre de personnes. Elle n'a pas été plus loin. D'où l'importance de continuer de surveiller, de penser, de planifier et de ne pas -- et d'équilibrer la réaction, de ne pas réagir exagérément, car il y a un principe qui dit qu'en premier lieu, il ne faut pas causer du tort.

C'est donc véritablement une question de savoir déterminer, se préparer et réagir de façon convenable par rapport au risque. Si la grippe aviaire est de plus en plus inquiétante, c'est qu'elle se poursuit, qu'elle touche des millions d'oiseaux, dans plusieurs pays maintenant. La possibilité donc, même si on a pas observé de mutation du virus qui pourrait suggérer qu'il aurait fait le bond d'infecter et de se propager entre les humains, est qu'en raison de cette exposition potentielle qui augmente de plus en plus, les possibilités que ce virus se combine à un virus humain sont plus grandes et qu'il se peut que ce changement se produise. Il ne se produira peut-être pas. Il peut se poursuivre essentiellement sous forme de pansuatique (transcription phonétique), je veux dire, uniquement sous forme de maladie animale avec des cas humains de temps en temps, mais personne ne peut prédire ce que fera l'imagination de la nature.

Nous devons donc nous préparer. L'avantage de la préparation, c'est qu'elle nous permet d'affronter, non seulement la grippe aviaire, mais également l'inévitable grippe pandémique qui pourrait se déclarer d'ici plusieurs années ainsi que toutes -- vous savez, les autres infections émergentes et tous les désastres naturels tant qu'à y être.

Modératrice : Barry Wilson, producteur de l'Ouest.

Question : Vous avez mentionné le cas du SRAS plusieurs fois, mais nous avons aussi eu notre propre cas de grippe aviaire en Colombie-Britannique dernièrement et les opinions sur notre façon de le gérer sont pour le moins partagées. Je me demande donc si vous pourriez nous parler des leçons que nous en avons tirées et que nous pourrions apporter à la conférence?

David Butler-Jones : Oui, je crois que je vais m'en remettre à ma collègue de l'ACIA.

Judith Bossé : L'une des leçons que nous avons tirées de ce cas est que les plans qui sont dressés doivent être mis en application et qu'ils doivent être exécutés au sens large avec tous les partenaires et il ne fait pas de doute que l'événement qui est survenu en Colombie-Britannique l'an passé, au début de 2004, nous a permis de mettre ces plans en application de façon très approfondie et qu'il nous a évidemment donné l'occasion de les peaufiner et de les améliorer beaucoup. Donc, c'était l'une des -- et c'est avec ces plans-là que nous avons réalisé l'importance des partenariats étendus, multisectoriels, pour réagir à un incident majeur et de souligner de nouveau l'importance des interactions entre eux, surtout sur (inaudible), sur la réaction entre l'interface de la santé animale et l'interface de la santé humaine.

Nous avons évidemment appris que, même si nous avons un bon système de biosécurité sur les fermes, nous devions nous demander si nous ne pouvions pas faire plus dans ce domaine-là. Nous travaillons donc avec les responsables de l'industrie et des gouvernements provinciaux sur les moyens d'assurer une meilleure biosécurité afin d'empêcher que ces maladies se propagent davantage. Je dirais donc que ce sont là les principales leçons que nous avons apprises qui se rapportent présentement à la pandémie qui pourrait survenir à ce moment-ci.

Question : Au moment de l'éclosion de la fièvre aphteuse en Grande-Bretagne, par exemple, les mesures de sécurité dans nos aéroports étaient assez strictes.

Judith Bossé : Oui.

Question : Pensez-vous que ces mesures seraient de nouveau nécessaires pour la grippe aviaire?

Judith Bossé : Nous sommes -- nous sommes présentement en train de concevoir une partie de cette campagne de sensibilisation afin que les gens en soient conscients et on se concentre déjà sur les aéroports et sur l'identification des voyageurs qui prévoient retourner dans des fermes après une certaine période de temps. Alors oui, nous examinons les aéroports et les frontières, les moyens de sensibiliser davantage afin d'empêcher que cette maladie se propage à la population aviaire ou qu'elle s'y introduise ou...

Modératrice : Okay, il nous reste un peu moins de 15 minutes. Nous allons maintenant aller au téléphone. Marie-Ève, vous nous entendez?

Opératrice : La prochaine question est de la part de Annie (inaudible), Radio-Canada.

Question : Oui, je vais avoir deux questions. La première, c'est est-ce que récemment, la FAO a envoyé un message disant qu'il faut contrôler à la source la grippe avaire dans les pays où il y a contamination, où c'est endémique et pour ça, il faut une vaccination des volailles. Alors ma question, c'est est-ce que le Canada a donné de l'argent pour faire vacciner à la FAO, aux pays concernés, pour cette vaccination-là et est-ce qu'on pense à faire une vaccination des volailles chez nous? La deuxième question, c'est concernant la recherche pour un vaccin. Il y a des négociations qui traînent depuis des mois avec Idées Biomédicales et le gouvernement fédéral pour développer un vaccin, a mock vaccine, je sais pas comment est-ce qu'on dit ça en français, comme font les Américains à partir de la souche de H5N1 et ces négociations n'ont toujours pas abouti. Alors je voudrais savoir où est-ce qu'on en est avec ces vaccins et vous pouvez répondre soit en français ou en anglais.

Judith Bossé : Je peux commencer avec la vaccination animale. Du côté de la vaccination animale, avec les produits qui sont présentement disponibles sur le marché dans certains pays, la vaccination peut certainement être un outil pour contrôler la progression de la maladie. Par contre, il faut savoir que chez l'animal, la protection offerte par la vaccination est de courte durée et qu'évidemment, quand on parle d'élevage intensif et on parle de vaccination de chaque individu, on parle d'un effort qui est très intensif et donc, il doit être ciblé dans les endroits de haut risque. Donc la vaccination est un outil qui peut être utile dans des endroits précis, quand il ya des foyers d'éclosion, mais la vaccination à l'ensemble, en prévention, étant donné la courte durée de protection de la vaccination actuelle, est un outil qui est limité au niveau de l'utilisation globale. Ici au Canada , c'est définitivement une approche qui peut être utilisée dans des conditions particulières, mais probablement pas de la façon dont on emploie la vaccination chez l'être humain.

David Butler-Jones : Certainement, sur le plan humain, la conception d'un faux vaccin est l'une des options que nous envisageons. Nous travaillons avec un fabriquant canadien, le même que celui avec lequel nous avons établi un contrat pour la création de vaccins advenant une pandémie et nous allons de l'avant avec ça; nous en sommes à finaliser quelques détails. Le vaccin qui a été produit ou initialement produit aux États-Unis, mais nous n'avons malheureusement pas encore de vaccins efficaces. Ça prend plusieurs fois la dose normale. Alors, ce n'est pas très pratique à l'échelle internationale.

Donc, l'une des choses que nous étudions, c'est les différentes recherches dans le sens de différents moyens d'améliorer le vaccin afin qu'il soit mieux en mesure de procurer une immunité et nous cherchons également à simplifier et à améliorer les processus afin d'accélérer la conception des vaccins et d'améliorer aussi nos propres processus réglementaires afin, qu'advenant une pandémie, je veux dire, si vous produisiez un vaccin aujourd'hui, il ne sera - il risque de ne pas être efficace pendant une pandémie parce que le virus aura subi une autre mutation, mais il est important de revoir ces processus afin que rien ne puisse vous ralentir entre l'identification du virus, du virus pandémique, et la production des vaccins et la vaccination. C'est donc le but du travail qui se fait ici et qui se poursuit présentement.

Modératrice : La prochaine question?

Question : La prochaine question vient deTom Blackwell, National Post.

Question : Pendant qu'on est à organiser cette conférence, est-ce qu'on est préoccupé par la possibilité que certains pays ne soient pas aussi préparés que le Canada et que d'autres pays à une pandémie et par la possibilité que, si une pandémie se produisait et se répandait à ces pays-là, la situation pourrait devenir difficile à maîtriser et mettre encore plus d'endroits comme le Canada en danger? Est-ce que c'est une inquiétude qui a fondamentalement donné (inaudible) à cette menace, je suppose?

Ian Shugart : Eh bien, le monde est très diversifié et, comme nous l'avons indiqué, le développement de cette situation dans n'importe quelle partie du monde représente un défi pour le monde entier, compte tenu de la mobilité des populations et, comme l'a dit le Dr Butler-Jones, du fait que ce virus-là ne s'arrêtera pas aux frontières. Alors oui, le but fondamental de ces collaborations internationales est d'améliorer la préparation partout et, comme nous sommes dans le domaine de la santé publique et que nous sommes préoccupés par la santé publique internationale, la meilleure façon de procéder, c'est de partager les connaissances qui sont disponibles, de voir à ce qu'on soit conscient dans tous les pays de ce qu'il faut faire et que les ressources et les connaissances qui sont disponibles dans les pays plus développés puissent être partagées au profit des pays en voie de développement et pour le bien de la collectivité mondiale tout entière. C'est donc essentiellement le but de cette rencontre.

Question : Par rapport à ça, je veux dire, vous avez parlé d'équité en termes de vaccins et de médicaments dans l'éventualité d'une pandémie. Je veux dire, est-ce qu'il pourrait s'avérer nécessaire, vous savez, si jamais cela finissait par se produire, de fournir des médicaments antiviraux et des vaccins aux pays en voie de développement qui n'ont pas les moyens de les acheter sur le marché libre?

Ian Shugart : Eh bien, le Canada s'est engagé à soutenir tous les pays sur ce point. C'est ce que nous avons déjà fait pour les vaccins contre la variole, par exemple, par le biais de l'Organisation mondiale de la santé, et nous nous sommes engagés à chercher, avec d'autres pays, des mécanismes qui nous permettraient de poursuivre cet engagement. Le Dr Butler-Jones pourrait peut-être commenter sur un certain nombre de choses que nous accomplissons déjà dans l'Asie du Sud-Est, par exemple.

David Butler-Jones : Oui, certainement, le travail que nous faisons en dehors du pays, la collaboration avec d'autre pays, vise non seulement à venir en aide à ces pays-là, mais aussi à reconnaître que les maladies ne respectent pas les frontières. C'est également avantageux pour nous, au Canada, pour ce qui est de réduire le risque ici en bout de ligne. Il s'agit donc, en réalité, de considérer ces maladies-là sur le plan international, de tenir compte de leur possibilité et d'aborder cette possibilité en tant que collectivité mondiale. Vous avez peut-être entendu dire que le ministre a affirmé qu'il y a une proposition pour que les pays, par exemple, les pays plus riches contribuent à un réserve internationale afin d'aider d'autres pays dans ce domaine. Le Canada est en faveur de ça et nous sommes donc impatients de participer à différentes discusssions à ce sujet-là.

Modératrice : La prochaine question?

Opératrice : La prochaine question vient de Pascale Breton de La Presse.

Question : Oui, j'aimerais savoir, justement on parle de frontières et de vaccins. Actuellement la capacité de production de vaccins mondiale est de 300 millions et au Canada , on en a réserve 32 millions advenant qu'on puisse trouver un vaccin. Donc j'aimerais savoir de quelle façon justement tous les pays vont-ils pouvoir -- en fait, est-ce que tous les pays vont pouvoir avoir accès aux vaccins dans la même quantité disons?

Ian Shugart : Une question qui sera sur la table la semaine prochaine, sans j'imagine une résolution finale, mais un engagement de discuter les défis en ce qui concerne la production du vaccin, il y a un aspect technique: comment développer le vaccin lui-même? Une question d'économie: comment produire des quantités dont le monde aura besoin du vaccin? Finalement une question pratique: comment partager les ressources pour distribuer le vaccin et j'imagine que les ministres et les experts vont discuter la semaine prochaine et suivant toutes les questions.

David Butler-Jones : C'est vrai que maintenant la production, la capacité du monde est de 300 millions de doses. It is -- c'est un grand défi pour le monde. Ici au Canada, nous avons un contrat avec Idea Biomedical pour la production de presque 60 millions de doses. C'est, pour nous -- c'est en fait amplement suffisant si nous nous trouvons en présence d'une pandémie et nous avons un vaccin efficace, alors nous avons effectivement une production canadienne pour satisfaire aux besoins des Canadiens et une capacité de production qui pourrait répondre aux besoins dans d'autres pays aussi. Nous continuons d'augmenter cette capacité, de travailler avec l'entreprise et de ne pas assurer uniquement une production suffisante pour nous, mais il est évident que l'entreprise, comme nous, est intéressée à aborder les besoins en dehors de ça, mais nous sommes - nous sommes présentement, je crois qu'à l'heure actuelle, nous sommes le seul pays à avoir un contrat pour protéger sa population.

Question : La prochaine question?

Opératrice : La prochaine question vient de Helen Brandswell (transcription phonétique) de la Presse canadienne.

Question : Merci. Si vous pouviez donner suite à cette question, en ce qui concerne Ideal Biomedial ou la production de GS, dépendamment de - si la vente a lieu, une fois que les besoins du Canada auront été satisfaits, que le contrat aura été rempli, nous n'avons en réalité aucun contrôle sur ce que l'entreprise fera du reste des vaccins qui pourront être produits, n'est-ce pas? Est-ce que nous avons le moindrement d'influence sur ça?

David Butler-Jones : Je veux dire, c'est évidemment une entreprise privée et, lorsqu'elle se sera acquitté de ses responsabilités contractuelles envers nous, elle est capable de le vendre ailleurs dans le monde, et nous ne voudrions évidemment pas nous mêler de ça, et je crois que c'est dans notre intérêt collectif. Quant au rôle du Canada en dehors, il faudrait évidemment que des décisions soient prises, d'autres décisions.

Question : Si je vous le demande, c'est que le ministre nous a dit, hier, que nous étions intéressés par la proposition du Dr Frank du Mexique de mettre - de faire une contribution à une réserve de vaccins et d'antiviraux et je ne suis pas certaine si le vaccin en fait partie. Je veux dire, est-ce qu'on donnerait une partie des 60 millions de doses dont vous venez de parler?

David Butler-Jones : Eh bien, je pense que la plus grande priorité est évidemment d'assurer -- pour le gouvernement, d'assurer les besoins du Canada, mais en dehors de ça, que cette contribution se fasse par le biais d'une entreprise particulière ou, par exemple, sous forme de fonds à l'OMS, en passant un contrat au nom d'autres pays, il y a toute une foule de mécanismes qui permettraient de le faire. Ça ne doit pas nécessairement être un pays en particulier.

Ian Shugart : Je crois que nous voulons entendre la proposition que le secrétaire Frank fera la semaine prochaine et faire -- en faire l'analyse, en discuter d'abord avec les ministres et les délégués la semaine prochaine et je suis certain qu'il y aura un suivi. Il y aura plusieurs façons de mettre ce genre de partage international en place et il faudra -- il faudra y donner suite.

Modératrice : Nous devons mettre fin à la conférence de presse. Je vous remercie beaucoup.

David Butler-Jones : Merci.

Ian Shugart : Merci.

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Mise à jour : 2005-10-25 Haut de la page