Banque du Canada

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Publications et recherches

Périodiques

Revue de la Banque du Canada

Hiver 2004-2005

Automne 2004

La Banque du Canada, prêteur de dernier ressort
Fred Daniel, Walter Engert et Dinah Maclean

La dynamique de la courbe de rendement des obligations du gouvernement canadien de 1986 à 2003
Grahame Johnson

Enquête sur les pratiques des entreprises canadiennes en matière d'établissement des prix
David Amirault, Carolyn Kwan et Gordon Wilkinson

Le nouvel ordre monétaire international
Discours prononcé devant la Toronto Society of Financial Analysts par Mark Carney, sous-ministre délégué principal, ministère des Finances

Voir aussi : Tableaux A1, A2 et les Notes relatives aux tableaux

Revue intégrale (PDF, 543 ko)

Couverture : Billets à ordre

Pour régler leurs dettes, les Canadiens disposent maintenant de moyens qui vont de l'argent liquide aux paiements électroniques. Exception faite des nouvelles cartes de crédit et de débit électroniques, les méthodes de paiement ont relativement peu évolué depuis le XIXe siècle, époque où l'usage de l'argent comptant et des chèques était généralisé. Le billet à ordre, pour sa part, est tombé en désuétude. Il s'agit d'un instrument par lequel une partie s'engage par écrit à verser une somme d'argent à une autre, à une date et un endroit déterminés. S'il s'apparente au chèque, le billet à ordre a pourtant un rôle bien différent; c'est une simple promesse de paiement entre deux personnes ou deux entreprises alors que, dans le cas d'un chèque, le débiteur donne l'ordre à son agent, habituellement un établissement bancaire, de remettre une somme à un créancier. Il y a donc intervention d'un tiers.

Les billets à ordre d'autrefois avaient deux fonctions : reconnaître l'existence d'une dette et permettre au créancier d'obtenir une somme d'argent en vendant l'effet à un établissement bancaire pour un montant légèrement inférieur à la valeur nominale. L'écart entre les deux montants représentait le profit enregistré par la banque.

Une autre différence tenait à la façon de se procurer les deux types d'instruments. À l'époque, tout comme aujourd'hui, les chèques étaient fournis par les institutions financières, qui passaient généralement leurs commandes au nom de tous leurs clients auprès d'un imprimeur unique. Dans le Montréal du milieu du XIXe siècle, on pouvait acheter des billets à ordre, comme ceux illustrés en page couverture, dans des papeteries locales, qui s'approvisionnaient en documents vierges produits par différents imprimeurs de la région ou de l'étranger. C'est ainsi que se multiplièrent les modèles et les images ornant les billets à ordre. Si on utilisa des représentations classiques de l'industrie et du commerce, tels les navires et les trains, on vit aussi des personnifications idéalisées de l'agriculture et de la vertu dans toute une palette de couleurs. En outre, le procédé utilisé et la qualité variaient selon l'imprimeur. Les billets à ordre étaient reproduits par lithographie, gravure ou typographie et portaient le nom de l'imprimeur et, souvent, du papetier qui avait passé la commande. Il ne restait qu'à inscrire le détail de la transaction aux endroits appropriés. Les commerçants qui achetaient les billets imprimés s'en servaient pour leurs propres transactions, en plus d'en offrir à leurs clients.

Le déclin, au XXe siècle, du billet à ordre vendu en magasin est dû à divers facteurs, le principal étant probablement l'arrivée des cartes de crédit dans les années 1950. La promesse d'un prêt (temporairement) sans intérêt et la simplicité d'utilisation qui y sont associées ont fait de cet instrument un moyen plus efficace, bien que moins élégant, de régler ses dettes.

Les objets illustrant la couverture mesurent environ 21 cm sur 8 cm et font partie de la Collection nationale de monnaies de la Banque du Canada.

Photographie : Gord Carter, Ottawa.