Banque du Canada

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Périodiques

Revue de la Banque du Canada

Automne 2002

Automne 2002

Le Canada est-il « dollarisé »?
John Murray et James Powell

La CLS Bank : gérer le risque de non-règlement des opérations de change
Paul Miller et Carol Ann Northcott

Parité des pouvoirs d'achat : définition, mesure et interprétation
Robert Lafrance et Lawrence Schembri

Voir aussi : Tableaux A1, A2 et les Notes relatives aux tableaux

Couverture : La monnaie scolaire

Les écoles qui offraient des programmes à vocation commerciale au tournant du XXe siècle, en particulier les écoles de commerce, imposaient l'étude des instruments financiers les plus courants. Les manuels scolaires consacraient ainsi des chapitres entiers à la monnaie, aux billets à ordre et aux différents types de traites. De nombreux établissements produisaient même leur propre « monnaie » pour apprendre aux élèves à manier l'argent. Tirant son nom de ces institutions, la monnaie scolaire nous offre aujourd'hui l'occasion de jeter un regard amusé sur l'enseignement commercial pratiqué voici un siècle.

La monnaie scolaire a connu son apogée entre 1865 et la Première Guerre mondiale. Produits dans un éventail de pays par les imprimeries et fabricants de jetons locaux, ces «  instruments » ne ressemblaient que superficiellement à des pièces de monnaie ou à des billets de banque authentiques. La majorité des jetons étaient faits de cuivre, de laiton ou d'aluminium, et leur « valeur faciale » allait de 1 cent à 50 cents — la valeur nominale la plus élevée des pièces frappées au Canada à cette époque. La plupart des billets scolaires portaient, à l'instar des vrais billets de banque, le montant de la coupure, des vignettes décoratives, un numéro de série et la signature de l'émetteur.

Les émissions de monnaie scolaire connues provenaient en majorité des États-Unis. Celles du Canada étaient produites principalement en Ontario et au Québec, bien que quelques-unes aient été utilisées dans les provinces Maritimes et l'Ouest.

Certes, la monnaie scolaire ressemblait à de l'argent, mais elle n'avait qu'une valeur pédagogique. Pour établir nettement la distinction avec les vrais billets et pièces et prévenir l'usage frauduleux de la monnaie scolaire, on montrait clairement le caractère factice de certains éléments. Le nom de l'école, le portrait et la signature de ses directeurs, des vues de ses bâtiments, ainsi que des renseignements sur l'utilisation des billets et l'institution émettrice en général figuraient dans le dessin typique. En outre, la valeur faciale était souvent complètement farfelue, comme l'illustre l'un des billets reproduits en page couverture, où l'on peut lire one tenth of one per cent of ONE DOLLAR (un dixième de 1 % de un dollar).

De nos jours, ces outils pédagogiques ne représentent que de plaisants vestiges d'une ère révolue. Alors qu'ils aidaient les élèves de l'époque à se familiariser avec le maniement de la monnaie, ils témoignent aujourd'hui, aux yeux d'un public moderne habitué aux cartes de crédit et à d'autres formes de paiement électronique, de l'importance que revêtait l'argent liquide au XIXe siècle.

Les pièces et billets reproduits en couverture font partie de la Collection nationale de monnaies de la Banque du Canada.

Photographie : Gord Carter, Ottawa