Rapport sur la Session extraordinaire de l'Assemblée
générale des Nations Unies (SEAGNU) sur le VIH/sida
Table des matières
Avant-propos par Direction des affaires internationales,
Santé Canada
Allocution du secrétaire général M. Kofi Annan, à
la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le VIH/sida
Déclaration du Canada à la Session extraordinaire
de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée au VIH/sida
Projet Déclaration d'engagement sur le VIH/sida
Rapport sur la réunion consultative canadienne relative
à la SEAGNU sur le VIH/sida
Rapport des représentants des ONG membres de la délégation
canadienne de la SEAGNU sur le VIH/sida
Rapport des ONG canadiennes présentes à la SEAGNU
sur le VIH/sida
Déclaration du Canada à l'occasion de la session conjointe
ONU/ONG
Communiqué de presse au Fonds mondial pour le sida
et la santé
Tableau récapitulatif des principaux événements
Où se procurer des exemplaires des principaux documents
de la SEAGNU sur le VIH/sida
Avant-propos
Pendant trois jours, du 25 au 27 juin 2001, a eu lieu une session extraordinaire
de l'Assemblée générale des Nations Unies à
laquelle ont assisté vingt chefs d'État ou de gouvernement
et quelque quatre-vingt-dix ministres, dont le but était de se
pencher sur la réponse de la communauté internationale
face à l'épidémie de VIH/sida. Cette session extraordinaire
était la première à avoir pour thème une
question de santé concrète; c'est dire à quel point,
pour l'ONU, l'épidémie est grave et l'intervention urgente.
De fait, le VIH/sida a déjà fait plus de 21 millions de
morts et infecté 36 millions d'individus, l'incidence de l'infection
est extrêmement élevée dans certains pays, notamment
en Afrique subsaharienne (jusqu'à 36 % dans la population adulte)
et le VIH/ sida constitue une menace réelle pour le développement
et pour la sécurité au niveau national, régional
et international. Cette pandémie exige donc une riposte exceptionnelle
et concertée à l'échelle planétaire.
La Session extraordinaire de l'Assemblée générale
des Nations Unies (SEAGNU) sur le VIH/ sida est un processus qui a pris
naissance lors des débats du Conseil de sécurité
de l'ONU à l'automne 2000, lors desquels s'est exprimé
un sentiment palpable de crise au sein de la communauté internationale,
réalisant que le VIH/ sida est plus qu'une question de santé,
que l'épidémie menace toutes les régions du monde,
touche à différentes sphère s d'activité,
y compris l'activité gouvernementale, et menace les fondements
mêmes de la sécurité et de la stabilité de
bon nombre de pays. Face à ce sentiment d'urgence, l'ONU a renoncé
à suivre le processus normal exigeant un délai d'un an
et demi à deux ans pour organiser un tel événement
et a mis en place une procédure accélérée
dans le but de tenir la Session extraordinaire sur le VIH/ sida dans
un délai de six mois.
Les différents événements ayant abouti à
la Session extraordinaire ont suscité énormément
d'intérêt de la part du public du monde entier, et ce principalement
grâce aux efforts déployés personnellement par le
Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan,
pour galvaniser les dirigeants des gouvernements et du monde des affaires
afin qu'ils fassent de la bataille contre le sida une vraie priorité.
Le principal résultat de la Session extraordinaire est un plan
d'action pratique, la Déclaration d'engagement sur le VIH/ sida.
À l'issue d'un processus de négociations difficile, amorcé
en février 2001 et dont la conclusion est resté incertaine
jusqu'au dernier soir (27 juin 2001), les 189 États Membres de
l'ONU ont unanimement adopté par acclamation la Déclaration
d'engagement. Si les compromis faits au sujet de certaines questions
clés ont suscité une certaine déception, la Déclaration
n'en reste cependant pas moins un document ferme et un accomplissement
sans précédent. Les éléments qu'elle contient
ne sont pas tous nouveaux; toutefois, le fait que les autorités
politiques au plus haut niveau souscrivent à ses principes fondamentaux,
conjugué à l'engagement pris par le Secrétaire
général et par l'Assemblée générale
des Nations Unies de procéder à un examen annuel des progrès
accomplis, devrait imprimer un élan aux effort s internationaux
de lutte contre l'épidémie. La Déclaration est,
aux dires de Peter Piot, directeur exécutif d u Programme conjoint
des Nations Unies sur le VIH/ sida (ONUSIDA), un document de responsabilisation,
qui servira à renforcer la lutte mondiale contre le VIH/ sida
.
La Déclaration d'engagement appelle à un changement
fondamental dans la démarche de lutte face à cette pandémie.
Le VIH/ sida n'est plus uniquement une question de santé publique;
l'infection est à présent considérée par
les dirigeants mondiaux comme une question globale touchant l'économie,
la société et le développement qui revêt
la plus haute priorité, et comme la menace la plus sérieuse
pour le bien-être des générations à venir
dans de nombreuses parties du globe. Pour toutes les nations, ce changement
d'attitude a des conséquences p rofondes et tentaculaires. Pour
riposter efficacement contre l'épidémie, il faudra élaborer
des interventions novatrices et élargies caractérisées
par des niveaux de collaboration multisectorielle sans précédent.
Essentiellement, la Déclaration d'engagement reconnaît
que :
- la réalisation pleine et universelle des droits de la personne
est un élément essentiel de tous les aspects de l'action
mondiale;
- les personnes vivant avec le VIH/ sida doivent être mises
à contribution de manière pleine et concrète
à tous les niveaux de la lutte;
- la prévention est le fondement de l'action (et la prévention,
les soins, l'appui et le traitement, y compris l'accès aux
médicaments, sont les éléments complémentaires
de la démarche de lutte);
- les mesures doivent viser prioritairement les personnes vulnérables
et celles qui sont exposées au risque d'infection le plus élevé;
- l'égalité entre les sexes et le renforcement du pouvoir
d'action des femmes sont des éléments essentiels de
la prévention et de la réduction de la vulnérabilité;
- la pandémie de VIH/ sida a un effet dévastateur sur
le développement;
- il existe une relation réciproque entre VIH/ sida et pauvreté;
- l'instauration d'environnements favorables au renforcement des
capacités est indispensable pour promouvoir et soutenir une
intervention efficace;
- les gouvernements, mais aussi la société civile,
les personnes vivant avec le VIH/ sida et le milieu des affaires,
doivent faire preuve de leadership par des moyens nouveaux et novateurs;
- une action efficace passe impérativement par une intervention
au niveau international.
Un mécanisme clé pour la mise en application de la Déclaration
est le nouveau Fonds mondial pour la santé et la lutte contre
le sida, qui devrait être opérationnel avant la fin de
2001. De nombreux pays, notamment le Canada, les États-Unis,
la Norvège, la France et le Japon , ont annoncé des contributions
à ce fonds, comme l'a fait la Fondation Gates. Outre la lutte
contre le VIH/ sida, le Fonds contribuera également à
financer le combat contre la tuberculose et le paludisme.
Un aspect de la Session extraordinaire qui a fait l'objet d'une ample
couverture médiatique au Canada et ailleurs est la participation
de la société civile au processus de la SEAGNU. Partout
dans le monde, on a félicité le Canada pour son rôle
de chef de file dans la mise à contribution de la société
civile lors de la Session extraordinaire et de ses réunions préparatoires.
Nous constatons également avec satisfaction qu'au sein de la
délégation officielle du Canada, présidée
par Mme Maria Minna, ministre de la Coopération internationale,
et pilotée par la ministère des Affaires étrangères
et du commerce international (MAÉCI), figuraient non seulement
des responsables du MAÉCI, de Santé Canada et de l'Agence
canadienne de développement international (ACDI), mais aussi
deux représentants de la communauté du VIH/ sida, dont
l'un est atteint par cette maladie. Ces représentants ont eu
une contribution appréciable aux délibérations
qui ont eu lieu lors de la SEAGNU.
Au cours des quelques mois précédant la Session extraordinaire,
le Canada a mis en place un processus visant à obtenir des commentaires
sur la SEAGNU ainsi que sur la pre m i è re version de la Déclaration
d'engagement, de la part tant du gouvernement fédéral
que des provinces et des territoires et de la société
civile (et en particulier des membres de la communauté aux prises
a vec le VIH/ sida). Les commentaires reçus par l'entremise du processus
de consultation organisé par la Coalition interagence sida et
développement (CISD), ainsi que ceux transmis par les représentants
des gouvernements provinciaux et par les membres du Conseil du Ministre
sur le VIH/ sida, ont facilité la tâche de la délégation
canadienne durant le processus de négociation. Santé Canada
a financé la participation à la Session extraordinaire
des sept ONG canadiennes qui avaient été accréditées,
tandis que l' ACDI a fourni de l'aide pour la p a rticipation des représentants
de la société civile des pays en développement.
Le présent rapport, qui vise à donner aux Canadiens
intéressés une vue d'ensemble de ce qui s'est passé
à la SEAGNU, contient certains documents clés de la Session
extraordinaire, ainsi que des rapports sur la participation du Canada
à cet événement historique sans précédent.
On y explique également où s'adresser pour obtenir des
copies des documents pertinents. Nous espérons que le présent
rapport sera un outil de référence utile pour ce qui concerne
le travail réalisé tant lors de la SEAGNU qu'après
cet événement.
À l'échelle mondiale, la valeur de la Déclaration
d'engagement n'a pas encore été mise à l'épreuve.
Un suivi s'impose si l'on veut entretenir la dynamique créée
par la Session extraordinaire. L'engagement et l'action passent par
un leadership concerté des gouvernements et de la société
civile. Nous devons conserver cette impulsion tout au long de la mise
en application de la Déclaration.
En vertu de son engagement vis-à-vis du VIH/ sida , concrétisé
par la Stratégie canadienne sur le VIH/ sida et par le plan d'action
en matière de VIH/ sida de l'ACDI , le Canada doit privilégier
l'action et la collaboration tant à l'intérieur du pays
que sur la scène internationale. La Déclaration d'engagement
renforce notre détermination à lutter contre l'épidémie
mondiale, tout en rappelant sans équivoque que l'isolationnisme
n'est pas une option viable dans un monde où tout est interrelié
et inter-dépendant, que la solution passe par la sensibilisation
et la compréhension à l'échelle de la planète
et qu'il nous faut pre n d re conscience de notre condition humaine
commune et des enjeux qui nous unissent.
Direction des affaires internationales
Santé Canada
septembre 2001
Allocution du secrétaire général M. Kofi Annan,
à la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le VIH/sida
25 juin 2001
Nous sommes réunis ici pour parler d'une crise sans précédent,
mais à laquelle il existe une solution : une réaction
sans précédent de la part de nous tous. Nous sommes ici
pour décider ensemble comment agir. Dans les 20 ans qui se sont
écoulés depuis que nous a vons entendu parler du sida
pour la premiè re fois, l'épidémie s'est répandue
dans tous les coins du monde. Elle a tué presque 22 millions
de personnes. Elle a laissé orphelins 13 millions d'enfants .
Aujourd'hui, plus de 3 millions de personnes dans le monde vivent avec
le VIH/ sida. Durant la seule année dernière, plus de
5 millions de personnes ont été contaminées. Chaque
jour, quelque 15 000 autres personnes deviennent séro positives.
Dans certains pays d'Afrique , le VIH/ sida a fait reculer le développement
d'une bonne dizaine d'années. Et maintenant il se répand
avec une rapidité effrayante en Europe orientale, en Asie et
dans les Caraïbes.
Jusqu'à présent, la réaction de la communauté
mondale n'a pas été à la hauteur du défi.
Mais cette année, nous avons pu observer un changement décisif.
Le sida ne peut plus accomplir discrètement son oeuvre macabre.
Le monde a commencé à se réveiller. Nous avons
assisté à cet éveil dans les médias et dans
l'opinion publique, et il s'est produit sous l'impulsion de médecins
et de travailleurs sociaux, de militants et d'économistes, et
avant tout de personnes dont la vie est touchée par la maladie.
Nous avons constaté cet éveil parmi les gouvernements.
Nous l' a vons constaté dans le secteur privé.
Jamais, depuis que ce cauchemar a commencé, il n'y a vait eu
un tel mouvement de ralliement autour d'une cause commune. Jamais nous
n'avions ressenti un tel besoin de faire jouer ensemble l'esprit d'initiative
et la détermination, les partenariats et l'esprit de solidarité.
De l'esprit d'initiative et de la détermination, il en faut
dans tous les pays et dans chaque collectivité - et aussi à
l'échelon international, où tous les organismes des Nations
Unies sont maintenant engagés dans l'action . Il faut que chacun
de nous se rende compte que le sida est son problème. Chacun
de nous doit en faire sa priorité.
Il faut des partenariats entre gouvernements, entreprises privées,
fondations, organisations internationales - et, bien sûr, membres
de la société civile. Les organisations non gouvernementales
sont à l'avant-garde de la lutte contre le sida depuis le tout
début. Nous devo n s tous tirer les enseignements de leur expérience
et suivre leur exemple. Elles participent activement à cette
session, et ce n'est que justice.
Enfin, il faut faire preuve d'esprit de solidarité - solidarité
entre les bien portants et les malades, entre les riches et les pauvres,
et surtout solidarité entre les pays riches et les pays pauvres.
Il faut que les dépenses consacrées à la lutte
contre le sida dans les pays en développement atteignent un niveau
à peu près cinq fois supérieur à leur niveau
actuel. Ces pays eux-mêmes sont prêts à faire leur
part - comme les dirigeants africains l'ont promis au sommet d' Abuja.
Mais ils ne peuvent pas atteindre cet objectif tout seuls. La population
des pays d é veloppés montre aujourd'hui qu'elle le comprend.
Je demande instamment aux dirigeants de ces pays d'agir en conséquence.
Il nous faut mobiliser les fonds nécessaires pour mener cette
entreprise exceptionnelle - et il nous faut veiller à ce que
l'argent soit dépensé efficacement. C'est pourquoi j'ai
demandé que soit créé un Fonds mondial pour la
santé et la lutte contre le sida, ouvert à la fois aux
gouvernements et aux donateurs privés, pour nous aider à
financer la stratégie globale, cohérente et coordonné
e que nous devons mener. Notre objectif est de faire en sorte que ce
Fonds soit opérationnel avant la fin de l'année. Je continuerai
à travailler avec tous les acteurs concernés pour assurer
la réalisation de cet objectif. Je tiens à rendre un vif
hommage à ceux qui ont déjà promis d'y verser des
contributions. J'espère que d'autres suivront leur exemple, pendant
cette session extraordinaire ou après.
Lorsque nous pressons les autres de changer de comportement afin de
se protéger contre la contagion, nous devons être prêts
à modifier notre propre comport ement sur la scène publique.
Nous ne pouvons pas nous attaquer au sida en portant des jugements de
valeur morale, ni en refusant de re garder en face certains faits désagréables
- ni encore moins en stigmatisant ceux qui sont porteurs du virus et
en décrétant qu'ils n'ont qu' à s'en prendre à
eux-mêmes. Nous ne pouvons le faire qu'en parlant ouvertement
et sans détours, aussi bien de la manière dont on devient
porteur du virus que de ce qu'on peut faire pour éviter de le
devenir.
Et rappelons-nous que chaque personne contaminée, quelle qu'en
soit la cause, est un être humain comme nous, qu'il possède
des droits fondamentaux et des besoins d'être humain. Et que personne
ne s'imagine que nous puissions nous protéger en bâtissant
des barrières entre eux et nous ! Dans le monde sans pitié
du sida, il n'y a pas de « eux » et de « nous ».
Pour réaliser tout cela, il nous faut changer - sinon pour notre
propre bien, pour celui de nos enfants. Il nous faut faire de cette
session de l'Assemblée générale une session réellement
extraordinaire.
Et il nous faut envoyer au monde un message d'espoir.
Déclaration du Canada à la Session extraordinaire
de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée au VIH/sida,
discours de Maria Minna Ministre de la Coopération internationale
New York (New York) Le 25 juin 2001
Nous sommes ici au nom des près de 40 millions de personnes
qui vivent avec le VIH/ sida à l'échelle mondiale. Nous
sommes ici au nom des 15 000 personnes qui ont contracté le VIH
aujourd'hui, et des 15 000 autres qui le contracteront demain et tous
les jours qui suivront. Nous sommes ici au nom des 40 millions d'orphelins
de l'an 2010, dont les parents auront succombé au sida.
Nous sommes ici également parce qu'une mère a perdu la
vie aujourd'hui. Nous sommes réunis parce qu'un enfant est mort
et qu'un autre a perdu sa mère . Nous nous devons de voir à
ce que chaque citoyen de cette planète que nous partageons puisse
aspirer à un a venir sain et productif.
S'il s'agissait d'une guerre où des millions de personnes étaient
tuées, autant mutilées ou laissées sans abri et
des pays dévastés, est-ce que nous resterions silencieux
? Nous serions intervenus de façon agressive, comme nous l'avons fait
lors de la Deuxième guerre mondiale. C'est décidément
une guerre, une guerre plus dévastatrice que toute autre guerre
que nous avons déjà connue.
La pandémie de sida est un obstacle de taille à la réalisation
de notre objectif en matière de développement international,
qui consiste à réduire de moitié, d'ici 2015, la
proportion de personnes qui vivent dans l'extrême pauvreté.
Elle entrave également nos efforts visant à réduire
des deux tiers les taux de mortalité infantile et juvénile
d'ici la même année.
Nous sommes rassemblés ici dans le but de tout mettre en oeuvre
pour tenter de prévenir tout nouveau cas d'infection, pour faire
en sorte que chaque personne infectée ou touchée par le
VIH/ sida ait accès aux soins, aux traitements et au soutien
les plus complets possible, pour protéger et faire respecter
les droits de toutes les personnes et de tous les groupes, surtout les
plus vulnérables au VIH, notamment les femmes et les filles,
les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes, les
utilisateurs de drogues injectables et les travailleurs du sexe.
Il faut donc raffermir notre engagement à l'échelle internationale,
nationale et communautaire, ce qui signifie accroître la participation
de la société civile et des personnes vivant avec le VIH/
sida dans chaque aspect de nos interventions.
Cette session des Nations Unies nous amène à un point
tournant dans notre lutte contre cette affreuse maladie. Vingt ans après
son apparition, il nous reste encore beaucoup de travail à faire.
Nous devons donc mettre l'accent sur les interventions qui fonctionnent
le mieux. C'est le cas de la prévention, qui doit donc nous servir
de pilier. C'est le cas aussi des approches intégrées,
qui doivent englober la prévention ainsi que les soins, l'appui
et les traitements destinés à toutes les personnes infectées
et touchées par le VIH et le sida. Ces approches doivent, par
ailleurs, renforcer les liens entre la lutte contre le VIH/ sida et
l'éducation de base, les droits de la personne et la gouvernance
.
Pour atteindre les objectifs établis dans la déclaration
d'engagement, nous devons faire des progrès sur tous les fronts.
À l'échelle nationale, le Canada a mis en place une stratégie
avant-gardiste sur le VIH/ sida, pour re lever les défis qui
lui sont propres tout en faisant le lien avec les efforts internationaux
de lutte contre la pandémie. C'est là que l'action locale
rejoint la pensée mondiale.
À l'échelle internationale, nous avons quadruplé
les fonds d'aide au développement que nous consacrons à
la lutte contre le VIH/ sida.
Nous avons un plan d'action en matière de VIH/ sida, plan d'action
qui précise comment nous orienterons notre appui à des
initiatives internationales dans des domaines comme la prévention,
la sensibilisation, le développement communautaire, la recherche
consacrée aux vaccins et aux microbicides, et la prévention
de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.
J'ai justement annoncé ce matin que le Canada s'engage à
verser plus de 73 millions de dollars à l'appui d'interventions
contre le VIH/ sida en Afrique, dans les Antilles, en Asie et en Europe
centrale et de l'Est.
Par ailleurs, le Canada a joué un rôle de premier plan
dans la mise sur pied du Fonds mondial pour la santé et la lutte
contre le sida. Nous sommes prêts à investir dans le fonds
et nous nous engageons à le rendre opérationnel d'ici
la fin de l'année. Nous ne pouvons nous permettre d'échouer.
Nous avons remporté certaines batailles dans cette lutte contre
le VIH/ sida. La déclaration d'engagement qu'il s'agira d'entériner
merc redi est l'occasion de faire un effort prodigieux contre cette
maladie. Chacun et chacune d'entre nous doit maintenant s'investir de
la responsabilité de concrétiser cette déclaration
et de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à
cette épidémie.
Projet Déclaration d'engagement sur le VIH/sida
"À crise mondiale, action mondiale "
- Nous, chefs d'État et de gouvernement et représentants
d'État et de gouvernement, réunis au Siège
de l'Organisation des Nations Unies du 25 au 27 juin 2001, à
l'occasion de la vingt-sixième session extraordinaire de
l'Assemblée générale, convoquée d'urgence
en application de la résolution 55/ 13 du 3 novembre 2000,
afin d'examiner sous tous ses aspects le problème du VIH/
sida et de s'y attaquer, ainsi que de susciter un engagement mondial
en faveur du renforcement de la coordination et de l'intensification
des efforts déployés aux niveaux national, régional
et international pour lutter contre ce fléau sur tous les
fronts;
- Profondément préoccupés par le fait que l'épidémie
mondiale de VIH/ sida, en raison de son ampleur et de son incidence
dévastatrices, constitue une crise mondiale et l'un des défis
les plus redoutables pour la vie et la dignité humaines ainsi
que pour l'exercice effectif des droits de l'homme, compromet le
développement social et économique dans le monde entier
et affecte la société à tous les niveaux -
national, local, familial et individuel;
- Notant avec une profonde préoccupation qu'à la fin
de 2000, il y avait dans le monde entier 36,1 millions de personnes
atteintes du VIH/ sida, 90 p. 100 dans les pays en développement
et 75 p. 100 en Afrique subsaharienne;
- Constatant avec une vive préoccupation que chacun, riche
ou pauvre, sans distinction d'âge, de sexe ni de race, est
touché par l'épidémie de VIH/ sida, tout particulièrement
dans les pays en développement, et que les femmes, les jeunes
et les enfants, surtout les filles, sont les plus vulnérables;
- Également préoccupés par le fait que la propagation
persistante du VIH/ sida constituera un sérieux obstacle
à la réalisation des objectifs de développement
mondial arrêtés lors du Sommet du Millénaire;
- Rappelant et réaffirmant les engagements que nous avons
pris antérieurement au titre de la lutte contre le VIH/ sida
dans:
- La Déclaration du Millénaire, en date du 8 septembre
2000;
- La Déclaration politique et les interventions et initiatives
nouvelles visant à donner suite aux engagements pris lors du
Sommet mondial pour le développement social, en date du 1er
juillet 2000;
- La Déclaration politiqueet les nouvelles mesures et initiatives
pour la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action
de Beijing, en date du 10 juin 2000;
- Les principales mesures pour la poursuite de l'application du Programme
d'action de la Conférence internationale sur la population
et le développement, en date du 2 juillet 1999;
- L'appel régional en faveur des mesures de lutte contre le
VIH/ sida en Asie et dans le Pacifique, en date du 25 avril 2001;
- La Déclaration et le Cadre d'action d'Abuja sur le VIH/
sida, la tuberculose et les autres maladies infectieuses en Afrique,
en date du 27 avril 2001;
- La Déclaration du dixième Sommet des chefs d'État
ibéro-américains, en date du 18 novembre 2000;
- Le Partenariat pancaraïbe de lutte contre le VIH/ sida, en
date du 14 février 2001;
- Le Programme d'action de l'Union européenne: accélération
de la lutte contre le VIH/ sida, le paludisme et la tuberculose dans
le cadre de la réduction de la pauvreté, en date du
14 mai 2001;
- La Déclaration des pays de la Baltique sur la prévention
de l'infection à VIH et du sida, en date du 4 mai 2000;
- La Déclaration de l'Asie centrale sur le VIH/ sida, en date
du 18 mai 2001;
- Convaincus qu'il faut mener d'urgence une action concertée
et soutenue pour combattre l'épidémie de VIH/ sida
en tirant parti de l'expérience et des enseignements des
20 dernières années;
- Constatant avec une grave préoccupation que l'Afrique, en
particulier l'Afrique subsaharienne, est actuellement la région
la plus touchée, que le VIH/ sida y est considéré
comme créant un état d'urgence qui menace le développement,
la cohésion sociale, la stabilité politique, la sécurité
alimentaire et l'espérance de vie et constitue un fardeau
dévastateur pour l'économie, et que la situation dramatique
du continent exige que des mesures exceptionnelles soient prises
d'urgence aux niveaux national, régional et international;
- Accueillant avec satisfaction les engagements souscrits par les
chefs d'État ou de gouvernement africains, à l'occasion
du Sommet spécial d'Abuja en avril 2001, en particulier l'engagement
qu'ils ont pris de se fixer pour objectif l'allocation d'au moins
15 p. 100 de leurs budgets nationaux annuels à l'amélioration
du secteur de la santé pour lutter contre l'épidémie
de VIH/ sida, et constatant que les mesures prises dans ce but par
les pays dont les ressources sont limitées devront être
complétées par une aide internationale accrue;
- Constatant également que d'autres régions sont gravement
touchées et courent des risques du même ordre, notamment
la région des Caraïbes, où le taux de contamination
par le VIH est le plus élevé après l'Afrique
subsaharienne, la région de l'Asie et du Pacifique où
7,5 millions de personnes sont déjà atteintes du VIH/
sida, la région de l'Amérique latine où 1,5
million de personnes sont séropositives ou atteintes du sida
et la région de l'Europe centrale et orientale où
les taux de contamination sont en augmentation très rapide,
et qu'en l'absence de mesures concrètes l'épidémie
pourrait se propager rapidement et avoir des répercussions
dans le monde entier;
- Estimant que la pauvreté, le sous-développement et
l'analphabétisme figurent parmi les principaux facteurs contribuant
à la propagation du VIH/ sida, et notant avec une vive préoccupation
que l'épidémie aggrave la pauvreté et entrave
ou enraye désormais le développement dans un grand
nombre de pays et qu'il faudrait donc y remédier dans une
optique intégrée;
- Notant que les conflits armés et les catastrophes naturelles
aggravent eux aussi la propagation de l'épidémie;
- Notant également que l'opprobre, le silence, la discrimination
et la dénégation ainsi que l'absence de confidentialité
compromettent les efforts de prévention, de soins et de traitement
et aggravent les effets de l'épidémie sur les individus,
les familles, les communautés et les nations, et qu'il faut
également y remédier;
- Soulignant que l'égalité entre les sexes et l'émancipation
des femmes sont des conditions essentielles pour réduire
la vulnérabilité des femmes et des filles au VIH/
sida;
- Reconnaissant que dans le cas d'épidémies telles
que le VIH/ sida l'accès à une thérapeutique
est un élément fondamental pour parvenir progressivement
au plein exercice du droit qu'a toute personne de jouir du meilleur
état de santé physique et mentale possible;
- Reconnaissant que la réalisation pleine et universelle des
droits de l'homme et des libertés fondamentales est un élément
essentiel de l'action mondiale contre l'épidémie de
VIH/ sida, notamment dans les domaines de la prévention,
des soins, de l'appui et du traitement, et qu'elle réduit
la vulnérabilité au VIH/ sida et préserve de
l'opprobre et de la discrimination qui en résulte à
l'encontre des personnes atteintes du VIH/ sida ou risquant de l'être;
- Considérant que les mesures à prendre aux niveaux
national, régional et international pour lutter contre l'épidémie
doivent être axées sur la prévention de l'infection
à VIH, et que prévention, soins, appui et traitement
sont les éléments complémentaires d'une prise
en charge efficace de ceux qui sont infectés et touchés
par le VIH/ sida et doivent faire partie intégrante d'une
démarche globale de lutte contre l'épidémie;
- Considérant également qu'il faut atteindre les objectifs
de prévention arrêtés dans la présente
Déclaration pour juguler l'épidémie et que
tous les pays doivent continuer à mettre l'accent sur une
prévention large et efficace, notamment sur des campagnes
de sensibilisation qui mobilisent les s e rvices éducatifs
et les services de nutrition, d'information et de santé;
- Observant que les soins, l'appui et le traitement peuvent contribuer
à une prévention efficace parce-qu'ils facilitent
l'acceptation librement consentie de conseils et de tests confidentiels
et permettent de maintenir les personnes atteintes du VIH/ sida
et les groupes vulnérables en contact étroit avec
les systèmes sanitaires et de leur faire bénéficier
plus facilement d'informations, de conseils et de matériel
de prévention;
- Soulignant le rôle important que peuvent jouer la culture,
la famille, les valeurs morales et la religion dans la prévention
de l'épidémie et dans les activités de traitement,
de soins et d'appui, compte tenu des particularités de chaque
pays et de la nécessité de respecter tous les droits
de l'homme et les libertés fondamentales;
- Notant avec préoccupation que certains facteurs négatifs
économiques, sociaux, culturels, politiques, financiers et
juridiques entravent les efforts de sensibilisation, d'éducation,
de prévention, de soins, de traitement et d'appui;
- Notant combien il est important de mettre en place les infrastructures
humaines, sanitaires et sociales requises à l'échelon
national pour dispenser des traitements et des services de prévention,
de soins et d'appui efficaces, ou de renforcer celles qui existent
déjà;
- Estimant que le succès des stratégies de prévention,
de soins et de traitement exige des changements de comportement
et passe par un accès accru et non discriminatoire à,
notamment, des vaccins, des préservatifs, des microbicides,
des lubrifiants, du matériel d'injection stérile et
des médicaments, ainsi qu'aux thérapies antirétrovirales,
aux moyens techniques permettant d'établir un diagnostic
et moyens connexes et à des moyens de recherche et de développement
plus importants;
- Estimant également que le coût, la disponibilité
et l'accessibilité économique des médicaments
et des technologies connexes sont des facteurs importants dont il
faut tenir compte sous tous leurs aspects et qu'il est nécessaire
de réduire le coût desdits médicaments et technologies
en étroite collaboration avec le secteur privé et
les sociétés pharmaceutiques;
- Constatant que l'absence de produits pharmaceutiques d'un coût
abordable et de structures d'approvisionnement et de systèmes
de santé accessibles continue à empêcher de
nombreux pays de lutter efficacement contre le VIH/ sida, en particulier
en faveur des personnes les plus pauvres, et rappelant les efforts
qui sont faits pour que des médicaments soient mis à
la disposition de ceux qui en ont besoin à un faible coût;
- Se félicitant des efforts faits par les pays pour promouvoir
les innovations et le développement d'industries nationales
respectueuses du droit international afin que leurs populations
puissent accéder plus largement aux médicaments et
protéger leur santé, et considérant que les
incidences des accords commerciaux internationaux sur l'accès
aux médicaments essentiels ou sur leur fabrication locale
ainsi que sur la mise au point de nouveaux médicaments demandent
à être évaluées de manière plus
approfondie;
- Se félicitant des progrès réalisés
par certains pays pour endiguer l'épidémie grâce,
notamment, à: un ferme engagement politique et une prise
de responsabilités au niveau le plus élevé,
y compris le lancement d'initiatives par les communautés;
une utilisation efficace des ressources disponibles et de la médecine
traditionnelle; des stratégies efficaces de prévention,
de soins, d'appui et de traitement; des activités d'éducation
et d'information; un effort de collaboration avec les communautés,
la société civile, les personnes atteintes du VIH/
sida et les groupes vulnérables; et la promotion et la protection
actives des droits de l'homme; et reconnaissant combien il est important
de mettre en commun nos expériences à la fois collectives
et spécifiques et d'en tirer les leçons qui s'imposent, par
le biais de la coopération régionale et internationale,
y compris la coopération Nord-Sud, la coopération
Sud-Sud et la coopération triangulaire ;
- Observant que les ressources consacrées à la lutte
contre l'épidémie, aux niveaux national aussi bien
qu'international, ne sont pas proportionnées à l'ampleur
de cette dernière;
- Estimant qu'il est fondamental de renforcer les capacités
nationales, sous-régionales et régionales en matière
de lutte contre le VIH/ sida, ce qui requiert des ressources humaines,
financières et techniques accrues et soutenues, et donc une
action et une coopération nationales renforcées et
une coopération sous-régionale, régionale et
internationale plus poussée;
- Constatant que les problèmes créés par la
dette extérieure et son service réduisent sensiblement
la capacité de nombreux pays en développement et de
pays en transition de financer la lutte contre le VIH/ sida;
- Affirmant le rôle déterminant joué par la famille
dans les activités de prévention, de soins, d'appui
et de traitement à l'intention des personnes contaminées
ou touchées par le VIH/ sida, en tenant compte du fait que
la famille revêt des formes diverses selon les différents
systèmes culturels, sociaux et politiques;
- Affirmant qu'outre le rôle décisif joué par
les communautés, il importe de forger des partenariats avec
les gouvernements, le système des Nations Unies, les organisations
intergouvernementales, les personnes atteintes du VIH/ sida et les
groupes vulnérables, les institutions médicales et
scientifiques et les établissements d'enseignement, les organisations
non-gouvernementales, les entreprises commerciales, y compris les
fabricants de médicaments génériques et les
laboratoires de recherche pharmaceutique, les syndicats, les médias,
les parlementaires, les fondations, les communautés et les
groupes, les organisations religieuses et les chefs traditionnels;
- Reconnaissant le rôle particulier et la contribution importante
des personnes atteintes du VIH/ sida, des jeunes et des acteurs
de la société civile dans la lutte contre le VIH/
sida sous tous ses aspects, et considérant que la mise au
point de mesures efficaces en ce sens exige leur pleine participation
à l'élaboration, à la planification, à
la mise en oeuvre et à l'évaluation de programmes
pertinents;
- Reconnaissant également les efforts faits par les organisations
internationales humanitaire sengagées dans la lutte contre
l'épidémie, notamment ceux que déploient les
bénévoles de la Fédération internationale
des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
dans les régions du monde les plus touchées;
- Se félicitant du rôle de premier plan joué
par le Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies
sur le VIH/ sida (ONUSIDA) au sein du système des Nations
Unies en ce qui concerne les politiques de lutte contre le VIH/
sida et leur coordination, et notant que le Conseil a approuvé
en décembre 2000 le Cadre stratégique mondial sur
le VIH/ sida, qui pourrait, au besoin, aider les États Membres
et les acteurs de la société civile concernés
à élaborer des stratégies de lutte contre le
VIH/ sida en tenant compte des conditions particulières de
propagation de l'épidémie dans certaines régions
du monde;
- Déclarons solennellement que nous nous engageons à
rechercher des solutions à la crise du VIH/ sida en adoptant
les mesures suivantes, compte tenu des situations et des circonstances
différentes selon les régions et les pays, partout
dans le monde;
UNE IMPLICATION AU PLUS HAUT NIVEAU
Il est nécessaire, si l'on veut réagir efficacement à l'épidémie, qu'une
forte impulsion soit donnée à tous les niveaux de la société L'impulsion
donnée par les gouvernements àla lutte contre le VIH/sida, pour être
décisive, n'est néanmoins pas suffisante: la société civile, les milieux
d'affaires et le secteur privé doivent participer pleinement et activement
à cet effort Cette impulsion suppose un engagement personnel et des
mesures concrètes
Au niveau national
- D'ici à 2003, concevoir et mettre en oeuvre des stratégies
nationales multisectorielles et financer des plans de lutte contre
le VIH/ sida qui s'attaquent directement à l'épidémie;
qui combattent l'opprobre, le silence et la dénégation;
qui traitent des aspects de la maladie en termes de sexe et d'âge;
qui éliminent la discrimination et l'exclusion; qui encouragent
la formation de partenariats avec la société civile
et les milieux d'affaires et la participation active des personnes
atteintes du VIH/ sida, des personnes appartenant à des groupes
vulnérables et des personnes particulièrement exposées,
notamment les femmes et les jeunes; qui sont, dans la mesure du
possible, financés grâce aux budgets nationaux, sans
exclure d'autres sources de financement telles que la coopération
internationale; qui défendent et protègent activement
tous les droits de la personne et les libertés fondamentales,
y compris le droit de jouir du meilleur état de santé
physique et mentale possible; qui intègrent une démarche
soucieuse d'égalité entre les sexes; qui tiennent
compte des risques, de la vulnérabilité, de la prévention,
des soins, du traitement et de l'appui et visent à atténuer
les effets de l'épidémie; et qui renforcent les capacités
des systèmes sanitaire, éducatif et juridique;
- D'ici à 2003, intégrer la prévention du VIH/
sida, les soins, le traitement et l'appui, et des stratégies
prioritaires d'atténuation des effets de l'infection dans
la planification du développement, notamment dans les stratégies
d'éradication de la pauvreté, les crédits budgétaires
nationaux et les plans de développement sectoriels;
Aux niveaux régional et sous-régional
- Exhorter et aider les organisations et les partenaires régionaux
à participer activement à la recherche de solutions
à la crise, à améliorer la coopération
et la coordination aux échelons régional, sous-régional
et interrégional et à concevoir des stratégies
et des réponses régionales visant à appuyer
l'intensification des efforts déployés à l'échelon
national;
- Appuyer toutes les initiatives régionales et sous-régionales
relatives au VIH/ sida, notamment le Partenariat international contre
le sida en Afrique ( PISIDAF) et le Consensus et Plan d'action africains
du Forum du développement de l'Afrique et de la CEA: les
dirigeants doivent juguler le VIH/ sida; la Déclaration et
le Cadre d'action d'Abuja sur le VIH/ sida, la tuberculose et les
autres maladies infectieuses en Afrique; le Partenariat pancaraïbe
de lutte contre le VIH/ sida de la CARICOM; l'appel régional
de la CESAP en faveur des mesures de lutte contre le VIH/ sida en
Asie et dans le Pacifique; l'Initiative et le Plan d'action des
pays de la Baltique; le Groupe de coopération technique horizontale
pour la lutte contre le VIH/ sida en Amérique latine et dans
les Caraïbes; et le Programme d'action de l'Union européenne:
accélération de la lutte contre le VIH/ sida, le paludisme
et la tuberculose dans le cadre de la réduction de la pauvreté;
- Encourager la mise au point de stratégies et plans régionaux
de lutte contre le VIH/ sida;
- Encourager et aider les organisations locales et nationales à
élargir et renforcer les partenariats, les alliances et les
réseaux régionaux;
- Inviter le Conseil économique et social de l'Organisation
des Nations Unies à demander aux commissions régionales
d'appuyer, compte tenu de leur mandat et de leurs ressources respectifs,
la lutte contre le VIH/ sida menée à l'échelon
national dans la région de leur ressort;
À l'échelle mondiale
- Promouvoir les efforts et une coordination plus grande de tous
les organismes compétents des Nations Unies, y compris leur
participation à l'élaboration et à la mise
en oeuvre d'un plan stratégique de lutte contre le VIH/ sida,
régulièrement révisé, fondé sur
les principes énoncés dans la présente Déclaration;
- Favoriser une coopération plus étroite entre les
organismes des Nations Unies compétents et les organisations
internationales participant à la lutte contre le VIH/ sida;
- Encourager une collaboration plus vigoureuse et le développement
de partenariats novateurs entre le secteur public et le secteur
privé et, en 2003 au plus tard, établir et renforcer
des mécanismes faisant participer à la lutte contre
le VIH/ sida le secteur privé et la société
civile ainsi que les personnes atteintes du VIH/ sida et les groupes
vulnérables;
PRÉVENTION
La prévention doit être le fondement de notre action
- D'ici à 2003, établir des objectifs nationaux assortis
de délais pour atteindre l'objectif mondial fixé en
matière de prévention, soit réduire l'incidence
du VIH parmi les jeunes, hommes et femmes, âgés de
15 à 24 ans, de 25 p. 100 d'ici à 2005 dans les pays
les plus touchés et de 25 p. 100 à l'échelle
mondiale d'ici à 2010, et intensifier les efforts pour atteindre
ces objectifs et pour combattre les stéréotypes et
les comportements sexistes, ainsi que les inégalités
entre les sexes en ce qui concerne le VIH/ sida, en encourageant
la participation active des hommes et des garçons;
- D'ici à 2003, établir des objectifs de prévention
au niveau national, identifiant et prenant en compte les facteurs
qui facilitent la propagation de l'épidémie et augmentent
la vulnérabilité des populations, dans un souci de
réduire l'incidence du VIH sur les groupes qui, dans certains
contextes locaux, ont actuellement un taux d'infection élevé
ou en hausse ou qui, selon les données sanitaires disponibles,
sont plus exposés que d'autres à de nouveaux risques
d'infection;
- D'ici à 2005, renforcer la lutte contre le VIH/ sida dans
le monde du travail, en établissant et en appliquant des
programmes de prévention et de soins dans le secteur public,
le secteur privé et le secteur informel, et prendre des mesures
pour faire en sorte que les personnes atteintes du VIH/ sida trouvent
un soutien sur leur lieu de travail;
- D'ici à 2005, élaborer et commencer à appliquer,
aux niveaux national, régional et international, des stratégies
qui facilitent l'accès aux programmes de prévention
du VIH/ sida pour les migrants et les travailleurs mobiles, notamment
en fournissant des informations sur les services sanitaires et sociaux;
- D'ici à 2003, appliquer des mesures systématiques
de précaution dans les établissements de soins pour
prévenir la transmission du VIH;
- D'ici à 2005, veiller à ce qu'il existe dans tous
les pays, en particulier dans les pays les plus touchés,
un large ensemble de programmes de prévention tenant compte
de la situation et des valeurs éthiques et culturelles locales,
y compris des programmes d'information, d'éducation et de
communication dans des langues largement comprises par les communautés
locales, respectueux des particularités culturelles, visant
à réduire la fréquence des comportements à
risque et à encourager un comportement sexuel responsable,
incluant l'abstinence et la fidélité; assurant un
accès élargi à des articles indispensables,
tels que les préservatifs masculins et féminins et
les seringues stériles; comportant des programmes de réduction
des effets préjudiciables de la toxicomanie; assurant un
accès élargi aux services de conseils et de dépistage
volontaires et confidentiels, la fourniture de produits sanguins
non contaminés et un traitement rapide et efficace des infections
sexuellement transmissibles;
- D'ici à 2005, veiller à ce qu'au moins 90 p. 100
et d'ici à 2010 au moins 95 p. 100 des jeunes, hommes et
femmes, âgés de 15 à 24 ans, aient accès
à l'information, à l'éducation, y compris l'éducation
par les pairs et l'éducation concernant le VIH axée
sur les jeunes, et aux services nécessaires pour acquérir
les aptitudes requises pour réduire leur vulnérabilité
à l'infection à VIH, en pleine collaboration avec
les jeunes, les parents, les familles, les éducateurs et
les prestataires de soins de santé;
- D'ici à 2005, réduire de 20 p. 100, et d'ici à
2010, de 50 p. 100, la proportion de nourrissons infectés
à VIH en veillant à ce que 80 p. 100 des femmes enceintes
consultant pour des soins prénatals reçoivent des informations,
des conseils et autres moyens de prévention de l'infection
à VIH, et en faisant en sorte que les femmes et les nourrissons
infectés à VIH aient accès à un traitement
efficace, afin de réduire la transmission du VIH de la mère
à l'enfant, ainsi que par des interventions efficaces en
faveur des femmes infectées à VIH, notamment par des
services volontaires et confidentiels de conseils et de dépistage,
et par l'accès aux traitements, en particulier à la
thérapie antirétrovirale et, le cas échéant,
à des produits de remplacement du lait maternel, tout en
veillant à la continuité des soins;
SOINS, APPUI ET TRAITEMENT
Les soins, l'appui et le traitement sont des éléments essentiels d'une
action efficace
- D'ici à 2003, veiller à ce que des stratégies
nationales, appuyées par des stratégies régionales
et internationales, soient mises au point en étroite collaboration
avec la communauté internationale, notamment les gouvernements
et les organisations intergouvernementales compétentes, ainsi
qu'avec la société civile et le secteur privé
afin de renforcer les systèmes de soins de santé et
de s'attaquer aux facteurs affectant la fourniture de médicaments
contre le VIH, dont les médicaments antirétroviraux,
notamment leur accessibilité et leur prix, y compris la fixation
de prix différenciés, et les capacités techniques
et en matière de soins de santé. S'efforcer également,
à titre prioritaire, d'assurer progressivement et de manière
durable le niveau de traitement du VIH/ sida le plus élevé
possible, en ce qui concerne notamment la prévention et le
traitement des infections opportunistes et l'utilisation effective
de thérapies antirétrovirales faisant l'objet de contrôle
de qualité, de manière judicieuse et sous supervision,
afin d'améliorer le suivi et l'efficacité et de réduire
le risque de résistance; et coopérer de manière
constructive au renforcement des politiques et pratiques dans le
domaine pharmaceutique, y compris celles applicables aux médicaments
génériques et aux régimes de propriété
intellectuelle, afin de promouvoir l'innovation et le développement
d'industries locales conformes au droit international;
- D'ici à 2005, élaborer des stratégies globales
en matière de soins et réaliser des progrès
sensibles dans leur mise en oeuvre pour renforcerles soins de santé
aux niveaux familial et communautaire, notamment ceux dispensés
par le secteur informel, et les systèmes de prestations sanitaires,
afin de soigner les personnes atteintes du VIH/ sida et de les suivre,
en particulier les enfants infectés, et de soutenir les personnes,
les ménages, les familles et les communautés affectés
par le VIH/ sida; et améliorer les capacités et les
conditions de travail du personnel soignant et l'efficacité
des systèmes de distribution, des plans de financement et
des mécanismes d'orientation nécessaires pour assurer
l'accès à des traitements abordables, y compris aux
médicaments antirétroviraux, aux diagnostics et aux
technologies connexes ainsi qu'à des soins médicaux,
palliatifs et psychosociaux de qualité;
- D'ici à 2003, veiller à ce que des stratégies
soient élaborées au niveau national, afin de fournir
un soutien psychosocial aux personnes, aux familles et aux communautés
affectées par le VIH/ sida;
LE VIH/SIDA ET LES DROITS E L'HOMME
La réalisation universelle des droits de la personne et des libertés
fondamentales est indispensable si l'on veut réduire la vulnérabilité
face au VIH/sida
Le respect des droits des personnes atteintes du VIH/sida entraîne
l'adoption de mesures efficaces
- D'ici à 2003, promulguer, renforcer ou appliquer, selon
qu'il conviendra, des lois, règlements et autres mesures
afin d'éliminer toute forme de discrimination contre les
personnes atteintes du VIH/ sida et les membres des groupes vulnérables,
et de veiller à ce qu'ils jouissent pleinement de tous leurs
droits et libertés fondamentaux, notamment pour leur assurer
l'accès à l'éducation, à l'héritage,
à l'emploi, aux soins de santé, aux services sociaux
et sanitaires, à la prévention, au soutien et au traitement,
à l'information et à la protection juridique, tout
en respectant leur intimité et leur confidentialité;
et élaborer des stratégies pour lutter contre la stigmatisation
et l'exclusion sociale liée à l'épidémie;
- D'ici à 2005, étant donné le contexte et la
nature de l'épidémie et compte tenu du fait que partout
dans le monde les femmes et les filles sont touchées de manière
disproportionnée par le VIH/ sida, élaborer et accélérer
la mise en oeuvre de stratégies nationales en vue d'encourager
la promotion des femmes et de permettre à celles-ci de jouir
pleinement de tous les droits fondamentaux; d'encourager les hommes
et les femmes à assumer une responsabilité partagée
pour garantir la pratique de rapports sexuels sans danger; et de
donner aux femmes les moyens d'exercer un contrôle sur les
questions liées à leur sexualité et de prendre
à ce sujet des décisions en toute liberté et
de manière responsable afin de les aider à mieux se
protéger contre l'infection à VIH;
- D'ici à 2005, appliquer des mesures afin d'aider les femmes
et les adolescentes à mieux se protéger contre le
risque d'infection à VIH, en premier lieu par la prestation
de services de santé et de services sanitaires, notamment
dans le domaine de l'hygiène sexuelle et de la santé
en matière de pro-création, et par le biais d'une
éducation préventive encourageant l'égalité
entre les sexes dans un cadre tenant compte des particularités
culturelles et des sexospécificités;
- D'ici à 2005, veiller à l'élaboration et à
l'application accélérée de stratégies
nationales visant à renforcer le pouvoir d'action des femmes,
à promouvoir et protéger la pleine jouissance de tous
leurs droits fondamentaux et à réduire leur vulnérabilité
face au VIH/ sida, par l'élimination de toutes les formes
de discrimination et de toutes les formes de violence contre les
femmes et les filles, y compris les pratiques traditionnelles et
coutumières néfastes, les sévices, le viol
et autres formes de violence sexuelle, les voies de fait et la traite
des femmes et des filles;
MIEUX PROTEGER LES PERSONNES VULNERABLES
Les personnes vulnérables doivent avoir la priorité Renforcer le pouvoir
d'action des femmes est essentiel pour réduire leur vulnérabilité
- D'ici à 2003, afin de compléter les programmes de
prévention portant sur les activités qui entraînent
des risques d'infection à VIH comme les comportements sexuels
à risque et dangereux et la toxicomanie par voie intraveineuse,
établir dans chaque pays des stratégies, des politiques
et des programmes visant à recenser et commencer à
examiner les facteurs qui rendent les individus particuliè
rement vulnérables à l'infection à VIH, notamment
le sous-développement, l'insécurité économique,
la pauvreté, la marginalisation des femmes, l'absence d'éducation,
l'exclusion sociale, l'analphabétisme, la discrimination,
le manque d'information ou d'articles permettant de se protéger,
tous les types d'exploitation sexuelle des femmes, des filles et
des garçons, y compris pour des raisons commerciales. Ces stratégies,
politiques et programmes devraient tenir compte de la dimension
sexospécifique de l'épidémie, spécifier
les mesures qui seront prises pour réduire la vulnérabilité
et fixer des objectifs pour leur réalisation;
- D'ici à 2003, élaborer ou renforcer des stratégies,
politiques et programmes qui reconnaissent l'importance du rôle
de la famille dans la réduction de la vulnérabilité,
en ce qui concerne notamment l'éducation et l'encadrement
des enfants, et tiennent compte des facteurs culturels, religieux
et éthiques, afin de réduire la vulnérabilité
des enfants et des jeunes, en assurant l'accès des filles
et des garçons à l'enseignement primaire et secondaire, dont
les programmes doivent notamment prévoir des cours sur le
VIH/ sida à l'intention des adolescents; en assurant un environnement
sans danger, notamment pour les jeunes filles; en développant
des services d' information, d'éducation en matière
d'hygiène sexuelle et de conseils de qualité axés
sur les besoins des jeunes; en renforçant les programmes dans les
domaines de la santé en matière de procréation
et de l'hygiène sexuelle; et en associant dans la mesure
du possible les familles et les jeunes à la planification,
à l'application et à l'évaluation des programmes
de pré vention du VIH/ sida et de soins;
- D'ici à 2003, élaborer des stratégies, politiques
et programmes au niveau national, appuyés par des initiatives
régionales et internationales, s'il y a lieu, ou renforcer
ceux qui existent déjà, dans le cadre d'une approche
participative, afin de promouvoir et protéger la santé
des groupes dont on sait qu'ils ont des taux de séropositivité
élevés ou en progression ou dont les données
de santé publique indiquent qu'ils courent un plus grand
risque ou sont les plus vulnérables face à l'infection
sous l'influence de facteurs comme les origines locales de l'épidémie,
la pauvreté, les pratiques sexuelles, la toxicomanie, les
moyens de subsistance, le placement dans une institution, les bouleversements
de la structure sociale et les mouvements de population forcés
ou volontaires;
LES ENFANTS RENDUS ORPHELINS ET VULNERABLES PAR LE VIH/SIDA
Les enfants rendus orphelins et affectés par le VIH/sida ont besoin
d'une assistance spéciale
- Élaborer, d'ici à 2003, et mettre en oeuvre, d'ici
à 2005, des politiques et stratégies nationales visant
à: rendre les gouvernements, les familles et les communautés
mieux à même d'assurer un environnement favorable aux
orphelins et aux filles et garçons infectés et affectés
par le VIH/ sida, notamment en leur fournissant des services appropriés
de consultation et d'aide psychosociale, en veillant à ce
qu'ils soient scolarisés et aient accès à un
logement, à une bonne nutrition et à des services
sanitaires et sociaux sur un pied d'égalité avec les
autres enfants; offrir aux orphelins et aux enfants vulnérables
une protection contre toutes formes de mauvais traitements, de violence,
d'exploitation, de discrimination, de traite et de perte d'héritage
;
- Garantir la non-discrimination et la jouissance entière
et égale de tous les droits fondamentaux de la personne par
la promotion d'une politique active et visible pour faire cesser
la stigmatisation des enfants rendus orphelins et vulnérables
par le VIH/ sida;
- Exhorter la communauté internationale, et notamment les
pays donateurs, les acteurs de la société civile et
le secteur privé, à compléter efficacement les
programmes nationaux visant à appuyer les programmes en faveur
des enfants rendus orphelins et vulnérables par le VIH/ sida
dans les régions affectées et les pays à haut
risque, et à fournir une assistance spéciale à
l'Afrique subsaharienne;
RÉDUIRE L'IMPACT SOCIAL ET ÉCONOMIQUE
Lutter contre le VIH/sida, c'est investir dans le développement durable
- D'ici à 2003, évaluer les conséquences économiques
et sociales de l'épidémie de VIH/ sida et établir
des stratégies multisectorielles pour: lutter contre les
effets de l'épidémie aux niveaux individuel, familial,
communautaire et national; élaborer des stratégies
nationales d'éradication de la pauvreté - et accélérer
leur mise en oeuvre - afin de réduire l'impact du VIH/ sida
sur les revenus des ménages, leurs moyens de subsistance
et leur accès aux services sociaux de base, une attention
particulière devant être accordée aux personnes,
aux familles et aux communautés gravement touchées
par l'épidémie; examiner les conséquences sociales
et économiques du VIH/ sida à tous les niveaux de
la société, surtout pour les femmes et les personnes
âgées, notamment dans leur rôle en tant que dispensateurs
de soins, et dans les familles affectées par le VIH/ sida,
et répondre à leurs besoins particuliers; remanier
et adapter les politiques de développement économique
et social, notamment les politiques de protection sociale, afin
de remédier aux effets du VIH/ sida sur la croissance économique,
la prestation de services économiques essentiels, la productivité
du travail, les recettes publiques, les ponctions opérées
sur les ressources publiques, créatrices de déficit;
- D'ici à 2003, mettre en place à l'échelle
nationale un cadre juridique et directif assurant la protection,
sur le lieu du travail, des droits et de la dignité des personnes
infectées et affectées par le VIH/ sida et de celles
qui sont le plus exposées au risque d'infection, en consultation
avec les représentants des employeurs et des travailleurs,
en tenant compte des directives internationales relatives au VIH/
sida sur le lieu de travail;
RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
Tant qu'il n'existe pas de remède contre le VIH/sida, il est essentiel
de poursuivre les activités de recherche et de éveloppement
- Accroître les investissements afin d'accélérer
la recherche sur la mise au point de vaccins contre le VIH, tout
en renforçant les capacités de recherche nationale, notamment
dans les pays en développement, en particulier pour les souches
virales prévalant dans les régions gravement affectées;
de plus, soutenir et encourager l'augmentation des investissements
dans la recherche-développement sur le VIH/ sida aux niveaux
national et international, y compris les recherches biomédicales,
opérationnelles, sociales, culturelles et comportementales
et dans le domaine de la médecine traditionnelle, pour: améliorer
les méthodes préventives et thérapeutiques;
élargir l'accès aux technologies de prévention,
de soins et de traitement concernant le VIH/ sida (et les infections
opportunistes et tumeurs connexes, ainsi que les maladies sexuellement
transmissibles), y compris les méthodes sur lesquelles les
femmes exercent un contrôle et les bactéricides, en
particulier les vaccins appropriés, non dangereux et à
un coût abordable contre le VIH, et leur administration, ainsi
que les diagnostics, tests et méthodes visant à prévenir
la transmission de la mère à l'enfant; faire mieux
comprendre les facteurs influant sur l'épidémie et
les mesures à prendre pour la combattre, notamment par l'augmentation
des ressources et l'établissement de partenariats entre le
secteur public et le secteur privé; créer un climat
propice à de telles activités de recherche; et veiller
à ce que ces activités soient conformes aux normes
éthiques les plus élevées;
- Soutenir et encourager le développement des infra-structures
de recherche aux niveaux national et international, des capacités
de laboratoire , l'amélioration des capacités de systèmes
de surveillance, de la collecte, du traitement et de la diffusion
des données, et encourager la formation de spécialistes
de la recherche fondamentale et clinique et de spécialistes
des sciences sociales, de prestataires de soins de santé
et d'agents sanitaires, l'attention devant être centrée
sur les pays les plus gravement touchés par le VIH/ sida,
notamment les pays en développement et les pays connaissant,
ou risquant de connaître, une propagation rapide de l'épidémie
;
- É laborer et évaluer des méthodes appropriées
permettant de contrôler l'efficacité des traitements,
leur toxicité, leurs effets secondaires, les interactions
entre les médicaments et la résistance aux médicaments,
et mettre au point des méthodes permettant de contrôler
l'impact du traitement sur la transmission du VIH et les comportements
à risque;
- Renforcer la coopération internationale et régionale,
en particulier la coopération Nord-Sud, la coopération
Sud-Sud et la coopération triangulaire en ce qui concerne
les transferts de technologies appropriées, adaptées
à l'environnement, en vue de la prévention et du traitement
du VIH/ sida, les échanges de données d'expérience
et de meilleure s pratiques, de scientifiques et de résultats
des recherches, et renforcer le rôle d'ONUSIDA dans ce processus.
Dans ce contexte, contribuer à faire en sorte que les résultats
finals de ces travaux de recherche et de développement effectués
en coopération soient partagés par toutes les parties
à la recherche, reflétant ainsi leurs contributions
respectives et compte tenu de la protection juridique qu'elles assurent
pour ces conclusions; et déclarer que ces travaux de recherche
doivent être exempts de partialité;
- D'ici à 2003, veiller à ce que tous les protocoles
de recherche concernant le traitement relatif au VIH, y compris
les thérapies antirétrovirales et les vaccins , fondés
sur les directives internationales et les meilleures pratiques,
soient évalués par des comités d'éthique
indépendants, aux travaux desquels participeront des personnes
atteintes du VIH/ sida, ainsi que des prestataires de soins en matière
de thérapie antirétrovirale;
LE VIH/SIDA DANS LES RÉGIONS TOUCHÉES PAR LES CONFLITS
ET LES CATASTROPHES NATURELLES
Les conflits et les catastrophes naturelles contribuent à la propagation
du VIH/sida
- D'ici à 2003, élaborer et commencer à appliquer
des stratégies nationales intégrant l'information,
la pré vention, les soins et le traitement du VIH/sida dans
les programmes ou interventions menés face à des situations
d'urgence, en reconnaissant que les populations déstabilisées
par les conflits armés, les situations d'urgence humanitaire
et les catastrophes naturelles, en particulier les réfugiés
et les personnes déplacées, et notamment les femmes
et les enfants, sont plus exposées au risque d'infection
à VIH; et, s'il y a lieu, intégrer les composantes
VIH/ sida dans les programmes d'assistance internationaux;
- Demander à tous les organismes des Nations Unies et aux
organisations régionales et internationales, ainsi qu'aux
organisations non gouvernementales, participant à la fourniture
et à l'acheminement de l'aide internationale vers les pays
et régions affectés par des conflits, des crises humanitaires
ou des catastrophes naturelles, d'intégrer d'urgence les
éléments relatifs à la prévention, aux
soins et à l'information concernant le VIH/ sida dans leurs
plans et programmes, et fournir à leur personnel des informations
et une formation sur le VIH/ sida;
- D'ici à 2003, mettre en place des stratégies nationales
visant à lutter contre la propagation du VIH parmi les effectifs
des services nationauxen uniforme, si nécessaire, y compris
les forces armées et les forces de défense civile,
et examiner les moyens d'utiliser les membres du personnel de ces
services qui ont reçu une formation en ce qui concerne la prévention
du VIH/ sida et la sensibilisation dans ce domaine, pour participer
à des activités d'information et de prévention,
notamment dans le cadre de secours d'urgence, d'aide humanitaire,
d'assistance dans les situations de catastrophe et d'aide au relèvement;
- D'ici à 2003, veiller à ce que l'information et la
formation concernant le VIH/ sida, y compris un élément
sexospécifique, soient intégrées dans les directives
établies à l'intention du personnel de défense
et des autres personnels participant à des opérations
internationales de maintien de la paix, tout en poursuivant les
efforts d'éducation et de prévention, y compris les
réunions d'orientation organisées, avant déploiement,
à l'intention de ces personnels;
RESSOURCES
La lutte contre le VIH/sida ne peut être menée sans ressources nouvelles,
supplémentaires et soutenues
- Veiller à ce que les ressources fournies au titre de l'action
mondiale visant à combattre le VIH/ sida soient substantielles,
soutenues et orientées vers l'obtention de résultats;
- D'ici à 2005, atteindre, par étapes successives,
un montant annuel de dépenses globales de 7 à 10 milliards
de dollars des États-Unis pour la lutte contre l'épidémie
dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire
ainsi que dans les pays qui connaissent ou risquent de connaître
une propagation rapide du VIH/ sida, aux fins de la prévention
de la maladie, des soins, du traitement et du soutien à apporter
aux personnes atteintes, et de la réduction des incidences
du VIH/ sida, et prendre des mesures pour obtenir les ressources
nécessaires, en particulier auprès de pays donateurs
et par prélèvement sur les budgets nationaux, compte
tenu du fait que les ressources des pays les plus touchés
sont très limitées;
- Demander à la communauté internationale, si possible,
de fournir une assistance en matière de prévention
du VIH/ sida, de soins et de traitement aux pays en développement
à titre gratuit;
- Accroître les crédits budgétaires nationaux
alloués aux programmes sur le VIH/ sida et établir
un ordre de priorité, compte tenu des besoins, et veiller
à ce que des crédits suffisants soient alloués
par tous les ministères intéressés et autres
parties prenantes concernées;
- Exhorter les pays développés qui ne l'ont pas fait
à s'efforcer de consacrer 0,7 p. 100 de leur produit national
brut au titre de l'ensemble de l'aide publique au développement,
conformément à l'objectif convenu, et de 0,15 p. 100
à 0,20 p. 100 de leur produit national brut au titre de l'aide
publique au développement en faveur des pays les moins avancés,
comme convenu, et ce dès que possible compte tenu de l'urgence
et de la gravité de l'épidémie de VIH/ sida;
- Demander instamment à la communauté internationale
de s'associer aux efforts déployés par les pays en
développement qui allouent une part croissante de leurs ressources
nationales à la lutte contre l'épidémie de
VIH/ sida en augmentant l'assistance internationale au développement
, notamment pour les pays les plus gravement touchés par
le VIH/ sida, en particulier en Afrique, surtout en Afrique subsaharienne,
dans les Caraïbes, les pays courant de graves risques d'expansion
de l'épidémie de VIH/ sida et d'autres régions
touchées dont les ressources à affecter à la
lutte contre l'épidémie sont très limitées;
- Intégrer les mesures de lutte contre le VIH/ sida dans les
programmes d'aide au développement et les stratégies
d'éradication de la pauvreté, selon les besoins, et
encourager dans toute la mesure possible l'efficacité et
la transparence dans l'utilisation de toutes les ressources allouées;
- Engager la communauté internationale et inviter la société
civile et le secteur privé à prendre les mesures requises
pour atténuer l'impact social et économique du VIH/
sida dans les pays en développement les plus touchés;
- Mettre en oeuvre immédiatement l'Initiative renforcée
en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et
décider d'annuler toutes les dettes publiques bilatérales
de ces pays dès que possible, en particulier celle des pays
les plus touchés par le VIH/ sida, en contrepartie d'engagements
concrets de leur part concernant l'éradication de la pauvreté
, et insister pour que les économies réalisées
au titre du service de la dette servent à financer des programmes
d'éradication de la pauvreté, en particulier pour
la prévention et le traitement du VIH/ sida et les soins
et le soutien à apporter aux personnes atteintes du VIH/
sida et aux personnes souffrant d'autres infections;
- Demander que des mesures concertées soient prises rapidement
afin de remédier efficacement aux problèmes de la
dette des pays les moins avancés et des pays en développement
à faible revenu et à revenu intermédiaire,
en particulier ceux qui sont touchés par le VIH/ sida, d'une
manière globale, équitable, orientée vers le
développement durable, par le biais de diverses mesures prises
aux niveaux national et international, afin de rendre leur dette
supportable à long terme et, partant, d'améliorer
les moyens dont ils disposent pour lutter contre l'épidémie
de VIH/ sida, en recourant, selon qu'il conviendra, aux mécanismes
rationnels existants de réduction de la dette comme des mécanismes
de conversion de créances pour des projets visant la prévention
du VIH/ sida et les soins et le traitement dispensés aux
personnes atteintes du VIH/ sida;
- Encourager une augmentation des investissements dans la recherche
concernant le VIH/ sida aux niveaux national, régional et
international, en vue notamment de mettre au point des technologies
de pré vention durables et d'un coût abordable , comme
les vaccins et les bactéricides, et promouvoir l'élaboration
proactive de plans financiers et logistiques visant à faciliter
un accès rapide aux vaccins lorsqu'ils deviendront disponibles;
- Appuyer la création, à titre prioritaire, d'un fonds
mondial pour la lutte contre le VIH/ sida et pour la santé
destiné, d'une part, à financer une action urgente
et de grande envergure visant à combattre l'épidémie,
fondée sur une approche intégrée de la prévention,
des soins, du soutien et du traitement à apporter aux personnes
atteintes et, d'autre part, à aider les gouvernements, notamment
dans les efforts qu'ils entre p rennent pour combattre le VIH/ sida,
la priorité étant accordée, comme il se doit,
aux pays les plus touchés, en particulier ceux de l'Afrique
subsaharienne et des Caraïbes et aux pays à haut risque;
et mobiliser les contributions de sources publiques et privées
en faveur du fonds en faisant appel en particulier aux pays donateurs,
aux fondations, aux milieux d'affaires, notamment aux sociétés
pharmaceutiques, au secteur privé, aux philanthropes et aux
personnes fortunées;
- D'ici à 2002, lancer une campagne mondiale d'appel de fonds
visant le grand public et le secteur privé, sous la direction
d'ONUSIDA et avec le soutien et la collaboration de partenaires
intéressés à tous les niveaux, afin de contribuer
au fonds mondial pour la lutte contre le VIH/ sida et pour la santé;
- Augmenter les fonds alloués aux commissions et organisations
nationales, régionales et sous-régionales pour leur
permettre d'aider les gouvernements, aux niveaux national, régional
et sous-régional, dans les efforts qu'ils déploient
face à la crise;
- Doter les organismes qui coparrainent ONUSIDA et le secrétariat
d'ONUSIDA des moyens nécessaires pour leur permettre de travailler
avec les pays à la réalisation des objectifs de la
présente Déclaration;
SUIVI
Il est essentiel de préserver la dynamique créée et de suivre les
progrès réalisés
Au niveau national
- Procéder périodiquement à des évaluations
nationales, avec la participation de la société civile,
notamment des personnes atteintes du VIH/ sida, des groupes vulnérables
et des dispensateurs de soins, des progrès accomplis dans
la mise en oeuvre des présents engagements, identifier les
problèmes et les obstacles entravant la réalisation
de progrès et assurer une large diffusion des résultats
de ces études;
- Mettre au point des mécanismes de surveillance et d'évaluation
appropriés pour aider à mesurer et évaluer
les progrès accomplis, et établir des instruments
appropriés de surveillance et d'évaluation assortis
de données épidémiologiques adéquates;
- D'ici à 2003, mettre en place des systèmes de surveillance
effectifs ou renforcer ceux qui existent déjà, s'il
y a lieu, en vue de promouvoir et de protéger les droits
fondamentaux des personnes atteintes du VIH/ sida;
Au niveau régional
- Inscrire, selon qu'il conviendra, la question du VIH/ sida et les
problèmes de santé publique connexes à l'ordre
du jour des réunions régionales organisées
au niveau des ministres et des chefs d'État et de gouvernement;
- Appuyer la collecte et le traitement des données afin de
faciliter l'examen périodique par les commissions régionales
ou les organismes régionaux des progrès accomplis
dans la mise en oeuvre des stratégies régionales et
sur le plan des priorités régionales, et faire largement
connaître les résultats de ces évaluations;
- Encourager l'échange d'informations et de données
d'expérience entre les pays sur l'application des mesures
et la mise en oeuvre des engagements mentionnés dans la présente
Déclaration et, en particulier, favoriser une coopération
Sud-Sud et une coopération triangulaire plus soutenues;
À l'échelle mondiale
- Consacrer suffisamment de temps et au moins une journée
entière pendant la session annuelle de l'Assemblée
générale à l'examen d'un rapport du Secrétaire
général sur les progrès réalisés
dans la mise en oeuvre des engagements énoncés dans
la présente Déclaration, et à un débat
sur ce rapport, afin de cerner les problèmes et de déterminer
les contraintes, et de recommander les mesures qui permettront de
continuer de progresser;
- Veiller à ce que les questions relatives au VIH/ sida soient
inscrites à l'ordre du jour de toutes les conférences
et réunions des Nations Unies qu'elles peuvent concerner;
- Soutenir les initiatives tendant à organiser des conférences,
des séminaires, des journées d'étude et des
programmes et stages de formation pour suivre les questions soulevées
dans la présente Déclaration et, à cet égard,
encourager la participation aux réunions ci-après
et la large diffusion de leurs conclusions: Réunion internationale
sur l'accès aux soins de l'infection à VIH/ sida,
qui doit se tenir prochainement à Dakar; sixième Congrès
international sur le sida dans la région de l'Asie et du
Pacifique; douzième Conférence internationale sur
le sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique;
quatorzième Conférence internationale sur le sida,
Barcelone (Espagne); dixième Conférence internationale
sur les séro positifs/ malades du sida, Port of Spain; deuxième
Forum et troisième Conférence du Groupe de coopération
technique horizontale entre les pays d'Amérique latine et
des Caraïbes concernant le VIH/ sida et les maladies sexuellement
transmissibles, La Havane; et cinquième Conférence
internationale sur les soins de proximité et à domicile
pour les personnes atteintes du VIH/ sida, Chiang Maï (Thaïlande);
- Examiner, afin d'améliorer l'égalité d'accès
aux médicaments essentiels, la possibilité d'établir
et d'appliquer, en collaboration avec les organisations non gouvernementales
et d'autres partenaires intéressés, des systèmes
de contrôle et d'information volontaires concernant les prix
mondiaux des médicaments;
Nous rendons hommage et exprimons notre gratitude à tous ceux qui ont
mené campagne pour appeler l'attention sur l'épidémie de VIH/sida et
faire face aux problèmes complexes qu'elle soulève;
Nous comptons sur l'action énergique des gouvernements et la concertation
des efforts, avec la pleine et active participation des organismes des
Nations Unies, du système multilatéral tout entier, de la société civile,
des milieux d'affaires et du secteur privé;
Et enfin, nous demandons à tous les pays de prendre les mesures requises
pour assurer l'application de la présente Déclaration, dans le cadre
d'une collaboration et d'une coopération renforcées avec d'autres partenaires
multi-latéraux et bilatéraux et avec la société civile.
Rapport sur la réunion consultative canadienne relative à la SEAGNU
sur le VIH/sida
Oganisée par la Coalition interagence sida et développement (CISD)
Ottawa (Ontario) 7 mai 2001
- Introduction
L'Assemblée générale des Nations Unies convoquera
une session extraordinaire sur le VIH/ sida (SEAGNU) à New
York du 25 au 27 juin 2001, afin d'examiner sous tous ses aspects
le problème du VIH/ sida et de s'y attaquer, ainsi que de
susciter un engagement mondial pour lutter contre l'épidémie.
Lors de cette session, les États membres doivent s'entendre
sur une Déclaration qui renforcera l'engagement politique
et intensifiera les efforts déployés pour lutter à
l'échelle de la planète contre le VIH/ sida. Cette
Déclaration constituera une référence pour
la prise future de décisions sur le sida par les gouvernements
et les organisations intergouvernementales et pourrait devenir un
puissant outil de défense des intérêts pour
les acteurs de la société civile.
Dans le but de permettre aux parties intéressées canadiennes
de contribuer au projet de Déclaration, la CISD, au nom du
gouvernement du Canada, a organisé une réunion consultative
des représentants des intervenants en matière de VIH/
sida, gouvernementaux et non gouvernementaux. Les représentants
conviés à la réunion ont été
choisis par le gouvernement du Canada en fonction de critères
établis pour s' assurer de bien aborder toutes les questions.
Les points de vue qui se sont dégagés de cette réunion
et le forum de discussion virtuel qui a été offert
sur le site Web de la CISD du 6 avril au 2 mai 2001 visent à
aider la délégation canadienne dans ses préparatifs
en vue de la session extraordinaire. Le Canada est le seul des États
membres des Nations Unies à consulter ses partenaires de
manière aussi officielle, structurée et transparente,
un effort qui a été apprécié par les
Canadiens travaillant sur les questions du VIH/ sida, tant au pays
qu'à l'étranger. Le présent rapport résume
les faits saillants de la consultation ainsi que les concepts et
les thèmes qui ont fait l'objet d'un consensus et d'un appui
massif.
- Contexte du processus de la SEAGNU
La consultation a débuté par plusieurs présentations
faites par des représentants du ministère des Affaire
sétrangères et du Commerce international (MAÉCI),
de Santé Canada, de l'Agence canadienne de développement
international (ACDI), du Conseil international des ONG de lutte
contre le sida (ICASO) et de la Coalition interagence sida et développement
(CISD). On y a donné un bref aperçu des activités
aboutissant à la réunion de la SEAGNU en juin et du
rôle que le Canada espère jouer durant les négociations
finales. Pour obtenir un résumé complet de ces présentations,
prière de contacter la CISD à l'adresse info@ICAD-cisd.com.
S'agissant du processus de la SEAGNU, le premier cycle de consultations
officieuses pour les États membres a eu lieu à New
York du 26 février au 2 mars 2000 et la première version
de la Déclaration d'engagement (la Déclaration) a
été rendue publique au début d'avril. Les facilitateurs
du processus ont reçu un nombre substantiel de commentaires de la
part des gouvernements et de la société civile au
sujet du projet de Déclaration et ont produit une version
révisée le 11 mai. Un deuxième cycle de consultations
aura lieu du 21 au 25 mai pour examiner la version révisée.
Si l'on ne parvient pas à dégager un consensus lors
de cette réunion concernant la se poursuivront durant le
mois de juin.
Outre les rencontres susmentionnées, on prévoit également
tenir un forum parallèle pour la société civile
du 21 au 23 mai. Il sera très important de lier ces deux
processus de manière à assurer une communication adéquate
au sujet de la première version de la Déclaration
entre les discussions à l'échelle gouvernementale
et le forum de la société civile. Incidemment, il
convient de souligner qu'une Déclaration n'est pas un document
entraînant des obligations juridiques. La pratique normale
est que de tels documents doivent être adoptés par
un consensus des États membres de l'Assemblée générale
des Nations Unies. En adoptant un tel texte, l'Assemblée
générale s'engage au nom de tous les gouvernements
à tenter de poursuivre les objectifs qui y sont énoncés.
La Déclaration est souvent considérée comme
la première étape dans l'évolution d'un document
liant les parties.
- Le forum de discussion électronique de la CISD
Un forum de discussion électronique sur la SEAGNU a été
proposé sur le site Web de la CISD du 10 avril au 3 mai.
On a ainsi obtenu douze contributions, dont certaines émanaient
de coalitions et de réseaux possédant une assise large
et représentant donc un nombre relativement élevé
d'individus. Les commentaires étaient généralement
positifs, mais soulignaient naturellement certaines lacunes ou sections
en particulier nécessitant des modifications, dont les suivantes
:
- La Déclaration devrait s'inscrire dans une approche fondée
sur les droits
- Les Directives internationales sur le VIH/ sida et les droits
de l'homme définissent une politique globale pour une réforme
du droit et devraient avoir été prises en considération
dans la rédaction de la Déclaration.
- On fait peu mention de l'apport qu'ont déjà eu
les personnes vivant avec le sida et de la manière dont
elles pourraient continuer de contribuer à la concrétisation
des buts et des recommandations présentés dans la
Déclaration.
- La Déclaration ne reconnaît pas le rôle que
les ONG ont joué dans la lutte contre le VIH/ sida.
- Le ton de la Déclaration manque de détermination
et il ne s'appuie pas sur les documents et les engagements antérieurs
vis-à-vis du VIH/ sida des Nations Unies.
- On ne fait aucune mention de certains groupes vulnérables
particuliers tels que les autochtones ou les indigènes
et les communautés de couleur, et les références
à des questions telles que la violence et la pauvreté
sont insuffisantes.
- La traduction française souffre de graves insuffisances.
On tro u vera un résumé complet du forum électronique
à l'adresse
suivante :
www.icad-cisd.com
- Synthèse des questions clés
Les participants aux consultations ont été répartis
en dix petits groupes constitués de représentants de ministères,
d'ONG et d'organisations de lutte anti-sida. Durant la session du matin,
la moitié des groupes ont examiné les sections Prévention
+ Préambule + Vulnérabilité, tandis que l'autre
moitié s'est penchée sur les thèmes Soins et appui
+ Enfants orphelins + Recherche et développement. Dans l'après-midi,
selon le même principe, la moitié des groupes ont examiné
les sections Droits de l'homme + Leadership + Zones de conflit, tandis
que l'autre moitié se penchait sur les thèmes Ressources
+ Impact social et économique + Suivi. En se retrouvant ensuite
à la plénière, les groupes ont recensé les
lacunes et les faiblesses dans les sections dont ils étaient
responsables. Pour obtenir un résumé détaillé
des commentaires formulés par chaque table, prière de
s'adresser à info@ICAD-cisd.com.
Le fait pour les participants de devoir formuler des commentaires sur
chacune des sections de la Déclaration leur a permis de mieux
comprendre la tâche de la délégation canadienne
et d'y être plus sensibles. La détermination et la promotion
de priorités qui soient propres à l'expérience
et à l'éthos du Canada tout en présentant un intérêt
assez général pour gagner l'appui d'une majorité
d'États membres est un processus complexe. Cependant, tout au
long des consultations, plusieurs points fondamentaux ont été
soulignés et, durant la plénière, on a p roduit
une liste récapitulative restreinte des questions critiques que
la délégation canadienne doit défendre à
la SEAGNU. Les principes et les thèmes clés suivants ont
rallié l'appui d'une majorité écrasante:
Le projet de Déclaration n'adopte pas d'approche globale
fondée sur les droits et se contente de faire quelques références
insuffisantes aux droits de l'homme à différents endroits.
La Déclaration devrait être reformulée à
l'intérieur d'un cadre fondé sur les droits, s'appuyant
sur la Déclaration universelle des droits de l'homme (adoptée
par l'Assemblée générale le 10 décembre
1948) et sur les conventions et les traités internationaux
qui lui donnent force de loi. Les Directives internationales sur
le VIH/ sida et les droits de l'homme constituent un cadre complet
de réforme législative et politique et devraient servir
de référence lors de la révision du document.
Le projet de Déclaration ne reconnaît pas l'importance
d'une approche globale en matière de soins qui étendrait
le continuum de la prévention aux soins palliatifs. La nécessité
d'intégrer la prévention, le traitement, les soins
et le soutien peut être visuellement comparée à
la construction d'une table à quatre pieds. Si l'un des pieds
est omis ou négligé, la table est déséquilibrée
et tombe. De plus, il convient de mettre en évidence dans
la Déclaration le rôle que peut jouer la réduction
des méfaits (échange et distribution de seringues,
etc.) dans les stratégies de prévention.
Le projet de Déclaration ne reconnaît pas l'immense
contribution à la lutte qui est celle des personnes vivant
avec le VIH/ sida et touchées par cette maladie . Une intervention
efficace à tous les niveaux passe impérativement par
la pleine participation des personnes vivant avec le VIH/ sida.
La Déclaration devrait faire référence à
l' importance d'une participation accrue des personnes vivant avec
le sida et préciser que les individus infectés ou
touchés, les ONG et la société civile doivent
continuer d'être mis à contribution sur toutes les
questions reliées au VIH/ sida, y compris l'élaboration
des politiques et la conception, la mise en oeuvre, la surveillance
et l'évaluation des programmes. La Déclaration devrait
également faire référence à la nécessité
de construire et de renforcer la capacité des communautés
d'entreprendre ces tâches.
Le projet de Déclaration ne démontre pas une compréhension
et un appui suffisants des questions liées à l'égalité
des sexes . Il faudrait réviser le texte de manière
à y intégrer un souci de parité entre les sexes
et évaluer les impacts de l'épidémie sur les
femmes et les filles.
Le projet de Déclaration ne démontre pas une compréhension
suffisante de l'impact qu'a le VIH/ sida sur les enfants et les
jeunes. La Déclaration devrait englober tous les enfants
et tous les jeunes, qu'ils soient infectés ou touchés
par la maladie, et non pas seulement ceux que l'épidémie
a rendu orphelins. Elle doit viser les jeunes tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur du milieu scolaire et devrait faire
explicitement référence aux ententes internationales
existantes telles les conventions sur les droits de l'enfant.
Dans le projet de Déclaration, le concept de ressources
ne devrait pas être limité aux ressources financières,
mais devrait être élargi pour inclure les ressources
humaines, le mouvement syndical international, les engagements politiques,
les mesures incitatives visant les entreprises, l'allégement
de la dette, les plans d'action et d'élaboration de politiques
et les mécanismes d'imputabilité.
La Déclaration devrait souligner que le VIH/ sida n'est
pas simplement une question de santé, mais que toutes les interventions
et les approches doivent être globales et intégrées
au travail de tous les autres secteurs. Il convient de s'engager à
faire de la question du VIH/ sida une partie intégrante de
toutes les stratégies et activités et de tous les programmes
à venir à l'échelle nationale en établissant
un ensemble de principes globaux fondés sur les soins intégrés,
par rapport aux-quels les réponses nationales pourront être
évaluées.
- Collaboration future
Au cours de ces consultations, un groupe restreint s'est réuni
pour examiner de quelle manière les observations faites durant
cette réunion pourraient être intégrées
au processus de la SEAGNU et comment les ONG pourraient continuer
d'y contribuer et d'aider la délégation officielle canadienne.
Plusieurs suggestions ont été faites.
Les ONG et les organisations de lutte anti-sida canadiennes devraient
continuer d'interagir étroitement avec leurs collègues
du monde entier. Les ONG d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie
sont des véhicules importants pour influencer les positions
qu'adopteront à la conférence les gouvernements de ces
régions. Par conséquent, il importe que le gouvernement
canadien et les ONG travaillent en étroite collaboration durant
les prochaines semaines en vue de recenser les groupes et les responsables
pertinents et de faire pression sur eux. Outre la coordination de
campagnes d'information ave c des ONG ayant les mêmes visées,
il sera important d'utiliser les médias tant nationaux qu'étrangers
pour promouvoir les concepts et les principes clés qui ont
fait l'objet des discussions aujourd'hui.
Les membres de la délégation officielle canadienne à
la SEAGNU ont convenu d'a voir des rencontres quotidiennes avec les
ONG accréditées à des fins de communication de
l'information et des stratégies. Les deux représentants
des ONG de la délégation seront totalement intégrés
à celle-ci et participeront à la prise de toutes les
décisions de la délégation, tout en assurant
le lien avec les groupes de la société civile à
New York et ailleurs. À l'issue de la session extraordinaire,
le gouvernement et les ONG devront continuer de collaborer à
la mise en oeuvre canadienne de la Déclaration, du point de
vue tant du gouvernement que de la société civile. Santé
Canada préparera un classeur de référence contenant
tous les documents pertinents et les résolutions, etc. adoptés
durant la session extraordinaire , qui constituera un outil d'information
précieux durant la phase post-SEAGNU de notre collaboration.
Santé Canada a également convenu de subventionner les
organisations de lutte anti-sida nationales accréditées
pour leur permettre d'assister aux réunions préparatoire
s de la SEAGNU en mai et en juin, en s'appuyant sur des critères
établis.
Rapport des représentants des ONG membres de la délégation
canadienne de la SEAGNU sur le VIH/sida
par Ralf Jürgens, directeur général, Réseau juridique canadien sur
le VIH/sida et Bob Mills, vice-président, conseil d'administration,
Conseil canadien de surveillance et d'accès aux traitements
Ce fut un honneur pour nous d'être choisis par le gouvernement
du Canada pour faire partie de la délégation officielle
canadienne à la SEAGNU sur le VIH/ sida. Ce fut également
un honneur d'être choisis par nos collègues qui ont proposé
nos noms pour représenter la société civile à
cet événement historique, le premier engagement mondial
sur le VIH/ sida jamais consenti à un niveau politique aussi
élevé. Nous avons tous deux pris nos responsabilités
très à coeur. Nous avons été en communication
constante avec nos collègues pour nous assurer que nous représentions
réellement les points de vue de la société civile
canadienne. Ralf est resté en contact étroit avec les
ONG nationales, tandis que Bob rassemblait les commentaires du public,
par des moyens principalement électroniques. Nous avons su être
complémentaires l'un de l'autre tout au long de cette aventure.
Le Canada a été un ardent promoteur de la participation
de la société civile à la SEAGNU. Les membres de
la délégation officielle canadienne n'ont épargné
aucun effort pour nous faire participer activement au processus. Nous
n'a vons pleinement réalisé l'ampleur de ces efforts que
lorsque nous avons pu comparer notre participation à celle des
ONG dans les délégations d'autres pays. La plupart des
pays ne comptaient aucun représentant de la société
civile. Parmi ceux qui en possédaient, rare s étaient
les délégations autorisant la pleine participation des
représentants de la société civile à toutes
les réunions, tant officielles qu'officieuses. De toute évidence,
le Canada a été un chef de file à cet égard
.
Tout au long du processus de la SEAGNU, le Canada a privilégié
l'inclusion, notamment par les initiatives suivantes:
- l'inclusion d'un représentant des ONG dans la délégation
officielle canadienne dès la première rencontre préparatoire
en février 2001 et l'inclusion de deux représentants
des ONG (y compris une personne vivant avec le VIH/ sida) dans la
délégation officielle présente aux réunions
de mai et de juin;
- l'organisation d'une réunion de consultation à Ottawa
pour avoir le point de vue de la société civile et des
autres parties intéressées sur le projet de Déclaration
d'engagement;
- le parrainage d'un forum de discussion électronique sur la
SEAGNU au sujet du projet de Déclaration;
- la mise au défi des États membres de prévoir
la participation concrète de représentants de la société
civile à chaque réunion, demande qui a entraîné
une bataille politique pour l'inclusion d'un représentant de
la International Gay and Lesbian Human Rights Commission à
la Table ronde sur les droits de la personne, bataille conduite par
le Canada;
- l'appui de la participation de la société civile canadienne
à la SEAGNU et l'encouragement de la rétroaction de
toutes les parties intéressées.
Notre courbe d'apprentissage tout au long de cette expérience
a eu une pente plutôt raide. Nous avons beaucoup appris au sujet
de l'ONU et du positionnement politique qui est un élément
du mécanisme de fonctionnement du système. Nous avons
eu l'impression que nos contributions à la discussion et au débat
ont été entendues, que nos commentaires ont été
pris au sérieux et que la représentation des ONG n'était
pas un geste purement symbolique, mais plutôt un élément
nécessaire de l'engagement du Canada à l' é gard
d'une Déclaration globale sur le VIH/ sida. Nous avons pleinement
réalisé les conséquences de ce processus lorsque
nous avons reconnu certains des changements de formulation que nous
avions suggérés dans le texte final de la Déclaration.
En rétrospective, forts des nouvelles connaissances que nous
avons acquises par la participation à ce processus, nous estimons
qu'en tant que pays industrialisé, nous n'aurions pas pu souhaiter
obtenir une meilleure Déclaration d'engagement. Bien entendu,
nous déplorons l'absence d'une liste explicite des groupes vulnérables,
le passage sous silence des Directives internationales sur le VIH/ sida
et les droits de l'homme et la formulation générale et
manquant de fermeté dans certaines sections. La Déclaration
n'en demeure pas moins un document fort, comportant de nombreux engagements
concrets. Le fait d'avoir dégagé un consensus sur les
facteurs conduisant à la vulnérabilité et d'avoir
réussi à inclure des références à
l'habilitation des femmes, pour ne nommer que deux exemples, n'est pas
un accomplissement négligeable.
Comme toujours dans le cas de ces documents, le défi réside
dans leur suivi et leur mise en oeuvre. La société civile
a été énergisée et nous avons montré
notre capacité de travailler ensemble et de nous concentrer sur
une question donnée dans une période de crise. Nous devons
à présent nous attacher à placer les gouvernements
et leurs dirigeants en face des engagements qu'ils ont pris. Les États
doivent étudier la Déclaration et élaborer des
plans d'action pour mettre en oeuvre les engagements qu'elle contient
(y compris des échéanciers). Le Canada peut être
un chef de file à cet égard. Il a les moyens de fournir
du financement et de l'assistance technique à certains pays pour
les aider à atteindre des objectifs définis, par exemple
l'analyse des politiques et des lois afin de s'assurer qu'elles prévoient
une protection contre la discrimination.
Si l'on veut que la société civile joue un rôle
plus efficace dans les réunions de suivi futures, il nous faut
mieux comprendre les processus et la politique de l'ONU et en apprendre
davantage au sujet des États membres. Nous devons être
plus réalistes au sujet de ce que peut obtenir la société
civile et sur les points où nous pouvons faire changer les choses.
Un enseignement que nous avons tiré de notre participation est
le fait qu'au Canada, nous sommes préservés des facteurs
culturels et religieux qui influencent la prise de décision au
niveau politique le plus élevé dans de nombreux pays.
Nous aurions souhaité voir s'exercer davantage de pressions politiques
de la part des États membres plus ouverts en faveur de l'inclusion
de représentants d'ONG dans le plus grand nombre de délégations
possible. De toute évidence, la participation des ONG aux délégations
nationales constituait le moyen le plus efficace de contribuer au processus.
En tant que groupe, nous avons consacré beaucoup trop de temps
et d'énergie à tenter de changer quelques mots dans la
Déclaration et pas assez d'énergie et de ressources aux
médias, à la défense des intérêts,
au suivi et à l'éducation du public. Nous sommes sortis
grandis du processus.
Le Canada doit intensifier les efforts qu'il déploie à
l'intérieur du pays pour s'acquitter de ses obligations en ve
rtu de la Déclaration d'engagement. La contribution canadienne
au Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le sida a été
saluée; toutefois, le Canada devra prendre un engagement beaucoup
plus important (et durable) dans l'avenir. Notre pays doit continuer
de prôner la participation de la société civile
à la lutte nationale contre le VIH/ sida. De plus, le Canada
doit faire en sorte qu'il ne soit plus ou qu'il ne continue pas d'être
un obstacle à l'accès global au traitement, mais qu'il
constitue plutôt un élément de la solution. Il doit
continuer de tabler sur son excellente réputation internationale
pour militer en faveur d'une approche fondée sur les droits pour
faire face à la pandémie. Le Canada doit réaliser
que, si les gouvernements ne font rien pour promouvoir et protéger
les droits des personnes vulnérables au VIH/ sida, on continuera
d'assister à des épidémies aux proportions alarmantes
au sein des populations pauvres et marginalisées.
Nous remercions la délégation canadienne et la Mission
permanente du Canada auprès de l'Organisation des Nations Unies
pour leur leadership et la défense de nos intérêts.
Nous souhaitons remercier en particulier les nombreuses personnes qui
ont apport é leur concours au processus. Enfin, nous souhaitons
témoigner notre reconnaissance à nos amis d'Afrique du
Sud et, en particulier, au AIDS Law Project of South Africa, qui nous
ont aidés à réaliser quel est notre plus grand
défi, c'est-à-dire veiller à ce que toutes les
personnes vivant avec le VIH/ sida aient les mêmes droits face
à la santé, et à nous concentrer sur cet objectif.
Rapport des ONG canadiennes présentes à la SEAGNU
sur le VIH/sida
Santé Canada (Division des politiques, de la coordination et
des programmes sur le VIH/ sida, Bureau de VIH/ sida, des MTS et de
la tuberclos, Direction Générale de la Santé des
Premières Nations et des Inuits, Direction des affaires internationales)
a appuyé la participation de sept ONG à la SEAGNU sur
le VIH/ sida. Toutes les ONG ont déclaré avoir beaucoup
appris lors de cet événement et avoir grandement bénéficié
de la possibilité d'établir des liens avec d'autres ONG
et avec les représentants des gouvernements et des organismes
internationaux; en outre, elles ont indiqué avoir assisté
aux sessions réservées aux ONG, aux tables rondes et au
déjeuner-causerie spécial organisé pour rencontrer
Maria Minna, ministre de la Coopération internationale.
Les ONG ont rédigé le présent rapport pour fournir
des renseignements additionnels sur leur expérience à
la SEAGNU et sur la manière dont elles prévoient diffuser
l'information obtenue à cette occasion.
AIDS Committee of Toronto
Le AIDS Committee of Toronto (ACT) a envoyé un représentant
au deuxième cycle des consultations officieuses en mai et quatre
représentants à la session finale en juin. Ces dernières
années, à l'instar de nombreuses organisation de lutte
anti-sida canadiennes, l'ACT souhaite s'engager davantage dans la lutte
globale contre le VIH/ sida. Notre participation à la SEAGNU
a été extrêmement utile car elle nous a donné
une vision plus éclairée des questions en jeu. Nous avons
veillé à rapporter les documents distribués lors
de cet événement, notamment des documents sur la lutte
contre le sida dans de nombreux pays. Ces documents ont été
remis à la bibliothèque de l'ACT, où le public
pourra les consulter. Un membre de notre délégation a
donné une entrevue à la radio sur la SEAGNU et nous avons
mentionné notre expérience de cet événement
lors d'autres entrevues avec les médias. Nous avons l'intention
de publier un article sur la SEAGNU dans un prochain bulletin de l'ACT,
qui sera publié et diffusé à 55 000 exemplaires
en Ontario.
Réseau canadien autochtone du sida
Le Réseau canadien autochtone du sida (RCAS) a envoyé
un représentant à la session finale en juin. Le RCAS a
bénéficié de l'expérience en établissant
des liens a vec des groupes comme l'UNIFEM et l'ONUSIDA . Lors de notre
récente assemblée générale annuelle à
Vancouver, nous avons distribué à nos membres des exemplaires
des Directives internationales sur le VIH/ sida et les droits de l'homme.
Nous avons également envoyé à nos membres des copies
de la version finale de la Déclaration d'engagement sur le VIH/
sida. Enfin, nous a vons distribué de l'information sur la SEAGNU
par l'entremise du serveur de courriel du RCAS.
Société canadienne du sida
La Société canadienne du sida (SCS) a délégué
un représentant au deuxième cycle des consultations officieuses
en mai et à la session finale en juin.
Le représentant de la SCS a été l'un des deux
facilitateurs issus du milieu communautaire à une réunion
rassemblant plus de 250 représentants d'ONG tenue juste avant
la session de juin. Ce représentant a joué un rôle
clé dans l'organisation d'une réponse aux médias
au nom des participants de la société civile. Nous avons
donné plusieurs entrevues avec la presse canadienne radiophonique
et écrite au sujet de la SEAGNU et avons rédigé
deux communiqués de presse. Des copies de la Déclaration
d'engagement ont été diffusées auprès de
nos membres et une discussion sur les applications possibles de cette
Déclaration a eu lieu lors de l'assemblée générale
annuelle de la SCS à Montréal, en juillet 2001. Un autre
article sur la SEAGNU sera rédigé et diffusé auprès
de nos membres. Nous avons fait une brève mise à jour
sur l'événement dans notre bulletin trimestriel, Info
SCS.
Réseau juridique canadien sur le VIH/sida
Le Réseau juridique canadien sur le VIH/ sida a envoyé
trois représentants au deuxième cycle des consultations
officieuses en mai et quatre représentants à la session
finale en juin. En outre, un des représentants des ONG de la
délégation canadienne était un membre du Réseau.
Le Réseau faisait partie du comité consultatif de la société
civile mis sur pied par l'ONUSIDA pour donner des avis sur la participation
de la société civile à la SEAGNU.
Les représentants du Réseau ont bénéficié
de leur participation à la SEAGNU par:
- l'approfondissement de leur compréhension des répercussions
globales de la pandémie du VIH/ sida ainsi que des moyens proposés
par l'ONU pour y remédier, et des limitations de ces moyens;
- la réalisation du rôle de chef de file joué
par le Canada dans le processus et de la contribution importante du
mouvement des ONG canadiennes, tant pour la fourniture de conseils
techniques et pratiques que par le poids moral qu'elles exercent pour
faire en sorte que la réponse mondiale face à l'épidémie
continue de reposer sur le respect des droits de l'homme et sur de
solides principes de santé publique;
- la possibilité de participer à des ateliers parallèles
sur des thèmes pertinents tels les droits de l'homme et le
VIH/ sida (les représentants du Réseau ont joué
un rôle clé dans l'organisation et l'animation de certains
de ces événements);
- la possibilité de collaborer avec les médias canadiens
et internationaux dans le but de rehausser la visibilité de
la pandémie de VIH/ sida et de la lutte contre ce fléau.
Le Réseau diffusera de l'information sur la SEAGNU de plusieurs
façons, notamment:
- par la publication d'articles dans les Nouvelles du Réseau
et éventuellement dans la Revue canadienne VIH/ sida et droits;
- sur le site Web du Réseau, qui reçoit plus de 300 000 visites
par mois, du Canada et d'ailleurs, on a créé une section
spéciale sur la SEAGNU où l'on retrouvera des commentaires
à propos du Rapport du Secrétaire général,
du document sur les enjeux et du projet de Déclaration d'engagement
tels qu'ils ont été rendus publics;
- lors d'événements comme l'assemblée générale
annuelle du Réseau en septembre 2001, au cours de laquelle
nos représentants et le conférencier principal invité,
Mark Heywood, du South Africa AIDS Law Project, parlera de la SEAGNU
et de ses répercussions;
- par l'entremise des forums et groupes de travail canadiens et internationaux
auxquels participe le Réseau, notamment la Coalition interagence
sida et développement (Ottawa) et le Center for Economic and
Social Rights AIDS Working Group (New York).
Conseil canadien de surveillance et d'accès aux traitements
Le Conseil canadien de surveillance et d'accès aux traitements
(CCSAT) a délégué un représentant au deuxième
cycle des consultations officieuses en mai et à la session finale
en juin. Par ailleurs, un des représentants des ONG de la délégation
officielle canadienne provenait du CCSAT.
Grâce à sa participation aux réunions de la SEAGNU,
le CCSAT a pu:
- mieux comprendre les enjeux internationaux de l'accès aux
traitements et de l'impact de l'engagement mondial à l'égard
du VIH/ sida sur les questions de promotion de l'accès aux
traitements au Canada et ailleurs;
- resserrer ses liens avec d'autres organisations au Canada travaillant
sur les questions de l'accès au traitement à l'échelle
internationale;
- établir des relations avec les organisations à l'extérieur
du Canada travaillant sur ces questions;
- mieux saisir les politiques d'accès aux traitements et l'évolution
des politiques au plan international.
Les représentants du CCSAT ont rendu compte de leur participation
lors d'une journée de perfectionnement des compétences
organisée lors d'une réunion du Conseil d'administration
du CCSAT et à l'occasion d'une télé-conférence
du Conseil d'administration du CCSAT. Le CCSAT a participé à
un panel de discussion sur la SEAGNU lors de l'atelier satellite sur
les questions internationales offert dans le cadre du Symposium canadien
sur le perfectionnement des compétences en matière de
VIH/ sida en juillet 2001. Le CCSAT préparera un article, qui
sera publié dans son bulletin, au sujet de certains enseignements
qu'il a tirés des réunions de la SEAGNU. Les représentants
produiront un autre rapport au Conseil du CCSAT et aux participants
à la journée de perfectionnement des compétences
de cette organisation, qui aura lieu en octobre à Montréal.
Coalition interagence sida et développement
La Coalition interagence sida et développement (CISD) a envoyé
un représentant au deuxième cycle des consultations en
mai et deux représentants à la session finale en juin.
En avril et en mai 2001, avant la session extraordinaire, nous avons
organisé un forum de discussion par Internet et une consultation
d'une journée afin d'obtenir des commentaires sur le projet initial
de Déclaration d'engagement. Le rapport de la consultation a
été envoy é aux participants et aux membres de
la CISD et a été publié sur notre site Web en anglais
et en français. Lors de la SEAGNU, nous avons rassemblé des documents
de référence qui ont été déposés
dans notre centre de documentation. Nous avons par ailleurs accordé
douze entrevues radiophoniques sur la session extraordinaire et a vons
participé à d'autres séances d'information pour
les médias.
La SEAGNU a donné à la CISD l'occasion d' a voir des
rencontres et des échanges avec bon nombre des partenaires internationaux
clés sur les questions du VIH/ sida et du développement.
Des réunions de suivi avec des organisations telles que l'Alliance
internationale VIH/ sida au Royaume-Uni ont déjà eu lieu.
À titre de co-commanditaire de l'atelier satellite sur les questions
internationales organisé avant le troisième Symposium
canadien sur le perfectionnement des compétences en matière
de VIH/ sida tenu en juillet 2001, nous avons veillé à
ce que soit donnée, lors de cette réunion, une séance
d'information complète par les participants à la SEAGNU
issus des ONG et du gouvernement. Nous continuerons d'être partie
prenante aux discussions et aux activités post-SEAGNU et proposerons
à nos membres des activités de suivi dans l'édition
d'automne de notre bulletin.
Women's Health in Women's Hands
Women's Health in Women's Hands (WHIWH) a en voyé une représentante
à la session finale de juin.
L'organisation a profité de la possibilité de participer
à la session extraordinaire pour attirer l'attention sur la santé
et les besoins connexes des femmes noires et des femmes de couleur au
Canada et dans d'autres pays industrialisés, ainsi que sur l'exclusion
des programmes de lutte contre l'épidémie de VIH/ sida
dont souffrent les femmes noires et les femmes de couleur. Nous avons
émis une déclaration recommandant que, lors des différentes
sessions de la SEAGNU, les ONG et les délégués
officiels soulèvent la question de l'exclusion dont sont victimes
les femmes noires et les femmes de couleur. Nous avons également
attiré l'attention des participants de la SEAGNU sur les interrelations
entre les questions de race, de sexe et de VIH/ sida. De concert avec
les autres ONG, l'organisation WHIWH a participé à la
rédaction d'un communiqué de presse visant à protester
contre les pratiques discriminatoires des Nations Unies en relation
avec la réunion elle-même et contre l'exclusion d'une liste
de groupes vulnérables de la version finale de la Déclaration
d'engagement. Nous avons également participé à
l'élaboration d'un document donnant le point de vue de la société
civile sur la Déclaration.
Le texte final de la Déclaration d'engagement et les autres
informations obtenues lors de la session extraordinaire ont été
communiqués au personnel de l'organisation et à nos partenaires
membres de la HIV Endemic Task Force. Nous présenterons un exposé
sur la SEAGNU à nos membres lors de notre assemblée générale
annuelle en octobre 2001. Un article sera également publié
dans notre bulletin pour souligner notre participation à cet
événement et à d'autres activités internationales.
Déclaration du Canada à l'occasion de la session conjointe
ONU/ONG
La société civile en tant que partenaire dans la lutte contre le
VIH/sida: L'expérience canadienne
février 2001
Au nom de la délégation canadienne, j'aimerais vous faire
part de l'expérience de notre gouvernement en ce qui concerne
la mise à contribution de la société civile dans
la conception, la mise en oeuvre et l'évaluation de nos plans
d'action sur le VIH/ sida au niveau national et international, qui ont
été élaborés respectivement par Santé
Canada et par l'Agence canadienne de développement international.
Ces deux plans ont facilité l'engagement des différents
paliers de gouvernement, des ONG, des groupes professionnels, des établissements
d'enseignement, du secteur privé et des populations vulnérables,
notamment des personnes vivant avec le VIH/ sida, et ont amélioré
la collaboration entre ces différents intervenants. Ils sont
le fruit de processus de consultation très larges qui ont cherché
à susciter dès le départ une participation concrète
de la société civile.
Notre plan national, la Stratégie canadienne sur le VIH/ sida,
a été élaboré il y a déjà
plusieurs années et s'appuie sur plus de 15 ans d'expérience
en la matière. Le processus de consultation, s'il a été
géré en partenariat par le gouvernement et la société
civile, a cependant été piloté principalement par
cette dernière. Au lieu d'imposer des politiques du sommet vers
la base, le gouvernement a choisi de faciliter et d'écouter.
Ainsi, notre Stratégie est devenue une réelle initiative
de partenariat et a marqué le début d'une nouvelle ère
pour l'élaboration des programmes visant le VIH/ sida au Canada.
Le processus qui en a découlé constitue une a vancée
en matière de politique publique et de développement et,
aujourd'hui, on considère souvent que la Stratégie canadienne
sur le VIH/ sida est un grand succès; son modèle de consultation
a été adapté pour aider d'autres entités
gouvernementales travaillant sur des questions telles que la réglementation
du tabac et la santé génésique.
Comme la société civile, et plus particulièrement
les personnes vivant avec le VIH/ sida et les individus les plus à
risque, tels que les femmes, les hommes ayant des relations sexuelles
avec d'autres hommes, les populations indigènes, les populations
incarcérées et les utilisateurs de drogues injectables,
occupent depuis le début une place centrale dans la Stratégie,
notre plan d'action incorpore l'expérience et la sagesse âprement
acquise de ceux qui luttent en première ligne contre le VIH/
sida. Collectivement, ces voix ont contribué à l'élaboration
de tous les programmes et de toutes les politiques de la Stratégie
et, de surc roît, ont imposé l'intégrité
comme principe fondamental de notre plan national sur le sida. S'appuyant
sur d'autres principes comme la souplesse et l'imputabilité des
deux parties, la Stratégie couvre l'ensemble du spectre des enjeux
du VIH, de la recherche à la surveillance, des droits de la personne
au renforcement des capacités des collectivités, et de
la prévention aux soins intégrés. Pour chaque secteur
et orientation des programmes, la coordination s'effectue de la base
vers le haut et la définition et la conception se font en concertation
avec la société civile. Les besoins et les points de vue
recueillis sur le terrain ont une incidence directe sur toutes les orientations
des programmes et sur toutes les lignes directrices des politiques,
y compris au niveau ministériel.
Dans l'expérience canadienne, la participation de la société
civile a été la pierre angulaire de l'efficacité
et de la rapidité de l'intervention face aux questions du VIH/
sida. Qu'il s'agisse de la réduction de la propagation de l'infection
ou des soins et de l'appui apportés aux personnes infectées,
les progrès accomplis sont principalement imputables aux acteurs
de la société civile, et en particulier aux ONG. Il s'agit
là d'un partenariat dynamique entre notre gouvernement et la
société civile, qui a démontré de manière
éclatante l'efficacité de nos efforts concertés
et nous a permis de faire preuve de vigilance face à cette maladie
complexe.
Je vous remercie.
Par Reeta Bhatia
Direction des affaires internationales
Santé Canada
Communiqué de presse au Fonds mondial pour le sida
et la santé
Le Canada verse 150 millions de dollars Le 18 juillet 2001
Ottawa - Maria Minna, ministre canadienne de la Coopération
internationale, a annoncé aujourd'hui que le Canada versera environ
150 millions de dollars, soit 100 millions en devises américaines,
au nouveau Fonds mondial pour le sida et la santé qui contribuera
à combattre le VIH/ sida, la tuberculose et le paludisme dans
les pays en développement.
« Le Canada accorde un solide appui à ce fonds et a joué
un rôle prépondérant dans sa conception, a déclaré
le Premier ministre Jean Chrétien. Le fonds fournira aux gouvernements
et aux organisations internationales des moyens plus efficaces pour
appuyer les pays en développement dans leur lutte contre ces
terribles maladies. »
L'annonce d'aujourd'hui vise une contribution de 150 millions de dollars,
qui vient s'ajouter aux engagements actuels du Canada dans la lutte
contre le VIH/ sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays en
développement.
- Au cours des cinq prochaines années, le financement consacré
à la lutte contre le VIH/ sida totalisera à lui seul
270 millions de dollars.
- En mars, le Canada a annoncé qu'il versera 32,2 millions
de dollars pour appuyer des programmes de lutte contre la tuberculose.
- Depuis 1994, le Canada s'est engagé à verser 22 millions
de dollars pour lutter contre le paludisme.
« Le Canada fait sa part pour aider à soulager les grave
s souffrances que causent non seulement le VIH/ sida , mais aussi d'autres
maladies infectieuses qui ravagent les pays les plus pauvres du monde
», a déclaré la ministre Minna.
La mise sur pied du nouveau fonds répond aux appels de Kofi
Annan, le secrétaire général des Nations Unies,
et des dirigeants de pays en développement. Ces derniers ont
sollicité la mobilisation des ressources provenant de tous les
secteurs de la société, incluant le secteur privé
et les citoyens et citoyennes. Cette initiative permettrait d'accroître
le plus possible la portée des méthodes actuelles de lutte
contre les principales maladies infectieuses qui menacent les pays pauvre
s du monde. Cette lutte sera un point important à l'ordre du
jour de la rencontre des dirigeants du G8 à Gênes le 20
juillet. Le Fonds mondial pour le sida et la santé mettra l'accent
sur les initiatives pilotées par les pays en développement.
Il viendra renforcer les mécanismes de financement internationaux
existants et favorisera des interventions efficaces et économiques
qui permettront d'éviter le décès de millions de
personnes.
Tableau récapitulatif des principaux événements
On trouvera ci-après une liste des principaux événements du processus
ayant mené à la SEAGNU sur le VIH/sida, incluant les événements au Canada
:
3 novembre 2000
L'Assemblée générale de l'ONU adopte une résolution
pour convoquer une Session extraordinaire sur le VIH/ sida.
Mi-décembre 2000
Nomination de deux facilitateurs pour le processus de la SEAGNU : Son
Excellence Mme Penny A. Wensley, ambassadeur d'Australie auprès
de l'ONU et Son Excellence M. Ibra Deguène Ka, ambassadeur du
Sénégal auprès de l'ONU.
15 décembre 2000
Début des consultations officieuses libres au sein des États
membres de l'ONU. Ces consultations se poursuivent tout au long du processus
de la SEAGNU.
Janvier-février 2001
Le gouvernement du Canada entame un processus visant à inclure
des représentants de la société civile dans la
délégation canadienne.
15 février 2001
Date butoir pour les demandes d'accréditation à la SEAGNU
déposées par les représentants de la société
civile.
Fin février 2001
Publication de deux documents de travail: (1) Session extraordinaire
de l'Assemblée générale sur le VIH/ sida: rapport
du secrétaire général et (2) À crise mondiale,
action mondiale: inverser le cours de l'épidémie du VIH/
sida: les principaux enjeux.
26 février - 2 mars
Premier cycle de consultations officieuses pour les États membres
à New York. Le MAÉCI, Santé Canada, l'ACDI et des
représentants intérimaires des ONG y participent. L'ONU
annonce les noms des organisations de la société civile
qui assisteront à la SEAGNU et reporte l'échéance
pour permettre d'autres demandes d'accréditation.
Fin mars 2001
Publication de la première version de la Déclaration d'engagement.
La Coalition interagence sida et développement (CISD) est mandatée
pour établir un processus visant à demander aux Canadiens
leurs commentaires sur les questions abordées dans le projet
de Déclaration.
10 avril 2001
La CISD lance un forum de discussion électronique pour obtenir
des commentaires sur la SEAGNU.
25-27 avril 2001
Rencontre à Genève de 31 réseaux et organisations
sans but lucratif du monde entier pour examiner le projet de Déclaration
d'engagement et formuler des commentaires à cet égard
.
7 mai 2001
La consultation du gouvernement canadien sur la SEAGNU a lieu à
Ottawa.
11 mai 2001 (approx.)
Publication de la deuxième version de la Déclaration d'engagement.
21-25 mai 2001
Deuxième cycle de consultations officieuses pour les États
membres à New York.
25-27 juin 2001
Session extraordinaire sur le VIH/ sida à New York.
Où se procurer des exemplaires des principaux documents
de la SEAGNU sur le VIH/sida
- Déclaration d'engagement sur le VIH/sida
Les versions anglaise (format HTML) et française (format PDF)
peuvent être téléchargées à partir
du site Web de la SEAGNU sur le VIH/ sida à l'adresse http://www.un.org/ga/aids.
Pour la version anglaise, cliquez sur « Declaration of Commitment.
» Pour la version française, cliquez sur « Français
», puis sur «Déclaration d'engagement ».
- Le Cadre stratégique mondial sur le VIH/sida
Ce document du programme ONUSIDA, qui est axé sur le leadership,
propose une approche stratégique pour atteindre les objectifs
globaux énoncés dans la Déclaration d'engagement.
Les textes en anglais et en français, en format HTML , peuvent
être téléchargés à partir du site
Web de la SEAGNU sur le VIH/ sida à l'adresse http://www.un.org/ga/aids.
Cliquez sur « Documents ».
- Documents de séance de la SEAGNU pour les discussions en table
ronde:
- Prévention et soins;
- VIH/sida et droits de l'homme;
- Impact socio-économique de l'épidémie et renforcement des capacités
nationales pour lutter contre le VIH/sida;
- Financement et coopération à l'échelle internationale
Ces documents de l'ONU ont été préparés
pour les quatre discussions en table ronde qui se sont déroulées
durant la session extraordinaire.
Les textes anglais et français en format Word peuvent être
téléchargés à partir du site Web de la
SEAGNU sur le VIH/ sida à l'adresse http://www.un.org/ga/aids.
Cliquez sur « Documents ».
- Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies
sur le VIH/sida: rapport du secrétaire général
Il s'agit du premier des deux documents de travail clés
qui ont été préparés pour la session
extraordinaire et qui ont contribué à éclairer
les discussions sur la Déclaration d'engagement.
Les textes anglais et français en format Word peuvent être
téléchargés à partir du site Web de
la SEAGNU sur le VIH/ sida à l'adresse http://www.un.org/ga/aids.
Cliquez sur « Documents ».
- " À crise mondiale, action mondiale "
Communément appelé document sur les enjeux,
il s'agit du deuxième document de travail clé de la
SEAGNU.
Les textes anglais et français en format Word peuvent être
téléchargés à partir du site Web de
la SEAGNU sur le VIH/ sida à l'adresse http://www.un.org/ga/aids.
Cliquez sur « Documents ».
- Résolution 55/13: Examiner le problème du virus de l'immunodéficience
humaine et du syndrome de l'immunodéficience acquise sous tous ses
aspects
Cette résolution, qui a été adoptée
par l'Assemblée générale des Nations Unies
le 3 novembre 2000, a pour effet de convoquer officiellement la
Session extraordinaire sur le VIH/ sida du 25 au 27 juin 2001.
Les textes anglais et français en format Word peuvent être
téléchargés à partir du site Web de
la SEAGNU sur le VIH/ sida à l'adresse http://www.un.org/ga/aids.
Cliquez sur « Documents ».
- Résolution 1308 -Conseil de sécurité des Nations Unies: Le VIH/sida
et les opérations internationales de maintien de la paix des Nations
Unies
Cette résolution, adoptée par le Conseil de
sécurité des Nations Unies le 17 juillet 2000, reconnaît
que « la pandémie de VIH/ sida est exacerbée
par les conditions de violence et d'instabilité ».
Le document peut être consulté à l'adresse
suivante:
http://www.un.org/Docs/scres/2000/res1308e.pdf
- Le Conseil de sécurité de l'ONU émet un communiqué de presse
saluant la Déclaration d'engagement de la SEAGNU
Le 28 juin 2001, le Conseil de sécurité des
Nations Unies saluait la Déclaration d'engagement et recommandait
au programme ONUSIDA et au Département des opérations
de maintien de la paix de l'ONU l'élaboration d'une carte
de sensibilisation contenant des informations de base sur le VIH/
sida, un code de conduite pour les services en uniforme et des instructions
de prévention.
Le communiqué de presse peut être consulté à
l'adresse suivante: http://www.unaids.org
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