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La productivité

LA PRODUCTIVITÉ EST LA MESURE de l'efficacité avec laquelle une économie transforme les facteurs utilisés (le travail et le capital) et ses matières premières en biens et services.

Une des mesures habituelles de la productivité dans une économie est la productivité du travail, ou la production par travailleur. Ce n'est pas seulement une mesure de l'intensité ou de l'efficacité avec laquelle chacun travaille, mais aussi une mesure de la façon dont les entreprises et les secteurs d'activité tirent parti au Canada de l'amélioration de l'éducation, des conditions de formation, des méthodes de gestion et de l'équipement ainsi que des progrès techniques pour accroître la production par travailleur.

Productivité et niveau de vie

La productivité du travail est un facteur déterminant du rythme d'accroissement des revenus des travailleurs. La croissance de la productivité permet une progression des salaires réels en favorisant une baisse des prix, ce qui entraîne une amélioration réelle de notre niveau de vie.

L'augmentation de la productivité, qui signifie une réduction des coûts réels supportés par les producteurs, est souvent confondue par le grand public avec deux autres notions qui lui sont liées mais recouvrent des idées très différentes : la compétitivité, synonyme de coûts inférieurs à ceux de la concurrence, et la rentabilité, synonyme de coûts de production peu élevés par rapport aux prix de vente.

Les économistes comprennent encore mal les forces qui expliquent la croissance de la productivité. Nous n'avons que peu d'influence ou de contrôle sur de nombreux facteurs d'accroissement de celle-ci. L'invention du transistor et le développement d'Internet offrent de bons exemples à cet égard.

La croissance de la productivité au Canada a été exceptionnellement forte entre la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le début des années 1970, comme dans les autres grands pays industriels. Au cours des deux dernières décennies, elle s'est ralentie. En conséquence, l'augmentation du revenu réel par habitant est également devenue nettement moins rapide pendant cette période. Les raisons de ce ralentissement ne sont pas encore élucidées. Plusieurs explications ont été avancées, mais aucune n'est pleinement satisfaisante.

L'expérience passée montre qu'en période de changements technologiques importants, la productivité met un certain temps à augmenter. L'économie canadienne a subi de nombreuses transformations au cours des dix dernières années. De gros investissements y ont été réalisés pour acquérir de nouveaux équipements et modifier les processus opérationnels grâce aux nouvelles technologies de l'information. Et les gouvernements ont aussi été à l'origine de changements par leur politique de déréglementation et les accords de libre-échange qu'ils ont conclus. Les gains de productivité attendus de ces divers changements ne se sont pas encore pleinement concrétisés.

La meilleure contribution que la Banque du Canada puisse offrir pour accroître la productivité est de mener une politique monétaire stable. Un taux d'inflation élevé et instable est préjudiciable à la croissance de la productivité car il rend plus difficile la prise de saines décisions d'investissement et il encourage les investissements qui visent à se prémunir contre l'inflation plutôt que ceux qui ont pour objectif d'accroître la productivité. Une inflation à la fois basse et stable réduit l'incertitude et incite à effectuer les investissements nécessaires pour augmenter la productivité et la compétitivité et préserver ainsi la croissance de l'économie.

janvier 2000