Signature d'Environnement Canada Logo du gouvernement canadien
sauter le premier menu
  English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Quoi de neuf
À notre sujet
Thèmes Publications Météo Accueil
Retour à l'index  

Série de séminaires d'Environnement Canada en recherche sur les politiques

Gestion adaptive :
fonctionnalité et conditions

Photo du professeur Parson
Dr. Edward Parson
22 Juin, 2001

Le 22 juin 2001, dans le cadre de la série de séminaires d'Environnement Canada en recherche sur les politiques, Edward A. Parson a présenté un exposé intitulé « Gestion adaptive : fonctionnalité et conditions » . Edward A. Parson est professeur agrégé de politique publique à la John F. Kennedy School of Government, de l'Université Harvard, et agrégé de recherche de la faculté du Harvard's Belfer Center for Science and International Affairs. Les paragraphes qui suivent résument les propos de M. Parson.


Il existe deux grandes façons de répondre à l'incertitude inévitable liée aux décisions relatives à l'environnement et aux ressources : agir sans être trop confiant (principe de précaution) et accepter que toute action comporte inévitablement un risque d'erreur. La gestion adaptive consiste à trouver une façon de mieux comprendre les systèmes naturels dont nous dépendons et à ajuster nos politiques et décisions de manière à améliorer cette compréhension et à atteindre la durabilité. Les risques font partie intégrante de ce processus.

La gestion adaptive a vu le jour dans les années 70 grâce aux travaux de C.S. Holling, de ses collègues et de ses étudiants sur la modélisation des écosystèmes. Carl Walters a poussé à la limite la comparaison entre la gestion adaptive et la théorie du contrôle adaptif officielle. Il a mené une importante étude de faisabilité de la gestion adaptive d'un seul stock de saumons. Puis, en collaboration avec Holling en 1990, il a montré la différence entre la gestion adaptive active et passive. Essentiellement, on parle de gestion adaptive active lorsque l'on perturbe volontairement un système afin de voir comment il répond. Dans la gestion adaptive passive, on s'efforce d'interpréter la dynamique d'un système d'après ses réactions face à la gestion et on s'ajuste en conséquence, sans perturber volontairement ce système. Poursuivant ce travail, Lee a publié, en 1993, le livre intitulé The Compass and Gyroscope dans lequel il compare la science à une boussole qui essaie de nous guider par des faits, et les politiques à un gyroscope. Ces deux approches sont nécessaires à une gestion adaptive fructueuse.

La mise en œuvre de la gestion adaptive comporte deux exigences essentielles : la capacité d'apprentissage et la capacité de réaction à l'apprentissage. La capacité d'apprentissage exige un investissement permanent dans la recherche et la surveillance, une bonne compréhension des questions à poser et de la persévérance pour attendre d'observer une réaction. La capacité de réaction consiste à admettre son ignorance et ses erreurs, et à changer son comportement selon l'apprentissage malgré le fait que l'on préfère le statu quo.

Les contraintes scientifiques associées à ces exigences de la gestion adaptive sont souvent difficiles à surmonter. Les liens entre les échelles, les enjeux et les multiples tensions sont souvent difficiles à distinguer. Le processus est souvent ponctué de surprises ou d'irrégularités. Des éléments risquent de compromettre la validité, dont la régression vers la moyenne : si les interventions de gestion sont provoquées par des situations extrêmement graves, alors les événements subséquents paraîtront moins graves, et on court ainsi le risque de surestimer l'efficacité des interventions.

Les obstacles sociaux et politiques à la gestion adaptive jouent également un rôle important. L'incertitude est souvent difficile à admettre en raison du manque d'objectivité vis-à-vis l'atteinte de l'objectif. Et si les intendants sont impatients, leur rigueur et leur peur de l'inconnu peuvent les mener à choisir des solutions faciles plutôt que de faire face au vrai problème. Le conservatisme, un manque de coordination et la peur de prendre de vrais risques freinent l'exécution d'études informatives. Parfois, on évite d'agir en raison de l'incertitude découlant du manque constant d'information. Un bon exemple de ceci est la politique américaine en matière de changements climatiques. Parmi les coûts découlant des modifications apportées aux politiques en raison de l'apprentissage, il y a le risque d'être mal vu en effectuant un changement impopulaire, mais nécessaire, ou d'être perçu comme incompétent en admettant une erreur. Les surprises sont également difficiles à gérer en raison des coûts de transition associés à un changement de cap, de la stabilité nécessaire ou souhaitée et du fait de manquer à ses promesses en changeant les règles. Toutefois, la gestion adaptive exige la modification de règles.

Le principe de la précaution se rapporte essentiellement à la prise de risque. Il ne s'agit pas de demeurer innocent jusqu'à la preuve du contraire; il faut agir avant d'obtenir la certitude, en courant le risque d'être dans l'erreur.

Biographie

Edward A. Parson est professeur agrégé de politique publique à l'école d'administration publique John F. Kennedy de l'Université Harvard et agrégé de recherche de sa faculté, au Belfer Center for Science and International Affairs.

M. Parson a pour principal intérêt de recherche la politique environnementale, plus précisément ses aspects internationaux et les négociations connexes. Au compte de ses dernières recherches, notons des projets sur l'évaluation scientifique et technique dans le cadre de décisions internationales; les incidences politiques de la gestion du cycle du carbone; la conception d'outils stratégiques internationaux axés sur les marchés; l'élaboration d'exercices stratégiques, de simulations et de méthodes novatrices d'évaluation et d'analyse stratégique. Il a récemment publié des articles dans Science, Climatic Change, Policy Sciences, Annual Review of Energy and the Environment et Scientific American (Pour la science). Il a dirigé un projet sur les tendances environnementales et est l'éditeur de l'ouvrage en découlant : Governing the Environment: Persistent Challenges, Uncertain Innovations, qui sera bientôt publié par les presses de l'Université de Toronto. Son livre sur le déploiement de la coopération internationale pour protéger la couche d'ozone paraîtra en 2001. En ce qui concerne les négociations, M. Parson s'intéresse à l'utilisation de modèles et au recours à des organismes d'évaluation spécialisés; à l'apprentissage et à la négociation en situation d'incertitude et à l'analyse de négociations multipartites. Il est l'auteur d'une série d'exercices de simulation de négociations multipartites utilisés pour la recherche stratégique et la formation des cadres dans dix pays.

M. Parson a siégé au comité du NAS sur les dimensions humaines du changement mondial et a fait partie de l'équipe de synthèse rattachée à l'évaluation nationale américaine des incidences du changement climatique. Il a travaillé ou agi à titre d'expert-conseil pour l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA), le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), la Commission de l'Union européenne, le bureau des politiques sur les sciences et la technologie de la Maison blanche (OSTP), le bureau de l'évaluation technologique du Congrès américain (OTA), l'Environmental Protection Agency des États-Unis (EPA), Environnement Canada et le Bureau du Conseil privé du gouvernement du Canada.

Edward A. Parson est diplômé en physique de l'Université de Toronto, en science de la gestion de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) et détient un doctorat en politique publique de Harvard.

Liste d'articles et de rapports de M. Edward A. Parson

Compilation à l'appui du Séminaire d'Environnement Canada en recherche sur les politiques.

  1. Cash, D.W., Moser, S.C., Parson, E.A. & Easterling, W. Scale Working Group theme paper : Cross-scale interactions in assessment, information systems, and decision-making : draft for comments. -- Cambridge, Mass. : Global Environmental Assessment Project, Belfer Center for Science & International Affairs, Harvard University, 1998. -- (GEA working paper).
    http://www.environment.harvard.edu/gea/pubs/98wgp_scale.html?
    AUVAL%3Ddc&INDEX%3Dgea/pubsbyauthor.html


  2. Haas, P.M., Levy, M.A. & Parson, E.A. Appraising the Earth Summit : how should we judge UNCED's success ? Environment [Washington, D. C.] (1992) 34 (8) : 6-11, 26-33.
    http://www.ciesin.org/docs/008-570/008-570.html

  3. Mitchell, R. & Parson, E.A. Implementing the climate change regime's clean development mechanims. Journal of Environment and Development (June 2001) 10 (2)
    Notes: Abstract only : http://www-irps.ucsd.edu/~jed/Mitchell.htm . Seul le résumé est disponible gratuitement.

  4. Parson, E.A. & Center for Science and International Affairs. Protecting the ozone layer : the evolution and impact of international institutions. -- Cambridge, Mass. : Kennedy School of Government, Harvard University, 1992. -- 44 p. -- (CSIA discussion paper ; 92-02).

  5. Parson, E.A., Haas, P.M. & Levy, M.A. A summary of the major documents signed at the Earth Summit and the Global Forum. Environment [Washington, D. C.] (1992) 34 (8) : 12-15, 34-36.
  6. Parson, E.A. Protecting the ozone layer. In Institutions for the earth : sources of effective international environmental protection ( Haas, P.M., Keohane, R.O. & Levy, M.A., eds.). -- Cambridge, Mass. : MIT Press, 1993. -- P. 27-73.

  7. Parson, E.A. & Clark, W.C. Sustainable development as social learning : theoretical perspectives and practical challenges for the design of a research program. In Barriers and bridges to the renewal of ecosystems and institutions ( Gunderson, C.S. & Light, S.S., eds.). -- New York : Columbia University Press, 1995. -- P. 428-460.

  8. Parson, E.A. & Greene, O. The complex chemistry of the international ozone agreements. Environment [Washington, D. C.] (1995) 37 (2) : 16-20, 35-43.

  9. Parson, E. A., Fisher-Vanden, K., and Consortium for International Earth Science Information Network. In search of integrated assessment : thematic guide to integrated assessment modeling of climatic change. -- [New York] : CIESIN, 1995.
    http://sedac.ciesin.org/mva/iamcc.tg/insearchof.html

  10. Parson, E.A. Fossil fuels without CO2 emissions : progress, prospects, and policy implications. Science (1998) 282 (5391) : 1053-1054.

  11. Parson, E.A. Évolution des tendances et de la protection environnementales au Canada. Canadian Public Policy = Analyse de politiques (août 2000) 26 (Numéro spécial no 2) : S139-S164.
    http://qsilver.queensu.ca/~cpp/french/special/xxvi_2_f.html

  12. Parson, E.A. Environmental trends and environmental governance in Canada. Canadian Public Policy = Analyse de politiques (August 2000) 26 (Supplement [1]) : S123-S143.
    http://qsilver.queensu.ca/~cpp/english/special/xxvi_2.html

  13. Parson, E.A., Dobell, A.R., Fenech, A., Munton, D. & Smith, H. Leading while keeping in step : management of global atmospheric issues in Canada. In Learning to manage global environmental risks (The Social Learning Group, Clark, W.C., Jager, J., Eijndhoven, J. van & Dickson, N.M., eds.). -- Cambridge, Mass. : MIT Press, July 2001. -- 2 volumes.
haut de la page

| Quoi de neuf | À notre sujet | Thèmes | Publications | Météo | Accueil |
| Aide | Recherche | Site du Canada |
La Voie verteMC, site Web d'Environnement Canada
Avis importants