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Les modèles dynamiques d'équilibre général et leur intérêt pour la Banque du Canada Kevin Moran
La gestion des réserves de change par la Banque du Canada
L'utilisation des swaps de taux d'intérêt et des swaps de devises par le gouvernement fédéral
Voir aussi : Tableaux A1, A2 et les Notes relatives aux tableaux |
La monnaie de papier est un savant assemblage de divers éléments d'information, réunis de façon esthétique sur un support sûr et durable. L'un des principaux moyens servant à rendre le papier-monnaie sûr est l'impression en taille-douce.
La taille-douce, une technique raffinée de gravure, consiste à imprimer une image à partir d'un dessin taillé ou gravé à l'eau-forte sur une plaque de métal comme celle qui illustre la couverture. Cette méthode est abondamment utilisée dans la production des billets de banque depuis le XVIIIe siècle du fait qu'elle permet d'obtenir des caractéristiques qui ne peuvent être reproduites à l'aide d'autres procédés d'impression. La plus remarquable d'entre elles est le relief palpable. À mesure qu'il est comprimé dans la ligne burinée de la plaque en creux encrée, le papier se déforme et absorbe l'encre. Le papier déformé et les dépôts d'encre créent ensemble la texture rugueuse des billets neufs.
La Banque du Canada intègre des éléments gravés en taille-douce dans les dessins de tous les billets qu'elle émet depuis 1935. Ces éléments comprennent les portraits, le lettrage et les guillochis (des motifs composés d'un entrecroisement compliqué de traits ondulés, souvent en forme de « s »).
Des plaques individuelles sont préparées pour chaque élément du dessin et installées ensuite sur une matrice comme celle qui figure sur la page couverture. Le texte et les images sont inversés de manière à ce que le dessin ne soit pas à l'envers une fois imprimé sur le papier. Pour fabriquer la matrice devant servir à l'impression du billet de 5 dollars de la série de 1954, on a transféré sur une même plaque et au moyen d'un procédé appelé sidérographie des éléments qui avaient été gravés séparément. Lors de ce procédé, on fait lentement basculer sur les plaques individuelles des rouleaux d'acier, qui captent l'image. Les rouleaux sont ensuite durcis et servent au transfert du dessin sur une seule plaque, la matrice, qui, à son tour, est durcie et utilisée comme point de départ pour la production de grandes plaques dotées de multiples images du billet.
La gravure en taille-douce est un procédé coûteux. Un seul portrait fait à la main peut demander des mois de préparation et coûter des milliers de dollars à produire. En même temps, il faut faire preuve d'une grande minutie. Le moindre dérapage de l'outil à graver peut anéantir des semaines de travail.
La matrice qui illustre la couverture est faite d'acier et mesure environ 8 1/4 pouces sur 4 3/4. Elle fait partie, ainsi que le ciseau et la loupe, de la Collection nationale de monnaies, Banque du Canada.
Photographie : James Zagon, Ottawa