Gouvernement du CanadaAgence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
   
Sauter toute navigation -touch directe z Sauter au menu vertical -touch directe x Sauter au menu principal -touch directe m  
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Index A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada
   



Volume 18, No 3- 2000

 

 

Agence de santé publique du Canada

Réimpression de résumés


1. The use of outpatient mental health services in the United States and Ontario: the impact of mental morbidity and perceived need for care

Steven J. Katz, Ronald C. Kessler, Richard G. Frank, Philip Leaf, Elizabeth Lin, Mark Edlund
Am J Public Health 1997;87(7):1136-43
[traduction]

Objectifs. La présente étude a pour objet de comparer les associations entre, d'une part, les troubles individuels de santé mentale, l'état de santé mentale évaluée par le patient lui-même, l'incapacité mentale et le besoin perçu de soins et, d'autre part, l'utilisation des services de consultations externes en santé mentale aux États-Unis et en Ontario.

Méthodes. Les chercheurs ont employé un plan d'étude transversal et utilisé des données tirées de la US National Comorbidity Survey de 1990 et du Supplément sur la santé mentale de l'Enquête sur la santé en Ontario de 1990.

Résultats. Les probabilités de recevoir des soins médicaux ou psychiatriques spécialisés étaient les suivantes : pour les personnes souffrant de tout trouble affectif, 3,1 aux États-Unis contre 11,0 en Ontario; pour les personnes ayant évalué leur santé mentale comme étant moyenne ou mauvaise, 2,7 aux États-Unis contre 5,0 en Ontario; pour les personnes souffrant d'une incapacité mentale, 3,0 aux États-Unis contre 1,5 en Ontario. Lorsqu'on prenait en considération le besoin perçu de soins, la plupart des différences entre les deux pays disparaissaient.

Conclusions. L'utilisation plus importante aux État-Unis qu'en Ontario des services de santé mentale s'explique principalement par la combinaison d'une prévalence plus élevée de la morbidité mentale et une prévalence également plus élevée du besoin perçu de soins parmi les personnes présentant une faible morbidité mentale aux États-Unis.


2. Insomnia in young men and subsequent depression
The Johns Hopkins Precursors Study

Patricia P. Chang, Daniel E. Ford, Lucy A. Mead, Lisa Cooper-Patrick, Michael J. Klag
Am J Epidemiol 1997:146(2):105-14
[traduction]

La Johns Hopkins Precursors Study, étude prospective à long terme, porte sur la relation entre les troubles du sommeil dont se plaignaient les sujets et les cas subséquents de dépression clinique et de troubles psychiques. Un échantillon de 1 053 hommes ayant fourni des renseignements sur leurs habitudes de sommeil durant leurs études en médecine à la Johns Hopkins University (promotions de 1948 à 1964) ont été suivis après qu'ils ont terminé leur études. Durant la période médiane de suivi de 34 ans (étendue de 1-45), 101 hommes ont souffert de dépression clinique (incidence cumulative à 40 ans, 12,2 %), dont 13 se sont suicidés. Selon le modèle de régression à effet proportionnel de Cox corrigé pour tenir compte de l'âge à la fin des études, de l'année d'étude, des antécédents familiaux de dépression clinique, de la consommation de café et des mesures du tempérament, le risque relatif de dépression clinique était plus élevé chez les sujets ayant déclaré avoir souffert d'insomnie durant leurs études en médecine (risque relatif (RR) de 2,0, 95 %, intervalle de confiance (IC) de 1,2-3,3), comparativement à ceux qui n'ont pas souffert d'insomnie; ce risque était plus élevé aussi chez les sujets qui éprouvaient de la difficulté à dormir en période de stress durant leurs études médicales (RR de 1,8, IC de 95 %, 1,2-2,7), comparativement à ceux qui n'ont pas fait état de tels problèmes. On a observé des liens plus faibles entre les sujets qui ont déclaré que leur sommeil était de mauvaise qualité (RR de 1,6, IC de 95 %, 0,9-2,9) et durait 7 heures ou moins (RR de 1,5, IC de 95 %, 0,9-2,3) et les cas subséquents de dépression clinique. Des associations similaires ont été notées entre les cas de troubles du sommeil chez les étudiants en médecine et l'incidence de troubles psychiques évaluée grâce au Questionnaire sur l'état de santé général de 1988. Ces résultats révèlent que l'insomnie chez les jeunes hommes est associée à un risque accru de dépression clinique ou de troubles psychiques subséquents, qui persiste durant au moins 30 ans.


3. Recent trends in infant mortality rates and proportions of low-birth-weight live births in Canada

K.S. Joseph, Michael S. Kramer
Can Med Assoc J 1997;157(5):535-41

Objectif : Définir les profils spatiaux des changements des taux de mortalité chez les nouveau-nés et les proportions de naissances vivantes de faible poids à la naissance observés en 1994.

Contexte : Canada.

Sujets : Naissances vivantes et mortalité chez les nouveau-nés au Canada entre 1987 et 1994. On ne disposait pas de données sur Terre-Neuve de 1987 à 1990.

Mesures des résultats : Taux annuel de mortalité chez les nouveau-nés (bruts et après exclusion des nouveau-nés vivants pesant moins de 500 g); proportion des naissances vivantes par catégorie de faible poids à la naissance (500 à 2499 g).

Résultats : La Nouvelle-Écosse, le Nouveau Brunswick, le Québec et le Manitoba ont enregistré des taux bruts et corrigés de mortalité chez les nouveau-nés plus faibles en 1994 qu'en 1993. Terre-Neuve, la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique ont enregistré des taux plus élevés en 1994 qu'en 1993. Le taux brut en Ontario a été plus faible et le taux corrigé plus élevé en 1994 qu'en 1993. On a observé au Quebec une tendance à la baisse de la proportion des naissances vivantes de faible poids à la naissance (c2 pour la tendance = 29,2, p <  0,01). À l'inverse, on a observé une tendance à la hausse en Ontario (c2 pour la tendance = 241,3, p <  0,01). L'augmentation peut toutefois être attribuable à des erreurs de données, surtout en 1993 et 1994, erreurs qui mettent en cause la troncation d'onces de 2 chiffres à 1 chiffre (par exemple, 5 livres 10 onces devenant 5 livres 1 once).

Conclusions : Même si les augmentations marginales de la mortalité chez les nouveau-nés observées dans plusieurs provinces pourraient découler d'une variation aléatoire, il faudrait suivre de près les tendances futures. La proportion des naissances vivantes de faible poids à la naissance au Canada (sauf en Ontario) semble stable et l'on enregistre des réductions importantes au Québec. Il faut corriger les erreurs de données pour l'Ontario avant de pouvoir estimer les tendances pour cette province et pour le Canada au complet.


4. Temporal trends in Canadian birth defects birth prevalences, 1979-1993

Kenneth C. Johnson, Jocelyn Rouleau
Can J Public Health 1997;88(3):169-7

Le Système canadien de surveillance des anomalies congénitales recense les cas de malformation congénitale déclarés chez les mort-nés, les nouveau-nés et les nourrissons pendant la première année de vie. Des données sont disponibles pour toutes les années 1980 pour Ontario, Manitoba et Alberta et depuis 1984 pour quatre autres provinces. Pour déterminer les tendances temporelles, on a examiné 57 catégories de surveillance systémique et 15 catégories générales. Il ressort de la comparaison des périodes 1979-1981 et 1991-1993 que la prévalence des cas de malformation congénitale déclarés à la naissance a augmenté de 0,2 % et que la prévalence totale des naissances avec malformations congénitales a augmenté de 2,5 %. La prévalence des naissances avec anomalies du système nerveux central a diminué de 8,2 %; la prévalence des naissances déclarées a augmenté pour les malformations cardiaques congénitales (41 %), les malformations du système urinaire (127 %), le syndrome de Down (13 %), et d'autres anomalies chromosomiques (47 %). Il faudra pousser les études sur chaque anomalie afin de déterminer dans quelle mesure les changements enregistrés dans la prévalence des naissances déclarées reflètent des changements tels que la disponibilité et l'utilisation de méthodes diagnostiques précises. Cet ouvrage souligne le besoin d'étendre le champ d'activité des systèmes de surveillance afin d'y inclure toutes les grossesses où une anomalie fut détectée durant la période anténatale.


5. Screening for adolescent smoking among primary care physicians in California

Merula Franzgrote, Jonathan M. Ellen, Susan G. Millstein, Charles E. Irwin
Am J Public Health 1997;87(8)1341-5
[traduction]

Objectifs. Cette étude visait à déterminer à quelle fréquence les médecins de soins primaires demandaient aux adolescents s'ils fument.

Méthodes. Nous avons enquêté auprès d'un échantillon aléatoire stratifié de médecins communautaires qualifiés de la Californie à l'aide d'un questionnaire postal.

Résultats. En général, les médecins (n = 343, taux de réponse de 77 %) ont demandé aux jeunes adolescents s'ils fumaient régulièrement au cours de 71,4 % des examens physiques de routine (intervalle de confiance (IC) de 95 % = 67,9, 74,9) et au cours de 84,8 % (IC de 95 % = 82,3, 87,4) dans le cas des adolescents plus âgés. Pour ce qui est des examens pour soins actifs, les taux de dépistage étaient de 24,4 % (IC de 95 % = 20,6, 28,1) pour les jeunes adolescents et de 40,2 % (IC de 95 % = 36,4, 44,0) pour les plus vieux. Les médecins ont demandé à 18,2 % (IC de 95 % = 15,2, 21,3) des jeunes adolescents et à 35,6 % (IC de 95 % = 32,0, 39,1) des adolescents plus âgés s'ils avaient fait l'expérience du tabac. Le dépistage varie selon la spécialisation du médecin.

Conclusions. Ces données semblent indiquer que les médecins ne saisissent pas toutes les occasions de dépister le risque de tabagisme chez les adolescents.


6. Effectiveness of a call/recall system in improving compliance with cervical cancer screening: a randomized controlled trial

Sharon K. Buehler, Wanda L. Parsons
Can Med Assoc J 1997;157(5):521-6

Objectif : Déterminer l'efficacité d'un système simple d'appel et de rappel pour améliorer l'assiduité à des tests de dépistage du cancer du col utérin chez les femmes qui n'ont passé aucun test de dépistage depuis 3 ans.

Conception : Étude prospective randomisée et contrôlée.

Contexte : Deux cliniques, de médecine familiale (une en milieu urbain, une en milieu rural) affiliées à l'Université Memorial de Terre-Neuve, à St. John's.

Participantes : Un échantillon de femmes de 18 à 69 ans figurant sur les listes de patientes des cliniques, mais qui n'avaient pas passé de test de Papanicolaou au cours des 3 années précédant le début de l'étude. Des 9071 femmes figurant comme patientes, 1360 (15,0 %) n'avaient pas passé le test depuis 3 ans. Un échantillon aléatoire de 650 femmes a été constitué, 209 de ces dernières en étant par la suite exclues parce qu'elles avaient subi une hystérectomie ou, récemment, un test de Papanicolaou, avaient déménagé ou que leur dossier contenait des erreurs cléricales. L'échantillon disponible pour l'étude comptait donc 441 femmes.

Intervention : Une lettre a été envoyée aux 221 femmes du groupe d'intervention, les invitant à passer le test de Papanicolaou; une lettre de rappel leur a été envoyée 4 semaines plus tard. Aucune lettre n'a été envoyée aux 220 femmes du groupe témoin.

Principales mesures de résultats : Le nombre de femmes qui ont passé un test de Papanicolaou dans les 2 à 6 mois suivant l'envoi de la première lettre.

Résultats : Dans les 2 mois, un plus grand nombre de femmes du groupe d'intervention que de femmes du groupe témoin avaient subi un test de dépistage (2,8 % [5/178] et 1,9 % [4/208] respectivement). Les proportions globales, après 6 mois, étaient également différentes (10,7 % [19/178] et 6,3 % [13/208] respectivement). Aucun des écarts n'était statistiquement significatif.

Conclusion : Une lettre les invitant à passer le test de Papanicolaou ne suffit pas à inciter les femmes qui n'en n'ont jamais passé, ou qui ne l'ont passé que rarement, à se rendre passer un test de dépistage du cancer du col utérin. Il y aurait lieu d'évaluer l'efficacité de méthodes supplémentaires de recrutement, par exemple, le dépistage opportun par des médecins, un suivi téléphonique et l'offre de rendez-vous fixés d'avance.


7. Review of the screening history of Alberta women with invasive cervical cancer

Gavin C.E. Stuart, S. Elizabeth McGregor, Maire A. Duggan, Jill G. Nation
Can Med Assoc J 1997;157(5)513-9

Objectif : Analyser les défaillances du dépistage du cancer du col chez les Albertaines atteintes d'un cancer du col de type envahissant.

Conception : Étude descriptive. Analyse des renseignements liés à la démographie, à la détermination du stade et au traitement tirés de dossiers du registre du cancer; production d'antécédents documentés de dépistage tirés des dossiers de facturation du ministère de la Santé de l'Alberta et antécédents déclarés par les intéressées qui ont consenti à être interviewées; comparaison des résultats des premiers rapports de cytologie à ceux d'un examen effectué ultérieurement par au moins 2 pathologistes qui ont examiné toutes les lames de cytologie de chaque patiente pendant les 5 ans qui ont précédé le diagnostic. Les cas ont été répartis entre 6 catégories de défaillances repérées du dépistage.

Contexte : Alberta.

Sujets : Toutes les femmes chez lesquelles on a diagnostiqué un cancer du col de type envahissant qui a été signalé à un registre provincial stratifié du cancer, de janvier 1990 à décembre 1991.

Mesures des résultats : Renseignements portant sur la démographie, la détermination du stade et le traitement; antécédents de dépistage documentés et déclarés par les intéressées; corrélation entre les résultats de test signalés dans le rapport initial de cytologie et ceux qu'ont produit un examen des lames; catégorie de défaillance du dépistage définie.

Résultats : Sur les 246 femmes chez lesquelles on a diagnostiqué un cancer du col de type envahissant, 37 (15,0 %) étaient au stade 1A de la maladie, 195 (79,3 %) avaient un carcinome spinocellulaire et 35 (14,2 %) avaient un adénocarcinome. Selon les catégories de défaillances du dépistage, 74 femmes (30,1 %) n'avaient jamais subi d'examen de dépistage, 38 (15,4 %) n'avaient pas subi d'examen de dépistage au cours des 3 années qui ont précédé le diagnostic, 42 (17,1 %) avaient obtenu un résultat de cytologie faussement négatif et 20 (8,1 %) avaient été traitées autrement que par des protocoles classiques. Sur les 23 femmes (9,3 %) qui avaient fait l'objet d'un test de dépistage approprié dont les résultats étaient vraiment négatifs, les frottis ont été jugés limités sur le plan technique chez 19. On n'a pu classifier 49 (19,9 %) des cas. La concordance entre les antécédents de dépistage documentés et déclarés par les intéressées n'était exacte que pour 39 (36,1 %) des 108 femmes interviewées.

Conclusions : Malgré l'utilisation généralisée du dépistage opportun du cancer du col, beaucoup d'Albertaines font toujours l'objet d'un dépistage inadéquat. Dans la plupart des cas, les femmes se soumettent trop peu fréquemment ou pas du tout à un test de dépistage. Les antécédents de dépistage déclarés par les intéressées ne sont pas fiables parce que beaucoup de femmes peuvent surestimer le nombre de frottis prélevés. Une stratégie structurée de dépistage recommandée par l'Atelier national sur le dépistage du cancer du col peut aider à réduire l'incidence du cancer du col de type envahissant.


8. Surgical procedures associated with risk of ovarian cancer

Nancy Kreiger, Margaret Sloan, Michelle Cotterchio, Phil Parsons
Int J Epidemiol 1997;26(4):710-5
[traduction]

Contexte. Cette étude de cohorte historique visait à déterminer la relation entre la chirurgie gynécologique et le risque de cancer de l'ovaire.

Méthodes. Ont été incluses dans l'échantillon des femmes de l'Ontario qui avaient subi une ligature des trompes, une hystérectomie ou une ovariectomie simple entre mars 1979 et avril 1993. La cohorte a été couplée au registre ontarien du cancer et au registre de la mortalité de l'Ontario. On a accumulé les années-personnes de la cohorte jusqu'au moment du décès, de l'ablation des deux ovaires, d'un diagnostic de cancer de l'ovaire ou jusqu'à la fin de la période d'étude, soit le 31 décembre 1993. On a comparé les cas de cancer diagnostiqués au nombre prévu de cas selon les taux d'incidence établis en Ontario pour des groupes d'âge donnés et des années précises.

Résultats. En ce qui concerne les ligatures de trompes et les hystérectomies, on a noté un nombre moins élevé que prévu de cancers de l'ovaire selon le groupe d'âge, l'année civile où l'intervention a eu lieu et la durée du suivi. Les rapports cas observés/cas prévus étaient en général statistiquement significatifs. Par contre, on n'a constaté aucun effet de protection pour les ovariectomies simples; en fait, on a pu observé un nombre de cancers excédentaires statistiquement significatif au début des périodes de suivi. Les rapports cas observés/cas prévus étaient presque identiques et faisaient état d'un effet protecteur pour les deux strates définies selon le fait que les ovaires avaient été visuellement examinés ou non. La perturbation de la voie d'accès à l'ovaire conférait une protection, mais le contraire augmentait considérablement le risque.

Conclusions. Les données ne permettent pas de confirmer un biais de dépistage même si les données de suivi à court terme indiquent la possibilité d'un biais de détection. Les données de suivi à long terme, ainsi que les données sur la perturbation de la voie d'accès vont dans le sens de l'hypothèse voulant que les interventions chirurgicales peuvent avoir un effet de protection contre le cancer de l'ovaire, par la modification de l'environnement hormonal et(ou) par la destruction physique de la voie d'accès de l'agent cancérogène à l'ovaire.


9. Effects of cigarette smoking, caffeine consumption, and alcohol intake on fecundability

Kathryn M. Curtis, David A. Savitz, Tye E. Arbuckle
Am J Epimediol 1997;146(1):32-41
[traduction]

On a analysé les données de l'Étude sur la santé de la famille agricole en Ontario afin de déterminer si la consommation de tabac, de caféine ou d'alcool par les hommes et les femmes a un effet sur la fécondabilité (la probabilité mensuelle de concevoir). Dans cette étude de cohorte rétrospective auprès de couples d'exploitants agricoles de l'Ontario (Canada), les deux conjoints ont répondu à un questionnaire durant 1991 et 1992, ce qui a permis de recueillir des données sur 2 607 grossesses planifiées survenues au cours des 30 dernières années. Les taux de fécondabilité ont été calculés grâce à un modèle analogue au modèle de régression à effet proportionnel de Cox. La consommation de tabac (cigarette) chez les femmes et les hommes a été associée à un fécondabilité inférieure (taux de fécondabilité de 0,90, intervalle de confiance [IC] de 95 %, 0,82-0,98, et de 0,88, IC de 95 %, 0,81-0,95 respectivement). La consommation de 100 mg ou moins de caféine contre une consommation de plus de 100 mg chez les femmes et les hommes n'était pas associée à la fécondabilité (taux de fécondabilité de 0,98, IC de 95 %, 0,91-1,07 et de 1,05, IC de 95 %, 0,97-1,14, respectivement). On a observé une baisse de la fécondabilité chez les femmes qui buvaient régulièrement du café (taux de fécondabilité de 0,92, IC de 95 %, 0,84-1,00) et chez les hommes qui buvaient beaucoup de thé (taux de fécondabilité de 0,85, IC de 95 %, 0,69-1,05), indépendamment de la teneur en caféine. La consommation d'alcool chez les deux sexes n'était pas associée à la fécondabilité. Ces données confirment les résultats d'études antérieures traitant des effets néfastes du tabac sur la fécondabilité des femmes qui fument et semblent indiquer que le tabac peut avoir une incidence sur la fécondabilité des hommes. Il faudra poursuivre l'étude des effets du café et du thé afin de tenir compte des composants autres que la caféine.


10. Sudden infant death syndrome and smoking in the United States and Sweden

Marian F. MacDorman, Sven Cnattingius, Howard J. Hoffman, Michael S. Kramer, Bengt Haglund
Am J Epidemiol 1997: 146(3)249-57
[traduction]

On a comparé l'association entre la mort subite du nourrisson (MSN) et le tabagisme de la mère aux États-Unis et en Suède, deux pays qui n'ont pas les mêmes programmes de soins de santé et de soutien social et dont le degré d'hétérogénéité socioculturelle diffère. En 1990-1991, parmi les cinq groupes ethniques ou raciaux des États-Unis, les taux de MSN ont varié de 3,0 décès de nourrissons par milliers de naissances vivantes chez les Amérindiens à 0,8 chez les Hispaniques et les insulaires de l'Asie et du Pacifique. Le taux de MSN en Suède (selon des données de 1983-1992) était de 0,9. La forte association entre le tabagisme de la mère et la MSN a persisté même si l'on prenait en considération l'âge de la mère et l'ordre de naissances vivantes. Les rapports des cotes rajustés variaient de 1,6 à 2,5 chez les mères qui fumaient entre 1 et 9 cigarettes par jour durant la grossesse (comparativement aux femmes non fumeuses) et de 2,3 à 3,8 chez les mères qui fumaient 10 cigarettes ou plus par jour durant la grossesse. Bien que le poids à la naissance ait un effet indépendant marqué sur la MSN, l'insertion de ce facteur dans les modèles n'a fait diminuer que légèrement les rapports des cotes pour le tabagisme maternel, ce qui indique que l'effet du tabagisme sur la MSN n'est pas atténué par le poids à la naissance. Les taux de MSN augmentaient avec la quantité de cigarettes fumées pour tous les groupes ethniques ou raciaux des États-Unis et la Suède. Le tabagisme est l'un des facteurs de risque évitables les plus importants pour la MSN; les programmes de prévention et d'intervention à l'égard du tabagisme peuvent donc aider à réduire considérablement les taux de MSN aux États-Unis et en Suède et, on peut le présumer, dans d'autres pays également.


11. An international comparison of cancer survival: Toronto, Ontario, and Detroit, Michigan, metropolitan areas

Kevin M. Gorey, Eric J. Holowaty, Gordon Fehringer, Ethan Laukanen, Agnes Moskowitz, David J. Webster, Nancy L. Richter
Am J Public Health 1997;87(7):1156-63
[traduction]

Objectifs. Cette étude visait à déterminer si le statut socioéconomique a un effet différentiel sur la survie des adultes chez qui on a diagnostiqué un cancer au Canada et aux États-Unis.

Méthodes. On a établi à partir du Registre du cancer de l'Ontario et du programme Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) du National Cancer Institute un échantillon de 58 202 cas de cancer primitif pour Toronto (Ontario) et de 76 055 cas pour Detroit (Michigan). Les données socioéconomiques correspondant au domicile de chaque sujet proviennent des recensements de la population.

Résultats. Dans la cohorte des États-Unis, on a noté une association significative entre le statut socioéconomique et la survie pour 12 des 15 sièges de cancer les plus fréquents; cette association n'a pu être faite dans la cohorte canadienne. Parmi les résidents des secteurs à faible revenu, les habitants de Toronto présentaient une meilleure probabilité de survie pour 13 des 15 sites de cancer après 1 an et 5 ans de suivi. On n'a pas observé de tel écart entre les deux pays pour les groupes à revenu moyen et à revenu élevé.

Conclusions. Les indications répétées d'une meilleure probabilité de survie observée au Canada pour divers sièges de cancer et différentes périodes de suivi montrent que l'accessibilité plus équitable aux services de santé préventifs et thérapeutiques est à l'origine de l'écart en faveur du Canada.


12. Survival rates for four forms of cancer in the United States and Ontario

Donald M. Keller, Eric A. Peterson, M. Phil, George Silberman
Am J Public Health. l997;87(7):1164-7
[traduction]

Objectifs. Dans cette étude, on a comparé les probabilités de survie au cancer chez des patients de l'Ontario et de certains secteurs des États-Unis.

Méthodes. On a calculé les probabilités de survie relatives pour des patients âgés de 15 à 84 ans chez qui on a diagnostiqué l'un ou l'autre de 4 types de cancer (sein, côlon, poumon et maladie de Hodgkin). Les cohortes étaient formées de sujets ayant été diagnostiqués entre 1978 et 1986 dans la province de l'Ontario (Canada) et dans 9 régions des États-Unis couvertes par le programme Surveillance Epidemiology and End Results du US National Cancer Institute. Le suivi des patients s'est poursuivi jusqu'à la fin de 1990.

Résultats. Les probabilités cumulatives de survie étaient similaires pour les sujets des États-Unis et du Canada. L'écart le plus marqué a été observé chez les sujets atteints d'un cancer du sein : les patients des États-Unis ont présenté une meilleure probabilité de survie durant toute la période de suivi.

Conclusions. Exception faite du cancer du sein, les patients des États-Unis et de l'Ontario présentaient une probabilité de survie très similaire pour les maladies à l'étude. Le recours plus fréquent au dépistage par mammographie aux États-Unis peut expliquer la meilleure probabilité de survie de ce pays à l'égard du cancer du sein, que ce soit parce qu'il permet un traitement plus rapide et par conséquent plus efficace ou parce qu'il introduit un biais, ou encore en raison de l'effet combiné de ces deux facteurs.


13. Cohort mortality study of pulp and paper mill workers in British Columbia, Canada

Pierre R. Band, Nhu D. Le, Raymond Fang, William J. Threlfall, George Astrakianakis Judith T.L. Anderson, Anya Keefe, Daniel Krewski
Am J Epidemiol 1997;146:(2)186-94
[traduction]

Les auteurs ont étudié une cohorte de 30 157 hommes travaillant dans le secteur des pâtes et papiers en Colombie-Britannique (Canada). De ce nombre, 20 373 travaillaient uniquement dans des fabriques de papier kraft, 5 249 uniquement dans des usines de pâte au bisulfite et 4 535 dans les deux types d'usines. L'étude a porté sur tous les travailleurs employés depuis au moins un an le 1er janvier 1950 ou avant le 31 décembre 1992. On a utilisé les rapports de mortalité standardisés (RMS) pour comparer les taux de mortalité de la cohorte avec ceux de la population canadienne de sexe masculin. On a obtenu des intervalles de confiance (IC) de 90 % pour les RMS. On a noté une association significative entre le risque de cancer et la durée et la période de travail chez les sujets ayant 15 ans d'emploi ou plus : 1) cohorte totale : plèvre (RMS = 3,61, IC de 90 %, 1,42-7,58); rein (RMS = 1,69, IC de 90 %, 1,13-2,43); cerveau (RMS = 1,51, IC de 90 %, 1,03-2,1 6); 2) sujets travaillant uniquement dans les fabriques de pâte kraft : rein (RMS = 1,92, IC de 90 %, 1,04-3,26); 3) sujets travaillant uniquement dans les usines de pâte au bisulfite : maladie de Hodgkin (RMS = 4,79, IC de 90 %, 1,29-12,37); 4) sujets ayant travaillé dans une fabrique de pâte kraft ou une usine de pâte au bisulfite : oesophage (RMS = 1,91, IC de 90 %, 1,00-3,33). Ces cancers ont été associés aux cancérogènes connus ou présumés auxquels les travailleurs du secteur des pâtes et papier auraient pu être exposés : amiante (plèvre), biocides (rein), formaldéhyde (rein, cerveau, maladie de Hodgkin), hypochlorite (oesophage). Une étude cas-témoins au sein d'une cohorte prévoyant une analyse détaillée de l'exposition est en cours; elle vise à déterminer si les risques en excès de certains cancers sont le reflet de l'exposition subie par des sous-groupes de travailleurs.


14. Mesothelioma surveillance to locate sources of exposure to asbestos

Kay Teschke, Michael S. Morgan, Harvey Checkoway, Gary Franklin, John J. Spinelli, Gerald van Belle, Noel S. Weiss
Can J Public Health 1997;88(3)163-8

Pour déterminer l'existence ou non de sources antérieures non identifiées d'exposition à l'amiante en Colombie-Britannique, on a fait passer des interviews à des personnes atteintes de mésothéliome (n = 51) et à des témoins représentatifs (n = 154) au sujet de leurs antécédents de travail et de leur exposition à l'amiante. Les professions suivantes sont apparues comme présentant un risque élevé : ouvriers tôliers (RR = 9.6, 95 % IC : 1.5-106), plombiers et tuyauteurs (RR = 5.0, 95 % IC :1.2-23), peintres (RR = 4.5, 95 % IC : 1.0-24), soudeurs (RR = 5.0, 95 % IC : 0.8-22), jardiniers (RR = 3.9, 95 % IC : 0.8-22), briqueteurs (RR = 3.5, 95 % IC : 0.9-14), mineurs (RR = 3.4, 95 % IC : 0.9-13), machinistes (RR = 3.2, 95 % IC : 1.0-11), contremaîtres de construction (RR = 3.1, 95 % IC : 0.9-11) et électriciens (RR = 3.0, 95 % IC : 0.8-12). Une nouvelle analyse, excluant cette fois les sujets ayant exercé des métiers ou effectué des activités considérés a priori comme présentant un risque élevé, a fait ressortir trois groupes : les mineurs dans un secteur autre que l'amiante (RR = 9.6, 95 % IC : 1.8-53), les briqueteurs (RR = 5.4, 95 % IC : 1.0-28) et les manoeuvres d'entreprises de construction (RR = 2.8, 95 % IC : 0.7-10.6).



[Précédente][Table des matières] [Prochaine]

Dernière mise à jour : 2002-10-29 début