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Maladies chroniques au Canada


Volume 23
Numéro 3
2002

[Table des matières]

Agence de santé publique du Canada

Prévalence du dosage sérique de l'antigène prostatique spécifique (APS) et effet des indications cliniques sur les profils du dosage de l'APS dans un échantillon d'hommes albertains issus de la population générale


S Elizabeth McGregor, Heather E Bryant, Rollin F Brant et Peter J Corbett

Résumé

Une enquête téléphonique à composition aléatoire (CTA) réalisée auprès d'un échantillon de la population générale stratifié selon l'âge a déterminé la connaissance et la prévalence du dosage sérique de l'antigène prostatique spécifique (APS) chez les hommes âgés de 40 à 74 ans vivant en Alberta et a permis d'évaluer dans quelle mesure les indications du dosage sérique de l'APS expliquent les profils d'utilisation de ce test. L'échantillon de 1 984 hommes (taux de participation 65 %) n'ayant aucun antécédent de cancer de la prostate a été divisé en trois tranches d'âge : 40 à 49 ans, 50 à 59 ans et 60 à 74 ans. Le dosage sérique de l'APS était peu connu, car moins de la moitié des hommes ont indiqué avoir déjà entendu parler de ce test. Le pourcentage des hommes qui avaient déjà subi un dosage sérique de l'APS s'établissait à 4,5 %, 13,1 % et 22,2 % dans les trois tranches d'âge, respectivement. Le dosage sérique de l'APS était étroitement lié au fait d'avoir au moins une indication clinique (prévalence 21,8 %, 26,9 % et 42,2 %, respectivement). Les taux de dosage sérique de l'APS étaient très faibles chez les hommes qui n'avaient aucune indication clinique à cet égard, ce qui donne à penser que le dépistage au moyen du dosage sérique de l'APS était peu fréquent avant l'enquête. Les profils de dosage sérique de l'APS dans cet échantillon de la population générale étaient conformes aux lignes directrices de pratique clinique de l'Alberta.

Mots clés : APS; cancer de la prostate; dépistage de masse; prévalence


Introduction

L'introduction du dosage de l'antigène prostatique spécifique (APS) à la fin des années 1980 a eu un effet remarquable sur la détection du cancer de la prostate. Auparavant, les taux d'incidence du cancer de la prostate standardisés par rapport à l'âge avaient augmenté lentement mais constamment au Canada sur une période de 25 ans1. Toutefois, à partir de 1990, soit l'année où l'usage du dosage sérique de l'APS s'est répandu au Canada2, on a pu observer une augmentation rapide de l'incidence du cancer de la prostate qui a atteint un sommet en 1993. Ce sommet a été suivi d'une baisse de l'incidence standardisée par rapport à l'âge, bien que les taux soient demeurés plus élevés qu'avant l'introduction du dosage sérique de l'APS. Les augmentations constantes de l'incidence qui ont été observées au Canada et ailleurs peu après l'introduction de ce test ont été attribuées à la détection accrue de cancers de la prostate découverts fortuitement au cours d'une prostatectomie transurétrale (une intervention courante dans le traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate) alors que les augmentations importantes et transitoires plus récentes sont attribuées à l'accessibilité au dosage sérique de l'APS3–7.

Les tendances des taux d'incidence standardisés par rapport à l'âge du cancer de la prostate envahissant en Alberta affichent un profil semblable (figure 1).


FIGURE 1
Incidence standardisée selon l'âge et nombre de cas, cancer envahissant de la prostate, Alberta,
1973 à 1999a

Incidence standardisée selon l'âge et nombre de cas, cancer envahissant de la prostate, Alberta,1973 à 1999


On a pu observer une baisse de l'incidence après une augmentation rapide initiale consécutive à l'introduction du dosage sérique de l'APS dans d'autres endroits qui possédaient des registres du cancer pour la population générale8–12 ainsi que dans les données administratives sur les taux de dosage sérique de l'APS. Les profils d'incidence correspondent plus étroitement aux profils du premier dosage sérique de l'APS13, ce qui tend à corroborer l'hypothèse selon laquelle le dosage sérique de l'APS permet de détecter des cas cliniquement silencieux dans un bassin de prévalence existant.

Le Groupe d'étude canadien sur l'examen médical périodique14, les revues systématiques effectuées par des organismes provinciaux de santé15–17, le US Preventive Services Task Force18, et le American College of Physicians19 ont conclu qu'on ne possède pas suffisamment de données pour recommander le dosage systématique de l'APS chez les hommes asymptomatiques âgés de > 50 ans. Cette recommandation va à l'encontre de celle de l'American Cancer Society20 et de l'American Urological Association (AUA)21, qui recommandent le dosage sérique de l'APS et un toucher rectal annuels chez les hommes âgés de ³ 50 ans ayant une espérance de vie d'au moins dix ans et chez les hommes de < 50 ans qui sont à haut risque. Dans toutes ces recommandations, on insiste sur la nécessité d'informer les hommes au sujet des risques et des bienfaits potentiels du dépistage.

L'Alberta a toujours eu une politique très restrictive22 relativement au dosage sérique de l'APS. Le remboursement de cette analyse n'a jamais été autorisé par le régime provincial d'assurance-maladie lorsqu'elle est effectuée à des fins de dépistage. Dans cette province, le dosage sérique de l'APS s'est limité à la surveillance des hommes chez qui l'on avait diagnostiqué un cancer de la prostate et qui avaient été traités, à l'évaluation des patients qui affichaient des «symptômes de prostatisme» ou avaient un toucher rectal anormal et aux hommes qui présentent un risque accru de cancer de la prostate en raison de leurs antécédents familiaux et/ou de leur hérédité. Les lignes directrices indiquent que le prostatisme est un symptôme à la fois d'hyperplasie prostatique bénigne (HPB) et de cancer de la prostate.

On a souvent recours au dosage sérique de l'APS pour exclure un carcinome prostatique chez les hommes qui présentent des symptômes du bas appareil urinaire23. Il faut noter, cependant, que chez les hommes qui subissent un dépistage du cancer de la prostate, la prévalence de cette pathologie est la même en présence ou en l'absence de symptômes urinaires24,26, et il n'existe aucun lien causal entre l'HPB et le cancer de la prostate25. Certaines politiques en matière de santé recommandent de ne pas recourir au dosage sérique de l'APS chez les hommes qui présentent des symptômes urinaires non compliqués27. Dans cette étude, on a posé l'hypothèse que la présence d'indications cliniques du dosage sérique de l'APS, dont des symptômes du bas appareil urinaire, serait un facteur de prédiction important du recours au dosage sérique de l'APS en Alberta parce que ces dosages n'ont jamais été approuvés à des fins de dépistage du cancer de la prostate.

La présente étude avait pour objet de déterminer la prévalence selon l'âge du dosage sérique de l'APS chez les Albertains âgés de 40 à 74 ans et de décrire les profils de dosage sérique de l'APS chez les hommes qui présentaient ou non des indications du dosage sérique de l'APS.

Méthodes

Nous avons eu recours à une enquête téléphonique à composition aléatoire (CTA) dans un échantillon de la population générale stratifié selon l'âge pour évaluer la connaissance du dosage sérique de l'APS et les taux de dosage sérique de l'APS autodéclarés chez les Albertains. Les tranches d'âge utilisées étaient de 40 à 49 ans, 50 à 59 ans et 60 à 74 ans. Nous avons décidé de suréchantillonner les deux groupes les plus âgés afin de tenir compte d'une prévalence supérieure prévisible de symptômes modérés à importants du bas appareil urinaire et donc de l'inadmissibilité au dosage.

L'enquête (disponible sur demande) portait sur une grande variété de sujets et a été présentée comme une enquête sur la santé des hommes afin de réduire au minimum le biais résultant du refus des hommes de participer précisément en raison de leur manque d'intérêt vis-à-vis du cancer de la prostate. Les 36 questions permettaient de recueillir de l'information sur l'état de santé, les pratiques de soins primaires, les symptômes des voies urinaires basses, les connaissances et la sensibilisation des hommes vis-à-vis du cancer de la prostate ainsi que des données démographiques. Les questions portaient notamment sur la connaissance du dosage sérique de l'APS, des discussions éventuelles qu'ils auraient eues au sujet de ce dosage avec un médecin, s'ils avaient subi un dosage sérique de l'APS ainsi que sur les raisons pour lesquelles ce dosage avait été effectué. Seuls les hommes qui ont indiqué être au courant du dosage sérique de l'APS ont été interrogés sur leur usage de ce test. On a fourni aux répondants des définitions des dosages sériques de l'APS. Certaines questions étaient inspirées d'une enquête téléphonique CTA canadienne réalisée en janvier 199528. Nous avons utilisé l'indice des symptômes de l'AUA29 pour évaluer l'importance des symptômes des voies urinaires basses au cours du mois précédent et classé les hommes selon que ces symptômes étaient légers, modérés ou importants. Les indications du dosage sérique de l'APS ont été déterminées à partir de critères énoncés dans les lignes directrices pour la pratique clinique en Alberta (CPG)22 (tableau 1).


TABLEAU 1
Indications du dosage sérique de l'APS utilisées pour classer
les répondants à l'enquête par composition téléphonique aléatoire (CTA)

Recommandations des lignes de pratique clinique

Critères de l'enquête téléphonique CTA

Suivi d'un patient atteint de :

Cancer de la prostatea

Réponse «Oui» à la question «Est-ce qu'un médecin vous a déjà dit que vous étiez atteint du cancer de la prostate?»

Évaluation d'un patient présentant :

Des symptômes de prostatisme

Score de symptômes de l'AUA ³ 8 (Symptômes modérés/importants des voies urinaires basses)

Hypertrophie prostatique bénigne (HPB)

Réponse «Oui» à la question «Est-ce qu'un médecin vous a déjà dit que vous aviez une hypertrophie de la prostate (parfois appelée HPB)?»

Résultat anormal au toucher rectal

Les hommes qui ont indiqué que le résultat de leur toucher rectal le plus récent était anormal.

Hommes à risque accru de cancer :

Antécédents de cancer de la prostate chez un membre de la famille au premier degré diagnostiqué avant l'âge de 70 ans

Hommes qui ont signalé des antécédents de cancer de la prostate chez un membre de la famille au premier degré

Hommes américains de race noire

Indication d'une origine africaine dans une réponse à la question concernant l'origine ethnique

a Nota : les hommes ayant des antécédents de cancer de la prostate ont été exclus de cette analyse.


Le questionnaire a d'abord été testé sur un groupe de 41 volontaires de sexe masculin. Des révisions finales ont été apportées après un deuxième essai pilote sur 43 hommes choisis par CTA.

L'enquête par CTA assistée par ordinateur s'est échelonnée sur une période de quatre semaines en novembre et décembre 1996. Le fait de recueillir les données sur une courte période réduisait la possibilité d'influences externes (p. ex., reportages dans les médias) qui auraient pu influer sur les réponses à l'enquête. La collecte des données a été réalisée à contrat par le Population Research Laboratory (PRL), de l'Université de l'Alberta. La base de sondage consistait en un échantillon aléatoire de numéros de téléphone de l'Alberta de la banque de numéros de téléphone résidentiels du PRL. On a eu recours à des protocoles standard pour déterminer l'admissibilité, solliciter la participation et effectuer l'entrevue téléphonique. Si le ménage comptait plus d'un homme admissible, l'anniversaire le plus récent a été utilisé pour choisir au hasard la personne qui serait interviewée. Les appels ont été effectués au cours de trois périodes différentes tous les jours de la semaine et les samedis et pendant deux périodes le dimanche, et jusqu'à 12 tentatives ont été faites pour joindre chaque numéro de téléphone.

On a calculé les estimations selon l'âge de la prévalence des symptômes des voies urinaires basses et des indications du dosage sérique de l'APS. On a aussi calculé les estimations ponctuelles et les intervalles de confiance à 95 % pour la connaissance du dosage sérique de l'APS et la prévalence de ce dosage pour les trois tranches d'âge. On a décrit la prévalence du dosage sérique de l'APS chez les hommes qui avaient ou non des indications du dosage sérique de l'APS. Ensuite, on a comparé les trois groupes d'âge à l'aide de test du chi-carré pour les variables nominales et des tests de Wilcoxon30 pour les variables ordinales. Des tests exacts ont été utilisés pour les variables nominales lorsque la fréquence absolue du couple qui était prévue était inférieure à cinq. On a eu recours à la régression logistique pour rechercher des différences dans les taux de dosage sérique de l'APS selon le groupe d'âge et dans les indications du dosage sérique de l'APS. Les sujets pour lesquels il manquait des valeurs ont été exclus de l'analyse, et le nombre de cas manquants est indiqué dans les tableaux descriptifs. Toutes les analyses ont été réalisées au moyen du système SAS31 et du logiciel statistique S-PLUS32.

Pour ce qui est des considérations d'ordre éthique, nous avons obtenu l'autorisation de réaliser cette étude du Research Ethics Committee du Alberta Cancer Board et du Conjoint Medical Ethics Review Committee de la Faculté de médecine de l'Université de Calgary.

Résultats

En tout, 2 016 entrevues ont été réalisées (taux de coopération33 64,7 %). La raison la plus fréquente de la non-participation, après l'exclusion des numéros de téléphone inadmissibles, était le refus du ménage (35,9 %), suivie de «n'a jamais répondu au téléphone» (34,7 %). Une comparaison avec les données du recensement de 1996 de l'Alberta a indiqué que l'échantillon CTA était raisonnablement représentatif des hommes albertains appartenant aux mêmes groupes d'âge (données non présentées). Trente-deux hommes (1,6 %) qui ont déclaré être atteints du cancer de la prostate ont été exclus de toute analyse ultérieure.

Le tableau 2 donne une description de l'échantillon de 1 984 hommes sans antécédents de cancer de la prostate. Parmi les hommes qui ont affirmé avoir un médecin habituel, 96,2 % ont indiqué que leur médecin était un omnipraticien ou un médecin de famille. Le pourcentage des hommes qui ont déclaré subir régulièrement des bilans de santé augmentait avec l'âge : 65,2 %, 76,5 % et 81,0 % des hommes âgés de 40 à 49 ans, 50 à 59 ans et 60 à 74 ans, respectivement.

Les consultations en urologie et l'importance des symptômes urinaires augmentaient avec l'âge (tableau 3). Les hommes qui avaient des antécédents d'affections prostatiques étaient proportionnellement plus nombreux à avoir discuté de leurs symptômes urinaires avec leur médecin (66,2 % des hommes ayant des troubles prostatiques comparativement à 14,5 % des hommes qui n'avaient aucun problème semblable, RC ajusté selon l'âge = 11,2, IC à 95 % 8,6 - 14,5) et à avoir consulté un urologue (53,8 % des hommes qui présentaient un trouble prostatique quelconque contre 12,9 % des hommes qui n'avaient aucun problème semblable, RC ajusté selon l'âge = 6,8, IC à 95 % 5,2 - 8,8).


TABLEAU 2
Caractéristiques démographiques, état de santé et
pratiques de soins primaires par groupe d'âge (n = 1 984), % (n)

Groupe d'âge (années)

40–49
(n = 603)

50–59
(n = 702)

60–74
(n = 679)

État matrimonial

Célibataire

8,1 (49)

4,6 (32)

6,8 (46)

Marié/union de fait

83,9 (506)

85,9 (602)

81,2 (550)

Séparé/divorcé/veuf

8,0 (48)

9,6 (67)a

12,0 (81)b

Niveau de scolarité

Moins que la 9e année

2,0 (12)

8,2 (57)

16,0 (108)

9e à 13e année

30,2 (181)

37,6 (263)

48,6 (328)

École de métier/collège –
en partie ou terminé


36,0 (216)


22,3 (156)


15,7 (106)

Université – en partie ou terminé

31,8 (191)c

31,9 (223)c

19,7 (133)d

Situation de l'emploi

Employé à temps plein

91,0 (549)

82,0 (575)

29,3 (199)

Employé à temps partiel

1,3 (8)

3,3 (23)

6,3 (43)

Retraité

0,7 (4)

9,4 (66)

61,9 (420)

Autre

7,0 (42)

5,3 (37)a

2,5 (17)

Évaluation de l'état de santé comparativement aux autres du même âge

Excellente

22,4 (135)

23,1 (162)

16,2 (110)

Très bonne

38,1 (230)

36,2 (254)

34,9 (237)

Bonne

31,0 (187)

27,2 (191)

30,8 (209)

Médiocre/mauvaise

8,5 (51)

13,4 (94)a

18,1 (123)

Usage du tabac

N'a jamais fumé

34,5 (208)

26,5 (186)

29,0 (197)

Ex-fumeur

33,5 (202)

46,2 (324)

52,7 (358)

Fumeur occasionnel

2,8 (17)

3,0 (21)

1,0 (7)

Fumeur actuel

29,2 (176)

24,4 (171)

17,2 (117)

Type de pourvoyeur de soins de santé primaire

Médecin de famille

75,0 (452)

80,6 (566)

90,0 (611)

Consulte divers médecins, fréquente les cliniques sans rendez-vous



9,3 (56)



7,3 (51)



3,8 (26)

Aucun médecin habituel

15,8 (95)

12,1 (85)

6,2 (42)

Temps écoulé depuis le dernier examen physique ou bilan de santé

Au cours de la dernière année

39,1 (236)

48,3 (339)

58,8 (399)

De 1 à 5 ans

38,6 (233)

34,1 (239)

29,6 (201)

Plus de 5 ans

13,4 (81)

9,5 (67)

5,7 (39)

Ne se souvient pas

8,8 (53)

8,1 (57)

5,9 (40)

Information manquante sur : a = 1; b = 2; c = 3; d = 4 sujets.

TABLEAU 3
Symptômes des voies urinaires basses et indications
du dosage sérique de l'APS par groupe d'âge (n = 1 984), % (n)

Groupe d'âge (années)

40–49
(n = 603)

50–59
(n = 702)

60–74
(n = 679)

Avez-vous déjà été suffisamment gêné par des symptômes urinaires pour
en discuter avec votre médecin?

Oui

15,5 (93)

21,1 (148)

28,5 (193)

Non

84,5 (508)b

78,9 (554)

71,5 (484)b

Avez-vous déjà consulté un urologue?

Oui

11,6 (70)

16,7 (117)

27,0 (182)

Non

88,4 (532)a

83,3 (584)a

73,0 (493)c

Score des symptômes de l'AUA

Aucun à bénins

94,3 (561)

89,5 (623)

80,9 (538)

Modérés

5,2 (31)

9,3 (65)

17,3 (115)

Importants

0,5 (3)

1,2 (8)

1,8 (12)

Non cotés en raison du manque d'information


8


6


14

Indications du dosage sérique de l'APS

Évaluation d'un patient présentant :

Des symptômes de prostatisme

(score de l'AUA ³ 8)

5,7 (34)

10,5 (73)

19,1 (127)

Antécédents personnels d'HPB

3,2 (19)

9,8 (69)

23,1 (157)

Toucher rectal anormal
(le plus récent)


3,0 (18)


5,4 (38)


8,4 (57)

Hommes à risque accru de cancer :

Antécédents chez un membre de la famille au 1er degré


11,6 (70)


10,0 (70)


10,3 (70)

Race noire

0,2 (1)

0,3 (2)

0,4 (3)

Nombre d'indications du dosage sérique de l'APS (p < 0,001)

Aucune

78,2 (467)

73,0 (509)

57,7 (385)

Au moins une indication

21,8 (130)

27,0 (188)

42,3 (282)

Non évalué à cause de données manquantes pour le score des symptômes de l'AUA



6



5



12

Informations manquantes sur : a = 1; b = 2 ; c = 4 sujets


La majorité des hommes dans les trois groupes d'âge ont indiqué qu'ils éprouvaient des symptômes bénins des voies urinaires basses.

Comme prévu, les hommes plus âgés étaient proportionnellement plus nombreux à avoir au moins une indication du dosage sérique de l'APS (tableau 3). Des antécédents d'HPB, des symptômes modérés ou importants des voies urinaires basses et un résultat anormal au toucher rectal le plus récent augmentaient avec l'âge (tous p < 0,001). Des antécédents de cancer de la prostate chez un membre de la famille au premier degré ont été relevés chez environ 10 % des hommes et ce taux ne variait pas selon le groupe d'âge (p = 0,6). Les hommes d'origine africaine étaient très peu nombreux dans cet échantillon (< 1 % des hommes de tous les groupes d'âge). Il était courant d'observer au moins une indication du dosage sérique de l'APS, en particulier chez les hommes âgés de 60 à 74 ans.

On a demandé aux hommes qui avaient déjà entendu parler du cancer de la prostate (n = 1 930) s'ils en avaient discuté avec leur médecin. Le pourcentage des hommes qui en avaient effectivement discuté avec leur médecin augmentait avec l'âge : 24,4 %, 32,1 % et 43,6 % des hommes âgés de 40 à 49 ans, 50 à 59 ans et 60 à 74 ans, respectivement (p < 0,001). Les sujets le plus souvent discutés étaient les suivants : renseignements généraux (52,5 %), détection du cancer de la prostate (47,2 %) (seulement 8,5 % ont discuté spécifiquement du dosage sérique de l'APS), et symptômes (32,6 %). Les options thérapeutiques de même que le pronostic (5,7 %) et d'autres sujets (8,5 %) étaient abordés beaucoup plus rarement. On a relevé peu de différences selon le groupe d'âge dans les questions dont les hommes discutaient avec leur médecin. Les lignes directrices concernant l'âge auquel il y avait lieu d'effectuer le dosage sérique de l'APS étaient le plus souvent abordées par les hommes âgés de 40 à 49 ans (15,4 % 40 à 49 ans; 6,8 % 50 à 59 ans; 5,9 % 60 à 74 ans, p = 0,002).

Moins de la moitié des hommes avaient déjà entendu parler du dosage sérique de l'APS. La connaissance de cette modalité augmentait avec l'âge et s'établissait à 26,7 %, 40,0 % et 45,1 % des hommes âgés de 40 à 49 ans, 50 à 59 ans et 60 à 74 ans, respectivement. Les taux de dépistage au moyen du dosage sérique de l'APS étaient faibles et étroitement associés à l'âge, en effet 4,5 %, 13,1 % et 22,2 % des hommes dans les mêmes groupes d'âge ont signalé avoir subi au moins un dosage sérique de l'APS. La plupart des hommes (57,0 %) n'avaient subi qu'un seul dosage. Le temps moyen (médian) qui s'était écoulé depuis le dernier dosage sérique de l'APS était de 1,3 (0,9) ans et variait entre un peu plus d'un mois et 12,4 ans, et 98 % des hommes ont indiqué que leur dosage sérique de l'APS le plus récent avait eu lieu au cours des cinq années précédentes. On n'a relevé aucune différence dans le temps médian écoulé depuis le dernier dosage sérique de l'APS entre les trois groupes d'âge (test de Wilcoxon, p = 0,5). Neuf hommes ne pouvaient se souvenir de la date de leur dernier dosage sérique de l'APS.

Les médecins étaient le plus souvent la source initiale d'information des hommes ayant subi le dosage sérique. C'était particulièrement le cas chez les hommes âgés de 40 à 49 ans qui ont indiqué dans une proportion de 74,1 % qu'ils ont été informés de l'existence du dosage sérique de l'APS par leur médecin, comparativement à 50,0 % des hommes âgés de 50 à 59 ans et à 61,6 % des hommes âgés de 60 à 74 ans. En outre, 18,9 % des hommes âgés de $50 ans ont indiqué qu'ils avaient appris l'existence du dosage sérique de l'APS par des articles de journaux et de revues.

Le tableau 4 indique les taux de dépistage par dosage sérique de l'APS selon qu'il existait ou non au moins une indication clinique pour effectuer ce dosage. Dans le cas des hommes qui n'avaient aucune indication semblable, le test était considéré comme un moyen de dépister le cancer de la prostate. Dans la majorité des cas (63,8 %), le dosage sérique de l'APS a été réalisé dans le cadre d'un bilan de santé courant, ce qui donne à penser qu'il a été effectué à des fins de dépistage, alors que 9,4 % des répondants avaient demandé spécifiquement au médecin de leur faire subir ce test. La plupart des hommes avaient subi ce dosage une fois (55,9 %) ou deux fois (15,8 %), et ces taux ne variaient pas selon l'âge. Le plus souvent, ces hommes avaient appris l'existence de ce test par leur médecin (57,5 %) ou par des articles publiés dans des journaux ou des revues (15,0 %). Chez les hommes âgés de 40 à 49 ans, peu de répondants connaissaient l'existence du dosage sérique de l'APS et rares étaient ceux qui l'avaient subi.

Les taux de dosage sérique de l'APS étaient plus élevés chez les hommes qui avaient au moins une indication clinique comparativement aux hommes qui n'en avaient aucune (tableau 4). La connaissance du dosage sérique de l'APS était comparable dans les trois groupes d'âge, mais le pourcentage des hommes qui subissaient ce test augmentait avec l'âge. À l'instar des hommes chez qui il n'y avait aucune indication du dosage sérique de l'APS, 59,9 % des hommes qui avaient subi ce test ont été informés de l'existence de celui-ci par leur médecin. La plupart des hommes ont affirmé qu'ils avaient subi un (57,8 %) ou deux (12,7 %) dosage(s) de l'APS. Les raisons pour lesquelles ils avaient subi leur dernier dosage sérique de l'APS étaient les suivantes : un problème que leur médecin souhaitait vérifier (32,4 %), des symptômes qui les préoccupaient 16,9 %) ou un bilan de santé courant (37,3 %).


TABLEAU 4
Connaissance de l'épreuve de dosage sérique de l'APS et
recours à cette épreuve par groupe d'âge et indication, % (n)

Groupe d'âge (années)

40–49

50–59

60–74

Hommes ne présentant aucune indication clinique du dépistage sérique
de l'APS (n = 1 361)

Ont déjà discuté du cancer de la prostate avec leur médecin (p < 0,001)

Oui

20,3 (95)

27,9 (142)

36,1 (139)

Non

79,7 (372)

72,1 (367)

63,9 (246)

Ont déjà entendu parler du dosage sérique de l'APS? (p < 0,001)

Oui

21,2 (99)

38,3 (195)

39,0 (150)

(IC à 95 %)

(17,7, 25,1)

(34,2, 42,6)

(34,2, 43,9)

Un dosage sérique de APS (p < 0,001)

2,8 (13)

11,2 (57)

14,8 (57)

(IC à 95 %)

(1,6, 4,7)

(8,7, 14,2)

(11,6, 18,7)

Hommes présentant au moins une indication du dosage sérique de l'APS (n = 600)

Ont déjà discuté du cancer de la prostate avec leur médecin (p = 0,009)

Oui

36,9 (48)

41,0 (77)

51,4 (145)

Non

63,1 (82)

59,0 (111)

48,6 (137)

Ont déjà entendu parler du dosage sérique de l'APS? (p = 0,12)

Oui

46,9 (61)

45,2 (85)

54,3 (153)

(IC à 95 %)

(38,6, 55,5)

(38,3, 52,4)

(48,4, 60,0)

Ont subi au moins un dosage sérique de l'APS (p < 0,001)

10,8 (14)

18,6 (35)

33,0 (93)

(IC à 95 %)

(6,5, 17,3)

(13,7, 24,8)

(27,8, 38,7)


La modélisation logistique montre que l'effet de l'indication du dosage sérique de l'APS (RC=2,5, IC à 95 % 1,9–3,3) était indépendant de l'effet de l'âge (RC=3,1, IC à 95 % 2,0–4,9 pour les hommes âgés de 50 à 59 ans, RC=5,2, IC à 95 % 3,4–8,1 pour les hommes âgés de 60 à 74 ans).

Le tableau 5 décrit les pratiques de dosage sérique de l'APS dans le sous-ensemble d'hommes qui connaissaient l'existence de ce test. Moins de la moitié de ces hommes avaient discuté du dosage sérique de l'APS avec leur médecin. Ce profil variait selon l'âge, les hommes plus âgés étant proportionnellement plus nombreux à avoir discuté de ce test. Dans les trois groupes d'âge, les taux de dosage sérique de l'APS étaient plus élevés chez les hommes qui avaient au moins une indication clinique de ce dosage comparativement aux hommes qui n'en avaient aucune. Encore une fois, le dosage sérique de l'APS était étroitement associé à l'âge. Le pourcentage des hommes qui ont déclaré avoir subi au moins un dosage sérique de l'APS augmentait avec l'âge tant chez les hommes qui avaient et qui n'avaient pas d'indication du dosage sérique de l'APS. La régression logistique a montré que l'effet de l'indication du dosage sérique de l'APS (RC=2,1, IC à 95 % 1,5–2,9) était indépendamment de l'effet de l'âge (RC=2,6, IC à 95 % 1,6–4,3 pour les hommes âgés de 50 à 59 ans; RC=4,6, IC à 95 % 2,9–7,5 pour les hommes âgés de 60 à 74 ans).


TABLEAU 5
Pratiques relatives au dosage sérique de l'APS
chez les hommes de l'échantillon CTA qui connaissaient
l'existence de ce test, par groupe d'âge (n = 748), % (n)

Groupe d'âge (années)

Total
(n = 748)

40–49
(n = 161)

50–59
(n = 281)

60–74
(n = 306)

Ont discuté du dosage sérique de l'APS avec leur médecin? (p < 0,001)

Oui

23,6 (38)

39,2 (110)

52,6 (161)

41,3 (309)

Non

76,4 (123)

60,8 (171)

47,4 (145)

58,7 (439)

Ont déjà subi un dosage sérique de l'APS? (p < 0,001)

Oui

16,8 (27)

32,7 (92)

49,4 (151)

36,1 (270)

(IC à 95 %)

(11,8, 23,3)

(27,5, 38,4)

(43,8, 54,9)

(32,7, 39,6)

Ont déjà subi un dosage sérique de l'APS par indication clinique chez les hommes connaissant l'existance de ces tests (n = 743)

Au moins une indication
(n = 299) (p < 0,001)


23,0 (14)


41,2 (35)


60,8 (93)


47,5 (142)

(IC à 95 %)

(14,2, 34,9)

(31,3, 51,8)

(52,9, 68,2)

(41,9, 53,2)

Aucune indication
(n = 444) (p < 0,001)


13,1 (13)


29,2 (57)


38,0 (57)


28,6 (127)

(IC à 95 %)

(7,8, 21,2)

(23,3, 36,0)

(30,6, 46,0)

(24,6, 33,0)


Analyse

Cette étude a permis d'établir qu'à la fin de 1996, soit six ans après l'introduction du dosage sérique de l'APS, très peu d'Albertains en connaissaient l'existence et rares étaient ceux qui l'avaient subi. Les chiffres en ce qui concerne le dosage sérique de l'APS déclarés par les répondants concordaient avec les tendances des données relatives à l'incidence du cancer de la prostate envahissant en Alberta au cours de la même période. On a relevé très peu de différences selon l'âge dans le nombre de dosages sériques de l'APS subis par les hommes au cours de leur vie et dans le temps écoulé depuis le dernier dosage, ce qui s'explique par le fait que ce test n'était disponible que depuis relativement peu de temps. La majorité (57 %) des hommes qui avaient subi ce dosage ont indiqué qu'ils n'en avaient eu qu'un seul, ce qui est compréhensible étant donné qu'il s'agissait d'un nouveau test de dépistage et que la possibilité d'avoir subi des dosages en série était relativement limitée.

Les dossiers d'utilisation des services de santé montrent que les profils des dosages sériques de l'APS étaient semblables dans trois provinces canadiennes. La Saskatchewan (1990–1994)16 et l'Ontario (1988–1996)34 ont signalé des augmentations importantes du nombre de dosages sériques de l'APS demandés par les médecins34. En Colombie-Britannique, les profils d'utilisation montraient que la majorité des dosages sériques de l'APS ont été demandés par des omnipraticiens et que 76 % des hommes avaient subi un seul dosage au cours de la période d'étude d'un an, ce qui donne à penser que ce test a été utilisé à des fins de dépistage du cancer de la prostate15. Une étude de couplage des rapports de dosage sérique de l'APS de deux laboratoires, soit un laboratoire privé et un laboratoire hospitalier, en Ontario a signalé une moyenne (médiane) de 1,5 (1) dosage sérique de l'APS chez les hommes qui n'avaient pas de diagnostic de cancer de la prostate35. Comme dans la présente étude, les taux de dosage sérique de l'APS étaient les plus élevés chez les hommes âgés de 50 à 70 ans.

Les taux de dosage sérique de l'APS étaient très faibles chez les hommes qui n'avaient aucune indication clinique de ce dosage, ce qui donne à penser qu'on avait peu recours à ce dosage à des fins de dépistage en Alberta jusqu'au moment de l'enquête par CTA. La connaissance et l'utilisation du dosage sérique de l'APS étaient étroitement associés à un âge plus avancé. Ce phénomène pourrait s'expliquer par une augmentation de la prévalence des indications cliniques du dosage sérique de l'APS, une plus grande vigilance de la part des médecins et l'augmentation de l'incidence du cancer de la prostate avec l'âge. Chez les hommes âgés de 40 à 49 ans, on a observé un très faible taux de dosage sérique de l'APS, en particulier à des fins de dépistage.

Presque toutes les études ont signalé une augmentation des taux de dosage sérique de l'APS avec l'âge28,36–39. Les résultats présentés ici sont semblables à ceux de l'enquête CTA réalisée en janvier 1995 auprès des hommes canadiens, dans laquelle 6 %, 13 % et 23 % des hommes âgés de 40 à 49 ans, 50 à 59 ans et 60 à 69 ans respectivement ont affirmé avoir déjà subi un dosage sérique de l'APS28. On a relevé des taux de dosage sérique de l'APS beaucoup plus élevés dans une enquête postale menée en juin 1996 auprès des hommes de la ville de Québec, dans laquelle 21 %, 29 % et 24 % des hommes âgés de 50 à 59 ans, 60 à 69 ans et 70 ans et plus, respectivement, avaient subi un dosage sérique de l'APS au cours des 12 mois précédents40. Les hommes atteints du cancer de la prostate ont été exclus de l'analyse. Ces taux sont beaucoup plus élevés que ceux qui ont été relevés dans la présente étude, bien que celle-ci ait évalué le nombre de dosages sériques de l'APS subis pendant toute la vie comparativement aux dosages subis au cours des 12 mois précédents. Le fait qu'une importante étude de dépistage du cancer de la prostate41 ait été réalisée dans la ville de Québec pourrait avoir contribué à sensibiliser non seulement les hommes mais encore les professionnels de la santé de la région de Québec au dosage sérique de l'APS.

Les taux plus élevés de dosage sérique de l'APS observés chez les Américains 36,42 pourraient également être attribuables à une meilleure connaissance de ce test tant chez les hommes que chez les médecins. Une enquête réalisée auprès des hommes âgés de $ 50 ans et plus dans l'ensemble de l'État de New-York a révélé que 58 % des hommes connaissaient le dosage sérique de l'APS et que 64 % de ceux-ci avaient déjà subi ce dosage au moins une fois43. En outre, des différences sur le plan de la méthodologie, de la période de référence, des milieux de soins et des politiques de dépistage pourraient expliquer en partie la variation des estimations de la prévalence.

Contrairement aux résultats de l'étude réalisée par Mercer et coll.28, dans laquelle les médecins et les médias jouaient un rôle équivalent dans la sensibilisation de la population au dosage sérique de l'APS, dans notre étude, ce sont surtout les médecins qui ont informé les patients de l'existence de ce test. Cet écart pourrait être attribuable aux différences dans la promotion médiatique du dépistage du cancer de la prostate entre les provinces qui ont des politiques différentes pour ce qui est du dosage sérique de l'APS. Le recours à ce dosage principalement chez les hommes qui avaient au moins une indication du dosage sérique de l'APS lorsque la question de ce test a probablement été soulevée dans l'investigation d'un problème clinique pourrait également expliquer ce phénomène.

Les profils de dosage sérique de l'APS fondés sur les renseignements fournis par les répondants dans cet échantillon de l'ensemble de la population semblent correspondre aux lignes directrices de pratique clinique qui sont actuellement en vigueur en Alberta et aux restrictions antérieures imposées par cette province quant à l'usage de ce test. Les écarts importants dans les taux de dosage sérique de l'APS chez les hommes qui avaient et n'avaient pas d'indication du dosage sérique de l'APS dans les trois groupes d'âge montrent la mesure dans laquelle les indications cliniques du dosage sérique de l'APS expliquent les taux d'utilisation de ce test. Les indications cliniques du dosage sérique de l'APS sont suffisamment importantes chez les hommes âgés de 50 à 74 ans pour avoir un effet marqué sur les taux de dosage sérique de l'APS. L'usage de ce test chez les hommes qui présentent des indications cliniques pourrait expliquer l'augmentation rapide de l'incidence du cancer de la prostate en Alberta au début des années 1990.

D'autres enquêtes n'ont pas évalué le rôle des indications cliniques pour ce qui est d'expliquer les profils de dosage sérique de l'APS dans un échantillon de la population en général. Notons cependant que les taux de dosage sérique de l'APS étaient plus élevés chez les hommes présentant une HPB, des symptômes modérés ou importants des voies urinaires basses et des antécédents familiaux de cancer dans la Health Professionals Followup Study44. Une enquête transversale sur les consultations des médecins de première ligne aux États-Unis a permis d'établir que le dosage sérique de l'APS était plus souvent réclamé chez les hommes de tous les groupes d'âge qui présentaient des symptômes des voies urinaires basses, avaient reçu un diagnostic d'HPB ou consultaient pour un bilan de santé45.

Deux études portant sur des australiens qui avaient consulté leur médecin pour des infections ennuyeuses des voies urinaires basses ont révélé que ceux-ci étaient proportionnellement plus nombreux à avoir subi un dosage sérique de l'APS 39,46. Les variables explicatives les plus utiles du dosage sérique de l'APS dans un échantillon d'hommes âgés de 40 à 79 ans dans l'État de New South Wales, en Australie, étaient l'âge, la recommandation du médecin et la présence de symptômes des voies urinaires basses47.

Plusieurs raisons pourraient expliquer pourquoi certains hommes qui avaient au moins une indication clinique du dosage sérique de l'APS n'ont pas subi ce test. Premièrement, il est possible que certains hommes qui éprouvent des symptômes ne consultent pas un médecin. En effet, tous les hommes qui présentent des symptômes des voies urinaires basses ne se font pas soigner48–50. En Grande-Bretagne, un peu plus du tiers des hommes qui présentaient des symptômes urinaires importants et plus de la moitié (51,9 %) de ceux chez qui ces symptômes étaient modérés n'ont pas consulté leur médecin51. Deuxièmement, il est possible que le dosage sérique de l'APS n'ait pas été offert aux hommes qui consultaient un médecin pour un symptôme urinaire. Il est aussi possible que ce test n'ait pas été disponible au moment où ils ont reçu un diagnostic d'HPB. Enfin, il se peut que certains hommes aient refusé de subir ce dosage.

La prévalence des symptômes des voies urinaires inférieures dans l'échantillon de l'Alberta est quelque peu inférieure à celle qui a été signalée dans une étude sur le comté d'Olmsted52–53, une enquête postale réalisée auprès d'hommes en Grande-Bretagne54 et une enquête comportant un questionnaire que les répondants devaient remplir eux-mêmes qui a été réalisée auprès d'un important échantillon consécutif d'Australiens consultant au cabinet du médecin55. La prévalence supérieure des symptômes qui a été observée dans les études du comté d'Olmsted pourrait être partiellement attribuable à un biais de non-réponse, ce qui donnerait une prévalence supérieure de troubles urologiques parmi les participants à l'étude56. Quarante pour cent des hommes de l'échantillon australien étaient âgés de > 70 ans, ce qui pourrait expliquer en partie l'estimation plus élevée à cause de la prévalence accrue de symptômes des voies urinaires basses avec l'âge.

La prévalence inférieure des symptômes dans l'échantillon de l'Alberta pourrait aussi être attribuable à la façon dont le questionnaire a été administré. Les entrevues téléphoniques donnaient des scores de symptômes AUA inférieurs aux scores obtenus avec des questionnaires que les répondants remplissaient eux-mêmes57. Une enquête téléphonique réalisée auprès d'un échantillon aléatoire d'Australiens a donné une prévalence de symptômes modérés/importants de 4 %, 11 %, 14 % et 18 % chez des hommes âgés de 40 à 49 ans, 50 à 59 ans, 60 à 69 ans et 70 à 79 ans, respectivement47. Ces taux sont semblables aux taux de prévalence relevés dans l'échantillon de l'Alberta.

Notre étude est limitée par le fait que les estimations de la prévalence sont fondées sur l'autodéclaration. La validité de l'autodéclaration en ce qui concerne le dosage sérique de l'APS n'a pas été établie au Canada. Un échantillon de commodité de 276 patients de sexe masculin qui fréquentaient neuf cabinets de soins primaires dans le nord-ouest de l'Ohio a révélé que la sensibilité et la spécificité de l'autodéclaration était de 74 % et 65 % comparativement aux dossiers médicaux58. Par conséquent, 26 % des hommes qui composaient l'échantillon ignoraient ou étaient incapables de se rappeler s'ils avaient subi un dosage sérique de l'APS. Notons toutefois qu'une proportion supérieure d'hommes (35 %) dont le dossier médical n'indiquait pas qu'ils avaient subi un dosage sérique de l'APS ont faussement signalé avoir subi ce test.

On ignore si les résultats des études de validation réalisées aux États-Unis sont applicables au contexte albertain. En raison du biais de désirabilité sociale, il est possible que plus d'Américains déclarent faussement avoir subi un dosage afin de donner l'impression qu'il se sont conformés aux recommandations de dépistage du cancer de la prostate qui sont plus courantes aux États-Unis. Une étude de validation a été réalisée dans le cadre de la présente recherche et fera l'objet d'un rapport distinct.

La classification des hommes selon qu'ils avaient ou non une indication clinique du dosage sérique de l'APS dans l'étude actuelle était également fondée sur l'autodéclaration, y compris des antécédents d'HPB. Une comparaison de l'autodéclaration et des dossiers médicaux chez les sujets témoins d'une étude cas-témoins sur le cancer de la prostate choisis parmi les membres d'une importante organisation de soins de santé intégrés a permis d'établir que les hommes avaient tendance à surdéclarer les maladies génito-urinaires pour lesquelles il n'existe aucun critère diagnostique explicite, dont l'HPB59. Les auteurs ont toutefois conclu que l'autodéclaration pouvait fournir une estimation plus complète de l'HPB en raison du caractère incomplet des dossiers médicaux, de la variation importante entre les médecins et des périodes de référence différentes couvertes par les dossiers médicaux.

Les principaux points forts de l'étude en cours sont l'échantillon tiré de l'ensemble de la population, l'utilisation d'une mesure valable et fiable des symptômes des voies urinaires basses et une taille d'échantillon suffisamment importante pour permettre le calcul des taux selon l'âge de dosage sérique de l'APS. Nous avons relevé des effets importants dus à l'âge, ce qui met en lumière l'utilité des estimations selon l'âge. La taille de l'échantillon était suffisante pour fournir des estimations raisonnablement précises de l'utilisation du dosage sérique de l'APS dans le sous-groupe d'hommes n'ayant aucune indication à cet égard qui étaient considérés comme admissibles au dépistage. Le taux de coopération de 65 % se compare favorablement au taux de réponse obtenu dans le cadre d'autres enquêtes CTA en général60–61 et des enquêtes menées auprès des hommes au sujet du cancer de la prostate, en particulier28,43,62. La comparaison avec les données du recensement a indiqué que l'échantillon CTA était représentatif des hommes de l'Alberta dans ces trois groupes d'âge en ce sens que les caractéristiques démographiques augmentaient la généralisabilité des résultats.

Les recommandations actuelles font ressortir l'importance d'informer les hommes au sujet des avantages et des inconvénients éventuels du dépistage du cancer de la prostate et de les faire participer à la décision de se soumettre ou non au dépistage63–64. La possibilité que le recours au dosage sérique de l'APS augmente à mesure que les hommes sont informés de l'existence de cette modalité de dépistage est démontrée par les taux supérieurs de dépistage par dosage sérique de l'APS chez les hommes de tous les groupes d'âge qui connaissent l'existence de ce test. L'éducation concernant le dépistage du cancer de la prostate devrait veiller à ce qu'on accorde l'attention nécessaire aux avantages et aux inconvénients à mesure que les hommes prennent connaissance de cette modalité de dépistage. Il faudrait effectuer des recherches sur la façon dont les médecins et les hommes répondent à cette demande potentielle.

On peut conclure que le dépistage du cancer de la prostate par dosage sérique de l'APS était peu fréquent en Alberta six ans après l'introduction de ce test et juste après la publication des lignes directrices de pratique clinique concernant le dépistage du cancer de la prostate. Certaines données indiquent qu'une recommandation de lignes directrices de pratique clinique à l'encontre du dépistage du cancer de la prostate en Saskatchewan a réduit l'usage de ce test par les médecins de famille34. Ces résultats fournissent des données de référence à partir desquelles on pourra évaluer les changements dans les taux de dépistage du cancer de la prostate après la publication des lignes directrices de pratique clinique et l'introduction de programmes d'éducation et de sensibilisation portant sur le dépistage du cancer de la prostate.

Remerciements

Cette recherche a été financée par une subvention de l'Institut national de cancer du Canada (subvention no 007339) avec des fonds recueillis par la Société canadienne du cancer.

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Coordonnées des auteurs

S Elizabeth McGregor, Heather E Bryant, Division of Epidemiology, Prevention & Screening, Alberta Cancer Board

Rollin F Brant, Department of Community Health Sciences, University of Calgary

Peter J Corbett, Department of Oncology, University of Calgary et Tom Baker Cancer Centre

Correspondance : S Elizabeth McGregor, Division of Epidemiology, Prevention & Screening, Alberta Cancer Board, 1331–29th Street NW, Calgary (Alberta), Canada T2N 4N2; Télécopieur : (403) 270-8003; Courriel : elizabeth.mcgregor@cancerboard ab.ca

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Dernière mise à jour : 2002-09-27 début