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Série de séminaires d'Environnement Canada sur les recherches en politiquesChangements environnementaux planétaires :
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![]() Mme Jill Jäger 15 février 2002 |
Le vendredi 15 février 2002, la Série de séminaires d'Environnement Canada en recherche sur les politiques a accueilli Mme Jill Jäger, qui a prononcé une conférence intitulée « Les changements environnementaux planétaires : quel est le rôle des humains? », dont voici le résumé. |
L'International Human Dimensions Program (IHDP), créé en 1996, porte sur la difficile prise en compte des humains dans les changements environnementaux planétaires. En effet, trois éléments importants entrent dans les dimensions humaines : premièrement, comment les humains en tant qu'individus et que sociétés contribuent aux changements environnementaux; deuxièmement, comment ils sont influencés par eux; troisièmement, comment ils les atténuent et s'y adaptent.
L'IHDP est un programme scientifique international dont l'axe est interdisciplinaire et la structure non gouvernementale. Il vise à intégrer les sciences naturelles et sociales en coordonnant et en soutenant la recherche sur les dimensions humaines. Il s'agit de décrire, d'analyser et de comprendre les dimensions humaines par rapport aux changements environnementaux.
À l'aide de plusieurs indicateurs, MmeJäger a résumé les raisons de l'intérêt pour les changements environnementaux. Elle a indiqué que 50 % de la surface émergée de la Terre a été transformée pour utilisation humaine. Les conséquences de cette intervention sur le milieu naturel se manifestent dans les changements dans la biodiversité, le climat, le cycle des nutriments et la structure pédologique des écosystèmes. En outre, environ la moitié des eaux douces accessibles sont directement ou indirectement utilisées par les humains. Les nappes phréatiques ont fortement diminué au cours des dernières décennies, tandis que les gaz à effet de serre ont énormément augmenté. Par ailleurs, on a abondamment documenté les changements survenus dans les concentrations de carbone au cours des 400 dernières années. Mme Jäger a fait remarquer que la Terre connaît un cycle naturel de concentrations de carbone qui s'est caractérisé par des situations systématiques au cours des 400 000 dernières années. Cependant, depuis le début de la révolution industrielle, les concentrations de carbone s'élèvent tellement que le cycle naturel s'en trouve déséquilibré. Elle a aussi signalé que 22 % des pêches marines reconnues sont surexploitées et qu'environ 44 % en sont à la limite d'exploitation. Les rythmes d'extinction s'accélèrent rapidement non seulement dans les systèmes marins, mais aussi dans les systèmes terrestres. Mme Jäger a rappelé à l'auditoire l'explosion démographique et la montée des teneurs en azote.
L'IHDP tente d'éclaircir cette problématique. Il détermine les priorités de recherche, oriente les travaux et établit un cadre interdisciplinaire. Par ailleurs, il diffuse les résultats dans les réseaux du savoir et auprès des décideurs. En outre, il fournit des apports nationaux et régionaux à des projets de recherche.
L'IHDP contribue pleinement à quatre grandes initiatives de recherche : Changements d'occupation et de couverture des sols (LUCC), qui est coparrainée par le Programme international sur la géosphère et la biosphère (PIGB), Changement global de l'environnement et sécurité de l'homme (GECHS), Dimensions institutionnelles du changement environnemental global (IDGEC) et Transformation industrielle (IT).
L'initiative LUCC est centrée sur la dynamique de l'occupation des sols à travers des études de cas comparatives des changements survenant dans l'occupation des sols à cause de facteurs comme le déboisement, l'urbanisation et l'agriculture. Elle examine la dynamique de la couverture des sols au moyen d'observations empiriques et de modélisations diagnostiques, qui vont de l'analyse d'images satellitaires à des enquètes auprès des ménages. L'établissement de modèles intégrés régionaux et mondiaux visant à extrapoler les changements d'occupation des sols est un autre volet de cette initiative, dans lequel sont incorporés les outils analytiques et les résultats issus des études de cas et de l'observation empirique. Une des récentes publications qui est sortie de ce programme est intitulée « What drives tropical deforestation? », qui utilise l'approche méta-analytique pour examiner les facteurs démographiques, économiques, technologiques, institutionnels, culturels et socio-politiques. Il ressort clairement de cette étude que toute tentative universelle ou planétaire pour régler le problème du déboisement tropical est vouée à l'échec, surtout en raison de la multiplicité des facteurs en jeu. On peut consulter le rapport intégral ici (pdf - 1.7 MB).
L'initiative GECHS porte sur l'interaction entre la sécurité humaine et les changements environnementaux à travers des études interdisciplinaires, la recherche internationale et des politiques. Elle aborde en partie l'utilisation des ressources et la sécurité humaine face aux changements environnementaux grâce à la modélisation des agressions environnementales et de la vulnérabilité humaine. Les dimensions humaines des changements environnementaux et la reconceptualisation de la sécurité sont étudiées selon trois grands objectifs : la promotion de la recherche en ce domaine, la promotion du dialogue et de la collaboration entre les savants du monde entier, et la facilitation d'un réseau de communication et de collaboration pour les décideurs, les chercheurs et d'autres groupes.
L'initiative IDGEC concerne le rôle que les institutions jouent dans les interactions humains/environnement. Elle étudie comment les institutions causent des changements environnementaux planétaires et y réagissent. Elle examine l'efficacité des innovations institutionnelles destinées à composer avec les changements environnementaux planétaires, ainsi que la possibilité de (re)concevoir les institutions pour faire face aux changements environnementaux. Par exemple, elle aborde la gestion du carbone d'un point de vue qui prend en compte les conséquences institutionnelles à long terme. Par ailleurs, elle se penche sur le maintien de l'équilibre écologique dans l'industrie de la pêche en analysant les réussites et les échecs des institutions dans l'adaptation aux problèmes.
L'initiative IT porte sur les changements qui se produisent dans les relations entre les systèmes industriels et l'environnement. Elle concerne les flux d'énergie et de matières et tend à découpler le développement économique et les pressions environnementales. Elle analyse le processus de production et de consommation de biens et services et recense les impacts des transformations énergétiques sur les systèmes environnementaux et la qualité de la vie.
Ensuite, Mme Jäger a parlé de plusieurs projets que l'IHDP mène de concert avec le PIGB et le Programme mondial de recherches sur le climat (PMRC). Le Global Carbon Project porte sur les dimensions humaines des changements climatiques, notamment en ce qui a trait à la dynamique passée, présente et future du cycle du carbone. L'intérêt porté à cette question est important pour tous les intéressés, car les dimensions humaines et les changements climatiques sont au coeur de ce projet. Le Joint Food Project porte sur trois questions fondamentales : Comment les changements environnementaux toucheront l'approvisionnement alimentaire, comment les sociétés s'adapteront et répondront aux changements environnementaux planétaires, et quelles seront les conséquences environnementales et sociales de l'adaptation. Le Joint Water Project s'intéresse aux agressions sociales, environnementales et physiques infligées aux systèmes d'eau, notamment sous les angles de la demande, de la vulnérabilité et des conséquences.
Mme Jäger a également décrit l'ampleur et la structure de l'IHDP. Le secrétariat de ce programme est situé à Bonn, en Allemagne, et emploie une dizaine de personnes. Chaque projet a son propre comité directeur scientifique international. Le bureau de Bonn a pour rôle d'assurer les liens entre les projets et les comités. L'IHDP est responsable de la coordination de l'information et de la recherche afin de s'assurer qu'il n'y a pas de chevauchements ou de lacunes. Le bureau de Bonn est financé principalement par le gouvernement allemand. Il reçoit sa deuxième contribution en importance de la National Science Foundation des États-Unis et les autres contributions proviennent de divers pays européens. Les chercheurs qui sont associés aux divers projets bénéficient de leur propre financement, mais ils participent quand même à l'IHDP aux fins de l'amélioration et de la coordination de la recherche. Mme Jäger a fait remarquer que la demande de recherche sur les dimensions humaines a crû au cours des cinq dernières années, mais que l'aide financière n'a pas suivi. En recherche sur les dimensions humaines, les attentes sont élevées, car on reconnaît de plus en plus que les humains sont au centre des changements environnementaux. Mme Jäger a rappelé qu'il faudrait que le financement accordé à ce genre de travail aille de pair avec les attentes accrues. Pour de plus amples renseignements sur l'International Human Dimensions Program et ses projets et organisations affiliées, veuillez consulter www.ihdp.org.
Jill Jäger est directrice exécutive de l'International Human Dimensions Program (IHDP) on Global Environmental Change, dont le siège se trouve à Bonn, en Allemagne. Ses principaux domaines d'intérêt sont l'élaboration de politiques de lutte contre les changements climatiques et les liens à établir entre les sciences et les politiques pour apporter des réponses aux problèmes environnementaux planétaires. À l'IDHP, elle veille à ce que les programmes reposent sur de solides assises scientifiques et sollicite les fonds nécessaires pour réaliser les projets.
Mme Jäger a passé le plus gros de sa carrière à oeuvrer à la croisée des sciences et des politiques. Elle a étudié les sciences environnementales en Angleterre et a obtenu son doctorat en climatologie à l'Université du Colorado. Elle a surtout travaillé comme consultante et a occupé plusieurs postes à Environnement Canada, à l'Agence fédérale de l'environnement de l'Allemagne et au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). En septembre 1994, elle est entrée à l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA) de Laxenbourg, en Autriche, comme directrice adjointe de la mise en oeuvre et de la coordination du programme de recherche. Elle est en train de corédiger une publication, intitulée « Learning to manage global environmental risk », qui doit paraître sous peu.
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