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Une évaluation du régime des dates d'annonce préétablies Nicolas Parent, Phoebe Munro et Ron Parker
L'évolution récente du marché du travail au Canada
Les paiements de détail : éléments nouveaux, enjeux et initiatives
Note technique : L'élimination du règlement rétroactif dans le SACR
Voir aussi : Tableaux A1, A2 et les Notes relatives aux tableaux |
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement du Dominion a interné près de 40 000 personnes dans 25 camps d'un bout à l'autre du pays. Parmi ces détenus se trouvaient des membres des forces ennemies, faits prisonniers pour la plupart en Afrique du Nord, et des civils qui, à cause de leur origine ethnique ou de leurs relations, étaient liés à un pays de l'Axe et considérés comme une menace pour la sécurité nationale. Même si leur liberté était restreinte, certains prisonniers étaient autorisés à acheter de petits objets de luxe en se servant du type de monnaie figurant en couverture.
Les militaires prisonniers continuaient de recevoir la solde correspondant à leur grade. Avec la raréfaction de la main-d'oeuvre que provoqua l'effort de guerre, certains détenus gagnèrent des revenus supplémentaires comme bûcherons ou comme journaliers pendant la moisson. Les salaires quotidiens pour ce genre de travail étaient de 20 à 50 cents. Pour éviter les évasions, les autorités des camps ne versaient pas d'argent aux prisonniers, mais les payaient avec de petits jetons en métal ou des notes de crédit sur papier, qui n'avaient aucune valeur hors du camp. On pouvait les échanger à la cantine contre des produits tels que du savon de ménage, de la crème à raser ou du dentifrice. Les détenus pouvaient aussi acheter des cigarettes ou de la bière, mais ces articles n'étaient pas courants et coûtaient très cher. En effet, une chope de bière valait 25 cents, pratiquement le salaire d'une demi-journée de travail, voire d'une journée entière.
Ce type de monnaie ne se trouvait apparemment pas dans tous les camps. Les objets de la collection proviennent de 18 camps situés en Alberta, en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. La monnaie n'était pas produite en un seul endroit, comme en témoigne la grande diversité des formes. Sans doute, les modalités de production sur place revenaient aux commandants des camps. Les motifs étaient simples et, quelquefois, ne représentaient que la valeur nominale accompagnée du nom ou du numéro du camp. Bien que l'on ne se soit pour ainsi dire jamais préoccupé de l'authenticité de cette monnaie, aucun cas de contrefaçon ne nous est connu. Si la valeur des jetons ou des notes variait généralement de un cent à un dollar, il s'en trouvait néanmoins un certain nombre de cinq dollars.
Les notes illustrées en couverture mesurent entre un et deux pouces de largeur environ. Elles font partie de la Collection nationale de monnaies de la Banque du Canada.
Photographie : Gord Carter, Ottawa.