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Série de séminaires d'Environnement Canada en recherche sur les politiques

Le capital naturel et le développement durable

Photo de Robert Costanza
Robert Costanza
14 juillet, 2000

Le vendredi 14 juillet 2000, la série Séminaires sur les recherches en politique d'Environnement Canada a présenté M. Robert Costanza qui a parlé du capital naturel et du développement durable. Voici un résumé de son allocution.


Pour résoudre les problèmes, il faut établir une vision adéquate des rouages du monde et de ce que l'on imagine être le monde. Il faut déterminer une vision sous-jacente et utiliser les outils de mise en œuvre et les techniques analytiques pour marcher vers cette vision.

L'économique écologique est une pluridiscipline dans laquelle il faut transcender les frontières et poursuivre des objectifs interdisciplinaires. Le système économique est une sous-section de l'ensemble écosystémique, et l'attention devrait passer du sous-système au lien entre le système économique et le plus grand système écologique global.

Trois objectifs interdisciplinaires particuliers sont mis de l'avant : premièrement, la création d'une échelle écologiquement durable ou de la taille du sous-système économique, deuxièmement, la distribution équitable des ressources entre les humains et/ou les espèces et, troisièmement, l'allocation économiquement efficace du capital naturel, y compris les biens et les services non commercialisables produits par le capital naturel. Afin d'atteindre ces objectifs, il faut établir et entretenir un dialogue transdisciplinaire, porter attention aux problèmes, utiliser la science appropriée et construire des institutions efficaces et souples capables d'intégrer de nouvelles visions.

Le paradigme de notre façon de voir et d'estimer le monde a commencé à changer. Le changement d'optique par rapport au modèle conventionnel comprend la reconnaissance que la Terre est un système matériellement fermé, qu'il y a des limites de substitution entre le capital naturel, le capital humain et le capital social et le capital fabriqué, et que le capital naturel produit des services, non actuellement représentés par la fonction de consommation, qui augmentent le bien-être humain.

Un concept essentiel de ce nouveau paradigme est l'atteinte d'une « science appropriée ». Cette idée incorpore une approche systémique exhaustive qui constitue un équilibre entre la synthèse et l'analyse, est conceptuellement pluraliste, est mue par les problèmes et met de l'avant le recours à des modèles à échelles multiples et intégrées. La modélisation écologique économique intégrée est un aspect important de la « science appropriée » qui incorpore l'établissement d'un consensus, la participation ouverte et la prise en compte de tous les intervenants à des niveaux multiples, en outre, elle reconnaît des incertitudes et la prévisibilité restreinte en établissant que tous les modèles sont des simplifications du système. Ce qui est plus des plus importants, le nouveau paradigme doit relier la science et les politiques pour être efficace. Cela peut être fait en utilisant la modélisation comme outil d'établissement d'un consensus par opposition à une dichotomie scientifique plus commune experts/décideurs, en communiquant les incertitudes et les limites des prévisions et en utilisant un modèle communautaire.

Pour préciser sa pensée, M. Costanza a donné deux exemples : une synthèse de l'établissement de la valeur du capital naturel (Costanza, R., D' Arge, R., Groot, R.d., et al. The value of the world's ecosystem services and natural capital. Nature (London) (1997) 387, (6630):253-260) et un exercice de visualisation des opinions et des politiques mondiales (http://www.consecol.org/Journal/vol4/iss1/art5/index.html).

La synthèse de l'établissement de valeurs du capital naturel a déterminé 17 écosystèmes différents et a assigné des valeurs à leurs fonctions en termes de capacité de répondre aux besoins humains. La plus grande part de cette information a été tirée de diverses recherches et études antérieures. Lorsque tous les écosystèmes ont été regroupés, les services avaient une valeur de 33 billions de dollars, plus que le PNB global. Ainsi, ce qui est à l'extérieur du marché est plus grand que ce qui est à l'intérieur. Cette recherche prouve qu'il faut tenir compte de ces extrêmes si on désire incorporer les idées d'efficacité, d'équité et de durabilité dans une équation du bien-être humain.

Constanza fait ressortir les notions de visualisation comme outils permettant de décrire l'avenir et de rechercher ce que nous désirons collectivement. Avec une bonne visualisation, on peut choisir les politiques qui déboucheront sur la réalisation d'une vision donnée. La vision doit être jugée par la clarté de ses buts, la reconnaissance des limites, la représentation d'un terrain commun, la souplesse et la faculté d'évoluer.

Il existe deux visions concurrentes du monde : celle de l'optimiste technologique et celle du sceptique technologique. L'optimiste technologique croit que les ressources sont illimitées et que les progrès technologiques peuvent relever n'importe quel défi. Il présume qu'il n'y a pas de problème d'échelle (c'est-à-dire une économie peut devenir infiniment vaste). Si cette vision est juste, un scénario futur comprendrait la réalisation d'une vision à la « Star Trek », dans laquelle la technologie sauve l'humanité, ou un scénario à la « Mad Max » dans lequel le chaos surgit à cause de l'incapacité de la technologie de remédier à l'épuisement du capital naturel. Deuxièmement, nous avons l'opinion du sceptique technologique qui affirme que les ressources sont limitées et que le système matériel ne peut croître sans cesse. On met l'accent plus sur le développement social et communautaire que sur la croissance accrue du capital, et les marchés et les technologiques sont considérés comme des serviteurs plutôt que des maîtres. Selon cette vision, si la technologie réussit à combler le fossé de l'épuisement du capital naturel, il en résultera une grosse machine gouvernementale qui freinera le progrès. Toutefois, si la technologie échoue, il en résultera une Écotopie dans laquelle émergerait un gouvernement durable.

En terme de durabilité, l'Écotopie est souvent considérée comme l'issue préférable des quatre scénarios décrits. Par ailleurs, le scénario à la « Mad Max » est si indésirable qu'il fait de l'optimisme technologique une vue mondiale moins préférée. Les principes de gouvernement durable envisagés dans l'Écotopie comprennent l'utilisation responsable des ressources naturelles, la similitude d'échelle entre les institutions, les écosystèmes et les problèmes, l'utilisation du principe de prudence, la gestion adaptative, l'allocation entière des coûts, le recours à des systèmes d'incitatifs et la pleine participation de tous les intervenants.

Une façon d'appliquer la philosophie de l'Écotopie ou du gouvernement durable comprend l'adoption de réformes fiscales écologiques, c'est-à-dire la taxation des éléments « mauvais » qui pourraient inclure l'épuisement du capital naturel, la pollution et la consommation excessive. La taxation des pollueurs est l'une des façons les plus efficaces de promouvoir l'utilisation durable des ressources et de limiter la pollution.  

Biographie

M. Robert Costanza est directeur de l'Institut d'économie de l'écologie de l'Université du Maryland et professeur au Centre des sciences environnementales à Solomons et au Département de biologie à College Park. Il a reçu en 1979 son doctorat de l'Université de la Floride en écologie des systèmes avec mineure en économie. Il a aussi une maîtrise en architecture, en urbanisme et en planification régionale de l'Université de la Floride.

M. Costanza est co-fondateur et président sortant de l'International Society for Ecological Economics (ISEE) et rédacteur en chef du journal de la ISEE, Ecological Economics. Il siège actuellement au conseil de rédaction de huit autres journaux savants internationaux. Président de l'International Society for Ecosystem Health, il a été choisi boursier national en 1982. Il a reçu le prix de distinction de la Society for Conservation Biology en 1992 et il a été choisi boursier Pew en conservation et en environnement en 1993. En 1998, il a reçu le prix commémoratif Kenneth Boulding pour contributions exceptionnelles en économie de l'écologie. Il a siégé au comité d'orientation scientifique du projet de base LOICZ de l'IGBP, au Conseil consultatif national de la politique et de la technologie de l'environnement (NACEPT) de l'EPA américaine, au Comité de recherches sur les changements planétaires de la Commission du développement durable du Conseil national de recherches, à la Commission des changements planétaires du Conseil national de recherches, au Comité national américain pour le programme L'homme et la biosphère et au Comité des principes de l'écosystème du Service national des pêches maritimes.

La recherche de M. Costanza a porté avant tout sur l'interface entre les systèmes écologiques et économiques, et en particulier sur des échelles temporelles et spatiales de plus grande envergure. Ses travaux portent notamment sur la modélisation de simulations spatiales au niveau du paysage, l'analyse de la circulation de l'énergie et des matériaux dans les systèmes économiques et écologiques, l'évaluation des services écosystémiques, la biodiversité et le capital naturel, ainsi que l'analyse des systèmes d'incitations dysfonctionnels et de la façon de les corriger.

Liste d'articles et de livres de M. Robert Costanza

Compilation à l'appui d'un Séminaire d'Environnement Canada en recherche sur les politiques, tenu à Hull, le 14 juillet 2000.

  1. Bernow, S., Costanza, R., Daly, H., et al. Society news : Ecological tax reform. Bioscience (1998) 48 (3) : 193-196.

  2. Bockstael, N., Costanza, R., Strand, I., Boynton, W., Bell, K. & Wainger, L. Ecological economic modeling and valuation of ecosystems. Ecological Economics [Amsterdam] (1995) 14 (2) : 143-159.

  3. Chmura, G.L., Costanza, R. & Kosters, E.C. Modelling coastal marsh stability in response to sea level rise: a case study in coastal Louisiana, USA. Ecological Modelling (1992) 64 (1) : 47-64.

  4. Costanza, R. & Perrings, C. A flexible assurance bonding system for improved environmental management. Ecological Economics [Amsterdam] (1990) 2 (1) : 57-75.

  5. Costanza, R. Ecological economics : the science and management of sustainability New York : Columbia University Press, 1991.

  6. Costanza, R. Haskell, B.D. & Norton, B.G. Ecosystem health : new goals for environmental management.Washington, D.C. : Island Press, 1992.

  7. Costanza, R. & Cornwell, L. The 4P approach to dealing with scientific uncertainty. Environment (1992) 34 (9) : 12-20, 42.

  8. Costanza, R., Kemp, W.M. & Boynton, W. Predictability, scale, and biodiversity in coastal and estuarine ecosystems : implications for management. Ambio (1993) 22 (2) : 88-96.

  9. Costanza, R. Developing ecological research that is relevant for achieving sustainability. Ecological Applications (1993) 3 (4) : 579-581.

  10. Costanza, R. & Patten, B.C. Defining and predicting sustainability. Ecological Economics [Amsterdam] (1995) 15 (3) : 193-196.

  11. Costanza, R. Forum: economic growth, carrying capacity, and the environment. Ecological Economics [Amsterdam] (1995) 15 (2) : 89-147.

  12. Costanza, R. & O'-Neill, R.V. Introduction : ecological economics and sustainability. Ecological Applications (1996) 6 (4) : 975-977.
    Notes: Introduction à une section spéciale de cette livraison qui comprend 6 articles concernant l'intégration de l'écologie et de l'économie en vue d'un développement durable.

  13. Costanza, R. Ecological economics : reintegrating the study of humans and nature. Ecological Applications (1996) 6 (4) : 978-990.

  14. Costanza, R., D'-Arge, R., Groot, R.d., et al. The value of the world's ecosystem services and natural capital. Nature [London] (1997) 387 (6630) : 253-260.

  15. Costanza, R., Daly, H., Folke, C., et al. Managing our environmental portfolio. Bioscience (2000) 50 (2) : 149-155.

  16. Folke, C., Jansson, A., Larsson, J. & Costanza, R. Ecosystem appropriation by cities. Ambio (1997) 26 (3) : 167-172.

  17. Jansson, A. Hammer, M. Folke, C. & Costanza, R. Investing in natural capital : the ecological economics approach to sustainability. Washington, D.C. : Island Press, 1994.

  18. Norton, B.G., Costanza, R. & Bishop, R.C. The evolution of preferences : why "sovereign" preferences may not lead to sustainable policies and what to do about it. Ecological Economics [Amsterdam] (1998) 24 (2) : 193-211.

  19. Rapport, D., Bohm, G., Buckingham, D., et al. Ecosystem health : the concept, the ISEH, and the important tasks ahead. Ecosystem Health (1999) 5 (2) : 82-90.

  20. Rapport, D.J., Bohm, G., Buckingham, D., et al. Reply to Calow: Critics of ecosystem health misrepresented. Ecosystem Health (2000) 6 (1) : 5-6.
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