Gouvernement du CanadaAgence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
   
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Dans ce numéro

  Agence de santé publique du Canada

Le Bulletin du SCHIRPTSystème canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
Numéro 16
avril 1999

Vers l'an 2002

Morag MacKay
Directrice, Plan-It-Safe
Hôpital pour enfants de l'est de l'Ontario

«Qu'y a-t-il donc de si spécial à propos de l'an 2002?», vous demanderez-vous. Après tout, on ne parle que de l'an 2000! Eh bien, en 2002, le Canada sera l'hôte de la 6e Conférence internationale sur la prévention des blessures, qui aura lieu à Montréal. Nous aurons alors l'occasion de montrer au monde entier les efforts de notre pays en matière de prévention des blessures.

Que trouveront-ils?

C'est là l'une des questions clés qu'a soulevées un groupe formé de chercheurs dans le domaine des blessures, d'avocats et de décideurs qui se sont réunis à Ottawa en octobre dernier. Tous les participants ont conclu que la réponse devrait être «un programme national concerté et dynamique qui soit financé adéquatement et permette de réaliser des progrès importants dans la prévention de toutes les blessures». Les participants ont également admis qu'il y avait une somme considérable de travail à accomplir pour atteindre cet objectif.

Et pourquoi cet objectif est-il digne d'intérêt?

Les blessures sont la principale cause de décès chez les Canadiens et les Canadiennes de moins de 40 ans et une cause majeure de morbidité et d'invalidité subséquente(1). D'autre part, des éléments de recherche probants ont montré que la plupart des blessures sont des événements prévisibles ayant des causes reconnais-sables pouvant être prévenues. En effet, jusqu'à un tiers des décès résultant d'une blessure pourraient être évités si les stratégies de prévention existantes étaient appliquées(2).

Alors que manque-t-il?

Le financement de la recherche, de l'élaboration de programmes et de l'évaluation en matière de blessures est inadéquat au Canada. Les taux de financement actuels de la recherche en matière de blessures constitue 1 % du financement de la recherche totale, alors que 14,3 milliards de dollars (ou 11 %) du fardeau économique total des maladies sont imputés aux blessures(3). Les personnes qui ont participé à la réunion d'octobre étaient d'avis que l'une des pierres d'achoppement majeures pour le financement de la recherche est que le Canada ne possède pas de plan stratégique national pour la prévention des blessures. Une telle stratégie fournirait les bases d'une voie de recherche coordonnée et concertée et, grâce à un financement approprié, sensibiliserait davantage le public et permettrait de rassembler les connaissances, le savoir-faire et les programmes nécessaires pour que les Canadiens et les Canadiennes puissent résoudre efficacement le problème des blessures.

L'idée d'une stratégie nationale n'est pas nouvelle. Les Canadiens et les Canadiennes oeuvrant dans le domaine de la prévention des blessures savent depuis longtemps que le financement de la recherche et des programmes, associé à la coordination et à la concertation, sont essentiels à l'effort national global de prévention des blessures.

En 1991, des experts en prévention des blessures se sont rencontrés à Edmonton pour établir les objectifs du Canada en matière de prévention des blessures pour l'an 2000. Ils recommandaient en premier lieu que le gouvernement du Canada reconnaisse les blessures comme une cause majeure de décès et d'invalidité requérant une stratégie nationale de prévention.

En 1994, et de nouveau en 1996, la Division de l'enfance et de la jeunesse de Santé Canada a été l'hôte de réunions nationales sur la prévention des blessures chez les enfants, qui se sont tenues à Ottawa. L'intégration de la prévention des blessures chez les enfants dans le programme national faisait partie des priorités établies.

En 1996, une conférence nationale visant à renforcer les relations et les efforts de collaboration en matière de prévention des blessures au Canada, «Working with a Net», a eu lieu à Kingston. Les délégués sont parvenus à un consensus clair sur l'importance de faire de la préven-tion des blessures une question de santé publique tant au niveau fédéral qu'aux autres paliers de gouvernement. Deux étapes intermédiaires ont été identifiées, soit une évaluation économique des coûts reliés aux blessures dans le contexte canadien et la conception d'un ensemble minimum de données pouvant être utilisé uniformément d'un bout à l'autre du pays pour la surveillance des blessures.

En 1997, paraissait le livre Pour la sécurité des jeunes Canadiens(4). Les recommandations touchant l'action préventive contenues dans cet ouvrage pourraient facilement servir d'outil pour l'établissement d'une stratégie nationale pour la prévention des blessures chez les enfants et les jeunes.

Toujours en 1997, huit provinces ont collaboré avec le Rick Hansen Institute pour financer des recherches et des programmes en matière de traitement, de contrôle et de rétablissement des traumatismes neurologiques au Canada.

En 1998, l'une des étapes identifiées lors de la conférence de 1996 a été franchie avec la publication du rapport Le fardeau économique des blessures non intentionnelles au Canada(5). Ce rapport indique que plus de 8,7 milliards de dollars sont dépensés annuellement pour des blessures non intentionnelles et recommande l'élaboration d'une stratégie nationale pour la prévention des blessures (voir l'article à la page 1).

L'autre étape de la conférence de 1996 a été atteinte en 1998, lorsque la Division des blessures chez les enfants de Santé Canada a tenu une réunion pour discuter de la mise en oeuvre d'un système cana-dien de surveillance des blessures à partir d'un ensemble minimum de données (voir l'article à la page 6).

Bien que les efforts soient sur la bonne voie et qu'ils bénéficient d'un certain soutien, il reste de toute évidence beau-coup de travail à accomplir. Pourrons-nous, d'ici l'an 2002, établir solidement une stratégie canadienne exhaustive pour la prévention des blessures? Ou continuerons-nous à travailler avec des fonds insuffisants et une approche décen-tralisée à résoudre l'un des problèmes de santé publique les plus importants qui soient à l'heure actuelle? Si nous n'arrivons pas à progresser davantage, que montrerons-nous au monde en l'an 2002?

Références

1. Statistique Canada. Principales causes de décès, Canada, 1995. Ottawa : Statistique Canada (No cat. 84-503-XPB).

2. Rivara FP, Grossman DC. Prevention of traumatic deaths to children in the United States: How far have we come and where do we need to go?, Pediatrics 1996;97(6):791-97.

3. Moore R, Mao Y, Zhang J, Clarke K. Le fardeau économique de la maladie au Canada, 1993. Ottawa : Santé Canada, 1997. (Ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1997, No cat. H21-136/1993F).

4. Beaulne G (rédacteur en chef). Pour la sécurité des jeunes Canadiens. Ottawa : Ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1997.

5. The Hygiea Group. Le fardeau économique des blessures non intentionnelles au Canada. Ottawa : SMARTRISK, 1998.

 

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Dernière mise à jour : 2001-02-16 début