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Végétaux > Phytoravageurs > Enquêtes  

Bilan concernant les ravageurs et les maladies visés par la quarantaine des plantes au Canada.
1997


TABLE DES MATIÈRES


Introduction

Le présent rapport résume les résultats des enquêtes menées en 1997 sur les phytoravageurs et les maladies végétales justiciables de quarantaine. Les renseignements recueillis lors de ces enquêtes et l’information sur l’aire de distribution des phytoparasites forment la base, d’une part, des mesures de réglementation et de lutte destinées à contrer la propagation de ces organismes et, d’autre part, de la délivrance des certificats phytosanitaires pour le matériel destiné à l'exportation. La plupart des enquêtes visent les phytoparasites mentionnées à l’Annexe II du Règlement sur la protection des végétaux, c’est-à-dire des organismes justiciables de quarantaine*qui n’ont pas encore atteint les limites de leur aire de distribution potentielle au Canada. Le rapport inclut aussi les résultats d?une enquête sur les phytoparasites exotiques qui n’ont jamais été signalés en Amérique du Nord, mais qui ont été interceptés dans des cargaisons arrivant au pays.

La plupart des renseignements contenus dans ce rapport ont été recueillis par le personnel de l’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Tel qu'il est indiqué dans le texte, le rapport contient également des données tirées d'enquêtes menées, soit par d'autres organismes, notamment le Service canadien des forêts, la Direction générale de la recherche d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et les ministères provinciaux de l'Agriculture et des Ressources naturelles, soit en collaboration avec eux.

Les données ont été compilées, résumées et portées sur des cartes par le service des enquêtes de l'Unité d'évaluation des risques phytosanitaires (Nepean). On peut obtenir d’autres renseignements sur les maladies et les ravageurs décrits dans le présent rapport ou sur des phytoparasites exotiques à l'adresse suivante :

Robert Favrin
Coordonnateur des enquêtes
Division des sciences
Agence canadienne d’inspection des aliments
3851, chemin Fallowfield
Nepean (Ontario), Canada K2H 8P9
(613) 998-9320 (poste 5909)
Courrier électronique: favrinr@inspection.gc.ca


TORDEUSE ORIENTALE DU PÊCHER

Grapholita molesta Busck

Contexte

La tordeuse orientale du pêcher s'attaque à divers arbres fruitiers et plantes ornementales apparentées des régions tempérées, mais son hôte de prédilection est le pêcher. Au printemps, les adultes émergent de leurs cocons tissés sur les tiges en dormance, et les femelles déposent leurs oeufs sur les ramilles. Les chenilles forent des galeries dans les ramilles et en provoquent le dessèchement. À mesure que la saison progresse et que les ramilles se développent, les chenilles des générations subséquentes pénètrent dans les fruits mûrissant, les rendant impropres à la vente. Comme les pesticides ne peuvent atteindre les chenilles à l'intérieur de leurs galeries, les producteurs doivent surveiller attentivement les vols de papillons et procéder à de multiples pulvérisations afin d'exterminer les adultes avant qu'ils ne pondent.

Originaire de Chine et de Corée, comme le pêcher, la tordeuse orientale du pêcher s'est répandue dans un grand nombre de régions fruitières tempérées du monde au cours des trois premières décennies de ce siècle. C'est fort probablement sous la forme de nymphes en cocon sur des plants d'arbres fruitiers de pépinière en dormance que l'insecte s'est propagé d'un pays à l'autre; mais le ravageur peut aussi s’être répandu à l’intérieur même d’un pays soit par des fruits infestés, soit par le vol des papillons d’une région à l’autre du pays. Découverte pour la première fois aux États-Unis en 1916, cette tordeuse s'est rapidement propagée dans tout le pays pour atteindre le sud de l'Ontario dans l’est du Canada en 1925. La Colombie-Britannique semble aujourd’hui la seule région productrice de pêches encore exempte de ce ravageur en Amérique du Nord. Un petit foyer d’infestation a été découvert dans cette province en 1956, mais a été enrayé en 1957. Aucune tordeuse orientale du pêcher n'y a été capturée depuis.

Les enquêtes sont menées chaque année à l'aide de pièges Pherocon® 1C à ailettes, appâtés avec la phéromone du ravageur. Les pièges sont déployés en mai et inspectés une ou deux fois par semaine jusqu'en octobre. Les sites de piégeage se trouvent généralement dans les zones où le risque d'introduction du ravageur est particulièrement élevé, comme les vergers de pêchers non traités et non entretenus, les terrains de camping, les pépinières, les stations fruitières, les passages frontaliers, les étals de fruits et les entrepôts.

Grapholita molesta Enquêtes - 1997

Colombie-Britannique (carte). Les enquêtes visant, d’une part, à confirmer l'absence du ravageur aux fins de la certification phytosanitaire des produits destinés à l'exportation et, d’autre part, à détecter son introduction possible dans les régions les plus à risque, se sont poursuivies en 1997. Après trois années consécutives pendant lesquelles aucune tordeuse n’a été piégée, on a réduit d’environ 300 à tout juste moins de 150 le nombre de sites surveillés. Les pièges ont été répartis dans toute la vallée de l'Okanagan, le long de la côte et dans l'île de Vancouver. Tous les spécimens capturés ont été soumis à une identification au Centre d’expertise sur les phytoravageurs justiciables de quarantaine. Tous les Grapholita ont été identifiés comme étant G. prunivora Walsh, le petit carpocapse de la pomme, qui n’est pas un insecte justiciable de quarantaine au Canada.


SPONGIEUSE

Lymantria dispar (Linnaeus)

La spongieuse en Amérique du Nord

Le génotype nord-américain.

La spongieuse est originaire d'Eurasie. Après sa libération accidentelle au Massachusetts en 1869 sous forme d'adultes issus d'oeufs importés de France, l'insecte est rapidement devenu un fléau. Tous les paliers de gouvernement ont alors uni leurs efforts en vue d'éradiquer ce ravageur et y sont presque parvenus en quelques années. La menace s'étant estompée, ils ont mis fin au programme, mais les populations ont recommencé à augmenter. La spongieuse est maintenant établie dans tout le nord-est des États-Unis et, au Canada, dans le sud de l'Ontario et du Québec, ainsi que dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.

Ce ravageur peut défolier de vastes étendues forestières. Il a tué et affaibli les arbres dans certaines régions du nord-est des États-Unis, modifiant ainsi considérablement certains écosystèmes. Bien que ses hôtes de prédilection soient le chêne, le bouleau et le peuplier, l'insecte attaque également un large éventail de feuillus. Lorsqu'elles pullulent, les chenilles sont une véritable nuisance même pour les humains. En pareilles circonstances, il est parfois nécessaire d'entreprendre des programmes de lutte dans les zones urbaines et les régions de villégiature.

Au Canada, divers organismes fédéraux et provinciaux collaborent pour dépister et combattre la spongieuse. Le présent compte rendu fournit un aperçu général de la situation au Canada. Il résume les activités entreprises par tous les organismes publics canadiens participant à la détection et à l’éradication des foyers d’infestation isolés ou à la surveillance de la propagation du ravageur à partir des principaux foyers.

Le génotype asiatique.

Le génotype asiatique du Lymantria dispar est originaire de l'Extrême-0rient asiatique. Son phénotype diffère de façon appréciable de celui du génotype nord-américain qui s'est établi dans l'est de l'Amérique du Nord. La plus grande différence entre les deux génotypes réside dans l'aptitude au vol des femelles du génotype asiatique. En outre, la gamme d'hôtes du génotype asiatique est plus étendue et englobe de nombreux conifères, dont ceux des genres Larix, Picea et Pseudotsuga. On observe aussi des différences phénologiques. Ainsi, chez le génotype asiatique, jusqu'à 25 p. 100 des masses d'oeufs peuvent éclore au cours de l'automne de l'année de ponte au lieu d'entrer en diapause. Les deux génotypes sont difficiles à distinguer à l'aide des méthodes d'examen morphologique habituelles; l'analyse de l'ADN est plus efficace. Il semble exister toute une gamme de types intermédiaires entre les deux génotypes dans certaines parties de l'Europe et de l'Asie centrale.

On a intercepté des spongieuses asiatiques pour la première fois en 1979, quand le personnel du bureau de la Protection des végétaux à Victoria a rapporté la découverte de masses d'oeufs sur un navire soviétique. Par la suite, ce n’est qu’en 1989 que l’on a de nouveau trouvé quelques masses d'oeufs sur d'autres navires soviétiques. L'automne 1990 a marqué le début d'une offensive en règle contre la spongieuse asiatique. Pendant l'hiver de la même année, des inspections ont mené à la découverte de grandes quantités de masses d'oeufs sur un certain nombre de navires soviétiques. Il n'a toutefois pas été nécessaire d'intervenir, le froid empêchant l'éclosion des oeufs. En 1991, dix-sept navires en provenance de ports de la région de Primorski en Russie n'ont pu obtenir l'autorisation de séjourner en eaux canadiennes parce qu’ils étaient gravement infestés. Une enquête subséquente a révélé que les femelles prêtes à pondre étaient attirées par les lampes utilisées durant le chargement de ces navires dans les ports de Vladivostok et de Nakhodka/Vostochny; la découverte de ces masses d'oeufs coïncidait avec la culmination de la population du génotype asiatique dans l'Extrême-Orient russe. En 1992, une importante campagne de pulvérisation a été lancée dans la région du port de Vancouver conformément au plan d'éradication de la spongieuse asiatique. Au total, 18 813 hectares ont été traités auBacillus thuringiensis var. kurstaki (B.t.k.), à raison de 50 MUI par hectare. Aucune spongieuse n'a été capturée au cours des enquêtes subséquentes menées dans la zone traitée. Les travaux de piégeage et d'éradication se poursuivent en Colombie-Britannique, et tous les papillons capturés à l'extérieur des provinces appliquant des dispositions réglementaires à l'égard de la spongieuse font l'objet d'une analyse de l'ADN visant à déterminer leur génotype. À ce jour, la présence de la spongieuse asiatique au Canada n'a été signalée qu'en Colombie-Britannique. Les navires pénétrant dans les eaux canadiennes en provenance de l’Extrême-Orient russe sont maintenant assujettis à la directive phytosanitaire D-95-03.

Lymantria dispar Enquêtes - 1997

Provinces de l'Atlantique. Les programmes de piégeage mis en oeuvre dans cette région ont pour objet de détecter les nouvelles infestations (toutes les provinces) et de délimiter la ligne de front des infestations déjà connues (Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick). Les résultats du piégeage permettent de déterminer dans quelles régions on doit rechercher les masses d'oeufs l'automne et le printemps.

On n’a pas modifié les régions réglementées à l'égard de la spongieuse en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick en 1997. Les zones réglementées sont énumérées dans la directive phytosanitaire D-96-21 qui régit l’exportation des arbres de Noël aux États-Unis.

Terre-Neuve (carte). Environ trois cents pièges Delta appâtés ont été déployés à des sites comportant un haut risque d’introduction près de Port-aux-Basques, de Corner Brook, de Gander, de St. John's, de Goose Bay (Labrador) et de la péninsule Northern. La majorité de ces sites étaient des terrains de camping, des aires de loisirs, des chalets et des boisés d'intérêt touristique. Seule une spongieuse mâle a été capturée dans un piège installé dans le parc Pippy, à St. John's. Tous les autres pièges sont restés vides. Terre-Neuve est encore considérée comme étant exempte de spongieuse.

Île-du-Prince-Édouard (carte). Relativement peu de spongieuses y ont été capturées en 1997. Seulement 20 des 350 pièges déployés contenaient des spécimens. Deux de ces pièges installés à Charlottetown renfermaient deux mâles chacun. Tous les autres pièges contenaient une seule spongieuse mâle. Pendant les recherches subséquentes de masses d’oeufs, aucune masse, ni aucun autre stade de la spongieuse n’ont été dépistés dans la zone surveillée. On n’a pas non plus trouvé de masses d’oeufs, ni d’autres stades du ravageur dans les autres régions.

Nouvelle-Écosse (carte). En 1997, l’ACIA et le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse ont posé des pièges sur la ligne de front de l’infestation le long des limites orientales de la région réglementée, ainsi que partout dans l’est de la province. Des recherches de masses d’oeufs ont aussi eu lieu aux sites de piégeage le long du front d’infestation. On a capturé le nombre le plus élevé de spongieuses dans la région du Grand Halifax où l’on a trouvé jusqu’à 25 papillons par piège à certains endroits. Par contre, aucune spongieuse n’a été capturée dans la plupart des pièges placés à plus d’une dizaine de kilomètres de la ligne de front de l’infestation. Dans l’est de la province, les pièges contenaient pour la plupart de 1 à 3 adultes, sauf à Amherst où l’on a trouvé quatre papillons. On n’a découvert aucune masse d’oeufs aux sites surveillés.

À l'intérieur de la zone réglementée, le ministère des Ressources naturelles de la province a poursuivi sa campagne de piégeage dans le parc national Kejimkujik, en collaboration avec le service des parcs, afin de surveiller les populations et d'estimer l’ampleur des dommages potentiels. La population semblait surtout concentrée dans le sud-est du parc.

Nouveau-Brunswick . Un certain nombre d'organismes fédéraux, provinciaux et municipaux collaborent au piégeage et à la recherche des masses d'oeufs. Leurs activités sont résumées ci-dessous et sur les cartes correspondantes. La majorité des activités entreprises dans le cadre de ces enquêtes étaient centrées sur le dépistage hâtif du ravageur et sur la délimitation de la ligne de front de l'infestation. Les données figurant sur les cartes ci-jointes ont été colligées par le ministère des Ressources naturelles et de l'Énegie du Nouveau-Brunswick (MRNENB) à partir des renseignements communiqués par divers organismes collaborateurs. Dans l’ensemble, les populations de spongieuses semblent avoir diminué dans la province en 1997, si l’on compare les données de cette année par site à celles de 1996.

Pièges à la phéromone(carte). Les pièges déployés en 1997 ont été divisés entre la ligne de front de l’infestation (350 pièges) et les sites de dépistage hâtif (250 pièges). Sur la ligne de front de l'infestation, le personnel du MRNENB a disposé des pièges tous les 5 kilomètres le long des routes rayonnant à partir des sites auparavant infestés, et ce, jusqu’à une distance d’environ 20 kilomètres. Au-delà de ces 20 premiers kilomètres, le personnel de l'ACIA a installé des pièges en périphérie des zones réglementées. Dans l’ensemble, on a observé le plus grand nombre de prises (>20 spongieuses/piège) à moins de 5 kilomètres des foyers d'infestation connus. À plus de 10 kilomètres de ces sites, le nombre de prises a chuté en général entre 5 à 10 spongieuses/piège. La plupart des pièges déployés à plus de 20 kilomètres des zones infestées contenaient tout au plus deux spécimens et parfois aucun. Les recherches de masses d'oeufs ont été menées au cours de l’automne aux sites où l’on avait capturé le plus grand nombre de spongieuses.

L'enquête de dépistage hâtif a eu lieu à divers sites situés dans le nord et le sud-est de la province et éloignés des zones infestées, mais considérés comme étant les plus susceptibles d'être envahis par le ravageur. Une attention particulière a été accordée aux parcs et aux aires d'intérêt touristique, ainsi qu'aux pépinières et aux scieries importatrices. À la majorité des sites, on n’a capturé aucune spongieuse ou très peu (< 3 spécimens/piège). Toutefois, on a repéré 31 papillons à une scierie importatrice près de Woodstock. De plus, on a trouvé deux nouvelles masses d’oeufs dans une zone résidentielle située à 300 mètres de la scierie. Quelques sites localisés un peu plus au nord de la province et visés par des mesures de dépistage hâtif ne sont pas indiqués sur la carte. Toutefois, selon les résultats de l’enquête, ces sites demeurent exempts du ravageur.

Recherche des masses d'oeufs et des autres stades de développement (carte). Les recherches automnales de masses d'oeufs ont eu lieu à 271 sites se trouvant à environ 20 kilomètres des régions réglementées. La carte 6 donne un aperçu des résultats de l'enquête et des régions où de nouvelles masses d'oeufs (année en cours) ont été découvertes. Des données sur les autres stades de développement (nombre de vieilles masses d'oeufs et d'exuvies de larves et de nymphes) ont également été recueillies, mais ces résultats ne figurent pas sur la carte. La présence du ravageur a été observée sous forme de nouvelles masses d'oeufs à 31 des 271 sites surveillés. Les vieilles masses d’oeufs et/ou les autres stades de l’insecte, comme les coques de nymphose, ont été trouvés à 39 endroits. Seulement deux des sites infestés étaient situés à l’extérieur de la région réglementée. Les deux nouvelles masses d’oeufs de l’année en cours ont été découvertes près de Woodstock comme on l’a déjà mentionné. En outre, une seule coque de nymphose a été découverte près du Millidgeville Ferry au sud de la péninsule de Kingston, dans le comté de King. Les deux sites feront l’objet d?une étroite surveillance pendant les enquêtes de 1998.

Québec. Le personnel de l’ACIA n’a pas mené d’enquête sur le génotype nord-américain de la spongieuse en 1997. Il a toutefois lancé une campagne de piégeage limitée de la spongieuse asiatique à dix sites du port de Montréal et à trois sites près de Québec. Aucun spécimen n’a pu être identifié au moyen du marqueur FSI et du marqueur mitochondrial. Selon l’information recueillie dans le cadre des activités de surveillance provinciales, l’aire globale de distribution de la spongieuse nord-américaine n’a pas beaucoup évolué au Québec depuis quelques années, et le ravageur n’a causé que de faibles dommages les cinq dernières années. On a observé une légère défoliation à quelques endroits dans les régions relevant de la province, soit la Montérégie, l’Outaouais et la Mauricie-Bois-Francs.

Ontario (carte). En 1997, le Service canadien des forêts de la Région de l'Ontario a poursuivi la campagne de piégeage dans les parcs provinciaux du nord de la province, ainsi que les enquêtes aériennes visant à évaluer la défoliation. On a placé deux pièges dans chaque parc, soit un à l’entrée et un autre dans l’aire de camping. Le nombre de prises était analogue à celui des dernières années. Les prises les plus nombreuses et les plus fréquentes ont été enregistrées dans le centre de la province, dans les districts de Sault Ste Marie, de Sudbury et de North Bay, le long de la ligne de front de l’infestation. Plus au nord (Nipigon, Dryden, parc provincial Blue Lake), on n’a eu aucune prise ou bien on n’a capturé que des papillons seuls.

La superficie totale de défoliation modérée à grave est presque réduite à néant, alors qu’elle était de 7 214 hectares en 1996 (voir le graphique). C’est dans la région allant de Sudbury à Espanola que les populations du ravageur se sont effondrées le plus, après avoir infligé une défoliation modérée à grave pendant six ans. Le ravageur a défolié cinq hectares à l’ouest de Kingsville dans le sud de la province. On a aussi signalé trois petites zones de défoliation autour du lac Charleston dans l’est. Le personnel du SCF a indiqué de faibles populations de larves et un taux élevé d’infection par Entomophaga chez les larves capturées. Il est possible d’obtenir de plus amples renseignements sur les zones mentionnées en s’adressant au bureau du SCF à Sault Ste Marie.

graphique qui montre la défoliation de la spongieuse en Ontario 1981 à 1997

Manitoba et Saskatchewan . Chaque année, environ 400 pièges sont déployés dans ces deux provinces, surtout dans les zones touristiques et urbaines et dans les parcs provinciaux et nationaux. Des pièges sont également installés par le personnel de la région du Centre-Ouest dans certaines parties du nord-ouest de l'Ontario, depuis la frontière avec le Manitoba jusqu'à Thunder Bay. On a capturé des mâles seuls dans chacune des villes de Thunder Bay, de Winnipeg, de Saskatoon et de Regina. Tous les papillons ont été indentifiés comme étant du génotype nord-américain grâce au marqueur FSI et au marqueur mitochondrial.

Alberta (carte). Comme pour les années antérieures, environ 500 pièges ont été installés en Alberta pour le dépistage de la spongieuse. Ce programme est le fruit d'une collaboration entre les ministères fédéraux de l'Agriculture et des Forêts et divers organismes provinciaux et municipaux. Aucun spécimen n’a été capturé en 1997.

Colombie-Britannique (carte). Le programme de piégeage a couvert toute la province; on a en effet placé et récupéré environ 7 000 pièges. Dans le sud-ouest de la province (sud de l'île de Vancouver et vallée du bas Fraser), les pièges ont été installés à raison de 1 à 64 pièges au mille carré selon le risque estimatif d'introduction et les résultats enregistrés l'année précédente. Dans les autres régions de la province, les enquêtes ont eu lieu dans les villes, les parcs et les aires touristiques. On a cessé les activités de piègeage au nord de Prince George en 1997; cette décision reposait sur les estimations de la survie obtenues grâce au modèle GMPHEN.

Dans la vallée du bas Fraser, on a enregistré le nombre de prises le plus bas depuis plusieurs années. On a capturé des papillons à trois sites : Richmond (1 mâle), New Westminster (1 mâle) et Yale (deux mâles dans un piège).

Par contre, dans l’Île de Vancouver, les prises ont été exceptionnellement élevées pour cette province. On a capturé au total 260 papillons dans les municipalités énumérées dans le tableau suivant. Les infestations étaient concentrées à deux endroits, soit dans les municipalités de Langford et de Esquimalt. Dans la région de Langford, on a découvert 80 masses d’oeufs dans six propriétés et à Esquimalt, deux masses d’oeufs à deux sites dans la région de Craigflower.

Prises de spongieuses (Île de Vancouver)

Municipalité Nbre de papillons capturés
Brentwood Bay 1
Comox 1
Duncan 6
Esquimalt (Highrock, Craigflower) 66
Langford 172
Metchosin 3
Nanaimo 1
Saanich 5
Sooke 2
Victoria 3

Tous les papillons capturés en 1997 ont été identifiés comme étant du génotype nord-américain grâce au marqueur FS1 et au marqueur mitochondrial.


SCARABÉE JAPONAIS

Popillia japonica Newman

Contexte

Le scarabée japonais s'attaque à de nombreuses essences d'arbres et d'arbustes ornementaux, ainsi qu'au gazon. Originaire des grandes îles du Japon, il a été découvert pour la première fois en Amérique du Nord dans le sud du New Jersey (États-Unis) en 1916. Au Canada, le premier spécimen a été découvert en 1939 dans l'auto d'un touriste américain qui arrivait du Maine et se rendait par traversier à Yarmouth (Nouvelle-Écosse). En 1940, le ravageur était établi à Niagara Falls (Ontario). En 1994, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont adopté un protocole de réglementation conjoint régissant la circulation de certains produits provenant des zones infestées par le scarabée japonais. Ce protocole prévoit l'agrément des serres et des pépinières, après examen des résultats du piégeage, analyse des échantillons de sol, évaluation des résultats des traitements insecticides, inspection et certification. Les zones réglementées à l'égard du scarabée japonais au Canada sont les municipalités régionales de Niagara, de Haldimand-Norfolk et de Hamilton-Wentworth, en Ontario, et les municipalités régionales de comté (MRC) de Brome-Missisquoi, du Haut-Richelieu, de Champlain, de Roussillon et du Bas-Richelieu au Québec.

Toutes les enquêtes ont reposé sur l’utilisation de pièges à aubes en métal ou en plastique, appâtés avec une combinaison d'une phéromone et d'un attractif floral. Les pièges ont été déployés de la mi-juin à la mi-septembre dans des pépinières, des gazonnières, des parcs et des jardins publics, des aéroports, des terminaux routiers et ferroviaires, des terrains de golf et des postes frontaliers. On a installé un seul piège dans la plupart des sites, mais on en a utilisé cinq ou plus dans certains cas selon les données antérieures sur le site et la distance de ce dernier par rapport aux zones infestées. Chaque piège a été inspecté de deux à quatre fois au cours de la saison.

En 1997, les enquêtes de détection ont été menées aux sites comportant un haut risque d’introduction à Terre-Neuve (6), Île-du-Prince-Édouard (18), au Nouveau-Brunswick (23), en Nouvelle-Écosse (35) et Colombie-Britannique (142 - carte). Aucun scarabée japonais n'a été décelé dans ces provinces en 1997.

Popillia japonica Enquêtes - 1997

En 1997, les enquêtes de délimitation ont eu lieu au Québec (carte )et en Ontario (carte) et étaient concentrées dans les comtés adjacents aux zones réglementées susmentionnées. On a capturé de nombreux scarabées à un certain nombre de sites éloignés de la zone infestée. Toutefois, on ne sait pas si ces prises représentent des populations isolées ou sont le signe d’une infestation plus généralisée dans le comté. Par conséquent, les enquêtes de 1998 se dérouleront dans les environs de ces sites et serviront à déterminer si le comté en entier ou des parties de celui-ci devront être déclarés zones réglementées.


MOUCHE DU BLEUET

Rhagoletis mendax Curran

Contexte

Dans de nombreuses parties de son aire de distribution, la mouche du bleuet constitue le principal ravageur de ce petit fruit. Originaire de l'Amérique du Nord, elle se rencontre sur toute la côte est des États-Unis et dans les Maritimes, au Canada. Elle est également présente sous forme de populations isolées dans certaines bleuetières commerciales du Michigan et du Wisconsin, au centre des États-Unis.Rhagoletis mendax a commencé à causer d'importantes pertes économiques dans le nord-est des États-Unis au début du siècle. Largement répandue en Nouvelle-Écosse au cours des années 1930, la mouche du bleuet se rencontre aujourd'hui également à l'Île-du-Prince-Édouard et dans le sud du Nouveau-Brunswick. On l'a observée pour la première fois en Ontario en 1993, et elle a été déclarée également pour la première fois au Québec en 1996 (voir ci-dessous). Le présent rapport contient les premières données sur la situation de ce ravageur au Québec. La Division de la protection des végétaux a émis une directive afin de prévenir la propagation de l'insecte dans les régions productrices encore indemnes.

Les enquêtes sont réalisées à l’aide de pièges Pherocon® AM jaunes appâtés avec des attractifs olfactifs (acétate d'ammonium). Ces pièges sont suspendus en position de «V» inversé, la surface collante jaune orientée vers le sol. Dans les plantations de bleuets nains, les pièges sont suspendus de manière à ce que le fond soit à 10 à 15 cm au-dessus des plants. Dans les plantations de bleuets en corymbes, ils sont placés entre les plants à mi-hauteur du feuillage et là où les fruits abondent. Il est préférable d'installer les pièges à l'abri des vents dominants et à moins de trois mètres des plants les plus productifs. Les recherches ont aussi démontré que les prises sont plus nombreuses dans les zones envahies par les mauvaises herbes que dans les zones sarclées. Les pièges sont normalement déployés vers la fin de juin, après l'émergence des adultes, et sont inspectés régulièrement jusqu'à la fin d'août. L’échantillonnage des bleuets se fait à proximité des pièges qu’on soupçonné contenir R. mendax.

Rhagoletis mendax Enquêtes - 1997

Terre-Neuve. On a placé des pièges à neuf sites dans la principale région de production commerciale de bleuets. Les principales régions surveillées étaient les presqu’îles d’Avalon et de Bonavista, le centre de Terre-Neuve et la région de Port-aux-Basques. On n’y a trouvé aucun spécimen de R. mendax.

Colombie-Britannique. La vallée du Fraser est la principale zone de production commerciale du bleuet dans cette province et, avant 1996, était aussi la seule région surveillée pour la présence de la mouche du bleuet. Les régions productrices de la vallée du Fraser se divisent en trois, et chaque tiers est inspecté à tour de rôle tous les trois ans. En 1997, des pièges ont été déployés dans l'île de Vancouver, où l’on vient de démarrer l'exploitation de six nouveaux sites. Aucune mouche du bleuet n'a été découverte en Colombie-Britannique en 1997.

Enquêtes de délimitation

Québec (carte). Des enquêtes de délimitation ont été menées à la suite des premières prises deRhagoletis mendax enregistrées au Québec en 1996. En gros, les enquêtes ont pris la forme de campagne de piégeage et d’échantillonnage des fruits à plus de 400 endroits dans un rayon de 25 kilomètres des sites infestés. Les enquêtes ont porté à la fois sur les peuplements naturels (non exploités) et sur les plantations commerciales. À l’exception d’un site situé à l’extérieur d’un rayon de 25 kilomètres, il semble que l’infestation soit circonscrite à un groupe de dix sites naturels (non exploités) et à une seule plantation de bleuets en corymbes, tous situés à moins de 10 kilomètres les uns des autres. On n’a pas signalé le ravageur ailleurs au Québec, car les activités de piégeage ont porté uniquement sur les régions de production commerciale y compris la grande région de production du bleuet nain du lac Saint-Jean.

En 1998, les enquêtes de délimitation se poursuivront autour des régions déclarées infestées. Les enquêtes de dépistage seront élargies à plusieurs sites naturels (non exploités) partout dans le sud du Québec. Les dispositions régissant la circulation des bleuets et les exigences phytosanitaires sont précisées dans la directive D-97-09.

Ontario (carte). Les dispositions réglementaires gouvernant la circulation des bleuets et les exigences phytosanitaires en Ontario sont précisées dans la directive D-95-16. Les zones réglementées sont circonscrites à des fermes individuelles qui incluent deux bleuetières commerciales près de St. Williams et de West Lorne et deux fermes d’amateurs près de Fenwick et de Port Burwell.

En 1997, on a dépisté R. mendax à trois des quatre sites réglementés. Le ravageur n’a pas été signalé à Port Burwell. Ce site a été le premier à être déclaré infesté en Ontario; il est donc réglementé depuis 1993. Les quatre dernières années, une étroite surveillance, des pulvérisations opportunes d’insecticides et des activités d’assainissement ont permis de réduire la population du ravageur.

Les données tirées des enquêtes annuelles montrent que la mouche du bleuet n’est pas encore présente dans les peuplements naturels et les plantations commerciales en Ontario.


MOUCHE DE LA POMME

Rhagoletis pomonella (Walsh)

Contexte

Originaire de l'Amérique du Nord, la mouche de la pomme est en réalité une espèce indigène de Rhagoletis qui s’attaque à l'aubépine (Crataegus spp.) et qui, vers 1867, a subitement montré une affinité pour le pommier introduit d'Europe plusieurs siècles auparavant. Le phénomène a d'abord été observé dans l'État de New York, puis s'est rapidement généralisé. La mouche de la pomme est aujourd'hui un ravageur très important du pommier et peut, en l'absence d'interventions, détruire des récoltes entières. Elle a également été associée à d'autres espèces de rosacées. Aux États-Unis, certaines races s'attaquent aux cerisiers et aux pruniers.

La mouche de la pomme est maintenant largement répandue dans l'est de l'Amérique du Nord, depuis le Manitoba jusqu'au Mexique, ainsi que dans les États de Washington, de l'Oregon, de l'Utah et de la Californie. Les populations de la Floride et du Mexique semblent être des races distinctes qui ont évolué parallèlement à la race établie dans le nord-est du continent. La mouche de la pomme semble absente de Terre-Neuve, où la pomoculture se pratique dans la vallée de Codroy et les environs.

L'industrie canadienne de l'exportation de la pomme était déjà florissante avant que ce ravageur ne commence à faire des siennes. Afin de la protéger, les autorités fédérales et provinciales ont mis en place des programmes concertés d'inspection des vergers et de certification à l'exportation. Le premier programme du genre a été mis en oeuvre en Nouvelle-Écosse au cours des années 1930. L’ACIA participe encore à des programmes de certification des vergers de pommiers en Nouvelle-Écosse, au Québec et en Ontario, où les inspecteurs veillent à ce que les pommes destinées à l'exportation soient exemptes du ravageur.

Rhagoletis pomonella Enquêtes - 1997

Colombie-Britannique (carte). La Colombie-Britannique est la seule province exportatrice de pommes qui soit encore exempte du ravageur. La première enquête de détection y a été réalisée en 1981, suite à la découverte, en 1980, d'une infestation bien établie dans la région de Portland, en Oregon. On y effectue depuis des enquêtes chaque année afin de confirmer l'absence de l'insecte dans la province, à des fins de certification des produits destinés à l'exportation. En 1997, on a placé à 300 endroits des pièges Pherocon® AM. Les sites comprenaient des arbres négligés dans les cours privées, des vergers abandonnés et des arbres poussant en bordure des routes, des étals de fruits, des usines de conditionnement et des dépotoirs, dans le district côtier (West Vancouver, Richmond, Delta, Surrey et North Vancouver), l'île de Vancouver (de Campbell River à Victoria et aux îles Gulf) et le sud de la partie continentale de la province (vallées de l'Okanagan, de Similkameen et de Creston).

Les pièges ont été installés du milieu à la fin de juin et inspectés toutes les trois semaines jusqu'au début de septembre. Plus de 200 échantillons, la majorité provenant de la vallée de l'Okanagan, ont été soumis aux fins d’identification au laboratoire de diagnostic entomologique. Toutes les mouches soupçonnées d'être des mouches de la pomme se sont avérées être de l’espèce Rhagoletis zephyria, la mouche du petit thé (chiogène hispide). Aucun spécimen de R. pomonella n'a été dépisté dans les échantillons soumis pour identification.


GRAND HYLÉSINE DES PINS

Tomicus piniperda (Linnaeus)

Contexte

Le grand hylésine du pin est l'un des scolytes les plus destructeurs du pin dans son aire d'origine, l'Eurasie. Sa présence aux États-Unis a été signalée pour la première fois au cours de l'été 1992, en Ohio, dans une plantation de pins sylvestres servant à la production d'arbres de Noël. À la fin de l'année, six États de la région des Grands Lacs, soit l'Illinois, l'Indiana, l'Ohio, la Pennsylvanie, le Michigan et l’État de New York, mentionnaient la présence du ravageur. On avait intercepté le grand hylésine du pin à plusieurs reprises dès les années 1960 au Canada et aux États-Unis, la plupart du temps sur des matériaux d'arrimage, mais c'était la première fois qu'on signalait la présence d'une population établie en Amérique du Nord.

Les premières enquêtes réalisées au Canada en 1993 ont confirmé la présence de l'insecte dans sept comtés du sud de l'Ontario. Le Canada et les États-Unis ont tous deux adopté une série de règlements restreignant la circulation des produits du pin en provenance des zones infestées. Les comtés réglementés dans ces deux pays de 1992 à 1997 sont indiqués sur la carte.

Les enquêtes ont été réalisées à l'aide de pièges à entonnoirs Lindgren® (8 ou 12 entonnoirs). Chaque piège était pourvu de deux diffuseurs d'a-pinène. Le récipient collecteur ne contenait aucun liquide. Les pièges ont été installés entre le milieu et la fin de mars et inspectés une ou deux fois par semaine jusqu'à la mi-juin. D'autres enquêtes fondées sur l’observation des dommages caractéristiques du ravageur sur les arbres hôtes (pousses chlorotiques flétries, galeries caractéristiques dans les pousses, chute des pousses minées) ont eu lieu de juillet à octobre. On a également examiné un certain nombre d'arbres affaiblis ou mourants à la fin de juin et au début de juillet afin de vérifier si ceux-ci présentaient les galeries caractéristiques de l'espèce ou s'ils étaient infestés par des adultes fraîchement émergés.

Tomicus piniperda Enquêtes - 1997

Maritimes et Colombie-Britannique. Des enquêtes de détection ont été menées selon les méthodes de piégeage décrites ci-dessus dans le cadre de l'enquête sur les scolytes exotiques. Aucun T. piniperda n'a été découvert.

Québec (carte). Parallèlement à la campagne de piégeage entreprise dans le cadre de l'enquête sur les scolytes exotiques, le personnel de la région du Québec a installé des pièges et procédé pour une quatrième année consécutive à une série d'inspections visuelles visant précisément le grand hylésine du pin, et ce, à plus de 40 sites. Une attention particulière a été accordée aux scieries traitant du pin, aux plantations d'arbres de Noël et à d'autres plantations de pins. Aucune trace d'activité du T. piniperda n'a été décelée en 1997.

Enquêtes de délimitation

Ontario (carte). Les enquêtes ont eu lieu dans les secteurs adjacents aux comtés infestés, ainsi que le long de la voie maritime du Saint-Laurent et autour de Sault Ste. Marie. Le ravageur n’a été dépisté que dans un seul nouveau comté, soit celui de Northumberland, à l’est de la zone infestée. Cette prise a été faite dans un piège à entonnoirs placé dans un peuplement de pins sylvestres non exploité (hauteur approximative = 15 mètres). On compte actuellement en Ontario 18 comtés assujettis à la directive D-94-22.


Campagne de Piègeage et Inspection Concernant les Ravageurs Forestiers Exotiques

Contexte

Les données sur les interceptions au Canada et aux États-Unis révèlent que de nombreux ravageurs du bois et des arbres vivants, tels les scolytes (p. ex., Ips typographus, Tomicus piniperda) et de nombreux insectes foreurs (p. ex., Anoplophora spp.), peuvent être présents dans les matériaux d'arrimage et divers types de matériaux de caissage servant à soutenir et à stabiliser les cargaisons durant le transport. Le bois utilisé à ces fins est souvent de piètre qualité et se présente sous diverses formes (bois débité, billes ou bois de caissage).

Afin de prévenir l'introduction de ravageurs forestiers exotiques par cette voie, l’ACIA a émis une directive restreignant la circulation du bois d'arrimage (D-95-10) qui impose aux autorités portuaires de désigner des aires d'entreposage pour le bois d'arrimage non infesté. Le bois d'arrimage avec l’écorce ou manifestement infesté ou présentant d'autres symptômes suspects doit être éliminé ou soumis à un traitement approuvé par l’ACIA. Les méthodes approuvées actuellement sont l'enfouissement en profondeur et l'incinération. Les autorités canadiennes préparent actuellement une directive analogue pour le bois de caissage et les palettes.

Piégeage des scolytes exotiques - 1997

L’ACIA et le Service canadien des forêts (SCF) ont lancé une campagne de piégeage à plusieurs sites situés à proximité des principaux ports canadiens. À chaque port, les pièges étaient placés à des sites considérés comme étant à haut risque pour l’introduction des ravageurs par le biais du bois d'arrimage et de caissage ou à des sites avoisinants favorables à l’établissement des ravageurs. Les sites choisis incluaient les aires de stockage ou d’élimination du bois d’arrimage ou les aires de dépotage des conteneurs, les entrepôts des importateurs, les aires de réception des cargaisons en vrac (p. ex., acier, marbre, machinerie lourde), ainsi que les peuplements des espèces hôtes se trouvant à proximité de tels parcs.

Méthodes. Mis à part deux sites surveillés de la Colombie-Britannique où l’on a déployé un nombre élevé de pièges, soit 20 et 12, les responsables ont installé trois pièges à entonnoirs Lindgren® à chaque site de piégeage. Les pièges comportaient l'un ou l'autre des appâts suivants : attractif Phero Tech Exotic Bark Beetle® (principale cible : Ips typographus), µ-pinène (principale cible :Tomicus piniperda), éthanol (attractif général pour une vaste gamme d’espèces qui pourraient être repoussées par d’autres attractifs). Les pièges étaient munis de paniers vides, sauf en Colombie-Britannique où les pièges étaient remplis de propylène glycol et d’eau (1:1, vol./vol.). Les pièges ont été déployés près des docks, des décharges, des terminaux d’expédition et des entrepôts, ainsi que dans les boisés avoisinants. Les pièges ont été inspectés toutes les deux semaines d’avril à septembre.

Résultats. Le nombre de sites de piégeage et les régions portuaires surveillées sont indiqués dans le tableau ci-dessous. Plus de 500 échantillons comptant plus de 16 500 spécimens ont été soumis pour identification aux laboratoires du Centre d'expertise sur les phytoravageurs justiciables de quarantaine de l’ACIA et aux laboratoires du SCF en Colombie-Britannique. La majorité de ces spécimens étaient des coléoptères indigènes ou des espèces introduites en provenance des régions géographiques déjà consignées. Cette enquête a toutefois conduit à la découverte de trois nouvelles espèces exotiques en Colombie-Britannique. Un scolyte européen du bois,Trypodendron domesticum, a été trouvé dans une décharge près de Surrey, tout juste en banlieue de Vancouver. Plusieurs coléoptères vivants ont été pris à la fin de mars et au début d’avril dans des pièges contenant de l’éthanol. Le personnel du SCF a découvert cette espèce exotique sur un érable (Acer macrophyllum) mort depuis peu. Une autre femelle de T. domesticum a aussi été attrapée à un site surveillé par le SCF à Westham Island, à 20 kilomètres au sud-ouest du site de Surrey.

Des adultes seuls d’un autre scolyte exotique, Xylosandrus crassiusculus, et d’un scolytidé, Cyrotgenius brevior, ont aussi été pris à l’extérieur d’un entrepôt surveillé. Pour l’instant, on ne sait pas s’il s’agit d’espèces établies. La première de ces deux espèces est d’origine eurasienne et africaine et est établie dans l’est de l’Amérique du Nord. La seconde est originaire du sud-est tropical de l’Asie et de la Micronésie. On a aussi capturé deux cérambycidés exotiques dans des pièges Lindgren placés par le personnel de l’ACIA. La première espèce, Phymatodes testaceus, originaire d’Europe et d’Afrique du Nord, a été introduite dans l’est de l’Amérique du Nord. En 1997, on a dépisté cette espèce à deux endroits distincts et celle-ci pourrait être établie en Colombie-Britannique. C’est ce que confirmera la campagne de piègeage de 1998. Trois adultes du deuxième cérambycidé découvert, soitTrichoferus campestris, ont été capturés dans un piège Lindgren et dans un piège lumineux, placés à l’intérieur d’un entrepôt surveillé. La deuxième espèce provient des zones tempérées d’Extrême-Orient où elle vit sur plusieurs essences de bois durs (Ulmus, Betula, Populus, Salix) et de conifères (Picea et Pinus). Toutefois, pour l’instant on croit qu’il s’agit simplement d’interceptions.

L’importance possible de ces espèces comme ravageurs justiciables de quarantaine au Canada est évaluée dans le cadre du processus d’évaluation des risques phytosanitaires de l’ACIA.

Campagne de piégeage des scolytes exotiques

Province (Nbre de sites)

Régions portuaires

Spécimens (Coléoptères)

Terre-Neuve (6) St. John's, Argentia, Bull Arm, Curling, Stephenville, Cornerbrook 4 12
Île-du-Prince-Édouard (6) 62 11 149
Nouveau-Brunswick (12) St. John, Bayside, Dalhousie, Grand Falls 10 48
Nouvelle-Écosse (20) Halifax, Sydney, Cap Breton, Port Hawksbury, 54 334
Québec (66) Montréal/S.-O. du Québec, Trois- Rivières, Québec, Port-Cartier, Cacouna, Baie- Comeau, Sept-Îles 270 3 156
Ontario (33) Toronto, Hamilton, Windsor 157 1 270
Colombie-Britannique

a) ACIA - 51 pièges

b) SCF - Santé des forêts - (44 pièges à 10 sites)

c) SCF - Biodiversité - (36 pièges à 3 sites)

s/o a) 617 scolytidés - 33 esp.)

72 cérambycidés - 4 esp.

54 buprestidés - 8 esp.

248 curcullioni-dés - 14 esp

b) 400 coléoptères

c) 3 600 coléoptères

Trois pièges par site, appâtés avec du Ipslure, de l’alpha-pinène ou de l’éthanol.

* Identification des spécimens par le bureau du SCF en Colombie-Britannique avec confirmation des espèces exotiques par l’ACIA et AAC.

Inspection de matériaux d’arrimage et de caissage en bois

La campagne de piègeage décrite plus ci-avant visait les importations à haut risque provenant d’outre-mer. D’après les données antérieures sur les interceptions, on a axé les inspections sur certains groupes de produits souvent associés à l’utilisation de caisses en bois de grandes dimensions. Il s’agit entre autres de feuilles de métal, de tuiles, de granit, de pierre ou de marbre, de câbles métalliques (enrouleurs en bois), machinerie lourde et produits de l’acier ou du fer comme les tuyaux. Comme ce ne sont pas des produits agricoles, les envois ont été identifiés à l’avance grâce à un examen des manifestes et ont subi une inspection à l’arrivée. Le personnel des douanes canadiennes a aussi été avisé de signaler les envois douteux (bois non écorcé, insectes ou signes de la présence d’insectes) aux employés de l’ACIA. Le programme a été lancé en tant que projet pilote surtout en Colombie-Britannique, mais devrait être élargi à toutes les régions en 1998.

La liste ci-dessous montre les envois dans lesquels on a découvert des ravageurs infestant les caisses en bois. Le Centre d’expertise sur les phytoravageurs justiciables de quarantaine de l’ACIA, de concert avec le personnel des Ressources biologiques d’AAC, a identifié les spécimens. De plus, pour certains échantillons, le Centre forestier du Pacifique du SCF a procédé à une identification préliminaire et à l’élevage.

Marchandise Origine Ravageurs interceptés
Acier Asie 1 Monochamus alternatus Hope (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Enrouleurs de câble en acier Asie 1 Trichoferus campestris (Fald.) (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Sculptures de pierre Asie 8 spécimens morts de Cyrtogenius brevior Eggers (COLEOPTERA: Scolytidae)
Enrouleurs de câbles métalliques Asie 1 Callidium rufipenne Mots. (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Bois d’oeuvre Costa Rica 1 larve de Lagocheirus sp. (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Roues à billes Chine 2 Psacothea hilaris (Pascoe) (COLEOPTERA: Cerambycidae)
1 Anoplophora chinensis (Förster) (COLEOPTERA: Cerambycidae)
1 Monochamus alternatus Hope (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Câbles métalliques Chine 13 spécimens morts de Lyctus sp. (COLEOPTERA: Bostrichidae)
Revêtement de tuyaux en fonte Chine 9 cageots tous avec > 30 % d’écorce (incinérés)
Fonte Chine 25 Orthotomicus angulatus Eichhoff (COLEOPTERA: Scolytidae) (5- 10 % d’écorce sur le bois)
Fonte Chine 1 Monochamus alternatus Hope (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Pots de céramique Chine 1 spécimen mort de Ips cembrae Heer (COLEOPTERA: Scolytidae)
Gravures en jade Chine 3 Sirex rufiabdominis Xiao & Wu (HYMENOPTERA: Siricidae)
Revêtement de tuyaux Chine 2 spécimens morts de Pissodes sp. ou à peu près (COLEOPTERA: Curculionidae)
Couteaux de rabot Chine 1 larve de Megopis sp. (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Pierre Chine 3 spécimens morts de Ips sp., probablement Ips stebbingi Strohmeyer (COLEOPTERA: Scolytidae)
Bois (non précisé) Chine exuvie vide de Lymatriini (LEPIDOPTERA: Lymantriidae
Plaques et tuiles de marbre Chine >10 % d’écorce sur le matériel utilisé pour les caisses
Acier Asie orientale 2 Trichoferus campestris (Fald.) (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Fonte Inde 26 Sinoxylon conigerum Gerst. (COLEOPTERA: Bostrichidae)
Tuiles de granit Inde 7 Sinoxylon conigerum Gerst. (COLEOPTERA: Bostrichidae)
Tuiles de granit Inde 2 Colydiidae (COLEOPTERA)
Granit Inde 3 Sinoxylon anale Lesne (COLEOPTERA: Bostrichidae)
Tiges d’acier Inde 6 Sinoxylon anale Lesne (COLEOPTERA: Bostrichidae)
Carrelage de pierre Inde 3 Sinoxylon anale Lesne (COLEOPTERA: Bostrichidae)
Carrelage de pierre Inde 19 Sinoxylon anale Lesne (COLEOPTERA: Bostrichidae)
10 Sinoxylon conigerum Gerst. (COLEOPTERA: Bostrichidae)
1 Sinoxylon pugnax Lesne (COLEOPTERA: Bostrichidae)
2 Lyctinae (COLEOPTERA: Bostrichidae)
Carrelage de pierre Inde/Chine 16 Camponotus sp. (Hymenoptera: Formicidae)
Marbre Iran 6 Corticaria sp. (COLEOPTERA: Lathridiidae)
Valves métalliques Italie 2 spécimens morts de Ips typographus Linné (COLEOPTERA: Scolytidae) (>10 % d.écorce sur les cageots)
Câbles métalliques Corée 1 Monochamus alternatus Hope (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Blocs de granit Norvège 24 Ips typographus Linné (COLEOPTERA: Scolytidae), champignons responsables du bleuissement (espèces non identifiées)
Bois d’arrimage Philippines 3 spécimens morts de Ips typographus Linné (COLEOPTERA: Scolytidae)
Tuiles de céramique Espagne 3 spécimens morts de Hylastes ater Paykull (COLEOPTERA: Scolytidae)
Bois d’arrimage libre Inconnue 3 Ernobius mollis (Linné) (COLEOPTERA: Anobiidae)
Câbles métalliques Inconnue 1 Anoplophora glabripennis (Mots.) (COLEOPTERA: Cerambycidae)
Équ. de télécommunications Venezuela 17 Lasioderma serricorne (Fabr.) (COLEOPTERA: Anobiidae)
8 Anisopteromalus calandrae (Howard) (HYMENOPTERA: Pteromalidae)
Effets personnels Vietnam 9 Heterobostrychus aequalis (Waterh.) (COLEOPTERA: Bostrichidae)

Notes :

1) Tous les spécimens interceptés étaient des adultes vivants à moins qu’il n’en soit précisé autrement.

2) Tout le matériel infesté par des insectes a été traité ou détruit d’une manière approuvée par l’ACIA (p. ex. fumigé, incinéré, etc.).

3) La liste précédente tient compte seulement des données obtenues lors de la vérification des caisses en bois menée par le personnel de la Région de la Colombie-Britannique en 1997. Les phytoravageurs sont souvent décelés au cours de l’inspection régulière des importations, et ces données sont publiées par le Centre d’expertise sur les phytoravageurs justiciables de quarantaine de l’ACIA dans le rapport « Phytoravageurs interceptés » .


HYPONOMEUTE DU POMMIER

Yponomeuta malinellus Zeller

Contexte

L'hyponomeute du pommier est un défoliateur du pommier en Europe et en Asie, aussi loin à l'est qu'au Japon. Il a été introduit dans l'État de New York vers 1909, au Nouveau-Brunswick en 1917 et en Ontario en 1957. Il a été éradiqué chaque fois.

En 1981, une colonie a été découverte dans une pépinière à Duncan, dans l'île de Vancouver (Colombie-Britannique). Une enquête menée dans les pépinières de la province en 1982 a conduit à la découverte d'une seule petite colonie dans une autre pépinière à Lantzville, également dans l'île de Vancouver. Les enquêtes annuelles subséquentes dans les pépinières n'ont pas permis de déceler la présence du ravageur. En 1985, toutefois, on a constaté que le ravageur était largement répandu à Bellingham, dans l'État de Washington, et à Cloverdale, en Colombie-Britannique. Des enquêtes réalisées en 1985 et en 1986 ont indiqué que l'insecte infestait une bonne partie du sud-est de l'île de Vancouver, du sud-ouest de la Colombie-Britannique continentale et du nord-ouest de l'État de Washington. On ignore quand et comment l'hyponomeute a atteint l'ouest de l'Amérique du Nord.

En 1989, la présence de l'insecte a été signalée pour la première fois à trois endroits à l'intérieur de la Colombie-Britannique, soit deux au nord de Kelowna, et un à proximité de Grand Forks. En 1990, une enquête plus poussée a permis de délimiter l'aire occupée par l'insecte dans le sud de la partie continentale de la province. À la suite de la découverte du ravageur dans un grand nombre d'endroits, une série de modifications ont été apportées à la réglementation nationale. Dans le contexte de la réglementation actuelle, toute la Colombie-Britannique est considérée comme étant infestée, même si l'insecte ne s'est pas encore propagé dans le sud-est de la province.

Les enquêtes menées dans les provinces non infestées portent tout particulièrement, d’une part, sur les arbres fruitiers ou ornementaux du genre Malus non pulvérisés, notamment ceux qui croissent à proximité des pépinières, ainsi que dans les zones résidentielles et les vergers non entretenus et, d’autre part, sur les arbres sauvages formant des haies. Les pépinières qui importent des Malus de la Colombie-Britannique sont également inspectées. Le dépistage a lieu de la mi-juillet à septembre, au moyen de pièges à volets Pherocon 1C contenant la phéromone du ravageur sur support en caoutchouc. On procède aussi à des observations du début du printemps jusqu'en juillet.

Yponomeuta malinellus Enquêtes - 1997

Maritimes. En Nouvelle-Écosse, des enquêtes fondées sur des observations et le piégeage ont eu lieu dans des vergers abandonnés et des fruiticultures dans 17 régions (comtés d'Annapolis, de Kings et de Hants). À l'Île-du-Prince-Édouard, où la pomoculture commerciale est très peu développée, les activités de dépistage visaient principalement les pépinières importatrices. Au Nouveau-Brunswick, on a déployé quelques pièges dans six pépinières importatrices, dans des vergers abandonnés et à une station de recherches d’AAC. On n’y a toutefois pas dépisté Y. malinellus.

Québec. En 1997, des enquêtes comportant des observations visuelles et l’installation de pièges ont été menées à 115 sites comprenant des pépinières importatrices et des vergers non traités ou abandonnés. Aucun Y. malinellus n'a été capturé ou observé.

Colombie-Britannique. L'enquête de 1997 a porté sur une vingtaine de sites situés dans le sud-est de la province, à l'extérieur de la zone infestée. Les pièges ont été installés sur des pommiers abandonnés de la région de Creston. Aucun hyponomeute du pommier n'y a été capturé.


NÉMATODE Á KYSTES DU SOJA

Heterodera glycines Ichinohe

Contexte

Le nématode à kystes du soja, Heterodera glycines, a été découvert pour la première fois dans le comté de Kent, en Ontario, en août 1987. D’autres enquêtes menées en 1987, en 1988 et en 1989 ont permis d'établir que six comtés ontariens étaient infestés par le parasite (Essex, Kent, Lambton, Elgin, Perth et Russell). En 1995, H. glycines a été observé pour la première fois dans le comté d'Haldimand-Norfolk, à la suite de plaintes logées par des producteurs qui avaient observé des plants malades dans certains champs. Une vingtaine de champs, la plupart, situés dans la région de Port Rowan, se sont avérés infestés.

Heterodera glycines enquêtes - 1997

Ontario (carte (1)). En 1996, on a organisé une vaste enquête pour recueillir de l'information supplémentaire sur la distribution du nématode à kystes du soja en Ontario. Les zones ciblées comprenaient les comtés adjacents aux comtés réglementés (Middlesex, Huron, Oxford, Brant, Waterloo et Wellington). Il s'agissait d'un effort de collaboration entre AAC, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO) et des entreprises de semences. Le prélèvement des échantillons a été organisé par le MAAARO et réalisé par son personnel et celui des entreprises de semences. Le laboratoire de l’ACIA à Terre-Neuve a analysé le sol et les kystes et procédé à l’identification préliminaire. L'identification définitive des spécimens a été faite au Centre d’expertise sur les phytoravageurs justiciables de quarantaine. Un total de 1 233 échantillons ont ainsi été prélevés de la fin de juillet à décembre.H. glycines a été identifié dans 19 échantillons provenant des comtés suivants : Elgin (1), Lambton (2), Middlesex (15) et Huron (1). L’échantillon positif pour le comté de Huron représente un nouveau relevé du nématode à kystes du soja pour ce comté.

Québec. Environ 200 échantillons ont été prélevés à proximité des établissements de transformation de la pomme de terre, qui avaient importé des tubercules provenant d'États américains infestés par H. glycines ou de pépinières importatrices. Tous les échantillons se sont avérés exempts du nématode, mais certains renfermaient le nématode à kystes du trèfle,Heterodera trifolii, qui n'est pas justiciable de quarantaine au Canada.

(1) Les échantillons prélevés par le personnel des entreprises de semences ne sont pas indiqués sur la carte 19.


CHANCRE SCLÉRODERRIEN

Gremmeniella abietina (Lagerb.) Morelet

Contexte

Le chancre scléroderrien, causé par le champignon Gremmeniella abietina, provoque la fonte des semis, le dépérissement des branches et un chancre de la tige chez les conifères de la plus grande partie de la zone tempérée de l'hémisphère nord. Dès le milieu des années 1950, on a constaté qu'il s'agissait d'une maladie grave des conifères dans le sud-est du Canada et le nord-est des États-Unis. À partir de ce moment et jusqu'au début des années 1960, G. abietina s'est propagé dans tout le nord-est de l'Amérique du Nord par du matériel de pépinière infecté. Près des deux tiers des plantations de reboisement ont été infectées, et on estime que la maladie a anéanti environ 40 p. 100 des plantules. La mortalité n'a été observée que chez les pins de moins de deux mètres de hauteur; de plus, la maladie semblait plus grave aux sites caractérisés par de longues périodes d’enneigement et de gel. Les arbres qui réussissaient à atteindre une hauteur de deux mètres réussissaient à « surmonter » la maladie, de sorte que celle-ci n’a été alors jugée nuisible que dans les pépinières et les jeunes peuplements. Les programmes de pulvérisation de fongicides dans les pépinières ont permis de ramener les dégâts à des proportions acceptables.

En 1974, une nouvelle race du G. abietina, ultérieurement identifiée comme étant la race « européenne », s'est avérée capable de tuer les sujets mûrs de pin rouge et de pin sylvestre dans la région des Adirondacks dans l'État de New York. À certains endroits, le taux de mortalité dépassait 90 p. 100 chez les pins rouges et les pins sylvestres de 20 à 30 ans. Les analyses ont montré que les champignons isolés de ces arbres étaient sérologiquement identiques aux isolats européens. En 1977, le Canada a imposé des mesures de quarantaine visant à prévenir l'importation de plantules et de billes non ébranchées de conifères provenant des régions des États-Unis où s’est implantée la race européenne.

La race nord-américaine a été identifiée dans les États du Michigan, du Wisconsin, du Minnesota, de New York, du Vermont et du Maine ainsi qu'au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse. La race européenne a été signalée dans les États de New York, du Vermont, du New Hampshire et du Maine ainsi qu'au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et dans la presqu’île d’Avalon, à Terre-Neuve.

À la fin de 1997, on a remanié les exigences phytosanitaires (D-98-02) concernant cette maladie à la suite des recommandations d’un groupe de travail mixte de l’ACIA et du SCF. Les responsables ont conclu que les plus hauts risques de propagation de la maladie résidaient dans la circulation du matériel de pépinière et des plantules infectés. Les plants vivants de Pinus sp, y compris le matériel de pépinière et les plantules d’arbres forestiers demeurent réglementés. Toutefois, les arbres de Noël coupés, les billes, le bois d’oeuvre et les produits transformés du bois sont exemptés. On a aussi modifié comme suit les zones canadiennes réglementées pour cause d’infestation :

Gremmeniella abietina enquêtes - 1997

Ontario (carte).

-Comté d’Haliburton - le canton géographique de Minden

-Comté de Hastings - le canton géographique de Mayo

-Municipalité de district de Muskoka - les cantons géographiques de Chaffey, de Macauley, de Monck, de Ryde, de Stephenson, de Stisted et de Watt

-District de Parry Sound - les cantons géographiques de Armour, de Joly, de McMurrich, de Perry, de Ryserson et de Strong

-Comté de Peterborough - le canton géographique de Galway

-Comté de Victoria - le canton géographique de Somerville

Québec. La province est considérée comme étant généralement infestée dans la réglementation. On a signalé la race européenne dans de nombreuses plantations du sud de la province.

Nouveau-Brunswick. La race européenne du chancre scléroderrien a été repérée à un site près de Bourgoin dans le comté de Madawaska. (Pour de plus amples renseignements sur ce site, prière de communiquer avec la Division de la protection des végétaux de l’ACIA).

Terre-Neuve. Presqu’île d’Avalon - toutes les zones à l’est de la route 202.


CHANCRE DU MÉLÈZE EUROPÉEN

Lachnellula willkommii (Htg.) Dennis

Contexte

Le chancre du mélèze d'Europe, causé par le champignon Lachnellula willkommii, est une maladie grave qui sévit dans bon nombre de régions européennes. Le champignon est généralement qualifié de pathogène primaire, et sa présence en Europe a forcé l'abandon du mélèze dans les programmes de plantation. En Amérique du Nord, la maladie a tout d'abord été détectée au Massachusetts durant les années 1920, sur des plantules de mélèze d'Europe. Les essais périodiques d'éradication avaient semblé donner de bons résultats, puisque la maladie n'a pas été dépistée lors d'une enquête menée en 1965 dans la zone touchée. Elle est cependant réapparue dans le nord-est du Maine en 1981.

Au Canada, le chancre du mélèze d'Europe a d'abord été signalé dans les Maritimes en 1980. En 1981, on a mené des enquêtes pour connaître l’aire de distribution de la maladie, et on a découvert qu'elle était généralisée sur le Larix indigène dans le sud-est du Nouveau-Brunswick ainsi qu’à certains endroits dans le centre et l'ouest de la Nouvelle-Écosse. Dans les zones de ces deux provinces où l'infestation est généralisée, le taux d'infection est élevé, la maladie atteignant souvent jusqu'à 75 p. 100 des arbres. En 1992, le chancre du mélèze d'Europe a été signalé pour la première fois à l'Île-du-Prince-Édouard; la maladie s’y présentait sous forme de chancres isolés et infectait deux peuplements du comté de Prince, qui ont été détruits au cours de la même année. En 1996, on a de nouveau dépisté la maladie à l’île-du-Prince-Édouard à quelques sites mineurs dans le sud du comté de Prince. La zone de quarantaine a donc été élargie dans cette province et est décrite dans la directive D-97-10. Dans la zone réglementée, le gouvernement provincial a tenté d’atténuer ou d’éradiquer la maladie grâce à des coupes d’assainissement et à la mise en copeaux des arbres des sites infestés.

Lachnellula willkommii Enquêtes - 1997

Maritimes (carte). En 1997, la maladie n'a été détectée que dans un nouveau site à l'extérieur de la zone réglementée au Nouveau-Brunswick. Le peuplement infecté se situait près de Woodlands, dans le comté de York, de l’autre côté de la route 8 qui constitue en partie la frontière occidentale de la zone réglementée (J.E. Hurley, SCF, Altantique, communication personnelle). Le SCF procédera à des enquêtes de suivi en 1998.


MALADIE HOLLANDAISE DE L'ORME

Ophiostoma ulmi (Buisman) Nannf.

Ophiostoma novo-ulmi Brasier

Contexte

Deux espèces de champignons peuvent provoquer la maladie hollandaise de l'orme. Celle qui présente le plus faible pouvoir pathogène est Ophiostoma ulmi, que l'on estime aujourd'hui responsable de la première pandémie de la maladie survenue en Europe et en Amérique du Nord des années 1920 aux années 1940. Ophiostoma novo-ulmi est un sous-groupe hautement pathogène et agressif, responsable des pandémies actuelles de la maladie sur les deux continents. Le champignon est principalement transmis par deux scolytes, l’un étant indigène, Hylurogopinus rufipes Eichh., et l’autre, Scolytus multistriatus (Marsh.), étant originaire d'Europe bien que très répandu en Amérique du Nord. Dans les régions à forte concentration d'ormes, la maladie peut aussi se transmettre par fusion des racines.

Au Canada, les premiers arbres infectés ont été découverts en 1944 près de Saint-Ours, dans le comté de Richelieu, au Québec. Une fois l’aire de distribution de la maladie connue en 1945, il est devenu apparent que le foyer de l'infection était le port de Sorel. Un examen ultérieur des premières données sur la distribution a montré que la maladie avait été introduite dans cette région avant 1940. L'épidémie survenue au Québec s’est déclarée à plus de 300 kilomètres de la limite nord de l’aire de la maladie aux États-Unis; on en a déduit qu'il y avait eu une introduction distincte au Canada, sans doute à partir de caisses de bois d'orme transportées sur des navires en provenance d'Europe.

Toutes les espèces d'ormes indigènes de l'Amérique du Nord sont sensibles à la maladie qui existe maintenant dans la plupart des peuplements naturels de Ulmus americana, du Manitoba aux Maritimes. La maladie hollandaise de l’orme ne semble pas s’être installée dans les trois provinces où les ormes indigènes ne poussent pas, soit Terre-Neuve, l’Alberta et la Colombie-Britannique, où l’orme est généralement confiné à des plantations paysagères entourant les établissements humains.

Ophiostoma novo-ulmi / Ophiostoma novo-ulmi Enquêtes - 1997

Saskatchewan. La maladie a été signalée pour la première fois en 1981, à Regina, où l'on a découvert un seul arbre infecté qui a été détruit. Aucun autre cas n'a été signalé jusqu'en 1990, année où l'on a diagnostiqué deux arbres infectés dans le parc régional Woodlawn, près d'Estevan. La maladie sévissait surtout dans les municipalités et les vallées de tout le sud-est de la province et atteignait Cumberland House au nord. En Saskatchewan, la lutte contre la maladie hollandaise de l'orme est assurée par un programme provincial prévoyant des restrictions de la circulation, la surveillance des vecteurs et des mesures d’assainissement. En 1997, lors d’enquêtes sur le terrain, on a dépisté six nouveaux foyers dans le sud-est de la province, (Fillmore, Hirsh, Katepwa, Lemburg, Lumsden, Milestone). Toutefois, cela ne représente pas un élargissement majeur de l’aire de distribution de la maladie dans la province. De plus l’incidence de la maladie s’est accentuée dans le parc provincial Buffalo Pound où le nombre d’arbres malades est passé de 33 en 1996 à 147 en 1997. Tout juste un peu moins de 1 200 arbres ont été détruits et 1 354 autres ont été marqués aux fins de destruction.

Alberta. Dans le cadre de l'Initiative de lutte contre la maladie hollandaise de l'orme, des enquêtes de détection ont été réalisées par le ministère de l'Agriculture de l'Alberta et par plusieurs municipalités. On a déployé près de 400 pièges à la phéromone dans toute la province en 1997. Le petit scolyte de l’orme européen a été capturé dans les pièges à la phéromone à Calgary pour une quatrième année consécutive. Ce scolyte a aussi été intercepté les dernières années à Edmonton, à St. Albert et à Vauxhall. On a aussi capturé des scolytes pour la première fois à High River où l’on en a trouvé quatre spécimens dans un seul piège. Ophiostoma ulmi n’a pas été isolé parmi les scolytes capturés, et les ormes semblent exempts de ce ravageur en Alberta.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les diverses activités de prévention de la maladie hollandaise de l’orme en Alberta, prière de s’adresser au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et du Développement rural de l’Alberta, ou à un organisme sans but lucratif, la Society to Prevent Dutch Elm Disease (STOPDED), qui peut être jointe à l’adresse suivante :

Society to Prevent Dutch Elm Disease
Bag 880
Brooks, AB
T1R 1B7

ROUILLE BLANCHE DU CHRYSANTHÈME

Puccinia horiana P. Henn.

Contexte

La rouille blanche du chrysanthème est une maladie fongique grave des chrysanthèmes et notamment du chrysanthème commun des fleuristes, Dendranthema grandiflora. La maladie est transmise par le matériel hôte infecté sur lequel la maladie peut demeurer systémique, mais invisible.

L'introduction et la dissémination de la rouille blanche du chrysanthème risque d'entraîner des pertes majeures. La maladie peut s'étendre rapidement à toute une serre et provoquer la perte complète de la récolte. Lorsqu'elle est présente, il faut appliquer des mesures de lutte intensive et de surveillance constante. Il semble que la rouille blanche du chrysanthème acquiert une tolérance à certains pesticides utilisés pour l’enrayer. Par ailleurs, l'introduction de la maladie pourrait entraîner la perte de certains marchés d'exportation vers les États américains encore exempts de la maladie.

La rouille blanche du chrysanthème est sans doute originaire de la Chine et du Japon, où elle a été signalée pour la première fois en 1895. Depuis l'est asiatique, la maladie s’est propagée à l'Europe et à l'Afrique du Sud durant les années 1960. Elle s'est ensuite répandue dans toute l'Europe et a également atteint l'Amérique du Sud, le Sud-Est asiatique, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

La maladie a fait quelques incursions en Amérique du Nord. En Californie, des mesures d'éradication sont en cours là où la maladie a été signalée, soit dans les comtés de Contra Costa et de Santa Cruz. En Oregon et dans l’État de Washington, tous les plants infectés dans les pépinières touchées ont été détruits, et l’on a mené des enquêtes de délimitation après le dépistage de la maladie à l'automne 1995. Les comtés touchés sont ceux de Clackamas en Oregon et de Clallam et de Snohomish dans l'État de Washington. On craint cependant que les pépiniéristes aient déjà distribué des chrysanthèmes infectés, notamment parmi les variétés rustiques de jardin, aux négociants de plusieurs autres comtés des deux États. Il se peut donc que la maladie soit aujourd'hui présente dans certains secteurs résidentiels de ces comtés. En raison de l'introduction de la rouille blanche en Californie, en Oregon et dans l’État de Washington, un certificat phytosanitaire est maintenant exigé pour l'importation de matériel hôte en provenance de ces États.

Au Canada, une épidémie survenue dans une seule serre commerciale en Ontario a été enrayée en 1990. En Colombie-Britannique, la maladie a été dépistée en 1993 dans quelques jardins privés. Les autorités ont lancé des mesures de retraçage, d'inspection et d'élimination des plants.

Puccinia horiana Enquêtes - 1997

Colombie-Britannique. On a mené des enquêtes dans des serres commerciales et des jardins d'amateurs, principalement dans l'île de Vancouver. On n’y a pas dépisté P. horiana en 1997.


NOTES PHYTOSANITAIRES

VIRUS DE LA PETITE CERISE

Un résumé de l'historique de cette maladie en Colombie-Britannique est disponible dans les éditions précédentes du rapport ainsi que sur le site web du ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Alimentation de la Colombie- Britannique à l’adresse http://www.agf.gov.bc.ca/agric/ipmweb/pubs.htm. La Direction générale de la recherche d'AAC se retire progressivement des enquêtes portant sur le virus de la petite cerise, sauf en ce qui concerne la mise au point de méthodes diagnostiques améliorées et plus rapides ainsi qu'une participation limitée à l'indexage. Cependant, la réglementation provinciale et fédérale visant à prévenir l'introduction et la propagation du virus dans les autres régions de la Colombie-Britannique et du Canada demeurent en vigueur. Dans la vallée de l'Okanagan, la maladie est maintenant établie dans tout le sud (depuis Penticton jusqu'à Oyama) où les autorités provinciales mènent des enquêtes et détruisent les arbres infectés. Dans la vallée de Creston, bien que la virose soit toujours présente, les programmes d’enquête et de lutte en ont considérablement réduit l’incidence, de sorte que l’on a planté 40 nouveaux hectares, La production atteint désormais presque 130 000 kilogrammes, contre environ 27 000 dans les années 1970.



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