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Volume 18, No 2- 2000

 

 

Agence de santé publique du Canada

Étude représentative des blessures ayant nécessité une hospitalisation à Kingston, Ontario, recensées par l'entremise du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes

William Pickett, Lisa Hartling et Robert J. Brison



Résumé

Le présent rapport se fonde sur les données du Kingston and Region Injury Surveillance Program (KRISP) [Programme de surveillance des blessures dans la région de Kingston], composante du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT), pour déterminer les taux et les types de blessures ayant nécessité une hospitalisation à Kingston et dans les environs. En 1994 et 1995, 998 hospitalisations pour blessures ont été signalées, ce qui représente un taux global de 30,0 blessures pour 10 000 habitants par année (hommes : 30,3 pour 10 000; femmes : 29,7 pour 10 000). Les principaux types de blessures ayant nécessité une hospitalisation étaient considérés comme des cas requérant une intervention prioritaire : 1) chutes dans tous les groupes d'âge, mais surtout chez les enfants, et chutes entraînant des fractures de la hanche et du bassin chez les aînés, événements dont la majorité s'étaient produits en milieu résidentiel; 2) blessures subies lors d'un accident de véhicules automobiles ou d'autres accidents de la route (accidents de motocyclette, p. ex.) dans tous les groupes d'âge; et 3) blessures intentionnelles (lors de rixes, p. ex.) entre hommes âgés de 20 à 64 ans. La discussion porte essentiellement sur le recours au système de surveillance pour déterminer les interventions prioritaires en matière de prévention ainsi que les autres recherches qu'il y aurait lieu de mener à bien dans cette population.

Mots clés : Ontario; population surveillance; wounds and injuries


Introduction

La surveillance des blessures dans la population est un phénomène récent au Canada, en dépit de l'utilité de cette surveillance pour orienter la conception des programmes de prévention des blessures, déterminer les groupes cibles et (en dernier lieu) évaluer les programmes mis au point1-4. Le Kingston and Region Injury Surveillance Program (KRISP) [Programme de surveillance des blessures dans la région de Kingston] est un pas dans cette direction puisqu'il permet des analyses secondaires des données actuelles du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des blessures (SCHIRPT). Dans un rapport paru précédemment au sujet des blessures chez les enfants à Kingston et dans la région5, nous avons montré comment ces analyses contribuent à la détermination des priorités de la lutte contre les blessures.

La présente analyse vise un objectif similaire et s'appuie sur la même approche basée sur une population. Ce rapport porte sur une analyse épidémiologique descriptive des blessures ayant nécessité une hospitalisation dans tous les groupes d'âge à Kingston et dans la région.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous avons choisi de faire porter notre analyse sur les blessures ayant nécessité une hospitalisation. Si l'on fait abstraction des cas de décès, les types de blessures les plus graves sont ceux qui requièrent l'admission à l'hôpital de la personne atteinte. Les blessures nécessitant une hospitalisation sont associées à des coûts élevés en traitements et en services de réadaptation6-8, à plus forte raison quand ces blessures sont traitées dans des centres de traumatologie désignés9. Les blessures ayant entraîné l'hospitalisation de la personne atteinte peuvent présenter, en ce qui a trait aux types de blessures subies et aux facteurs de risque en cause, des particularités qui les distinguent très nettement de ceux qui sont associés aux décès et aux blessures constatés en consultation externe. Aussi est-il possible que ces types de blessures requièrent des interventions qui diffèrent de celles qui sont indiquées pour les autres types de blessures.

En procédant à la présente analyse, nous visions les objectifs suivants :

  • Décrire les taux de blessures entraînant une hospitalisation dans tous les groupes d'âge à Kingston et dans la région, afin de déterminer quels sous-groupes dans la population étudiée sont le plus à risque à l'égard de ce genre de blessures
  • Déterminer lesquelles parmi les blessures nécessitant une hospitalisation peuvent faire l'objet de programmes spécifiques et ciblés de prévention des blessures

Contexte

Le lieu choisi pour cette analyse était la région comprenant la ville de Kingston et les environs, dans l'Est de l'Ontario. La population étudiée était la population desservie par les services d'urgence de deux hôpitaux, soit le Kingston General Hospital et l'hôpital Hôtel-Dieu. Ces deux établissements sont des hôpitaux généraux situés dans la ville de Kingston. Les caractéristiques démographiques et autres de la population de Kingston et la région et le lieu choisi étaient décrits en détail dans notre rapport précédent5.

Les bases de données du SCHIRPT et du KRISP

Le SCHIRPT est un système informatisé de surveillance des blessures qui a pour siège les salles d'urgence. Ce système regroupe de l'information sur les consultations à l'urgence de dix hôpitaux pédiatriques et de six hôpitaux généraux au Canada. La base de données se trouve à Ottawa, dans la Division des blessures chez les enfants du Bureau de la santé génésique et de la santé de l'enfant du Laboratoire de lutte contre la maladie (LLCM), Direction de la Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada. Le Kingston General Hospital et l'hôpital Hôtel-Dieu ont joint le réseau du SCHIRPT en 1993. Les données sur les blessures en provenance de ces hôpitaux sont recueillies et compilées dans une base de données locale qui fait partie du Programme de surveillance des blessures dans la région de Kingston. La méthode utilisée pour la collecte des données et le caractère exhaustif du processus étaient aussi décrits dans notre précédent rapport sur les blessures chez les enfants5.

Les données du KRISP revêtent un caractère unique parmi toutes celles que regroupe le SCHIRPT en ce que, dans cette région, à peu près toutes les personnes qui subissent une blessure et tous les gens qui ont besoin de traitements pour malades hospitalisés sont admis à l'un des deux hôpitaux de Kingston. Les personnes atteintes de blessures mortelles qui ne sont jamais admises à l'hôpital ou celles qui subissent des blessures nécessitant des traitements offerts dans des hôpitaux de la région de Toronto ou d'Ottawa et qui y sont transportées par avion ne sont pas prises en compte dans ce système. Ces cas ne représentent qu'une infime portion du nombre total des traumatiques nécessitant une hospitalisation (données non fournies), et nous estimons que les données utilisées ici peuvent être considérées représentatives (basées sur une population) des cas de blessures ayant nécessité une hospitalisation. À l'aide des données du recensement, on peut calculer les taux de blessures afin de disposer d'une base de comparaison entre collectivités.

Méthodes

Abstraction et traitement des données

Les données sur toutes les blessures ayant nécessité une hospitalisation subies par des résidents de la ville de Kingston et des comtés de Frontenac, Lennox et Addington ont été identifiées dans la base de données du KRISP à l'aide du code postal résidentiel pour la période de deux ans se terminant le 31 décembre 1995.

Les chiffres sur les blessures ayant nécessité une hospitalisation ont été calculés selon l'âge et le sexe dans la population étudiée. Pour déterminer les taux de blessures, on a pris le nombre de blessures comme numérateur et les chiffres de population fournis par le Recensement canadien de 199110 comme dénominateurs.

Les types de blessures ayant nécessité une hospitalisation dans l'ensemble de la population étudiée ont été examinés selon le mois de survenue, le lieu, le contexte, l'événement causal («ce qui a mal été») ainsi que la nature de la blessure (type et siège anatomique).

La population étudiée a ensuite été répartie en quatre groupes d'âge : enfants et jeunes (0-19 ans); jeunes adultes (20-44 ans); adultes d'âge mûr (45-64); et aînés (65 ans et plus). Les taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation chez les sujets de sexe masculin et féminin à l'intérieur de chaque groupe d'âge ont été évalués selon le moment, le contexte, l'événement causal ainsi que le type et le siège de la blessure. Nous avions prévu initialement procéder à une ventilation des types de blessures selon l'âge parmi des sous-groupes beaucoup plus restreints, mais nous n'avons pu le faire dans le cadre de la présente analyse des taux, parce que les données étaient trop clairsemées.

Les pourcentages des admissions à l'hôpital pour le traitement de blessures ont aussi été calculés selon le groupe d'âge et le sexe. Les numérateurs utilisés pour ces taux de prévalence étaient le nombre de cas de blessures ayant nécessité une hospitalisation, et les dénominateurs, le nombre total de blessures ayant occasionné une consultation à l'urgence.

Résultats

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation selon l'âge et le sexe

Les taux annuels de blessures ayant nécessité une hospitalisation à Kingston et dans la région selon le groupe d'âge et le sexe sont présentés au tableau 1. Bien que le taux global de blessures ayant nécessité une hospitalisation ait été le même pour les sujets de l'un et l'autre sexe, à 30 pour 10 000 habitants par année, on observait des différences entre les sexes dans les taux de blessures selon l'âge. Ce sont les sujets de sexe masculin des trois groupes d'âge inférieurs qui affichaient les taux de blessures les plus élevés; les taux observés chez les femmes étaient environ deux fois plus élevés que chez les hommes parmi les 65 ans et plus. Dans ce groupe d'âge, les taux étaient passablement plus élevés que ceux observés dans les trois autres groupes d'âge.

Le tableau 1 montre aussi le pourcentage des blessures ayant occasionné une consultation à l'urgence dans un des deux hôpitaux de Kingston et qui ont requis l'hospitalisation du patient, selon le groupe d'âge et le sexe. Ce pourcentage était considérablement plus élevé chez les hommes âgés de 45 à 64 ans que chez les sujets de sexe masculin plus jeunes, et on observait une augmentation substantielle des cas chez les hommes âgés de 65 ans et plus. Ce pourcentage était aussi passablement plus élevé chez les femmes de 65 ans et plus que chez tous les sujets de sexe féminin plus jeunes.

Mois de survenue

La figure 1 montre la distribution mensuelle des blessures ayant nécessité une hospitalisation à Kingston et dans la région, selon le sexe, pour trois groupes d'âge plutôt que quatre, les deux groupes intermédiaires (les 20 à 44 et les 45 à 64 ans) ayant été réunis aux fins de cette analyse à cause de la similarité de la répartition mensuelle observée dans ces groupes. Chez les plus jeunes (0-19 ans), des sommets, pour ce qui est des taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation chez les hommes, étaient observés en février, juin et juillet, tandis qu'aucune tendance saisonnière n'était observée chez les jeunes femmes. On observait aussi un sommet d'été chez les hommes âgés de 20 à 64 ans. La distribution mensuelle des blessures chez les sujets âgés, de sexe masculin et féminin, était régulière, exception faite de pointes légères à l'automne, plus précisément en octobre et en novembre.

 



 


FIGURE 1

Taux de blessures à Kingston et dans
la région selon le groupe d'âge, le sexe et
le mois de survenue

Figure 1

Figure 2

Figure 3
   

Contexte des blessures et événements causals selon l'âge et le sexe

Le montre ltableau 2es taux de blessures selon l'âge et le sexe pour les contextes de blessures les plus fréquents, qui comptent pour plus de 90 % de toutes les blessures signalées. Dans l'ensemble, les principaux contextes de blessures chez les deux sexes étaient les blessures subies à la maison (chutes dans l'environnement domestique, p. ex.), suivies par les blessures liées au transport (blessures subies lors d'accidents de la route, p. ex.). Les blessures subies à la maison augmentaient avec l'âge et constituaient un problème majeur chez les 65 ans et plus. Les blessures liées à des accidents de transport affichaient une fréquence relativement constante parmi les différents groupes d'âge. Parmi les 144 blessures de ce type, 117 étaient des blessures subies par les passagers d'un véhicule automobile, 20 des blessures subies lors d'un accident de motocyclette et 7 des blessures subies par des cyclistes.


TABLEAU 1

Taux annuels de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants et pourcentages de l'ensemble des blessures ayant fait l'objet d'une consultation à l'urgence qui ont nécessité une hospitalisation, Kingston et la région, 1994-1995

Âge (ans)

TOTAL

Hommes

Femmes

n

taux

%

n

taux

%

n

taux

%

TOUS LES ÂGES

998

30,0

2,5

498

30,3

2,1

500

29,7

3,1

0-19

181

20,7

1,7

112

25,0

1,3

69

16,3

1,2

20-44

302

22,2

1,7

199

29,1

1,7

103

15,2

1,6

45-64

157

23,7

1,8

91

27,6

3,5

66

19,7

1,1

65+

358

83,5

13,7

96

53,3

10,2

262

105,4

15,7

TABLEAU 2

Principaux contextes de survenue des blessures ayant nécessité une hospitalisation, selon l'âge et le sexe, Kingston et la région, 1994-1995
a

 

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants par année

^

0-19 ans

20-44 ans

45-64 ans

Contexte

Hommes
(n = 112)

Femmes
(n = 69)

Hommes
(n = 199)

Femmes
(n = 103)

Hommes
(n = 91)

Femmes
(n = 66)

Transports

7,4

4,0

6,9

4,3

4,0

4,5

Activités professionnelles

b

b

3,8

b

3,3

b

Activités sportives

3,8

1,2

3,2

b

b

b

Activités récréationnelles

6,7

5,2

3,4

b

2,7

b

Activités domestiques

3,6

3,1

3,8

5,2

6,1

11,1

Travaux d'entretien

b

b

1,5

b

5,5

b

Activités personnelles

b

b

b

b

b

b

Blessures intentionnelles

1,6

1,4

3,4

2,8

b

b

Inconnu

1,4

b

3,1

1,2

3,3

2,1

TABLEAU 2 B

Principaux contextes de survenue des blessures ayant nécessité une hospitalisation, selon l'âge et le sexe, Kingston et la région, 1994-1995
a

+

 

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants par année

+

^

65+ ans

TOUS LES ÂGES

+

Contexte

Hommes
(n = 96)

Femmes
(n = 262)

Hommes
(n = 498)

Femmes
(n = 500)

Transports

6,1

6,4

6,4

4,6

Activités professionnelles

b

b

2,3

b

Activités sportives

b

b

2,6

0,6

Activités récréationnelles

b

2,0

4,0

1,9

Activités domestiques

31,1

77,2

9,0

14,7

Travaux d'entretien

2,8

b

2,1

b

Activités personnelles

b

2,0

0,3

0,6

Blessures intentionnelles

b

b

2,1

1,6

Inconnu

9,4

17,7

3,4

3,7


   

Les blessures survenues au cours d'activités sportives ou récréatives avaient surtout pour victimes des membres des groupes d'âge inférieurs, tandis que les blessures subies lors d'un accident du travail ou d'un accident lié à des travaux d'entretien avaient pour victimes presque exclusivement des hommes âgés de plus de 20 ans.

Les quatre principaux événements ayant conduit à des blessures à Kingston et dans la région étaient les chutes accidentelles, le fait de se trouver à proximité d'une source de danger (être frappé par une personne ou un objet, p. ex.), la perte de contrôle (collisions de véhicules automobiles, p. ex.) et les blessures intentionnelles (des rixes p. ex.) [tableau 3]. Les chutes et le fait de se trouver à proximité d'une source de danger étaient des événements causals majeurs dans tous les groupes d'âge pour les sujets des deux sexes. Les blessures subies à cause d'une chute et d'une perte de contrôle étaient surtout fréquentes chez les aînés (65 ans et plus), hommes et femmes. Les blessures intentionnelles étaient surtout fréquentes chez les hommes âgés de 20 à 64 ans.

Types anatomiques (nature) des blessures

La nature des blessures ayant nécessité une hospitalisation variait selon le sexe et l'âge (tableau 4). Dans l'ensemble, la grande majorité de ces blessures comprenait une fracture ou plus; en tout, 758 fractures étaient signalées. Les fractures aux membres inférieurs étaient fréquentes dans tous les groupes d'âge, mais ce sont les personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes surtout, qui affichaient les taux les plus élevés de fractures. Dans ce groupe d'âge, 67 % des fractures aux membres inférieurs étaient des fractures à la hanche. On observait aussi une forte augmentation du risque de fractures au bassin/tronc chez les aînés (des deux sexes). À l'exception des membres du groupe d'âge supérieur, les taux de blessures étaient généralement plus élevés chez les sujets de sexe masculin que chez ceux de sexe féminin, et ce pour toutes les catégories de blessures. Les blessures systémiques (empoisonnements surtout) étaient particulièrement fréquentes chez les hommes et les femmes très jeunes.

Lieu de survenue de la blessure

On observait une corrélation entre les lieux courants de survenue des blessures ayant nécessité une hospitalisation (tableau 5) et les contextes dans lesquels s'étaient produits les accidents (tableau 2). Ces lieux étaient principalement des espaces résidentiels ou des aires de transport, pour tous les groupes d'âge. Les blessures domestiques étaient très courantes chez les gens âgés, plus particulièrement les femmes. Parmi les personnes ayant fait une chute à la maison, 14 des 15 enfants en cause (qui tous avaient entre 0 et 9 ans) étaient tombés tandis qu'ils se trouvaient dans des aires habitables ou réservées au sommeil; 15 des 23 hommes âgés (65 ans et plus) étaient tombés tandis qu'ils se trouvaient dans des aires habitables ou réservées au sommeil; 45 des 78 femmes âgées étaient tombées tandis qu'elles se trouvaient dans des aires habitables ou réservées au sommeil et 20 d'entre elles étaient tombées dans la cuisine.


TABLEAU 3

Événements causals fréquents des blessures ayant nécessité une hospitalisation, selon l'âge et le sexe, Kingston et la région, 1994-1995
a

 

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants par année

 

0-19 ans

20-44 ans

45-64 ans


Événements causal

Hommes
(n = 112)

Femmes
(n = 69)

Hommes
(n = 199)

Femmes
(n = 103)

Hommes
(n = 91)

Femmes
(n = 66)

Chutes

7,1

5,4

6,3

6,3

13,1

12,0

Perte de contrôle

5,1

3,3

6,4

2,2

4,0

1,5

Proximité d'une source de danger

11,8

4,5

11,5

6,0

7,9

5,4

Blessures intentionnelles (causées par des personnes)

b

b

3,4

b

1,5

b

Autres

b

b

1,5

b

b

b

a 25 admissions ou plus pour des blessures dans l'ensemble de la population étudiée
b Nombre de blessures trop restreint pour qu'un taux puisse être calculé (n < 5)

 

TABLEAU 3

Événements causals fréquents des blessures ayant nécessité une hospitalisation, selon l'âge et le sexe, Kingston et la région, 1994-1995
a

 

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants par année

   

65+ ans

TOUS LES ÂGES


Événements causal

Femmes
(n = 66)

Hommes
(n = 96)

Femmes
(n = 262)

Hommes
(n = 498)

Femmes
(n = 500)

Chutes

12,0

37,2

84,5

11,3

18,8

Perte de contrôle

1,5

11,1

10,9

5,5

3,6

Proximité d'une source de danger

5,4

8,9

8,1

10,6

5,8

Blessures intentionnelles (causées par des personnes)

b

b

b

2,1

0,5

Autres

b

b

b

0,9

0,4

a 25 admissions ou plus pour des blessures dans l'ensemble de la population étudiée
b Nombre de blessures trop restreint pour qu'un taux puisse être calculé (n < 5)

TABLEAU 4

Principaux types de blessures ayant nécessité une hospitalisation, selon l'âge, le sexe et le siège anatomique, Kingston et la région, 1994-1995
a,b

 

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants par année

0-19 ans

20-44 ans

45-64 ans


Descripteur

Hommes
(n = 112)

Femmes
(n = 69)

Hommes
(n = 199)

Femmes
(n = 103)

Hommes
(n = 91)

Femmes
(n = 66)

Fractures :
Tête et cou


2,7


1,4


2,5


0,9


c


c

  Membres supérieurs

3,8

4,0

3,5

1,0

3,3

3,6

  Membres inférieurs

6,5

3,8

9,3

4,9

11,5

9,6

  Bassin/tronc

1,1

c

2,9

2,1

5,5

3,0

Coupures/lacérations

3,8

1,9

4,0

1,0

3,0

1,5

Inflammation

2,0

2,4

2,8

1,3

2,4

c

Hématomes

1,1

1,2

1,3

c

2,1

c

Dislocations

c

c

2,1

0,7

c

c

Brulûres

c

c

1,8

c

3,6

c

Blessures systémiques
(empoisonnements, p. ex.)

5,4

4,7

3,5

3,1

1,8

1,5

a 25 admissions ou plus pour des blessures dans l'ensemble de la population étudiée
b Bon nombre de personnes ont subi plus d'une blessure; les blessures multiples sont signalées dans ce tableau.
c Nombre de blessures trop restreint pour qu'un taux puisse être calculé (n < 5)
d 44 des 59 blessures entrant dans cette catégorie (taux : 24,4/10 000/année) étaient des fractures à la hanche.
e 145 des 197 blessures entrant dans cette catégorie (taux : 58,3/10 000/année) étaient des fractures à la hanche.

TABLEAU 4

Principaux types de blessures ayant nécessité une hospitalisation, selon l'âge, le sexe et le siège anatomique, Kingston et la région, 1994-1995
a,b

 

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants par année

65+ ans

TOUS LES ÂGES


Descripteur

Hommes
(n = 96)

Femmes
(n = 262)

Hommes
(n = 498)

Femmes
(n = 500)

Fractures :
Tête et cou


2,8


c


2,4


0,9

  Membres supérieurs

5,0

10,9

3,8

3,7

  Membres inférieurs

32,8d

79,2e

11,6

16,5

  Bassin/tronc

7,8

11,7

3,5

3,3

Coupures/lacérations

5,0

3,2

3,8

1,7

Inflammation

c

4,4

2,5

2,0

Hématomes

3,3

c

1,6

0,7

Dislocations

c

4,0

1,4

1,7

Brulûres

c

2,8

1,8

0,5

Blessures systémiques
(empoisonnements, p. ex.)

3,3

2,0

3,6

3,0

a 25 admissions ou plus pour des blessures dans l'ensemble de la population étudiée
b Bon nombre de personnes ont subi plus d'une blessure; les blessures multiples sont signalées dans ce tableau.
c Nombre de blessures trop restreint pour qu'un taux puisse être calculé (n < 5)
d 44 des 59 blessures entrant dans cette catégorie (taux : 24,4/10 000/année) étaient des fractures à la hanche.
e 145 des 197 blessures entrant dans cette catégorie (taux : 58,3/10 000/année) étaient des fractures à la hanche.

TABLEAU 5

Lieux de survenue fréquents des blessures ayant nécessité une hospitalisation,
selon l'âge et le sexe, Kingston et la région, 1994-1995
a

 

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants par année

 

0-19 ans

20-44 ans

45-64 ans


Lieu

Hommes
(n = 112)

Femmes
(n = 69)

Hommes
(n = 199)

Femmes
(n = 103)

Hommes
(n = 91)

Femmes
(n = 66)

Aires de :
Commerce


b


b


1,3


1,0


1,5


b

Transports

5,8

4,3

9,3

5,2

6,1

7,5

Sports organisés

1,1

b

1,5

b

b

b

Résidence

6,5

6,4

4,8

4,4

10,0

8,1

Récréation extérieure
(sur terre)

b

1,2

1,6

b

b

b

TABLEAU 5

Lieux de survenue fréquents des blessures ayant nécessité une hospitalisation,
selon l'âge et le sexe, Kingston et la région, 1994-1995
a

+

 

Taux de blessures ayant nécessité une hospitalisation pour 10 000 habitants par année

+

 

65+ ans

TOUS LES ÂGES

+


Lieu

Hommes
(n = 96)

Femmes
(n = 262)

Hommes
(n = 498)

Femmes
(n = 500)

Aires de :
Commerce


b


3,2


1,0


1,0

Transports

12,2

14,1

8,0

6,7

Sports organisés

b

b

1,3

0,4

Résidence

29,4

73,6

9,0

15,8

Récréation extérieure
(sur terre)

b

b

1,3

0,8


   

Discussion

Le présent rapport fournit des données nouvelles extraites du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes, qui décrivent les types de blessures ayant nécessité une hospitalisation à Kingston et dans la région. Ces données sont d'une certaine manière unique dans le cadre du SCHIRPT, en ce qu'elles proviennent d'hôpitaux généraux et qu'elles peuvent être utilisées pour procéder à une évaluation représentative (basée sur une population) du risque de blessures qui corrobore (ou réfute) les conclusions sur les types de blessures suggérées par d'autres formes d'analyses. Ces dernières incluent généralement des chiffres sur la fréquence et d'autres données décrivant les consultations dans les hôpitaux qui ne desservent pas une population définie11,12. Les taux de blessures présentés ici fournissent une évaluation plus exacte que jamais auparavant de l'ampleur des divers problèmes liés à des blessures dans une collectivité.

La présente analyse corrobore bon nombre des données sur les types de blessures que l'on sait importants en Ontario. D'autres types de blessures, qui méritent selon nous un examen plus approfondi, ont émergé. Les types que nous avons précédemment classés prioritaires au titre des efforts de prévention incluent toutes les chutes ayant causé une fracture dans tous les groupes d'âge, mais plus particulièrement chez les 65 ans et plus; les blessures liées au transport (surtout les collisions de véhicules automobiles) dans tous les groupes d'âge; et les blessures intentionnelles (agressions, tentatives de suicide) chez les jeunes hommes et les jeunes femmes. Parmi les autres types de blessures importants, on peut signaler les blessures subies lors d'activités sportives ou récréatives chez les jeunes et les blessures qui s'étaient produites en milieu résidentiel, plus particulièrement les chutes chez les jeunes enfants et les gens âgés. Les stratégies de prévention primaire possibles de ces types de blessures sont discutées dans les sections qui suivent. La discussion porte surtout sur le rôle, le cas échéant, que le système de santé publique de notre région peut jouer dans la prévention de ces blessures.

Chutes chez les aînés

Les chutes sont depuis longtemps reconnues pour être une cause majeure de morbidité et de mortalité chez les personnes âgées de 65 ans et plus en Ontario13. Comme les taux annuels de blessures sont respectivement de 37,2 et de 85,5 pour 10 000 habitants, chez les hommes et les femmes, nos analyses concluent que les chutes chez les aînés représentent le type le plus important de blessure nécessitant une hospitalisation dans la population étudiée. Pour ce qui est des taux plus élevés chez les femmes, on doit préciser que l'âge se présente comme un facteur confusionnel, puisque les femmes vivent plus longtemps que les hommes et qu'il y a en conséquence un nombre disproportionné de femmes à risque parmi les aînés fragiles âgés de 75 ans et plus. Les femmes âgées sont exposées à un risque plus élevé que les hommes de subir des fractures dues à l'arthrose14.

Il importe que la lutte contre ce problème continue d'être considérée comme prioritaire par le système de santé publique; différentes approches peuvent être efficaces dans la lutte contre ce type de blessures. Les méthodes de prévention primaire incluent la surveillance des pratiques de prescription et de la consommation de médicaments psychoactifs et hypotenseurs chez les personnes sensibles15, les programmes axés sur la prise de médicaments et l'adoption de bonnes habitudes de vie (bien manger et faire de l'exercice entre autres) pour renforcer les os et augmenter la résistance aux fractures16,17, la modification structurelle de l'environnement où vivent les personnes âgées (y compris l'installation de rampes et d'autres dispositifs de sécurité)18 et les programmes d'éducation visant à montrer comment éviter les risques. L'efficacité relative de quelques-unes de ces approches est le sujet d'une révision systématique récente19, qui décrit aussi certaines limites pratiques de ces approches à l'égard de la lutte contre les blessures.

Chutes chez les jeunes enfants

Les chutes étaient aussi un type de blessures important chez les jeunes enfants (0-9 ans), plus particulièrement dans les environnements résidentiels et scolaires. Dans notre analyse précédente de toutes les consultations à l'urgence pour des blessures subies par des enfants dans notre région, ce type de blessures n'était pas ressorti comme important5. Les stratégies pratiques pour prévenir ces blessures dans l'environnement résidentiel incluent la diffusion, directement aux pourvoyeurs de soins, d'informations concernant la prévention, les dispositifs de sécurité améliorés dans la maison20,21 et l'accès accru à des services de garde au besoin22. Dans l'environnement scolaire, bon nombre de ces blessures surviennent dans l'aire de jeu et des mesures peuvent être prises pour réduire le plus possible les risques en aménageant des espaces et des structures sécuritaires pour le jeu23.

Des obstacles majeurs empêchent de mettre en place toutes ces mesures dans le climat de compression budgétaire actuel. De plus, même dans les circonstances les meilleures, les enfants s'exposent à des risques de blessures. Il est donc de plus en plus difficile de réduire les risques et les blessures dans un tel contexte. Le principal défi qui se pose sur le plan de la santé publique est de veiller à ce que la prévention des blessures chez les enfants demeure un objectif visé par les autorités publiques compétentes, de façon à ce que l'on continue de bénéficier d'une politique publique favorable à la santé. À cette fin, il importe de veiller à ce que le gouvernement, les groupes communautaires et les personnes qui ont la charge de ces environnements physiques disposent des données, de l'information et de l'appui voulus.

Blessures liées au transport

Les blessures liées au transport dont il est question ici se répartissent en trois grandes catégories. La première est celle des collisions de véhicules automobiles, la deuxième, celles des accidents de motocyclettes, et la troisième, celles des accidents de bicyclettes. Dans ce large groupe, les accidents de la première catégorie sont de loin la cause la plus fréquente de blessures, et ce dans tous les groupes d'âge à l'étude. La prévention de ces types de blessures ne fait pas partie normalement des visées du système de santé publique; à vrai dire, la plupart des progrès réalisés dans la lutte contre ces blessures sont attribuables à l'amélioration des routes et de la conception des véhicules24,25 ainsi qu'à l'adoption de mesures plus rigoureuses pour réglementer la conduite automobile, en ce qui a trait notamment à la conduite avec facultés affaiblies26. C'est dans ce dernier champ d'action que les autorités en matière de santé publique peuvent le plus aisément faire la différence.

Ces autorités pourraient participer à diverses activités susceptibles de faciliter la prévention des blessures liées au transport. Tout d'abord, les unités de santé publique pourraient veiller à ce que des stratégies d'intervention soient mises au point aux échelons local et régional, et à ce que ces stratégies soient ciblées et évaluées sur la base de données objectives. La présente analyse s'inscrit dans cette optique. De plus, les unités de santé publique disposent des compétences requises pour organiser des coalitions qui pourraient se donner comme objectif de concevoir des modes d'intervention réalistes. Le programme RIDE (contrôles surprises visant à dépister les conducteurs qui prennent le volant après avoir bu) offre un bon exemple de ce genre d'initiative. Les autorités de santé publique aident des groupes communautaires à réunir les fonds requis pour mettre en oeuvre ce genre de programme et elles en font la promotion dans l'ensemble de la population (Edwards C, membre de la KFL&A Safe and Sober Coalition, communication personnelle, 1996). De plus, ces programmes ne se limitent pas à des contrôles surprises sur la route. Des mesures similaires ont été prises avec un certain succès pour lutter contre la conduite avec facultés affaiblies auprès des conducteurs de motoneiges27 et des plaisanciers28. La même approche pourrait d'ailleurs être utilisée dans d'autres contextes.

Blessures intentionnelles

Les blessures intentionnelles incluent les homicides, les agressions ainsi que les suicides et les tentatives de suicide. En général, ces blessures sont particulièrement fréquentes chez les enfants et les jeunes adultes. La majorité des blessures retenues aux fins de la présente analyse avaient pour cause une rixe (hommes; jeunes adultes surtout) ou des sévices auto-infligés, y compris des tentatives de suicide (jeunes femmes). Les blessures causées par des actes de violence ont été reconnus comme un problème de plus en plus préoccupant dans les pays développés29.

Outre le fait que l'on connaît mieux l'ampleur et la nature de ce problème, les blessures intentionnelles sont des types de blessures importants qui, dans l'ensemble, sont demeurés à l'extérieur du mandat des autorités compétentes en matière de santé publique en Ontario. Il est probable que cette situation demeurera inchangée, du moins dans notre région de l'Ontario et dans le proche avenir, étant donné les ressources humaines limitées dont on dispose. En tant que problème de santé publique, la violence faite aux femmes échappe à ce constat. Ce problème, en effet, a fait l'objet d'efforts d'éducation publique à Kingston et dans la région (McKenna K, professeure adjointe, Études des femmes, Université Queens, communication personnelle, 1996).

La présente recherche soulevait un problème méthodologique lié à la sous-déclaration des blessures intentionnelles en milieu hospitalier. Il s'agit là d'une question importante, comme en fait foi le très petit nombre de blessures intentionnelles déclarées par les femmes au cours de la présente étude; l'on devra tenter, dans le cadre de recherches futures, de mieux cerner cette question.

Blessures au cours d'activités sportives et récréationnelles

Chez les enfants et les jeunes, à Kingston, dans les environs et ailleurs, les blessures qui surviennent lors d'activités sportives et récréationnelles sont la principale cause de blessures dont souffrent les patients qui se présentent à l'hôpital pour y recevoir des soins d'urgence5,12. Dans notre analyse, ces blessures étaient le deuxième (activités récréatives) et le troisième (activités sportives) contexte dans lesquels étaient survenus les blessures ayant nécessité une hospitalisation chez les hommes âgés de 0 à 19 ans, tandis que les activités récréatives étaient le principal contexte de survenue de ces blessures chez les femmes du même groupe d'âge.

Ces données objectives ne laissent aucun doute sur le fait que les activités sportives et récréationnelles sont une importante cause de blessures; la formulation de recommandations touchant les interventions indiquées sur le plan de la santé publique se présente comme une tâche d'autant plus difficile. Cette difficulté tient au fait que des types hétérogènes de blessures surviennent dans une variété de milieux structurés et non structurés. Les professionnels de la santé publique peuvent nouer des liens de travail avec les responsables de l'accréditation des entraîneurs dans certains sports organisés et obtenir ainsi que la sécurité occupe une place plus importante dans les programmes de formation30. Il demeure peu probable, toutefois, que ces professionnels seront les principaux instigateurs du changement dans l'environnement et la culture dans lesquels ces sports sont exercés, et cette remarque s'applique également aux sports non organisés et aux autres activités récréationnelles.

En tout réalisme, nous sommes d'avis que nous disposons à ce stade-ci de très peu de méthodes universellement applicables dans tout le système de santé publique de l'Ontario pour lutter contre ces blessures. Cela dit, les autorités en matière de santé publique devraient participer à la conception de modes d'intervention et à la détermination des groupes cibles dès que l'occasion leur en est offerte. Elles peuvent notamment fournir de l'information objective et un soutien (pour la mise en place de stratégies de prévention fondées sur des données probantes, p. ex.) et former des partenariats avec les organismes en place (associations de hockey mineur, p. ex.), plutôt que de se lancer, isolément, dans la mise en oeuvre de nouveaux programmes de prévention.

Limites méthodologiques

Notre analyse se heurtait à deux limites méthodologiques. Si les données que nous avons utilisées comme dénominateur étaient les meilleures à notre disposition, nous devons, en premier lieu, reconnaître que la population à risque affiche de fortes fluctuations (annuelles, saisonnières) en raison des mouvements de migration dans notre région (personnes qui viennent s'établir dans notre région ou qui la quittent pour aller s'établir ailleurs). Nous n'avons aucun moyen de prendre en compte ces fluctuations dans notre analyse. Il n'est pas possible de déterminer clairement si les sommets saisonniers observés, pour ce qui est des blessures, sont réels ou s'il s'agit d'un phénomène artificiel, étant donné qu'on ne dispose pas de données décrivant les fluctuations saisonnières dans la population de Kingston et la région.

En deuxième lieu, nous devons signaler qu'un petit nombre de patients ont été transférés de l'un des deux hôpitaux de Kingston à l'autre et que ces cas n'ont été inscrits qu'une fois dans la base de données principale du SCHIRPT. Il est possible que pour certains de ces patients le code utilisé ait été celui des consultations externes, selon ce qui a été décidé au premier service d'urgence consulté. Il est possible, en conséquence, que nos taux d'hospitalisation soient légèrement biaisés, et nos évaluations prudentes.

Recherches à venir

Enfin, nos résultats soulèvent d'autres questions qui pourraient devenir de nouveaux sujets de recherche prioritaires.

  • Qu'est-ce qui peut expliquer les écarts importants dans les taux de blessures, selon le sexe, dans tous les groupes d'âge? Par exemple, ces écarts sont-ils dus à des différences dans l'exposition aux différents types de risque ou à des pratiques différentes au niveau de l'admission à l'hôpital selon l'âge et le sexe?
  • Quelles sont les meilleures stratégies pour prévenir les blessures dues à des chutes chez les aînés de notre région, et comment peut-on concrètement les mettre en place en milieu communautaire?
  • Dans quelle mesure y a-t-il sous-déclaration des blessures intentionnelles dans cette base de données? Ce problème est-il particulier aux femmes, voire aux enfants, qui sont victimes de violence?
  • Quels sont les traitements et les coûts associés aux principaux types de blessures observés dans la population étudiée?
  • Quelle est l'importance des mouvements de migration dans la population de Kingston et la région, et quels biais ce phénomène introduit-il dans le calcul des taux de blessures?

Sommaire

En résumé, le présent rapport donne les résultats d'une analyse de données extraites du Programme de surveillance des blessures dans la région de Kingston, composante du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes, pour déterminer les taux et les types de blessures ayant nécessité une hospitalisation à Kingston et dans les environs. En 1994 et 1995, 998 hospitalisations pour blessures ont été signalées, ce qui représente un taux global de 30,0 blessures pour 10 000 habitants par année (hommes : 30,3 pour 10 000; femmes : 29,7 pour 10 000). Les principaux types de blessures ayant nécessité une hospitalisation étaient considérés comme des cas requérant une intervention prioritaire : 1) chutes dans tous les groupes d'âge, mais surtout chez les enfants et chutes entraînant des fractures de la hanche et du bassin chez les aînés, événements dont la majorité s'étaient produits en milieu résidentiel; 2) blessures subies lors d'un accident de véhicules automobiles ou d'autres accidents de la route (accidents ayant pour victimes des piétons, p. ex.) dans tous les groupes d'âge; et 3) blessures intentionnelles (lors de rixes, p. ex.) entre hommes âgés de 20 à 64 ans. Une discussion sur le rôle des autorités en matière de santé publique dans la prévention de ces types de blessures est offerte et de nouveaux sujets de recherche sont proposés.

Remerciements

Nous tenons à remercier Kathy Bowes, du Programme de surveillance des blessures dans la région de Kingston, qui a coordonné la collecte des données, ainsi que le personnel du SCHIRPT à Santé Canada, qui a codé et vérifié les données. Nous adressons aussi des remerciements au Dr Art Kraus qui a soumis le document à une révision attentive.

Cette étude a été financée en partie par la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé de l'Ontario. Le Dr Pickett est un scientifique de carrière, qui bénéficie de subventions du ministère de la Santé de l'Ontario.

Références

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Références des auteurs

William Pickett, Lisa Hartling
et Robert J. Brison, Kingston and Region Injury Surveillance Program, Department of Emergency Medicine, Queen's University at Kingston, Ontario; et Department of Community Health and Epidemiology, Queen's University at Kingston (Ontario)
William Pickett et Robert J. Brison aussi affilié au Kingston, Frontenac, Lennox & Addington / Queen's University Teaching Health Unit, Kingston (Ontario)

Adresse postale : Dr William Pickett, KFL&A Health Unit, 221 Portsmouth Avenue, Kingston, Ontario  K7M 1V5; Télécopier : (613) 549-7896; Courier électronique : pickettw@post.queensu.ca

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Dernière mise à jour : 2002-10-29 début