Gouvernement du CanadaAgence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
   
Sauter toute navigation -touch directe z Sauter au menu vertical -touch directe x Sauter au menu principal -touch directe m  
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Index A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada
   



Volume 18, No 1- 2000

 

 

Agence de santé publique du Canada

Réimpression de résumés


1. Community-based research as a tool for empowerment: the Haida Gwaii Diabetes Project example

Carol P. Herbert
Can J Public Health 1996;87(2):109-12

L'évolution du Haida Gwaii Diabetes Project offre un exemple de la façon dont la recherche communautaire sur les pratiques familiales peut servir d'outil de prise en charge tant pour le groupe des participants à la recherche que pour les membres de l'équipe de recherche qui vivent dans la communauté. Les objectifs du projet sont les suivants : mieux savoir ce que les Haida pensent du diabète; concevoir des méthodes de gestion et de prévention prenant en compte la dimension culturelle; et tenter d'intégrer ces connaissances à l'élaboration d'un modèle de santé préventive à l'intention des Autochtones vivant dans la province de Colombie-Britannique. Un paradigme de recherche participative associé à des principes de travail explicites selon lesquels l'équipe de recherche a convenu de fonctionner a permis de satisfaire les demandes que la communauté autochtone avait au sujet des risques de la recherche. Un véritable partenariat de travail s'est développé parmi tous les membres de l'équipe de recherche ainsi qu'avec la communauté Haida.

2. Haida perspectives on living with non-insulin-dependent diabetes

Garry D. Grams, Carol Herbert, Clare Heffernan, Betty Calam, Mary Ann Wilson, Stefan Grzybowski, Diane Brown
Can Med Assoc J 1996;155(11):1563-8

Objectif: Comprendre l'expérience des Haïda qui vivent avec le diabète sucré non insulinodépendant (DSNID) afin de jeter les bases d'une façon communautaire de traiter le DSNID qui tienne compte de la culture.

Conception : Étude qualitative fondée sur une théorie à base empirique.

Contexte : Les villages de Skidegate et d'Old Massett à Haida Gwaii (îles de la Reine-Charlotte), en Colombie-Britannique.

Participants : Neuf groupes de discussion se sont réunis au début du projet et six à la fin. Les groupes de discussion comptaient de 8 à 12 membres et, en général, à peu près le même nombre d'hommes et de femmes. Les groupes étaient constitués des gens atteints du diabète, de membres de leurs familles, de dirigeants communautaires et d'anciens.

Constatations : Constatations conceptuelles liées à ce que les participants pensaient de l'incidence du DSNID sur leur vie, leur opinion de la vie avant de ressentir les effets du DSNID et leurs croyances au sujet de la prévention et du traitement de cette maladie. Les discussions ont dégagé six thèmes répétitifs : crainte, deuil et perte, perte de contrôle ou désir de le reprendre, alimentation et nourriture, force physique et personnelle et façons traditionnelles.

Conclusions : Les aperçus sur l'expérience morbide de groupes culturels différents peuvent éclairer l'élaboration de programmes et la création d'interventions de santé qui tiennent compte de la culture.

3. Diabetes prevalence rates among First Nations adults on Saskatchewan reserves in 1990: comparison by tribal grouping, geography and with non-First Nations people

Maggie P. Pioro, Roland F. Dyck, Debra C. Gillis
Can J Public Health 1996;87(5):325-8

Objectif : déterminer le taux global et les taux par âge et par sexe de la prévalence du diabète sucré parmi les adultes des Premières Nations de la Saskatchewan et comparer ces taux par regroupement tribal, par situation géographique et par rapport aux autres ethnies.

Conception : étude de prévalence ponctuelle dans les réserves de la Saskatchewan en 1990.

Résultats : les taux de diabète sucré ajustés par rapport à l'âge sont apparus plus élevés (risque relatif 1,8) chez les adultes de Premières Nations (9,7 %) que chez les adultes des autres catégories de la population (6,1 %). Ces différences entre les ethnies sont apparues plus marquées chez les femmes (12,1 par rapport à 6,6 %) que chez les hommes (7,2 par rapport à 5,6 %). Les taux de diabète chez les Premières Nations sont apparus les plus élevés chez les individus de descendance Saulteaux et Sioux ainsi que chez ceux vivant dans les réserves du sud.

Conclusions: depuis 1934, la prévalence du diabète sucré parmi les peuples des Premières Nations est passée de 0 a 10 % chez les adultes et a plus que doublé entre 1980 et 1990. L'épidémie touche davantage les femmes et certains groupes tribaux, vraisemblablement en raison de différences d'exposition aux modes de vie non traditionnels.

4. Temporal trends in diabetes mortality among American Indians and Hispanics in New Mexico: birth cohort and period effects

Frank D. Gilliland, Charles Owen, Susan S. Gilliland, Janette S. Carter
Am J Epidemiol 1997;145(5):422-31
[traduction]

La mortalité attribuable au diabète est disproportionnément élevée parmi les minorités ethniques des États-Unis. En vue de décrire les tendances ethniques et les effets de cohorte sur les taux de mortalité attribuables au diabète au Nouveau-Mexique, les auteurs ont examiné les tendances de ces taux chez les Blancs non hispaniques, les Hispaniques et les Amérindiens de cet État, pendant la période de 1958 à 1994. Ils ont examiné les taux par âge à l'aide de graphiques, en vue de décrire qualitativement les effets des périodes de temps et des cohortes de naissance sur l'évolution des taux. Ils ont également adapté des modèles âge-période-cohorte à ces données. Les taux de mortalité ajustés selon l'âge chez les Amérindiens et les Hispaniques dépassaient les taux chez les Blancs non hispaniques au cours de toutes les périodes sauf les deux premières. Pendant la période de 1993-1994, le taux de mortalité ajusté selon l'âge était 3,8 fois plus élevé chez les Amérindiens et 5,6 fois plus élevé chez les Amérindiennes que, respectivement, chez les Blancs et Blanches non hispaniques. Les taux des hommes et femmes amérindiens ont augmenté de façon marquée pendant les 37 années visées par l'étude, soit de 565 % et 1 105 % respectivement. Les taux de mortalité des Hispaniques ont progressé pendant cette période, mais moins rapidement que les taux des Amérindiens. Les analyses graphiques des taux par âge concordaient avec les effets de la cohorte de naissance, à la fois chez les Amérindiens et chez les Hispaniques, et aussi avec un effet de période chez les Amérindiens. Les résultats des modèles âge-période-cohorte dénotent un effet de cohorte de naissance qui a commencé dans la cohorte de 1912 chez les Amérindiens et la cohorte de 1902 chez les Hispaniques. Un effet de période a été décelé au cours des années 60 chez les Amérindiens. On a observé dans ce groupe une hausse épidémique de la mortalité attribuable au diabète au Nouveau-Mexique; si les tendances actuelles se maintiennent, le diabète pourrait devenir la principale cause de mortalité chez les Amérindiens de cet État.

5. Risk of dementia among persons with diabetes mellitus: a population-based cohort study

C.L. Leibson, W.A. Rocca, V.A. Hanson, R. Cha, E. Kokmen, P.C. O'Brien, P.J. Palumbo
Am J Epidemiol 1997;145(4):301-8
[traduction]

Il n'est pas clairement établi si les diabétiques sont davantage exposés à la démence, et notamment à la maladie d'Alzheimer. Les études déjà faites étaient limitées par la petite taille de l'échantillon, un biais de sélection et la méthode cas-témoins employée. Cette étude de cohorte historique dans une population fournit des estimations du risque de démence et de maladie d'Alzheimer associé au diabète non insulinodépendant (DNID). L'échantillon était composé de tous les diabétiques non insulinodépendants qui habitaient à Rochester (Minnesota) le 1er janvier 1970 ainsi que de toutes les personnes dont le diabète avait été diagnostiqué à Rochester ou avaient déménagé dans cette ville (après le diagnostic de la maladie) entre le 1er janvier 1970 et le 31 décembre 1984. Ces personnes ont été suivies, au moyen d'un examen de leur dossier médical complet, depuis le moment où le DNID a été diagnostiqué jusqu'à l'apparition de la démence, à leur déménagement vers un autre lieu, à leur décès ou au 1er janvier 1985, selon le cas. On a calculé les ratios standardisés de morbidité pour la démence et la maladie d'Alzheimer, en utilisant une incidence prévue à la lumière des taux selon l'âge et le sexe pour la population de Rochester. Une régression de Poisson a été utilisée pour estimer les risques courus par les personnes qui étaient atteintes du DNID par rapport à celles qui ne l'étaient pas. Des 1 455 diabétiques suivis pendant 9 981 années-personnes, 101 ont été frappés de démence, dont 77 qui répondaient aux critères de diagnostic de la maladie d'Alzheimer. Les diabétiques non insulinodépendants présentaient un risque sensiblement plus élevé pour toutes les formes de démence (risque relatif [RR] établi à l'aide d'une régression de Poisson = 1,66, intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,34-2,05). Le risque de développer la maladie d'Alzheimer était également élevé (chez les hommes : RR = 2,27, IC à 95 % : 1,55-3,31; chez les femmes : RR = 1,37, IC à 95 % : 0,94-2,01). Ces constatations montrent bien qu'il importe de prévenir le DNID et de mener sans tarder d'autres études sur la relation entre le DNID et la démence.

6. Suicide among Manitoba's aboriginal people, 1988 to 1994

Brian Malchy, Murray W. Enns, T. Kue Young, Brian J. Cox
Can Med Assoc J 1997;156(8):1133-8

Objectif: Comparer les caractéristiques des suicides chez les autochtones et les non-autochtones du Manitoba.

Conception : Examen rétrospectif de tous les suicides, fondé sur une analyse confidentielle des dossiers détenus par le Bureau du médecin légiste en chef.

Contexte : Manitoba, entre 1988 et 1994.

Mesures des résultats : Taux de suicide normalisés, taux de suicide selon l'âge et le sexe, alcoolémie au moment du décès, recherche d'aide psychiatrique avant le suicide et résidence dans une réserve.

Résultats : Les taux de suicide normalisés selon l'âge étaient de 31,8 et 13,6 pour 100 000 personnes par année chez les autochtones et les non-autochtones respectivement. Les autochtones se sont suicidés à 27,0 ans en moyenne (écart-type [ET] 10,8) et les non-autochtones, à 44,6 ans en moyenne (ET 18,8) (<  0,001). L'alcoolémie au moment du décès était en moyenne de 28 (ET 23) mmol/L chez les autochtones et de 12 (ET 20) mmol/L chez les non-autochtones (< 0,0001). Avant leur décès, 21,9 % des non-autochtones qui se sont suicidés avaient demandé des soins psychiatriques, contre 6,6 % des autochtones qui se sont suicidés (p < 0,0001). Même si le taux de suicide était plus élevé chez les autochtones vivant dans des réserves que chez les autres autochtones (52,9 c. 31,3 pour 100 000 personnes par année), ces 2 taux étaient beaucoup plus élevés que les taux généraux chez les non-autochtones. Il n'y avait pas de différences significatives quant à l'âge moyen, au sexe, à l'alcoolémie et aux soins psychiatriques antérieurs chez les autochtones qui se sont suicidés et qui vivaient dans des réserves et chez ceux qui vivaient en dehors de celles-ci.

Conclusions : Le taux de suicide chez les autochtones du Manitoba était élevé entre 1988 et 1994. Le taux était comparable à des estimations antérieures des taux de suicide nationaux chez les autochtones. L'environnement de la réserve n'explique pas en soi le taux de suicide élevé chez les autochtones du Manitoba. Une étude plus poussée du comportement de recherche d'aide et des liens entre l'abus de l'alcool et le suicide, surtout chez les autochtones, s'impose.

7. Effects of smoking on the incidence of non-insulin-dependent diabetes mellitus:
replication and extension in a Japanese cohort of male employees

Norito Kawakami, Naoyoshi Takatsuka, Hiroyuki Shimizu, Hiroshi Ishibashi
Am J Epidemiol 1997;145(2):103-9
[traduction]

Les effets du tabagisme sur l'incidence, sur une période de huit ans (1984-1992), du diabète sucré non insulinodépendant a fait l'objet d'une étude auprès d'une cohorte de 2 312 employés de sexe masculin d'une entreprise électrique, au Japon. L'étude a mis en évidence un taux d'incidence de 2,2 cas pour 1 000 années-personnes. En tenant compte de l'effet d'autres facteurs de risque connus liés au diabète non insulinodépendant, une analyse de régression des risques proportionnels indique qu'au cours de la période de suivi, les risques de présenter ce type de diabète étaient 3,27 fois plus élevés chez les personnes qui fumaient, à l'époque, de 16 à 25 cigarettes par jour que chez les non-fumeurs (p < 0,05); le risque relatif était analogue (3,21) pour les personnes qui fumaient, à l'époque, plus de 26 cigarettes par jour. Parmi les fumeurs, l'analyse de régression des risques proportionnels a également montré que le fait de commencer à fumer à un jeune âge est associé à un risque accru de diabète non insulinodépendant (p - tendance = 0,09). Ces résultats indiquent que le nombre de cigarettes consommées par jour intervient dans le rapport entre le tabagisme et l'incidence du diabète non insulinodépendant, mais que les risques n'augmentent pas au-delà d'un niveau de consommation donné. Le fait de commencer à fumer à un jeune âge pourrait aussi en soi être associé à un risque accru de diabète sucré non insulinodépendant.

8. Effects of maternal cigarette smoking and alcohol consumption on blood lead levels of newborns

Marc Rhainds, Patrick Levallois
Am J Epidemiol 1997;145(3):250-7
[traduction]

Le but de cette étude était d'évaluer l'effet de la fumée de cigarette (tabagisme actif et exposition passive) et de la consommation d'alcool pendant la grossesse sur les concentrations de plomb dans le sang du cordon. En 1990, on a mené une étude dans deux hôpitaux de la ville de Québec (Québec), qui compte une population élevée de cols blancs. L'échantillon était formé de 430 mères et de leurs nouveau-nés. On a recueilli des données sur les habitudes de vie des mères durant la grossesse au moyen d'un questionnaire. Les concentrations sanguines de plomb dans le cordon ont été mesurées par spectrophotométrie d'absorption atomique. On a constaté une relation dose-effet entre, d'une part, le tabagisme et la consommation d'alcool chez les mères et, d'autre part, les concentrations de plomb dans le sang du cordon. On a estimé à environ 15 % (0,013 mmol/L) l'augmentation moyenne des concentrations sanguines de plomb dans le cordon par groupe de 10 cigarettes par jour. Les concentrations sanguines de plomb dans le cordon des nouveau-nés dont la mère n'avait pas fumé pendant la grossesse mais avait bu des quantités modérées d'alcool étaient de 17 % plus élevées que celles des bébés de mères non-fumeuses qui n'avaient pas bu d'alcool. Des analyses multivariées ont révélé que le tabagisme aussi bien que la consommation d'alcool sont liés de façon significative et indépendante à des concentrations plus élevées de plomb dans le sang du cordon. Les habitudes de vie des femmes enceintes semblent donc jouer un rôle important dans l'exposition prénatale au plomb. Étant donné les effets potentiels de l'exposition au plomb sur l'issue de la grossesse, notre étude vient renforcer le bien-fondé de campagnes de santé publique mettant la population en garde contre les effets délétères du tabagisme et de la consommation d'alcool pendant la grossesse.

9. Mortality and morbidity of potentially misclassified smokers

Poul Suadicani, Hans Ole Hein, Finn Gyntelberg
Int J Epidemiol 1997;26(2):321-7
[traduction]

Objectif. Le fait de classer des fumeurs parmi les non-fumeurs peut causer un biais dans les estimations de morbidité et de mortalité excédentaires associées au tabagisme. L'intérêt accordé à cette question dans les études épidémiologiques prospectives a été plutôt faible, voire inexistant. Cette étude examine les caractéristiques de fumeurs potentiellement mal classés, en regard de la mortalité, de la morbidité et des facteurs de risque.

Méthode. On a mené une étude prospective (dans le cadre de la Copenhagen Male Study du Danemark) en se servant de la cotinine sérique comme marqueur objectif du tabagisme. Une concentration sérique de 100 ng/mL était considérée comme un seuil révélant un tabagisme actif. L'étude regroupait 3 270 hommes de 53 à 74 ans qui avaient fait état de leurs habitudes tabagiques antérieures et actuelles, y compris l'usage de tabac à chiquer et à priser. Le taux de mortalité toutes causes confondues pendant 9 ans de suivi et le taux de mortalité par cardiopathie ischémique (CI) pendant 8 ans constituaient les principales mesures des résultats.

Résultats. Les taux cumulatifs globaux de mortalité toutes causes confondues et de CI étaient respectivement de 19,1 % et de 4,3 %. Parmi les 1 405 hommes qui ont déclaré ne pas faire usage de tabac (c'est-à-dire pas de tabagisme actuel ni de consommation de tabac à chiquer ou à priser), 1 377 présentaient des concentrations inférieures à 100 ng/mL, tandis que 28 (2 %) affichaient des concentrations égales ou supérieures à cette valeur limite et ont été considérés comme des fumeurs potentiellement mal classés. Pour ces derniers, on a constaté des taux de mortalité significativement supérieurs à ceux des autres sujets qui s'étaient déclarés non-fumeurs (soit 35,7 % contre 14,7 %, < 0,001), ainsi qu'une prévalence légèrement supérieure de cancer lié au tabac et une prévalence très significativement supérieure d'infarctus du myocarde, p < 0,001. Par comparaison avec les personnes qui ne faisaient pas usage de tabac et dont le taux de cotinine était faible, les risques relatifs ajustés selon l'âge (IC à 95 %) étaient de 2,4 (1,3-4,5), < 0,01, pour la mortalité toutes causes confondues, et de 5,3 (IC à 95 % : 2,1-13,4), p < 0,001, pour la CI.

Conclusions. Les fumeurs potentiellement mal classés présentaient des écarts marqués par rapport aux autres non-fumeurs en ce qui concerne la mortalité et la morbidité. On analyse l'importance de ce biais de déclaration pour l'estimation des risques associés au tabagisme actif ou passif.

10. Asthma and limitation of activities in Fort Saskatchewan, Alberta

Patrick A. Hessel, Terry Sliwkanich, Dennis Michaelchuk, Hannelore White, Thu-Ha Nguyen
Can J Public Health 1996;87(6):397-400

Une étude a été faite en vue de déterminer la prévalence et l'impact de l'asthme chez les enfants des écoles élémentaires de Fort Saskatchewan, Alberta. Des questionnaires ont été distribués à chacune des sept écoles élémentaires pour être remplis par les parents. Sur les 1 457 écoliers admissibles de la première à la sixième années, 1 083 (74 %) ont retourné le questionnaire dûment rempli. Pour 12,9 % des enfants, soit 16 % des garçons et 9,7 % des filles, les questionnaires faisaient apparaître des antécédents d'asthme diagnostiqué par un médecin. Actuellement, 9,9 % des enfants souffrent d'asthme, soit 11,6 % des garçons et 8,2 % des filles. Comparés aux autres, les enfants asthmatiques avaient une probabilité dix fois plus élevée d'être obligés de limiter leurs activités pour des raisons de santé (70,5 % par rapport à 6,6 %), de manquer l'école plus souvent pour des raisons de santé (32,7 % par comparaison à 14,8 % avaient manqué deux jours ou plus au cours du mois précédent), d'avoir eu de plus nombreux «rhumes» au cours de l'année précédente et en outre ils avaient également une probabilité trois fois plus élevée d'avoir eu une pneumonie. La prévalence de l'asthme est approximativement deux fois plus élevée que chez les autres enfants partout au Canada et souligne la nécessité de déterminer les facteurs de risque de l'asthme au sein de cette population. Les résultats de l'étude montrant qu'un enfant sur dix souffre d'asthme font ressortir le besoin de mettre en oeuvre des programmes à l'intention des enfants asthmatiques.

11. Skin cancer in a subtropical Australian population: incidence and lack of association with occupation

Adèle Green, Diana Battistutta, Veronica Hart, David Leslie, David Weedon, the Nambour Study Group
Am J Epidemiol 1996;144:1034-40
[traduction]

Devant l'impossibilité de surveiller avec précision le cancer de la peau à l'aide des méthodes habituelles, des enquêtes spéciales ont été menées à Nambour, une agglomération subtropicale typique du Queensland, en Australie. Les taux d'incidence signalés dans cette étude ont été estimés à partir du nombre de cancers de la peau traités par des médecins entre 1985 et 1992 et de nouveaux cas diagnostiqués par des dermatologues dans deux centres de dépistage, en 1986 et 1992. En 1986, parmi la population d'hommes et de femmes de 18 à 69 ans, les taux d'incidence ajustés selon l'âge d'épithélioma basocellulaire étaient respectivement de 2 074 et 1 579 pour 100 000 par année, soit les taux d'incidence respectifs les plus élevés jamais signalés pour un type de cancer précis. Comparativement au taux d'incidence de l'épithélioma basocellulaire, celui de l'épithélioma spinocellulaire était deux fois moins élevé chez les hommes et environ trois fois moins élevé chez les femmes. Alors que, comme prévu, une peau claire, des antécédents de coups de soleil répétés et des lésions cutanées bénignes dues au soleil et diagnostiquées par des dermatologues étaient fortement associés à ces deux types de cancer de la peau, le fait de travailler à l'extérieur ne l'était pas. On a observé une autosélection significative parmi les personnes travaillant à l'extérieur; en effet, les gens à peau claire ou relativement claire, ayant tendance à brûler au soleil, étaient systématiquement sous-représentés parmi les personnes qui travaillent en plein air pendant de longues périodes, même s'ils représentaient plus de 80 % de l'échantillon constitué pour l'étude faite dans cette agglomération. L'effet atténuant de ce biais de sélection peut expliquer en partie le paradoxe de l'absence de données quantitatives établissant un lien causal entre l'exposition au soleil et le cancer de la peau chez l'humain.

12. Risk factors for childhood melanoma in Queensland, Australia

David C. Whiteman, Patricia Valery, William McWhirter,
Adèle C. Green
Int J Cancer 1997;70:26-31
[traduction]

Les causes du mélanome cutané chez les enfants de moins de 15 ans sont très peu connues. Nous présentons ici les constatations d'une étude épidémiologique du mélanome infantile dans le Queensland, en Australie, région qui affiche les plus hauts taux d'incidence au monde. Les 61 cas de mélanome chez les moins de 15 ans inscrits au Registre du cancer du Queensland entre 1987 et 1994 étaient admissibles à l'étude cas-témoins effectuée dans une population. Les données ont été recueillies lors d'interviews individuelles structurées, menées auprès des parents, et d'un examen de la peau des 52 cas participants et des 156 témoins appariés selon l'âge et le sexe. Les déterminants les plus marqués de risque de mélanome malin observés chez les enfants du Queensland avaient trait à la constitution physique, notamment la présence de plus de 10 naevi mesurant plus de 5 mm de diamètre (RR = 9,9, IC à 95 % = 2,5-38,9), une forte densité de taches de rousseur (RR = 6,4, IC à 95 % = 1,9-21,6), une inaptitude au bronzage (RR = 8,8, IC à 95 % = 2,1-36,2) et des antécédents familiaux de mélanome malin (RR = 4,2, IC à 95 % = 1,9-9,3). Ces facteurs demeurent significativement associés au mélanome après ajustement pour tenir compte d'autres facteurs de risque. Notre étude n'a pas permis d'établir une association entre des niveaux d'exposition aiguë ou chronique aux rayons UV et le mélanome infantile. On ne trouvait pas non plus, parmi les enfants étudiés, de facteurs de risque établis, notamment des naevi congénitaux et un xeroderma pigmentosum. Le mélanome infantile semble présenter des caractéristiques épidémiologiques semblables à celles de cette maladie chez l'adulte; en effet, il est associé à un ensemble d'attributs phénotypiques indicateurs d'une sensibilité cutanée aux effets de l'exposition au soleil. Nos constatations viennent appuyer la thèse selon laquelle le mélanome malin infantile se développe chez des sujets susceptibles présentant un seuil peu élevé de transformation maligne des cellules du système pigmentaire. Du point de vue de la santé publique, le phénotype et les antécédents familiaux peuvent permettre de repérer les enfants à risque élevé de mélanome.

13. Randomization in the Canadian National Breast Screening Study: a review for evidence of subversion

John C. Bailar III, Brian MacMahon
Can Med Assoc J 1997;156(2):193-9

Les auteurs évaluent la stratégie de randomisation qu'on a utilisée dans le cadre de l'étude nationale sur le dépistage du cancer du sein au Canada. On a retenu les services d'experts en documentation d'une société privée d'enquête et de sécurité qui ont aidé à examiner des cas où l'on a modifié les noms de sujets dans les «registres de répartition» (instruments de base utilisés pour répartir au hasard les sujets entre deux groupes : celles qui ont subi une mammographie et celles qui ont reçu les soins habituels). L'examen a été limité aux dossiers de trois centres de l'étude où les femmes affectées au volet mammographie présentaient un nombre nettement plus élevé (non nécessairement significatif) de décès attribuables au cancer du sein que celles ayant reçu les soins habituels, ainsi qu'aux dossiers de deux centres où, pendant des périodes limitées, on a signalé des problèmes administratifs. Dans la plupart des cas, on a pu retracer le nom original sous-jacent. Les experts en documentation n'ont trouvé aucune preuve de tentative délibérée de dissimulation des modifications. On a cherché, dans la base de données de l'étude, les noms sous-jacents et substituts et la recherche a révélé qu'une seule des femmes dont le nom avait été effacé ou surimposé était décédée d'un cancer du sein. Elle a subi la mammographie. L'étude approfondie effectuée par les auteurs sur les façons dont on aurait pu s'y prendre pour corrompre la randomisation n'a pas révélé de données probantes crédibles. Ils concluent que même s'il y a avait eu corruption, les actes en cause n'auraient pu être nombreux et, comme on n'a enregistré qu'un seul décès attribuable au cancer du sein chez les sujets du groupe examiné, les modifications n'auraient pu avoir qu'un effet bénin sur les résultats de l'étude qui ont fait l'objet d'un rapport en 1992.

14. The review of randomization in the Canadian National Breast Screening Study:
Is the debate over?

Norman F. Boyd
Can Med Assoc J 1997;156(2):207-9

Dans le présent numéro [de Can Med Assoc J] les Drs John C. Bailar III et Brian MacMahon évaluent la méthode de randomisation utilisée dans le cadre de l'étude nationale sur le dépistage du cancer du sein au Canada. Ils concluent que, malgré les nombreuses possibilités de corruption des méthodes de randomisation, on n'a trouvé aucune preuve de corruption. Cette conclusion a peu de chances de dissiper toutes les préoccupations suscitées par la randomisation, car il reste toujours des différences intriguantes entre les divers volets de l'étude nationale pour plusieurs des variables de référence. Par exemple, l'existence de réclamations antérieures liées au cancer du sein chez des femmes qui ont participé à l'étude au Manitoba a soulevé la possibilité de corruption. Même s'il se peut que l'on ne règle jamais la question, une leçon à en tirer est claire : il faut gérer la randomisation dans le contexte d'études cliniques de façon à rendre la corruption impossible. Quant aux répercussions cliniques de l'étude nationale sur les femmes dans la quarantaine, les médecins peuvent maintenant consulter les résultats d'études randomisées publiés plus récemment. Une méta-analyse de ces résultats indique que les tests de dépistage de la mammographie réduisent les décès causés par le cancer du sein chez les femmes dans la quarantaine, mais il faudra poursuivre la recherche au cours des prochaines années pour trancher la question.

15. The review of randomization in the Canadian National Breast Screening Study:
What does the verdict mean for clinicians?

Heather Bryant
Can Med Assoc J 1997:156(2):213-5

Que doivent penser les cliniciens actifs de l'examen effectué par les Drs John C. Bailar III et Brian MacMahon (voir pages 193 à 199 du présent numéro [de Can Med Assoc J]) de la méthode de randomisation utilisée dans le cadre de l'étude nationale sur le dépistage du cancer du sein au Canada? Les auteurs concluent qu'aucune lacune de la randomisation n'aurait modifié les données publiées, ce qui est rassurant. L'examen n'a néanmoins pas dissipé la controverse relative aux recommandations pour la mammographie de dépistage chez les femmes âgées de 40 à 49 ans. Les recommandations doivent être fondées sur des données probantes solides démontrant que les avantages d'un dépistage généralisé l'emportent sur les inconvénients. L'absence de telles données probantes chez les femmes âgées de 40 à 49 ans ne devrait toutefois pas empêcher d'utiliser la mammographie comme test de diagnostic chez les femmes dans la quarantaine dont il faut suivre les signes cliniques. On pourrait aussi envisager la mammographie chez les femmes dont les antécédents familiaux ou d'autres facteurs indiquent un risque accru de cancer du sein, à condition toutefois de leur expliquer les limites et les inconvénients possibles des tests.

16. Single mothers in Ontario: sociodemographic, physical and mental health characteristics

Ellen L. Lipman, David R. Offord, Michael H. Boyle
Can Med Assoc J 1997;156(5):639-45

Objectif : Examiner les caractéristiques socio-démographiques, physiques et liées à la santé mentale des mères célibataires de l'Ontario.

Conception : Étude transversale.

Contexte : Ontario.

Participants : Résidents de l'Ontario âgés de 15 ans ou plus qui ont participé à l'enquête supplémentaire sur la santé de l'Ontario réalisée entre décembre 1990 et avril 1991; sur 9953 participants admissibles, 1540 étaient des mères qui avaient au moins un enfant à charge (âgé de moins de 16 ans).

Mesures des résultats : Taux de prévalence des caractéristiques socio-démographiques, physiques et liées à la santé mentale.

Résultats : Les mères célibataires étaient beaucoup plus susceptibles que les mères de familles biparentales d'être pauvres, âgées de 25 ans ou moins, d'avoir des problèmes de santé mentale (insatisfaction à l'égard de multiples aspects de la vie, troubles affectifs dans le passé et 1 ou plusieurs troubles psychiatriques au cours de l'année écoulée ou dans le passé) et de recourir à des services de santé mentale. Lorsqu'on les compare selon l'échelon de revenu, on constate chez les mères célibataires pauvres une prévalence plus élevée de tous les résultats mesurés à l'égard de la santé mentale; la différence était significative en ce qui a trait aux troubles de l'anxiété au cours de l'année écoulée ou dans le passé, et à 1 ou plusiers troubles psychiatriques au cours de l'année écoulée ou dans le passé. Dans le contexte d'une analyse de régression logistique, on a constaté que le statut de mère célibataire avait l'effet indépendant le plus important sur la prédiction de la morbidité à l'égard de la santé mentale et de l'utilisation de services de santé mentale; le revenu faible venait au deuxième rang.

Conclusions : Les mères célibataires sont plus susceptibles que les mères de familles biparentales d'être pauvres, d'avoir un trouble affectif et d'utiliser des services de santé mentale. Le risque de problèmes de santé mentale est particulièrement marqué chez les mères célibataires pauvres. D'autres études s'imposent si l'on veut déterminer les aspects de l'état de mère célibataire, outre la situation financière, qui ont une incidence sur l'état de santé mentale.

17. Small area variation in low birthweight: looking beyond socioeconomic predictors

Evelyn A. Crosse, Robert J. Adler, Truls Østbye, M. Karen Campbell
Can J Public Health 1997:88(1):57-61

Les objectifs de notre étude étaient d'évaluer la répartition géographique des taux des nouveau-nés de faible poids à London, Ontario et d'identifier de petits secteurs géographiques de la ville qui présentent des taux de nouveau-nés de faible poids que les caractéristiques socio-économiques ne suffisent pas à expliquer. Les variables socio-économiques suivantes ont été utilisées dans une analyse par régression multiple écologique et pondérée : % des mères célibataires, % des mères adolescentes, % lié au faible revenu; % lié au faible niveau de scolarité, % lié au chômage et % d'immigrants. Cette tendance générale était statistiquement significative et s'expliquait dans une large mesure, mais pas totalement, par les caractéristiques socio-économiques des secteurs géographiques. Sur les 31 groupages de secteurs de recensement, deux ont été identifiés comme ayant des taux de nouveau-nés de faible poids plus élevés que ce que l'on pourrait s'attendre de par leurs caractéristiques socio-économiques. Cette information pourrait servir à nos planificateurs en santé publique pour mettre au point des facteurs locaux, autre que les facteurs socio-économiques, qui pourraient être importants dans le développement des stratégies locales de prevention des nouveau-nés de faible poids.

18. Declining sex ratios in Canada

Bruce B. Allan, Rollin Brant, Judy E. Seidel, John F. Jarrell
Can Med Assoc J 1997;156(1):37-41

Objectif : Examiner les tendances de la proportion des naissances annuelles vivantes de sexe masculin au Canada et les comparer à celles des États-Unis.

Conception : Analyse des données du recensement.

Contexte : Canada au complet et les quatre grandes régions (Ouest, Ontario, Québec et Atlantique).

Sujets : Toutes les naissances vivantes de 1930 à 1990.

Mesures des résultats : Ratio entre les sexes (exprimé en proportion du total des naissances vivantes de sexe masculin [proportion masculine]) dans l'ensemble et par région.

Résultats : La proportion masculine au Canada a diminué considérablement après 1970 (< 0,001), ce qui a représenté une perte cumulative de 2,2 naissances de sexe masculin par 1000 naissances vivantes entre 1970 et 1990. Même si l'on a observé une diminution dans les quatre régions à l'étude, elle a été significative dans la région de l'Atlantique seulement (p < 0,001), où elle a représenté une perte cumulative de 5,6 naissances de sexe masculin par 1000 naissances vivantes de 1970 à 1990. On a observé aussi une baisse significative de la proportion des naissances de sexe masculin aux États-Unis entre 1970 et 1990 (p < 0,001), même si elle a été moindre que celle qui a été observée au Canada. Cette baisse a représenté une perte cumulative de 1,0 naissance de sexe masculin par 1000 naissances vivantes.

Conclusions : La baisse du ratio entre les sexes au Canada ajoute des données au débat qui prend de l'ampleur sur l'évolution des marqueurs biologiques et sur leurs causes possibles. L'étude illustre en outre l'utilisation possible du ratio entre les sexes comme mesure facilement disponible et sans ambiguïté de la santé génésique de populations importantes.

19. Suicides associated with the Jacques Cartier Bridge, Montreal, Quebec 1988-1993: descriptive analysis and intervention proposal

Claude Prévost, Marie Julien, Bruce P. Brown
Can J Public Health 1996;87(6):377-80

Les suicides par chute d'un endroit élevé sont peu fréquents comparativement aux autres types de suicide. Ils sont toutefois plus élevés dans les régions où l'on retrouve des sites qui exercent un attrait particulier pour des individus suicidaires. Le pont Jacques-Cartier (à Montreal) est l'un de ces sites, bien qu'il soit moins connu que certains sites d'Amérique du Nord comme les chutes du Niagara ou le pont Golden Gate. Des données provenant du bureau du Coroner révèlent que 54 suicides sont survenus sur le pont de 1988 à 1993. Tous les suicides, sauf un, résultent d'une chute. L'âge médian des victimes est de 30 ans et 46 victimes sont de sexe masculin. Près du quart des victimes ont manifesté leur intention de se suicider au pont Jacques-Cartier et plus du tiers des victimes ont reçu auparavant des soins psychiatriques.

Nous proposons l'installation de clôtures le long des trottoirs afin de diminuer la possibilité que de tels événements se reproduisent.

20. The dissemination of chronic disease prevention programs: linking science and practice.

Roy Cameron, K. Stephen Brown, J. Allan Best
Can J Public Health 1997;87 Suppl 2:550-3

Un partenariat solide entre les chercheurs et les prestateurs de soins de santé est essentiel pour faire progresser les connaissances en matière de dissémination et pour encourager la dissémination des programmes efficaces de prévention des maladies chroniques. Nous nous basons sur trois études récentes, (a) COMMIT, (b) le National Survey of School Smoking Prevention Programs, et (c) une étude en cours sur la formation des responsables des programmes de prévention du tabagisme, pour identifier les moyens spécifiques qui permettraient aux chercheurs et aux prestateurs de collaborer. Nous proposons qu'un groupe de travail national composé de chercheurs et de prestateurs soit mis sur pied pour favoriser (a) la dissémination des programmes par la création et la mise à jour régulière d'un inventaire des méthodes et protocoles d'utilisation «éprouvés» susceptible d'être utilisé par les principaux canaux d'intervention communautaires (services de soins de santé, milieux de travail, etc.) et (b) la dissémination de la recherche en établissant un ensemble commun de priorités et de mécanismes de recherche afin de stimuler les partenariats entre chercheurs et prestateurs au cours des recherches.

 

[Précédente] [Table des matières] [Prochaine]

Dernière mise à jour : 2002-10-29 début