Éditorial invité : Surveillance de la santé au Canada La surveillance des événements liés à la santé suscite de plus en plus d'intérêt. Les systèmes de surveillance mis en oeuvre dans plusieurs provinces se raffinent, et des efforts de collaboration sont déployés pour améliorer la surveillance de certains groupes de maladies (notamment le cancer, les maladies cardio-vasculaires, le diabète et le VIH/sida) à l'échelle nationale. L'Infostructure nationale de surveillance de la santé (INSS) englobe sept projets pilotes financés par Santé Canada et menés en collaboration avec des intervenants de l'ensemble du Canada. L'évolution de la surveillance s'accompagne d'un foisonnement d'activités dans tous les secteurs de l'information sur la santé auxquelles prennent part toutes les provinces et, à l'échelle nationale, l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), Statistique Canada et Santé Canada. L'intérêt de la Conférence des sous-ministres de la Santé envers la recherche d'une approche plus concertée de la surveillance a amené l'Équipe fédérale-provinciale-territoriale de conception de l'intégration de la surveillance à rédiger Un document de travail sur un réseau national de surveillance de la santé intégré pour le Canada. Ce document, diffusé en septembre 1998, a fait l'objet de consultations dans l'ensemble du Canadaa. Ce qui distingue la surveillance des autres formes de recherche sur la santé, c'est que les données sont recueillies de façon systématique, fréquente ou continue et portent sur l'ensemble de la population ou, parfois, sur un échantillon représentatif. Outre la collecte de données, la surveillance comprend l'intégration, l'analyse et l'interprétation de ces données, ce qui permet de mettre au point un «produit de surveillance» pour un objectif particulier de santé publique ou de politique ainsi que pour la diffusion de ce produit au public visé. La surveillance n'est pas synonyme d'enquête, de recherche, de gestion ou d'évaluation du risque, mais elle apporte une contribution importante à tous ces domaines. Elle permet parfois, par exemple, d'émettre des hypothèses qui seront vérifiées ultérieurement au moyen d'autres méthodes. L'objectif le plus connu de la surveillance est de cerner, le plus rapidement possible, les événements inhabituels, les éclosions et les nouveaux problèmes de santé. Il convient de noter que, même s'il est toujours souhaitable de recueillir des données de haute qualité, il faut trouver un juste équilibre entre la qualité des données et leur production en temps opportun lorsque l'objectif visé est la détection rapide. La surveillance joue aussi un rôle majeur dans la prise de décisions éclairées en matière de gestion des risques pour la santé. Qu'il s'agisse de programmes de santé publique, de réglementation ou de conception de politiques publiques, qui sont tous des exercices de prise de décisions fondées sur des preuves, la surveillance apporte une part importante des preuves requises. Le Document de travail recommande plusieurs approches :
Les gouvernements fédéral et provinciaux, les autorités sanitaires régionales et locales, des universitaires, des organisations non gouvernementales (ONG) et d'autres partenaires feront équipe dans le réseau proposé. Pour concrétiser cette vision, il faudra tout d'abord élaborer une infostructure, notamment concevoir un mécanisme de prise conjointe de décisions dans les domaines où les partenaires ont convenu de collaborer, s'entendre sur la propriété, la transmission, la protection, la sécurité, l'accessibilité et la diffusion des données et, enfin, trouver le financement. L'article que publie Choi dans ce numéro de Maladies chroniques au Canada vise à alimenter le débat sur l'avenir de la surveillance de la santé. Il est éclairant d'examiner les ressemblances et les différences entre la vision de la surveillance au XXIe siècle que présente l'auteur et celle que propose l'Équipe de conception. La gamme des utilisations des données de surveillance, l'importance de la qualité des données et la nécessité de faire meilleur usage des sources existantes font consensus. L'Équipe de conception propose non pas de mettre au point à partir de zéro un système visant à assurer une surveillance intégrée à l'échelle nationale, mais plutôt de renforcer les fonctions actuelles de surveillance et de développer les activités courantes des gouvernements fédéral et provinciaux, des administrations régionales et locales et des ONG. Une approche progressive, qui facilite l'accessibilité, la communication et l'intégration des données par l'entremise d'un réseau distribué, de normes et de métadonnées, constitue un moyen pratique et réaliste de renforcer la surveillance au Canada et de faire avancer le dossier. À une époque où l'on cherche de plus en plus à asseoir les décisions sur des preuves, il importe d'améliorer la qualité et l'exhaustivité de l'information disponible aux décisionnaires. Comme le souligne Choi, la surveillance a sa place aux côtés de l'épidémiologie analytique dans la prise de décisions éclairées en matière de santé. La surveillance assure une collecte rapide, fréquente ou continue de données et permet de vérifier l'incidence et la prévalence des phénomènes dans des populations entières; les études analytiques fournissent, pour leur part, plus d'information sur les causes. Les deux modes de recherche ont un rôle important à jouer dans la formulation des décisions qui seront prises à l'avenir pour protéger la santé de la population canadienne. a Pour plus d'information, veuillez consulter le site Web <http://www.hc-sc.gc.ca/hpb/transitn/surveilf.html>.
Références de
l'auteur
David Mowat, directeur, Transition de surveillance, Transition de la Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada, pré Tunney, IA : 0701B, Ottawa (Ontario) K1A 0L2 [Table des matières] [Prochaine]
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Dernière mise à jour : 2002-10-02 |