Document d'information : L'ammoniac dans le milieu aquatique

Qu'est-ce que l'ammoniac?

L'ammoniac est un composé naturel renfermant de l'azote et de l'hydrogène qui se présente essentiellement sous deux formes dans l'environnement. Il est, d'une part, essentiel pour la synthèse des protéines chez la plupart des organismes et il est, d'autre part, un déchet du métabolisme des animaux, notamment des poissons et des microorganismes.

Quelles sont les sources courantes d'ammoniac?

Les principaux rejets d'ammoniac dans l'environnement dus à des activités humaines proviennent de nombreuses industries, des stations municipales de traitement des eaux usées et des activités agricoles.

Les principales sources d'ammoniac rejeté dans le milieu aquatique sont les stations municipales de traitement des eaux usées qui en éliminent un total d'environ 62 000 tonnes par année.

Beaucoup d'industries, comme les pâtes et papiers, les mines, la transformation des aliments et la production d'engrais, rejettent également de grandes quantités d'ammoniac dans l'environnement. La plus grande partie de cet ammoniac se retrouve dans l'atmosphère.

L'application d'engrais et l'élevage intensif sont les deux principales sources de rejets agricoles importants d'ammoniac. Ces deux activités peuvent se traduire par des rejets importants d'ammoniac dans l'air, mais l'élevage intensif peut aussi, par le ruissellement, entraîner un rejet direct d'ammoniac dans les cours d'eau. Ces derniers rejets ne sont pas facile à quantifier, en partie à cause de l'étalement des activités agricoles au Canada.

La principale source mesurable d'ammoniac d'origine industrielle est la fabrication des engrais, mais les effluents d'eaux usées des municipalités sont la principale source non industrielle.

Pourquoi l'ammoniac se révèle-t-il toxique pour l'environnement?

Dans certaines conditions, qui varient selon le pH et la température de l'eau, l'ammoniac peut se révéler très toxique pour les poissons et d'autres animaux vivant dans l'eau. Ces substances ne sont pas bioaccumulatives et ne sont donc pas transférées à travers la chaîne alimentaire.

Ce sont les organismes d'eau douce qui sont les plus menacés par les rejets d'ammoniac dans le milieu aquatique. La truite arc-en-ciel, la crevette d'eau douce, le doré, le ménomini de montagnes et les sphaeriidés sont parmi les espèces les plus sensibles. Parmi les effets observés, signalons une diminution de la capacité de reproduction et une réduction de la croissance des petits.

Plusieurs sources ponctuelles au Canada présentent des concentrations dépassant les concentrations seuils pour les espèces sensibles comme la truite arc-en-ciel. On a observé que des concentrations d'ammoniac entre 0,158 et 1,090 mg/mL (158 et 1 090 µg/mL) étaient létales pour la truite arc-en-ciel exposée pour des périodes de 48 et 96 heures.

On considère que l'ammoniac pénètre dans le milieu aquatique en une quantité ou une concentration ou dans des conditions de nature à avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l'environnement ou sa diversité biologique.

Pourquoi a-t-on évalué uniquement la toxicité de l'ammoniac pour l'environnement et non pour la santé humaine?

Une évaluation des données au début de l'évaluation a indiqué que les mesures prises pour réduire les rejets à partir des effets observés chez les organismes les plus sensibles suffisent à protéger la santé humaine. L'évaluation a porté sur les effets sur les organismes les plus sensibles qui sont exposés directement à l'ammoniac dans le milieu aquatique, tel que recommandé aux Ministres par la Commission consultative sur la deuxième liste des substances d'intérêt prioritaire.

Quelles sont les prochaines mesures que prendra le gouvernement fédéral pour réduire les effets de l'ammoniac dans l'environnement?

Les conclusions de l'évaluation scientifique de l'ammoniac sont basées sur une analyse des risques provenant des rejets d'ammoniac des stations municipales de traitement des eaux usées. Le rapport de l'évaluation recommande d'examiner les options de réduction de l'exposition à l'ammoniac provenant des systèmes municipaux de traitement des eaux usées.

L'évaluation semble indiquer que les rejets d'ammoniac de plusieurs autres sources, notamment les eaux de ruissellement provenant des champs fertilisés au fumier et des exploitations d'élevage intensif, pourraient eux aussi être nocifs pour l'environnement. Les données disponibles étaient toutefois insuffisantes pour déterminer l'étendue et l'ampleur de ces rejets. Le rapport recommande que des recherches supplémentaires soient faites pour déterminer s'il y aurait lieu d'entreprendre l'examen de solutions visant à réduire l'exposition à l'ammoniac due à ces autres sources.

En vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, 1999 (LCPE), le gouvernement fédéral doit d'ici deux ans élaborer des mesures destinées à prévenir ou à réduire les rejets d’ammoniac, et il doit les mettre au point dans les 18 mois suivants.

Toute une gamme d'options sont disponibles pour réduire ou atténuer les rejets des substances déclarées toxiques : mesures réglementaires et volontaires, mesures économiques, directives en matière de qualité de l'environnement ou de rejet, codes de pratique et plans de prévention de la pollution.

Pour plus d'information, communiquer avec :

Danie Dubé
Environnement Canada
(819) 953-0356

François Dignard
Santé Canada
(613) 941-0590