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Volume 19, No 1- 2000

 

 

Agence de santé publique du Canada

Série de monographies sur les maladies liées au vieillissement : X. Cancer de la prostate


Larry F. Ellison, Julie Stokes, Laurie Gibbons, Joan Lindsay, Isra Levy et Howard Morrison


Résumé

Le cancer de la prostate est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les Canadiens, après le cancer de la peau sans mélanome. L'incidence du cancer de la prostate augmente à un rythme presque exponentiel avec l'âge; la plupart des cas sont diagnostiqués chez les hommes de 65 ans ou plus. Exception faite de la consommation de graisses animales, aucun facteur de risque modifiable connu et répandu n'a été établi. Bien que le pronostic soit favorable si le cancer est traité dans ses premiers stades, l'effet bénéfique des méthodes actuelles de détection précoce sur la mortalité n'a pas encore été démontré. Compte tenu du lourd fardeau financier et social que représentent le cancer de la prostate et son traitement, ainsi que de l'augmentation sensible prévue du nombre de nouveaux cas de cancer de la prostate attribuable au vieillissement de la population, cette maladie représente un très important problème de santé publique.

Mots clés : Canada; diagnosis; morbidity; mortality; prostatic neoplasms; risk factors; screening; treatment


Introduction

Cette monographie sur le cancer de la prostate est la dixième d'une série de monographies sur les maladies liées au vieillissement. Entre 1974 et 1993, plus de 80 % des cas de cancer de la prostate au Canada ont été diagnostiqués chez des hommes de 65 ans ou plus; de 1976 à 1995, 90 % des décès par cancer de la prostate sont également enregistrés dans ce groupe d'âge.

Le présent document a principalement pour but d'examiner les connaissances actuelles sur l'étiologie du cancer de la prostate. Il comprend des renseignements de base et de l'information sur l'histoire naturelle de la maladie; des données sur l'incidence, la mortalité et la prévalence de la maladie au Canada; un examen des questions liées à la détection et au diagnostic; et une brève section sur le traitement du cancer de la prostate.

Renseignements de base et histoire naturelle

La prostate est un organe petit et solide, situé au niveau du col de la vessie chez les hommes et entourant la partie initiale de l'urètre1-3. À la naissance, elle ne pèse que quelques grammes; elle grossit jusqu'à l'âge de 20 ans environ, où elle atteint son plein volume, soit quelque 20 grammes2,4,5. La glande recommence à augmenter de volume vers la sixième décennie de la vie1,2. Cette augmentation liée au vieillissement, appelée hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), est une cause courante de symptômes d'obstruction à la vidange de la vessie, comme la difficulté de démarrage de la miction, la diminution du débit urinaire et l'augmentation du nombre de mictions. Le lecteur est invité à consulter une monographie antérieure de la même série1 pour plus de renseignements sur l'HBP.

Le cancer de la prostate est souvent asymptomatique dans ses premiers stades. Lorsque des symptômes se manifestent en raison d'une maladie grave localisée, ils sont souvent indiscernables de ceux causés par l'HBP. Les métastases sont une cause de douleurs, en particulier de douleurs osseuses6.

Deux états précurseurs possibles du cancer de la prostate ont été identifiés : l'hyperplasie adénomateuse atypique et la néoplasie intra-épithéliale prostatique 7,8. La néoplasie intra-épithéliale de la prostate est un trouble prolifératif atypique de la prostate9, qui peut être de grade élevé ou faible. On s'est interrogé sur le caractère précancéreux de l'hyperplasie adénomateuse atypique10; cependant, selon un grand nombre de chercheurs, la néoplasie intra-épithéliale prostatique de grade élevé, qui peut être détectée au moyen d'une cytoponction à l'aiguille, est un état précurseur important9,11-15. Bien que son histoire naturelle ne soit pas connue16, certains ont avancé que la néoplasie intra-épithéliale de la prostate précède le carcinome de plusieurs années17-19.

Même lorsqu'un carcinome se développe, les cancers histologiques de la prostate ne deviennent pas tous significatifs sur le plan clinique durant la vie du patient. Le cancer de la prostate est découvert incidemment chez au moins 10 % des hommes soumis à une prostatectomie pour une HBP et chez plus de 40 % de ceux qui subissent une cystoprostatectomie pour cancer de vessie20. Une synthèse des résultats d'une série d'autopsies montre que le taux de prévalence des cancers histologiques latents de la prostate est d'environ 30 % chez les hommes de plus de 50 ans qui n'ont pas eu de problème clinique durant leur vie20.

L'ampleur des interventions diagnostiques dans la population et auprès des individus risque donc d'être étroitement associée aux taux de détection, ce qui peut expliquer en partie les raisons pour lesquelles l'incidence clinique du cancer de la prostate varie sensiblement d'un pays à l'autre21. Au Canada, le taux d'incidence du cancer de la prostate durant la vie entière correspond à peu près au tiers du taux de prévalence observé à l'autopsie20; ainsi, comme on l'a souvent fait remarquer, «plus d'hommes meurent avec le cancer de la prostate que du cancer de la prostate», d'où le dilemme clinique d'avoir à séparer les cas de cancer nouvellement diagnostiqués susceptibles d'évoluer rapidement de ceux qui sont tout à fait latents ou relativement bénins.

La survie du patient atteint du cancer de la prostate dépend principalement du volume de la tumeur et de l'extension tumorale au moment du diagnostic, laquelle est indiquée par le stade. Deux systèmes sont généralement utilisés pour classifier les différents stades du cancer de la prostate. Le système Jewett modifié22 décrit le volume et l'extension tumorale selon quatre stades, soit de A à D. Des sous-stades décrivent plus en détail la progression de la tumeur. L'American Joint Committee on Cancer utilise la classification TNM (tumeur, ganglion, métastases)23-25 pour classifier les différents stades du cancer de la prostate. L'annexe décrit ces deux systèmes.

Des statistiques américaines concernant les années 8026 révèlent que 50 à 65 % des cas de cancer de la prostate étaient localisés lorsqu'ils ont été diagnostiqués (stades cliniques A et B), entre 9 et 17 % avaient une extension régionale (stade C) et entre 20 et 25 % étaient des cancers métastatiques (stade D). L'utilisation récente de nouvelles techniques de détection (voir ci-après), peut avoir eu pour effet d'augmenter le nombre de cancers diagnostiqués à des stades peu avancés. Il n'existe pas de données analogues pour le Canada.

Le pronostic ne dépend pas seulement du stade du cancer de la prostate, mais également de l'âge du patient, de la présence d'une comorbidité, du grade histologique et du volume de la tumeur27-30. Le degré de différenciation des tumeurs indiqué par l'anatomopathologiste, généralement exprimé en score selon la classification de Gleason31,32, aurait apparemment un lien avec la présence possible de métastases au moment du diagnostic, de même qu'avec la survie du patient31. En général, moins la tumeur est différenciée, moins le pronostic est favorable. Le volume de la tumeur est relié à l'extension locale de la maladie, à sa progression et à la survie du patient; il n'y a, semble-t-il, pénétration de la capsule que dans le cas de tumeurs ayant un volume supérieur à 1,4 centimètre cube30.

Les tumeurs de stade A1 (lésions touchant moins de 5 % d'une prostate réséquée, généralement de grade faible) sont associées à des taux bruts de survie qui s'apparentent généralement à ceux enregistrés dans la population en général33. Certaines de ces tumeurs progressent, quoique très lentement, de sorte que jusqu'à 35 % des hommes auront développé des problèmes cliniques dans les 15 ans suivants, et jusqu'à 12 % des patients non traités mourront du cancer de la prostate dans un délai de 5 à 10 ans34-36.

Les taux bruts de survie à cinq ans déclarés dans le cas des cancers localisés non traités varient entre 80 % environ pour le stade B137 et 19 % seulement pour le stade B233. Cette différence s'explique, en partie, du fait qu'un grand nombre de cancers présumément de stade B2 se révèlent, lors de l'intervention chirurgicale, être des cancers dont le stade clinique a été sous-estimé et qui ont traversé la capsule locale33.

Les tumeurs de stade C ont pénétré la capsule de la glande, et ont généralement envahi les vésicules séminales et le col de la vessie. Des métastases sont présentes dans les ganglions lymphatiques dans environ 50 % de ces cas, et le taux de survie des patients non traités serait de 42 à 54 % après un an, de 22 % après trois ans et de 10 % après cinq ans. Environ 75 % des patients atteints d'un cancer de la prostate de stade D qui ne sont pas traités mourront 9 à 16 mois après le diagnostic33.

Fardeau que représente la maladie

Incidence

Bien que le nombre de petites tumeurs latentes découvertes lors d'autopsies semble être relativement le même d'un pays à l'autre et d'un groupe ethnique à l'autre38,39, il y a des différences très marquées à l'échelle internationale dans l'incidence des tumeurs latentes plus grosses ou cliniquement apparentes de la prostate40. Il est impossible de fournir des données exactes sur l'incidence du cancer de la prostate dans le monde, étant donné que dans les cas où des données sont effectivement disponibles, la qualité des systèmes d'enregistrement varie d'un pays à l'autre. Cela dit, selon les estimations américaines, 334 500 nouveaux cas de cancer de la prostate seront enregistrés en 199741. Les Américains, et les Afro-Américains en particulier, détiennent le record mondial quant au taux d'incidence du cancer de la prostate (figure 1). Les taux européens sont inférieurs aux taux américains42, et les taux les plus faibles ont été observés en Asie42,43. Ces écarts peuvent s'expliquer en partie par les différences dans l'utilisation des techniques diagnostiques43 ou par des facteurs de risque inconnus actuellement.


FIGURE 1
Taux d'incidence du cancer de la prostate (pour 100 000), standardisés pour le monde, 1983-1987, par pays

*VilaNova de Gaia
Source : Laboratoire de lutte contre la maladie, basée sur des données de référence 42


   

Incidence au Canada

Le cancer de la prostate est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les Canadiens, après le cancer de la peau sans mélanome44. En 1997 seulement, près de 20 000 nouveaux cas de cancer devraient être diagnostiqués44 et, selon un rapport récent45, l'incidence annuelle du cancer de la prostate atteindrait 35 000 en 2016. Environ la moitié de cette augmentation prévue sera due à l'incidence accrue de la maladie, et le reste, à la croissance de la population masculine âgée. Cette tendance à la hausse de l'incidence est observée depuis un grand nombre d'années; cependant, depuis 1989, le bond a été vertigineux (figure 2). Ces montées en flèche de l'incidence sont principalement attribuables à une détection plus précoce de la maladie46.


FIGURE 2
Taux d'incidence et de mortalité du cancer de la
prostate pour les hommes canadiens, 1969-1997

* Taux estimés
Source : Référence 44


    Le tableau 1 montre les taux annuels moyens d'incidence du cancer de la prostate par tranche de cinq ans entre 1974 et 1993. Pour les quatre périodes, l'incidence du cancer de la prostate a augmenté avec l'âge, d'au moins cinq fois entre les groupes d'âges 45-64 ans et 65-69 ans et de plus du double entre les groupes d'âges 65-69 ans et 85 et plus. Bien que le cancer de la prostate soit très rare chez les Canadiens de moins de 45 ans, les taux d'incidence augmentent plus rapidement avec l'âge que dans le cas de tout autre cancer important47. Après l'âge de 45 ans, les taux d'incidence commencent à augmenter à un rythme presque exponentiel. Pour les Canadiens, dès leurs naissance, le risque de développer un cancer de la prostate par l'âge de 70 ans est de 4,2 %, mais ce risque atteint 9,5 % par l'âge de 80 ans44. Contrairement au cancer du poumon ou au cancer du sein chez la femme, la courbe d'incidence du cancer de la prostate n'atteint pas un sommet avant l'âge de 85 ans47. L'augmentation notable du nombre de nouveaux cas d'une période à l'autre serait largement attribuable à l'utilisation accrue des diverses techniques de détection du cancer de la prostate43,48,49.

TABLEAU 1

Taux annuels moyens d'incidencea du cancer
de la prostate (CIM-9 185) par âge et période,
Canada, 1974-1993

Âge (ans)

Taux pour 100 000 habitants

1974-1978

1979-1983

1984-1988

1989-1993

TOUS LES ÂGES

65,1

75,9

86,4

113,8

45-64

45,6

50,8

61,5

95,0

65-69

241,3

288,6

350,1

540,8

70-74

427,4

498,7

577,1

815,7

75-79

620,9

721,2

808,8

1 016,6

80-84

827,4

927,0

1 007,2

1 157,2

85+

898,1

1 120,1

1 191,9

1 174,6

a Standardisés selon la population canadienne de 1991
Source : Laboratoire de lutte contre la maladie, basé sur les données de Statistique Canada


    Le tableau 2 présente les différences provinciales dans les taux annuels moyens d'incidence du cancer de la prostate au Canada durant les quatre périodes visées dans le tableau 1. À quelques exceptions près, l'incidence annuelle a augmenté au fil du temps dans toutes les provinces. Au cours de chacune des trois premières périodes, une tendance est-ouest semble se dégager, l'incidence dans les provinces Atlantiques étant, dans l'ensemble, relativement faible. Certains des auteurs du présent document ont démontré antérieurement48 que ce gradient géographique reflète probablement les écarts dans les taux de détection liés aux différences dans les pratiques médicales plutôt que les différences dans la prévalence des facteurs de risque. Avec l'arrivée du dosage de l'antigène prostatique spécifique (APS) (voir la section Détection et diagnostic plus loin) vers 1989, les taux ont progressé dans tout le pays, et l'écart entre l'est et l'ouest a commencé à s'estomper.

TABLEAU 2

Tauxa annuels moyens d'incidence du cancer
de la prostate (CIM-9 185) par province et
période, Canada, 1974-1993

Province

Taux pour 100 000 habitants

1974-1978

1979-1983

1984-1988

1989-1993

Terre-Neuve

49,6

47,6

58,4

75,3

Île-du-Prince-Édouard

59,0

66,0

73,2

124,8

Nouvelle-Écosse

60,0

60,5

81,4

108,5

Nouveau-Brunswick

65,0

66,9

88,3

127,0

Québec

55,8

74,7

84,4

98,1

Ontario

66,0

71,8

81,0

110,5

Manitoba

71,9

77,3

92,7

142,3

Saskatchewan

81,3

98,6

89,2

119,2

Alberta

67,7

80,7

90,3

112,8

Colombie-Britannique

72,1

88,9

106,0

143,8

CANADA

65,1

75,9

86,4

113,8

a Standardisés selon la population canadienne de 1991
Source : Laboratoire de lutte contre la maladie, basé sur les données de Statistique Canada

   

Mortalité

Les taux de mortalité par cancer de la prostate varient d'un pays à l'autre. Les taux sont élevés aux États-Unis, en particulier chez les Afro-Américains, alors qu'ils sont faibles en Chine et au Japon50,51. Le taux de mortalité due au cancer de la prostate chez les Afro-Américains serait au moins le double de celui enregistré chez les hommes de race blanche41,49, et presque 10 fois plus élevé que chez les hommes de Hong Kong et du Japon52.

Mortalité au Canada

Le cancer de la prostate est la deuxième cause de décès par cancer chez les Canadiens âgés de 65 ans et plus, après le cancer du poumon. Selon les estimations, un homme sur 27 mourra du cancer de la prostate44. Pour 1997, le nombre prévu de décès par cancer de la prostate s'élevait à 4 100 au Canada44, et en 2016, ce nombre devrait atteindre environ 7 80045. La figure 2 montre la légère tendance à la hausse de la mortalité par cancer de la prostate depuis 1969.

Les taux annuels moyens de mortalité attribuables au cancer de la prostate entre 1976 et 1995, ajustés selon l'âge à partir du recensement de la population de 1991, sont présentés dans le tableau 3. Le taux de mortalité est passé de 25,5 à 27,2 pour 100 000 hommes entre 1976-1980 et 1981-1985, puis à 30,7 en 1991-1995. Comme prévu, la mortalité due au cancer de la prostate a crû avec l'âge pour les quatre périodes. Alors que les taux ont augmenté de plus de six fois entre le groupe des 45 à 64 ans et celui des 65 à 69 ans, ils ont presque décuplé entre le groupe des 65 à 69 ans et celui des 85 ans et plus.


TABLEAU 3

Tauxa annuels moyens de mortalité du cancer
de la prostate (CIM-9 185) par âge et période,
Canada, 1976-1995

Âge (ans)

Décès pour 100 000 habitants

1976-1980

1981-1985

1986-1990

1991-1995

TOUS LES ÂGES

25,5

27,2

29,9

30,7

45-64

9,9

10,4

11,8

11,1

65-69

61,1

66,9

75,3

79,1

70-74

135,7

141,4

162,5

152,2

75-79

240,6

264,2

275,0

286,4

80-84

420,5

413,5

462,8

477,1

85+

601,9

678,8

724,8

793,7

a Standardisés selon la population canadienne de 1991
Source : Laboratoire de lutte contre la maladie, basé sur les données de Statistique Canada


    La mortalité par cancer de la prostate varie selon la province, comme l'indique le tableau 4. Entre 1976-1980 et 1986-1990, Terre-Neuve a affiché le taux provincial le plus faible, tandis que pour la période 1991-1995, le taux le plus faible a été enregistré en Colombie-Britannique. Par rapport aux autres provinces, l'Île-du-Prince-Édouard a constamment obtenu entre 1976 et 1995 des moyennes quinquennales élevées pour la mortalité par cancer de la prostate. Toutes les provinces ont fait état d'une augmentation des taux de mortalité au cours des quatre périodes, sauf le Québec, le Manitoba et la Colombie-Britannique, où une légère baisse a été observée entre 1986-1990 et 1991-1995.

TABLEAU 4

Tauxa annuels moyens de mortalité par cancer
de la prostate (CIM-9 185) par province et
période, Canada, 1976-1995

Province

Décès pour 100 000 habitants

1976-1980

1981-1985

1986-1990

1991-1995

Terre-Neuve

19,2

19,7

26,0

30,8

Île-du-Prince-Édouard

28,9

30,4

32,8

40,5

Nouvelle-Écosse

28,6

28,4

31,5

34,1

Nouveau-Brunswick

26,3

27,6

27,6

30,9

Québec

26,2

28,9

31,2

30,6

Ontario

24,5

26,1

28,9

30,1

Manitoba

27,4

28,2

33,2

32,5

Saskatchewan

26,1

30,3

31,2

33,9

Alberta

26,6

28,0

29,7

32,2

Colombie-Britannique

25,4

26,4

29,4

28,9

CANADA

25,5

27,2

29,9

30,7

a Standardisés selon la population canadienne de 1991
Source : Laboratoire de lutte contre la maladie, basé sur les données de Statistique Canada

   

Prévalence au Canada

Il est difficile d'obtenir des estimations exactes de la prévalence du cancer de la prostate en raison de l'incertitude qui règne quant à l'histoire naturelle53,54 et de la prévalence élevée connue de la maladie latente53,55-57. D'après une étude, la prévalence du cancer de la prostate (diagnostiqué entre 1975 et 1989 chez des patients qui vivaient encore à la fin de 1989) est de 45 50058. Une autre source évaluait à 34 400 le nombre de cancers de la prostate diagnostiqués entre 1986 et 1990 (prévalence quinquennale) chez des patients qui vivaient encore en 1990, et à 48 100 la prévalence décennale (cas diagnostiqués entre 1981 et 1990 chez des patients qui vivaient encore en 1990)59. Cependant, ces derniers chiffres pourraient être sous-estimés, étant donné qu'ils ne tiennent pas compte des cancers de la prostate diagnostiqués avant 1981. On s'attend à ce que la prévalence de cette maladie augmente rapidement dans les années 90 en raison de l'augmentation de l'incidence, décrite précédemment, si aucune hausse majeure de la mortalité ne survient.

Facteurs de risque

Nous avons examiné la littérature afin de résumer les connaissances actuelles sur les facteurs de risque potentiels de cancer de la prostate. Les publications sur le sujet ont été retracées au moyen de MEDLINE et d'une étude de la bibliographie figurant à la fin des articles. Seuls les documents publiés en anglais ont été pris en compte.

Antécédents familiaux

Selon les dossiers généalogiques, Cannon et coll.60 ont constaté que le cancer de la prostate a un caractère familial plus marqué que les cancers du côlon et du sein. Pour les parents au premier degré d'hommes atteints d'un cancer de la prostate, on enregistre une augmentation du risque statistiquement significative qui atteint presque 2,561-64. Le risque serait apparemment plus élevé chez les Noirs (rapport des cotes [RC] = 3,2) que chez les Blancs (RC = 1,9), bien que la différence ne soit pas statistiquement significative 63. Plus un homme est proche génétiquement d'un parent touché61,62 et plus il a de parents souffrant de la maladie61, plus le risque d'être atteint est élevé. Le risque pour les hommes dont trois parents sont touchés est de 11 fois supérieur61.

Au moins deux études canadiennes ont démontré que les antécédents familiaux interviennent dans le développement du cancer de la prostate65,66. Une étude cas-témoins basée sur une population, menée au Québec auprès de 140 patients francophones hospitalisés, a révélé un RC qui était presque neuf fois supérieur dans le cas des hommes dont un à quatre parents au premier degré avaient un cancer de la prostate65. McLellan et Norman67 ont avancé l'hypothèse que cet important RC pourrait découler du fait que les chercheurs n'ont pas restreint leurs calculs aux personnes dont un ou deux parents étaient touchés, comme on l'avait fait dans les études antérieures. Dans l'autre étude canadienne cas-témoins basée sur une population, Fincham et coll.66 ont utilisé l'Alberta Cancer Registry pour identifier 382 cas de cancer de la prostate. Ils ont indiqué que pour les sujets dont un parent au premier degré était touché, le risque de développer un cancer de la prostate était trois fois plus élevé que pour les sujets qui n'en avaient aucun.

Une analyse de ségrégation, effectuée par Carter et coll.68, a révélé qu'un cancer «héréditaire» de la prostate est le résultat de la transmission autosomique dominante d'un gène rare qui entraîne une forte prédisposition au développement précoce d'un cancer de la prostate. Une autre analyse de ségrégation, effectuée en Suède, a confirmé l'importance d'un gène à transmission autosomique dominante69. Des recherches ultérieures ont permis d'identifier le chromosome 1q24-25 qui contient le gène HPC1 impliqué dans le développement du cancer héréditaire de la prostate70,71. Bien que le cancer héréditaire de la prostate puisse représenter une proportion élevée des cancers précoces de la prostate, les données obtenues par Carter et coll.68 indiquent que, dans l'ensemble, seulement 9 % environ des cancers de la prostate dans la population étaient associés au gène responsable de la forme héréditaire. Bien que la grande majorité des cancers de la prostate, en particulier chez les hommes âgés, semblent être attribuables à des facteurs environnementaux, la prédisposition génétique joue probablement un rôle dans l'étiologie de nombreux cas de cancers de la prostate.

Hormones

Les hormones sexuelles, les androgènes en particulier, pourraient jouer un rôle dans le développement du cancer de la prostate. Les androgènes sont essentiels au développement, à l'équilibre et à l'activité fonctionnelle de la prostate72. De plus, l'hormonothérapie peut influer sur la vitesse de progression des cancers de la prostate73. Certains sont d'avis que la progression d'un cancer histologique de la prostate vers un cancer significatif sur le plan clinique peut s'expliquer en partie par une perturbation du métabolisme hormonal74.

La principale hormone androgène chez l'homme est la testostérone72. On a émis l'hypothèse qu'une concentration élevée de testostérone et de son métabolite actif, la dihydrotestostérone, peut au fil de nombreuses décennies, mener au cancer de la prostate75. Ross et coll.76 ont constaté que les jeunes Afro-Américains avaient une concentration de testostérone sérique plus élevée que les Américains de race blanche et il a avancé que cette différence pourrait expliquer le risque plus élevé de cancer de la prostate dans le premier groupe. Cependant, il n'a pas été démontré que le risque de cancer de la prostate est associé à une concentration de testostérone sérique ou de dihydrotestostérone sérique avant le diagnostic de la maladie77,80.

Les résultats obtenus par Ross et coll.81 évoquent la possibilité que les faibles taux d'incidence du cancer de la prostate enregistrés chez les Japonais pourraient être associés à une activité réduite de la 5-alpha-réductase, l'enzyme intracellulaire responsable de la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone. Meikle et coll.82 ont indiqué que les porteurs d'un cancer de la prostate avaient des taux élevés de clairance de la testostérone et un ratio accru de conversion de la testostérone en métabolites de la 5-alpha-réductase.

Groupe ethnique et pays de résidence

Les Afro-Américains affichent les taux d'incidence les plus élevés de cancer de la prostate83. En effet, ces taux sont de 1,5 à près de 2 fois supérieurs à ceux enregistrés chez les hommes de race blanche, bien que les taux pour ce dernier groupe soient parmi les plus élevés au monde. Les taux d'incidence sont également élevés au Canada et dans le nord de l'Europe, tandis qu'ils sont très faibles dans certains pays de l'est de l'Asie comme le Japon et la Chine. Le cancer de la prostate est beaucoup plus répandu dans les pays développés que dans les pays en développement, et la différence globale de l'incidence la plus élevée dans le monde peut être au moins 70 fois supérieure à l'incidence la plus faible.

Plusieurs études sur les migrants ont révélé que les taux de cancer de la prostate changent en fonction de ceux enregistrés dans le pays d'accueil. Les premières études effectuées par Haenszel et Kurihara84 et Locke et King85 ont constaté que les taux chez les Nippo-Américains se situent à mi-chemin entre les taux très faibles relevés chez les Japonais et les taux observés chez les Américains de race blanche. Des études plus récentes abondent dans le même sens; Yu et coll.86 et Stellman et Wang71 ont constaté que les Américains de race blanche affichent des taux de cancer de la prostate beaucoup plus élevés que les Chinois en Chine, tandis que les Sino-Américains enregistrent des taux qui se situent à mi-chemin entre ceux signalés chez ces deux peuples. On peut donc conclure que la cause sous-jacente de la maladie est liée, du moins en partie, à des facteurs environnementaux.

Statut socio-économique

La question de savoir si un faible statut socio-économique est un facteur de risque de cancer de la prostate est difficile à déterminer, étant donné que dans un grand nombre d'études, les minorités ethniques sont surreprésentées dans les groupes défavorisés. Bien que des résultats tant positifs que négatifs aient été constatés, les données confirment généralement que le statut socio-économique n'est pas un facteur de risque majeur dans le développement du cancer de la prostate74.

Profession

Un grand nombre de secteurs d'activité, de professions et de substances utilisées dans le milieu de travail ont été étudiés dans le contexte du cancer de la prostate. Cependant, l'accent a principalement été mis sur l'exposition au cadmium, le travail dans l'industrie du caoutchouc et l'agriculture. L'agriculture a été associée à un risque accru de cancer de la prostate dans 17 des 24 études examinées dans le cadre d'une métaanalyse effectuée en 199187. Dans 10 de ces études, les résultats étaient statistiquement significatifs. Dans une étude rétrospective de cohorte, Morrison et coll.88 ont établi un lien entre le nombre d'acres traités au moyen d'herbicides et le risque de mortalité par cancer de la prostate après un suivi de 17 ans. Le comité de la National Academy of Sciences chargé d'examiner les effets de l'exposition aux herbicides sur la santé chez les vétérans de la guerre du Vietnam a conclu qu'il y a peu de preuves démontrant l'existence d'un lien entre l'exposition aux herbicides et le cancer de la prostate89.

Les analyses basées sur l'ensemble de l'industrie du caoutchouc ont mis en évidence des associations positives et négatives avec le cancer de la prostate. Le Centre international de recherche sur le cancer a conclu que, bien qu'il existe un nombre «restreint» de preuves d'une surincidence de cancer de la prostate chez les travailleurs de l'industrie du caoutchouc, il n'y a pas suffisamment de données pour qu'on puisse établir un lien de cause à effet90.

Une analyse d'études visant à déterminer si l'exposition au cadmium accroît le risque de cancer de la prostate a permis de conclure que l'exposition au cadmium peut augmenter le risque légèrement74. Certaines personnes ont avancé que le cadmium nuit à l'interaction entre le zinc et les hormones dans la prostate91. Le zinc est nécessaire à plusieurs enzymes intervenant dans la réplication et dans la réparation de l'ADN et de l'ARN, et la prostate est l'organe du corps humain qui contient la concentration la plus élevée de zinc92. Étant donné que le zinc et le cadmium sont généralement présents ensemble, il est difficile d'évaluer leurs effets distincts ou leurs interactions93. Elghany et coll.93 n'ont pu conclure à un risque accru de cancer de la prostate chez les soudeurs ou les galvanoplastes, même si ces travailleurs sont exposés à des niveaux élevés de cadmium.

Activité physique

Certaines personnes sont d'avis que l'activité physique est susceptible de réduire le taux d'adiposité corporelle et les concentrations de testostérone et, partant, le risque de cancer de la prostate chez les hommes qui sont très actifs94,95. Cependant, les résultats à ce jour sont contradictoires. Des études ont révélé que chez les hommes très actifs physiquement, le risque de cancer de la prostate est inférieur94-97, supérieur2,98-100 ou semblable à celui enregistré chez les hommes inactifs101,102.

Les recherches sur les liens entre l'exercice lié à la profession et le cancer de la prostate indiqueraient que les emplois physiquement exigeants exercent un effet protecteur. Des études effectuées récemment en Chine95 et en Turquie103 ont mis en évidence un risque accru de cancer de la prostate chez les personnes qui ont un travail sédentaire. Les résultats ne tenaient pas compte du fait que l'activité physique ait été évaluée ou non en fonction de la dépense énergétique totale ou du pourcentage des heures passées en position assise au travail. Deux autres études ont également fait état d'une association inversement proportionnelle du risque avec l'activité physique104,105. Par ailleurs, une étude des niveaux d'activité physique enregistrés chez des Hawaïens au cours de leur vie professionnelle a fait ressortir un lien possible entre l'activité physique et le risque de cancer de la prostate106.

Anthropométrie

Les preuves d'une association entre un indice de masse corporelle (IMC) élevé et le risque de cancer de la prostate sont très peu nombreuses. Dans une étude cas-témoins effectuée auprès d'hommes âgés de 48 à 79 ans dans le nord de l'Italie, Talamini et coll.107 ont observé que le risque de recevoir un diagnostic de cancer de la prostate augmente avec l'accroissement de l'IMC. Le RC pour les hommes compris dans le groupe affichant l'IMC le plus élevé (IMC >=  28) était de 4,5 fois supérieur à celui enregistré pour le groupe témoin (IMC < 23). Des études auprès de Japonais (risque relatif [RR] = 1,33), de Hollandais (RC = 1,5) et d'adventistes du septième jour (RR = 1,17), ont toutes fait état d'un risque estimatif élevé, quoique non significatif108-110. Cependant, une étude de cohorte portant sur plus de 20 000 hommes d'origines ethniques diverses à Hawaï111 indique qu'un IMC élevé aurait un léger effet protecteur (RR = 0,7; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 0,5-1,2), tandis que plusieurs autres études n'ont mis au jour aucune différence dans l'IMC moyen entre les groupes de patients et les groupes-témoins106,112-115.

On a avancé que les associations positives entre l'IMC et le cancer de la prostate, démontrées antérieurement, pourraient davantage être attribuables à la masse musculaire qu'à l'adiposité108,116. Severson et coll.108 ont constaté un lien significatif entre la masse musculaire, et non les tissus adipeux, du bras et le risque de cancer de la prostate. Une masse musculaire accrue peut être un marqueur de concentrations élevées d'androgènes72.

Régime alimentaire

Une étiologie alimentaire est compatible avec l'épidémiologie descriptive du cancer de la prostate, notamment les observations sur les migrants, les variations géographiques et les tendances temporelles, ce qui en fait un domaine de recherche prometteur117. Une forte corrélation positive a été établie entre les taux d'incidence du cancer de la prostate et les taux correspondants de plusieurs autres cancers considérés comme liés à l'alimentation (p. ex., le cancer du sein et du côlon)118. Cependant, les études épidémiologiques n'arrivent pas toutes aux mêmes conclusions concernant le lien entre certains facteurs alimentaires et le risque de cancer de la prostate119.

Apport énergétique

Une association positive significative entre l'apport énergétique et le risque de cancer de la prostate a été démontrée dans au mois trois études cas-témoins119-121. Dans une étude121, l'association était plus étroite dans les cas de cancer évolué de la prostate (quatrième quartile par opposition au premier quartile RR = 1,70; IC à 95 % = 1,10-2,61), tandis que dans une autre120, l'effet n'était observé que chez les hommes âgés (68 à 74 ans), en particulier chez les porteurs de tumeurs agressives. Selon trois autres études cas-témoins101,122,123, dont une comprenant des données sur l'agressivité tumorale101, l'apport énergétique n'avait aucun lien avec le risque de cancer de la prostate. Une étude de cohorte effectuée par Severson et coll. a abouti à la même conclusion, même si les résultats étaient fondés sur un rappel des aliments consommés au cours d'une période de 24 heures seulement102.

Bien que plusieurs mécanismes possibles aient été proposés119,121, dont la modification de l'activité du système nerveux sympathique121, l'établissement d'une association positive entre l'apport énergétique et le risque de cancer de la prostate n'est pas évident, étant donné que les différences dans l'apport énergétique d'un individu à l'autre sont largement fonction des différences dans l'activité physique, la constitution physique et le coefficient d'utilisation métabolique124.

Apport en matières grasses

Des études de corrélation écologiques effectuées dans les années 70 ont révélé l'existence de fortes associations positives entre l'incidence du cancer de la prostate ou la mortalité qui lui est associée et la consommation de graisses dans un certain nombre de pays et dans divers États aux États-Unis125-127. Utilisant 0,74 comme coefficient de corrélation entre les niveaux nationaux de consommation de graisses et les taux nationaux de mortalité par cancer de la prostate, Armstrong et Doll125 ont émis l'hypothèse que les graisses alimentaires représentent peut-être une importante cause de cancer de la prostate.

De nombreuses études cas-témoins se sont penchées sur l'association entre les graisses et le cancer de la prostate101,107,113-5,119,120,122,123,128-32, mais seulement cinq d'entre elles101,119,120,122,131 ont tenu compte de l'apport énergétique. Le plan adopté dans ces 14 études différait (témoins hospitalisés ou dans la population), de même que la méthode d'évaluation de l'apport alimentaire (directe ou indirecte). Dans certains cas, l'apport en matières grasses a été déduit de la fréquence de consommation de viande, de produits laitiers et d'autres aliments connus pour avoir une teneur élevée en matières grasses107,128-30,132 .   D'autres études ont évalué la consommation de graisses de façon plus approfondie en utilisant des données sur la composition des aliments pour déterminer de façon approximative l'apport réel en matières grasses101,113-5,119,120,122,123,131.  Malgré ces différences méthodologiques, seulement quatre études119,122,123,130  n'ont pas réussi à établir une association positive avec l'apport total en matières grasses.

La relation entre la consommation de graisses et le risque de cancer de la prostate a également été examinée dans au moins huit études de cohortes102,110,111,133-7,  celle de Giovannucci et ses collègues étant la plus fiable sur le plan méthodologique133. Ils ont en effet été les seuls à mesurer dans une étude de cohorte l'apport en matières grasses considérées comme un élément nutritif et à tenir compte de l'apport énergétique; ils ont observé une association positive significative entre l'augmentation de l'apport en graisses et le risque de cancer avancé de la prostate. Une relation positive entre la consommation d'aliments riches en matières grasses et le risque subséquent de cancer de la prostate a été établie dans trois études110,111,134.  Deux autres études n'ont pas détecté d'association135,136, mais elles se fondaient sur des données limitées sur la fréquence de consommation des aliments. Severson et coll.102 ont mis au jour une faible association avec les oeufs et avec la margarine, le beurre et le fromage pris comme groupe mais non avec les graisses considérées comme un élément nutritif; ces conclusions ne reposent cependant que sur un rappel des aliments consommés au cours d'une période de 24 heures.

Pour ce qui est de certaines composantes des graisses, Giovannucci et coll.133 ainsi que Gann et coll.137, qui ont dosé les acides gras dans le plasma, ont obtenu des résultats similaires. Les deux équipes ont fait les observations suivantes : existence d'une relation positive étroite entre l'acide µ-linolénique, un acide gras polyinsaturé essentiel, et le risque de cancer de la prostate; absence de relation linéaire nette pour les différents quartiles d'exposition, ce qui indique un effet de seuil; amplification possible de cet effet par la baisse des taux d'acide linoléique, un autre acide gras polyinsaturé; et enfin association indépendante avec la viande rouge mais absence d'association avec les produits laitiers. Leurs conclusions concernant les acides gras polyinsaturés sont corroborées par deux études cas-témoins120,122.

Les graisses alimentaires ont été associées au cancer de la prostate de façon plus constante que tout autre facteur de risque modifiable. Les données à l'appui d'une association semblent être les plus probantes pour l'acide µ-linolénique et les cas de cancer avancé. On n'a pas encore découvert toutefois le mécanisme responsable.

Vitamine A

La vitamine A est un terme générique qui englobe toutes les substances qui possèdent les propriétés biologiques du rétinol138. Elle peut être ingérée soit sous la forme d'une vitamine préformée ou d'une provitamine139. La relation entre la consommation de vitamine A préformée, présente à l'état naturel uniquement dans les aliments d'origine animale139, et le cancer de la prostate a été étudiée de près dans au moins sept études. Dans cinq d'entre elles129,135,140-2, une association positive a été mise en évidence, bien que dans deux de ces études135,140, l'effet n'ait été observé que dans une certaine tranche d'âge. Deux études apparentées119,122 ont fait ressortir une légère réduction du risque lorsque la consommation de vitamine A était plus importante, mais les taux de réponse dans ces études étaient faibles.

Les résultats des rapports publiés sur la relation entre la vitamine A dans le sérum, ou le rétinol sérique, et le cancer de la prostate sont contradictoires143-147. Dans une étude cas-témoins effectuée en milieu hospitalier aux Pays-Bas143, des concentrations plus faibles de rétinol sérique étaient associées à une augmentation du risque de cancer de la prostate. On ne pouvait toutefois aisément faire abstraction de l'effet du traitement ou de l'effet de la maladie elle-même; la baisse des concentrations de rétinol sérique peut être un effet métabolique du cancer plutôt qu'un précurseur148. Les conclusions de ces trois études cas-témoins au sein d'une cohorte différaient en ce qui concerne le rétinol sérique et l'incidence du cancer de la prostate. Une étude évoquait une relation inverse144, celle sur les Américains d'origine japonaise à Hawaï n'établissait aucune association149, alors qu'une faible association positive a été observée dans la troisième145, basée sur seulement 32 cas de cancer de la prostate.

Reprenant les données de la National Health and Nutrition Examination Survey, Reichman et coll.146 ont fait état d'une augmentation du risque de cancer de la prostate chez les hommes dont les taux de vitamine A sérique se situaient dans le quartile le plus faible par rapport à ceux dont le taux se trouvait dans le quartile le plus élevé (RR = 2,2; IC à 95 % = 1,1- 4,3). Au sein de la cohorte de l'Enquête Nutrition Canada147, par contre, les hommes dont le taux de vitamine A sérique se situait dans le quartile le plus élevé affichaient un risque accru de cancer de la prostate (RR = 2,0; IC à 95 % = 1,1- 3,5). Il est difficile de cerner les raisons à l'origine de ces écarts. Les deux études de cohorte présentaient de nombreuses similitudes, notamment en ce qui concerne la période visée, la durée du suivi, la surreprésentation des personnes âgées et des sujets à faible revenu et l'ajustement pour tenir compte des effets confondants de l'âge.

Quelques-uns des centaines de caroténoïdes présents dans les végétaux jouent le rôle de précurseurs de la vitamine A ou de provitamine A139,150. Du fait que les associations faisant intervenir les caroténoïdes n'impliquent pas nécessairement un mécanisme de conversion en vitamine A117, il est difficile d'interpréter les conclusions d'études qui ne se sont servies que d'un indice pour la vitamine A associant l'apport alimentaire en vitamine A préformée et en provitamine A114,131,151. Comme la plupart des caroténoïdes, y compris ceux qui ont une activité provitaminique A, peuvent aussi piéger l'oxygène singulet et agir comme antioxydants dans certaines situations150, nous passerons en revue dans la prochaine sous-section les études établissant un lien entre les caroténoïdes et le cancer de la prostate.

Antioxydants

La relation entre la consommation de caroténoïdes d'origine alimentaire (surtout le b-carotène) et le risque de cancer de la prostate a été amplement étudiée dans de nombreuses études cas-témoins107,113,119,120,122,123,129,130,132,140,152 et études de cohortes102,110,134,135,141,142,153,154. S'il est vrai que plusieurs de ces études ont porté sur la consommation de fruits et de légumes, pris isolément ou combinés en groupes alimentaires, la majorité ont pris en compte les éléments nutritifs. On préfère ce dernier genre d'études en raison de l'absence des effets confondants possibles des autres nutriments présents dans le même aliment131; ces études ont mis en évidence des associations positives129, négatives113,123,130 ou l'absence d'association119,141,142,153 . Dans deux rapports, l'association était positive ou négative selon le groupe d'âge utilisé120,135. Le b-carotène sérique a été associé de façon positive au risque de cancer de la prostate145 dans une étude, alors que deux autres études n'ont décelé aucune association143,144.

Le lycopène, qui n'est pas un précurseur de la vitamine A, est parmi les caroténoïdes le piégeur le plus efficace de l'oxygène singulet155 et la substance caroténoïde prédominante dans le tissu prostatique156. Les produits à base de tomate ou le lycopène (dont la principale source alimentaire est la tomate)157 contribueraient, d'après plusieurs études110,132,141,144 , à réduire le risque de cancer de la prostate.

Dans une étude prospective récente portant sur près de 50 000 professionnels de la santé, Giovannucci et coll.141 ont observé que la consommation fréquente (c.-à-d. plus de 10 portions par semaine contre moins de 1,5 portion) de tomates, de sauce aux tomates, de jus de tomates ou de pizza exerçaient un effet protecteur (RR = 0,65; IC à 95 %  = 0,44-0,95) et qu'il existait une relation inverse entre la consommation de lycopène et le risque de cancer de la prostate (RR = 0,79; IC à 95 % = 0,64-0,99). Une relation inverse (RC = 0,50), en particulier chez les hommes de moins de 70 ans (RC = 0,35), a également été notée dans une étude cas-témoins au sein d'une cohorte où l'on a dosé les concentrations plasmatiques de lycopène avant le diagnostic144. L'association entre la consommation de tomates et une réduction du risque de cancer de la prostate a été jugée significative dans une étude de cohorte d'adventistes du septième jour110 et non significative dans une étude cas-témoins132.

Rares sont les études qui ont été publiées sur les relations entre le cancer de la prostate et d'autres antioxydants tels que le sélénium et la vitamine C. Dans un essai comparatif randomisé effectué récemment qui examinait comme paramètres les taux d'incidence des épithéliomas basocellulaires et spinocellulaires158, l'administration de suppléments de sélénium (pour remplacer l'enzyme antioxydant contenant du sélénium et appelé glutathion-peroxydase)159 étaient associés à une réduction importante de l'incidence du cancer de la prostate (RR = 0,37; IC à 95 % = 0,18-0,71). Des études antérieures où l'on avait dosé les concentrations sériques de sélénium avant le diagnostic n'ont pas mis au jour de relation significative160,161, mais il est vrai qu'une d'entre elles ne portait que sur 11 cas de cancer de la prostate161.

La majorité des études sur la vitamine C et le risque de cancer de la prostate n'ont établi aucune relation66,115,121,123,131,153,162-4, à l'exception de l'étude de Graham et coll.114; ceux-ci ont observé une association positive (RC = 2,32, tendance p < 0,01), qui était encore plus nette chez les hommes de plus de 70 ans (RC = 3,41, tendance p < 0,05). Dans deux autres études115,120, les estimations de risque étaient élevées, quoique non significatives, et oscillaient entre 40 et 50 % chez les sujets classés dans le quartile le plus élevé pour la consommation de vitamine C comparativement à ceux qui se situaient dans le dernier quartile.

En résumé, sauf peut-être dans le cas du lycopène, on dispose de peu de données attestant que le risque de cancer de la prostate varie en fonction de la consommation d'antioxydants d'origine alimentaire.

Vitamine D

On a avancé récemment l'hypothèse165,166 qu'une carence en vitamine D pouvait être un facteur de risque de cancer de la prostate. Dans une étude cas-témoins au sein d'une cohorte, Corder et coll.165 ont relevé une association significative entre des concentrations sériques plus faibles de 1,25-dihydroxycholécalciférol (1,25-D), un métabolite de la vitamine D, et une augmentation du risque de cancer de la prostate détecté en clinique, en particulier chez les hommes qui affichent un faible taux de 25-dihydroxycholécalciférol (RC = 0,41). Dans une étude complémentaire, l'effet protecteur observé a été attribué à des taux saisonniers plus faibles de 1,25-D chez les cas en été167. Une étude cas-témoins au sein d'une cohorte effectuée par la suite168 n'a pas permis cependant de corroborer ces résultats. Des taux plus élevés de 1,25-D ou de 25-dihydroxycholécalciférol n'étaient pas associés à une réduction du risque de cancer de la prostate, mais une association inverse non significative (RC = 0,67) a été observée chez les hommes qui se retrouvaient à la fois dans le quartile le plus élevé pour les deux métabolites comparativement à ceux qui se situaient, dans les deux cas, dans le dernier quartile. Une étude d'envergure plus limitée des concentrations sériques des métabolites de la vitamine D avant le diagnostic169 n'a pas non plus réussi à confirmer les résultats obtenus par Corder et coll.165.

Certains évoquent la possibilité que les effets protecteurs potentiels du 1,25-D soient limités au 1,25-D libre biologiquement actif170. On peut estimer le taux de 1,25-D libre en divisant la concentration totale de 1,25-D par la concentration des protéines liant la vitamine D171. Une étude cas-témoins effectuée par Schwartz et coll.172 a révélé que les hommes atteints d'un cancer de la prostate présentaient des taux sériques significativement plus faibles de 1,25-D libre. En revanche, Corder et coll.167 n'a pas décelé de baisse de la concentration sérique de 1,25-D libre chez les hommes souffrant de cette forme de cancer, alors que Gann et coll.168 a obtenu des taux réduits de 1,25-D (diminution non significative) parmi les cas de cancer de la prostate de plus de 61 ans (RC = 0,65). D'autres recherches s'imposent sur la relation entre les métabolites de la vitamine D et le cancer de la prostate.

Alcool

Selon des études montrant que l'alcool peut accroître la clairance métabolique de la testostérone, l'alcool jouerait un rôle protecteur biologiquement plausible dans le développement du cancer de la prostate173. Pratiquement toutes les études effectuées ont cependant révélé une absence de relation en général98,110,111,113,128,135,174-81  . Une étude cas-témoins récente fait cependant exception182 : des risques significativement élevés ont été observés chez ceux qui buvaient 22 à 56 consommations par semaine (RC = 1,4; IC à 95 % = 1,0-1,8) et 57 consommations ou plus par semaine (RC = 1,9; IC à 95 % = 1,3-2,7) comparativement aux abstinents.

Tabagisme

De nombreuses études cas-témoins ont été effectuées sur la cigarette et le cancer de la prostate66,112,113,128,152,174,176,177,180,183-94   , mais seulement cinq ont fait état d'une association statistiquement significative180,183,185,192  ou d'un écart «marqué» dans la proportion de fumeurs entre les cas et les témoins184. Si plusieurs de ces études n'ont pas détecté d'association, c'est peut-être dû en grande partie au fait que leurs témoins étaient choisis parmi des patients hospitalisés; les cinq études mentionnées ci-dessus ont sélectionné leurs témoins dans la population. Même si l'on a signalé une augmentation des risques dans le cas des personnes qui fumaient au moment de l'étude (fumeurs) (RC = 1,5; IC à 95 % = 1,0-2,4) et qui fumaient autrefois (ex-fumeurs) (RC = 1,4; IC à 95 % = 1,0-1,5) 40 cigarettes ou plus par jour, le fait que les résultats ne concordent pas dans certains sous-groupes de la population et l'absence d'une tendance bien marquée relativement à l'effet de la consommation de tabac ont amené Hayes et coll.192 à remettre en question l'existence d'une association causale.

Les premières études de cohortes sur la cigarette et la mortalité par cancer de la prostate98,135,136,195-7  étaient relativement modestes et, à une exception près135, n'ont pas observé d'association entre ces deux variables chez les fumeurs ou les ex-fumeurs de cigarettes comparativement aux personnes n'ayant jamais fumé. Bien qu'ils aient signalé une augmentation du risque de l'ordre de 80 %, Hsing et coll.135 n'ont pas réussi à prouver l'existence d'une tendance à ce qui a trait à l'effet. Trois de ces études98,195,197 ont également examiné le nombre de cigarettes alors consommées sans pour autant relever d'association.

Depuis 1991, les résultats de quatre études de cohortes d'envergure portant sur plus de 500 décès par cancer de la prostate ont été publiés. Une augmentation générale statistiquement significative du risque, de l'ordre de 20 à 35 %, a été constatée dans trois de ces études198-200. Dans un cas199, une tendance relative à l'effet a été notée, les personnes qui fumaient au moins 40 cigarettes par jour affichant le risque le plus élevé (RR = 1,5; IC à 95 % = 1,2-1,9). Un effet moindre a été observé dans le cas des ex-fumeurs (RR = 1,13; IC à 95 % = 1,03-1,24). La quatrième étude201, où l'on a suivi pendant 40 ans près de 35 000 médecins britanniques de sexe masculin, a révélé que les taux de mortalité par cancer de la prostate étaient pratiquement identiques chez les fumeurs et chez ceux qui n'avaient jamais fumé.

Les résultats d'études de cohortes sur le tabagisme et l'incidence du cancer de la prostate sont contradictoires. Trois études102,110,202 , dont une étude norvégienne de très grande envergure202, n'ont relevé aucune association, alors que deux autres ont détecté une relation positive statistiquement significative175,181. Dans l'Iowa 65+ Rural Health Study181, les sujets qui fumaient 20 cigarettes ou plus par jour couraient un risque près de trois fois plus élevé que les non-fumeurs. L'association positive observée par Hiatt et coll.175 ne s'appliquait qu'aux personnes qui fumaient plus d'un paquet de cigarettes par jour.

Au début de 1996, les participants à une conférence internationale de concertation sur le tabagisme et le cancer de la prostate ont convenu unanimement qu'on ne disposait pas de données suffisantes à l'appui d'une association entre le tabagisme et l'incidence du cancer de la prostate203. Les résultats contradictoires des études d'incidence alliées aux conclusions d'études de mortalité dans de vastes cohortes ont amené Rodriguez et coll.200 à émettre l'hypothèse que le tabac peut nuire à la survie des patients souffrant d'un cancer de la prostate.

Activité sexuelle

Même s'il a été amplement étudié, le rôle de l'activité sexuelle dans le développement du cancer de la prostate demeure obscur. Les facteurs hormonaux comme les agents infectieux ont été évoqués comme facteurs de risque de cancer de la prostate. Key204 a compilé les résultats d'un certain nombre d'études et a constaté que le risque relatif était élevé pour certaines variables comme le jeune âge lors des premières relations sexuelles, le nombre élevé de partenaires sexuels et les antécédents de maladie transmise sexuellement. Par ailleurs, une étude a également montré que la fréquence du cancer de la prostate était aussi élevée chez les hommes célibataires que dans l'ensemble de la population205.

Vasectomie

Aucune étude portant sur la relation entre la vasectomie et le cancer de la prostate n'a encore réussi à établir de tendance. Giovannucci et ses collègues ont constaté que les risques relatifs étaient significativement élevés, se situant à environ 1,6, dans une étude rétrospective206 et une étude prospective de cohorte207. Sidney208, pour sa part, n'a détecté aucune association, ce qui a été confirmé dans un second rapport présenté au terme d'un plus long suivi209. Dans une étude cas-témoins multiethnique et d'une très grande envergure effectuée aux États-Unis et au Canada, aucune association significative n'a été relevée entre la vasectomie et le risque de cancer de la prostate210. Trois rapports précédents211-213 avaient abouti à la même conclusion.

S'il est vrai que leur étude ne portait que sur cinq cas de cancer de la prostate qui avaient déjà subi une vasectomie, Ross et coll. 214 ont constaté que la vasectomie était associée à une réduction du risque. Par ailleurs, une étude menée en Chine et utilisant comme témoins des personnes du même quartier a fait état d'une association positive étroite, alors que Rosenberg et coll. 216, dans le cadre d'un exercice visant à générer des hypothèses, a obtenu des estimations de risque importantes, peu importe que les cas aient été comparés à des témoins cancéreux ou non cancéreux. D'autres études cas-témoins ont signalé une augmentation des risques, qui variaient entre 40 et 70 %185,217,218.

Un des principaux problèmes associés à l'étude du lien entre la vasectomie et le cancer de la prostate tient au biais de détection210. Les hommes vasectomisés peuvent être plus nombreux à consulter par la suite un urologue, ce qui accroît la probabilité qu'un cancer de la prostate soit diagnostiqué219. En outre, alors que la plupart des études se sont fiées aux déclarations des personnes disant avoir subi une vasectomie, aucune étude effectuée jusqu'à maintenant n'a confirmé ces déclarations en dépouillant les archives médicales210. De nombreuses études reposent aussi sur les déclarations des sujets concernant leur état de santé, bien qu'il semble que les déclarations concernant les antécédents de cancer de la prostate ne soient pas toujours exactes220. Howards221 a passé en revue les divers mécanismes possibles et conclu qu'il est peu probable qu'un mécanisme biologique puisse expliquer la relation entre la vasectomie et le cancer de la prostate.

Dépistage et diagnostic

Comme il ressort de la section précédente, les facteurs de risque modifiables n'ont pas été bien circonscrits, de sorte qu'il n'existe pas encore de mesures pour prévenir le cancer de la prostate. L'attention a donc surtout été concentrée sur l'utilisation des mesures de détection précoce pour lutter contre cette maladie. Le diagnostic du cancer repose habituellement sur l'examen histologique des tissus prostatiques prélevés lors d'une biopsie à l'aiguille. Au nombre des tests qui permettent d'affirmer le diagnostic figurent le toucher rectal (TR), l'échographie transrectale (ETR) et le dosage de l'antigène prostatique spécifique (APS). Tout un débat a été soulevé concernant la pertinence de ces tests utilisés comme outils de dépistage chez les hommes asymptomatiques, surtout parce que l'on ne sait pas si la détection précoce de cette forme de cancer peut réellement influer sur l'histoire naturelle et l'issue de la maladie.

Le toucher rectal est la technique le plus couramment utilisée, bien que son efficacité n'ait jamais été systématiquement évaluée et qu'on ignore si un dépistage annuel systématique au moyen du TR contribue à réduire la mortalité par cancer de la prostate222,223. Cette technique peut ne pas permettre de détecter les petites tumeurs dans certaines sections de la prostate, et la qualité du test est fonction de l'habilité et de l'expérience de l'examinateur26. L'échographie transrectale n'est pas habituellement considérée comme un bon test de dépistage, principalement en raison de son faible degré de sensibilité et de spécificité, de son caractère invasif et de son coût. On s'en sert en général comme test diagnostique de confirmation et comme guide pour la biopsie lorsque le toucher rectal ou le dosage de l'APS évoquent la possibilité d'une tumeur26.

L'APS est une protéine présente dans les cellules épithéliales de la prostate qui est sécrétée dans le liquide séminal. Il peut être détecté dans le sérum au moyen de dosages immunologiques; les concentrations sériques sont élevées en présence d'une hypertrophie bénigne de la prostate et d'un cancer de la prostate224. Une surveillance systématique des concentrations d'APS est effectuée après le traitement pour évaluer le risque de récidive et l'efficacité du traitement225, mais parce que ce test est simple, peu coûteux et ne demande pas d'habileté spéciale, on s'y intéresse actuellement beaucoup aux fins de la détection précoce du cancer de la prostate226,227. Des données indiquent que l'utilisation de ce test permet de détecter un plus grand nombre de cancers de la prostate débutants226,228-231. Catalona et coll.228 ont constaté que la proportion de tumeurs détectées à différents stades variait selon qu'un dosage de l'APS ou un toucher rectal était effectué : tumeur limitée à la prostate, 51 % contre 34 %; envahissement capsulaire localisé, 15 % contre 23 %; envahissement capsulaire étendu, 24 % contre 43 %; envahissement des vésicules séminales, 6 % contre 14 %; et atteinte ganglionnaire, 4 % contre 7 %.

La sensibilité du dosage de l'APS comme méthode de détection du cancer de la prostate se situe entre 70 et 80 %226,232,233 ; autrement dit, environ un cas de cancer de la prostate sur quatre ne sera pas diagnostiqué lorsque cette méthode de dépistage est utilisée auprès d'une population asymptomatique. La valeur prédictive positive du dosage de l'APS comme méthode de détection du cancer de la prostate varie entre 28 et 35 %226,228,232. Cette faible valeur dénote un faible taux de spécificité, qui s'explique en partie par l'observation de taux élevés d'APS chez les hommes qui souffrent d'autres troubles prostatiques, tels qu'une hypertrophie bénigne. Par conséquent, environ trois hommes sur quatre qui affichent un taux élevé d'APS obtiendront des résultats négatifs aux épreuves diagnostiques complémentaires226. Bien que cette méthode permette de détecter de nombreux cancers à un stade précoce, son utilisation très répandue contribue à multiplier les biopsies inutiles et n'empêche pas plusieurs cancers de passer inaperçus. De plus, rien n'indique actuellement que le dépistage du cancer de la prostate au moyen d'un dosage de l'APS réduira la mortalité attribuable à cette maladie. Des essais comparatifs randomisés doivent être effectués pour éviter les biais inhérents aux études d'observation (p. ex., biais liés à la sélection, à la durée et au délai d'exécution). Des études sont en cours aux États-Unis et en Europe234,235, mais on ne pourra obtenir de résultats définitifs avant quelques années.

On ne s'accorde pas pour le moment sur la pertinence du dosage de l'APS dans le cadre d'un dépistage systématique effectué dans la population en général. Le tableau 5 donne un aperçu des lignes directrices établies par des organisations nord-américaines pour le dépistage du cancer de la prostate. Des lignes directrices fondées sur des preuves telles que celles formulées par le Groupe d'étude canadien sur l'examen médical périodique et l'US Preventive Services Task Force ne recommandent pas le recours systématique au dosage de l'APS comme méthode de dépistage du cancer de la prostate. Aucun de ces groupes n'estime que les données actuellement disponibles justifient l'utilisation de cet outil de détection dans l'ensemble de la population, principalement en raison de sa spécificité relativement faible et du risque de détecter des tumeurs indolentes qui ne progresseraient pas236,237.


TABLEAU 5

Lignes directrices pour le dépistage du cancer de la prostate, Canada et les États-Unis

Organisation Ligne directrice/recommandation Commentaires
Groupe d'étude canadien sur l'examen médical périodique, 1994 Le Groupe d'étude ne recommande pas l'utilisation systématique du dosage de l'APS ou du TR dans le cadre d'un examen médical périodique.  
US Preventive Services Task Force, 1996 Le dépistage systématique du cancer de la prostate au moyen du TR, d'un dosage des marqueurs sérologiques ou de l'ETR n'est pas recommandé.  
US National Cancer Institute, 1997 On ne dispose pas de données suffisantes pour déterminer si le dépistage par TR, ETR ou dosage des marqueurs sérologiques, dont l'APS, contribue à réduire la mortalité par cancer de la prostate.  
American Cancer Society, 1992 Dosage annuel de l'APS chez les hommes de  > 50 ans
TR annuel chez les hommes de  > 40 ans
Dosage annuel de l'APS chez les hommes de moins de 50 ans qui font partie d'un groupe à haut risque jusqu'à ce que l'espérance de vie soit inférieure à 10 ans.
Atelier canadien sur le dépistage du cancer de la prostate, 1994 Dépistage par dosage de l'APS uniquement dans le cadre d'un essai de dépistage ou à la demande d'un patient qui a reçu un counselling pré-test et a donné son consentement éclairé.  
Association canadienne d'urologie, 1996 Le TR et les dosages de l'APS favorisent une détection plus précoce de cancers de la prostate présentant un intérêt clinique. On devrait sensibiliser les hommes aux avantages et aux risques potentiels associés à la détection précoce de façon qu'ils puissent décider de façon éclairée de l'utile de subir un tel test.  
American Academy of Family Physicians, 1996 Il convient de renseigner les hommes de 50 à 65 ans sur les risques connus et les avantages incertains du dépistage du cancer de la prostate.  
American College of Radiology, 1995 Tous les hommes de 40 ans et plus devraient subir chaque année un TR et, à partir de l'age de 50 ans, devraient se soumettre à un dosage annuel de l'APS.  
American Urological Association, 1995 Le TR et le dosage de l'APS effectués chaque année contribuent grandement à accroître le taux de détection précoce du cancer de la prostate. Ces tests conviennent particulièrement aux hommes de 50 ans et plus et à ceux de 40 ans ou plus qui sont à haut risque. Le dosage de l'APS devrait être répété chez les hommes en santé qui ont une espérance de vie de 10 ans ou plus.  

   

Traitement

Diverses modalités thérapeutiques sont utilisées pour contrôler le cancer de la prostate. La prostatectomie radicale (intervention qui comporte, de préférence, la préservation des nerfs et qui est associée à de plus faibles taux d'effets secondaires) ou la radiothérapie ont une visée curative chez les hommes porteurs d'une tumeur localisée. L'hormonothérapie cytoréductrice, à base d'antiandrogènes, est aussi parfois utilisée comme traitement complémentaire dans ces cas. Une irradiation locale (pour les extensions régionales) et le blocage androgénique partiel ou complet (obtenu par castration chimique ou chirurgicale) constituent les principaux traitements dans les cancers avancés. On peut avoir recours à la chirurgie pour la stadification des tumeurs. L'administration intermittente d'hormones ou d'antiandrogènes peut accroître l'efficacité du traitement hormonal. Le strontium injecté par voie parentérale peut agir spécifiquement sur la douleur osseuse.

Nous ne pouvons, dans le cadre de cette série de monographies, examiner en détail les modalités thérapeutiques employées pour chaque stade d'évolution du cancer de la prostate. Le lecteur est prié de se reporter aux analyses approfondies qui ont déjà été effectuées20,27. Bien qu'on s'entende en général sur un certain nombre de paramètres pour les traitements initiaux de divers stades du cancer chez les hommes, il existe encore de grandes zones d'ombre. On se demande notamment si dans les cancers débutants, la chirurgie, la radiothérapie ou le report à plus tard du traitement n'est pas préférable, si un blocage androgénique est indiqué lorsque l'extension métastatique est minimale et quelle est la meilleure façon de prendre en charge les cancers avancés réfractaires au blocage androgénique. Tous les traitements actifs s'accompagnent d'une certaine morbidité : par exemple, l'impuissance (chez au moins 20 à 40 % des cas) et l'incontinence (chez 5 à 25 % des cas) sont fréquentes après une radiothérapie et une chirurgie des cancers peu évolués238), et les troubles de l'érection sont inévitables après le traitement hormonal d'un cancer avancé.

Les hommes atteints d'un cancer de la prostate doivent donc composer avec la part d'incertitude liée à chacune des modalités thérapeutiques, qui comportent toutes des risques importants d'effets secondaires.

Conclusions et recommandations

Le contrôle du cancer de la prostate pose des problèmes. C'est dû en partie au fait que l'incidence du cancer de la prostate et la mortalité qui y est associée varient de façon marquée d'un pays à l'autre et que, comme l'ont montré des études sur les migrants, on croit en général que les facteurs liés au comportement jouent un rôle important dans l'étiologie du cancer de la prostate. Malheureusement, malgré les nombreuses études épidémiologiques effectuées sur le cancer de la prostate, aucun facteur de risque modifiable généralisé et connu n'a été identifié, à l'exception peut être de la consommation de graisses d'origine animale. Qu'est-ce qui explique l'échec de l'épidémiologie?

Cela tient peut-être au fait que l'épidémiologie est un instrument assez grossier pour l'examen de ce qui pourrait s'avérer une étiologie inhabituellement complexe. La plupart des études épidémiologiques du cancer de la prostate ont beaucoup de difficulté à caractériser l'exposition et la maladie. Si l'on veut en arriver à ce que les résultats d'études épidémiologiques concordent, il faudra peut-être mieux comprendre l'interaction des nombreux facteurs génétiques (tels que la 5-alpharéductase) et des facteurs environnementaux (comme les graisses alimentaires, la vitamine A et la cigarette). L'obtention de renseignements adéquats sur le stade d'évolution des cancers de la prostate qui font défaut dans la plupart des études épidémiologiques, devrait permettre de tenir compte des biais possibles liés au regroupement des cancers sans intérêt clinique avec ceux qui peuvent fournir des indices utiles quant à l'étiologie de cette maladie.

Le dépistage continue de susciter des controverses de même que l'effet du traitement sur l'espérance et la qualité de vie. De toute évidence, d'autres recherches s'imposent. Un Forum national sur le cancer de la prostate, tenu à Toronto au début de 1997, s'est penché sur ces questions239. Au nombre des recommandations formulées par les participants à ce forum, citons l'élaboration d'un programme intégré de recherche qui rend compte de l'importance de la maladie. Dans un premier temps, on a proposé qu'un essai comparatif randomisé soit effectué au Canada sur le dépistage du cancer de la prostate par dosage de l'APS afin de régler la question de l'utilisation de l'APS comme outil de dépistage. Il faut de plus des instruments pour surveiller l'effet des changements dans les méthodes de dépistage, les conséquences de l'établissement de diagnostics plus précoces et les résultats des changements dans le traitement. Pour ce faire, le Forum a recommandé la création d'un registre de données sur les résultats, de même qu'une sérothèque et une banque de tissus pour le cancer de la prostate.

L'application de ces recommandations devrait nous aider à mieux comprendre l'épidémiologie du cancer de la prostate et à éliminer la controverse entourant son dépistage.


ANNEXE

Classification du cancer de la prostate : système TNM (tumeur,
ganglion, métastases) et système de Jewett

TNM Description Jewett
T Tumeur primitive  
TX Tumeur primitive ne pouvant être évaluée  
TO Aucun signe de tumeur primitive  
T1 Tumeur cliniquement non apparente, non palpable ni visible par technique d'imagerie A
T1a Découverte histologique fortuite d'une tumeur dans 5 % au moins du tissu réséqué A1
T1b Découverte histologique fortuite d'une tumeur dans plus de 5 % du tissu réséqué A2
T1c Tumeur identifiée par biopsie à l'aiguille (p. ex., justifiée par une élévation de l'antigène prostatique spécifique  
T2 Tumeur limitée à la prostate B
T2a Tumeur envahissant la moitié d'un lobe ou moins B1
T2b Tumeur envahissant plus de la moitié d'un lobe mais non les deux lobes B2
T2c Tumeur envahissant les deux lobes B2
T3 Envahissement dépassant la capsule C
T3a Envahissement extracapsulaire unilatéral C1
T3b Envahissement extracapsulaire bilatéral C1
T3c Envahissement d'une ou deux vésicules séminales C1
T4 Tumeur fixée ou envahissement des organes voisins autres que les vésicules séminales C2
T4a Envahissement du col de la vessie et/ou du sphincter externe et/ou du rectum  
T4b Envahissement des muscles releveurs et/ou tumeur fixée à la paroi pelvienne  
N Adénopathie régionale  
NX Adénopathie régionale ne pouvant être évaluée  
NO Aucune métastase au niveau des ganglions lymphatiques régionaux  
N1 Métastase dans un seul ganglion régional, <2 cm de diamètre maximal D1
N2 Métastase dans un seul ganglion régional, >2 cm <5 cm de diamètre maximal ou dans plusieurs ganglions régionaux, aucun >5 cm de diamètre maximal  
N3 Métastase dans un seul ganglion régional >5 cm de diamètre maximal  
M Métastase à distance  
MX Présence de métastase à distance ne pouvant être évaluée  
MO Aucune métastase à distance  
M1 Métastase à distance D2
M1a Ganglions non régionaux  
M1b Métastases osseuses  
M1c Autres métastases  
Source : Modification à partir des références 24, 25



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Références des auteurs

Larry F. Ellison, Laurie Gibbons, Isra Levy et Howard Morrison, Bureau du cancer, Laboratoire de lutte contre la maladie, Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada
Julie Stokes et Joan Lindsay, Division du vieillissement et des aînés, Direction de la santé de la population, Direction générale de la promotion et des programmes de santé, Santé Canada

Correspondance : Julie Stokes, Immeuble LLCM, Pré Tunney, IA : 0602E2, Ottawa, Ontario K1A 0L2

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Dernière mise à jour : 2002-10-02 début