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Les jeunes canadiens
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Section 8. La participation sociale

8.1 La participation électorale

La participation électorale des jeunes intéresse de plus en plus les chercheurs, tant au Canada qu'à l'échelle internationale. Élections Canada a contribué à la compréhension de la question par ses propres études et par les recherches universitaires qu'il a commandées1. Or, on se rend compte que les jeunes votent à des taux significativement moins élevés que leurs aînés et ce, tant au pays qu'à l'étranger. Qui plus est, la jeunesse d'aujourd'hui ne semble pas vouloir voter davantage à mesure qu'elle vieillit; chaque génération paraît moins encline à exercer ce droit que la précédente. À elles deux, ces tendances suggèrent que la participation électorale dans son ensemble continuera de décliner au cours des années à venir.

La participation chez les jeunes décline pour plusieurs raisons; les plus souvent citées sont le manque d'intérêt et de connaissances politiques, l'affaiblissement du sens du devoir électoral, certaines difficultés administratives et le peu de contact avec les partis et les candidats. Les données apparaissant dans la présente section ont été principalement tirées de l'édition de juillet 2003 d'une publication d'Élections Canada intitulée Perspectives électorales : Les jeunes et les élections2.

8.1.1 Les tendances en matière de participation des jeunes

Depuis quelque temps déjà, les études sur la participation électorale montrent que les jeunes votent en moins grand nombre que les citoyens plus âgés, et les études récentes le confirment3. Une étude de Pammett et LeDuc commandée par Élections Canada révèle à quel point l'écart s'est creusé entre les générations. Les auteurs ont constaté que le taux de participation à l'élection générale de 2000 n'était que de 22,4 % chez les 18-20 ans, mais qu'il dépassait 80 % chez les électeurs de plus de 58 ans.


Figure 8-1 : Vote et abstention en 2000, par cohorte d'âge

Figure 8-1

Source : Élections Canada. Perspectives électorales : La problématique du déclin de la participation électorale chez les jeunes, Vol. 5, n° 2, juillet 2003.


Jusqu'à récemment, on attribuait la participation électorale inférieure des jeunes en grande partie à un effet de « cycle de vie » : la propension des jeunes à voter semblait augmenter à mesure qu'ils devenaient plus âgés. Mais des études récentes contredisent cette explication. Non seulement la participation des jeunes est inférieure à celle de leurs aînés, mais leur envie de participer semble diminuer avec le temps. Il y a aussi la question du remplacement générationnel. Si les personnes nées après le baby-boom constituaient le quart (28 %) de l'électorat en 1988, elles en représentaient la moitié (49 %) en 2000. Par ailleurs, les personnes nées avant le baby-boom constituaient 35 % de l'électorat en 1988, mais seulement 22 % en 20004. La recherche suggère que si rien n'est fait pour freiner ou renverser la tendance, la situation ne fera que s'aggraver avec le temps.

Des recherches internationales montrent que la faible participation des jeunes n'est pas propre au Canada. Dans une étude sur la participation électorale dans neuf pays en 1996-1997, on a conclu que les deux déterminants socioéconomiques les plus importants du vote sont l'éducation et l'âge. L'écart entre les personnes les plus instruites et les moins instruites et entre les plus jeunes et les moins jeunes est considérable : 20 points5. Plus récemment, la Electoral Commission du Royaume-Uni estimait que seulement 39 % des 18 à 24 ans avaient voté à l'élection générale britannique de 2001, contre 70 % des plus de 65 ans. La commission attribue principalement à la faible participation des jeunes le taux global de participation de 59 % enregistré à cette élection, un creux sans précédent6.

8.1.2 Les facteurs sous-jacents à la baisse de la participation électorale chez les jeunes

Il ne semble pas que la baisse de la participation des jeunes découle surtout du cynisme politique. Les études indiquent en fait que les jeunes ne sont pas plus cyniques que leurs aînés au sujet du gouvernement ou de la politique. Le négativisme aussi était plus souvent invoqué comme motif d'abstention par les plus de 25 ans que par les répondants plus jeunes. Les 18 à 27 ans étaient en effet beaucoup moins susceptibles que les répondants plus âgés d'approuver des énoncés comme celui-ci : « Les gens comme moi n'ont pas grand-chose à dire sur ce que fait le gouvernement7. » Si les jeunes Canadiens semblent moins engagés sur le plan politique, il s'agit moins d'un rejet conscient de la politique que de l'incapacité de voir l'importance de la participation politique, combinée peut-être à la croyance que la politique traditionnelle n'offre pas de mécanismes efficaces pour traduire les désirs en actions8.


Figure 8-2 : Principaux motifs d'abstention à l'élection de 2000 chez les jeunes de 18 à 24 ans

Figure 8-2

Source : Élections Canada, Perspectives électorales : La problématique du déclin de la participation électorale chez les jeunes, Vol. 5, n° 2, juillet 2003.


Néanmoins, les jeunes répondants étaient beaucoup moins susceptibles de s'intéresser à la politique et aux nouvelles politiques que les Canadiens plus âgés et étaient plus enclins à trouver la politique inintéressante, voire ennuyeuse. Quand on demandait aux répondants de coter leur intérêt pour la politique selon une échelle de 0 à 10, ceux qui étaient nés avant la Deuxième Guerre mondiale le cotaient en moyenne à 6,2 contre seulement 4,4 pour ceux nés depuis 19709. La participation décroissante des jeunes ne semblait pas non plus être attribuable à la perception d'une absence de compétitivité entre les partis politiques. La recherche a en effet démontré que l'absence de véritable compétition dans la circonscription de l'électeur avait peu influé sur la décision de voter des jeunes à l'élection de 2000.

Les « raisons personnelles ou administratives » ont été invoquées comme motifs d'abstention plus souvent par les 18 à 24 ans que par tout autre groupe, sauf les plus de 65 ans. On citait notamment le fait d'être trop occupé ou d'être absent de la circonscription le jour d'élection, les problèmes d'inscription, la maladie, le manque de renseignements sur le moment ou le lieu du vote et des problèmes de déménagement. De plus, les jeunes ont fréquemment affirmé qu'ils votaient moins par manque de contact avec les partis politiques et les candidats10. Ils indiquaient aussi que le fait d'avoir été inscrits sur la liste électorale constituait une variable explicative importante de la participation en 1997 et en 2000. Cela confirme une analyse précédente menée par Élections Canada, qui révélait que le fait de recevoir une carte d'information de l'électeur en bonne et due forme était positivement corrélé à la fois avec l'âge et le taux de participation à l'élection de 2000.

8.1.3 La participation à des partis politiques

L'adhésion à un parti politique n'est pas chose commune chez les jeunes Canadiens. En 2001, l'âge moyen des membres de partis politiques était de 59 ans11. L'attrait d'une telle adhésion pourrait échapper aux plus jeunes à cause de leur négativisme plus marqué face aux politiciens et aux gouvernements que celui de leurs aînés.

La majorité (98 %) des Canadiens de 18 à 27 ans ont déclaré n'avoir jamais adhéré à un parti politique et semblent s'attacher davantage à des mouvements qu'à des partis politiques12.

Étant de plus en plus généralement adopté, l'activisme constitue un nouveau palier politique et tend à devenir une forme d'expression des citoyens. Or, cet activisme se traduit de manières diverses; la jeunesse d'aujourd'hui préfère « vivre » sa politique, soit s'exprimer non seulement par ses attitudes, mais aussi par ses choix en matière de consommation13. Les générations montantes gravitent autour de l'activisme au lieu des structures politiques traditionnelles à cause de son orientation sur l'action et de ses impacts potentiels sur leur vie quotidienne. En 2000, 19 % des jeunes de 18 à 34 ans ont déclaré avoir déjà participé à une manifestation permise, et 60 %, ont pensé le faire un jour14.

8.2 Le bénévolat

Si les jeunes accusent un retard par rapport aux autres groupes d'âge en matière de scrutin, ceux âgés de 15 à 19 ans sont les personnes les plus susceptibles de participer à des activités bénévoles15. En 2000, on a observé un changement quant à la nature et à l'orientation du bénévolat chez les jeunes Canadiens. La proportion de jeunes de 15 à 24 ans qui ont fait du bénévolat a diminué, passant de 33 % en 1997 à 29 % en 2000. Par contre, ces bénévoles ont donné plus d'heures en moyenne (130 heures par rapport à 125 heures en 1997). Près de un jeune bénévole sur cinq (18 %) a déclaré que son école, son employeur ou le gouvernement l'avait obligé à donner la totalité ou une partie des heures offertes.


Tableau 5 : Bénévolat selon le groupe d'âge, 1997 et 2000
  Pourcentage de bénévoles
(%)
Heures offertes
(pendant l'année)
Âge 1997 2000 1997 2000
15 à 24 33 29 125 130
25 à 34 28 24 133 131
35 à 44 37 30 142 153
45 à 54 35 30 157 158
55 à 64 30 28 160 181
65 et plus 23 18 202 269

Source : Statistique Canada, Canadiens dévoués, Canadiens engagés : Points saillants de l'Enquête nationale sur le don, le bénévolat et la participation, 2001; 71-542-XIF.


Les jeunes sont peut-être plus enclins à faire du bénévolat pour développer des compétences professionnelles ou parce que dans de nombreuses provinces, les étudiants doivent exécuter des tâches communautaires s'ils veulent obtenir leur diplôme d'études secondaires. Les principaux types d'activités des jeunes Canadiens bénévoles sont : l'organisation et la supervision d'activités spéciales (53 %); la collecte de fonds et le financement (39 %); l'enseignement ou l'encadrement (34 %); la prestation de soins, de soutien ou de conseils (29 %); la participation gratuite à un conseil ou à un comité (26 %). De nombreux jeunes contribuent également au bien-être de leur collectivité par le biais d'activités formelles ou informelles. En 2000, près de trois quarts de million de Canadiens de 15 à 19 ans, soit 37 % de la jeunesse dans son ensemble, ont en effet donné de leur temps à des organismes caritatifs ou sans but lucratif. Globalement, ces jeunes bénévoles leur ont ainsi offert cette année-là 2,6 heures par semaine.

Il est fort probable que les jeunes fassent du bénévolat pour améliorer leurs chances de trouver un emploi (55 % par rapport à 16 % pour les bénévoles ne faisant pas partie de la catégorie des jeunes), pour dévouvrir leurs propres forces (71 % par rapport à 54 %) ou pour faire comme leurs amis qui se livrent à des activités bénévoles (42 % par rapport à 28 %).

8.3 Les dons de bienfaisance

La probabilité de faire un don de bienfaisance de même que le montant donné dépendent de divers facteurs, entre autres, de la capacité financière de donner, des valeurs et des attitudes à l'égard du don et des possibilités de donner16. Par conséquent, les dons de bienfaisance ont tendance à varier dans l'ensemble de la population en fonction de l'âge et du sexe. En ce qui a trait aux jeunes Canadiens, tant le pourcentage de donateurs que les montants contribués ont augmenté de 1997 à 2000.


Tableau 6 : Dons selon le groupe d'âge, 1997 et 2000
  Pourcentage de donateurs
(%)
Montant moyen des dons annuels
(en dollars)
Montant médian des dons annuels
(en dollars)
Âge 1997 2000 1997 2000 1997 2000
15 à 24 59 64 79 118 20 25
25 à 34 78 77 159 229 55 65
35 à 44 84 86 258 252 83 78
45 à 54 83 83 291 338 105 100
55 à 64 83 81 313 316 108 100
65 et plus 80 77 328 308 140 101

Source : Statistique Canada, Canadiens dévoués, Canadiens engagés : Points saillants de l'Enquête nationale sur le don, le bénévolat et la participation, 2001; 71-542-XIF.


Bien que le pourcentage de Canadiens faisant des dons à des organismes sans but lucratif et de bienfaisance augmente avec l'âge jusqu'à la quarantaine et diminue par la suite, le taux de jeunes contributeurs est plus élevé que par le passé. Il est également important de noter que le taux de donation augmente en fonction du revenu, et que les jeunes affichent le plus faible revenu de toutes les cohortes d'âge. Même si les jeunes demeurent les moins susceptibles de donner, ce qui frappait le plus en 2000 étaient les fortes hausses de la valeur des dons annuels moyens chez les Canadiens de 15 à 24 ans (qui est passée de 79 $ à 118 $).


1 Pour consulter la documentation, se rendre au site des Jeunes électeurs d'Élections Canada au : http://www.elections.ca/content_youth.asp?section=yth&dir;=res/gen/pub&document;=res_gen_pubs_youth⟨=f&textonly;=false.

2 Élections Canada, Perspectives électorales : Les jeunes et les élections, juillet 2003; vol. 5, n° 2. ISBN : 1488-3538, en ligne au : www.elections.ca.

3 Parmi les études canadiennes récentes, signalons : André Blais, Elisabeth Gidengil, Richard Nadeau et Neil Nevitte, Anatomy of a Liberal Victory: Making Sense of the 2000 Canadian Election (Peterborough, Ontario, Broadview Press, 2002); Neil Nevitte, André Blais, Elisabeth Gidengil et Richard Nadeau, Unsteady State: The 1997 Canadian Federal Election (Don Mills, Oxford University Press, 2000). Voir aussi Jon H. Pammett, Les jeunes et le processus électoral, Perspectives électorales, vol. 3, no 1 (janvier 2001).

4 Blais et coll. (2002), p. 49.

5 André Blais, To Vote or Not to Vote: The Merits and Limits of Rational Choice Theory (Pittsburgh; University of Pittsburgh Press, 2000), p. 52.

6 The Electoral Commission, Voter Engagement and Young People (Londres, The Electoral Commission, 2002), p. 6.

7 Brenda O'Neill, Generational Patterns in the Political Opinions and Behaviour of Canadians, Enjeux publics, vol. 2, no 5 (octobre 2001).

8 O'Neill, p. 32. Blais et coll. (2002) ont également constaté que le cynisme est moins répandu chez les jeunes que chez les plus vieux Canadiens. Toutefois, une analyse d'Élections Canada sur la participation des jeunes à l'élection générale de 2000 (non publiée, 2001) montre que le cynisme est plus fort chez les groupes d'âge les plus jeunes et les plus vieux, diminuant quelque peu entre les deux.

9 Blais et coll. (2002), p. 52. Voir aussi le Centre de recherche et d'information sur le Canada (CRIC), La participation électorale au Canada : la démocratie canadienne est-elle en crise ?, Les cahiers du CRIC, no 3 (octobre 2001).

10 Blais et coll. (2002), p. 58.

11 Les données de la présente section ont été tirées d'un rapport de recherche de la firme D-Code visant les jeunes de 15 à 34 ans; D-Code; Citizen Re: Generation: Understanding Active Citizen Engagement Among Canada's Information Age Generations (financé par : Développement des ressources humaines Canada - maintenant RHDS, Patrimoine canadien, Communication Canada et la Brasserie Labatt); Toronto, 2003 (p.52) : ISBN 1-55401-062-4.

12 D-Code; Citizen Re: Generation: Understanding Active Citizen Engagement Among Canada's Information Age Generations; Toronto, 2003 (p.52) : ISBN 1-55401-062-4.

13 D-Code; Citizen Re: Generation: Understanding Active Citizen Engagement Among Canada's Information Age Generations; Toronto, 2003 (p.52) : ISBN 1-55401-062-4.

14 D-Code; Citizen Re: Generation: Understanding Active Citizen Engagement Among Canada's Information Age Generations; Toronto, 2003 (p.52) : ISBN 1-55401-062-4.

15 Les données de cette section ont été exclusivement tirées du document de Statistique Canada intitulé Canadiens dévoués, Canadiens engagés : Points saillants de l'Enquête nationale sur le don, le bénévolat et la participation, 2001; n° 71-542-XIF.

16 Les données de cette section ont été exclusivement tirées du document de Statistique Canada intitulé Canadiens dévoués, Canadiens engagés : Points saillants de l'Enquête nationale sur le don, le bénévolat et la participation, 2001; n° 71-542-XIF.


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Page créée le : 2005-02-16
Page mise à jour le : 2005-03-08
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