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LES ENFANTS EXPOSÉS À LA VIOLENCE CONJUGALE ET FAMILIALE : GUIDE À L'INTENTION DES ÉDUCATEURS ET DES INTERVENANTS EN SANTÉ ET EN SERVICES SOCIAUX
Les enfants exposés à la violence conjugale et familiale : Guide à l'intention des éducateurs et des intervenants en santé et en services sociaux préparé par Marlies Sudermann et Peter Jaffe pour l'Unité de la prévention de la violence familiale, Santé Canada. Also available in English under the title A Handbook for Health and Social Service Providers and Educators on Children Exposed to Woman Abuse/Family Violence. Les opinions exprimées dans ce document sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue de Santé Canada. Il est interdit de reproduire ce document à des fins commerciales, mais sa reproduction à d'autres fins est encouragée, à condition que la source soit citée. On peut obtenir, sur demande, la présente publication en formats de substitution. Pour obtenir plus de renseignements sur les questions de violence familiale, veuillez communiquer avec : Le Centre national d'information sur la violence dans la famille © Ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1999
REMERCIEMENTS Nous sommes très heureux d'avoir pu rédiger ce guide grâce à l'aide financière de l'Unité de la prévention de la violence familiale de Santé Canada, car nous croyons qu'il contribuera à résoudre le problème des enfants exposés à la violence envers les femmes dans les collectivités canadiennes. Nous avons bénéficié de l'aide précieuse d'un groupe national d'experts dans le domaine de la violence envers les femmes et des questions relatives aux enfants exposés à la violence envers les femmes. Les suggestions du groupe, qui s'est réuni à London, en Ontario, le 5 mars 1998, nous ont été extrêmement utiles, et nous nous en sommes inspirés dans toute la mesure du possible. Le groupe national était composé des membres suivants : Louise Marie Bouchard Gwyn Davies Helen Dempster Claudette Dumont-Smith Levonty Kazarian Deborah Sinclair Janet Wagar INTRODUCTION À qui ce guide est-il destiné? Les enfants qui sont exposés à la violence envers les femmes sont profondément marqués par cette expérience qui a d'importants effets préjudiciables sur leur santé, leur sécurité, leur comportement, leur développement affectif et social, et leurs résultats scolaires. C'est un problème important pour les médecins de famille, les professionnels de la santé mentale des enfants, les psychologues, les travailleurs sociaux, les préposés à la protection de la jeunesse, les éducateurs, les administrateurs scolaires, le personnel des garderies, les infirmières et infirmiers de la santé publique et des écoles, les sage-femmes, les pédiatres, les obstétriciens, les travailleurs des services communautaires, les défenseurs des femmes, les enseignants des écoles professionnelles et des collèges communautaires, les spécialistes de la thérapie familiale et conjugale, les évaluateurs spécialisés dans la garde d'enfants et les visites aux enfants, et les nombreux autres intervenants du réseau de fournisseurs de nos collectivités. Qu'est-ce que l'exposition des enfants à la
violence conjugale et familiale? Les enfants exposés à la violence envers les femmes voient, entendent, et sont témoins d'actes de violence commis à l'égard de leur mère par leur père ou par le conjoint de celle-ci. Ils peuvent être des témoins oculaires ou se trouver dans une autre pièce, à l'étage ou au lit où ils essaient de s'endormir. Ils peuvent également constater les résultats de la violence. Ils voient et entendent des scènes qui vont de la violence verbale à l'agression sexuelle ou physique, dont des gifles et des bourrades, des volées de coups et de l'agression armée. Ils entendent presque toujours la violence verbale et les insultes qui accompagnent la violence physique, et qui peuvent également se produire à d'autres moments. L'atmosphère familiale est souvent caractérisée par un manque total de respect de l'agresseur à l'égard de leur mère qui, à de nombreux égards, se trouve réduite à l'impuissance. Le milieu familial dans lequel ces enfants doivent vivre est donc un « environnement toxique » qui, dans bien des cas, compromet gravement leur bien-être et leur développement. Même lorsqu'il n'y a pas de violence physique, il règne souvent une atmosphère de crainte, d'anxiété, de colère et de tension au foyer. Le pouvoir et le contrôle sont les moteurs de la violence. L'agresseur
a recours à la violence pour maintenir son pouvoir et contrôler la victime.
Parmi les tactiques fondées sur la violence,
Le père ou le partenaire masculin exerce souvent un pouvoir autoritaire et la mère n'est pas autorisée à prendre de décisions dans la famille. La victime peut souffrir d'une faible estime de soi, de dépression et d'anxiété; des sentiments de désespoir l'animent et elle arrive même à se considérer comme responsable de la situation, ce qui compromet ses capacités d'adaptation et ses compétences parentales. Le secret est souvent imposé, si bien que la violence n'est pas connue en dehors de la famille. On apprend aux enfants à ne pas en parler et on les menace même parfois de punitions s'ils disent quelque chose. Certaines familles déménagent chaque fois qu'il est probable que la violence soit découverte, alors que d'autres vivent dans le même quartier pendant des années, sans qu'aucun membre de la collectivité n'intervienne pour aider les victimes. Dans les foyers où la femme est victime de violence, les enfants courent eux-mêmes un risque accru de violence physique et sexuelle de la part de l'agresseur de leur mère. Le présent guide met l'accent sur les cas de violence familiale où c'est l'homme qui est l'agresseur et la mère la victime, car c'est le scénario de contrôle et d'abus de pouvoir le plus fréquent. Nous reconnaissons cependant qu'il arrive aussi que ce soit l'homme qui soit victime de violence (et que les effets sur les enfants qui en sont témoins sont les mêmes). Toutefois, les données disponibles indiquent que ces cas sont minoritaires, particulièrement en ce qui concerne les répercussions qualitatives sur les victimes. Combien d'enfants sont exposés à la violence envers les femmes?
Autrement dit, de 11 à 23 p. 100 des enfants canadiens sont témoins chez eux de divers actes de violence envers leur mère. Une estimation prudente permet de dire que, dans chaque salle de classe, deux à six enfants ont été témoins chez eux d'une forme quelconque de violence envers leur mère au cours de l'année écoulée. Aperçu des effets sur les enfants de l'exposition à la violence envers les femmes
Pourquoi ce sujet ne fait-il pas partie de la
formation des éducateurs et des intervenants en santé et en services sociaux? À la connaissance des auteurs, aucune association professionnelle n'exige la formation dans ce domaine comme condition nécessaire de l'accréditation ou de la qualification. Que peuvent faire les éducateurs et les intervenants
en santé et en services sociaux pour aider les enfants exposés à la violence
envers les femmes? Que puis-je faire en tant qu'éducateur ou qu'intervenant
en santé ou en services sociaux pour contribuer à résoudre ce problème?
Une intervention efficace en faveur des enfants ne peut pas être dissociée du recours à des mécanismes efficaces de lutte contre la violence envers les femmes
Enfants témoins de violence envers les femmes :
Pourquoi intervenir? Ce guide a pour objet d'aider les collectivités et les intervenants de première ligne à réagir plus efficacement au problème des enfants témoins d'actes de violence. Grâce à des stratégies d'intervention précoces et plus nuancées, les collectivités pourraient réduire l'effet immédiat et à long terme de ces expériences traumatiques. Le sort de ces enfants mérite une attention spéciale, ne serait-ce qu'à cause de leur peine et de leurs souffrances. En outre, la collectivité a ainsi l'occasion de s'occuper d'un groupe très exposé qui risque de constituer la prochaine génération d'époux violents et de partenaires. D'autre part, les enfants qui sont témoins d'actes de violence chez eux ont beaucoup plus tendance à commettre eux-mêmes des actes d'agression dans la collectivité et à continuer à le faire lorsqu'ils deviennent adultes. À une époque où tout s'évalue en termes d'argent et de dettes croissantes, il est bien évident qu'il faut résoudre le problème des milliards de dollars que coûte la violence familiale envers les femmes. Peut-être n'y a-t-il rien de plus indispensable que l'adoption d'un plan bien coordonné, axé sur l'aide aux enfants témoins d'actes de violence. Le problème social que représentent les enfants vivant dans un contexte de violence envers les femmes n'a rien de nouveau. Bien que la recherche dans ce domaine et l'aide à ce groupe n'ont vraiment commencé à prendre forme qu'au cours des dix dernières années, ces enfants posent un problème difficile à résoudre pour de nombreux éducateurs et fournisseurs de services sociaux, de services de santé et de services de garde d'enfants. Ceux qui travaillent dans le domaine de la protection de l'enfance constatent de plus en plus le lien entre l'exposition à la violence et les autres formes de mauvais traitement des enfants. Certains enfants qui ont été exploités sexuellement par leur beau-père ne le révèlent que bien des années plus tard lorsqu'ils ont également la terreur de voir leur mère maltraitée physiquement et verbalement. La peur les empêche de parler. Les adolescents qui, chez leur médecin de famille ou l'infirmière de l'école, notent des symptômes d'anxiété, de dépression ou des effets somatiques, vivent parfois avec des secrets qu'ils répriment au sujet de la violence dans leur famille. L'enfant hyperactif et indiscipliné à l'école, candidat idéal pour le traitement au Ritalin, revit parfois les scènes du champ de bataille familial et manifeste les syndromes du stress post-traumatique (SSPT). L'enfant qui brutalise ses camarades à la garderie, qui pose un problème pour le personnel et fait l'objet de plaintes des parents, ne fait parfois qu'imiter le comportement de pouvoir et de contrôle excessif dont il est chaque jour témoin chez lui. La rédaction de ce guide est justifiée par certains des exemples qui précèdent d'enfants témoins d'actes de violence qui sont négligés, dont les problèmes sont mal diagnostiqués ou qui ne reçoivent pas le type d'aide approprié. Dans bien des cas, ces enfants sont doublement victimes lorsque leurs problèmes sont minimisés ou aggravés à cause de l'ignorance des autres. Ainsi, le juge qui ordonne la garde partagée et accorde le droit de visite toutes les deux semaines à un père qui a maltraité la mère des enfants mais n'a jamais maltraité directement les enfants, crée parfois une foule de nouveaux problèmes pour la mère maltraitée et ses enfants. Le jeune contrevenant qui a agressé sa petite amie ou des camarades masculins, et que l'on envoie dans un camp de type militaire pour y découvrir les bienfaits d'une stricte discipline, risque de ne pas profiter des leçons qu'il en tirerait normalement s'il a été élevé par un père violent. Malheureusement, il y a d'innombrables exemples de ce genre qui montrent que le problème des enfants témoins d'actes de violence n'intéresse pas seulement le personnel des refuges et les agents de police mais constitue en fait un problème fondamental pour tous les professionnels de première ligne et pour les services communautaires qui s'occupent des enfants et de leurs familles. Étant donné les renseignements cliniques dont on dispose et l'état de la recherche sur la question, l'ignorance n'est plus une excuse valable pour l'absence d'interventions communautaires appropriées. INCIDENCE ET PRÉVALENCE DE L'EXPOSITION DES ENFANTS À LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES C'est le Canada qui a effectué l'enquête la plus exhaustive sur la violence envers les femmes comprenant également une estimation du nombre d'enfants témoins d'actes de violence au foyer (Johnson, 1996). Cette étude portait à la fois sur la prévalence pendant toute la vie et sur l'incidence annuelle de la violence envers les femmes. L'enquête initiale a révélé que 29 p. 100 des femmes canadiennes sont victimes d'actes de violence physique ou sexuelle de la part de leur conjoint (y compris les conjoints de fait) à un moment quelconque de leur vie après l'âge de 18 ans. Près de quatre femmes sur dix (39 p. 100) ont déclaré que leurs enfants avaient été témoins de ces mauvais traitements, ce qui signifie qu'au moins deux millions d'enfants (à supposer qu'il y ait en moyenne deux enfants par famille) ont été exposés à des actes de violence. Plus de 1,2 million d'enfants auraient donc été témoins de formes extrêmes de violence, y compris les blessures, et, dans la plupart des cas (1 040 000), leurs mères auraient craint pour sa vie (Johnson, 1996). Ce chiffre représente en fait une sous-estimation de la prévalence réelle de ces situations, étant donné que la plupart des chercheurs dans ce domaine reconnaissent que les parents ont tendance à sous-estimer les incidents auxquels leurs enfants ont été exposés chez eux, et même dans les cas où les enfants n'ont peut-être pas été témoins oculaires d'une agression, ils n'en sont pas moins marqués par l'atmosphère de peur dans leur famille et par l'effet de la violence sur leur mère (p. ex., Jaffe, Wolfe et Wilson, 1990). La question au sujet de la prévalence des enfants témoins d'actes de violence nous amène à en poser une seconde : combien d'adultes ont été témoins d'actes de violence dans leur famille d'origine lorsqu'ils étaient enfants? Selon l'Enquête sur la violence envers les femmes (VEF), environ 17 p. 100 des femmes de plus de 18 ans indiquent qu'elles ont été témoins d'agressions de leur père contre leur mère [1 785 000 femmes de 18 ans et plus] (Rodgers, 1994). En outre, les femmes ont déclaré que leur conjoint actuel (9 p. 100 des cas), leur ancien conjoint (17 p. 100 des cas) avaient été témoins d'actes de violence chez eux. Cette expérience était liée au fait que les femmes sont exposées à un plus grand nombre d'actes de violence graves et répétés. Si le beau-père d'une femme se montrait violent à l'égard de sa belle-mère, par exemple, il y avait trois fois plus de chances que cette femme soit exposée à des mauvais traitements physiques et sexuels une fois mariée en comparaison des femmes qui avaient épousé des hommes dont les pères n'étaient pas violents (12 p. 100 au lieu de 36 p. 100). Il était plus fréquent que ces femmes soient battues, étranglées, menacées avec un couteau ou une arme à feu et qu'elles subissent des blessures (Johnson, 1996). Chaque année, de nouveaux enfants sont exposés à la violence envers les femmes. Au Canada, quelque 160 000 enfants seraient témoins d'actes de violence chaque année, si l'on prend un taux moyen de 3 p. 100 (201 000) de femmes mariées victimes d'actes de violence, observés dans 39 p. 100 des cas par des enfants, et une moyenne de deux enfants par famille (Johnson, 1996). Encore une fois, cette estimation est extrêmement prudente parce que les adultes ont tendance à sous-estimer ce dont les enfants sont témoins. D'autre part, un nombre considérable de femmes peuvent être maltraitées par d'autres proches (hommes qu'elles fréquentent, femmes lorsqu'il s'agit de relations homosexuelles) et par conséquent, ne pas figurer dans la catégorie des conjoints de l'enquête VEF. Il est probable que le chiffre est plus proche de 500 000 enfants et adolescents. Compte tenu de l'effet à court terme et à long terme possible sur les témoins d'actes de violence, l'incidence et la prévalence considérables du problème ont de nombreuses conséquences. Comme environ 60 p. 100 des enfants témoins souffrent du syndrome de stress post-traumatique (Lehmann, 1997) démontrant qu'ils éprouvent des difficultés récurrentes sur les plans affectif et comportemental après que la violence ait pris fin, l'effet sur eux est grave et il peut être tout aussi profond sur la prochaine génération de couples mariés. Bien que ce guide soit consacré essentiellement aux problèmes des enfants
exposés à la violence, la recherche et l'expérience indiquent qu'il y
a un chevauchement considérable des différentes formes de violence familiale.
Ainsi, dans 30 à 40 p. 100 des familles où la femme est maltraitée,
les enfants peuvent également être victimes de violence physique ou sexuelle.
Une incidence élevée d'agressions entre frères et sœurs a également été
signalée. Les études portant sur la violence physique et sexuelle à l'égard
des enfants démontrent que dans la moitié des cas, la mère des enfants
est également soumise à de mauvais traitements. Les études portant sur
la prévalence sur toute une vie de la violence à l'égard des jeunes filles
et des femmes, y compris toutes les formes de violence sexuelle et physique
intrafamiliale et extrafamiliale, ont révélé que la vaste majorité des
personnes interrogées font état d'antécédents de violence (Comité canadien
sur la violence faite aux femmes, 1993), ce qui en dit long sur le caractère
généralisé de la violence.
EFFETS SUR LES ENFANTS DE L'EXPOSITION À LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES Tout récemment encore, on ne considérait pas que les enfants exposés à la violence familiale avaient des besoins spéciaux, ni qu'ils devaient être protégés. L'état actuel des connaissances ne laisse plus aucun doute sur la gravité des conséquences sur le plan psychologique et comportemental pour les enfants témoins d'actes de violence familiale, ainsi que sur les effets nocifs sur leur développement social et scolaire (p. ex., Hughes, 1988; Fantuzzo et Lindquist, 1989; Jaffe, Wolfe et Wilson, 1990; Peled, Jaffe et Edleson, 1995; Sudermann et Jaffe, 1998). Les effets sont suffisamment graves pour qu'un nombre croissant d'administrations considèrent aujourd'hui que ces enfants doivent bénéficier de la protection des lois (Echlin et Marshall, 1995). Être témoin d'actes de violence familiale a un certain nombre d'effets principaux, mais aussi des effets plus subtils. Parmi les mieux documentés et les plus frappants, on peut citer des cas plus fréquents de passage à l'acte et de comportement agressif, ainsi que la dépression et l'anxiété. A. Comportement agressif et indiscipline B. Problèmes affectifs et d'intériorisation C. Effets sur le développement social et scolaire Des travailleurs communautaires ont remarqué que certaines jeunes femmes appartenant à des groupes d'immigrants de diverses cultures et vivant dans des foyers violents se hâtent parfois pour terminer leurs études afin d'essayer de trouver un moyen rapide mais culturellement acceptable d'échapper au milieu familial, par exemple, en se mariant très jeunes ou en prenant un emploi avant d'avoir poussé leurs études aussi loin qu'elles le pouvaient (Kazarian et Kazarian, 1998). D. Syndrome de stress post-traumatique E. Symptômes subtils SYMPTÔMES CHEZ L'ENFANT DE L'EXPOSITION À LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES À DIFFÉRENTES ÉTAPES DE SON DÉVELOPPEMENT Stade prénatal De la naissance à deux ans Les travaux de Perry (1995) sur les effets des environnements violents sur les très jeunes enfants permettent de penser que le cerveau et le développement nerveux de l'enfant subissent des changements négatifs lorsqu'il est exposé à la violence envers les femmes et à d'autres formes de violence à ce stade de sa vie. Selon Perry (1995), l'exposition à la violence traumatique altérera le développement du système nerveux central et prédisposera le sujet à être plus impulsif, réactif et violent (1995). Plus tard, sur le plan du comportement, cela se manifestera par l'hypervigilance aux menaces perçues et par l'hypersensibilité (agression) lorsque le sujet s'attend à être agressé par d'autres personnes. Bien que d'autres recherches s'imposent dans ce domaine, les données actuelles montrent que l'exposition à la violence envers les femmes a un effet très grave sur les bébés et les jeunes enfants. Enfants d'âge préscolaire Enfants d'âge scolaire de 6 à 11 ans Adolescents Effets à long terme
DÉPISTAGE DES CAS D'EXPOSITION À LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES Le contact entre les professionnels de première ligne et les femmes maltraitées et leurs enfants représente une occasion exceptionnelle d'intervention précoce. C'est parfois le moment opportun d'élaborer un plan de sécurité dans les cas où la violence s'est aggravée et où un risque imminent ou continu de dommage personnel est apparent. Il arrive aussi que les professionnels qui aident les femmes et les adolescents observent certains indices ou qu'ils aient des raisons de craindre que leurs clients sont exposés chez eux à la violence envers les femmes, sans pour autant en être certains. Dépistage initial des symptômes chez les enfants
Il arrive fréquemment que les enfants veuillent que quelqu'un de l'extérieur découvre l'existence des problèmes familiaux et pour cela, ils révèlent un certain nombre d'indices par leur comportement. Ils le font aussi de façon indirecte, dans leur journal intime ou dans leurs conversations. Aussi bien les mères que leurs enfants ne divulguent pas toujours ce qui se passe la première fois qu'on le leur demande mais il est possible de faire quelques suggestions utiles qui les incitent parfois à révéler plus tard qu'ils sont exposés à la violence chez eux. Si vos soupçons paraissent bien fondés et étayés par des tiers (p. ex., camarades de l'école secondaire qui confient leurs inquiétudes), il est parfois bon de poser des questions de manière plus directe. Ainsi, les médecins de famille (p. ex., Brown et coll., 1996) et les infirmières et médecins de salle d'urgence (p. ex., Wright, Wright et Issac, 1997) ont mis au point des questions et des protocoles standards très directs qui permettent de confirmer les cas de violence qu'ils soupçonnent fortement. Nous vous suggérons les questions suivantes :
Ces questions sont destinées à être utilisées comme outils de dépistage initial. En cas de divulgation, prenez immédiatement
des mesures Le point de départ est de savoir que l'exposition à la violence envers les femmes est liée à de graves problèmes d'adaptation. Voici un exemple qui montre bien combien de travail il reste encore à faire dans ce domaine : deux stagiaires sur trois dans les services d'urgence de médecine pédiatrique croyaient que l'intervention en faveur des mères maltraitées ne relevait pas de la pratique de la pédiatrie (Wright, Wright et Isaac, 1997). Demandez aux enfants qui manifestent des symptômes
sur le plan affectif et celui du comportement s'ils ont été témoins d'actes
de violence COMMENT INTERROGER LES ENFANTS SUSCEPTIBLES D'ÊTRE EXPOSÉS À LA VIOLENCE FAMILIALE Les questions qui suivent peuvent être utiles à l'intervenant qui tente
de déceler une exposition à la violence envers les femmes. Ces questions
devraient naturellement être utilisées concurremment avec d'autres techniques
et sources d'information.
INTERVENTION EN SITUATION DE CRISE ET PLANIFICATION
DES MESURES DE SÉCURITÉ Quoi dire si un enfant révèle qu'il a
Quoi faire lorsqu'un enfant révèle l'existence d'un problème
Après que les plans de sécurité ont été établis, orientez l'enfant vers un service de thérapie collective ou individuelle afin de l'aider à surmonter le fait qu'il a été témoin de violence, et de prendre des mesures de prévention secondaire de futures situations de violence. Plan de sécurité
Aiguillage vers les services de protection de
la jeunesse : quand signaler qu'un enfant est exposé à la violence
envers les femmes Au moment de la rédaction de ce guide, les provinces suivantes mentionnaient nommément dans leurs lois la violence familiale dont les enfants sont témoins ou victimes : l'Alberta, le Yukon, la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve. Les autres provinces l'incluent dans la pratique dans la catégorie de la violence psychologique et psychosociale. Certaines provinces révisent actuellement leurs lois relatives aux enfants témoins de violence envers les femmes ou de violence familiale (p. ex., l'Ontario). La question de l'intervention des services de protection de la jeunesse lorsque des enfants sont témoins de violence est controversée (Echlin et Marshall, 1995), car la plupart des intervenants veulent éviter le genre de situations qui se sont produites dans certaines administrations américaines, où la mère a été tenue responsable de la violence, pour « défaut de protection ». Lorsqu'une mère est victime d'actes de violence grave, il peut être plus difficile pour elle de s'occuper de ses enfants. Dans certains cas, une telle situation compromet la sécurité et le bien-être de ses enfants et conduit à la négligence. Bien qu'il soit difficile de définir ce qu'est la négligence envers un enfant, il s'agit en général de situations dans lesquelles les besoins fondamentaux de ces enfants ne sont pas satisfaits. Cela se produit le plus souvent lorsque la mère maltraitée est également aux prises avec d'autres problèmes, par exemple l'abus d'intoxicants ou une maladie mentale grave comme la schizophrénie. Dans ces cas-là, la négligence à l'égard de l'enfant doit être signalée aux services de protection de la jeunesse, car ce sont les enfants qui sont les plus vulnérables. Encore une fois, vous devez vous conformer aux dispositions des lois provinciales. Il est souvent préférable de consulter les services de protection de la jeunesse afin de savoir si le cas doit être signalé. Cette consultation peut se faire sans révéler l'identité de la femme ou de la famille. ÉVALUATION DES ENFANTS EXPOSÉS À LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES Il est souvent préférable que les enfants exposés à la violence envers les femmes soient évalués par des professionnels de la santé mentale des enfants. La présente section intéressera donc plus particulièrement les psychologues, les psychiatres et les travailleurs sociaux chargés de l'évaluation formelle des enfants. Cependant, certains aspects du processus intéresseront également d'autres professionnels. Les évaluateurs des questions de garde et de droit de visite des enfants devraient être au courant des problèmes décrits ici pour évaluer correctement les enfants exposés à la violence envers les femmes. Les enfants qui sont aiguillés vers les groupes s'occupant d'enfants exposés à la violence envers les femmes n'ont parfois besoin que d'une évaluation sommaire, dans le cadre du processus de tri préalable. Cependant, les enfants qui manifestent des symptômes graves, ou qui ont été exposés à des actes de violence extrêmes et répétés, devraient bénéficier, dans la mesure du possible, d'une évaluation et d'une thérapie plus poussées. Établissement de rapports et décryptage du pacte
du secret Renseignez-vous le plus possible sur la situation Perspectives multiples d'évaluation (Nota : Les instruments qui suivent doivent naturellement être utilisés par les personnes compétentes, capables d'interpréter et de comprendre les limites des tests psychologiques. Il est également indispensable d'être sensible aux différences culturelles pour utiliser ces mesures d'évaluation, car les enfants appartenant à certains groupes culturels ne sont pas toujours habitués à répondre de cette manière à des questions portant sur leurs préoccupations et leurs problèmes personnels.) Instruments d'évaluation générale : problèmes
affectifs et de comportement Instruments d'évaluation détaillée Pour les enfants témoins de violence Stress post-traumatique, dissociation La Child Impact of Traumatic Events Scale-Family Violence Form (CITES-FVF) (Wolfe et Lehmann, 1992) est un autre instrument de détection des symptômes de stress post-traumatique. Outre les 25 rubriques relatives aux symptômes, la CITES-FVF mesure les attributions relatives à la perception du danger, à la vulnérabilité personnelle et à l'autocritique et la culpabilité. Dépression Enfants témoins de violence envers les femmes, attitudes à l'égard
de la violence interpersonnelle Le Child Witness to Violence Interview (Jaffe, Wolfe et Wilson, 1990) est un autre instrument très utile. Ce guide d'entretien porte sur les attitudes et les réactions à la colère chez l'enfant, sur les capacités d'assurer sa propre sécurité, et sur les attitudes à l'égard de la responsabilité en matière de violence. Pour les adolescents plus âgés, le questionnaire London Family Court Clinic Questionnaire on Violence in Relationships (Jaffe, Sudermann et Reitzel, 1989; Jaffe, Sudermann, Reitzel et Killip, 1992) est parfois utile lorsqu'il s'agit d'évaluer les attitudes et les opinions au sujet de la violence envers les femmes en général, ainsi que les attitudes à l'égard de la violence pendant les fréquentations. Points forts et sources de soutien Les caractéristiques personnelles de l'enfant, telles que l'âge au départ, son degré de développement, le fait qu'il peut se souvenir d'une époque sans violence, sont toutes très importantes. L'intelligence, les bons résultats scolaires, les capacités athlétiques et les relations avec les pairs, ainsi que les talents et les intérêts spéciaux sont autant de ressources et de moyens de défense contre les effets de la violence. Le milieu scolaire et les caractéristiques du voisinage, ainsi que l'accès au counselling en cas de besoin, sont aussi des facteurs très importants (Rutter, 1990). Le processus d'évaluation peut être utilisé comme un moyen de préparation
au counselling afin d'aider l'enfant ou l'adolescent à se sentir plus
à l'aise lorsqu'il parle de la violence, et de lui souligner l'existence
de groupes de soutien et de thérapeutes pour l'aider à surmonter le traumatisme
dont il a été victime. THÉRAPIE ET SOUTIEN POUR LES ENFANTS EXPOSÉS À LA VIOLENCE CONJUGALE OU FAMILIALE
Formes d'intervention Thérapie de groupe ou thérapie individuelle? Cependant, certains enfants ne sont peut-être pas prêts à une intervention de groupe. Mentionnons, entre autres :
Thérapie de groupe
Groupes d'âge Animateurs Participation de la mère et des soignants non
violents D'autres modèles préconisent des groupes parallèles pour les mères et les enfants. D'autres encore prévoient que les mères et les enfants travaillent ensemble au sein de groupes d'environ trois couples mère-enfant. Les buts de ces activités de groupe sont, notamment, de réhabiliter la mère écartée par la violence et de la rétablir dans ses fonctions de soignante et de chef de famille (Rabenstein et Lehmann, 1997). Thérapie individuelle POUR LES ENFANTS D'autres intervenants préfèrent la thérapie par le jeu, en particulier
dans le cas des jeunes enfants, ou la thérapie par l'art (Malchiodi, 1990),
qu'ils combinent aux techniques d'interprétation et à la discussion. SOUTIEN À LA MÈRE Les résultats d'études et les résultats cliniques se recoupent pour indiquer le lien étroit entre l'adaptation des enfants témoins de violence et celle de leur mère (p. ex., Jaffe, Wolfe et Wilson, 1990; Holden et coll., 1998). Règle générale, plus la femme est déprimée, anxieuse, isolée et traumatisée, plus les enfants connaissent de problèmes affectifs et comportementaux. Cette constatation signifie que le counselling et le soutien pour la mère victime de violence procurent des avantages indirects à ses enfants. Une mère victime de violence peut être confrontée à divers problèmes, notamment :
Le soutien à une mère victime de violence peut comprendre les services suivants :
De nombreux chercheurs et praticiens ont souligné que les femmes maltraitées ne sont pas de mauvaises mères, comme on voudrait trop souvent le croire (p. ex., Blinkoff, 1995; Holden et coll., 1998). L'autre façon de percevoir la situation est que, dans la plupart des cas, ces femmes ont réussi à survivre et ont besoin d'appui et de ressources communautaires pour gérer le traumatisme attribuable à la violence conjugale. Leurs enfants ont besoin de l'appui communautaire pour vivre en sécurité, guérir et reconstruire un système familial qui ne tolérera pas la violence. Questions types pour l'entrevue avec la mère Les questions suivantes peuvent être utiles pendant les entrevues avec la mère, si l'enfant a révélé des épisodes de violence conjugale.
Groupes à l'intention des mères victimes de
violence Pour régler certaines de ces questions, certains organismes ont créé
des groupes de soutien parental spéciaux à l'intention des mères. On y
traite de sujets comme la compréhension et la définition de la violence,
la manifestation de ses effets, l'autonomie et l'estime de soi des enfants,
le rétablissement de communications efficaces avec les enfants et la promotion
de relations familiales non violentes. Le soutien mutuel au sujet des
questions de garde et de droit de visite, et la connaissance des systèmes
juridiques et des services communautaires, comptent aussi parfois parmi
les thèmes abordés. Quand ces groupes sont très efficaces et qu'ils encouragent
et habilitent les femmes, ils les aident énormément à appuyer et à encourager
leurs enfants (Thornton, Bartoletto et Van Dieten, 1996). RESSOURCES UTILES DANS LA THÉRAPIE POUR LES ENFANTS ET LE MÈRES Thérapie de groupe B.C./YUKON SOCIETY OF INTERVAL AND TRANSITION HOUSES. Children who witness abuse group program (sans date). Plans de leçons et activités pour les enfants d'âge préscolaire. Compilé par Judy Kerr, John McKenzie-Cooper et Carol Elliot, Vancouver, (C.-B.), The Society. Commandes : 1-800-661-1040. B.C./YUKON SOCIETY OF TRANSITION HOUSES. Records management guidelines
addendum for CWWA Programs, 1996, Gisela Ruebesaat, Sharon White et
Greta Smith, Vancouver, (C.-B.), The Society. Commandes : B.C./YUKON SOCIETY OF TRANSITION HOUSES. Children's activities contributed by participants in children who witness abuse training, 1994, Vancouver, (C.-B.), The Society. Commandes : 1-800-661-1040. ERIKSEN, J., A. HENDERSON, M. DAVIDSON et S. OGDEN. Breaking the Cycle :
A parenting guide for single mothers of children who have witnessed domestic
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Les conflits relatifs à la garde et au droit de visite nécessitent énormément de coordination entre les professionnels des services juridiques et ceux des services de santé mentale et des services sociaux ainsi qu'avec les défenseurs des droits des femmes. Les principaux programmes qu'il faut mettre sur pied pour éviter que les femmes et les enfants ne redeviennent des victimes sont les suivants :
COORDINATION ET RESPONSABILITÉ COMMUNAUTAIRES Aucun organisme, institution ou soignant ne peut répondre à tous les besoins d'un enfant ou d'une famille victime de violence envers les femmes. La collaboration, la coordination et la responsabilisation s'imposent si l'on veut répondre adéquatement aux besoins des enfants exposés à la violence conjugale ou familiale. L'un des meilleurs moyens de garantir l'efficacité de l'intervention communautaire consiste à créer un comité de coordination. Il faut faire intervenir, notamment :
D'autres intervenants, notamment les leaders religieux, pourraient s'ajouter à cette liste, selon les besoins. Les rôles d'un comité de coordination peuvent englober la discussion
des besoins communautaires et des lacunes au titre des services; la planification
des services; l'établissement d'un mécanisme de collaboration pour la
prestation des services; la discussion et le règlement de problèmes
interorganismes et communautaires en matière de prestation des services;
la mise en commun de l'information; l'élaboration de protocoles interorganismes
pour répondre aux besoins des enfants témoins de violence envers
les femmes. La mise sur pied d'initiatives spéciales mixtes, notamment
la sensibilisation de la population aux questions liées aux enfants témoins
de violence envers les femmes ou le parrainage d'activités de perfectionnement
professionnel dans ce domaine, peut aussi s'avérer importante. CONSIDÉRATIONS D'ORDRE STRATÉGIQUE Les politiques des organismes influent sur la mise en œuvre de services destinés aux enfants témoins de violence envers les femmes. Ainsi, les services de santé mentale pour les enfants et les familles et les services de counselling matrimonial doivent adopter des politiques sur la vérification des allégations de violence familiale ou conjugale et s'abstenir de commencer une thérapie familiale ou matrimoniale si la violence sévit toujours ou s'il y a menace de violence. Il importe d'élaborer des politiques concernant les entrevues privées dans des conditions sûres avec les mères et la non-divulgation à l'agresseur d'information qui pourrait porter préjudice aux enfants. Les écoles doivent adopter des politiques adéquates au sujet des enfants témoins de violence envers les femmes. Ainsi, l'information sur le lieu où la mère s'est installée avec les enfants doit être protégée, et il ne faut pas révéler la nouvelle adresse des enfants au père, même si en principe les écoles sont tenues de transmettre au père l'information consignée dans les dossiers des enfants. Les écoles peuvent aussi élaborer des protocoles sur les entrevues sans risque avec les mères quand les enfants ont révélé qu'ils étaient témoins de violence au foyer. Les écoles pourraient aussi élaborer des politiques pour déterminer quand il convient de laisser les enfants partir avec un parent après la séparation des conjoints. Il est recommandé que les écoles demandent les conseils d'un avocat au sujet de ces politiques, afin qu'elles soient bien rédigées, tiennent compte du rôle des ordonnances en matière de garde et de droit de visite des enfants ainsi que du rôle des ordonnances d'interdiction de communiquer qui visent à prévenir le harcèlement des femmes victimes de violence. La période la plus difficile et la plus dangereuse pour les femmes dans cette situation est souvent celle qui suit immédiatement une séparation, quand la femme n'a peut-être pas encore réussi à obtenir la garde légale ni même une garde provisoire des enfants. Dans de telles situations, la coordination entre l'école, les services policiers et les refuges s'impose parfois pour garantir la sécurité des enfants. Les refuges peuvent établir des protocoles avec les écoles que fréquentent les enfants qu'ils accueillent, afin que l'école soit informée des besoins particuliers de ces enfants et qu'elle protège leur sécurité. Il vaut mieux élaborer les protocoles précis au palier local, avec l'aide d'un comité de coordination. Tous les organismes doivent adopter des politiques visant la coordination
avec les autres services de la collectivité et la communication d'information
sur les mesures de sécurité et les services d'urgence pour les femmes
victimes de violence et pour les enfants témoins de cette violence. SÉANCE DE PERFECTIONNEMENT PROFESSIONNEL De nombreux professionnels n'ont reçu aucune formation relative au problème des enfants exposés à la violence envers les femmes. Le résumé ci-après esquisse le plan d'une séance de perfectionnement professionnel qui peut être adaptée en fonction des professions et des situations, selon les documents utilisés. L'atelier dure toute une journée, mais il peut être ramené à une demi-journée en raccourcissant ou en omettant certaines activités. Les participants peuvent provenir de la même organisation, du même ministère, ou de tout un éventail d'organismes communautaires qui veulent mieux connaître la question et planifier ensemble l'amélioration des services.
PRÉVENTION De quelle façon peut-on empêcher la prochaine génération d'hommes de croire que la violence est la clé du respect au sein des relations intimes? Une partie de la réponse se trouve dans les stratégies d'intervention précoce auprès des enfants témoins de violence. Il faut chercher la réponse complète dans un changement fondamental de la tolérance tacite de notre société face à ce problème. Ce changement peut commencer dans nos écoles, où le partenariat avec parents et organismes communautaires pourra contribuer à l'adoption de nouvelles attitudes et de nouveaux comportements qui favorisent l'établissement de relations saines et de principes de règlement non violent des conflits. La violence nous concerne tous. Notre inquiétude ne peut pas viser seulement les élèves qui vivent dans des foyers violents, il faut aussi se préoccuper de tous leurs amis et de leurs voisins, qui peuvent constituer un excellent système de soutien et promouvoir le changement. Il faut que tous s'y mettent pour promouvoir la tolérance zéro à l'égard de la violence. Par où doit-on commencer un programme aussi ambitieux? Chaque école au Canada veut éduquer les enfants dans un climat sûr et favorable. L'apprentissage ne peut se faire dans un climat de peur, que ce soit dans les corridors, sur les terrains de jeu ou au foyer, le soir, quand l'école est fermée. De plus en plus de parents s'inquiètent de la violence chez les jeunes, en particulier depuis que les médias nous ont révélé des incidents tragiques qui se sont produits dans tout le pays. Cependant, rares sont les parents qui font le lien entre ce qu'ils lisent dans le journal, qui leur semblent être des événements isolés, et une société qui encourage la violence sous de nombreuses formes, même dans les divertissements. Il est temps que toutes les écoles s'engagent clairement à élaborer des politiques et des programmes cohérents et complets pour faire de la tolérance zéro à l'égard de la violence une réalité. Les initiatives dans ce domaine devraient viser les objectifs suivants : A. Nommer la violence B. Comprendre les causes de la violence C. Interventions efficaces contre la violence
à l'école D. Intervenir au nom des enfants qui sont témoins
de violence au foyer E. Élaborer des stratégies pour mettre fin à
la violence et proposer aux enfants des attitudes et des comportements
de rechange A.S.A.P. A.S.A.P. vise à :
A.S.A.P. porte sur les questions suivantes :
Il existe diverses initiatives prometteuses au Canada dans le domaine
de la prévention de la violence. A.S.A.P. n'en est qu'un exemple, et la
section « Documentation » en présente de nombreux autres. Au
centre de ces efforts il devrait y avoir un bulletin communautaire qui
évalue les progrès de la collectivité au sujet des éléments mis en relief
ci-dessus : nommer la violence; comprendre les causes de la violence;
intervenir efficacement en cas de situations de violence à l'école; intervenir
au nom des enfants témoins de violence au foyer; élaborer des stratégies
pour mettre fin à la violence et proposer aux enfants des attitudes et
des comportements de rechange. Il faut espérer que les écoles de votre
collectivité et le système scolaire obtiendront la note de passage pour
ce qui est de la prévention de la violence. Un échec serait inacceptable,
compte tenu de la gravité de ces questions et du sort réservé à de trop
nombreux élèves qui voient peu de solutions à la violence. DOCUMENTATION ET LECTURES SUPPLÉMENTAIRES ACHENBACH, T. M. et C. S. EDELBROOK. Manual for the Child Behavior Checklist and Revised Child Behavior Profile, Burlington (Vermont), University Associates in Psychiatry, 1983. ALESSI, J. J. et K. HEARN. « Group treatment of children in shelters for battered women. » Dans A. R. Roberts (éd.), Battered women and their families, New York, Springer, 1984. AMERICAN MEDICAL ASSOCIATION. « Violence against women », Journal of the American Medical Association, 1992, 267(23), 107-112. AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. Diagnostic and statistical manual of mental disorders: DSM-IV, 4e édition, Washington (DC), American Psychiatric Association, 1994. ARROYO, W. et S. ETH. « Assessment following violence-witnessing trauma. » Dans E. Peled, P. G. Jaffe et J. L. 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