Banque du Canada

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Publications et recherches

Périodiques

Revue de la Banque du Canada

Printemps 2002

Printemps 2002

Inflation et macroéconomie : changements survenus entre les années 1980 et 1990
David Longworth

Les tendances de la croissance de la productivité au Canada
Allan Crawford

Les flux de capitaux privés vers les économies de marché émergentes
Jean-François Perrault

Les acquisitions d'entreprises par des intérêts étrangers et le dollar canadien : examen des données et implications
Lawrence Schembri

Voir aussi : Tableaux A1, A2 et les Notes relatives aux tableaux

Couverture : Hansatsu japonais

Affectueusement appelés « monnaie-signet » en raison de leur forme allongée, les hansatsu japonais étaient l'une des monnaies les plus remarquables du monde. Ces billets tirent leur nom des fiefs (han) des seigneurs féodaux (daimyo) avides d'argent qui, lorsque leurs revenus s'amenuisaient, émettaient du papier-monnaie (satsu) au lieu de pièces de métal précieux.

Des débuts du Shogunat des Tokugawa, au XVIIe siècle, jusqu'au milieu du XIXe, des milliers de ces billets ont été émis par des nobles, des villes, des groupes religieux, des compagnies et des marchands. Afin de promouvoir son propre système monétaire, le gouvernement central a interdit l'émission des hansatsu en 1707, mais, confronté à la ruine financière des daimyo, a dû revenir sur sa décision en 1730.

Les billets étaient ornés notamment d'images de la flore et de la faune locales, par exemple des chrysanthèmes et des cigognes, de vagues (nami) et de personnages mythiques, comme Daikoku, le dieu de la richesse, qu'on représentait assis sur deux ballots de riz, l'une des premières monnaies d'échange au Japon. Les billets étaient émis en coupures correspondant à certaines quantités d'or (kin), d'argent (gin) ou de cuivre, et parfois même à des produits tels que du charbon ou des ombrelles.

Après la restauration de la monarchie en 1867, de nombreux billets privés ont été retirés de la circulation. D'autres, provenant de groupes plus solvables, ont été dévalués considérablement et ont servi de moyen de paiement additionnel jusqu'à ce que les autorités soient en mesure de produire suffisamment de pièces de monnaie. Même le premier papier-monnaie émis par le nouveau gouvernement ressemblait aux hansatsu. Ce n'est qu'en 1879 que les derniers de ceux-ci ont été remplacés par des billets dont la facture était résolument plus occidentale.

Les billets reproduits en couverture ont une valeur variant de 5 ryo à 50 mon, et datent de la fin du XVIIIe siècle au milieu du XIXe. Le plus grand mesure 5,5 cm sur 16,8 cm. Les quatre pièces font partie de la Collection nationale de monnaies de la Banque du Canada.

Photographie : James Zagon, Ottawa