La santé des Canadiens ainsi que leur bien-être
social et économique sont intimement liés à
la qualité de leur environnement. Devant ce constat, le
gouvernement du Canada s'est engagé, en 2004, à
produire chaque année un rapport sur les indicateurs nationaux
de la qualité de l'air, des émissions de gaz à
effet de serre (GES) et de la qualité de l'eau douce. L'objectif
de ces indicateurs est de fournir aux Canadiens de l'information
plus cohérente et de façon plus régulière
sur l'état de leur environnement ainsi que sur les liens
entre celui-ci et l'activité humaine. Environnement Canada,
Statistique Canada et Santé Canada travaillent de concert
en vue d'élaborer ces indicateurs et de les communiquer.
Cette initiative, qui témoigne de la responsabilité
conjointe des acteurs dans la gestion de l'environnement au Canada,
a bénéficié de la collaboration et de la
contribution des provinces et des territoires.
Les trois principaux éléments des indicateurs canadiens
de durabilité de l'environnement (ICDE) sont les suivants :
Qualité de l'air: Les indicateurs
nationaux de la qualité de l'air, dont il est question
dans le présent rapport, mettent l'accent sur l'exposition
humaine à l'ozone troposphérique et aux particules
fines (P2,5),
tous deux des composants clés du smog. L'exposition humaine
à l'ozone troposphérique et aux P2,5 inquiète, car il n'existe pas de seuils établis
au‑dessous desquels ces polluants sont sans danger et
ne constituent aucun risque pour la santé humaine.
De 1990 à 2004, l'indicateur d'ozone a révélé
une variabilité annuelle ainsi qu'une hausse moyenne
de 0,9 p. 100 par année à l'échelle
nationale. Les stations du Sud de l'Ontario ont rapporté
les niveaux les plus élevés au pays en 2004 ainsi
que les hausses les plus rapides depuis 1990. De 2000 à
2004, les niveaux les plus élevés de P2,5 ont été signalés dans le Sud de l'Ontario,
alors que certaines régions du Sud du Québec ou
de l'Est de l'Ontario présentaient également des
niveaux élevées. Pendant cette même période,
aucune tendance à la hausse ou à la baisse des
niveaux de P2,5 n'a été observée à l'échelle
nationale.
Les activités humaines qui contribuent à la pollution
atmosphérique comprennent l'utilisation de véhicules
à moteur, la combustion de carburants fossiles à
des fins résidentielles et industrielles, la production
d'électricité des centrales thermiques et le chauffage
au bois domestique. La qualité de l'air est également
influencée par le transport atmosphérique de polluants
à partir d'autres régions et par les conditions
météorologiques.
Santé Canada étudie présentement la faisabilité
de développer et de communiquer un indicateur intégré
sur l'environnement et la santé (indicateur air-santé),
qui serait fondé sur les risques combinés pour
la santé de l'exposition à plusieurs polluants
atmosphériques, dont les particules et l'ozone.
Émissions de gaz à effet de serre: L'indicateur
des émissions de gaz à effet de serre
met l'accent sur les émissions totales de GES à
l'échelle nationale. Entre 1990 et 2004, les émissions
ont augmenté de 27 p. 100, dépassant ainsi
de 35 p. 100 l'objectif auquel le Canada s'est engagé,
en décembre 2002, lors de la ratification du Protocole
de Kyoto, à la Convention-cadre des Nations Unies sur
les changements climatiques, soit 6 p. 100 sous le niveau
de l'année de référence de 1990 pour la
période allant de 2008 à 2012. La croissance des
émissions était surtout attribuable à la
production d'électricité des centrales thermiques,
à l'utilisation des véhicules routiers et à
la production pétrolière et gazière. Bien
que les émissions totales de GES aient augmenté,
les émissions par unité du produit intérieur
brut ont chuté de 14 p. 100 de 1990 à 2004.
L'expansion de l'économie canadienne a toutefois largement
contrebalancé les réductions des émissions,
ce qui s'est traduit par une augmentation nette du total des
émissions. Durant la même période, les émissions
de GES se sont aussi accrues plus rapidement que ne l'a fait
la population canadienne; il en résulte donc une augmentation
de 10 p. 100 des émissions par personne.
Qualité de l'eau douce : Un apport
en eau de bonne qualité est essentiel aux écosystèmes,
à la santé humaine et à la performance
économique. Au Canada, la qualité de l'eau douce
est menacée par diverses sources, dont l'agriculture,
l'activité industrielle et les établissements
humains.
L'indicateur de la qualité de l'eau douce dont il est
question dans le présent rapport couvre la période
de 2002 à 2004 et met l'accent seulement sur la capacité
des eaux de surface du Canada à soutenir les besoins
de la vie aquatique. Des 340 sites de surveillance sélectionnés
dans le Sud du Canada, la qualité de l'eau fut considérée
comme « bonne » ou « excellente »
dans 44 p. 100 des sites, « moyenne »
dans 34 p. 100 des sites et « médiocre »
ou « mauvaise » dans 22 p. 100 des
sites.
Compte tenu des difficultés de standardisation des programmes
de surveillance de la qualité de l'eau au Canada, il
n'existe encore aucune tendance nationale pour cet indicateur.
De plus, les résultats qui s'y rattachent ne constituent
pas une évaluation globale de l'eau douce au Canada.
En effet, ils s'appliquent à certains sites de surveillance
situés dans le Sud et le Nord du Canada ainsi que dans
les Grands Lacs, qui répondaient aux critères
de qualité des données des ICDE. Les améliorations
prévues aux réseaux de surveillance, aux recommandations
sur la qualité de l'eau ainsi qu'à l'analyse permettront
de mieux évaluer la qualité des eaux de surface
à l'avenir.
En résumé, les trois indicateurs visés par
le rapport fournissent chacun des renseignements importants sur
la durabilité de l'environnement au Canada, la santé
et le bien-être des citoyens, ainsi que sur les conséquences
de notre croissance économique et de nos choix en matière
d'habitudes de vie. Les indicateurs de la qualité de l'air,
des émissions de GES et de la qualité de l'eau douce
sont fondamentalement liés entre eux à plusieurs
égards :
Les phénomènes que les indicateurs mesurent
sont tributaires de certaines forces communes;
Quelques-unes des substances peuvent avoir une incidence sur
les trois indicateurs;
D'un indicateur à l'autre, on apprend que les mêmes
régions du pays subissent des stress.
La communication des résultats des indicateurs sous la
forme d'un ensemble intégré englobant d'autres données
sur l'environnement, des mesures de la performance économique
et des indices du progrès social constitue un défi
de taille. Le chapitre « Établir un lien entre
les indicateurs », du présent rapport, se veut
un premier pas dans cette direction. L'objectif à long
terme de ces indicateurs est de permettre la prise de décisions
qui tiennent vraiment compte de la durabilité de l'environnement.
Améliorations apportées au rapport
Ce rapport est le deuxième d'une série annuelle
sur les ICDE. Les principales améliorations apportées
au rapport cette année sont les suivantes :
Qualité de l'air
Inclusion de l'indice de particules fines (P2,5)
Analyse statistique perfectionnée des tendances mises
au jour par les indicateurs
Émissions de gaz à effet de serre
Méthodes d'estimation améliorées et
données plus nombreuses sur les variables clés
servant aux calculs
Inclusion et analyse de données sur
la demande finale tirées du Compte des émissions
de GES de Statistique Canada
Qualité de l'eau douce
Calcul de l'indicateur pour certains sites de surveillance
dans le Nord du Canada qui répondaient aux normes de
qualité des données établies, afin de
prendre en compte les conditions nordiques
Complément d'information sur les principales menaces
à la qualité des eaux douces de surface au
Canada
Établir un lien entre les indicateurs
Analyse du contexte socioéconomique et première
tentative en vue de dégager les forces économiques
qui influent sur les trois indicateurs
L'élaboration de chaque indicateur se poursuit, étayée
d'analyses de plus en plus robustes permettant de suivre les changements.
Des améliorations sont apportées afin que ces indicateurs
soient plus intelligibles, pertinents et utiles aux décideurs
et au public. À l'avenir, les indicateurs seront bonifiés
grâce à une meilleure surveillance de l'environnement,
aux nouvelles connaissances et recommandations scientifiques,
à la gestion plus efficace des données, ainsi qu‘aux
méthodes d'analyse améliorées. Les nouvelles
enquêtes sur les gestes posés par les entreprises
et les ménages et qui ont une répercussion sur l'environnement
fourniront des renseignements qui faciliteront l'interprétation
des tendances des indicateurs. Des outils en ligne qui permettent
aux utilisateurs d'examiner les données régionales
et sectorielles et ainsi, de faire leurs propres analyses, sont
en cours d'élaboration.
Une version électronique du présent rapport est
accessible à partir des sites Web du gouvernement du Canada
(www.environnementetressources.ca)
et de Statistique Canada (www.statcan.ca),
où se trouvent également d'autres renseignements
sur ces indicateurs.
La santé des Canadiens ainsi que le progrès social
et économique du pays reposent largement sur la qualité
de l'environnement. Devant ce constat, on a axé les efforts
sur la mise au jour de renseignements plus accessibles et intégrés
sur la société, l'économie et l'environnement
qui aideront à guider les actions des Canadiens et de leurs
gouvernements.
Pour ce faire, les Canadiens doivent disposer d'indicateurs environnementaux
clairement définis qui les aideront à mesurer les
progrès et à favoriser la responsabilité
accrue du gouvernement fédéral et de ses partenaires
pour ce qui est d'assurer l'amélioration de la qualité
de l'air et de l'eau, ainsi que la réduction des émissions
de gaz à effet de serre (GES). Les indicateurs canadiens
de durabilité de l'environnement (ICDE) ont été
élaborés à cette fin. Ils donnent suite aux
recommandations de la Table ronde nationale sur l'environnement
et l'économie de mai 2003, selon lesquelles le gouvernement
fédéral prépare un ensemble de base d'indicateurs
d'environnement et de développement durable faciles à
comprendre, qui permettra de suivre l'évolution de facteurs
importants pour les Canadiens (Table ronde nationale sur l'environnement
et l'économie, 2003). Environnement Canada, Statistique
Canada et Santé Canada travaillent en étroite collaboration,
pour le compte du gouvernement du Canada, en vue d'élaborer
ces indicateurs et de les communiquer aux décideurs et
aux Canadiens.
Les indicateurs présentés dans ce rapport annuel
sont décrits ci-dessous.
Les indicateurs de la qualité de l'air
expriment le potentiel d'exposition à long terme des Canadiens
à l'ozone troposphérique et aux particules fines
(P2,5),
des composants clés du smog et deux des polluants atmosphériques
les plus répandus et les plus nocifs auxquels ils sont
exposés. Les indices d'ozone et de particules fines correspondent
à des estimations, pondérées en fonction
de la population, des concentrations moyennes de ces polluants
observées lors de la saison chaude à des stations
de surveillance dans tout le Canada.
L'indicateur des émissions de gaz à effet
de serre mesure les rejets annuels des six GES contribuant
le plus aux changements climatiques. L'indicateur est tiré
directement de l'Inventaire canadien des gaz à effet
de serre, un rapport préparé par Environnement
Canada pour la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (CCNUCC).
L'indicateur de la qualité de l'eau douce
permet de mesurer la qualité des eaux douces de surface
dans certains sites de surveillance au pays, dont les Grands Lacs,
et, pour la première fois, dans le Nord du Canada. Cet
indicateur utilise l'Indice de la qualité des eaux (IQE),
entériné par le Conseil canadien des ministres de
l'environnement (CCME)1,
afin de résumer dans quelle mesure les recommandations
sur la qualité de l'eau des lacs et des rivières
du Canada, aux fins de la protection de la vie aquatique (plantes,
invertébrés et poissons), ont été
dépassées.
Ces indicateurs sont conçus de manière à
compléter les mesures sociales et économiques traditionnelles,
par exemple, le produit intérieur brut (PIB), de façon
à ce que les Canadiens puissent mieux comprendre les liens
qui existent entre l'économie, l'environnement, la santé
et le bien-être des humains. Ils ont pour objet d'aider
les élus responsables de l'élaboration de politiques
et de l'évaluation du rendement et de renseigner tous les
Canadiens au sujet de la durabilité de l'environnement
au Canada. L'objectif du présent rapport n'est pas de résumer
ou d'évaluer les politiques et les activités de
gestion mises en place pour répondre aux questions mesurées
par les indicateurs.
Les indicateurs en sont à différentes étapes
de développement. C'est la deuxième fois qu'un indicateur
national de la qualité de l'eau est conçu à
partir de divers programmes de surveillance fédéraux,
provinciaux, territoriaux et conjoints mis en place dans tout
le pays. Les indicateurs de la qualité de l'air s'appuient
sur un solide réseau national de stations de surveillance,
mais ils se distinguent des indicateurs existants par la présentation
d'un point de vue sanitaire et par la pondération des résultats
en fonction de la population de façon à estimer
l'exposition humaine aux polluants. L'indicateur des émissions
de GES est le plus élaboré; il est directement tiré
de l'Inventaire canadien des gaz à effet de serre,
créé par Environnement Canada pour répondre
aux exigences internationales en matière de surveillance
des changements climatiques. Dans le cadre du programme des ICDE,
ces indicateurs environnementaux de base sont regroupés
dans un seul et même rapport.
Le présent rapport ainsi que les résultats des
indicateurs seront davantage élaborés dans les années
à venir : on améliorera les indicateurs afin de
les rendre plus précis, pertinents et utiles, tant pour
le public que pour les décideurs. Des recherches sur les
liens entre la qualité de l'air et la santé humaine
seront réalisées, de même que de nouvelles
enquêtes sur les entreprises et les ménages ainsi
que sur leurs interventions par rapport à l'environnement;
des réseaux nationaux de surveillance plus intégrés
et plus représentatifs seront mis en place. Les indicateurs
constituent aussi un tremplin vers la création d'un système
d'information publique avec lequel il sera possible de lier les
données environnementales sous-jacentes à des données
sociales et économiques.
Pour chaque indicateur présenté dans ce rapport,
on expose la situation nationale la plus récente, les
tendances chronologiques (dans la mesure du possible), une interprétation
de celles-ci ainsi que les améliorations prévues.
À la fin du rapport, on aborde la façon dont les
indicateurs sont liés entre eux, principalement grâce
à l'analyse des facteurs socioéconomiques qui influencent
les tendances révélées par les indicateurs.
Le site Web Soutenir l'environnement et les ressources pour les
Canadiens, du gouvernement du Canada (www.environmentandresources.ca),
et le site Web de Statistique Canada (www.statcan.ca)
offrent une version électronique consultable du présent
rapport sur les Indicateurs canadiens de durabilité de
l'environnement et permettent d'accéder à d'autres
renseignements sur ces indicateurs.
Un lien a été établi entre l'ozone troposphérique et
les particules fines (P2,5)
– des composants clés du smog – et
les impacts sur la santé, allant des troubles respiratoires
mineurs aux hospitalisations et à la mort prématurée.
Il n'existe aucuns seuils établis au-dessous desquels
ces polluants sont sans danger et ne constituent aucun risque
pour la santé humaine.
De 1990 à 2004, l'indicateur d'ozone troposphérique
a révélé une variabilité annuelle
ainsi qu'une hausse moyenne de 0,9 p. 100 par année
à l'échelle nationale.
En 2004, les valeurs les plus élevées d'ozone
troposphérique ont été enregistrées
dans des stations de surveillance dans le Sud de l'Ontario,
suivies de stations dans le Sud du Québec et l'Est de
l'Ontario. Dans le Sud de l'Ontario, les tendances sont à
la hausse depuis 1990; les autres régions n'ont présenté
aucune augmentation ou diminution perceptible.
En 2004, les concentrations les plus élevées
de P2,5
ont été enregistrées dans le Sud de l'Ontario,
tandis que certaines régions de l'est du Québec
présentaient également des niveaux élevées.
Aucune tendance nationale relative aux niveaux de P2,5
ne fut observée durant la période de 2000 à
2004.
2.1 Contexte
La qualité de l'air influence notre vie de bien des façons.
La pollution atmosphérique a des effets néfastes
importants sur la santé humaine, sur l'environnement naturel
et, par conséquent, sur le rendement de l'économie.
Les polluants atmosphériques importants comprennent, entre
autres, les oxydes de soufre (SOx),
le monoxyde de carbone, les oxydes d'azote (NOx),
les métaux lourds, les composés organiques volatils
(COV), l'ammoniac à l'état gazeux, l'ozone troposphérique
et les particules. Ces deux derniers polluants sont les principaux
composants du smog et constituent le point focal des indicateurs
de la qualité de l'air du présent rapport.
L'ozone n'est pas émis directement comme polluant. Il
s'agit d'un gaz incolore formé par les réactions
chimiques entre les polluants dits précurseurs, les NOx
et COV, sous l'effet des rayons solaires (Warneck, 1988). Ces
précurseurs de l'ozone peuvent être émis localement
ou transportés par les mouvements d'air à partir
d'autres régions ou pays. Les concentrations d'ozone peuvent
varier d'un endroit à l'autre et d'heure en heure, selon
l'intensité des rayons solaires, les conditions météorologiques
et le mouvement des masses d'air sur différentes distances.
L'ozone existe à l'état naturel dans l'air que nous
respirons et il s'en trouve partout dans l'atmosphère (voir
l'encadré 1). Toutefois, l'activité
humaine contribue à la formation d'ozone troposphérique
en faisant augmenter les concentrations de NOx
et de COV.
Encadré 1 Ozone stratosphérique et ozone troposphérique
Bien que l'ozone stratosphérique soit le même gaz
que celui présent au niveau du sol, ses effets sont très
différents. En haute atmosphère, il forme la «
couche d'ozone », laquelle protège la vie sur terre
en empêchant une partie des rayons ultraviolets du soleil
d'atteindre la surface de la Terre, réduisant ainsi certains
effets néfastes du soleil, tels que les dommages à
la peau (CCME, 2004). L'ozone stratosphérique joue un rôle
dans le cycle naturel de l'ozone dans l'atmosphère, mais
il a très peu d'effet direct sur la présence de
niveaux élevés d'ozone troposphérique.
La plupart des NOx
sont générés par les activités humaines,
comme la combustion de carburants fossiles dans les maisons, les
véhicules à moteur, les industries et les centrales
électriques (Environnement Canada, s.d.a). Les Canadiens
rejettent des COV dans l'atmosphère principalement en produisant
du pétrole et du gaz, en conduisant des véhicules
tout-terrains, des véhicules légers et des camions,
et en brûlant du bois dans leurs poêles, leurs foyers,
ou autres appareils de chauffage à la maison. L'évaporation
de l'essence et des autres combustibles et solvants liquides contribue
aussi à l'augmentation des COV dans l'air (Environnement
Canada, s.d.a). La peinture, les cosmétiques et les aérosols
participent également aux émissions de COV au Canada.
Les forêts, les pâturages et les marécages
produisent des COV naturellement; la part relative de ces sources
naturelles de COV varie d'une région à l'autre (Conway,
2003).
Les particules fines (P2,5)
se composent de particules en suspension dans l'air dont le diamètre
est inférieur ou égal à 2,5 micromètres
(µm) (environ 5 p. 100 de la largeur d'un cheveu moyen).
Ces petites particules constituent une grande menace pour la santé
humaine, car elles peuvent se loger profondément dans les
poumons (Liu, 2004). Bien que la charge d'ozone et de smog à
laquelle est exposée la population soit généralement
plus élevée pendant la saison chaude, le « smog
hivernal » causé par les particules constitue
également une préoccupation importante (Environnement
Canada s.d.b).
La formation des P2,5
est complexe et ses origines variées. Les émissions
de NOx,
de dioxyde de soufre, d'ammoniac et de COV participent toutes
à la formation des P2,5,
et les conditions météorologiques influencent leur
interaction. Les P2,5
sont aussi rejetées directement en tant que polluants.
Les émissions industrielles et celles attribuables au transport
en sont les principales responsables, et le chauffage au bois
domestique constitue également une importante source anthropique
de P2,5
(Environnement Canada, Ministère de l'Environnement du
Québec et ville de Montréal, 2004). La poussière
créée par l'érosion par le vent ainsi que
les cendres provenant des incendies de forêt sont des sources
naturelles de P2,5.
L'exposition humaine à l'ozone troposphérique et
aux P2,5
inquiète particulièrement, car il n'existe aucun
seuils de concentration établis au‑dessous desquels
ces polluants sont sans danger et ne posent aucun risque pour
la santé humaine. L'ozone troposphérique peut provoquer
une accélération de la respiration et de la fréquence
cardiaque. On a également observé d'autres effets
sur la santé, notamment des crises d'asthme qui se sont
aggravées, des troubles plus sévères dans
les cas de bronchite et d'emphysème, ainsi que de la douleur
durant l'inhalation. En général, les impacts sur
la santé s'aggravent, et la probabilité de problèmes
de santé s'accentue à mesure que les concentrations
augmentent. Il existe une relation entre ces effets et l'augmentation
du nombre de visites à l'urgence, des hospitalisations
et de l'absentéisme, la baisse du taux de participation
de la main-d'œuvre et la hausse des coûts des soins
de santé ainsi que la mort prématurée (Willey
et autres, 2004).
Les enfants sont particulièrement sensibles à la
pollution atmosphérique et s'en trouvent plus sévèrement
affectés que les adultes. Ils grandissent rapidement, leur
corps se développe, ils respirent davantage d'air proportionnellement
à leur taille et sont plus susceptibles d'être actifs
à l'extérieur (Institut canadien d'information sur
la santé et autres, 2001).
Des études révèlent également que
la pollution de l'air pourrait contribuer à l'augmentation
des problèmes durant la grossesse, tels que la perte précoce
du fœtus, l'accouchement prématuré et le faible
poids à la naissance (Schwartz, 2004). De plus, on a démontré
que l'ozone est plus toxique pour les personnes âgées
et les personnes déjà aux prises avec des problèmes
de santé (CCME, 2004).
En résumé, le risque que constitue la pollution
atmosphérique pour la santé d'un individu est une
combinaison complexe de plusieurs facteurs, notamment la qualité
de l'air (niveau de polluant), son degré d'exposition et
sa situation particulière (p. ex., l'état de santé
et l'âge). La détermination du degré d'exposition
d'un individu à ces polluants exige de prendre en considération
certains facteurs, comme la durée pendant laquelle il/elle
s'adonne à des activités extérieures, particulièrement
pendant la saison chaude. Les indicateurs de la qualité
de l'air des ICDE (voir l'encadré 2)
se veulent une étape intermédiaire vers la mise
au point d'un indicateur air-santé plus complexe, qui tient
compte des changements dans les niveau d'exposition et de
risque pour la santé.
Un certain nombre de mesures différentes sont utilisées
pour évaluer l'ozone troposphérique et les particules
au Canada2
et produire des rapports à cet égard. Ces mesures
sont calculées de différentes façons, selon
la raison d'être de l'indicateur. Les indicateurs de la
qualité de l'air des ICDE sont conçus pour saisir,
à long terme, les tendances nationales et régionales
des concentrations d'ozone et de P2,5,
et pour informer la population sur le risque potentiel que constitue
l'exposition à ces polluants.
Encadré 2
Indicateurs de la qualité de l'air
Deux indicateurs de la qualité de l'air sont présentés
dans ce rapport : l'un pour l'ozone troposphérique,
l'autre pour les particules fines (P2,5),
tous deux des composants clés du smog. L'indicateur d'ozone
troposphérique est basé sur les concentrations moyennes
les plus élevées enregistrées, par période
de huit heures, dans des stations de surveillance de tout le Canada.
L'indicateur d'ozone est présenté pour la période
de 1990 à 2004.
L'indicateur des P2,5
s'appuie sur les concentrations quotidiennes moyennes enregistrées,
par période de 24 heures, dans des stations de surveillance
de tout le Canada. Comme le réseau de surveillance des
P2,5
s'est suffisamment étendu depuis 2000, l'indicateur national
des P2,5
est présenté pour la période de 2000 à
2004.
Les deux indicateurs sont établis à partir des moyennes
annuelles de saison chaude (soit du 1er avril au 30 septembre).
C'est au cours de ces mois que les concentrations d'ozone troposphérique
sont habituellement les plus élevées, au moment
même où les Canadiens sont les plus actifs à
l'extérieur (Leech et autres, 2002). Bien que les P2,5
en hiver soient préoccupantes, les méthodes de surveillance
actuelles posent problème en raison de la variabilité
des instruments par temps froid.
Les données de surveillance du Réseau national de
surveillance de la pollution atmosphérique (RNSPA) ont
servi à établir les indicateurs de la qualité
de l'air des ICDE. Dans le cas de l'ozone et des P2,5,
les concentrations moyennes de saison chaude enregistrées
à chaque station sont pondérées selon la
population afin d'estimer l'exposition potentielle des gens aux
polluants. Une pondération est attribuée à
chaque station de surveillance visée par l'analyse selon
la population estimée dans un rayon de 40 kilomètres.
Par conséquent, une pondération supérieure
est accordée aux mesures de la pollution atmosphérique
observées dans les régions à plus forte densité
de population afin que les indicateurs soient plus représentatifs
de l'exposition de la population aux polluants atmosphériques.
Voir l'Annexe 1 pour connaître l'emplacement
des stations de surveillance et obtenir des renseignements additionnels
sur ces indicateurs.
De 1990 à 2004, l'indicateur d'ozone troposphérique
a révélé une variabilité annuelle
ainsi qu'une hausse moyenne de 0,9 p. 100 par année,
à l'échelle nationale (voir la figure 1).3
Figure 1 : Indicateur d'ozone troposphérique,
Canada, 1990 à 2004
Notes :
L'indicateur correspond à une estimation pondérée
selon la population à partir des données de 76 stations
de surveillance. La ligne de tendance représente le taux
de changement moyen selon la méthode Sen. Le taux de changement
moyen est de 0,9 p. 100 par année, avec un intervalle
de confiance de 90 p. 100 entre 0,1 et 1,6 p.
100 par année. Reportez‑vous à l'Annexe
1 (carte A.1) pour connaître l'emplacement des stations
de surveillance, et les tendances et leur signification statistique.
Sources :
Base de données du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique d'Environnement Canada (RNSPA);
Division des comptes et de la statistique de l'environnement,
Statistique Canada.
Les niveaux d'ozone sont déterminés en partie par
les émissions locales de ses précurseurs (le monoxyde
d'azote4
et les COV). Toutefois, les niveaux de ces précurseurs
ont diminué dans les zones urbaines au cours de la
dernière décennie (Environnement Canada, 2004a),
probablement en raison de l'amélioration de la qualité
des carburants et des technologies antiémission sur les
véhicules routiers (Environnement Canada, s.d.a).
À première vue, ce rapport inverse entre la diminution
des émissions locales des précurseurs et la hausse
de l'indicateur d'ozone troposphérique apparaît contre-intuitif.
Toutefois, le lien qui existe entre l'ozone et le monoxyde d'azote
est complexe. Bien que le monoxyde d'azote soit un précurseur
de l'ozone, il élimine également l'ozone de l'atmosphère
par un processus appelé piégeage de l'ozone. La
diminution des rejets de monoxyde d'azote à l'échelle
locale peut entraîner la diminution du piégeage de
l'ozone dans l'atmosphère, augmentant localement, du fait,
les concentrations d'ozone ambiant. Il se peut toutefois que,
plus loin en aval, l'ozone troposphérique soit réduit.
Certains facteurs météorologiques, le transport
de la pollution atmosphérique sur de longues distances
à partir de sources situées à l'extérieur
du Canada ainsi que les sources naturelles de précurseurs
de l'ozone participent également à la variation
du niveau d'ozone.
Les niveaux de pollution atmosphérique ne sont pas déterminés
uniquement par les émissions locales. En effet, les situations
climatiques quotidiennes peuvent avoir un effet important sur
la quantité de polluants transportés par le vent,
la rapidité avec laquelle les polluants s'accumulent ou
se dispersent dans l'atmosphère et la formation chimique
de polluants secondaires, comme l'ozone et les P2,5.
Il arrive souvent que les épisodes de pollution locale
concordent avec des situations climatiques caractéristiques.
L'apparition de smog l'été est souvent associée
à des vagues de chaleur; les vents légers permettent
alors à la pollution de s'accumuler et l'ensoleillement
et les températures élevées participent à
la formation du smog. Ainsi, les niveaux de pollution locale les
plus élevés surviennent les années où
les températures estivales sont plus élevées,
sans même qu'il y ait augmentation des émissions.
Les variations météorologiques de ce genre compliquent
l'évaluation des tendances de la qualité de l'air,
particulièrement lorsqu'on tient compte des effets des
vents qui soufflent vers le nord à partir des États-Unis,
l'une des principales sources de pollution atmosphérique
transfrontalière à toucher le Canada.
2.2.2 Situation et tendances régionales
Les concentrations d'ozone troposphérique varient beaucoup
d'un bout à l'autre du pays (carte 1).
Les stations où l'on a enregistré les plus fortes
concentrations moyennes d'ozone (plus de 45 parties par milliard
[109]) en 2004 étaient situées principalement dans
le Sud de l'Ontario.
Carte 1 : Concentrations d'ozone troposphérique
dans les stations de surveillance, Canada, 2004
Notes :
Le nombre total de stations de surveillance est 159. Les concentrations
correspondent à la moyenne saisonnière des observations
quotidiennes maximales d'ozone sur une période de huit
heures. Elles ne sont pas pondérées selon la population.
Sources :
Base de données du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique (RNSPA), Environnement Canada;
Division des comptes et de la statistique de l'environnement,
Statistique Canada.
Les données enregistrées entre 1990 et 2004 révèlent
une tendance à la hausse des niveaux de l'indicateur d'ozone
dans le Sud de l'Ontario (Figure 2). C'est
dans le Sud de l'Ontario, où vivent environ 30 p.
100 des Canadiens (Statistique Canada, 2002), qu'on a observé
les plus fortes concentrations et l'accroissement le plus rapide
de la concentration d'ozone de toutes les régions surveillées.
La région du Sud de l'Ontario affiche une augmentation
moyenne de 1,3 p. 100 par année. Les niveaux d'ozone
dans la région de l'Atlantique, au Québec et dans
l'Est de l'Ontario ainsi que dans les Prairies et dans le Nord
de l'Ontario ont varié d'une année à l'autre,
mais ne laissent entrevoir aucune tendance apparente. Les concentrations
d'ozone dans la vallée du bas Fraser, en Colombie-Britannique,
sont demeurées relativement stables
Vu la configuration des vents dominants pendant la saison chaude
et la proximité du Sud de l'Ontario et du Québec
et de l'Est de l'Ontario aux sources d'émission des États-Unis,
ces deux régions sont plus fortement affectées par
le transport d'ozone et de ses précurseurs sur de longues
distances. Il est rare que des niveaux élevés d'ozone
surviennent dans ces régions sans que des concentrations
comparables se produisent dans les États voisins des États‑Unis.
Toutefois, les données indiquent que les émissions
des précurseurs de l'ozone aux États-Unis ont chuté
au cours de la période visée (United States Environmental
Protection Agency, 2004). Une analyse plus poussée est
requise afin de dégager les facteurs responsables des tendances
observées.
Figure 2 : Indicateur d'ozone troposphérique
par région, 1990 à 2004
Notes :
L'indicateur correspond à une estimation pondérée
selon la population. Une ligne de tendance représente le
taux de changement moyen selon la méthode Sen. Cette ligne
est présentée seulement pour la région qui
affiche une tendance statistiquement significative. Voir l'Annexe
1 (carte A1) pour connaître l'emplacement des stations
de surveillance et obtenir de l'information sur les tendances
et leur signification statistique.
Sources :
Base de données du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique, Environnement Canada; Division
des comptes et de la statistique de l'environnement, Statistique
Canada.
2.3 Situation et tendances – Particules fines
(P2,5)
2.3.1 Situation et tendances nationales
La figure 3 présente les résultats
de l'indicateur des P2,5
pour la période de 2000 à 2004. Aucune tendance
marquée, à la hausse ou à la baisse, n'est
apparente pour cette période. On ne comprend pas encore
complètement les résultats, étant donné
que la formation des P2,5
est complexe et que leurs sources sont variées.
Au début de la surveillance des particules fines (de 1984
à 1999), les concentrations de P2,5
étaient mesurées dans 10 villes canadiennes seulement,
et les échantillons étaient recueillis à
l'aide d'appareils de prélèvement à filtre
manuels. Le réseau et les ressources de surveillances des
P2,5
ont été grandement améliorés en 2000
pour étendre la couverture à l'échelle nationale.
Les données communiquées dans le présent
rapport couvrent donc la période de 2000 à 2004
et proviennent d'un réseau considérablement élargi
de stations de surveillance qui emploient des techniques d'échantillonnage
continu et plus représentatif que celles qui étaient
disponibles dans le passé.5
Figure 3 : Indicateur de particules fines (P2,5),
Canada, 2000 à 2004
Notes :
L'indicateur correspond à une estimation pondérée
selon la population, établie à partir des données
de 63 stations de surveillance situées à travers
le Canada. Compte tenu du nombre limité d'années
qui ont contribué à cet indicateur (de 2000 à
2004), il n'est pas possible d'analyser les tendances. Voir l'Annexe
1 (carte A.1) pour connaître l'emplacement
des stations et pour obtenir de l'information sur les tendances
et leur signification statistique.
Sources :
Base de données du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique, Environnement Canada; Division
des comptes et de la statistique de l'environnement, Statistique
Canada.
Les concentrations de P2,5
varient considérablement dans le pays (carte
2) en raison des différences dans les émissions
directes de P2,5
et dans la formation des P2,5
à partir de précurseurs. La plupart des stations
ayant enregistré les niveaux de P2,5
moyens les plus élevés en 2004 étaient situées
dans le Sud de l'Ontario. Le Sud du Québec et l'Est de
l'Ontario présentaient également des valeurs élevées,
mais dans une moins large mesure. Les concentrations dans l'Ouest
canadien et le Canada atlantique furent généralement
inférieures, sauf à quelques endroits. Vu le peu
de données disponibles, aucune analyse de la tendance régionale
de l'indicateur de P2,5
n'a été effectuée pour le moment.
Carte 2 : Concentrations de particules fines
(P2,5)
dans les stations de surveillance, Canada, 2004
Notes :
Le nombre de stations de surveillance est 117. Les concentrations
correspondent à la moyenne des observations quotidiennes
pendant la saison chaude, basé sur une période d'observation
de 24 heures. Elles ne sont pas pondérées selon
la population.
Sources :
Base de données du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique (RNSPA), Environnement Canada;
Division des comptes et de la statistique de l'environnement,
Statistique Canada.
On prévoit apporter les améliorations suivantes
relativement à l'élaboration des indicateurs ainsi
qu'à la surveillance, à l'analyse et aux enquêtes
connexes :
Élaboration des indicateurs :
Les indicateurs de la qualité de l'air présentés
dans ce rapport sont utilisés provisoirement. Les indicateurs
actuels correspondent à des estimations distinctes de
l'exposition moyenne de la population à l'ozone et aux
P2,5.
Ces deux indicateurs se veulent un point intermédiaire
dans le continuum entre des données sur la qualité
de l'air ambiant et un indicateur utilisant des estimations
d'exposition à la pollution afin de produire un indicateur
basé sur le risque pour la santé humaine.
Santé Canada étudie donc la faisabilité
de créer un indicateur plus général fondé
sur le risque pour la santé de l'exposition à
une combinaison de plusieurs polluants atmosphériques
(un indicateur air-santé). Cet indicateur devrait fournir
une évaluation plus complète que l'examen individuel
des polluants (Burnett et autres, 2005). Cet indicateur serait
fondé sur le lien entre les décès et les
hospitalisations causés par des troubles cardiaques et
pulmonaires et les polluants atmosphériques présents
à certains endroits et à certains moments. L'indicateur
comprendrait l'ozone troposphérique, les particules fines,
le dioxyde d'azote et le dioxyde de soufre. En mettant l'accent
sur la relation entre l'exposition et ses conséquences
– les décès ou les hospitalisations –
le nouvel indicateur exprimerait les changements au fil du temps
dans l'exposition et les risques pour la santé, ces risques
étant potentiellement attribuables à des changements
dans la vulnérabilité de la population (p. ex.,
en raison de son vieillissement) ou dans la nature du mélange
de la pollution atmosphérique.
Surveillance : Environnement Canada continuera
d'investir dans de nouveaux instruments, de façon à
combler les lacunes concernant la couverture des contaminants
dans les stations de surveillance existantes, en plus d'en ouvrir
de nouvelles. La priorité sera accordée à
la mise à jour des instruments de surveillance continue
des P2,5
et à l'amélioration de l'échantillonnage
et de la cohérence pour la surveillance des P2,5
pendant les saisons froides. L'amélioration de la surveillance
dans les sites éloignés permettra de mieux comprendre
les niveaux naturels et facilitera l'interprétation des
tendances. Pour les besoins de cet indicateur, le réseau
de surveillance doit idéalement couvrir la population
canadienne de façon équilibrée afin d'estimer
le plus justement possible son exposition potentielle aux polluants
atmosphériques.
Analyse : Actuellement, le calcul de l'indicateur
ne met pas pleinement à contribution le Réseau
national de surveillance de la pollution atmosphérique
(RNSPA) et les données démographiques existantes
en raison des lacunes géographiques et temporelles dans
les données de surveillance disponibles. Le travail progresse
en vue de fournir les ressources nécessaires pour exploiter
au maximum les données disponibles afin de produire des
estimations plus justes des tendances nationales et régionales
en matière de qualité de l'air grâce au
recours à l'interpolation et à la modélisation.
Un autre domaine de recherche important porte sur la détermination
de l'importance relative des divers facteurs qui influent sur
les niveaux observés de pollution atmosphérique.
Par exemple, le transport sur de grandes distances de polluants,
le rayonnement du soleil, la température et les émissions
de polluants contribuent tous aux niveaux observés d'ozone
et de P2,5,
mais la mesure de leurs apports demeure inconnue. Les liens
entre la formation de l'ozone et la formation de particules
lors d'épisodes de smog seront également explorés.
Les travaux futurs porteront sur l'examen des façons
de mesurer l'importance relative de ces influences sur les concentrations
d'ozone et de P2,5
ambiants à l'échelle nationale et régionale.
Enquêtes : Au début de
2006, Statistique Canada a sondé les ménages canadiens
sur certaines pratiques environnementales, comme les habitudes
quotidiennes de déplacement et la possession d'équipement
ménager à moteur à essence, afin de fournir
plus de contexte pour les indicateurs de la qualité de
l'air. Les résultats préliminaires de cette enquête
seront disponibles vers la fin de 2006, et les résultats
complets paraîtront en 2007. L'Enquête sur les ménages
et l'environnement sera répétée en 2007
et tous les deux ans par la suite.
On a estimé que les émissions totales de gaz
à effet de serre (GES) du Canada ont atteint 758 mégatonnes
d'équivalents en dioxyde de carbone en 2004, une hausse
de 27 p. 100 par rapport à 1990.
Les émissions de GES du Canada étaient de 35
p. 100 plus élevées en 2004 que l'objectif
à atteindre de 2008 à 2012, conformément
au Protocole de Kyoto.
De 1990 à 2004, les émissions par habitant ont
augmenté de 10 p. 100 et ont diminué de 14 p. 100
par unité du produit intérieur brut.
La production et la consommation d'énergie (incluant
le transport routier, les industries pétrolière
et gazière et la production d'électricité
par la combustion de carburants fossiles) représentaient
82 p. 100 des émissions totales du Canada en 2004
et 91 p. 100 de la croissance des émissions enregistrées
entre 1990 et 2004.
L'Alberta et l'Ontario ont produit plus de GES que les autres
provinces en 2004.
3.1 Contexte
Les GES d'origine naturelle, principalement le dioxyde de carbone,
l'oxyde nitreux, le méthane et la vapeur d'eau, aident
à réguler le climat de la Terre en piégeant
la chaleur présente dans l'atmosphère et en la réfléchissant
sur la surface. Depuis les 200 dernières années,
les concentrations accrues de GES dans l'atmosphère résultant
des activités humaines, telles que la combustion de carburants
fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) et la déforestation,
ont accentué ce phénomène, et les scientifiques
sont d'avis que cette tendance se poursuivra (Environnement Canada,
2006a).
Les concentrations atmosphériques mondiales de dioxyde
de carbone sont maintenant supérieures d'environ 31 p. 100
à ce qu'elles étaient avant l'ère industrielle,
et la température moyenne du globe a grimpé de 0,8°C
depuis le début de la révolution industrielle. La
température moyenne au Canada a connu une hausse d'environ
1°C depuis 1950, et six des années les plus chaudes
au Canada ont été enregistrées au cours de
la dernière décennie (Mehdi, 2006).
Les scientifiques et les gouvernements se penchent sur l'estimation
des émissions de GES depuis plus de dix ans. En 1988, le
Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat (GIEC) a été mis sur pied par le Programme
des Nations Unies pour l'environnement et l'Organisation météorologique
mondiale afin d'étudier les changements climatiques. Le
groupe a conclu que les conséquences sur les systèmes
sociaux, économiques et naturels du monde seraient graves
si les concentrations de GES dans l'atmosphère venaient
à doubler (Houghton et autres, 1990). On estime que, si
les concentrations de dioxyde de carbone doublent, la température
mondiale moyenne augmentera de 1,4°C à 5,8°C d'ici
2100 (GIEC, 2001).
Un réchauffement aussi rapide et de cette ampleur risque
d'altérer sensiblement le climat de la Terre, occasionnant
du fait des configurations de tempêtes violentes, un plus
grand nombre de vagues de chaleur, des changements dans les configurations
des précipitations et des vents, l'élévation
du niveau de la mer, ainsi que des sécheresses et des inondations
régionales. Un début de réchauffement général
pourrait également avoir une incidence sur la répartition
des forêts à l'échelle planétaire et
sur la durée de la période de croissance des récoltes.
Bien qu'une saison de croissance prolongée puisse générer
certaines retombées économiques dans les pays du
Nord, comme le Canada, les espèces indigènes auraient
peu de temps pour s'adapter au climat plus chaud et auraient vraisemblablement
à composer avec plus d'événements extrêmes,
comme les incendies de forêt et le stress accru causé
par les espèces et les maladies exotiques envahissantes.
Dans le Nord du Canada, on peut s'attendre à la fonte du
pergélisol, ce qui aura des répercussions sur l'infrastructure,
comme les immeubles et les voies publiques, et à la disparition
d'une portion importante de la glace de la mer arctique, ce qui
aura une incidence sur les déplacements nordiques et les
pratiques de chasse traditionnelle. La disparition de la glace
de mer viendra amplifier l'effet du réchauffement, car
l'eau de mer réfléchit moins de rayonnement solaire
que la glace. À l'échelle nationale, l'agriculture,
la foresterie, le tourisme et les loisirs pourraient être
touchés, tout comme les industries connexes et les villes
qui vivent grâce à ces activités.
On prévoit également que les changements climatiques
auront une incidence sur la santé humaine en causant l'augmentation
des cas de stress thermique, de maladies respiratoires (p. ex.,
l'asthme) et de transmission de maladies par les insectes et d'origine
hydrique (p. ex., la malaria), qui exerceront des pressions supplémentaires
sur l'infrastructure sanitaire et les systèmes d'aide sociale.
L'indicateur des émissions de GES s'intéresse aux
émissions nationales totales des six principaux GES (encadré
3).
Encadré 3 Indicateur des émissions de gaz à effet
de serre
L'indicateur national des émissions de GES provient directement
du Rapport d'inventaire national – émissions et absorptions
des GES au Canada (Environnement Canada, 2006a), qui contient
les estimations des émissions pour les sources classées
selon le secteur économique, telles que les a déterminées
le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat (GIEC). L'indicateur national comprend les estimations
pour six GES : le dioxyde de carbone (CO2),
le méthane (CH4),
l'oxyde nitreux (N2O),
l'hexafluorure de soufre (SF6),
les hydrocarbures perfluorés et les hydrofluorocarbures.
L'utilisation des terres, les changements liés à
l'utilisation des terres et le secteur de la foresterie sont exclus
des émissions totales de GES qui composent l'indicateur.
Les estimations des émissions et les définitions
des secteurs utilisées pour la présentation de l'information
s'appuient sur l'orientation méthodologique fournie par
le GIEC et sur les lignes directrices découlant de la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Les
estimations pour chaque secteur sont en général
obtenues en multipliant une mesure de la quantité d'activité
productrice de GES par la quantité de GES émis par
unité d'activité (p. ex., le dioxyde de carbone
qui est émis pour chaque litre d'essence brûlée).
Les estimations des émissions de gaz divers sont converties
en leur équivalent en dioxyde de carbone, selon l'impact
qu'auraient de tels gaz sur le réchauffement de la planète
comparativement au dioxyde de carbone.
Toutes les émissions de GES sont exprimées en mégatonnes
(million de tonnes) d'équivalents en dioxyde de carbone
(Mt équivalents-CO2),
à moins d'indication contraire.
Une description plus détaillée de l'indicateur et
de la façon dont il est calculé est fournie à
l'Annexe 2. La version intégrale
du Rapport d'inventaire national – émissions et absorptions
des GES au Canada (Environnement Canada, 2006a) est disponible
sur le site Web à www.ec.gc.ca/ghg.
On a estimé à 758 mégatonnes d'équivalents
en dioxyde de carbone les émissions de GES du Canada en
2004, soit une hausse de 27 p. 100 par rapport à
1990, alors que les émissions étaient estimées
à 599 mégatonnes. Afin de mettre ces données
en contexte, disons qu'une voiture intermédiaire typique
utilisée pour parcourir 20 000 km par année
produirait environ 5 tonnes de dioxyde de carbone (Environnement
Canada, s.d.c). La tendance en ce qui a trait à la quantité
d'émissions ainsi que l'objectif que le Canada s'est fixé
lors de la ratification du Protocole de Kyoto, en décembre
2002, soit un niveau inférieur de 6 p. 100 à
celui de l'année de référence 1990 pour la
période allant de 2008 à 2012, sont présentés
à la figure 4. En 2004, le Canada se
situait à 35 p. 100 au‑dessus de l'objectif
de Kyoto.
Pour ce qui est des GES individuels, en 2004, le dioxyde de carbone
constituait 78 p. 100 des émissions produites,
tandis que le méthane en représentait 15 p. 100
et l'oxyde nitreux, 6 p. 100. L'hexafluorure de soufre,
les hydrocarbures perfluorés et les hydrofluorocarbures
constituaient le 1 p. 100 résiduel. Ces parts
des émissions totales étaient à peu près
identiques à celles de 1990 (Environnement Canada, 2006a).
Figure 4 : Émissions de gaz à
effet de serre, Canada, 1990 à 2004
Source :
Environnement Canada, 2006a. Rapport d'inventaire national
– émissions et absorptions des gaz à effet
de serre au Canada : 1990-2004. Division des gaz à
effet de serre, Ottawa, Ontario.
L'augmentation de 27 p. 100 des émissions de
GES totales de 1990 à 2004 a dépassé l'accroissement
de la population (15 p. 100). Cela signifie que les
émissions par habitant ont augmenté de 10 p. 100,
par rapport à 1990, pour atteindre 24 tonnes par personne
en 2004, faisant du Canada l'un des plus grands émetteurs
de GES par habitant au monde (figure 5). Bien
que les Canadiens ne constituent que 0,5 p. 100 de la
population mondiale, la part des émissions de GES mondiales
qui revient au Canada est d'environ 2 p. 100 (Environnement
Canada, 2006a). La croissance de l'économie du Canada s'est
faite dans des industries primaires énergivores et largement
destinées à l'exportation, telles que le gaz et
le pétrole, l'exploitation minière, la sidérurgie,
les pâtes et papiers et la pétrochimie. La grande
superficie du Canada, sa faible densité de population et
son climat nordique constituent également des facteurs
contributifs. Ensemble, ces facteurs conduisent à une grande
utilisation de l'énergie pour le transport des marchandises
et des personnes ainsi que le chauffage (Gouvernement du Canada,
2001).
Figure 5 : Émissions de gaz à
effet de serre par personne, Canada, 1990 à 2004
Source :
Environnement Canada. Rapport d'inventaire national –
émissions et absorptions des gaz à effet de serre
au Canada : 1990–2004. Division des gaz à
effet de serre, Ottawa, Ontario, 2006a.
Les émissions de GES totales du Canada par unité
du produit intérieur brut ont diminué de 14 p. 100
entre 1990 et 2004 (figure 6), ce qui signifie
que plus de produits ont été fabriqués et
plus d'activité commerciale s'est déroulée
pour chaque tonne de GES émis. Cette amélioration
découle en partie de gains en efficacité réalisés
dans le secteur de l'énergie. Sans de tels gains d'efficacité
énergétique, on estime que les émissions
totales auraient été de 52 mégatonnes,
soit 7 p. 100 de plus en 2003 (Ressources naturelles
Canada, 2005b). Malgré ces gains, la croissance rapide
de l'économie a eu pour conséquence de faire grimper
le total des émissions.
Figure 6 : Émissions de gaz à
effet de serre par unité du produit intérieur brut
(mégatonnes par PIB en milliards de $), Canada, 1990 à
2004
Source :
Environnement Canada. Rapport d'inventaire national –
émissions et absorptions des gaz à effet de serre
au Canada : 1990–2004. Division des gaz à
effet de serre, Ottawa, Ontario, 2006a.
La figure 7 illustre la répartition
des émissions de GES industrielles par catégorie
de demande finale6.
Du point de vue de la demande, presque la moitié des émissions
de GES industrielles canadiennes en 2002 sont attribuables aux
exportations (46 p. 100), suivies de près par
les dépenses personnelles, à 37 p. 100
(figure 7). En 1990, les exportations représentaient
36 p. 100 des émissions de GES industrielles
du point de vue de la demande, alors que les dépenses personnelles
représentaient 40 p. 100.
Figure 7 : Émissions de GES industrielles
par catégorie de demande finale, 2002
Source:
Compte des émissions de gaz à effet de serre, Statistique
Canada.
3.2.2 Situation et tendances sectorielles
Les estimations de GES sont établies pour les principaux
secteurs définis par le GIEC : l'énergie, les
procédés industriels, l'emploi de solvants et d'autres
produits, l'agriculture et les déchets. Les émissions
et le piégeage attribuables aux terres gérées
(forêts, terres cultivées, marécages) et à
la déforestation ne sont pas inclus dans les estimations
des émissions nationales totales.
Secteur de l'énergie
En 2004, la majorité des émissions de GES totales
(82 p. 100) était attribuable à la production
et à la consommation d'énergie (figure
8). Cette grande catégorie d'émissions regroupe
des sources comme le transport, la production d'électricité,
le chauffage de locaux, la production et la consommation de carburants
fossiles, l'exploitation minière et la fabrication. De
1990 à 2004, les émissions provenant de ces sources
ont augmenté de 30 p. 100, contribuant ainsi à
91 p. 100 de l'accroissement total des émissions
canadiennes. L'augmentation des émissions totales est attribuable
principalement aux industries pétrolière, gazière
et charbonnière (32 p. 100 de la hausse globale),
au transport routier (24 p. 100) et à la production
de chaleur et d'électricité à partir d'énergie
thermique (22 p. 100) (Environnement Canada, 2006a).
Figure 8 : Émissions de gaz à
effet de serre, selon le secteur, Canada, 2004
Note :
La portion en gris du diagramme représente les émissions
de GES du secteur de l'énergie.
Source :
Environnement Canada. Rapport d'inventaire national –
émissions et absorptions des gaz à effet de serre
au Canada : 1990-2004. Division des gaz à effet
de serre, Ottawa, Ontario, 2006a.
Industries pétrolière, gazière et
charbonnière : Dans l'ensemble, les émissions
de GES des industries pétrolière, gazière
et charbonnière ont grimpé de 49 p. 100
entre 1990 et 2004. En 2004, les émissions de GES (y compris
les émissions fugitives7
rejetées par la production et le transport du pétrole,
du gaz et du charbon) représentaient 20 p. 100
des émissions totales. Cette catégorie inclut les
émissions liées à la production et au traitement
du pétrole, du gaz naturel et du charbon ainsi qu'au raffinage
et au transport par pipeline du pétrole. La croissance
rapide de la production et de l'exportation de pétrole
brut et de gaz naturel est en grande partie responsable de l'augmentation
dans cette catégorie. Étant donné que les
réserves de pétrole classiques au Canada sont de
plus en plus difficiles à exploiter, une plus grande part
de la production provient des sables bitumineux, faisant en sorte
que l'extraction du pétrole brut canadien demande beaucoup
plus d'énergie que par le passé.
Transport routier : Les émissions de
GES attribuables au transport routier ont grimpé de 36 p. 100
entre 1990 et 2004. En 2004, le déplacement des personnes
et des marchandises a généré 19 p. 100
des émissions totales. Cette hausse s'explique par les
changements survenus dans le transport des passagers et des marchandises.
De 1990 à 2004, le nombre de véhicules-kilomètres
a augmenté pour le transport de passagers. On a également
observé un virage quant aux types de véhicules personnels;
on est passé des automobiles aux minifourgonnettes, aux
véhicules utilitaires sport (VUS) et aux petites camionnettes.
Ces véhicules, plus lourds et au rendement énergétique
plus faible, émettent en moyenne 40 p. 100 plus
de GES au kilomètre que ne le font les automobiles. Par
conséquent, alors que les émissions de GES totales
des automobiles ont chuté d'environ 8 p. 100
de 1990 à 2004, les émissions des véhicules
utilitaires légers à essence ont augmenté
de 101 p. 100 (Environnement Canada, 2006a).
Le nombre de véhicules utilitaires diésel lourds
utilisés pour le transport de marchandises a doublé
au cours de la période de 1990 à 2004. Les émissions
de GES des véhicules de cette catégorie ont fait
un saut de 83 p. 100 pendant la même période.
Cela est dû en partie à l'avènement des systèmes
de livraison « juste à temps », qui
éliminent la nécessité pour les entreprises
des secteurs commercial et de la fabrication à conserver
des stocks importants. Les autres modes de transport (l'aviation
nationale et les véhicules marins, ferroviaires et tout-terrains)
représentaient une part moindre (6 p. 100) du
total des émissions de GES en 2004 attribuables au transport
routier.
Production de chaleur et d'électricité
à partir d'énergie thermique : Les émissions
de GES attribuables à la production de chaleur et d'électricité
à partir d'énergie thermique ont augmenté
de 37 p. 100 entre 1990 et 2004. En 2004, les services
d'électricité et les autres industries qui produisent
de l'électricité et de la vapeur représentaient
17 p. 100 des émissions totales de GES au Canada.
La croissance des émissions enregistrée dans ce
secteur découle surtout de la demande grandissante d'électricité
– la production annuelle totale d'électricité
s'est accrue de 23 p. 100 de 1990 à 2004 – et
de l'augmentation du recours aux combustibles fossiles pour produire
de l'électricité par rapport à d'autres sources
non émettrices, comme l'énergie nucléaire
et l'énergie hydraulique. La part de génération
nationale qui revient à l'hydroélectricité
est passée de 63 p. 100 à 59 p. 100,
tandis que le charbon, le pétrole et le gaz naturel réunis
ont augmenté de 21 p. 100 à 25 p. 100
au cours de cette période (Environnement Canada, 2006a).
Les facteurs qui ont influencé l'augmentation de la demande
d'électricité dans le secteur résidentiel
comprennent l'accroissement de la population, le nombre accru
d'appareils électriques en usage (comme les réfrigérateurs
secondaires) et une légère augmentation de la dimension
du logement moyen, ce qui a eu pour effet d'accroître les
besoins en chauffage et en climatisation (Ressources naturelles
Canada, 2005b).
Autres secteurs
Les émissions qui découlent des procédés
industriels comprennent le dioxyde de carbone rejeté par
la calcination du calcaire lors de la fabrication du ciment et
le dioxyde de carbone rejeté par l'utilisation de gaz naturels
comme matière première pour la fabrication d'engrais.
Les émissions globales dans ce secteur sont demeurées
relativement stables entre 1990 et 2004 (hausse de 2 p. 100)
et représentaient 7 p. 100 des émissions
totales en 2004. Dans ce secteur toutefois, les tendances
diffèrent selon la source – par exemple, les émissions
de dioxyde de carbone générées par la fabrication
du ciment ont grimpé de 31 p. 100, attribuable
à l'augmentation de la capacité de production du
mâchefer8
au fil des ans, alors que les émissions d'hydrocarbures
perfluorés provenant de la fusion de l'aluminium ont diminué
de 54 p. 100 grâce à l'application de technologies
antiémission au cours du processus.
Par ailleurs, 7 p. 100 des émissions totales
de 2004 revenaient au secteur agricole; toutefois, les émissions
dans ce secteur ont augmenté de 23 p. 100 comparativement
aux niveaux de 1990, principalement en raison de l'expansion des
industries bovine, porcine et avicole, ainsi que de l'épandage
accru d'engrais dans les Prairies (Environnement Canada, 2006a).
Pour sa part, le secteur des déchets, qui compte pour
4 p. 100 du total pour 2004, a connu une augmentation
des émissions de l'ordre de 16 p. 100 comparativement
à 1990, p. 100age légèrement supérieur
à celui de l'accroissement de la population, qui est de
15 p. 100. L'augmentation aurait été encore
plus importante si les projets de récupération des
gaz d'enfouissement et les programmes de compostage et de recyclage
n'avaient pas été mis en œuvre au Canada.
3.2.3 Situation et tendances régionales
Les émissions de GES varient d'une région à
l'autre du Canada. De 1990 à 2004, les émissions
totales ont augmenté dans toutes les provinces et tous
les territoires, sauf au Yukon, où elles ont légèrement
diminué (figure 9) (Environnement Canada, 2006a). En 2004,
l'Alberta et l'Ontario ont enregistré les émissions
les plus élevées, représentant respectivement
31 p. 100 et 27 p. 100 des émissions
du Canada. La répartition géographique des émissions
dépend de l'emplacement des ressources naturelles, de la
population et de l'industrie lourde.
Figure 9 : Émissions de gaz à
effet de serre, provinces et territoires, 1990 à 2004
Source :
Environnement Canada. Rapport d'inventaire national –
émissions et absorptions des gaz à effet de serre
au Canada : 1990-2004. Division des gaz à effet
de serre, Ottawa, Ontario, 2006a.
Environnement Canada planifie et apporte constamment des améliorations
à l'inventaire national des émissions de GES, qui
amélioreront l'exactitude des estimations des émissions
et la qualité de l'indicateur dont il est question ici.
Ces améliorations tiennent compte des résultats
des procédures et des examens annuels d'assurance de la
qualité et de contrôle de la qualité ainsi
que des vérifications de l'inventaire, dont un examen indépendant
annuel de l'inventaire réalisé par une équipe
internationale d'examen composée d'experts (Environnement
Canada, 2006a).
Les améliorations particulières suivantes sont
prévues relativement à l'analyse et aux enquêtes
:
Analyse : Les priorités pour
l'élaboration future de l'indicateur comprennent le perfectionnement
des méthodes d'estimation et la collecte d'une plus grande
quantité de données sur les variables clés
servant aux calculs des émissions. Par exemple, l'amélioration
des méthodes d'estimation et des valeurs d'émission
pour l'industrie canadienne du bitume dans le secteur de l'énergie
est actuellement en cours.
À long terme, des améliorations dans les estimations
des émissions liées au transport sont également
prévues. Les améliorations porteront principalement
sur l'obtention et l'emploi de données plus exactes sur
l'activité, en particulier des profils plus détaillés
des types et du nombre de véhicules, des estimations
plus justes des véhicules‑kilomètres parcourus,
des renseignements plus complets sur les habitudes de consommation
de carburant pour les catégories individuelles de véhicules
et des données sur les activités marines pour
mieux établir une distinction entre les émissions
nationales et internationales.
Des améliorations au secteur de la transformation industrielle,
en particulier les estimations de la production d'ammoniac,
sont en cours, et des travaux en vue de mettre à jour
les facteurs d'émission de l'acide nitrique9
sont prévus. Des recherches plus poussées sont
en cours dans le secteur de l'agriculture afin d'évaluer
les changements dans les émissions de méthane
attribuables à la digestion des aliments par les bovins
à viande et laitiers, et les effets de l'irrigation et
de la texture du sol sur les émissions d'oxyde nitreux
provenant des sols agricoles.
Dans le secteur de la gestion des déchets, un projet
pluriannuel appuyé par Environnement Canada et l'Université
du Manitoba a été mis de l'avant afin de dresser
l'inventaire des sites d'enfouissement au Canada. D'autres études
sont également envisagées dans le but d'améliorer
les données sur les émissions générées
par les eaux usées municipales et industrielles et de
recueillir de nouvelles données sur l'incinération
des déchets municipaux, cliniques et dangereux.
La déclaration des émissions de GES est obligatoire
depuis 2005; elle résulte d'une collaboration entre les
gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux
afin de mettre sur pied un système harmonisé de
déclaration des GES. Lancé le 15 mars 2005, le
système fait l'objet d'une mise en place graduelle. Durant
la première phase, les installations qui produisent 100 kilotonnes
ou plus d'émissions d'équivalents-CO2 devaient
avoir déclaré le 1er juin 2005 les émissions
qu'elles avaient générées en 2004. Ces
données sur les installations seront utilisées
par Environnement Canada comme source additionnelle pour améliorer
ses estimations futures des émissions.
Enquêtes : Au début de
2006, Statistique Canada a sondé les ménages canadiens
concernant certaines pratiques liées à l'environnement,
comme les habitudes de déplacement quotidien et la possession
d'équipement ménager à essence. Ces données
peuvent fournir un contexte élargi pour l'indicateur
des émissions de GES. Les résultats initiaux de
cette enquête seront diffusés vers la fin de 2006,
et les résultats complets paraîtront en 2007. L'Enquête
sur les ménages et l'environnement sera répétée
en 2007 et tous les deux ans par la suite.
Cet indicateur évalue la qualité de l'eau douce
de surface en ce qui a trait à la protection de la vie
aquatique (p. ex., les poissons, les invertébrés
et les plantes), mais non à la consommation humaine.
L'indicateur est fondé sur des données recueillies
de 2002 à 2004 sur 340 sites de surveillance sélectionnés
dans le sud du pays.
La qualité de l'eau douce dans le Sud du Canada était
considérée comme « bonne »
ou « excellente » dans 44 p. 100
des sites, « moyenne » dans 34 p. 100
et « médiocre » ou « mauvaise »
dans 22 p. 100.
On a tenu compte de nouveaux renseignements pour les sites
de surveillance dans le Nord du Canada. À ces 30 sites,
la qualité de l'eau douce était considérée
comme « bonne » ou « excellente »
dans 67 p. 100 des sites, « moyenne »
dans 20 p. 100 des sites et « médiocre »
ou « mauvaise » dans 13 p. 100
des sites.
La qualité de l'eau douce dans les Grands Lacs –
Lac Supérieur, Lac Huron, baie Georgienne, Lac Érié
(les bassins de l'ouest, du centre et de l'est) et Lac Ontario
– était considérée comme « bonne »
ou « excellente » dans quatre bassins,
« moyenne » dans un bassin et « médiocre »
dans deux bassins.
4.1 Contexte
Une eau de bonne qualité en quantité adéquate
est essentielle pour les écosystèmes, la santé
humaine et la performance économique. Au Canada, l'eau
est surtout utilisée par les ménages et les industries
pour la production d'électricité, l'agriculture,
la fabrication, l'extraction du pétrole et l'exploitation
minière. Chaque année, on extrait des dizaines de
milliards de mètres cubes d'eau provenant des eaux de surface
et souterraines (Statistique Canada, 2003a). Dans certains cas,
les utilisations intensives et concurrentielles de l'eau peuvent
amener des pénuries locales et compromettre ainsi la qualité
de l'eau (Environnement Canada, 2004b).
Des substances toxiques et d'autres substances nocives peuvent
également compromettre la qualité de l'eau. Chaque
jour, les secteurs de la fabrication primaire et des services,
les institutions et les ménages rejettent directement ou
indirectement des centaines de substances différentes dans
les rivières et les lacs. Au moins 110 000 tonnes
de polluants ont été rejetées directement
dans les eaux de surface (dans les eaux douces aussi bien que
côtières) au Canada en 2004 (Environnement Canada,
2006b). Le nitrate et l'ammoniac sont les polluants ayant été
rejetés dans l'eau dans les plus grandes quantités
en 2004; d'autres substances, beaucoup plus toxiques, comme le
mercure, le sont en quantité bien moindre, mais néanmoins
importante (PNUE, 2002; Environnement Canada, 2006b).
De nombreux autres polluants se fraient indirectement un chemin
jusqu'aux plans d'eau après avoir été rejetés
dans l'air ou sur le sol. Les écosystèmes aquatiques
reçoivent des polluants atmosphériques qui sont
transportés sur de longues distances, dont le dioxyde de
soufre et les oxydes d'azote, qui causent l'acidification, ainsi
que les métaux lourds comme le plomb et le mercure, et
les composés organiques, comme les biphényles polychlorés
(BPC), ainsi que les pesticides. Les eaux de ruissellement non
traitées provenant des terres agricoles et des zones urbaines
contribuent également à dégrader la qualité
de l'eau (Coote et Gregorich, 2000; Environnement Canada, 2001a).
La dégradation de la qualité de l'eau peut affecter
la vie aquatique et les différentes utilisations de l'eau
par les humains. Par exemple, des concentrations élevées
d'éléments nutritifs, comme l'azote et le phosphore,
peuvent provoquer une croissance excessive des plantes et, du
fait, contribuer à réduire la quantité d'oxygène
dissous dont ont besoin les poissons et les autres animaux aquatiques.
Une eau dont la qualité s'est dégradée peut
nuire à des activités économiques comme la
pêche en eau douce, le tourisme et l'agriculture.
Il est important de mentionner que l'indicateur présenté
dans ce rapport met l'accent sur la qualité de l'eau nécessaire
à la protection de la vie aquatique. Il n'évalue
pas la qualité de l'eau destinée à la consommation
humaine. La vie aquatique en eau douce peut être sensible
à de légers changements dans l'environnement. Ainsi,
la surveillance de l'environnement en rapport avec les exigences
de base de la vie aquatique constitue une méthode efficace
d'évaluation de la santé des écosystèmes
d'eau douce.
Il est difficile de définir et d'évaluer la qualité
de l'eau dans l'ensemble du pays. Par exemple, la chimie de l'eau
est complexe et dépend de nombreuses propriétés
physiques et chimiques qui varient naturellement dans l'espace
et dans le temps. Ces propriétés peuvent influer
sur la capacité de l'eau à répondre aux besoins
des organismes aquatiques, qui varient eux aussi d'un endroit
à l'autre, ont besoin d'un vaste éventail d'habitats
et réagissent différemment aux diverses substances.
Il est d'autant plus difficile de savoir si la qualité
de l'eau s'est dégradée en conséquence de
l'activité humaine, étant donné que les processus
naturels, comme les fortes pluies, la fonte des neiges et des
glaces, l'érosion des sols et l'altération du sous-sol
rocheux, influent également sur les concentrations de certaines
substances dans l'eau (p. ex., les éléments nutritifs,
les ions majeurs et les métaux-traces). Ces phénomènes
naturels sont essentiels à la préservation de l'habitat
d'un grand nombre d'espèces indigènes et des conditions
sous‑jacentes d'autres processus écosystémiques.
Ces processus varient considérablement d'un endroit à
l'autre du pays, ce qui explique la grande diversité des
écosystèmes aquatiques.
Pour faire rapport sur la qualité de l'eau, les experts
mesurent certaines substances bien précises présentes
dans l'eau et en comparent les concentrations avec les seuils
établis de façon scientifique, en fonction de leurs
effets nocifs possibles. Il s'agit là du fondement de l'Indice
de la qualité des eaux (IQE), entériné par
le CCME en 2001 et utilisé dans le présent rapport
pour produire l'indicateur de la qualité de l'eau (voir
l'encadré 4). Cet indice a été
calculé à partir des résultats obtenus dans
le cadre des programmes permanents de surveillance de la qualité
de l'eau, administrés par les gouvernements fédéral,
provinciaux et territoriaux.
Encadré 4 L'Indice de la qualité des eaux (IQE)
L'IQE du CCME est un outil qui permet aux experts de traduire
de grandes quantités de données complexes sur la
qualité des eaux en une seule cote globale pour un site
de surveillance donné et une période de temps précise.
Il s'agit là d'une méthode flexible pour évaluer
la qualité des eaux de surface qui peut être appliquée
à l'ensemble du Canada.
L'IQE se fonde sur un indice de la qualité des eaux élaboré
par la Colombie-Britannique en 1995. Cette version a par la suite
été modifiée à l'aide de recherches,
d'essais et de consultations avec un groupe de travail du CCME.
L'Indice combine trois différents aspects de la qualité
des eaux : l'« étendue », soit
le pourcentage de variables de la qualité des eaux excédant
les recommandations; la « fréquence »,
soit le pourcentage d'observations totales excédant les
recommandations; l'« amplitude », soit l'écart
par lequel les observations excèdent les recommandations.
Les résultats sont par la suite convertis en une échelle
qualitative utilisée pour coter les sites :
Cote
Interprétation
Excellente (95,0 à 100,0)
Les mesures de la qualité de l'eau
ne dépassent jamais ou très
rarement les recommandations.
Bonne (80,0 à 94,9)
Les mesures de la qualité de l'eau
dépassent rarement et habituellement
de très peu les recommandations.
Moyenne (65,0 à 79,9)
Les mesures de la qualité de l'eau
dépassent parfois et peut-être
même de beaucoup les recommandations.
Médiocre (45,0 à 64,9)
Les mesures de la qualité de l'eau
dépassent souvent et/ou de façon
considérable les recommandations.
Mauvaise (0,0 à 44,9)
Les mesures de la qualité de l'eau
dépassent habituellement et/ou
de façon considérable les recommandations.
Les recommandations sur la qualité de l'eau sont des valeurs
numériques des caractéristiques physiques, chimiques,
radiologiques ou biologiques de l'eau, dont le dépassement
pourrait avoir des effets nocifs. Ces recommandations s'appuient
souvent sur des études de toxicité réalisées
selon un ensemble normalisé d'organismes testés
et présents dans les écosystèmes aquatiques
du Canada. Ces recommandations peuvent être amendées
pour refléter l'état des sites particuliers, par
exemple, la composition des différentes espèces
ou les niveaux naturels de substances présentes dans l'environnement,
telles que le phosphore. Les recommandations sont aussi particulières
à la façon dont l'eau est utilisée, que ce
soit pour soutenir la vie aquatique, pour boire, pour des fins
récréatives, pour irriguer les terres ou abreuver
le bétail. Dans le présent rapport, l'IQE sert à
évaluer la capacité des étendues d'eau de
surface (lacs et rivières) en ce qui a trait à la
protection de la vie aquatique (CCME, 2001).
Voir l'Annexe 3 pour obtenir des renseignements
additionnels sur cet indicateur.
Des experts régionaux ont évalué les données
sur la qualité de l'eau provenant de programmes de contrôle
fédéraux, provinciaux, territoriaux et de programmes
conjoints. Ensuite, ces données ont été regroupées
en une base nationale afin de calculer cet indicateur. On a préparé
des résumés pour les sites de surveillance se trouvant
dans le Sud du Canada, le Nord du Canada (encadré 5)
et les Grands Lacs (encadré 6).
Au total, les données de 370 sites (carte
3) ont été compilées pour la période
de 2002 à 2004 : 30 pour le Nord du Canada et 340 pour
le Sud du Canada. De plus, la qualité de l'eau de sept
bassins des Grands Lacs a été évaluée
grâce à des enquêtes menées en avril
2004 et 2005.
Carte 3 : Stations utilisées pour les
indicateurs de la qualité de l'eau, Canada, 2002 à 2004
Note :
La « ligne du Nord » se base sur une classification
de secteur statistique du Nord, établie par Statistique
Canada, qui exprime une combinaison de 16 caractéristiques
sociales, biotiques, économiques et climatiques qui délimitent
le Nord du Sud du Canada (McNiven et Puderer, 2000).
Sources :
Division des comptes et de la statistique de l'environnement,
Statistique Canada. Données recueillies par Environnement
Canada à partir des programmes de surveillance de la qualité
de l'eau fédéraux, provinciaux, territoriaux et
conjoints.
L'indicateur national ne tient pas compte des régions
du Nord. En effet, celles-ci font l'objet d'un rapport distinct,
car les sites qui s'y trouvent étaient généralement
échantillonnés moins fréquemment et étaient
moins représentatifs du territoire général.
La qualité de l'eau douce dans les Grands Lacs fait aussi
l'objet d'un rapport distinct parce qu'une autre méthode
d'échantillonnage a été utilisée.
Dans le Sud du Canada, la qualité de l'eau mesurée
à l'aide de l'IQE pour la période de 2002 à
2004 était considérée comme « excellente »
dans 17 sites (5 p. 100), « bonne »
dans 134 sites (39 p. 100), « moyenne »
dans 115 sites (34 p. 100), « médiocre »
dans 58 sites (17 p. 100) et « mauvaise »
dans 16 sites (5 p. 100) quant à leur capacité
à protéger la vie aquatique. Neuf lacs et 331 rivières
ont fait partie de l'analyse (figure 10).
Figure 10 : État de la qualité
de l'eau douce, dans les sites du Sud du Canada, 2002 à
2004
Notes :
Les résultats illustrent la qualité des eaux douces
de surface pour ce qui est de la protection de la vie aquatique.
Ils ne tiennent pas compte de l'évaluation de la qualité
de l'eau destinée à la consommation humaine. Le
nombre total de sites est 340. Les sites dans le Nord ne sont
pas inclus, mais sont présentés séparément
dans l'encadré 5. Les observations
obtenues pour les Grands Lacs ne sont pas incluses, mais elles
sont affichées dans l'encadré 6.
Se référer à la carte 3
pour connaître l'emplacement des sites.
Source :
Données recueillies par Environnement Canada à partir
des programmes de surveillance de la qualité de l'eau fédéraux,
provinciaux, territoriaux et conjoints.
On ne devrait pas interpréter ces résultats comme
s'ils représentaient l'état de toutes les eaux douces
du Canada. En effet, ils ne s'appliquent qu'à la qualité
de l'eau des sites de surveillance sélectionnés.
Pour tous les sites, qu'il s'agisse de petites rivières
ou de grands lacs, les données sont pondérées
de manière égale aux fins du présent sommaire
de résultats.
Dans le rapport de l'an dernier, l'indicateur de la qualité
de l'eau (2001 à 2003) était fondé sur 345
stations de surveillance, qui affichaient une qualité « bonne »
ou « excellente » pour 44 p. 100
des sites, « moyenne » pour 31 p. 100
des sites et « médiocre » ou « mauvaise »
pour 25 p. 100 des sites. Dans le présent rapport
de 2006, l'indicateur de la qualité de l'eau pour le Sud
du Canada (2002 à 2004) visait 340 sites, dont certains
se situaient à des endroits différents de l'année
passée. De plus, l'indicateur dont il était question
dans le rapport de 2005 s'articulait autour d'une formule légèrement
différente pour une des provinces. La formule d'IQE utilisée
dans le présent rapport est uniforme pour toutes les provinces.
En raison des changements qu'ont subis les données et des
améliorations apportées à l'indicateur, on
ne doit pas comparer les résultats avec ceux de l'année
passée.
On a mesuré différentes variables de la qualité
de l'eau à différents endroits du pays, en tenant
compte, en partie, des priorités des divers programmes
de surveillance, du type de conséquences des activités
humaines dans la région et des caractéristiques
des écosystèmes aquatiques. En général,
les variables dont a le plus souvent tenu compte dans les calculs
dans tout le Canada sont le phosphore (334 sites), l'ammoniac
(276), les nitrates (260), le pH (230) et le zinc (211). Dans
ces sites, les mesures de phosphore ont dépassé
les recommandations au moins une fois dans 81 p. 100
des sites, l'ammoniac dans 18 p. 100, les nitrates dans
28 p. 100, le pH dans 25 p. 100 et le zinc
dans 27 p. 100. De plus, les mesures de phosphore dans
38 p. 100 des sites étaient supérieures
aux recommandations dans plus de 50 p. 100 des échantillons
prélevés.
Certains phénomènes naturels ont aussi contribué
aux dépassements des seuils recommandés des variables
de la qualité de l'eau. Par exemple, les écoulements
glaciaires, la fonte des neiges et les fortes pluies peuvent accroître
de beaucoup la quantité de sédiments en suspension
riches en éléments nutritifs et en métaux,
et l'eau naturellement acide dans les tourbières et les
autres milieux humides peut contribuer à réduire
le pH et à accroître les concentrations de certains
métaux dans l'eau des sites en aval. La variation de ces
facteurs d'une année à l'autre justifie l'utilisation
de résultats de surveillance de trois années (2002
à 2004). Elle justifie également l'élaboration
et l'application de recommandations pour la qualité de
l'eau particulières au site qui tiennent compte des concentrations
de substances et des conditions naturelles de chaque site.
Encadré 5
Qualité de l'eau douce dans les régions du Nord
Les régions du Nord Canada1
sont moins densément peuplées que celles du sud.
Par conséquent, elles ne subissent pas les mêmes
pressions des établissements humains, de l'industrie et
de l'agriculture. Toutefois, la qualité de l'eau des bassins
hydrographiques du Nord est menacée par le transport sur
de grandes distances de polluants et les industries des ressources
primaires, comme la foresterie et les usines de pâtes et
papiers, l'exploitation et l'exploration minière, l'expansion
de l'industrie pétrolière et gazière et la
mise en valeur de l'énergie hydraulique. De plus, les écosystèmes
d'eau douce du Nord peuvent également s'avérer particulièrement
vulnérables aux stress accrus que constituent les récents
changements de températures et de précipitations
et le rayonnement ultraviolet accru (Schindler et Smol, 2006).
La qualité de l'eau était considérée
comme « excellente » à 4 sites (13 p. 100),
« bonne » à 16 sites (53 p. 100), « moyenne
» à 6 sites (20 p. 100) et « médiocre
» à 4 sites (13 p. 100). Aucun site où la
qualité est « mauvaise » n'a été
signalé (figure 11). Six lacs et 24
rivières ont fait partie de l'analyse. Des travaux plus
poussés sont en cours afin d'évaluer dans quelle
mesure les dépassements dans les sites où la qualité
est « moyenne » et « médiocre »
peuvent être attribués aux activités humaines
ou aux processus naturels, comme les écoulements riches
en sédiments en suspension.
Figure 11 : État de la qualité
de l'eau douce dans les sites du Nord du Canada, 2002 à
2004
Le Nord canadien est vaste, ce qui rend l'échantillonnage
des sites éloignés coûteux et l'accès,
difficile. Par conséquent, les sites de surveillance de
la qualité de l'eau dans le Nord sont échantillonnés
moins souvent. Pour cette raison, la fréquence minimale
d'échantillonnage pour l'inclusion des sites de surveillance
du Nord dans le calcul de l'indicateur de la qualité de
l'eau douce pour le Nord a été réduite de
12 (tel qu'utilisé dans le sud du Canada) à 9 au
cours de la période de 2002 à 2004.
L'IQE a été calculé au cours de la période
de 2002 à 2004 pour 30 sites de surveillance du Yukon,
de la Colombie-Britannique, des Territoires du Nord-Ouest, du
Nunavut, du nord des Prairies et du Labrador. Aucun site de surveillance
de la qualité de l'eau dans le nord de l'Ontario ou le
nord du Québec n'a pu être pris en compte. Bien que
les calculs aient été généralement
basés sur un nombre inférieur d'observations à
celui utilisé dans le sud du Canada, les observations tenaient
compte des variations saisonnières dans la qualité
de l'eau.
Encadré 6
Qualité de l'eau douce dans les Grands Lacs
On constate une intense activité agricole et industrielle
dans le bassin versant des Grands Lacs. Le fait que 10 millions
de Canadiens y habitent (Statistique Canada, 2002) apporte un
stress important sur la qualité de l'eau. La qualité
de l'eau des Grands Lacs s'est dégradée en raison
d'un excès d'éléments nutritifs et de l'accumulation
de contaminants toxiques dans l'eau et dans les sédiments.
À la suite d'interventions humaines, certains aspects de
la qualité de l'eau (p. ex., les concentrations de phosphore)
ont été grandement améliorés dans
certaines parties des Grands Lacs (Environnement Canada et United
States Environmental Protection Agency, 2003).
Compte tenu de la vaste superficie des lacs (environ 92 200 kilomètres
carrés au Canada) et de la nature du programme de surveillance
de la qualité des eaux de surface et des sédiments
des fonds lacustres (des échantillons sont prélevés
tous les deux ans en de nombreux endroits pour chacun des lacs,
plutôt qu'au même endroit chaque année), la
qualité de l'eau dans la région des Grands Lacs
a été évaluée différemment
que pour les autres sites de surveillance au pays aux fins de
l'indicateur de la qualité de l'eau douce (voir l'Annexe
3 pour obtenir plus de renseignements).
On a calculé l'IQE pour l'année la plus récente
(2004 ou 2005) pour sept bassins, en l'occurrence ceux du lac
Supérieur, du lac Huron, de la baie Georgienne, du lac
Érié (les bassins de l'ouest, du centre et de l'est)
et du lac Ontario. La qualité de l'eau a été
jugée « excellente » dans un bassin, «
bonne » dans trois bassins, « moyenne » dans
un bassin et « médiocre » dans deux bassins
(carte 4). Les différences dans la
qualité de l'eau des Grands Lacs correspondent en partie
à la fluctuation du niveau de population, d'urbanisation,
d'agriculture et du nombre d'industries le long des côtes
et dans les bassins hydrographiques des lacs, ainsi qu'aux différences
de taille et de profondeur des lacs. Contrairement aux mesures
des eaux de surface, on continue de constater d'importants niveaux
de contamination dans les sédiments. Ces observations expriment
l'accumulation historique de polluants.
Afin d'évaluer plus adéquatement l'effet de certains
produits chimiques persistants, bioaccumulatifs et toxiques sur
la qualité de l'eau, les données sur les sédiments
du fond des lacs ont été incluses dans le calcul
pour deux produits chimiques. Le dichlorodiphényltrichloroéthane
(DDT), un ancien pesticide, et les BPC, une catégorie de
produits chimiques industriels, lesquels ont été
frappés d'interdiction dans les années 1970, persistent
encore dans l'environnement (Environnement Canada et United States
Environmental Protection Agency, 2003). La principale réserve
de ces composés dans l'environnement se trouve à
même le sédiment, qui constitue une voie d'accès
importante d'exposition à la vie aquatique.
Carte 4 : État de la qualité
de l'eau douce, bassins des Grands Lacs, 2004 à 2005
4.2.1 Incidence de l'activité humaine sur la
qualité de l'eau douce
Presque tous les sites qui se trouvent dans le Sud du Canada
sont localisés dans des régions potentiellement
touchées par les activités humaines, comme celles
qui ont cours dans les établissements humains, les fermes,
les installations industrielles et les opérations minières,
ainsi que par les barrages et les précipitations acides.
L'ampleur de ces activités et la gamme de leurs répercussions
potentielles sur la qualité de l'eau sont mises en évidence
ci-dessous.
Établissements humains
En 2001, près de quatre Canadiens sur cinq vivaient dans
des zones urbaines où la population se chiffrait à
10 000 personnes ou plus. En outre, les deux tiers de la
population canadienne vivaient dans seulement 10 des 164 sous-aires
de drainage (Statistique Canada, 2006a). Les impacts sur la qualité
de l'eau comprennent l'eau de ruissellement contaminée
provenant des égouts pluviaux et des surfaces imperméables,
et l'évacuation des eaux usées. En 1999, 83 p. 100
des Canadiens urbains qui habitaient dans des communautés
intérieures étaient desservis par un service de
traitement secondaire ou tertiaire des eaux usées (Environnement
Canada, 2001b).
L'incidence des établissements humains sur la qualité
de l'eau est souvent associée aux dépassements des
recommandations à l'égard des éléments
nutritifs, de la turbidité ou des solides en suspension,
du chlorure et des métaux tels le cuivre, le fer, le plomb
et le zinc. Toutefois, on sait que des centaines d'autres substances
peuvent se déverser dans les effluents d'eaux usées,
dont les produits chimiques industriels, les pesticides, le pétrole
et la graisse et les produits pharmaceutiques.
Presque tous les sites de surveillance de la qualité de
l'eau visés par cet indicateur pour le Sud du Canada se
trouvent dans des sous-aires de drainage dont la densité
de population est de modérée à forte, alors
que tous les sites du Nord se situent dans des sous-aires de drainage
à faible densité de population (carte
5).
Carte 5 : Population par rapport aux sites
de surveillance de la qualité de l'eau, Canada, 2001
Note :
La population est indiquée par sous-aire de drainage du
Canada.
Sources :
Division des comptes et de la statistique de l'environnement,
Statistique Canada. Données recueillies par Environnement
Canada à partir des programmes de surveillance de la qualité
de l'eau fédéraux, provinciaux, territoriaux et
conjoints.
Agriculture
Depuis plusieurs décennies, les productions agricoles et
animales ont augmenté de façon considérable
au Canada. Les opérations agricoles de grande envergure,
les nouvelles technologies et l'utilisation accrue d'intrants
incluant la mécanisation, la génétique, la
science nutritive et l'irrigation a contribué à
favoriser ces augmentations dans le secteur agricole. À
titre d'exemple, les dépenses liées aux engrais
manufacturés ont grimpé de plus de 29 p. 100
entre 1991 et 2001, alors que les dépenses afférentes
aux produits agrochimiques par kilomètre carré ont
augmenté de 67 p. 100 au cours de la même
période (Statistique Canada, 2006a). Dans le même
ordre d'idées, la production de fumier a augmenté
de 13,9 p. 100 entre 1981 et 2001, les quantités
les plus importantes ayant été produites dans le
Sud de l'Alberta, de l'Ontario et du Québec (Statistique
Canada, 2006b).
Les technologies à haut rendement et les opérations
agricoles de grande envergure de ce genre, toutefois, comportent
des risques susceptibles de dégrader la qualité
de l'eau. Les opérations agricoles peuvent occasionner
le dépassement des recommandations pour la qualité
de l'eau quant au phosphore et à l'azote, à la turbidité,
aux solides en suspension, aux pesticides et aux métaux.
Par exemple, la production de fumier et l'épandage d'éléments
nutritifs sous la forme d'engrais minéral, de fumier, de
compost et de boues d'épuration pour augmenter la productivité
des récoltes peuvent avoir des effets sur la qualité
de l'eau. Toutefois, le recours à de saines pratiques de
gestion devrait permettre de réduire les risques environnementaux
pour la qualité de l'eau.
Les deux tiers des sites de surveillance de la qualité
de l'eau dans le Sud du Canada se trouvent dans des régions
qui font l'objet d'une activité agricole, alors que seulement
un dixième des sites de surveillance dans le Nord se trouvent
dans des zones agricoles (carte 6).
Carte 6 : Zones d'activité agricole
par rapport aux sites de surveillance de la qualité de
l'eau, Canada, 2001
Notes :
Établie à partir de l'écoumène agricole
national, qui englobe toutes les régions faisant l'objet
d'une activité agricole « importante ».
Utilise des indicateurs agricoles, tels que le rapport entre les
terres agricoles sur les fermes de recensement et la superficie
totale des terres, ainsi que la valeur économique totale
de la production agricole (Statistique Canada, 2003b).
Sources :
Division des comptes et de la statistique de l'environnement,
Statistique Canada. Données recueillies par Environnement
Canada à partir des programmes de surveillance de la qualité
de l'eau fédéraux, provinciaux, territoriaux et
conjoints.
Installations industrielles et commerciales
En 2004, 88 p. 100 des 112 000 tonnes de polluants
déversés dans des plans d'eau côtière
ou d'eau douce par de grandes installations industrielles et commerciales
qui doivent déclarer leurs rejets à l'Inventaire
national des rejets de polluants (INRP) provenaient des services
municipaux d'approvisionnement d'eau et de traitement des eaux
usées. Environ 7 600 tonnes d'effluents provenaient
des usines de pâtes et papiers, 1 600 tonnes de l'extraction
de minerais métalliques et 4 500 tonnes de tous les
autres secteurs combinés (figure 12).
Au total, 513 installations dans tout le Canada ont signalé
des rejets de 102 substances différentes dans les plans
d'eau côtière ou d'eau douce, les rejets les plus
importants étant le nitrate (53 000 tonnes), l'ammoniac
(49 000 tonnes) et le phosphore (6 000 tonnes)
(Environnement Canada, 2006b).
Figure 12 : Total des rejets de polluants
(en tonnes) dans les plans d'eau côtière ou d'eau
douce par les grandes installations industrielles et commerciales
qui doivent rendre des comptes à l'INRP, 2004
Source:
Inventaire national des rejets de polluants, Environnement Canada.
On trouve des usines de pâtes et papiers dans tout le Canada.
Celles-ci produisent d'importants volumes d'effluents résiduaires.
Les principaux effets de ces effluents comprennent la toxicité
chronique pour les organismes aquatiques et l'eutrophisation (Environnement
Canada, 2001a). Les récentes améliorations en matière
de prévention et de contrôle de la pollution ont
permis de réduire la quantité générale
de polluants rejetés, particulièrement le méthanol,
l'ammoniac et le nitrate (Environnement Canada, 2006c).
L'exploitation minière peut avoir des effets de longue
durée sur l'eau et les écosystèmes aquatiques.
Au nombre des préoccupations relatives aux mines actives
et désaffectées figurent les effets à long
terme sur l'environnement de l'exposition chronique à de
faibles concentrations de métaux, y compris la bioaccumulation,
la contamination des sédiments, les désordres endocriniens
et les modifications à long terme des caractéristiques
des eaux de surface qui reçoivent les rejets de l'exploitation
minière (Environnement Canada, 2001a).
Barrages et dérivations
Les barrages sont utilisés à de nombreuses fins,
notamment pour produire de l'électricité, créer
des réserves d'eau pour l'agriculture, contrôler
les inondations et traiter les résidus miniers. Les barrages
modifient le débit naturel et la forme des rivières.
À ce titre, ils peuvent altérer la température
de l'eau en aval, les concentrations de métaux et les niveaux
d'oxygène, empêcher le transport en aval de sédiments
porteurs d'éléments nutritifs et, dans le cas de
certains déversoirs, libérer des bulles de gaz en
concentrations dangereuses pour les poissons en aval (Fidler et
Miller, 1997; Environnement Canada, 2001a).
Bien que les activités humaines soient liées à
la dégradation de la qualité de l'eau dans bien
des régions du Canada, certaines pratiques de gestion peuvent
contrôler ou réduire leurs impacts sur la qualité
de l'eau. En outre, des améliorations importantes ont vu
le jour dans plusieurs secteurs industriels, notamment dans les
usines de pâtes et papiers et les mines métallifères,
à la suite d'une rigoureuse réglementation et de
la collaboration du gouvernement et de l'industrie.
Dans ce rapport, on présente de l'information sur l'état
de la qualité de l'eau au Canada en ce qui a trait à
sa capacité à soutenir la vie aquatique. L'indicateur
préliminaire dont il est question ici sera amélioré
dans le cadre des prochains rapports.
Les objectifs à long terme pour l'élaboration de
l'indicateur de la qualité de l'eau douce comprennent,
notamment :
un ensemble cohérent et comparable de sites de surveillance
représentatif des habitats aquatiques clés (p.
ex., rivières, lacs, milieux humides) au Canada relativement
aux différentes utilisations de l'eau (p. ex. la protection
de la vie aquatique, l'agriculture, les sources d'eau brute11);
l'amélioration du choix des variables et des recommandations
servant au calcul, afin de permettre le regroupement des résultats
par région de tout le pays, par aire de drainage et au
fil du temps;
le perfectionnement de la distinction entre les changements
dans la qualité de l'eau attribuables à des effets
naturels et d'origine humaine par l'élaboration de recommandations
particulières aux sites;
la production de rapports sur la qualité de l'eau pour
d'autres utilisations de l'eau, comme l'agriculture ou les sources
d'eau brute utilisées pour approvisionner les stations
de traitement d'eau, possiblement grâce à une série
d'indicateurs.
On prévoit améliorer la surveillance, l'élaboration
de l'indicateur, l'élaboration de recommandations et les
enquêtes de la façon suivante :
Surveillance : La capacité de surveillance
de la qualité de l'eau douce est limitée
et passablement fragmentée dans le pays, et présente
d'importantes lacunes spatiales. Au cours des prochaines années
et de concert avec ses homologues provinciaux et territoriaux,
Environnement Canada élargira le réseau actuel
de surveillance de la qualité de l'eau de façon
à combler ces lacunes spatiales en matière de
connaissances. Cela améliorera aussi la représentation
nationale des plans d'eau et des habitats aquatiques à
l'échelle du pays. Des efforts collectifs sont mis de
l'avant pour identifier les zones du Canada qui sont sous-représentées
dans le réseau, puis établir des objectifs prioritaires
en vue d'accroître les mesures de surveillance. Par exemple,
les sites clés dans le Sud de la Saskatchewan seront
inclus dans le rapport sur les indicateurs de 2007. Un autre
élément à considérer dans le choix
des emplacements de surveillance sera la coordination des sites
de surveillance et des variables de la qualité de l'eau
(dans la mesure du possible) afin de permettre la cueillette
de données relatives à plusieurs indicateurs pour
différentes utilisations de l'eau. Par exemple, un site
de surveillance de rivière peut être choisi en
amont de la prise d'eau brute d'une station de traitement d'eau,
afin de permettre l'utilisation des données à
la fois pour les indicateurs de la qualité de la vie
aquatique et des sources d'eau brute.
L'indicateur de la qualité de l'eau s'articule actuellement
sur la mesure de paramètres physiques et chimiques dans
l'eau. La mesure des composants biologiques d'un plan d'eau
(p. ex., les invertébrés benthiques) peut également
fournir d'importantes données sur la qualité de
l'eau et la santé des écosystèmes aquatiques.
On examine en ce moment les méthodes possibles pour incorporer
les données biologiques aux rapports sur les indicateurs
futurs.
Élaboration de l'indicateur : On se
penche actuellement sur les méthodes d'amélioration
du calcul et de la présentation de l'indicateur actuel,
car il est nécessaire de corriger les données
en fonction de la répartition géographique non
équilibrée des sites de surveillance et de présenter
les tendances au fil du temps. La répartition géographique
actuelle des sites sera revue afin d'adopter une méthode
plus systématique pour sélectionner les sites
de surveillance, et chaque site se verra accorder une pondération.
De plus, on adoptera une autre façon de compiler l'indicateur,
possiblement basée sur des périodes d'une année
plutôt que de trois années, afin de rendre compte
des tendances dans la qualité de l'eau.
Un travail fouillé sera requis à certains sites
afin de déterminer les causes des changements dans la
qualité de l'eau ou les raisons qui expliquent le dépassement
des recommandations. Une étude plus poussée est
également nécessaire à l'échelle
du pays afin d'établir un lien entre les évaluations
de la qualité de l'eau pour des sites de surveillance
individuels et des activités humaines et des processus
naturels précis.
Santé Canada a entrepris l'élaboration de l'indicateur
de la qualité de l'eau source ou brute en octobre 2005
en collaboration avec un groupe de travail fédéral,
provincial et territorial. Depuis, on a élargi l'étendue
du projet afin d'y inclure un indicateur de la qualité
de l'eau traitée dans le but de faciliter la communication
au public de renseignements sur la qualité de l'eau qu'il
consomme. L'objectif global de ce projet consiste à disposer
des moyens nécessaires pour mesurer, suivre et produire
des rapports sur la qualité de l'eau source (brute) et
traitée. Les nouveaux renseignements aideront à
évaluer l'efficacité des projets de protection
de l'eau source, à guider la planification de la protection
de l'eau source et les activités qui s'y rattachent et
à déceler la présence de lacunes dans l'approche
à barrières multiples.12
Une fois mis au point, cet outil est destiné à
offrir un mécanisme pour évaluer la qualité
de l'eau source et de l'eau traitée, suivre les changements
et relever les conditions qui détériorent ou améliorent
la qualité de l'eau; pour évaluer l'efficacité
des projets de protection de l'eau source et aider à
orienter la planification de ces projets et les activités
qui s'y rattachent; pour déceler la présence de
lacunes dans l'approche à barrières multiples;
et pour produire des rapports sur la qualité de l'eau
source et traitée. Les résultats du projet continueront
d'être peaufinés à mesure que le travail
progresse.
Achevée en mars 2006, la première phase du projet
s'est attardée à l'élaboration du processus
et du calendrier, à l'identification claire des buts
du projet et à l'identification des défis mis
au jour par le groupe de travail. Pendant la deuxième
année de ce projet, le groupe de travail concentrera
ses efforts sur :
l'examen de projets internationaux connexes;
l'élaboration de la méthodologie relative
aux indicateurs;
l'échange de renseignements avec les parties intéressées;
l'essai pilote de la méthodologie et des indicateurs
connexes et les rajustements finaux appropriés.
Les indicateurs seront soumis à l'examen et à
l'approbation des ministères fédéraux et
des comités féderaux, provinciaux et territoriaux.
L'achèvement du projet est prévu d'ici la fin
de mars 2007.
L'Indice de la qualité des eaux (IQE) servira également
à évaluer et à produire des rapports sur
la pertinence de la qualité de l'eau pour d'autres utilisations
importantes, comme l'irrigation et l'abreuvement des animaux
de ferme dans le secteur agricole. Cette analyse sera ensuite
incorporée à l'indicateur de la qualité
de l'eau douce.
Élaboration de recommandations : L'exactitude
de l'évaluation de la qualité de l'eau selon l'IQE
est directement tributaire de l'emploi des variables et des
recommandations appropriées en matière de qualité
de l'eau. Les variables et les recommandations qui entrent dans
le calcul de l'IQE doivent être pertinentes à l'échelle
locale, c'est‑à‑dire appropriées aux
organismes locaux et aux caractéristiques de l'eau à
l'échelle locale. Par exemple, la dureté et la
température de l'eau peuvent influer sur la toxicité
de certaines substances; par conséquent, les recommandations
qui s'appliquent à ces substances doivent varier selon
la dureté et la température de l'eau. Environnement
Canada, en consultation avec les provinces et les territoires,
évalue la pertinence écologique des recommandations
existantes à l'égard des conditions locales et,
s'il y a lieu, élaborera des recommandations particulières
aux sites à partir de méthodes et de protocoles
uniformes à l'échelle nationale. Les options pour
un choix plus cohérent de variables parmi les juridictions
sont également en cours d'évaluation. Des investissements
pourraient s'avérer nécessaires afin de mesurer
un plus grand nombre de variables à certains endroits
et pour élaborer des recommandations pour d'autres substances
clés.
Enquêtes : Les répercussions
des activités des ménages et de l'industrie sur
la qualité de l'eau et les besoins des ménages
et de l'industrie en eau de grande qualité sont mis
en
évidence grâce à de nouvelles enquêtes
nationales. Les résultats de l'Enquête sur les
ménages et l'environnement fourniront de l'information
sur les activités des ménages susceptibles d'avoir
une incidence sur la qualité de l'eau et sur les changements
dans le comportement des ménages en réponse
aux préoccupations liées à la qualité
de l'eau. De plus, l'Enquête sur l'utilisation de l'eau
dans l'industrie permettra de recueillir des renseignements
auprès des fabricants, des producteurs d'énergie
thermique et des mines sur l'utilisation et la gestion de l'eau.
On prévoit mener une enquête sur les usines municipales
de traitement des eaux, en appui de l'indicateur de la qualité
de l'eau source. Une enquête sur l'utilisation de l'eau
à des fins agricoles est également en cours.
Ce chapitre utilise des données socioéconomiques
de Statistique Canada à titre de renseignements contextuels
pour expliquer les indicateurs.
Chacun des trois indicateurs est axé sur des questions
distinctes et exprime différentes échelles temporelles
et géographiques. L'indicateur de la qualité de
l'air a des liens avec la santé humaine, tandis que l'indicateur
de la qualité de l'eau douce s'attarde à la protection
de la vie aquatique. La qualité de l'eau et de l'air à
l'échelle locale peut changer d'une année à
l'autre en raison de phénomènes épisodiques,
alors que les concentrations atmosphériques de GES évoluent
à l'échelle planétaire de façon cumulative,
des décennies durant.
Les indicateurs sont également reliés de façons
fondamentales :
Les phénomènes que les indicateurs mesurent
sont tributaires de certaines forces communes;
Les substances en cause sont souvent les mêmes pour
plus d'un indicateur;
D'un indicateur à l'autre, on apprend que les mêmes
régions du pays subissent les plus grands stress.
Les sections suivantes examinent certains des rapports entre
la société, l'économie et les indicateurs
de la qualité de l'air, des émissions de GES et
de la qualité de l'eau douce.
5.1 Pressions sociales
5.1.1 Population
L'envergure, la répartition et la densité de la
population déterminent en partie l'incidence des activités
humaines sur l'environnement. De 1990 à 2004, la population
du Canada a augmenté de 15 p. 100, passant de
27,7 millions à 32 millions de personnes.
Bien que la densité de la population générale
du Canada soit faible, les gens élisent de plus en plus
domicile dans des agglomérations urbaines à forte
densité de population, dont la plupart sont situées
dans une bande relativement étroite le long de la frontière
Canada–États-Unis. De 1991 à 2001, la population
urbaine a augmenté de 14 p. 100 tandis que la
population rurale a chuté de 5 p. 100 (figure
13). Ces changements ont des conséquences sur la qualité
de l'environnement.
La qualité de l'eau des bassins hydrographiques où
la population est dense peut subir un stress accru attribuable
aux déversements d'eaux usées et à d'autres
utilisations. La pression exercée par les zones urbaines,
les usines de traitement des eaux usées, l'industrie et
l'agriculture, par exemple, influe sur la qualité de l'eau
dans les Grands Lacs. En 2001, 62 p. 100 des Canadiens
habitaient dans l'aire de drainage principale du Saint-Laurent.
Figure 13 : Population urbaine et rurale totale,
Canada, 1991 à 2001
Source :
Statistique Canada. Caractéristiques sélectionnées
de la population. Indicateurs canadiens de durabilité
de l'environnement : information socioéconomique,
produit no
16-253-XWF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario,
2006a.
5.1.2 Comportements
Divers facteurs influencent les comportements de consommation
des Canadiens. Le revenu et les prix constituent des facteurs
clés, tandis que le climat, la région, les tendances
relatives à la dimension du logement et à la densité,
et l'adoption de technologies peuvent également se répercuter
sur la quantité d'énergie ou d'eau que nous consommons.
Consommation d'énergie par les ménages
Les polluants qui se combinent pour former l'ozone troposphérique
(NOx et
COV) sont générés par le transport ainsi
que la production et la consommation d'énergie –
des activités qui constituent également d'importantes
sources d'émissions de GES. En revanche, les NOx
et les SOx,
des produits de la combustion de carburants fossiles, se combinent
avec l'eau et tombent sous forme de précipitations acides.
Cela a un effet sur l'eau des lacs et des rivières vulnérables,
notamment dans certaines parties de l'est du Canada (Environnement
Canada, 2005).
De 1990 à 2002, la consommation totale d'énergie
par les ménages a grimpé de 14,6 p. 100
pour atteindre 2 264 pétajoules (figure 14). Compte
tenu du fait que plus de personnes choisissent de vivre seules
ou au sein de ménages plus petits, le nombre de logements
privés a augmenté plus rapidement que la population
(Statistique Canada, 2006a). La dimension moyenne des logements
a également augmenté, et les appareils ménagers
et autres appareils électriques sont plus nombreux (SCHL,
2004; Ressources naturelles Canada, 2006).
Simultanément, les appareils de chauffage central et les
appareils ménagers ont gagné en efficacité
énergétique, et l'amélioration de l'isolation
et de l'enveloppe des bâtiments a permis d'accroître
l'efficacité énergétique des habitations
(Ressources naturelles Canada, 2005a).
Figure 14 : Utilisation de l'énergie,
secteur des ménages, Canada, 1990 à 2002
Note :
Le joule est l'unité de mesure standard pour l'énergie
selon le système international d'unités. Un pétajoule
équivaut à 10 15 multiplié par le nombre
de joules, alors qu'un gigajoule équivaut à 10 9
multiplié par le nombre de joules.
Source :
Statistique Canada. Utilisation d'énergie selon le secteur,
1990 et 2002, Indicateurs canadiens de durabilité de
l'environnement : information socio-économique,
produit no
16‑253-XWF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario,
2006a.
Transport personnel
La consommation de carburant par habitant aux fins de l'utilisation
d'un véhicule personnel a grimpé de 10 p. 100
entre 1990 et 2002 (figure 14) et, en dépit
des prix record du carburant, les Canadiens ont continué
de consommer de plus en plus d'essence. En 2004, la vente au détail
d'essence à la pompe avait augmenté de 24 p. 100
par rapport à 1990, atteignant 36,6 milliards de litres,
le niveau le plus élevé jamais enregistré
(Statistique Canada, 2006a).
En général, les automobiles sont plus économiques
en essence que les plus gros véhicules tels que les véhicules
utilitaires sport (VUS), les camions et les fourgonnettes. De
1990 à 2004, les émissions de GES des automobiles
utilisant de l'essence ont chuté de 7,4 p. 100,
alors que celles des véhicules utilitaires légers
utilisant de l'essence ont doublé (Environnement Canada,
2006d). En 2004, les automobiles étaient responsables de
plus de la moitié du nombre total de kilomètres
parcourus par les véhicules légers, suivis des fourgonnettes
(20 p. 100), des camionnettes (17 p. 100)
et des VUS (9 p. 100) (Statistique Canada, 2006a).
La conduite demeure le mode de transport personnel privilégié.
En 2001, 81 p. 100 des travailleurs se rendaient au
travail en tant que chauffeur ou passager d'une automobile, d'une
fourgonnette ou d'une camionnette (figure 15).
À titre de comparaison, seulement 10 p. 100 des
Canadiens ont eu recours au transport en commun pour se déplacer,
bien que cette proportion ait atteint 15 p. 100 dans
les régions métropolitaines. Les autres Canadiens,
dans une proportion de 8 p. 100, se sont déplacés
en marchant ou en vélo.
Figure 15 : Mode de transport au travail,
Canada, 2001
Il est également possible d'examiner les changements survenus
dans les trois indicateurs environnementaux contre la toile de
fond des activités économiques. Le produit intérieur
brut (PIB) réel, qui mesure la valeur totale des biens
et services produits au Canada, corrigé pour l'inflation,
a augmenté de 47 p. 100 entre 1990 et 2004. Au
cours de la même période, la consommation totale
d'énergie primaire a connu une hausse de 26 p. 100
(figure 16). La consommation d'énergie
primaire par unité d'activité économique
a chuté de 14 p. 100 entre 1990 et 2004.
Figure 16 : Produit intérieur brut
et consommation d'énergie, Canada, 1990 à 2004
Sources :
Statistique Canada. Indicateurs de l'énergie de base, Canada;
Produit intérieur brut du Canada fondé sur les dépenses,
selon la province et le territoire. Indicateurs canadiens
de durabilité de l'environnement : information socio-économique,
produit no
16-253-XWF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario,
2006a.
La structure de l'économie et la répartition des
activités dans le pays aident à expliquer les tendances
des indicateurs à l'échelle nationale et régionale.
L'incidence de chaque secteur d'activité diffère
en ce qui concerne l'utilisation de l'eau, l'émission de
polluants et de GES. Les industries des services (le commerce,
le transport, le voyage et les communications) représentent
68 p. 100 du PIB du Canada, alors que les industries
de production des biens (fabrication, construction et primaire)
composent le p. 100age restant (Statistique Canada, 2006a). Les
sections suivantes examinent en détail plusieurs industries
dont les activités influencent grandement les indicateurs
de la qualité de l'air, des émissions de GES et
de la qualité de l'eau douce.
5.2.1 Industries du transport
Alors que tous les modes de transport de marchandises ont augmenté
depuis 1990, l'industrie du transport routier en particulier a
connu une hausse spectaculaire, causée en partie par l'avènement
de la livraison « juste à temps »
(figure 17). Entre 1990 et 2003, les marchandises
transportées par l'industrie du transport pour compte d'autrui
ont grimpé de 75 p. 100, passant de 174 millions
à 305 millions de tonnes. Les émissions de GES des
véhicules diésel lourds ont augmenté de 83 p. 100
de 1990 à 2004 (Environnement Canada, 2006d).
Figure 17 : Marchandises expédiées,
selon le mode de transport, Canada, 1990 à 2003
Sources :
Statistique Canada. Le transport maritime au Canada,
s.d.a, divers numéros, produit no
54‑205-XIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario.
Statistique Canada. Le transport ferroviaire au Canada,s.d.b,
divers numéros, produit no
52-216-XIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario.
Statistique Canada. Le camionnage au Canada, s.d.c, divers
numéros, produit no
53-222-XIB au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario.
Les véhicules et les carburants sont de plus en plus propres.
Les nouveaux règlements qui limitent la teneur en soufre
du carburant diésel à 15 parties par million et
les technologies qui éliminent les particules et les NOx
des émissions des moteurs de camion contribueront à
l'amélioration de la qualité de l'air.
5.2.2 Production d'énergie
La production de pétrole et de gaz génère
des polluants atmosphériques et des GES et utilise beaucoup
d'eau. Depuis 1990, la production d'énergie primaire s'est
accrue de 44 p. 100, attribuable dans une large mesure
aux hausses de la production de gaz naturel et de pétrole
brut (Statistique Canada, 2006a). Les sables bitumineux du Canada
sont en train de devenir une source de plus en plus importante
de production du pétrole brut. En 2004, les sables bitumineux
représentaient plus de 38 p. 100 du pétrole
brut total et de la production équivalente (Statistique
Canada, 2005a). Grâce à la technologie actuelle,
les dépôts de sables bitumineux du Canada se classent
au deuxième rang en importance après les réserves
pétrolières de l'Arabie saoudite (Association canadienne
des producteurs pétroliers, s.d.); toutefois, l'extraction
du pétrole des sables bitumineux consomme plus d'énergie
que la récupération habituelle du pétrole.
L'érection de barrages pour la production d'énergie
hydroélectrique a une incidence sur les lacs et les rivières.
En 2004, 59 p. 100 de l'énergie électrique
a été produite à l'aide d'énergie
hydraulique et 15 p. 100 provenait de sources nucléaires,
tandis que le reste a été produit au moyen de combustibles
fossiles grâce à la génération conventionnelle
de vapeur et la combustion (figure 18). À
titre de comparaison, 63 p. 100 de l'électricité
a été produite à l'aide d'énergie
hydroélectrique en 1990, tandis que la génération
à l'aide de sources nucléaires est demeurée
la même, à 15 p. 100.
Figure 18 : Production d'électricité,
selon la source, Canada, 2004
Source :
Statistique Canada. – Production d'électricité,
selon la source. Indicateurs canadiens de durabilité
de l'environnement : information socioéconomique,
produit no
16-253-XWF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario,
2006a.
5.2.3 Agriculture
Depuis plusieurs décennies, l'agriculture subit de nombreux
changements, comme l'adoption rapide de nouvelles technologies
et l'accroissement de la productivité. De 1981 à
2001, le nombre de fermes a diminué de 22 p. 100,
alors que les terres cultivées ont augmenté de 18 p. 100.
On a établi un lien entre l'application d'engrais agricoles
et la mauvaise gestion du fumier et la présence de concentrations
élevées de nutriments, comme l'azote et le phosphore,
dans certains plans d'eau (Environnement Canada, 2001a). De 1981
à 2001, les zones fertilisées ont augmenté
de 29,8 p. 100 pour atteindre 240 000 kilomètres
carrés (Statistique Canada, 2005a). Pour l'ensemble du
Canada, la production de fumier a grimpé de 13,9 p. 100
entre 1981 et 2001, les plus grandes quantités ayant été
produites dans le Sud de l'Alberta, de l'Ontario et du Québec.
Contrairement à la tendance générale, la
production de fumier dans l'aire de drainage principale du Saint‑Laurent,
qui se déverse dans les Grands Lacs, a diminué de
18,0 p. 100 (Statistique Canada, 2006b).
Les pesticides, qui sont utilisés pour lutter contre les
mauvaises herbes, les insectes et d'autres ravageurs, peuvent
potentiellement nuire aux organismes non visés. Les effets
varient selon le produit chimique utilisé, ainsi que selon
le degré et la durée d'exposition (United States
Geological Survey, 1999). Les pesticides peuvent contaminer l'eau
par ruissellement et infiltration dans les eaux souterraines.
De 1981 à 2001, les dépenses réelles de l'exploitation
agricole en produits chimiques, comme les herbicides, les insecticides
et les fongicides, ont augmenté de 132 p. 100
(Statistique Canada, 2006a). Les activités agricoles constituent
la plus importante source d'ammoniac dans l'atmosphère
et contribuent également aux émissions de méthane
et d'oxyde nitreux, qui sont tous deux de puissants GES (Agriculture
et Agroalimentaire Canada, 2003, Environnement Canada, 2006d).
5.2.4 Autres industries
Les rejets d'effluents issus de la fabrication de pâtes
et papiers, de l'exploitation minière et d'autres industries
peuvent avoir une incidence sur la qualité de l'eau. Les
effets vont de la toxicité pour les organismes aquatiques
à l'enrichissement en éléments nutritifs
(Environnement Canada, 2001a). Les procédés industriels
sont également responsables des émissions de polluants
atmosphériques et de GES. Selon Environnement Canada (2006d,
2006e), les rejets industriels de NOx
ont atteint 868 kilotonnes au total en 2004, une hausse de
104 p. 100 par rapport à 426 kilotonnes en 1990,
alors que les installations industrielles ont généré
895 kilotonnes de COV, soit une augmentation de 3 p. 100
depuis 1990. Par contre, les rejets de particules par l'industrie
ont diminué de 8 p. 100 par rapport au niveau
de 1990 pour atteindre 635 kilotonnes en 2004. De 1990 à
2004, les émissions de GES générées
par les industries manufacturières ont diminué de
7,2 p. 100, alors que les émissions dans le secteur
des procédés industriels ont augmenté de
1,9 p. 100 (Environnement Canada, 2006f).
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat (2001) a conclu que l'Amérique du Nord, notamment,
devra assumer des coûts environnementaux, économiques
et sociaux si les efforts s'avèrent inefficaces pour réduire
les émissions de GES au niveau global. Les effets sur les
ressources en eau pourraient comprendre la réduction des
stocks d'eau et la diminution de la qualité de l'eau, bien
que ceux-ci puissent varier selon la région. Si la fréquence
et l'intensité des phénomènes météorologiques
extrêmes augmentaient, les établissements humains
et les terres agricoles pourraient subir des dommages. La productivité
et la faune des forêts pourraient également en souffrir.
L'augmentation continuelle des émissions pourrait causer
des problèmes de santé liés à la pollution,
la morbidité et la mortalité liées à
la chaleur, et une incidence plus élevée de maladies
hydriques et à transmission vectorielle.
Un autre élément à prendre en considération
est le coût socioéconomique de la pollution. Par
exemple, Santé Canada a estimé, à partir
des données de huit villes (Québec, Montréal,
Ottawa, Toronto, Hamilton, Windsor, Calgary et Vancouver), que,
chaque année, 5 900 décès prématurés
dans ces villes sont attribuables à la pollution atmosphérique
(Judek et autres, 2004). Les économistes ont également
tenté d'estimer les coûts sociaux d'un mauvais état
de santé attribuable à la pollution atmosphérique.
L'estimation financière de tous les effets sur la santé
– coûts liés aux soins de santé, à
la perte de productivité, aux souffrances et douleurs –
s'élève à des milliards de dollars par année
au Canada (Chestnut et autres, 1999).
5.3.1 Dépenses pour la protection de l'environnement
Une partie de l'aspect économique des indicateurs est
le coût afférent à la réduction des
émissions de GES et de la pollution de l'eau et de l'air.
Les entreprises canadiennes ont substantiellement augmenté
leurs dépenses en vue de protéger l'environnement.
Les dépenses des industries primaires et manufacturières
ont atteint 6,8 milliards de dollars en 2002, une hausse de 24 p. 100
par rapport aux dépenses en 2000. Une bonne partie de l'augmentation
résulte des réponses aux nouveaux règlements
en matière d'environnement et à l'effort de l'industrie
en vue de réduire les émissions atmosphériques
telles que les GES.
En 2002, les entreprises canadiennes ont investi 1,106 milliards
de dollars afin de réduire les émissions de GES.
L'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz a dépensé
près de 245 millions de dollars, suivie de l'industrie
des usines de pâtes, papiers et cartons avec 242 millions
de dollars (Statistique Canada 2004). En 2004, plus d'un quart
des entreprises interrogées ont introduit de l'équipement
neuf ou sensiblement amélioré afin de réduire
les émissions de GES (Statistique Canada, 2006c).
Les entreprises ont investi 428 millions de dollars en 2002 pour
prévenir et contrôler la pollution de l'eau. La même
année, des sommes encore plus importantes ont été
investies dans la protection de la qualité de l'air, soit environ
1 531 milliards de dollars, dont les trois quarts ont été
payés par les industries pétrolière et gazière,
de l'électricité et des produits du pétrole
et du charbon (Statistique Canada, 2004).
Les rapports sur les indicateurs canadiens de durabilité
de l'environnement doivent être produits chaque année
afin d'assurer le suivi des changements qui surviennent dans la
qualité de l'air, les émissions de GES et la qualité
de l'eau au Canada. Le but à long terme consiste à
permettre les prises de décisions plus éclairées
qui tiennent compte de la durabilité de l'environnement.
Pour ce faire, les prochains rapports seront appuyés par
un système d'information en ligne qui permettra aux utilisateurs
d'examiner les détails régionaux et sectoriels et
d'effectuer leurs propres analyses.
Les résultats des indicateurs pour 2006 fournissent la
preuve de pressions accrues sur la durabilité de l'environnement
au Canada, la santé et le bien-être des Canadiens
et les conséquences potentielles sur notre performance
économique à long terme. Les tendances en matière
de qualité de l'air et d'émissions de GES pointent
vers des menaces plus importantes pour la santé humaine
et le climat de la planète, alors que les résultats
liés à la qualité de l'eau indiquent que
les recommandations sont dépassées, au moins à
l'occasion, à bon nombre des sites de surveillance sélectionnés
dans tout le pays.
L'indicateur des émissions de gaz à effet de serre
est le plus élaboré des trois. Il révèle
clairement une augmentation des émissions au Canada entre
1990 et 2004. En outre, il contribue à dégager les
principales sources de cette hausse, c'est‑à‑dire
la production et la consommation de pétrole, de gaz et
de charbon. On continue de développer et d'améliorer
cet indicateur, comme le précise la section Prochaines
étapes du chapitre.
Les indicateurs de la qualité de l'air s'appuient sur
un réseau existant de surveillance à l'échelle
nationale. Toutefois, le fait d'associer les mesures politiques
à la qualité de l'air, puis aux effets sur la santé
humaine constitue une tâche considérable. En effet,
des facteurs complexes influent sur les niveaux d'ozone et les
particules fines, dont les conditions météorologiques
et le transport atmosphérique de polluants. La démarche
adoptée dans le présent rapport – celle d'analyser
les concentrations observées en tenant compte de l'endroit
où les gens vivent – n'est qu'un début. À
l'avenir, les indicateurs seront élaborés davantage
grâce à la mesure systématique d'autres polluants
atmosphériques et à l'analyse de leurs effets cumulatifs,
qui seront ensuite intégrés à un indicateur
air-santé complet.
La collecte d'information pour l'indicateur de la qualité
de l'eau douce à l'échelle du pays, dont les Grands
Lacs et le Nord, démontre que les compétences peuvent
collaborer afin de tracer un portrait national de la qualité
de l'eau. Les révisions et les améliorations apportées
à cet indicateur pour les prochains rapports exigeront
de mieux comprendre la précision avec laquelle les différents
sites de surveillance représentent la qualité des
plans d'eau ou des bassins hydrographiques dans lesquels ils se
trouvent et l'exactitude avec laquelle le réseau de surveillance
exprime la qualité de l'eau de toutes les rivières
et de tous les lacs canadiens. L'élaboration d'un indicateur
national plus précis reposera également sur le choix
de variables et l'élaboration de recommandations sur la
qualité de l'eau qui correspondent mieux à la diversité
écologique des plans d'eau du Canada.
Les nouvelles enquêtes, connaissances scientifiques et
recommandations ainsi que l'amélioration de la capacité
de surveillance, de la gestion de données et des méthodes
d'analyse seront avantageuses pour les prochains rapports. Ce
rapport a mis les trois indicateurs dans un contexte socioéconomique.
Toutefois, un travail plus poussé est nécessaire
pour compléter la transition depuis la communication des
résultats des indicateurs séparément à
leur communication sous la forme d'un ensemble intégré
à d'autres renseignements sur l'environnement, à
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indices du progrès social.
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Annexe 1 : Description de l'indicateur de la qualité de l'air
Les indicateurs de la qualité de l'air sont conçus
pour suivre les tendances nationale et régionale à
long terme de l'exposition humaine aux concentrations d'ozone
et de P2,5.
Surveillance de la pollution atmosphérique
Le Canada possède un réseau coordonné de
surveillance de la pollution de l'air comprenant des stations
situées à travers le pays. Une base de données
nationale sur les concentrations de polluants atmosphériques
renferme de l'information fournie par le Réseau national
de surveillance de la pollution atmosphérique (RNSPA),
un réseau fédéral-provincial-territorial
coopératif qui s'intéresse principalement à
la qualité de l'air en milieu urbain (Environnement Canada,
2003). Vient compléter l'information du RNSPA, celle du
Réseau canadien de surveillance de l'air et des précipitations,
un réseau fédéral qui mesure les niveaux
naturels des polluants atmosphériques dans les régions
rurales et éloignées.
Ozone troposphérique
De 1990 à 2004, les concentrations horaires d'ozone troposphérique
ont été enregistrées dans 255 stations de
surveillance réparties dans tout le pays. Les ensembles
de données enregistrées dans 76 de ces stations
étaient assez complets pour cette période pour permettre
l'analyse des tendances nationales (figure 1). Les ensembles
de données de ces mêmes stations, moins trois stations
qui n'appartenaient à aucune des cinq grappes géographiques
prises en compte, ont servi à l'analyse des tendances régionales
de 1990 à 2004 (figure 2). Les ensembles
de données enregistrées dans 159 stations de surveillance
pendant la saison chaude de 2004 étaient assez complets
pour permettre un rapport sur l'état des concentrations
d'ozone troposphérique en 2004 (carte 1).
(Voir la carte A.1 pour connaître l'emplacement
des stations de surveillance de l'ozone.)
On estime à ±10 p. 100 l'erreur dans les mesures
des concentrations d'ozone à chaque station d'échantillonnage
(Dann et Conway, 2005). Certaines stations d'échantillonnage
sont sujettes à des vérifications de contrôle
fédérales. Les organismes qui fournissent des données
dans la base du RNSPA peuvent effectuer des vérifications
de contrôle additionnelles et s'efforcent, par souci de
cohérence nationale, de respecter les normes établies
d'assurance et de contrôle de la qualité.
L'indicateur d'ozone troposphérique a été
calculé chaque année de la façon suivante.
Pour chaque station, on a d'abord calculé les moyennes
des concentrations horaires d'ozone troposphérique par
période de huit heures (pendant 24 périodes de huit
heures se chevauchant; chaque période débutant une
heure après le début de la période précédente
et incluant les sept heures précédentes). Ensuite,
on a déterminé les maximums de ces moyennes sur
une base de 24 heures. La moyenne de ces maximums quotidiens a
ensuite été calculée pour l'ensemble de la
saison chaude (du 1 er avril au 30 septembre). Enfin, on
a pondéré selon la distribution de la population
les moyennes saisonnières par station, puis calculé
la moyenne de ces moyennes pour arriver à une estimation
annuelle de l'indicateur.
Carte A.1 : Emplacement des stations de surveillance
utilisées pour calculer l'indicateur d'ozone
Note :
Le nombre de stations de surveillance est 76. Environnement Canada
a défini les grappes régionales.
Sources :
Base de données du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique (RNSPA) d'Environnement Canada;
Division des comptes et de la statistique de l'environnement,
Statistique Canada.
Particules fines (P2,5) En 1984,
soit la première année de surveillance
des P2,5,
les concentrations ont été mesurées dans
quelques villes canadiennes seulement. L'analyse gravimétrique
a été utilisée pour prélever des échantillons
de P2,5 en
faisant passer de l'air dans un milieu filtrant sélectif
relatif à la taille et en pesant ce dernier. Le recours
à ce type d'échantillonnage par filtre est exigeant
en main-d'œuvre et en ressources. Il nécessite l'envoi
de chaque échantillon prélevé à un
laboratoire agréé, où il fait l'objet d'une
pesée manuelle. D'autres méthodes qui surveillent
les P2,5 de
façon continue et fournissent des données connexes
horaires, en temps réel et in situ, ont fait
leur apparition au milieu des années 1990 et font l'objet d'un
déploiement graduel dans différents sites partout
au Canada. Ces nouvelles méthodes automatisées remplacent
ou complètent l'échantillonnage par filtre. Depuis
2000, deux nouvelles méthodes de surveillance des P2,5 ont été déployées, à savoir
la balance microélectronique TEOM (Tapered Element
Oscillating Microbalance)13 et
le dispositif d'atténuation bêta (DAB)14.
Le programme d'échantillonnage par filtre se poursuit
et fournit d'ailleurs le dossier historique requis pour l'analyse
des tendances.
Une analyse comparative de la pesée manuelle et des instruments
TEOM permet d'en confirmer la bonne complémentarité
pendant l'été. Les stations d'échantillonnage
peuvent faire l'objet de vérifications de contrôle
fédérales, et les organismes qui alimentent la base
de données du RNSPA peuvent effectuer d'autres vérifications
de contrôle.
De 2000 à 2004, 136 stations de surveillance ont enregistré
des observations horaires de la concentration de P2,5
à l'échelle du pays. Pour les besoins du présent
rapport, 63 sites de surveillance disposaient de suffisamment
de données pour calculer les concentrations de P2,5
moyennes pendant la saison chaude pour la période de 2000
à 2004, et 117 sites de surveillance disposaient d'assez
de données pour produire un rapport en 2004 (carte
2). La période de 24 heures ayant servi au calcul des
moyennes se fondait sur des aspects de la santé, ce qui
correspond à l'unité couramment utilisée
pour évaluer l'exposition aux P2,5.
Les données étaient insuffisantes pour procéder
à l'analyse des P2,5
à l'échelle régionale. (Voir la carte
A.2 pour connaître l'emplacement des stations de surveillance
des P2,5.)
L'indicateur de P2,5
a été calculé chaque année de la façon
suivante. Pour chaque station, on a d'abord calculé la
moyenne quotidienne des concentrations horaires de P2,5.
Ensuite, on a établi la moyenne des moyennes quotidiennes
pour l'ensemble de la saison chaude (du 1 er avril au 30 septembre).
Enfin, on a pondéré selon la distribution de la
population les moyennes saisonnières par station, puis
calculé la moyenne de ces moyennes pour arriver à
une estimation annuelle de l'indicateur.
Carte A.2 : Emplacement des stations de surveillance
utilisées pour analyser les tendances de l'indicateur de
la qualité de l'air des P2,5
Note :
Le nombre de stations de surveillance est 63.
Sources :
Base de données du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique (RNSPA) d'Environnement Canada
; Division des comptes et de la statistique de l'environnement,
Statistique Canada.
Pondération des concentrations selon la population
Les stations de surveillance du Réseau national de surveillance
de la pollution atmosphérique (RNSPA) sont généralement
situées dans des régions où la population
est plus dense, mais leur nombre n'est pas directement proportionnel
à la population totale dans chaque région. Ainsi,
dans le présent rapport, les concentrations moyennes d'ozone
et de P2,5
pendant la saison chaude sont pondérées selon la
population afin de les rajuster proportionnellement à l'exposition
de la population. Les données de recensement ont été
utilisées pour estimer le nombre de Canadiens qui habitent
dans un rayon de 40 km de chaque site de surveillance. La
concentration pondérée selon la population a été
calculée en faisant la somme des produits du chiffre de
population et de la concentration moyenne du polluant en saison
chaude à chaque site de surveillance, puis en divisant
ensuite par la population totale la somme des chiffres de population
à tous les sites de surveillance.
Le rajustement en fonction de la population accorde une pondération
supérieure aux mesures de la pollution atmosphérique
observées dans les régions à plus forte densité
de population, de sorte que les indicateurs sont plus représentatifs
de l'exposition de la population aux polluants atmosphériques.
Il importe de mentionner que les indicateurs assurent actuellement
le suivi de la population observée par le RNSPA et non
de la population totale du pays.
Interprétation de la tendance et signification
statistique des indicateurs de la qualité de l'air
Il convient d'examiner avec soin la pente des lignes de tendance
lors de l'interprétation des tendances des indicateurs
de la qualité de l'air. Il se peut que l'ampleur des pentes
de tendance statistiquement significatives ne soit pas toujours
importante sur le plan environnemental lorsqu'on la compare aux
seuils de détection, aux niveaux naturels et aux normes
en matière de qualité de l'air.
Néanmoins, en ce qui a trait aux indicateurs de la qualité
de l'air, il n'existe aucuns seuils établis au-dessous
desquels les deux indicateurs de l'exposition de la population
à l'ozone troposphérique et aux P2,5
sont sans danger et ne constituent aucun risque pour la santé
humaine. Par conséquent, une augmentation des pentes de
tendance pour ces indicateurs, quelle qu'en soit l'ampleur, peut
sonner l'alerte quant à un risque potentiel accru pour
la santé.
Des tests statistiques non paramétriques ont été
menés afin d'examiner l'orientation et l'importance du
taux de changement annuel dans les indicateurs de la qualité
de l'air. Le test standard d'analyse des tendances Mann‑Kendall
a permis de déterminer l'orientation des changements annuels
alors que l'estimation des pentes de tendances selon la méthode
Sen a permis d'évaluer l'ampleur des taux observés.
La méthode Sen est une méthode d'estimation non
paramétrique des pentes linéaires couramment utilisée
dans le domaine des statistiques environnementales utilisant des
données chronologiques.
Les tendances ont été calculées et testées
seulement pour les séries chronologiques qui s'étendent
sur plus de 15 ans. Les variables confusionnelles et l'autocorrélation
possible seront étudiées de plus près à
l'avenir.
En ce qui concerne l'indicateur d'ozone (figure
1), l'augmentation signalée était de 0,9 p.
100 par année, avec un intervalle de confiance de 90
p. 100 entre 0,1 et 1,6 p. 100 par année.
Quant aux indicateurs d'ozone régionaux (figure
2), l'augmentation rapportée dans le Sud de l'Ontario
était de 1,3 p. 100 par année, avec un intervalle
de confiance de 90 p. 100 entre 0,1 et 2,6 p. 100
par année. Il n'y a eu aucune augmentation ou diminution
statistiquement significative dans les quatre autres régions;
par conséquent, ces régions n'ont fait l'objet d'aucun
rapport sur les tendances.
Vous trouverez de plus amples renseignements au sujet de ces
indicateurs sur le site Web du gouvernement du Canada (www.environmentandresources.ca)
et le site Web de Statistique Canada (www.statcan.ca).
Annexe 2 : Description de l'indicateur des émissions
de gaz à effet de serre
L'indicateur des émissions de gaz à effet de serre
ainsi que les renseignements connexes concernant les données
et les tendances de l'information sont tirés du Rapport
d'i nventaire national du Canada, 1990‑2004, un rapport
annuel préparé par Environnement Canada pour répondre
aux exigences de la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC) (Environnement Canada, 2006a).
Les estimations des émissions de GES sont faites selon
les procédures et les lignes directrices prescrites par
le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat (GIEC) et sont revues, chaque année, par une
équipe d'examen composée d'experts des Nations Unies.
L'indicateur permet d'estimer le total des émissions anthropiques
(d'origine humaine) annuelles des six principaux GES que le Canada
rejette dans l'atmosphère :
Dioxyde de carbone (CO2) : Les émissions de ce gaz résultent, entre autres,
d'activités humaines telles que la combustion de carburants
fossiles, la déforestation et les procédés
industriels.
Méthane (CH4) :
Les émissions de ce gaz résultent d'activités
telles que l'élevage du bétail, la combustion
incomplète de la biomasse, les fuites de gaz naturel
durant leur transport et les mécanismes de distribution
comme les pipelines, le charbonnage ainsi que la décomposition
de matières organiques dans les décharges.
Oxyde nitreux (N2O)
: On émet ce gaz lorsqu'on cultive le sol, en épandant
des engrais azotés, en produisant du nylon ainsi qu'en
brûlant des combustibles fossiles et du bois.
L'industrie de l'électricité émet de
l'hexafluorure de soufre (SF6)
lorsqu'elle installe, entretient et met au rebut des dispositifs
tels que des disjoncteurs, des sous-stations isolées
au gaz et des appareillages de commutation. L'hexafluorure de
soufre est également utilisé durant la production
primaire de magnésium.
Les hydrofluorocarbures et les hydrocarbures perfluorés sont
notamment utilisés dans les appareils frigorifiques,
les extincteurs et les conditionneurs d'air. Les émissions
de ces gaz sont produites lorsque ces appareils sont utilisés
et aussi lorsqu'ils sont mis au rebut.
La production de dioxyde de carbone, de méthane et d'oxyde
nitreux est d'origine naturelle et humaine. L' hexafluorure de
soufre, les hydrofluorocarbures et les hydrocarbures
perfluorés proviennent de sources humaines seulement.
On calcule l'estimation totale des émissions en additionnant
les estimations individuelles pour chacun de ces six gaz. Toutes
ces émissions individuelles sont ensuite converties en
équivalents-CO2, en multipliant les émissions estimées
de chaque gaz par un facteur de pondération appelé
« potentiel de réchauffement de la planète »
qui est propre au gaz. Ce potentiel représente l'ampleur
du réchauffement sur 100 ans, qui résulte de l'ajout
d'une unité de chaque gaz à l'atmosphère
par rapport au résultat de l'ajout d'une unité de
dioxyde de carbone. Afin de déterminer leur équivalent-CO2, chaque unité de méthane, par exemple, est multipliée par 21 et chaque unité d'oxyde nitreux l'est par 310.
Les estimations pour chacun des GES sont obtenues en additionnant
les estimations individuelles pour les différentes activités.
En général, les mesures de la quantité d'activité
(p. ex. le kilométrage parcouru ou la quantité d'un
certain produit manufacturé) sont multipliées par
les émissions produites par unité de cette activité.
Les estimations des émissions par unité d'activité,
aussi appelées facteurs d'émission, sont fondées
sur des mesures de taux d'émission représentatifs
pour un niveau d'activité donné, compte tenu d'un
ensemble donné de conditions de fonctionnement (United
States Environmental Protection Agency, 1996). Certains facteurs
d'émission peuvent être calculés pour une
installation industrielle particulière; la plupart de ces
facteurs s'obtiennent plus généralement à
partir de moyennes nationales ou internationales.
L'indicateur n'inclut pas les émissions provenant de sources
naturelles (p. ex. celles générées par la
décomposition des matériaux, la respiration des
plantes et des animaux ainsi que la ventilation volcanique et
thermique) ni l'absorption des émissions par les puits
naturels, tels que les forêts et les océans. L'indicateur
fait abstraction des émissions et du piégeage provenant
de certains types de terres, comme les forêts et les terres
humides, de même que des changements liés à
l'utilisation des terres.
La Division des gaz à effet de serre d'Environnement Canada
a produit et recueilli ces données auprès de plusieurs
sources, dont Statistique Canada ( les statistiques sur l'énergie,
le transport, le bétail, les cultures agricoles et les
terres), Ressources naturelles Canada ( les statistiques sur la
production minérale et la foresterie) et Agriculture et
Agroalimentaire Canada (certains paramètres agricoles),
ainsi que d'autres secteurs d'Environnement Canada ( les données
sur le captage des gaz d'enfouissement, l'utilisation des hydrofluorocarbures
et des hydrocarbures perfluorés, et les précurseurs
de l'ozone et de l'aérosol). Les ingénieurs et les
scientifiques d'Environnement Canada estiment la quantité
d'émissions au moyen de méthodes conçues
par le GIEC ainsi que de méthodes et de modèles
maison élaborés particulièrement pour les
estimations des émissions au Canada (Environnement Canada,
2006a).
L'inventaire préliminaire est revu par un groupe de travail
interministériel formé de représentants de
ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux
œuvrant dans le secteur de la mesure et de l'estimation
de la pollution atmosphérique. Les estimations des émissions
des divers secteurs sont aussi examinées par des experts
des organismes ayant fourni les données de base, comme
Statistique Canada, Ressources naturelles Canada et Agriculture
et Agroalimentaire Canada. Enfin, l'information que le Canada
présente chaque année au Secrétariat de la
CCNUCC est examinée à l'externe par une équipe
d'experts, et la CCNUCC publie un rapport des résultats.
L'Inventaire canadien des gaz à effet de serre a fait
l'objet d'un examen approfondi au Canada en 2003 et d'un examen
sommaire en 2004 et en 2005.
Les incertitudes relativement aux estimations des émissions
portent sur la définition des activités intégrées
aux estimations, les méthodes de calcul des émissions,
les données sur l'activité économique sous-jacente
et la compréhension scientifique. L'information relative
à l'incertitude est utilisée pour établir
des priorités afin d'améliorer l'exactitude des
inventaires futurs et d'orienter les décisions quant à
l'amélioration des méthodes d'estimation. L'incertitude
au sujet des estimations de gaz en particulier, de certains secteurs
ou de certaines provinces sera plus grande que celle liée
à l'estimation nationale totale (Environnement Canada,
2006a).
Les procédures d'assurance, de contrôle et de vérification
de la qualité font partie de la préparation de l'Inventaire.
Elles prennent la forme de contrôles internes ainsi que
d'examens et de vérification externes dans le respect des
normes internationales. Les activités basées sur
ces examens ont pour objectif d'améliorer davantage la
transparence, l'intégralité, l'exactitude, la cohérence
et la comparabilité de l'Inventaire canadien des gaz à
effet de serre. La documentation détaillée, les
estimations de l'incertitude, les lignes directrices internationales
en matière de rapport, le suivi minutieux de la situation
à l'échelle nationale et internationale ainsi que
la dépendance relativement aux résultats des enquêtes
sur l'énergie de Statistique Canada contribuent à
accroître la qualité des estimations sur les GES.
Vous trouverez de plus amples renseignements au sujet de cet
indicateur sur le site Web du gouvernement du Canada (www.environmentandresources.ca)
et le site Web de Statistique Canada (www.statcan.ca).
Encadré A.1 Compte des émissions de gaz à effet de serre
de Statistique Canada
Le Compte des émissions de gaz à effet de serre
de Statistique Canada forme l'assise de la figure
7. Créé suivant les concepts du Système
de comptabilité nationale1,
il utilise bon nombre des mêmes données de référence
que l'inventaire des gaz à effet de serre crée par
Environnement Canada; toutefois, l'information est refondue selon
le cadre des marchandises et le cadre de l'industrie du Système
de comptabilité nationale afin que les données sur
les émissions puissent être utilisées pour
la modélisation économique. Ce lien permet notamment
l'utilisation des comptes d'entrées-sorties de Statistique
Canada pour analyser l'influence réciproque entre la production
et la consommation de produits et de services et les émissions
de GES qui découlent de ces activités. Selon le
modèle d'entrées-sorties, les émissions de
la production de biens et de services sont attribuées à
l'acheteur final.
Le Compte des émissions de gaz à effet de serre
de Statistique Canada fournit des estimations d'émissions
pour 119 industries et deux catégories de dépenses
des ménages. En plus des données détaillées
sur les émissions produites selon le secteur, plusieurs
indicateurs de l'« intensité » environnement-économie
sont tirés du Compte des émissions de gaz à
effet de serre de Statistique Canada, dont l'intensité
des GES issus de la production industrielle brute, l'intensité
des GES liés à la consommation ménagère
et l'intensité des GES attribuables aux exportations nettes.
Les coefficients d'émission d'Environnement Canada sont
appliqués aux données du Compte d'utilisation d'énergie
de Statistique Canada (qui s'appuient également sur les
cadres de l'industrie et des marchandises du Système de
comptabilité nationale). Les données sur l'utilisation
de l'énergie proviennent principalement de l'Enquête
sur la consommation industrielle d'énergie de Statistique
Canada, d'enquêtes sur le transport, du Bulletin sur la
disponibilité et l'écoulement d'énergie au
Canada et du recensement des mines effectué par Ressources
naturelles Canada. D'autres estimations des émissions qui
ne sont pas liées à la consommation de combustibles
fossiles sont tirées directement de l'inventaire des gaz
à effet de serre d'Environnement Canada et appliquées
aux industries appropriées dans le Système de comptabilité
nationale.
Les catégories de demande finale indiquées à
la figure 7 se définissent comme suit :
Exportations : Rentrées de
fonds d'autres provinces et territoires ou de l'étranger,
liées à la vente de marchandises ou de services.
Le troc, l'octroi et le don de produits et de services en
guise de cadeaux constituent également des exportations.
Formation brute de capital fixe(subdivisée
en « Construction » et « Machines
et matériel ») : Valeur des
acquisitions d'un producteur, dont sont soustraites les cessions,
et des immobilisations pendant la période comptable,
auxquelles viennent se greffer certains ajouts à la
valeur d'actifs non produits (comme les actifs du sous-sol
ou les améliorations majeures à la superficie,
à la qualité ou à la productivité
d'un terrain) et réalisés par l'activité
productive des unités de type institutionnel.
Dépenses courantes nettes du gouvernement :
Activités économiques du gouvernement fédéral
(dont la défense), des gouvernements provinciaux et
territoriaux, des administrations municipales, des universités,
collèges, écoles de formation professionnelle
et de métiers, des hôpitaux et des établissements
de soins spéciaux pour bénéficiaires
internes subventionnés par l'État, ainsi que
des écoles et des commissions scolaires publiques.
Inventaires : Stocks d'extrants que
détiennent les unités qui les ont produits avant
qu'ils ne soient traités de façon plus poussée,
vendus ou livrés à d'autres unités, ou
utilisés à d'autres fins, ainsi que les stocks
d'extrants acquis auprès d'autres unités, destinés
à la consommation intermédiaire ou à
la revente sans autre traitement.
Dépenses personnelles : Achats de
produits, taxes à la consommation, salaires et traitements,
et revenu supplémentaire du travail des personnes employées
dans le secteur des particuliers. Inclut les particuliers,
les familles et les organismes privés à but
non lucratif.
1 Les lecteurs qui souhaitent en savoir plus
sur le Système de comptabilité nationale de Statistique
Canada sont invités à consulter le site Web à
l'adresse www.statcan.ca/francais/nea-cen/pub/guide/sna_f.htm.
Annexe 3 : Description de l'indicateur de la qualité de l'eau douce
L'indicateur national de la qualité de l'eau douce est
fondé sur l'Indice de la qualité des eaux (IQE)
entériné par le Conseil canadien des ministres de
l'environnement (CCME) (Neary et autres, 2001). L'IQE est décrit
plus en détail sur le site Web du CCME (www.ccme.ca/ourwork/water.fr.html?category_id=102).
Dans le cadre du présent rapport, l'IQE a été
calculé pour 340 sites de surveillance répartis
dans le Sud du Canada, 30 dans le Nord du Canada et sept bassins
des Grands Lacs. Dans le rapport de 2005 sur les Indicateurs
canadiens de durabilité de l'environnement, l'IQE a été
communiqué pour 345 sites au pays, presque tous situés
dans le Sud du Canada, ainsi que 7 bassins et 2 ports des Grands
Lacs. Le Nord du Canada n'a fait l'objet d'aucune mention dans
le rapport sur les Indicateurs canadiens de durabilité
de l'environnement de 2005.
Ces sites de surveillance de la qualité de l'eau ont été
regroupés à partir de programmes de surveillance
fédéraux, provinciaux, territoriaux et conjoints
existants (carte 3). Ces sites ont été établis
pour diverses raisons : répondre à des exigences
réglementaires, assurer le respect d'accords interprovinciaux
ou internationaux et gérer des dossiers locaux de la qualité
de l'eau. Par exemple, certains petits lacs des Maritimes sont
sous surveillance parce qu'ils sont situés dans des zones
sensibles à la pollution acide.
Les sites de surveillance qui ont servi au calcul respectaient
les exigences minimales par rapport à la période
de collecte des échantillons (2002 à 2004) et au
nombre d'échantillons prélevés sur trois
ans (12 pour les rivières et 6 pour les lacs). La plupart
des sites étaient situés dans le Sud du Canada et étaient possiblement affectés par les établissements
humains, les exploitations agricoles, les installations industrielles
et les barrages ainsi que les pluies acides. Les sites de surveillance
ne sont donc pas statistiquement représentatifs du Canada
dans son ensemble. La plupart des sites ont été
sélectionnés au départ parce qu'ils se trouvent
dans des régions où l'on se préoccupe des
effets de l'activité humaine sur la qualité de l'eau.
La Saskatchewan, le Nord de l'Ontario et le Nord du Québec
sont de vastes contrées qui ne sont pas ou à peu
près pas représentées actuellement dans l'indicateur
de la qualité de l'eau. Le nombre minimal d'échantillons
requis a été réduit pour les sites du Nord
afin de tenir compte de la réalité de l'échantillonnage
aux fins de la qualité de l'eau dans le Nord du Canada
et de permettre l'inclusion d'un plus grand nombre de sites dans
l'indicateur pour la période de référence.
L'analyse a révélé que la réduction
du nombre d'échantillons requis dans ce cas n'a eu aucune
incidence marquée sur les résultats.
Les eaux courantes dont il est question dans la présente
analyse vont de petits cours d'eau, comme la rivière Bear,
à l'Île du Prince-Édouard, dont le débit
moyen est de 0,3 mètre cube à la seconde et
qui draine un secteur d'environ 15 kilomètres carrés
(Environnement Canada, s.d. d), à de puissantes rivières
telles que le fleuve Mackenzie, qui déverse 9 910
mètres cubes d'eau à la seconde et draine une région
d'environ 1,8 million de kilomètres carrés (Conseil
du bassin du fleuve Mackenzie, 2004). La taille des lacs varie
aussi considérablement, allant de 0,24 kilomètre
carré pour le lac Glasgow, dans les hautes terres du cap
Breton, en Nouvelle-Écosse, à 454 kilomètres
carrés pour le lac Sipiwesk, au Manitoba ( Ressources naturelles
Canada s.d.).
L'ensemble des variables de la qualité de l'eau figurant
dans le calcul de l'IQE comprend :
les éléments nutritifs (p.ex. le phosphore
et l'azote );
les métaux (p. ex. l'arsenic, le cadmium, le cuivre,
le chrome, le plomb, le mercure, le nickel, le sélénium,
l'argent et le zinc );
les caractéristiques physiques (p. ex. le pH, l'oxygène
dissous, la turbidité et la quantité totale de
matières en suspension );
les ions majeurs (p. ex. le chlorure et le sulfate );
certains composés organiques (p. ex. les pesticides
).
Différents sous-ensembles de ces variables ont été
sélectionnés et appliqués uniformément
dans les divers secteurs de compétence et les régions,
ou comme c'est le cas de la Colombie-Britannique, dans chacun
des sites particuliers. Généralement, Environnement
Canada et ses homologues provinciaux ont sélectionné
les variables à utiliser dans les calculs à partir
de celles qui avaient été mesurées, des activités
humaines préoccupantes et de la disponibilité de
recommandations adéquates sur la qualité de l'eau.
Les choix ont été faits en tirant parti de la connaissance
locale et des conseils des experts provinciaux, territoriaux et
fédéraux en matière de qualité de
l'eau. Les variables qui ont servi à calculer l'IQE tiennent
compte de certains des principaux agents stressants de la qualité
de l'eau susmentionnés. Les recommandations sur la qualité
de l'eau ont été sélectionnées à
partir de sources nationales, provinciales et particulières
aux sites.
Pour l'étude de cas des Grands Lacs, on a calculé
l'IQE à l'aide des données recueillies dans le cadre
du Programme de surveillance des Grands Lacs d'Environnement Canada.
Ce programme à rotation biennale a pris des mesures dans
le lac Érié, le lac Huron et la baie Georgienne
en avril 2004 et dans les lacs Ontario et Supérieur en
avril 2005. Bien que 15 variables aient servi au calcul de l'IQE,
on constate toutefois qu'elles n'étaient pas toutes disponibles
pour chaque lac.
Il faudra continuer à travailler sur plusieurs aspects
de l'indicateur de la qualité de l'eau, comme la représentation
et la répartition des sites de surveillance au pays, la
cohérence de l'utilisation des variables dans les calculs
et la mise en place de recommandations pertinentes localement.
La façon de combiner les variables pour obtenir les valeurs
de l'Indice sera aussi examinée et améliorée.
Vous trouverez de plus amples renseignements au sujet de cet
indicateur sur le site Web du gouvernement du Canada (www.environmentandresources.ca)
et le site Web de Statistique Canada (www.statcan.ca).
1
Le Conseil canadien des ministres de l'environnement est
une tribune formée des ministres de l'environnement du
gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux
et territoriaux.
3
L'intervalle de confiance à 90 p. cent de l'augmentation
moyenne de 0,9 p. cent par an est entre 0,1 et
1,6 p. cent par an. Consultez l'Annexe 1
pour obtenir plus de renseignements sur les tendances observées
et leur signification statistique.
4
Le monoxyde d'azote est un composant du NOx.
5
Voir l'Annexe 1 pour obtenir plus de
détails sur les changements dans la surveillance des P2,5.
6
Il s'agit des émissions associées à
l'activité de production nécessaire pour produire
une demande finale. Elles ne représentent pas les émissions
associées à la consommation finale de produits une
fois achetés. Veuillez vous reporter à l'Annexe
2 (encadré A.1) pour obtenir la description des sources
de données et connaître les méthodes connexes
à la figure 7.
7
Les émissions fugitives sont des rejets volontaires
ou non de gaz issus d'activités industrielles. Ils peuvent
émaner, notamment, de la production, du traitement, de
la transmission, de l'entreposage et de l'utilisation de carburants
et englobent les émissions issues de la combustion seulement
lorsqu'elles ne soutiennent pas une activité primaire (p.
ex., le brûlage à la torche des gaz naturels aux
installations de production de pétrole et de gaz).
8
Produit intermédiaire à partir duquel le
ciment est fabriqué. On ajoute du gypse au mâchefer
pour produire le ciment Portland.
9
Les facteurs d'émission, qui sont établis
à partir d'échantillons de données de mesure,
sont des taux d'émissions représentatifs pour un
niveau d'activité donné selon un ensemble donné
de conditions d'exploitation. Ils correspondent au taux d'émission
moyen estimatif d'un polluant pour une source donnée, par
rapport à des unités d'activité.
10
Comme nous ne disposons que de deux périodes de
rapport à ce jour, il n'est pas possible de déterminer
s'il existe ou non une tendance marquée dans la qualité
de l'eau des sites visés par les rapports de situation.
Par conséquent, aucune information sur la tendance de la
qualité de l'eau n'est comprise dans le rapport.
11
L'eau à son état naturel, avant tout traitement.
12
Un système intégré de procédures,
de processus et d'outils qui empêchent ou réduisent
collectivement la contamination de l'eau potable de la source
au robinet afin de réduire les risques pour la santé
publique.
13
Méthode dont l'utilisation est la plus répandue
au Canada; 125 au total en 2004.
14
De plus en plus déployé dans le Canada atlantique;
26 au total en 2004.