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Aliments > Produits de viande et de volaille > Manuel des méthodes > Chapitre 5  

Chapitre 5 - Échantillonnage et analyses


5.4 Parasites

5.4.1 Cysticercose

5.4.1.1 Introduction

La cysticercose est la présence dans les tissus de la forme immature de diverses espèces de ténia. Chacune est associée à un hôte en particulier :

Forme kystique Forme adulte Hôte immédiat
Cysticercus bovis Taenia saginata Bovin
Cysticercus cellulosae Taenia solium Porc

C. cellulosae a une incidence particulière sur le plan de la santé publique, car les humains peuvent servir d’hôte définitif ou intermédiaire, et des kystes peuvent se développer dans les tissus et les organes.

5.4.1.2 Choix des échantillons

Les lésions se présentent sous forme de sphères transparentes ou blanches, d’un diamètre de 6 à 10 mm, avec un centre creux rempli d’un liquide clair. Les lésions anciennes peuvent être calcifiées. Les endroits de prédilection sont le muscle masséter, la langue, le cœur et le diaphragme. Lorsqu’on trouve une lésion, il faut faire une recherche minutieuse d’autres lésions à ces endroits. Voir la section 4.6 du chapitre 4 et la sous-section 9.2(5) du chapitre 9 pour plus de détails.

5.4.1.3 Examen

Il faut expédier les lésions suspectes au Centre de parasitologie animale (voir l’annexe G) pour obtenir confirmation qu’il s’agit bien de la cysticercose. Toutes les lésions doivent être fraîchement prélevées et expédiées avec des cryosacs. Ne pas congeler.

Lorsqu’un diagnostic formel à partir d’un échantillons frais est impossible, le Centre de parasitologie animale fixe les tissus dans le formol et les expédie au laboratoire d’histopathologie de Saint-Hyacinthe.

5.4.1.4 Suivi

La cysticercose est une maladie à déclaration obligatoire en vertu du Règlement sur la santé des animaux. Les cas soupçonnés doivent être déclarés au spécialiste du programme du centre opérationnel approprié. Il faut déterminer au mieux l’origine des animaux, car les inspecteurs de la Santé des animaux procéderont à un traçage en amont pour déterminer la source de l’infection. On trouvera plus de détails dans la section 13 du Manuel de procédures pour la lutte contre les maladies.

5.4.2 Trichinose

5.4.2.1 Description

Le parasite nématode Trichinella spiralis est encore enzootique dans plusieurs régions du monde. Il s’agit de l’un des plus petits nématodes, car il mesure à peine 1,5 mm de longueur. Dans les régions touchées, l’alimentation des porcs avec des déchets non cuits ou insuffisamment cuits et le manque de précautions sanitaires (p.ex. infestations de rats) sont les principales causes de la persistance du parasite. Ce parasite Trichinella spiralis circule également chez les carnivores sauvages. Certaines des sous-espèces parasitant les animaux sauvages sont plus tolérantes au gel que celles normalement observées chez le porc.

5.4.2.2. Occurrence

La trichinose est associée principalement à l’ingestion de viande de porc crue ou insuffisamment cuite. La viande de cheval a également été liée à certains cas de trichinose humaine. Les cas de trichinose arctiques sont associés à la consommation de viande d’ours et de morse, alors que sous des climats tempérés, la contamination croisée impliquant de la viande hachée de bœuf et d’agneau est à l’origine de certains cas.

5.4.2.3 Préoccupations

Les infections chez l’homme liées à Trichinella spiralis, ou la trichinose, ont une période de latence de 4 à 28 jours (en moyenne 9 jours). Les symptômes comprennent la gastro-entérite, les coliques, les nausées, la fièvre, la sudation excessive, l’oedème péri-orbital, les raideurs musculaires, l’enflure et la douleur, les frissons, l’insomnie, la prostration et la respiration laborieuse. Lorsque les larves ingérées se fraient un chemin à travers la paroi intestinale, il y a présence de douleurs abdominales et de diarrhée légère, suivi de douleurs musculaires liées à la migration et à la fixation des parasites dans les muscles. Les parasites s’enkystent dans les muscles et demeurent viables tout au long de la vie de l’hôte. La trichinose (les infections sévères) peut être très douloureuse pour une longue période de temps.

5.4.2.4 Programme et échantillonnage

La politique actuelle de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) vise à protéger les consommateurs canadiens de porcs par l’application de techniques de transformation appropriées, c’est-à-dire des techniques de cuisson, de congélation ou de saumurage, conformément aux lignes directrices énoncées au paragraphe 4.10.2.(2). Les résultats des épreuves d’enquête courantes des porcs canadiens montrent que le risque d’infection de ces animaux est pratiquement nul, pourtant des mesures de précaution doivent être appliquées en raison de la présence de Trichinella spiralis chez le rat et d’autres animaux sauvages et le risque d’infection sporadique du cheptel national par ce parasite. Les avis émis actuellement à l’intention des consommateurs canadiens relativement à la nécessité de cuire la viande de porc à un minimum de 58°C sont justifiés par ces informations.

Aux fins de la présente section, on définit la viande de porc comme la viande provenant de porcs de marché, de porcs d’élevage et de sangliers en captivité.

Le programme de lutte contre Trichinella spiralis de l’ACIA comprend les éléments suivants :

  • Inscrire la trichinose du porc comme maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux.
  • Effectuer régulièrement des enquêtes sérologiques sur les porcs à maturité au Canada (15 000 truies tous les cinq ans).
  • Procéder à des épreuves sur environ 30 000 carcasses de porc de marché annuellement dans des abattoirs agréés en utilisant des méthodes de digestion.
  • Procéder à des essais sur environ 3 000 carcasses de porc d’élevage dans des abattoirs agréés chaque année en utilisant des méthodes de digestion.
  • Soumettre environ 200 carcasses de sanglier à des essais dans des abattoirs agréés chaque année en utilisant des méthodes de digestion.
  • Mettre rapidement en œuvre des mesures d’éradication, notamment la mise en quarantaine du troupeau et l’abattage intégral, lorsqu’un cas de trichinose est dépisté.
  • Contrôler les déchets de cuisine ou « déchets » servis, en vertu des dispositions du Règlement sur la santé des animaux (articles 111-113). Tous les producteurs de porcs qui utilisent des déchets alimentaires (par exemple, des épiceries, des boulangeries, etc.) doivent être accrédités et titulaires d’un permis. Il est interdit de nourrir les porcins avec de la viande et des déchets de restaurant, et l’ACIA inspecte périodiquement les installations d’élevage.

Ce programme, qui est conforme aux lignes directrices de l’Office international des épizooties (OIE), nous permet de montrer que la population de porcs du Canada est pratiquement exempte de trichinose. Les cas sporadiques dépistés sont rapidement éradiqués. Afin de respecter les exigences en matière d’enquête de l’OIE et de la Santé des animaux et afin de maintenir l’accès des produits canadiens du porc aux marchés des autres pays, les porcs doivent être soumis à des épreuves d’enquête. Les porcs et les chevaux doivent parfois faire l’objet d’épreuves de surveillance afin que soit maintenu l’accès des produits canadiens du porc ou de la viande de cheval aux marchés de certains pays ou de rechercher la présence de carcasses positives dans les troupeaux mis en quarantaine ou suspects

Pour plus d’information sur les exigences particulières à l’exportation relativement aux mesures de contrôle de Trichinella spiralis, consulter le chapitre 11.

5.4.2.5 Programme de contrôle - Enquête

5.4.2.5.1 Introduction

L’ Enquête est effectuée par le personnel de l’Agence afin de recueillir de l’information sur la prévalence de l’infection du porc par Trichinella spiralis. Trois plans d’échantillonnage ont été mis en place pour surveiller la situation : dans le cas des porcs de marché; des truies et des verrats (porcs d’élevage) et des sangliers. Des échantillons sont prélevés dans les abattoirs conformément à ces plans d’échantillonnage et sont expédiés aux laboratoires désignés. Les plans d’échantillonnage sont revus et modifiés au besoin, chaque année, pour tenir compte des changements survenus au cours de l’année antérieure (par exemple, la variation du nombre d’abattoirs).

Il n’existe pas de plans de rétention et d’analyse dans le cas des programmes d’enquête. Toutefois, il faut maintenir la traçabilité (identification du propriétaire) de façon à assurer un suivi dans le cas où des échantillons réagiraient positivement en laboratoire. Les échantillons doivent être emballés distinctement et identifiés afin de permettre de remonter à la ferme d’origine de l’animal infecté.

Le coût de l’enquête est assumé par les exploitants des abattoirs et est proportionnel au volume d’abattages. Les coûts des analyses sont facturés chaque mois par le vétérinaire en chef toutes les fois que des échantillons sont prélevés.

5.4.2.5.2 Porcs de marché

Tous les porcs de marché abattus dans les abattoirs fédéraux au cours d’une année financière sont admissibles à des essais (population d’environ 15 000 000 de porcs de marché). La taille de l’échantillon est d’environ 30 000 carcasses, c’est-à-dire suffisamment élevée pour garantir que si la prévalence des carcasses infectées dépasse 0,01 %, la trichinose sera décelée avec un niveau de confiance de 95 %. Aux fins d’analyse et pour réduire les coûts d’expédition, les 30 000 échantillons nécessaires sont répartis au hasard dans des bassins de 100 sujets. De la sorte, 300 unités d’échantillonnage sont distribuées entre les établissements de porcs de marché qui abattent plus de 5 000 bêtes par année. Le nombre d’unités d’échantillonnage à prélever est établi proportionnellement au volume d’abattages. Pour les établissements qui traitent moins de 5 000 carcasses par an, les échantillons sont prélevés selon un plan de sélection aléatoire des établissements (100 échantillons par établissement dans quatre (4) établissements choisis aléatoirement par année).

Comme il a été mentionné antérieurement, une unité d’échantillonnage correspond à un maximum de 100 échantillons prélevés de 100 carcasses dans un abattoir au cours d’une semaine choisie au hasard. Les échantillons seront expédiés au Centre de parasitologie animale, à Saskatoon au début de la semaine suivante. Chaque année financière, un plan d’échantillonnage détaillé est fourni à chaque établissement sous contrôle fédéral qui abat des porcs de marché.

5.4.2.5.3 Porcs d’élevage

Toutes les truies et tous les verrats abattus dans des abattoirs fédéraux au cours d’une année financière sont admissibles à des épreuves. La taille de l’échantillon est d’environ 3 000 carcasses, c’est-à-dire qu’elle est suffisamment élevée pour que si la prévalence des carcasses infectées dépasse 0,1 %, la trichinose sera décelée avec un niveau de confiance de 95 %. Aux fins d’analyse et pour réduire les coûts d’expédition, les 3 000 échantillons nécessaires sont divisés au hasard entre des bassins de 100 sujets. De la sorte, 30 unités d’échantillonnage sont réparties entre les abattoirs de porcs d’élevage du Canada. En raison de l’exportation des sujets vifs vers les États-Unis, la distribution des unités d’échantillonnage n’est pas proportionnelle au volume d’abattages. De préférence, il faut trois unités d’échantillonnage par abattoir qui traite des truies et des verrats.

Comme il a été mentionné antérieurement, une unité d’échantillonnage correspond à un maximum de 100 échantillons prélevés sur 100 carcasses dans un abattoir. En raison du faible volume d’abattages dans certains cas, le vétérinaire en chef doit parfois remettre l’échantillonnage d’une semaine pour parvenir au contingent fixé. Les échantillons seront expédiés au Centre de parasitologie animale, à Saskatoon, au début de la semaine suivant le prélèvement. On s’attend à ce que dans certains cas, les 100 échantillons du contingent ne seront pas atteints. Un plan d’échantillonnage détaillé est fourni pour chaque année financière.

5.4.2.5.4 Sangliers

Tous les sangliers abattus dans les abattoirs fédéraux au cours d’une année financière sont admissibles à des épreuves (population d’environ 3 000 sangliers). La taille de l’échantillon est d’environ 200 carcasses, c’est-à-dire qu’elle est suffisamment élevée pour que si la prévalence des carcasses infectées dépasse 1.5 %, la trichinose sera décelée avec un niveau de confiance de 95 %. Aux fins d’analyse et pour réduire les coûts d’expédition, les 200 échantillons nécessaires sont répartis au hasard en des bassins de 10 sujets. De la sorte, 20 unités d’échantillonnage sont distribuées entre les abattoirs de sangliers. Le nombre d’unités à prélever est proportionnel au volume d’abattages. Une unité d’échantillonnage correspond à un maximum de 10 échantillons prélevés de 10 carcasses dans un abattoir. En raison du faible volume d’abattages, le vétérinaire en chef doit à dessein choisir des semaines différentes, réparties tout au long de l’année, pour prélever le nombre exigé d’échantillons (consulter le plan d’échantillonnage pour connaître le nombre exact). Les échantillons seront expédiés aux Centre de parasitologie animale à, Saskatoon, au début de la semaine suivant le prélèvement. On s’attend à ce que, dans certains cas, le contingent de 10 échantillons ne sera pas atteint. Chaque année financière, un plan d’échantillonnage détaillé est remis à chaque établissement sous contrôle fédéral abattant des sangliers.

5.4.2.5.5 Prélèvement d’échantillons à des fins d’enquête

Consulter le plan d’échantillonnage pour déterminer la semaine qui a été fixée pour votre établissement. À chaque semaine d’échantillonnage fixée, prélever des échantillons de 100 porcs de marché, 100 truies ou verrats ou 10 sangliers à n’importe quel moment au cours de la semaine en question. Il faut dix g de muscle provenant des piliers du diaphragme pour chaque animal choisi. Dans la mesure du possible, choisir des animaux provenant de troupeaux différents. Les échantillons doivent provenir de sujets que les vétérinaires responsables jugent plus susceptibles d’être infectés par T. spiralis. Les animaux des élevages mal gérés (troupeaux dans une mauvaise condition sanitaire, affichant un piètre taux de transformation des aliments, etc.) ou des petits élevage (en raison d’une possibilité d’augmentation des contacts avec les rats, de rationnement illégal par des déchets, ou de pâturages à l’extérieur, etc.) peuvent être jugés plus exposés au risque d’infection.

Voir les modalités d’expédition des échantillons à la sous-section 5.7.8.

Le numéro du plan d’échantillonnage est l’année financière suivie d’un trait de soulignement et de « M215 », par exemple « 2003_M215 »

5.4.2.6 Programmes de Surveillance (dépistage)

5.4.2.6.1 Surveillance en vue de l’exportation

Il peut être nécessaire de procéder à la surveillance ou le dépistage de Trichinella spiralis dans chacune des carcasses de porc aux fins d’échanges commerciaux nationaux ou internationaux (par exemple l’exportation vers la Russie). La surveillance doit être effectuée dans le cas des carcasses de cheval destinées au commerce international (exportations vers l’Union européenne ou la Suisse). Les méthodes d’essai relatives au commerce international sont préétablies par les pays importateurs. Les analyses de viande de cheval destinées à l’exportation vers l’Union européenne peuvent être effectuées par le personnel de l’Agence selon le régime de recouvrement des coûts ou par les exploitants d’abattoir pourvu qu’un système de certification de la qualité (par exemple ISO 17025) soit mis en place et que l’Agence ait agréé le laboratoire pour l’analyse de Trichinella spiralis (voir plus loin). Dans le cas de l’exportation vers l’Union européenne, les méthodes d’essai doivent être parmi celles indiquées dans la Directive 77/96/CEE. Les établissements, pour éviter de se soumettre aux exigences en matière de congélation imposées par certains pays importateurs, peuvent soumettre les carcasses de porc à des épreuves de surveillance par la digestion enzymatique d’échantillons composites. Encore une fois, l’exploitant de l’établissement est chargé des épreuves, et un système de certification de la qualité (par exemple ISO 17025) doit être en place.

Le Centre de parasitologie animale (CPA) de Saskatoon est l’autorité compétente qui permet de garantir la pertinence des méthodes utilisées et la compétence des techniciens chargés d’effectuer les épreuves. Les exploitants d’établissement qui veulent être accrédités pour effectuer les épreuves de surveillance de Trichinella spiralis doivent présenter une demande à l’Agence. Lorsque la demande est acceptée, il faut franchir les étapes suivantes :

  • élaborer un système qualité par la préparation d’un manuel qualité (MQ) et de documents étayant les critères de qualité;
  • faire examiner et approuver le MQ par le Centre de parasitologie animale;
  • former des techniciens au Centre de parasitologie animale de Saskatoon;
  • mettre en place des installations et un matériel de laboratoire appropriés dans les lieux d’essai désignés;
  • auditer sur place les installations de laboratoire et le système qualité;
  • prélever sur place des échantillons de vérification de la compétence du laboratoire;
  • une fois l’accréditation accordée, les techniciens agréés (formés par le Centre de parasitologie animale) recevront chaque trimestre des panels de vérification de la compétence, et le laboratoire sera assujetti à un audit des lieux tous les deux ans.

5.4.2.6.2 Surveillance des porcs suspects

Des épreuves de surveillance (dépistage) chez le porc sont aussi effectuées par l’Agence chaque fois que des animaux provenant de troupeaux suspects sont envoyés à l’abattage dans un établissement sous contrôle fédéral. La trichinose porcine est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux et de son règlement d’application. Lorsque les services de santé publique attribuent la présence de la trichinose à un porc abattu dans un établissement fédéral, ou lorsque des cas positifs sont isolés dans des abattoirs (en plus des enquêtes ou de la surveillance), les bureaux régionaux ou l’Administration centrale peuvent effectuer un dépistage de contrôle chez tous les animaux des troupeaux suspects. Toutes les carcasses provenant d’un troupeau suspect sont identifiées et retenues à leur arrivée à l’abattoir jusqu’à ce que l’on obtienne les résultats finals. Les autorités régionales de l’Agence doivent être informées des coordonnées (nom du producteur, adresse de la ferme, etc.) de la ferme d’origine des porcs trouvés positifs. Il faut localiser et soumettre à des tests les autres animaux du troupeau où des carcasses positives ont été décelées. Selon la recommandation de Santé Canada, les épreuves pratiquées sur des carcasses suspectes nécessiteront l’examen d’au moins cinq (5) g de tissu par sujet afin d’augmenter la sensibilité de l’épreuve. Les carcasses dont la positivité est confirmée doivent être saisies.

5.4.2.7 Examen

5.4.2.7.1 Installations d’examen

Les établissements dans lesquels on effectue la recherche de Trichinella spiralis doivent disposer des installations suivantes :

  • un laboratoire séparé des autres opérations, mais rattaché à l’établissement connexe. Les murs, le plafond et le plancher doivent présenter une surface lisse et facile à nettoyer. Pour l’examen au trichinoscope, la salle d’inspection convient, pourvu qu’elle soit assez grande pour contenir d’autres appareils;
  • il doit y avoir suffisamment d’espace pour préparer et examiner les échantillons, notamment une aire pour nettoyer et désinfecter l’équipement après usage;
  • la ventilation doit être suffisante, la température appropriée; l’éclairage naturel ou artificiel ne doit pas altérer la couleur des produits; l’intensité de l’éclairage de la salle d’examen doit être réglable;
  • il doit y avoir des installations appropriées et des désinfectants en quantité suffisante pour permettre au personnel de se laver les mains et de nettoyer l’équipement et les instruments utilisés pour l’inspection des échantillons.

5.4.2.7.2 Responsabilités de l’inspecteur dans la vérification et le contrôle des examens effectués par l’exploitant de l’établissement

Le vétérinaire en chef doit bien connaître le contenu du manuel d’assurance de la qualité produit par l’exploitant et approuvé par le Centre de parasitologie animale de Saskatoon. Les inspecteurs de l’ACIA doivent veiller à ce :

(i) qu’un système qualité décrit dans un manuel d’assurance de la qualité soit en place;
(ii) qu’en vertu du système qualité actuel, chaque carcasse soit adéquatement éprouvée;
(iii) que des audits internes du système qualité soient effectués au moins une fois par année, des audits externes au moins tous les deux ans et que les résultats des audits soient facilement accessibles et satisfaisants;
(iv) que des échantillons témoins sont analysés quatre fois par année par le personnel effectuant les épreuves et que des mesures correctives soient prises lorsque les résultats ne sont pas satisfaisants;
(v) que chaque carcasse soit bien identifiée et séparée de manière à ce que, à n’importe quel moment, jusqu’à la fin des épreuves, l’on puisse établir une corrélation entre les carcasses éprouvées, les échantillons analysés et l’identité du producteur;
(vi) que les techniciens qui effectuent les épreuves soient reconnus par le Centre de parasitologie animale;
(vii) que les carcasses éprouvées ainsi que les boîtes contenant la viande provenant des carcasses éprouvées et déclarées négatives soient marquées. La marque doit être un rond d’un diamètre de 2,5 cm, au centre duquel est inscrit un T majuscule dont les bras mesurent 1 cm de longueur et 0,2 cm de largeur. Sous la lettre T, figurent les initiales CA (0,4 cm de hauteur). La marque est une entité contrôlée et doit être manipulée selon les termes du paragraphe 4.1.6(1). On acceptera l’utilisation du numéro de série de la carcasse appliqué au moment de l’abattage au lieu de la marque dont il est question plus haut à condition que cette méthode d’identification soit partie du système de qualité de l’établissement et offre suffisamment de garantie que la viande emballée et étiquetée avec la marque T provient de carcasses éprouvées négatives;
(viii) en cas de positivité présumée, consulter le paragraphe 5.4.2.6, Surveillance (dépistage).

5.4.2.7.3 Méthodes d’épreuve reconnues par l’ACIA

Les méthodes d’épreuve des animaux destinés au commerce international sont déterminées par les partenaires commerciaux et l’Agence. Pour l’exportation vers l’Union européenne, la méthode de surveillance doit être parmi celles de la Directive 77/96/CEE. Consulter le chapitre 11 pour connaître les exigences particulières sur les méthodes d’épreuve acceptables.

5.4.2.7.3.1 Trichinoscope

Malgré le recours intensif aux méthodes de digestion enzymatique d’échantillons composites, et conformément aux exigences des pays importateurs, l’examen au trichinoscope peut à l’occasion être utilisé comme une solution de remplacement acceptable pour la certification (par exemple l’exportation de porc surgelé vers la Russie). La section suivante décrit le protocole d’utilisation d’un trichinoscope.

Prélèvement d’échantillons

  • Prélever environ 50 g de tissu des deux piliers du diaphragme et les placer dans des sacs de plastique propres ou sur une barquette propre.
  • Consigner les éléments du tatouage ou d’autres formes d’identification de la carcasse pour conserver l’identité de l’échantillon.
  • Si les échantillons doivent être expédiés pour confirmation au laboratoire, voir la sous-section 5.7.8 - Échantillons pour analyse parasitologique.
  • Les établissements qui disposent de moyens d’analyse sur place doivent retenir les carcasses jusqu’à l’obtention des résultats. Ceux qui n’en disposent pas, et où des unités d’échantillonnage doivent être prélevées afin de former un échantillon représentatif, ne doivent pas retenir les carcasses

Matériel nécessaire

  • Trichinoscope (épidiascope Leitz ou Zeiss) ou microscope, grossissement de 30-100X, de préférence stéréoscopique.
  • Compressorium (lourdes lamelles de verre, munies de vis et de boulons).
  • Ciseaux incurvés (8-10 cm de long - ciseaux à ongles).
  • Pinces de 8-12 cm.
  • Barquettes ou sacs de plastique pour mettre les échantillons.

Mode opératoire

  • Utiliser un compressorium pour sept sujets, identifier les échantillons et le compressorium par des numéros.
  • Découper des bandelettes de muscle d’environ 2 x 2 x 5 mm et placer chacune d’elles sur chaque champ de la plaque inférieure du compressorium. Les fragments doivent être découpés parallèlement aux fibres du muscle et près du point d’insertion du muscle au tendon. Les bandelettes doivent être découpées dans diverses parties des deux piliers. Quatre bandelettes doivent être examinées par animal et sept animaux par lamelle.
  • Presser la lamelle supérieure sur la lamelle de base en appliquant de légers mouvements latéraux puis serrer les vis. Le tissu devrait former une couche mince et transparente à travers laquelle il est possible de lire.
  • Nettoyer les lentilles et la source lumineuse du trichinoscope et examiner systématiquement chaque champ. Le liquide tissulaire extrudé, en particulier très près du muscle, doit aussi être étroitement examiné. Les échantillons doivent être analysés sous un faible grossissement (x30 ou x40) et le plus grand grossissement réservé à un examen plus détaillé.

5.4.2.7.3.2 Trichomatic-35

À des fins internes, le trichomatic-35 n’est plus une méthode d’épreuve acceptable et on doit cesser de l’utiliser.

5.4.2.7.3.3 Méthode de la double ampoule de décantation

La méthode de la double ampoule de décantation servant à la surveillance des larves de Trichinella spiralis dans la viande de cheval ainsi que dans le porc est une méthode acceptable pour l’ACIA. Des précisions sur cette méthode peuvent être obtenues du Centre de parasitologie animale de Saskatoon. Cette méthode est en voie d’être acceptée par l’Union européenne et sera utilisée comme méthode de choix pour certifier la viande de cheval et de porc exportée vers l’Union européenne. En attendant, la méthode de digestion enzymatique d’échantillons composites décrite dans la Directive 77/96/CEE doit être utilisée.

5.5 Histopathologie

5.5.1 Introduction

Un examen histopathologique peut fournir beaucoup de renseignements sur les processus morbides qu’un examen macroscopique ne permet pas de révéler. Le vétérinaire devrait demander un examen histopathologique de ses échantillons pour les raisons suivantes :

  • confirmer l’exactitude d’un diagnostic posé à partir d’un examen macroscopique;
  • confirmer ou infirmer une lésion soupçonnée à l’examen macroscopique;
  • identifier une lésion inconnue du vétérinaire, pour déterminer comment éliminer la carcasse et les abats et pour découvrir une lésion non décelée au préalable;
  • déterminer l’étendue d’une lésion, aux fins de l’élimination de la carcasse, par exemple déterminer le degré d’envahissement d’un néoplasme ou la présence de métastases.

5.5.2 Choix des échantillons

Il faut prélever des échantillons de toute carcasse pour laquelle le diagnostic est incertain. En outre, les vétérinaires devraient occasionnellement présenter des échantillons de lésions dont ils sont certains du diagnostic à l’examen macroscopique, pour vérifier que ce diagnostic est exact. Des lésions inhabituelles peuvent parfois ressembler à des lésions familières

Les échantillons doivent être représentatifs de la lésion; si plusieurs lésions sont présentes, et qu’il semble qu’elles représentent divers stades d’une maladie, il faut prélever des échantillons pour les stades précoce, intermédiaire et avancé.

Il faut prélever des échantillons de plusieurs tissus. Des organes qui semblent normaux à l’examen macroscopique peuvent présenter des modifications histologiques qui pourront influer sur le diagnostic. Le choix des organes pertinents à échantillonner sera, bien entendu, fondé sur la connaissance qu’a le vétérinaire de la pathogenèse de la ou des maladies soupçonnées.

Il faut inclure les bords des lésions. Lorsqu’une lésion est étendue, il faut prélever un échantillon contenant le bord et le centre de la lésion.

5.5.3 Examen

Les échantillons du Centre opérationnel de l’Ouest doivent être expédiés à l’Institut de recherches vétérinaires de Lethbridge. Les échantillons des Centres opérationnels de l’Ontario, du Québec et de l’Atlantique doivent être expédiés au Laboratoire d’hygiène vétérinaire de Saint-Hyacinthe.

Les échantillons doivent être présentés dans du formol à 10 %. Utiliser 10 à 20 volumes de formol pour un volume de tissu. Les échantillons ne doivent pas avoir plus de 1 cm d’épaisseur, afin d’assurer une pénétration adéquate du fixateur. L’échantillon doit être fixé au moins 24 heures avant l’examen; toutefois, cette condition sera habituellement remplie à cause du temps nécessaire pour que l’échantillons parvienne au laboratoire.

La présentation doit être accompagnée d’un formulaire ACIA 1528 - Formulaire de soumission de spécimen pathologique, lequel est disponible dans le SIESAL (voir le paragraphe 5.7.1.1). Il faut fournir une description adéquate de la lésion observée à l’examen macroscopique dans l’espace désigné « Observations après le décès », à la page 2. Bien remplir la section sur l’information de l’envoyeur et fournir notamment un numéro de téléphone permettant de joindre ce dernier au cas où le pathologiste aurait besoin de renseignements supplémentaires. S’il y a lieu, fournir également une adresse de courriel. Si le nom de l’envoyeur est entré dans la version électronique en ligne, cette information sera automatiquement saisie; il faut donc veiller à ce que l’information soit correcte et lisible.

Si la carcasse a été retenue pendant l’analyse histopathologique, inscrire le numéro figurant sur l’étiquette dans l’espace prévu à la page 1 et noter « CARCASSE RETENUE » au début de « Anamnèse et observations avant le décès ». Expédier les échantillons pour qu’ils soient livrés le lendemain.

Voir les directives sur l’emballage et l’expédition des échantillons à la sous-section 5.7.9.

5.5.4 Suivi

Si la lésion suspecte est telle que le résultat de l’analyse histopathologique risque d’avoir un effet sur le sort réservé à la carcasse, il faut alors retenir la carcasse et les abats jusqu’à la l’obtention des résultats, ou s’en débarrasser. Les résultats peuvent habituellement être obtenus moins de 5 jours ouvrables après l’expédition des échantillons. Les échantillons minéralisés ou exigeant des colorations spéciales pour poser un diagnostic pourront exiger plus de temps.

Voir les directives sur les façons de disposer des carcasses à la section 4.7 du chapitre 4.


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