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Aliments et nutrition

Observations et recommandations

Utilisation des documents d'importation

Remarques générales

9  Il est essentiel de connaître les produits qui arrivent au Canada pour contrôler les importations. Avoir l'information exacte et en temps opportun sur la quantité, le pays d'origine et les importateurs de fruits et de légumes particuliers est un facteur qui influence la conception des programmes, les plans en matière d'échantillonnage et d'inspection, la mise en œuvre des plans et la mise en force. Lorsqu'on dispose de renseignements sur les importateurs et sur la quantité de fruits et de légumes frais suspects, l'Agence et l'industrie peuvent réagir de façon plus efficace aux éclosions de maladies d'origine alimentaire.

10  Les deux programmes peuvent identifier les dangers et les risques à l'aide de diverses sources : les analyses de laboratoire, les rapports d'inspection, les plaintes des consommateurs, ou les plaintes commerciales, ainsi que les avis provenant d'autres organismes de réglementation comme Santé Canada, les autorités provinciales ou la U.S. Food and Drug Administration. Les fruits et les légumes frais importés qui ont été liés à des éclosions de maladies d'origine alimentaire, qui ont eu des antécédents en matière de niveaux excessifs de résidus de produits chimiques ou qui étaient contaminés par des micro-organismes pathogènes ont eu un niveau de priorité plus élevé pour ce qui est de l'échantillonnage et de l'inspection.

11  Lorsque des fruits et des légumes frais importés arrivent à des ports d'entrée, on présente des documents d'importation aux services frontaliers des Douanes de Revenu Canada1. Il est nécessaire de fournir des documents précis, en plus des factures douanières, pour les produits réglementés en vertu de la Loi sur les produits agricoles au Canada. Dans ces cas, en vertu d'un protocole d'entente, les Douanes de Revenu Canada doivent s'assurer que tous les documents nécessaires, y compris la Confirmation de vente, accompagnent les chargements d'importations et sont complets. Le Mémorandum des Douanes D-19-1-1 permet aux Douanes de Revenu Canada de dédouaner, à des fins de vente au Canada, des produits importés autres que les fruits et les légumes à risque élevé énumérés dans les avis de guet ou les produits cités dans le protocole d'entente. Pour les produits réglementés seulement en vertu de la Loi sur les aliments et drogues, les importations ne nécessitent pas une Confirmation de vente ni aucun autre document d'importation précis, sauf les factures douanières habituelles qu'il faut présenter aux douanes pour tous les chargements d'importations. Les autorités douanières doivent également dédouaner tous les produits importés à moins qu'ils ne soient désignés dans les avis de guet.


1Depuis le 1er novembre 1999, les Douanes de Revenu Canada sont devenues l'Agence des Douanes et du Revenu du Canada.

12  Lorsqu'un produit est soumis à un avis de guet, les autorités douanières doivent transmettre les documents d'importation des fruits et des légumes en question à l'un des centres de service à l'importation de l'Agence. Après que les autorités douanières ont pris contact avec ce dernier, le Centre de service à l'importation étudie les documents relatifs au chargement concerné, puis informe le centre opérationnel qui est responsable des activités de mise en force. L'Agence canadienne d'inspection des aliments, dans le but de faciliter le débit des importations et d'adopter des mesures de contrôle pour s'assurer de la salubrité des produits alimentaires importés, a créé trois centres de service à l'importation : un à Montréal, un à Toronto et un à Vancouver. Ces centres fournissent 20 heures de services, sept jours sur sept dans tout le pays et les importateurs peuvent y avoir accès par télécopie ou par courrier électronique.

13  L'Agence a consacré beaucoup d'efforts pour élaborer un système de traitement électronique de l'information : un système de contrôle et de suivi des importations qui permet de consigner et de retrouver les informations sur n'importe quel chargement de viande, d'œufs ou de poisson. Ce système permet de retracer l'emplacement, l'état et la décision finale relative à chaque produit importé d'un chargement. Il sera éventuellement disponible pour tous les produits, y compris les fruits et les légumes frais.

Programme des fruits et légumes frais

14  Le Programme des fruits et légumes frais permet d'obtenir des renseignements sur les fruits et les légumes frais qui arrivent au Canada au moyen de documents d'importation comme la Confirmation de vente requise pour les produits réglementés, ou au moyen de rapports sommaires (c'est-à-dire des données de Statistique Canada sur les importations ou les rapports spéciaux des Douanes de Revenu Canada) fondés sur des renseignements provenant directement des données des Douanes de Revenu Canada. Nous avons tenté de déterminer si l'Agence transmettait des rapports sur l'importation des fruits et des légumes frais (Confirmation de vente) au personnel de l'inspection et s'il les utilisait pour choisir les produits importés à des fins d'échantillonnage.

15  Nous avons découvert que le Programme des fruits et légumes frais ne reçoit pas toujours les documents d'importation de la part des Douanes de Revenu Canada, et le personnel de l'inspection ne se sert pas de ces renseignements pour choisir des échantillons à des fins d'analyse. Les renseignements qui figurent dans les documents d'importation peuvent aider à désigner les produits visés par les activités d'échantillonnage et d'analyse du Programme des fruits et légumes frais à des fins de contrôle, de surveillance et de conformité. L'Agence nous a informés qu'une procédure permettant de régler cette question dans tous les centres opérationnels était en cours d'élaboration. Nous avons noté que l'Agence utilisait effectivement les rapports sommaires des Douanes de Revenu Canada dans le cadre d'enquêtes visant à retracer les fruits et les légumes frais importés suspects.

16  Selon le Mémorandum des Douanes D-19-1-1, les services frontaliers des Douanes de Revenu Canada doivent recueillir et transmettre les documents d'importation nécessaires à l'Agence, conformément aux procédures établies. À l'heure actuelle, ces procédures consistent en des ententes verbales entre les divers bureaux de l'Agence et les ports d'entrée locaux des douanes. Le Programme des fruits et légumes frais ne dispose d'aucune procédure ni politique nationale en matière de collecte et de distribution de documents d'importation, ni pour l'utilisation de ces documents pour choisir des chargements à des fins d'échantillonnage. Par conséquent, nous avons découvert que dans deux des trois ports d'entrée que nous avons visités, les copies des documents d'importation n'étaient que rarement transmises au Programme des fruits et légumes frais :

  • Le port d'entrée A suivait une procédure consistant à transmettre tous les documents au bureau central des Douanes par messagerie. Ce bureau envoyait automatiquement les documents d'importation au Centre de service à l'importation de l'Agence, qui à son tour les transmettait au Programme des fruits et légumes frais.

  • Dans le port d'entrée B, les documents d'importation n'étaient pas transmis à l'Agence.

  • Dans le port d'entrée C, les autorités douanières recueillaient les documents d'importation et les envoyaient au Centre de service d'importation de l'Agence. Cependant, ces documents n'étaient pas par la suite transmis au Programme des fruits et légumes frais.

17  Un des centres opérationnels a tenté d'améliorer la collecte et la distribution des documents d'importation en déterminant le nombre de chargements de fruits et de légumes frais en fonction des rapports sommaires des autorités douanières. Ils ont découvert qu'environ 30 pour 100 des documents d'importation étaient expédiés à l'Agence. Des visites subséquentes aux ports d'entrée locaux ainsi que des réunions avec des agents des Douanes ont permis de faire passer à 50  pour 100 le nombre de documents d'importation recueillis et transmis à l'Agence. L'Agence nous a fait savoir qu'une procédure qui permettrait de régler cette question dans tous les centres opérationnels était en cours d'élaboration.

Programme des produits alimentaires de consommation

18  Il n'y a pas de documents d'importation spécifiques requis pour les produits réglementés seulement en vertu de la Loi sur les aliments et drogues. Cependant, des renseignements au sujet des importateurs de fruits frais coupés, de légumes frais coupés, et de noix peuvent être obtenus au moyen des factures douanières d'importation qui accompagnent tous les chargements, ou au moyen de rapports sommaires sur les données demandées à Douanes de Revenu Canada. Les renseignements qui figurent sur les factures d'importation des douanes peuvent permettre au Programme des produits alimentaires de consommation d'identifier de nouveaux importateurs et des importateurs de produits à risque élevé, ainsi que de mettre à jour la base de données des importateurs et des produits qu'ils importent. Cette base de donnée, la Liste des établissements alimentaires, servait à choisir des établissements d'importation pour des inspections de routine ainsi qu'à cibler des établissements d'importation pour des enquêtes lorsque des dangers ont été repérés chez des produits importés. Nous avons tenté de déterminer si les documents d'importation étaient transmis aux inspecteurs du Programme des produits alimentaires de consommation et s'ils étaient utilisés pour choisir les importateurs qui feraient l'objet d'inspections et pour identifier les produits présumés non conformes à des fins d'échantillonnage.

19  Nous avons découvert que des copies des documents d'importation (des factures) étaient transmises au personnel de l'inspection par les autorités douanières dans un des trois bureaux de centre opérationnel du Programme des produits alimentaires de consommation que nous avons visités et qu'elles servaient à identifier les importateurs de produits à risque élevé à des fins d'inspection et d'échantillonnage. Les documents d'importation ou les rapports sommaires n'étaient pas souvent utilisés pour identifier de nouveaux importateurs ou pour mettre à jour les renseignements relatifs à l'importateur dans la Liste des établissements alimentaires. La Liste des établissements alimentaires n'était pas toujours précise en ce qui concerne le type de produits importés par chaque établissement. Étant donné que les importateurs et les produits qu'ils importent sont en évolution constante, que les établissements d'importation ne sont pas enregistrés et qu'il n'y a pas d'exigence législative leur demandant de fournir des renseignements à l'Agence, mettre la liste à jour s'avère une tâche difficile. En outre, le personnel de l'Agence a indiqué que ce n'était pas une activité prioritaire pour le Programme des produits alimentaires de consommation. En fait, avec le passage à l'an 2000, la Liste des établissements alimentaires est sur le point d'être remplacée par le système de gestion des clients de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, qui intégrera les informations sur les importateurs contenues dans la Liste des établissements alimentaires. Dans certains cas particuliers, où l'on doit identifier un importateur de produits non conformes, le Programme des produits alimentaires de consommation se sert des rapports sommaires des Douanes de Revenu Canada.

20  Le Mémorandum des Douanes D-19-1-1 ne porte pas sur les produits réglementés uniquement en vertu de la Loi sur les aliments et drogues et de son Règlement. De ce fait, les autorités douanières ne disposent d'aucune instruction relative aux documents d'importation obligatoires ni aux exigences en matière de dédouanement. Nous avons noté, cependant, que l'un des bureaux d'inspection avait conclu une entente verbale avec les ports d'entrée locaux afin de recueillir et de transmettre aux bureaux d'inspection les factures douanières qui accompagnent les produits importés qu'ils réglementent. Ces renseignements ont servi à identifier des importateurs et des produits suspects (comme des noix que l'on soupçonne d'avoir des taux d'aflatoxine supérieurs à la limite acceptable, importées de pays ou par des importateurs ayant des antécédents de non-conformité) et à effectuer des analyses sur ces produits.

Recommandation

L'Agence canadienne d'inspection des aliments devrait mettre en œuvre un mécanisme pour recueillir les informations sur les fruits et les légumes frais importés pour utilisation dans leurs programmes respectifs. Le Programme des fruits et légumes frais devrait, entre-temps, poursuivre ses discussions avec l'Agence des douanes et du revenu du Canada dans le but de faciliter l'échange de documents d'importation.

Réponse de l'Agence

L'ACIA s'emploie actuellement à élaborer et à mettre en oeuvre un programme de suivi et de vérification des documents d'importation, un outil de gestion qui présente les procédures pour :

  1. l'établissement des rôles et des responsabilités entre l'ACIA et l'Agence des douanes et du revenu du Canada
  2. la vérification des documents d'importation par le personnel de l'ACIA
  3. le suivi de la distribution des documents d'importation
  4. l'examen des documents d'importation par le personnel de l'Agence des douanes et du revenu du Canada
  5. la vérification de la conformité des documents d'importation.

Pour faciliter la gestion du programme de suivi et de vérification des documents d'importation, l'ACIA est à concevoir un système informatique pour trier les données fournies par l'Agence des douanes et du revenu du Canada. Ce système produira des rapports sommaires sur les chargements de fruits et légumes frais importés qui serviront à analyser et à retracer les documents d'importation.

De plus, l'ACIA a entamé des discussions avec l'Agence des douanes et du revenu du Canada en vue de mettre à jour la politique et les procédures nationales sur le traitement des documents d'importation.

Mise à jour : 2001-06-01 Haut de la page